[Akisha] Où te contemplera l'éternité

Norsca est un royaume inhospitalier composé de collines rocailleuses et de sombres forêts, hantées par les hivers interminables qui recouvrent le territoire de glace. Les dangers pour lesquels ce territoire est connu sont malheureusement bien réels. Les tribus de barbares et les adeptes du Chaos sont en effet nombreux au nord de la région, et attaquent fréquemment les régions sud de Norsca. Le plus grand des dangers reste malgré tout la présence des forces du Chaos en ces terres. Au nord, les serviteurs des pouvoirs dévastateurs ont rassemblé leurs hordes, composées de bêtes, de démons et d'Hommes du Nord. Ces ignobles armées se sont ensuite mises en route vers le sud, anéantissant au passage toutes les civilisations rencontrées sur leur chemin.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Akisha] Où te contemplera l'éternité

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Sitôt que Halkis avait reçu l’autorisation de sa maîtresse, il se jeta sur le cadenas. Il ouvrit grand sa bouche, enfonça ses doigts bien profonds dans sa glotte, et, par une fourberie impressionnante, il en tira une sorte de petite épingle qu’il avait dû cacher peut-être des jours au fond de son gosier.
Fereoth frappa les barreaux de colère.

« On a des menottes Kisha ! On peut à peine bouger les bras ! On se jette dehors n’importe quoi peut nous buter ! »

Au loin, dans la direction où les Norses avaient chargé, on entendait des cris. De la rixe. Des hurlements. Des bruits de lutte, d’acier qui frappe dans de la chair ou qui rebondit sur du métal. Et des éclairs. On voyait des éclairs noirs détoner dans le ciel, et agripper l’un ou l’autre des assaillants.

Halkis grogna. Il murmura une sorte de petite chanson. Il agitait le cadenas dans tous les sens, aussi bien qu’il le puisse, mais comme l’avait noté Fereoth, les gros liens de fer qui forçaient leurs mains à se tenir près de leur torse n’aidait visiblement pas à l’œuvre. Le Norse agonisant, grièvement blessé, mit tout ce temps perdu à profit. Il se releva, cracha une gerbe de sang à terre, et souleva sa hache.
On entendit un cliquetis métallique, et le cadenas tomba au sol.

« C’est fait ! »

Fereoth se jeta de toutes ses forces contre la grille. Il chuta son épaule dedans et l’ouvrit en grand. Se balançant au sol, se réceptionnant merveilleusement bien sur les appuis de ses chevilles, il chargea directement le Norse en hurlant. Celui-ci leva son arme, prêt à tuer l’Elfe aussi désarmé que dénudé. Mais le contre-maître, fou furieux, baissa bien son corps, et lui rentra de tout son poids dans le ventre. Il chuta sur lui. Tenta de le maîtriser, quand bien même il était incapable de bouger les bras.
Halkis et Akisha suivirent juste derrière. Ils foncèrent pour soutenir leur camarade. Le Norse ragea, cracha au visage de Fereoth. Il lui fila un coup de genou dans les côtes, prit l’ascendant, et le fit rouler par terre pour pouvoir le chevaucher. Halkis lui donna un coup de pied ; Le maraudeur l’éloigna. Akisha tenta de sauver son comparse : elle aussi dut se replier vivement pour éviter la morsure de sa hache.

Le Maraudeur, agenouillé sur Fereoth, lui maintint le crâne contre la tourbe avec toute la force de sa main droite. Il leva sa hache, et, par un vif mouvement de tout son corps, le Druchi évita d’avoir l’entièreté de son visage perforé en ne tournant la tête qu’au dernier moment.

Akisha et Halkis se préparaient déjà à riposter, quand, sous leurs yeux, l’univers se déchira. Un voile noir traversa le Norse de part en part. Un énorme trou le marquait entre ses omoplates. Un gouffre net, qui avait traversé ses vêtements, sa peau, ses os et toute sa chair, pour laisser passer la lumière au travers. Dans un pur réflexe humain, le Norse attrapa sa poitrine, comme s’il pouvait boucher l’ouvrage. Foudroyé, il s’écrasa sans vie sur Fereoth.
Apeuré, le contre-maître se mit à gigoter dans tous les sens :

« Virez-le de moi ! Virez-le de moi putain !! »

Halkis se jeta sur le cadavre pour aider son supérieur à s’en dégager. Mais avant qu’Akisha puisse esquisser le moindre geste, elle entendit un sifflement bien dédaigneux.

« Bouge pas ! Pas un mouvement ! »

Un cheval courrait au galop sans cavaliers. Et, du lieu où une rixe avait éclaté, une bonne dizaine de Corsaires marchaient vers elle, certains avec flegme, d’autres en se tenant une poitrine ou un bras dégoulinant de sang.
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Tout en tête de la troupe se trouvait une Elfe bien moins mais bien mieux vêtue que les Corsaires ; Si ce n’était pas l’extravagance de son costume, ou la splendeur de ses cheveux noirs, c’étaient ses bras encore pétillants de Dhar qui laissait deviner sa profession. C’était une sœur du Couvent des Sorcières, une dame servante de la Grande Matriarche Morathi. Les sorcières étaient connues pour la grandeur de leurs connaissances dans les arcanes et la manipulation des Vents qui forment ce monde, mais aussi pour leur insatiable avidité.
Akisha n’eut pas à tourner la tête pour comprendre qui était son employeur.
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Megeth Drakilos se trouvait juste derrière elle. Elle était en train de lentement recharger son arbalète. Et elle souriait comme Akisha ne l’avait encore jamais vu sourire.

« Non, bouge pas… T’es très bien debout comme ça. »

Elle pointa Akisha de son arbalète. Et elle fut vite imitée par une demi-douzaine de Corsaires qui faisaient de même juste dans son dos.
Halkis avait fait roulé le cadavre du Norse sur le bas côté, et aidé un Fereoth à bout de souffle à se relever. En le découvrant, Megeth se mit à s’écrier de joie.

« Tonton Fereoth !
Quelles retrouvailles familiales ! J’hésitais encore sur le bien-fondé de me ramener, mais pour toi, ça valait le coût !

– Content de te voir aussi, Megeth. »

Un des Corsaires s’approcha dans le dos de Megeth. Plutôt que de se concentrer sur Akisha, elle observait plutôt le chemin que les Maraudeurs venaient de parcourir.
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« Leur deuxième groupe n’est pas très loin, il faut vite qu’on se déplace.
– Oui, je sais, mais on a bien deux ou trois minutes avant de devoir filer, petite Ombre ! »

Megeth fit un signe à ses corsaires.

« Libérez-moi ces deux-là. Voir des Druchii enchaînés, par des singes en plus, ça me dégoûte.
– Oui, maîtresse.
– En revanche, te voir dans cet état, Kisha… Si tu savais quelle chaleur ça me fait... »

Elle toucha son cou, tout en arborant un sourire légèrement tremblant. Elle ne mentait absolument pas, elle n’était pas en train de pérorer avec arrogance : Elle semblait vraiment éprouver un plaisir suprême à voir sa sœur dans le même costume que les serfs de leur famille.

« Dis-moi voir, est-ce que tu pourrais me donner une petite explication de pourquoi t’as envoyé cette grande idiote de Vateci attaquer mes hommes ? On est en territoire ennemi, face à des singes, à la recherche de notre père, et le premier truc que tu fais c’est… M’attaquer moi ?
Mais t’es franchement la dernière des putes, ma parole ! Je sais pas si je dois être choquée ou impressionnée ! »


En observant son doigt, Akisha pouvait clairement voir qu’elle portait maintenant la Marque de Noblesse de leur famille à l’index.



Tentative de Halkis pour crocheter la porte (HAB-4) : 18, échec de beaucoup trop. La prochaine tentative se fera sur HAB-3.

Quatre Norses se jettent à toute vitesse vers la couverture des archers et se mettent à les attaquer.

Il reste 13 PV à l’archer 1. Hors combat.
Il reste 14 PV à l’archer 2. Hors combat.
Il reste 17 PV à l’archer 3.

Jet pour le Norse désarçonné de se remettre en état : 12, échec léger. Il est encore sonné mais sera relevé dès le prochain round.

Nouveau round.

Incantation du sort « Mains Noires de la Destruction » : 4, réussite.

Nouvelle tentative de Halkis de crocheter la serrure : 9, réussite. Halkis parvient à ouvrir la porte de la cage. Fereoth se jette à l’extérieur.

Sept archers font feu. Il y a deux réussites critiques.
Maraudeurs 1 et 2 sont tués.
Les Maraudeurs 4 et 5 se jettent à terre et harcèlent les archers. L’archer 3 est tué. L’archer 4 est grièvement blessé.

Le Norse s’est relevé et affronte Fereoth. Fereoth, qui a une plus grande initiative, se jette sur lui pour lui asséner un coup de boule.

Jet d’attaque : 4, réussite.
Il tente une manœuvre pour le mettre à terre. Duel de force opposé.
Force du Maraudeur 3 : 19
Force de Fereoth : 2.

Duel largement gagné. Le Norse est jeté à terre et Fereoth le garde à terre.

Halkis et Akisha sautent à l’extérieur et tentent de le soutenir, malgré leurs menottes.

Nouveau round.

??? se jette sur le Maraudeur 4 avec ses griffes d’Aethyr : 6, il est massacré.
Megeth vise la tête du Maraudeur 5 avec précision : 2, pile entre les deux yeux.

Le Norse tente de se dégager. Fereoth tente de le frapper et de le maintenir au sol pour lui asséner des dégâts.
9 vs 6 : Contre toute attente, le Maraudeur 3 parvient à retourner Fereoth d’un coup de genou et à le retourner au sol. Il lève son arme pour tenter de lui éclater le crâne.

Halkis intervient : 19, échec. Halkis est balancé à terre.
Akisha intervient : 12, échec. Akisha et lancée à terre.

Attaque du Norse : 14, échec. Fereoth esquive la hache au dernier moment.

Lancement du sort « Éclair maléfique » : 9, réussite. Le Maraudeur 3 est pulvérisé par la magie de l’Aethyr.

Jet de reconnaissance d’Akisha : 6, réussite.
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Akisha Drakilos
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Re: [Akisha] Où te contemplera l'éternité

Message par Akisha Drakilos »

J'ai un petit mouvement de recul en voyant Halkis sortir de sa gorge une épingle pour crocheter la serrure. Depuis tout ce temps, coincée dans le gosier ?
À côté de nous, j'entends Fereoth tapé bruyamment ses menottes sur les barreaux. Je me retourne vers lui en crachant.

- "Tu penses qu'on est autant en sécurité dans cette cage ? Je ne compte pas servir de cible d'entraînement !"

Avec un cliquètement satisfaisant, la porte s'ouvre enfin. Fereoth bondit immédiatement vers le norse, qui a su entre temps se relever.
D'un magnifique coup de boule, Fereoth jette au sol le mon-keigh et tombe avec lui. Toutefois, gêné par ses entraves, il ne parvient pas à maintenir sa position sur le garde. C'est au tour du norse de dominer le contremaître de mon père. Halkis et moi tentons bien de lui porter secours, mais le corsaire est envoyé au sol d'un coup de pommeau, et je dois me jeter à terre pour esquiver un coup de hache.
Fereoth esquive in-extremis le coup de hache dirigé vers son crâne. Nous nous relevons, prêts à revenir à la charge. Mais quelqu'un d'autre achève le travail : une nouvelle série d'éclairs noirs déchiquette le norse. Les lumières s'impriment encore de longues secondes sur mes rétines et m'aveuglent, tandis que Fereoth gigote pour repousser le cadavre fumant.

Halkis se lève pour l'aider. Je m'apprête à les rejoindre, mais une voix m'ordonne de m'immobiliser. Ce que je fais.
Moins à cause de l'ordre qu'à cause de la voix, que je reconnais.
Petite pourriture infâme qui partage mon sang, et qui me sert de sœur. Ici ?

Je me retourne vers l'origine de la voix. Une dizaine de Druchiis, qui s'approche vers nous. À un détail prêt, je m'en serais félicitée.
Autour d'elle, la Sorcière qu'elle est parvenue je ne sais comment à recruter, et dont j'ai oublié le nom, ainsi que ses larbins - dont je note avec une certaine satisfaction que la majorité n'est pas en grande forme.
Et Megeth, qui m'observe en se léchant presque les lèvres de plaisir. Son visage est tellement extatique que cela serait drôle, si ma déchéance n'en était pas la source, et qu'elle ne pointait pas son arbalète sur moi.
Je me félicite de ne pas avoir la Marque sur moi... Jusqu'à voir rôder dans son dos Rekhilve, l'Ombre qui me servait de pisteuse, et sur le doigt tenant l'arbalète, la Marque.
Que Rekhilve ait été à sa solde depuis le début ou qu'elle et Kehem ont été interceptés par hasard ne change rien au résultat : Megeth à la Marque.
Fin de partie.



Je n'ai jamais été douée pour retourner les situations d'un trait d'esprit. Je ne suis pas éloquente. Je dédaigne cour et intrigues. Je n'ai jamais compris les coups de billards à trois ou quatre boules qui se font dans les hautes sphères.
J'aime les choses claires et carrées. Diriger des raids, donner des ordres, se battre, naviguer cheveux au vent. On sait qui est l'ennemi, et comment l'occire ou le capturer.
Mais je suis née noble Druchii. On exige donc de moi ce talent "inné" à tous ceux de ma race, mais qui n'a jamais été le mien.
J'ai essayé, et j'ai perdu. Tâchons de partir avec panache.

Je me sens lasse. J'accepte presque de finir ici, criblée de carreaux par mes compatriotes aux ordres de ma sœur. Sur une terre gelée et inhospitalière, loin de ma famille et de mon père.
Au fond de moi, je bouillonne. Mon échec signifie que Megeth va revenir couverte de gloire à Karond Kar. Elle sera la nouvelle héritière. Et coulera notre vieille famille. Est-ce vraiment le sort que Morai Heg m'a réservé, à moi et à ma famille ?
Je ne veux pas laisser faire ça. Mais je ne sais pas si je le peux.

Je me redresse, titube sur quelques pas, et lance un sourire que j’espère le plus affreux possible à l’adresse de ma sœur cadette.

- "Ils n’ont pas apprécié ta petite surprise laissée à bord du Karybde, petite sœur. Tu as clairement signifié que ce qui t’intéressait n’était pas notre père, mais la Marque. Une compétition pour être la première à tout rafler." J’arrête de sourire pour redevenir plus sérieuse. "Alors qu’est-ce que tu fais là ? Tu l’as. Pourquoi tu es dans le nord, alors que tu as cette fichue bague ? Ça ne te ressemble pas d’avoir des remords."

D’un coup de menton, je désigne l’arbalète qu’elle tient.

- "Et maintenant, qu’est-ce que tu vas faire ? Me tirer dessus ? M’abandonner en chaînes en terres mon-keighs ? Tuer Mère par ta négligence ne t’a pas suffit pas, hein ? Il va falloir que tu liquides toute ta famille pour cacher tes erreurs."

Si j’avais des hésitations à secouer le passé comme un couteau dans la plaie, la vue de son petit sourire m’a ôté le peu de pitié que j’avais à son égard.

- "Mais je t’en prie ! Termine le travail des singes ! Devant Fereoth, une sorcière du Couvent et tout un parterre de corsaires. Ils seront ravis de voir le peu de considérations que tu as pour eux, puisque tu n’en as aucune pour ton propre sang !"
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 09 oct. 2020, 14:00, modifié 1 fois.
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Akisha Drakilos, Voie du Noble Aristocrate
Profil: For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 11 | Int 9 | Ini 11 | Att 11 | Par 9 | Tir 9 | Foi | Mag | NA 1 | PV 8/55
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_akisha_drakilos
Compétences :
Alphabétisation (E)
Diplomatie (B)
Acuité Visuelle (B)
Vision Nocturne (E)
Navigation Maritime (A)
Langage Secret - Jargon des Marins (E)
Autorité (B)
Mort Silencieuse (B)
Déplacement Silencieux (B)
Survie en Milieu Hostile (B)
Canotage (B)

Équipement :
- Cimeterre de Rue (1 main ; 18+1d8 dégâts ; 10 parade ; Rapide. Discret (Pas de suspicion quand l'arme est rangée sur soi) )
- Tenue de Matelot (1 de protection Torse, Bras, Jambes)
- Robe d’Aristocrate (non-portée)
- Masque d’Or (3 de protection au visage) (non portée)
- Remède de Magnouvac (Poudre à inhaler. Permet d'ignorer la Toux, la Dyspnée, la Fièvre et frissonnements durant END/2 heures. Effet secondaire : Provoque une somnolence, qui s'aggrave avec les doses. Effet secondaire grave (18+) : Inconnu. Risque de dépendance : Rouler un jet de VOL (INT+END)/2+6 toutes les deux semaines)
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Kehem, dit "Karond & Shoulders", traducteur du Karybde
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Re: [Akisha] Où te contemplera l'éternité

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Megeth resta bien impassible aux premières paroles d’Akisha. Elle gardait son même sourire narquois, son air hautain, sa mine ravie…
...Jusqu’à ce qu’elle rappela le sort de leur mère.

Le visage de Megeth se mit à changer du tout au tout. Ses yeux s’écarquillèrent. Ses sourcils s’élevèrent sur son front. Et elle releva alors son arme pour que l’éventuel trait qu’elle n’avait qu’à décocher d’une simple pression d’un doigt atteigne directement l’espace entre ses deux yeux.
Et sa voix se mit à tressaillir d’une espèce de rage latente – elle sifflait maintenant entre ses dents.

« Ne parle pas d’elle. N’essaye même pas de parler d’elle. »

En quelques secondes, la situation était devenue fort pesante. À sa droite, Akisha pouvait découvrir un Fereoth auquel on venait de retirer les menottes, qui s’était figé sur place. Il avait levé la main, et entrouvert la bouche, mais rien ne sortit de ses lèvres. Halkis, plus discret, avait détourné le regard pour ne pas croiser les yeux de l’une ou de l’autre. Rekhilve, dans le dos, se contentait de balayer l’horizon, de là où pouvaient surgir les patrouilles Norses.

Et il y avait la Sorcière. Elle, par contre, regardait Akisha bien intensément. Akisha venait simplement de la remarquer, mais ses pupilles ne perçaient qu’elle. Longuement.
C'était assez difficile à expliquer, ou à imaginer. Mais Akisha était persuadée que la magicienne avait découvert quelque chose en voyant son visage à la joue arrachée...
Puis, elle éleva les yeux au ciel. Elle eut un petit soupir d’impatience, fit un lent pas bien félin de côté, et pencha sa tête pour mieux regarder Megeth.

« Nous n’allons pas attendre ici que les Norses nous tombent dessus pour écouter vos histoires de pleurnicheries sur maman. Bute-la ou emporte-la, mais tu te décides maintenant. »

Megeth resta muette une poignée de secondes.
Puis, elle baissa son arbalète et la rangea à sa ceinture.

« Pour avoir attaqué mes hommes, je te garde en chaînes, Akisha.
– As-tu peur qu’elle s’enfuie dans l’immensité du Grand Nord, où les dangers sont partout ? Ou bien as-tu peur d’elle ? »

Le petit sourire narquois de la sorcière voulu tout dire. Megeth grinça des dents, et se retourna dans un grognement.

« Qu’on la détache ! »

Un Corsaire s’approcha d’Akisha. Le guerrier attrapa les mains de la noble, et utilisa une sorte de grande tige métallique, couplée à une lime, pour l’enfoncer dans les menottes. Il viola la petite serrure par quelques cliquetis très vifs et adroits, agita le mécanisme dans tous les sens, et enfin, après une période de séquestration bien trop longue pour une Elfe, elle put à nouveau bouger les bras correctement.
La petite troupe se tourna tandis que Rekhilve sifflait et trottait en tête. Et tout ce beau monde put s’enfuir à petit trot vers la forêt, en laissant derrière eux un charnier de Maraudeurs.

Il fallut courir un petit moment. Atteindre les futaies et la canopée des arbres. Quitter les sentiers pour retrouver à nouveau un sous-bois. Alors, les Corsaires formèrent un arc de cercle, un périmètre de sécurité autour d’arbres, visèrent de leurs arbalètes dans tous les sens. Rekhilve observa des traces au sol, et annonça :

« Je ne pense pas qu’ils nous suivent. On va pouvoir continuer jusqu’au bivouac en marchant. »

Tout le monde approuva d’un simple hochement de tête. Et alors, plutôt que de courir comme une meute éclatée, les Corsaires se mirent à former une colonne, deux-par-deux, pour suivre une Rekhilve qui marchait tout droit avec quelques mètres d’avance.

Halkis, Fereoth et Akisha se retrouvaient engloutis au milieu du dispositif. Désarmés, fatigués, frigorifiés, ils étaient protégés par les autres Elfes qui les escortaient et marchaient à leur rythme, bien plus faible que lorsqu’elle avait passé une nuit entière à être trimballée par des cavaliers utilisant des cordages.
Megeth n’avait pas dit un seul autre mot à sa sœur. Se détournant d’elle, elle avait avancé tout au bout de la colonne, près de Rekhilve, forçant un écart entre elle et sa frangine.
La sorcière, en revanche, ne put s’empêcher de s’approcher d’Akisha pour aller lui parler avec une petite voix.

« J’espère que vous comptez bien être redevable envers votre sœur et moi-même pour le sauvetage que nous venons d’organiser. »

Elle épia le dos de Megeth rapidement, avant de reprendre.

« La petite Ombre est venue à notre camp hier avec l’espèce de petit crypto-Humain, Kehem, c’est bien ça ? Kehem a donné la bague de votre dynastie à Megeth. Megeth lui a alors déclaré qu’elle était prête à lui donner n’importe quelle faveur en récompense.
Savez-vous ce qu’il a exigé ?
Que Megeth vienne vous sauver.
Avouez que c’était malin de sa part. Maintenant, les deux sœurs Drakilos sont endettées auprès de lui. »


Fereoth, qui était juste à côté, sembla vouloir dire quelque chose. Mais il eut l’intelligence de se taire.
On ne coupe pas la parole aux Sorcières du Couvent.

« Appelez-moi Illanolthyn. Et embrassez ma bague, je vous prie. »

Elle agita ses doigts juste devant le visage d’Akisha, avec un grand sourire.

Jet de charisme : 16, échec.

→ Dépense de 6 PdC de Morai-Heg pour obtenir une aide de la Tisseuse de Prophéties…
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Akisha Drakilos
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Re: [Akisha] Où te contemplera l'éternité

Message par Akisha Drakilos »

À voir la réaction de Megeth à ma phrase sur Mère, j'aurais bien lancé à mon tour un sourire aussi narquois que triomphant.
Si seulement le sujet n'était pas aussi grave... Et qu'elle ne me tenait pas en joue avec une arbalète.

Mais j'ai fait mouche. Je le voit dans ses yeux, et c'est plus qu'assez.
Les secondes s'égrènent lentement, plus lentement encore que lors de mon délire fiévreux. Je me surprend à passer nerveusement ma langue sur mes lèvres craquelées. J'entends derrière moi un bruit lointain, mais désagréable. Comme un bruit de corde qui s'effiloche. Très déplaisant, mais je semble être la seule à l'entendre.
C'est la sorcière qui brise le silence. Après m'avoir scruté comme si j'étais la plus belle babiole de sa carrière, elle se décale et intime à Megeth de prendre sa décision maintenant.
Mon corps se raidit contre mon gré, prêt à sentir cinq centimètres d'acier s'inviter dans l'épiderme.

Mais elle abaisse son arbalète.
Je souffle une respiration que j'avais coupé sans en avoir conscience.
Avec une remarque acerbe, la sorcière convainc Megeth de me faire enlever les menottes. J'observe l'échange, m'interrogeant de plus en plus sur qui des deux détient réellement le pouvoir au sein de cette bande d'éclopés.
L'un des corsaires saccage mes menottes. Pour la première fois depuis bien trop longtemps à mon goût, j'ai enfin les mains libres. Je sens mes muscles ankylosés, et une agréable douleur se diffuse comme j'effectue quelques moulinets pour les dégourdir.

D'un geste de la main, Rekhilve donne le signal pour se remettre en rang. Elle ne voit pas mon regard venimeux.
Étant donné la liberté que lui laisse ma soeur, elle m'a sans doute trahie. Ou c'était une agente de Megeth depuis le début. Sale petite tribale. Et salope de sœur cadette, qui ne se refuse rien pour me couper l'herbe sous le pied.
Megeth passe brièvement à ma hauteur pendant que le groupe se rassemble.

- "Au fait, le collier en or de Mère est dans les bagages des mon-keighs."

Je ne lui laisse pas le temps de répondre et la dépasse rejoindre Halkis et Fereoth.
À vrai dire, j'aurais aimé avoir le temps de retrouver mes affaires que l'on m'a enlevé en plus du collier, comme mon kheitan, fort utile dans cet environnement glacial, ou mon épée, offerte par Père lors de ma première traversée en mer. Mais contrairement au collier, tout le reste n'a de valeur que pour moi.

Après quelques minutes de marche, la sorcière, qui mourrait d'envie de me rejoindre finit par craquer. Elle a une voix plus douce que tout à l'heure, comme si elle ne voulait pas se faire entendre.
Et je sens un parfum... De groseille à maquereau. Qui, même une sorcière, pourrait encore penser à se parfumer dans de telles circonstances ?
Je comprends à sa première phrase qu'elle est venue se pavaner de sa victoire.

- "Naturellement," réponds-je laconiquement, espérant qu'elle me lâche la grappe.

Peine perdue, elle continue.
Toutefois, elle lance un rapide coup d'oeil vers Megeth, comme pour s'assurer que son employeuse ne l'entende pas.
Le "sauvetage" de Megeth n'est en rien dû au hasard. C'est Kehem, ce petit salopiaud, qui n'a rien trouvé de mieux que de donner à Megeth pour me sauver. Alors que je me suis fait capturé précisément pour que la Marque ne tombe pas entre les mains de ma sœur !
Évidemment, tout ça l'arrange bien, lui.

- "Très malin, oui," continué-je tout aussi froidement. Cela devient compliqué de trouver du personnel simplement capable de suivre les ordres." Je passe la main dans mes cheveux, tâchant de me donner un air détaché. "À vrai dire, je suis surprise que ma sœur ait rempli la part de son marché."

Et voilà qu'elle demande l'acte assurant sa domination sur moi. Une sorcière ne se refuse rien, et on ne lui refuse rien de toute façon. Surtout dans ma position, frigorifiée et fraîchement libérée.
Je saisis sa main et effleure les lèvres sur sa bague. Le strict nécessaire, sans paraître impolie. Tâchons de rester digne malgré la situation.

- "Dame Illanolthyn. Je vous dois bien ça pour votre sauvetage héroïque du contremaître de mon père."

Je devine l'ombre d'un sourire narquois sur ses lèvres, et le haussement de sourcil de Fereoth. Personne n'est dupe.
J'embraye pour changer de sujet.

- "Dîtes-moi, Dame Illanolthyn, j'ai vu ma pisteuse, mais où est Kehem, maintenant ? Au bivouac ?"
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 09 oct. 2020, 14:00, modifié 1 fois.
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Akisha Drakilos, Voie du Noble Aristocrate
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Mort Silencieuse (B)
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Survie en Milieu Hostile (B)
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Re: [Akisha] Où te contemplera l'éternité

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Un immense sourire pervers, qui affichait bien ses canines, se dessina sur la face de la prénommée Illanolthyn lorsqu’Akisha fut forcée de se pencher afin de baiser la bague – une grimace sardonique bien visible, qui n’était pas sans rappeler la mine triomphante de Megeth lorsqu’elle découvrait sa sœur enchaînée.
Halkis et Fereoth, derrière, se contentaient de dévisager la sorcière. Les deux nouveaux compagnons d’infortune d’Akisha semblaient avoir complètement oublié qu’ils étaient censés se détester, et voilà qu’ils se collaient tous les deux pile dans le dos de la fille Drakilos, comme pour la soutenir au milieu de la troupe de Corsaires bien armés et bien nourris.

« Au bivouac, tout à fait. Ce Kehem parle très bien quand il veut, mais c’est une lopette de compétition. C’est impressionnant qu’une mauviette comme lui ait pu survivre à Karond Kar si longtemps.
Ou peut-être est-ce justement parce que tout le monde le prend pour un sous-fifre qu’il parvient à se tenir éloigné des ennuis… Les Elfes trop courageux ont la méchante tendance à être criblés de flèches les premiers durant les escarmouches.
…Comme votre douce Vateci a failli en faire les frais. »


Son regard se plongeait dans celui d’Akisha. Comme si elle souhaitait se délecter des réactions que ses sous-entendus pouvaient provoquer.

« Oh Vateci… Vateci...
Elle…
…Est en parfaite santé. Les hommes de Megeth ont encerclé sa troupe et lui ont ordonné de se rendre, elle nous a simplement répondus d’aller nous faire foutre et a exécuté une magnifique charge à travers nous. Elle et tous ses sbires ont réussi à filer en nous laissant de belles estafilades. »


La sorcière regarda derrière elle, et fit un faux soupir, clairement sarcastique.

« Je suis désolée pour le collier de votre mère », commençait-elle alors qu’elle ne l’était pas, « mais il semblerait que les singes se soient partagés tout ce qui avait de la valeur sur vous. Kehem nous a appris que vous aviez trouvé l’Anneau Sigillaire des Drakilos par pure chance, au milieu de butin sans aucune valeur. On voit là toute l’intelligence des Mon’Keigh Norses, ils ne se rendent même pas compte de ce qu’ils volent.
Maintenant, il va falloir que Megeth choisisse ce que nous allons faire… Il va falloir bien la conseiller, belle Akisha. »


Et alors elle tendit sa main pour effleurer la joue arrachée de la jeune fille. Elle bomba ses lèvres comme pour lui souffler un baiser, et s’en alla avec son même grand sourire rejoindre Megeth et Rekhilve un peu plus loin.
Halkis cracha par terre et ne souffla qu’un mot après s’être très bien assuré qu’elle était à bonne distance, et incapable de l’entendre :

« Khaine t’emporte, salope…
– C’est peut-être le truc le plus intelligent que t’aies dit depuis quelques jours, mon petit !
Oh, hé, magnifique crochet du gauche d’ailleurs ! C’était une super intervention de ta part, toi aussi Kisha, heureusement que je peux compter sur vous, non vraiment !

– Tsss… Tu t’es entendu quand t’avais le Norse au-dessus de toi ? « Aaah, aaah ! Virez-le de moi ! Virez-le de moi ! »
– Rah ferme-la ! »

Ils s’insultaient avec des airs rigolards. C’était ce qu’il y avait de magnifique avec les Druchii : Les alliances et les haines se faisaient et s’échangeaient en un claquement de doigt. Il y a une heure, Halkis et Fereoth étaient prêts à s’entre-tuer comme des chiens. À présent qu’ils étaient libres, ils se comportaient comme deux vieux amis.
Peut-être à l’avantage d’Akisha, d’ailleurs.

« C’est une bonne chose que Vateci ait survécu, ça veut dire qu’elle doit encore contrôler ton navire.
– Ou qu’elle s’est barrée avec.
– Oui, c’est vrai, ça c’est toujours une possibilité…
Mais hé, l’optimisme, Halkis ! L’optimisme ! »





Le bivouac fut atteint au bout d’une petite heure de marche. Il ne s’agissait que d’un tas de tentes noires, montées les unes à côté des autres, et gardées par une petite poignée de corsaires – probablement ce qu’il restait de l’équipage de Megeth. Aucun feu de camp pour se réchauffer, pas une torche allumée, pas comme la nuit où Akisha avait pu voir clairement où sa sœur campait, depuis des hauteurs. L’un des sous-chefs présent donna quelques ordres aux sentinelles, et c’est ainsi que les trois Elfes libérés purent obtenir de grosses couvertures sous lesquelles s’emmitoufler, avec une outre de vin et des biscuits à partager.

« Bon sang, si vous saviez ce que ça fait plaisir de vous voir, les gars ! Y a des macaques qu’il faudra punir pour avoir enchaîné des Elfes !
Vous avez du tabac à fumer ?

– Nous avons l’interdiction d’allumer un quelconque feu, répondit un Corsaire. Plus depuis qu’on a subi une embuscade de votre troupe, Dame Akisha.
– Hé bah ça, c’est vraiment dommage…
Et du tabac à chiquer ? »


Le Corsaire sorti une grosse boîte de ce poison de sa poche, et après des remerciements très chaleureux, les rescapés purent se mettre à se réconforter.
Eux et les sentinelles échangèrent alors quelques mots quelconques, des questions peu importantes. Ils semblaient plutôt agréables et respectueux – Akisha ne pouvait s’empêcher de noter comme les hommes de Megeth semblaient fatigués. Certains avaient de grosses poches sous les yeux, un avait un bras en écharpe, ils devaient avoir subi un rythme éprouvant et des blessures au combat.
Après une petite quinzaine de minutes de réconfort, un des hommes de Megeth s’approcha pour demander respectueusement à Akisha et Fereoth de le suivre. Ils purent donc laisser Halkis tout seul, à commencer un jeu de carte avec ses nouveaux compagnons, tandis que les deux plus gradés allèrent jusqu’à la tente de Megeth au centre du bivouac.

La sœur d’Akisha ne se privait d'aucun luxe. Sa tente lui était réservée à elle seule, et pourtant, elle était bien plus spacieuse que celle de ses militaires. On avait jeté une bâche au sol plutôt que de devoir poser ses pieds directement dans la boue, il y avait des tapis et des soieries, et sa couche était constituée d’une superbe peau d’ours douillette dans un coin. Ça sentait l’encens, et le parfum, et au centre, autour d’une table en bois, on avait placé des verres en argent dans lesquels flottait du vin épicé.
Megeth se tenait là, lançant un regard froid à sa sœur. Rekhilve à sa gauche, la sorcière à sa droite, et deux jeunes Elfes qu’Akisha reconnut.
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Kehem, le traducteur, semblait en pleine forme. Il fit un signe de tête à Akisha, mais n’osa pas aller jusqu’à tenter de lui sourire.
Plus surprenant, en revanche, était le second. Akisha dût faire travailler sa mémoire pour se souvenir où elle avait déjà vu sa tronche, mais elle reconnut Lanith Yessek – le contre-maître du Reaver de sa petite sœur.
Il était le fils d’une famille noble mineure – vraiment mineure. Sa mère servait de « courtisane » auprès d'une certaine Trathil Alethi, un mot poli pour indiquer qu’elle était sa maîtresse. Lanith Yessek était un tout jeune Elfe, et sa carrière était loin d’être brillante. Akisha savait qu’il avait servi une quinzaine d’années à bord de l’Arche Noire de Lokhir Fellheart, le frère de Dame Trathil, et donc probablement grâce au piston de maman. Mais c'était avant qu’il ne soit jeté comme un malpropre, certainement pour incompétence. Pour quelle raison Megeth avait-elle choisi un tel raté pour mener ses hommes ? Tevras avait indiqué à sa fille avant de partir qu’il soupçonnait qu’il était son amant, et que c’était là la seule raison pour laquelle Megeth lui payait le salaire exorbitant qu’on doit à son second-couteau. Visiblement, les Yessek avaient trouvé le moyen de s’assurer des places dans la bonne société Druhir.

Ça n’empêcha visiblement pas Lanith Yessek de s’approcher d’Akisha pour lui faire une courte révérence, avant de lui parler avec sa petite voix rocailleuse :

« Noble Dame Akisha, c’est un honneur pour moi de vous rencontrer…
…J’ai appris avec révolte la manière avec laquelle les Norses vous ont traités. Ils méritent de payer, pour la séquestration et l’assaut que vous avez subi. Sachez que ce serait un honneur pour moi de venger cet affront en écorchant quelques-uns des leurs. »


En regardant Megeth, Akisha put voir comment les yeux de sa sœur s’étaient soudainement écarquillés.
Elle transpirait la jalousie.
Fereoth, chiquant son tabac, se contenta de pouffer de rire.

« Tu peux sortir la langue de son cul, joli-cœur, la chère sorcière ci-présente s’est déjà occupée de bien régler leur cas.
Enfin… Sauf si sa langue te plaît, Kisha. Je juge pas ! »


Megeth se crispa. Illanolthyn se contenta de faire un "coucou" de la main en agitant ses doigts après que Fereoth l'ait désignée comme "chère sorcière".

« Toujours aussi courtois, oncle Fereoth. Je suis ravie de voir que les Mon’Keigh ont été bien incapables de t’apprendre le respect.
– Ton père a jamais su m’apprendre à bien parler, petite Megeth, c’est pas pour qu’une bande de sous-êtres y parviennent !
– Notre père, c’est justement pour ça que nous sommes ici. Est-il en vie ? »

Fereoth haussa des épaules.

« Il a été emporté. Vers le nord. Plus vu signe de lui depuis des jours. »

Megeth passa une main sur sa bouche.

« J’ignore que faire…
J’ai la bague. J’ai réussi à sauver ma sœur. Père voudrait que l’on rentre. Il penserait à sa famille avant nous.
Mais c’est mon père. S’il y a une chance de le sauver... »


Akisha n’avait pas de bracelets autour des poignets.
Quand bien même elle avait la joue endolorie, et qu’elle était en haillons, il était clair qu’elle était tolérée autour de cette table non en tant que prisonnière, mais bien parce qu’elle avait l’autorisation de parler.

Jet d’intelligence d’Akisha : 3, détails rajoutés dans la narration

Jet de séduction de Lanith sur Akisha : 13, réussite de justesse. Il est plutôt pas mal ce con, mais aucune incidence quelconque au niveau du jeu.
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Akisha Drakilos
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Re: [Akisha] Où te contemplera l'éternité

Message par Akisha Drakilos »

Pendant que j'embrasse sa bague, je vois du coin de l'oeil Illanolthyn savourer mon geste à son égard - un geste de soumission, ne nous voilons pas la face. Je ne peux que me féliciter que Megeth soit partie bouder en tête de file.

En me relevant, j''écarte les cheveux qui sont tombés devant les yeux. Je remarque froidement, presque comme s'ils n'étaient pas les miens, qu'ils sont devenus poisseux par le sang et la crasse. Loin le temps où ils tombaient fins et impeccables, comme si ma chevelure se nourrissait de la noblesse coulant dans mes veines.
Alors que je me redresse, je vois Halkis et Fereoth regardant solennellement la scène, comme pétrifiés par la gravité du moment et par le rapport de force en jeu.

La sorcière me répond de la même manière que depuis notre première rencontre : elle se met en scène. Lorsqu'elle m'évoque le sort de Vateci, elle traîne délibérément les syllabes pour me faire languir davantage, et mieux discerner ma réaction. Ce genre de petit jeu est particulièrement Druchii, et donc particulièrement mesquin. J'y couperai bien court, si mon interlocutrice n'était une sorcière du Couvent, et si l'information qu'elle détenait ne m'était pas si chère.
Je tente toutefois de lui cacher que je suis bien pendue à ses lèvres. Je ne suis pas certaine d'y réussir.

Illanolthyn termine sa tirade en caressant ma joue mutilée. Je dois réprimer un mouvement de recul en voyant les mêmes mains qui ont craché des éclairs de Dhar s'approcher de ma chair à vif. Peut-être me fais-je des idées, mais j'ai la sensation que ma joue tente de se plaquer contre ma mâchoire pour mieux échapper aux longs doigts blanchâtres qui s'approche d'elle.
Je ne suis pas une obscurantiste. Par Hekarti, j'ai eu une formation, une éducation de noble, apprenant jusqu'à l’écœurement tous ce que mes ancêtres savaient de nos divinités, du monde qui nous entoure et de ce qu'il existe au-delà des sens. Y compris les Vents de Magie.
Certes, nos sorcières maîtrisent avec talent l'aethyr. C'est même ce qui les rend si dangereuses, intimidantes et importantes dans notre société. Toutefois, chaque once de pouvoir a un prix.
Et quand je vois tout le pouvoir dont elles disposent, je ne suis pas certaine de vouloir connaître quel prix les sœurs du Couvent Noir ont dû payer. Et, inconsciemment, je ne peux m'empêcher d'essayer de les éviter comme la peste. Il ne sort rien de bon à rester trop longtemps en compagnie de ce genre d'individus.

Je la suit silencieusement du regard pendant qu'elle s'éloigne, incapable de dire quelque chose de plus. Ces êtres sont complètement incontrôlables, différents.
Pas étonnant que le Roi-Sorcier s'accroche au pouvoir depuis des millénaires, s'il est du même bois qu'Illanolthyn.
Halkis murmure une injure. Nous sommes visiblement sur la même longueur d'onde sur ce point. Fereoth ironise immédiatement, avant de commenter nos performances durant le combat. Je me retourne et lui répond, avec un sourire pour désarmer toute ambiguïté.

- "Un membre de la famille Drakilos a failli se prendre le fer d'une hache pour toi et tu râles encore ? Quel ingrat tu fais, Oncle Fereoth !"

Ma bonne humeur disparaît aussitôt que le sujet de Vateci revient dans la discussion.
Qu'elle soit encore sur le navire à m'attendre avec Kovus, ou qu'ils soient déjà partis, je ne sais, à vrai dire, quelle solution je préfère. J'ai passé des accords, fait des promesses que je ne pourrais pas remplir maintenant que la Marque est en la possession de Megeth.
Qu'ils aient fui me permettrait de rompre ces accords tout en restant dans mon bon droit. Cela compliquerait mon retour, certes. Mais maintenant que Megeth à la Marque, je n'ai aucun intérêt à rentrer sans essayer de sauver mon père.



Après une heure de marche à bon rythme, nous arrivons au fameux bivouac.
La première impression que j'en ai n'est guère reluisante. Derrière tous les atours parmi lesquels Megeth tente de se cacher, c'est un campement misérable. Vingt, peut-être trente corsaires à tout casser, et en grande partie blessés, épuisés ou les deux à la fois. Vateci avait fait du bon travail.
Étonnamment, les hommes d'équipage ne semblaient pas me tenir rigueur des souffrances subies depuis leur débarquement sur cette terre inhospitalière. Alors qu'on nous donnait de quoi nous réchauffer, je retrouvais quelques connaissances qui, hasard du destin, s'étaient retrouvées dans l'équipage de Megeth au départ de l'expédition. Vogos, qui avait perdu sa main gauche dans l'embuscade. Kevron, tellement assommé de fatigue qu'il ne pouvait aligner que quelques phrases cohérentes avant de grappiller encore un peu de repos.
Des petits détails balayés sous le tapis lorsque j'ai dû prendre la décision, et qui me revenait aujourd'hui en pleine figure. Autant de dommages collatéraux qui pesaient sur ma conscience. Et tout ça pour quoi ? Perdre mon équipage, la Marque et mon père ?

Aaah, le doute. Voilà un luxe que je ne peux pas vraiment me permettre dans ma situation. Et pourtant, il me ronge, pire que l'acide.
J'aimerai des fois que mon esprit soit aussi manichéen que certains autres de ma race. Faire ce qui est bon pour soi, égoïstement. Être un vrai animal politique, imprévisible et solitaire.
Mais non. Il a fallu que Tevras Drakilos prenne l'éducation de ses enfants un peu trop à cœur et ne vienne mettre son grain de sel. Et voilà que je finis à courir les steppes norses et à me faire défigurer pour sauver un mort en sursis, au péril non seulement de ma vie, mais du statut de ma famille, qui dépend entièrement du stupide petit bijou accroché au doigt de ma sœur cadette.

Pendant qu'on m'emmène à la tente de Megeth, - qui ne se refuse rien question confort - je rumine.
Soyons honnête quelques instants : j'ai merdé sur toute la ligne. Si la Marque est à peu près en sûreté, ce n'est certainement pas grâce à moi. J'ai voulu à la fois mettre la Marque hors de portée des griffes de Megeth et sauver mon père. J'ai failli sur le premier point, et j'étais en bonne position pour échouer sur le second.
Il ne me reste plus qu'à faire amende honorable, pour ma famille à que je suis dans cette région maudite.

En entrant dans la tente, je suis accueilli par une lourde odeur d'encens et la forte luminosité des torches - un luxe que Megeth semble se permettre en intérieur. Même en ces temps difficiles pour son équipage, ma soeur semble incapable de se passer de ses diverses soieries et dorures, qui doivent être un bonheur à transporter pour ses hommes.
Kehem, un verre de vin en main, ne semble plus savoir où se mettre en me voyant arriver. Il hoche poliment la tête à mon attention avant de laisser son regard vagabonder autour de lui, espérant sans doute secrètement qu'un nuage de fumée rompe le contact visuel entre lui et moi.
Ce n'est pas un spectaculaire fumigène qui créé la diversion, mais quelque chose de terriblement plus banal : Lanith Yessek, le contremaître de Megeth.
Dire que Lanith n'est pas du même calibre que Vateci tient de l'euphémisme. Mon père avait conjecturé que Lanith était arriver à son poste suivant le cursus intemporel de la promotion canapé.
En le voyant roucouler devant moi, je n'eût aucun mal à le croire. Quoique charmeur, Lanith représentait tout ce que j'essayais d'éviter de produire parmi mes subalternes : la relation avant les compétences.
On ne pouvait même pas se targuer de sa loyauté à l'égard de Megeth, puisque je voyais clairement celle-ci crever de jalousie dans le dos de Lanith. C'est d'ailleurs uniquement pour prolonger cette jalousie que je souris en retour au contre-maître. Ce ne devait pas vraiment être un beau spectacle, compte tenu de ma mutilation. Et puis, la beauté a toujours été l'apanage de Megeth, pas le mien. Une histoire d'oreilles un peu trop saillante, et de formes qui ne le sont pas assez, entre autres. Alors une joue écorchée vive, n'en jetez plus...

Fereoth exposa à Megeth ce qu'il m'avait déjà appris, avant que celle-ci ne fasse part de ses tergiversations... Et ne laisse un temps de silence, clairement - selon moi, en tout cas - à mon attention.

- "C'est amusant que tu aies exactement les mêmes hésitations que moi lorsque j'ai trouvé la Marque, il y a quelques jours."

Megeth me scrute, comme tentant de deviner le sous-entendu derrière la phrase que je viens de prononcer. Je la regarde gravement, et reprend.

- "Je crois qu'il est temps que nous parlons entre sœurs, Megeth."

Elle observe quelques instants nos compagnons autour de la table, en particulier la sorcière Illanolthyn, puis m'indique du doigt de la suivre à l'extérieur.
Voilà qui n'est pas pour me rassurer. La capitaine n'est pas maîtresse en sa propre demeure, préférant aller à l'extérieur que mettre sur le pas de la porte une sœur du Couvent.
Nous ressortons dans le froid. Je fais quelques pas aux alentours, pour m'assurer que ni les corsaires, ni les autres dans la tente ne laissent traîner d'oreilles indiscrètes.
Je retourne vers Megeth.

- "Oui, amusant... Ou franchement triste, selon le point de vue. Je ne m'attendais pas à ce que tu aies ce genre d'atermoiements. C'est même précisément pour cela que je ne voulais surtout pas que la Marque ne tombe entre tes mains. Toujours à agir pour ta pomme. Imagine les cauchemars que je faisais en imaginant le pouvoir de notre famille entre tes mains, uniquement pour ton plaisir personnel. Je me suis apparemment au moins en partie trompée. J'imagine que je te dois... Des excuses." J'hésite quelques instants avant de continuer. "Profite, ça n'arrive pas souvent."

Je m'éclaircie la gorge et continue.

- "Permets-moi de parler honnêtement quelques instants. Quand tu as saboté mon Reaver, tu as clairement lancé une compétition pour la Marque. J'ai réagi en conséquences avec le saccage de ton navire, et l'embuscade, car je considérai les enjeux comme trop importants pour que tu gagnes. J'ai trouvé la Marque avant toi, mais je voulais à la fois sauver mon père et t'empêcher de prendre la bague. J'ai failli perdre sur les deux tableaux."

Parler aussi librement est extrêmement perturbant, mais également très euphorisant.

- "Maintenant, c'est bien plus simple. Tu as gagné. J'ai perdu. Félicitations. Maintenant, tout ce que je veux, c'est sauvé Père. Je ne me suis pas enfoncé en plein nord, en terres mon-keighs, je n'ai pas fini en haillons, je ne me suis pas fait défiguré, je n'ai pas perdu le collier de Mère simplement pour rebrousser chemin la tête basse et les mains vides. Toi, tu peux."

Je cesse de faire vagabonder mon regard pour me reporter sur celui de Megeth.

- "Tu peux. Tu as la Marque. Moi, je n'ai que des espoirs déçus, et des promesses que je ne pourrais pas tenir. Alors quoi que tu décides, j'irai vers le nord pour chercher Père. Je l'ai fait quand j'avais le choix, alors maintenant que je ne l'ai plus..."

Je frissonne, mais je ne sais pas si c'est le froid, ou simplement la sensation d'être dans l'un de ces moments-charnières, ces moments où les mots ont plus d'importance qu'ailleurs. Où les mots ne sont pas juste dits et interprétés, mais où l'on sent qu'ils enclenchent une chaîne de réactions. Jusqu'au dénouement final.

- "Ce serait merveilleux de revenir en triomphe avec Père et la Marque, hein ? C'est ce qu'on voulait toutes les deux, au fond. Sauf qu'on ne voulait pas partager le triomphe avec l'autre. Mais voilà, on en est là aujourd'hui. Alors voilà ce que je te propose." Je me racle la gorge pour prendre un ton plus solennel. "Tu as la Marque. Retourne à Karond Kar. Retrouve mon équipage sur la côte. Le Karybde n'y est pas loin. Pour convaincre Vateci et Kovus que c'est moi qui t'envoie, utilise Fereoth comme caution, et dis-leur ce que je leur ait respectivement promis, à savoir de monter en grade et de devenir capitaine. Si tu as deux sous de jugeote, tu utiliseras ta nouvelle influence de nouvelle héritière pour t'assurer leur loyauté en tenant ces promesses. Donne-moi un nouvel équipement, quelques denrées, ma pisteuse tribale et un ou deux de tes corsaires. Kehem, si ça le tente. Je dois bien lui laisser le choix, après ce qu'il a fait... Je tenterai d'arracher Père de ce qui l'attend. Attendez une semaine après ton arrivée au Karybde, sinon repartez avec la Marque. N'attendez pas en pleine mer ! Un monstre marin allié d'une manière ou d'une autre aux singes s'y planque."

Je m'éloigne de quelques pas et reprend.

- "Au mieux, tu retrouves Père. Au pire, ta sœur aînée bien emmerdante se retrouve hors de ton chemin, et tu repars à Karond Kar avec la Marque. À moins que tu ne tiennes absolument à sauver Père toi-même en mettant en jeu la Marque, je ne vois pas mieux."

Et voilà. J'ai ouvert mon cœur à ma sœur. Était-ce idiot ?
Absolument. Nous sommes des Druchiis, après tout. On ne dit pas ce que l'on a sur le cœur sans risques.
Mais comme on dit, pas de grands gains sans de grands risques.
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 25 oct. 2020, 14:32, modifié 1 fois.
Raison : +6 XP / Total d'XP : 44
Akisha Drakilos, Voie du Noble Aristocrate
Profil: For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 11 | Int 9 | Ini 11 | Att 11 | Par 9 | Tir 9 | Foi | Mag | NA 1 | PV 8/55
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_akisha_drakilos
Compétences :
Alphabétisation (E)
Diplomatie (B)
Acuité Visuelle (B)
Vision Nocturne (E)
Navigation Maritime (A)
Langage Secret - Jargon des Marins (E)
Autorité (B)
Mort Silencieuse (B)
Déplacement Silencieux (B)
Survie en Milieu Hostile (B)
Canotage (B)

Équipement :
- Cimeterre de Rue (1 main ; 18+1d8 dégâts ; 10 parade ; Rapide. Discret (Pas de suspicion quand l'arme est rangée sur soi) )
- Tenue de Matelot (1 de protection Torse, Bras, Jambes)
- Robe d’Aristocrate (non-portée)
- Masque d’Or (3 de protection au visage) (non portée)
- Remède de Magnouvac (Poudre à inhaler. Permet d'ignorer la Toux, la Dyspnée, la Fièvre et frissonnements durant END/2 heures. Effet secondaire : Provoque une somnolence, qui s'aggrave avec les doses. Effet secondaire grave (18+) : Inconnu. Risque de dépendance : Rouler un jet de VOL (INT+END)/2+6 toutes les deux semaines)
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Kehem, dit "Karond & Shoulders", traducteur du Karybde
Annexe de la Fée sur Karond Kar

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Re: [Akisha] Où te contemplera l'éternité

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

En entendant les excuses de sa sœur, Megeth ne put s’empêcher de croiser les bras, et de se fendre d’un rictus bien bref.

« Très bien. T’es prête à rentrer dans cette tente pour prononcer ton pardon à voix haute devant tout le monde ?
Parce que dans le cas contraire, tes excuses, elles n’ont aucun poids. »


Mais Akisha continua. Et, à mesure que sa sœur se confiait, et admettait la manière dont elle envisageait la suite des choses, la figure de Megeth commença à lentement changer d’expression.

Elle commença par simplement lever un sourcil bien curieux. Puis ce furent les deux qui étaient arqués sur son front. Elle baissa ses bras, et demeura bouche bée durant une poignée de secondes.

« Je…
J’ai bien compris ce que tu viens de me dire :
Tu m’offres ton Reaver, le ticket pour partir, et tu…
Tu vas chez les Norses ? »


Elle pencha la tête de côté. Étudia la silhouette d’Akisha, passa ses yeux de ses pieds jusqu’à sa tête.

« T’as de la fièvre ? Ils t’ont fait boire quelque chose ?
Est-ce que tu te rends compte de ce que t’es en train de me dire, putain ?! C’est les Norses, Akisha – c’est des serviteurs des Dieux qui ont voulu bouffer notre race !
S’ils te capturent, tu vas pas juste mourir. C’est bien pire qui t’attends. »


Elle posa ses mains sur ses hanches, et observa son campement, songeuse.

« Père voudrait que la Marque soit en sécurité coûte que coûte. Sans la Marque, c’est toute la famille qui est dégommée. Il aurait été prêt à mourir pour la ramener.
Père lui-même… Tu sais qu’il serait prêt à se sacrifier pour nous deux ? Pour toi, surtout, t’as toujours été sa préférée. »


Elle regarda Akisha droit dans les yeux. Et là, quelque chose d’étrange se produisit :
Elle prit une toute petite voix. Et elle parut presque…
Inquiète.

« Rassure-moi : Je suis quand même pas une sœur si horrible que t’es prête à devenir l’esclave de démons qui te feront souffrir pour l’éternité pour éviter que ce soit moi qui reprenne la suite ?
Saboter ton navire, toi qui envoies tes hommes tuer les miens, c’est un jeu, des fois on perd, des fois on gagne. Mais t’es ma sœur, bordel. T’es une chienne, mais je t’aie pas sauvée simplement parce que ton sycophante l’a exigé.
On est du même sang. »


Elle regarda derrière elle, un peu gênée. Soupira.

« Si c’est vraiment ce que tu veux, je t’équiperai. Mais va falloir convaincre Rekhilve et d’autres de te suivre, parce que tu sais bien que ce que t’exiges est tellement suicidaire que n’importe qui serait prêt à t’abandonner à la première occasion.
Mais pourquoi est-ce que c’est ce que tu voudrais vraiment ? Tu réfléchis deux secondes ? On peut juste rentrer à Karond Kar, maintenant. Courser le plus vite possible avant que d’autres Norses nous tombent dessus. Parce que si t’échoues, non seulement père ne revient pas, mais toi non plus tu pourras plus servir notre Clan.
Et… Et je dois t’avouer… J’aime pas trop l’idée de t’imaginer mise à mort par les Mon’Keigh. »
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Re: [Akisha] Où te contemplera l'éternité

Message par Akisha Drakilos »

En temps normal, voir la figure de Megeth se décomposer serait un spectacle en lui-même. Mais nous ne sommes pas en temps normal.
Elle répète ma proposition, ahurie. J'opine pour confirmer mes dires.
Elle n'en démord pas pour autant, me faisant la leçon sur les risques. Bien sûr que je connais les risques, Père et Oncle Fereoth nous bassinaient sur les Dieux Sombres à longueur de journée dans leurs récits d'aventure en Norsca.

Mon visage se fait plus grave lorsqu'elle joue sur la corde sensible, sur notre père. Je tique lorsqu'elle me mentionne comme "sa préférée". Ces détails que l'on sait, mais que l'on ne dit jamais de vive voix.
Et là, le pire se produit. Megeth me dit ce, qu'au fond, je craignais sans me l'avouer.

Depuis des années, ma rivalité sur Megeth se fonde sur son égoïsme, un égocentrisme destructeur et profondément nuisible à notre famille. La seule explication, le seul tour de passe-passe mental que je m'étais trouvé était de ne plus considérer Megeth comme ma sœur, après que sa négligence ait provoquée la mort de Mère. Comment appeler à la loyauté qu'exigent liens du sang quand cette personne fait tant de mal à sa propre mère ?
Depuis des années donc, nous avions dressé ce mur entre nous. Nous n'étions plus sœurs, mais rivales. Pour moi, en tout cas, et je pensai cette relation réciproque.
Bon sang, si nos situations avaient été inversées, Megeth serait sans doute morte à l'heure qu'il est. J'aurai appuyée sur cette foutue gâchette d'arbalète, moi. Ce n'était plus ma sœur. C'était l'assassin de ma mère, et un parasite de la famille Drakilos. Ce n'était pas une exécution, mais du bon sens.

Mais voilà. Elle met à nu mes attentions, mes craintes, m'appellent sa sœur. Elle préfère m'avoir avec elle que de me voir disparaître dans le blizzard norse. Elle accorde une importance, au moins mineure, à sa famille.
Et je dois choisir entre ma famille qui a besoin de moi, et mon père, qui a toujours été là pour moi.
C'est trop. C'est trop.

- "C'est précisément parce qu'il est prêt à se sacrifier pour moi que je dois pouvoir me..."

Un liquide chaud roule sur mes joues et se glisse dans la commissure des lèvres. Je passe la langue, inquiète, m'attendant à sentir le goût métallique d'un sang issu d'une blessure dont je n'aurais pas eu conscience.
Le liquide est salé. Des larmes. Ce sont des larmes.
Je pleure, devant l'équipage de Megeth. Devant ma propre sœur, ma rivale depuis des années. Je lance un doux ricanement, qui s'étouffe bien vite dans un sanglot.

- "Merde, regarde dans quel état tu me mets, Megeth. Moi qui pensait ne pas pouvoir tomber plus bas..."

Je redresse la tête. Je distingue à peine le visage de ma sœur, une tâche floue au milieu de la neige. Je prends plusieurs secondes à trouver la force de parler, et même une fois cela fait, je n'arrive pas à parler autrement qu'à voix basse.
Je sens mon cœur gonflé d'espoir de reconstruire une relation plus saine avec ma sœur, tandis que je sens mon intestin se révolter à l'idée d'abandonner Père à son sort, abandonné des siens loin, très loin de chez nous.

- "Merci pour ce rare moment de sincérité, Megeth. Je..." Je me pince les lèvres. Même une fois la décision prise, c'est encore dur. "Je... Je te suis. Rentrons chez nous. Ma sœur."

Je lui tend ma main. Une main sale, gelée, ensanglantée. Une main pour mettre notre passé derrière nous.
Akisha Drakilos, Voie du Noble Aristocrate
Profil: For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 11 | Int 9 | Ini 11 | Att 11 | Par 9 | Tir 9 | Foi | Mag | NA 1 | PV 8/55
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_akisha_drakilos
Compétences :
Alphabétisation (E)
Diplomatie (B)
Acuité Visuelle (B)
Vision Nocturne (E)
Navigation Maritime (A)
Langage Secret - Jargon des Marins (E)
Autorité (B)
Mort Silencieuse (B)
Déplacement Silencieux (B)
Survie en Milieu Hostile (B)
Canotage (B)

Équipement :
- Cimeterre de Rue (1 main ; 18+1d8 dégâts ; 10 parade ; Rapide. Discret (Pas de suspicion quand l'arme est rangée sur soi) )
- Tenue de Matelot (1 de protection Torse, Bras, Jambes)
- Robe d’Aristocrate (non-portée)
- Masque d’Or (3 de protection au visage) (non portée)
- Remède de Magnouvac (Poudre à inhaler. Permet d'ignorer la Toux, la Dyspnée, la Fièvre et frissonnements durant END/2 heures. Effet secondaire : Provoque une somnolence, qui s'aggrave avec les doses. Effet secondaire grave (18+) : Inconnu. Risque de dépendance : Rouler un jet de VOL (INT+END)/2+6 toutes les deux semaines)
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Kehem, dit "Karond & Shoulders", traducteur du Karybde
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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Akisha] Où te contemplera l'éternité

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Megeth observa la main que lui tendait Akisha.
Ses sourcils obliques se mirent soudain à se distordre pour prendre un air de colère ; ou plutôt un air offensé. Elle retroussa ses lèvres, avant de tirer de la manche de son kheitan un mouchoir qu’elle lui lança.

« Sèche donc tes larmes. Ce n’est certainement pas l’endroit pour montrer que tes nerfs lâchent. »

Elle détourna le regard, et exhala bruyamment tout l’air de ses poumons.

« Notre père est abandonné. Nous l’abandonnons, aux singes et aux démons. C’est une offense gravissime, mais à laquelle nous sommes contraintes.
Je suis à présent l’héritière de notre maison.
Tu dois accepter ma nouvelle autorité. Mais tu restes ma sœur, et tu restes une Drakilos. Je suis heureuse que tu retrouves tes esprits, plutôt qu'aller te suicider dans une tentative de sauvetage qui n’a aucun espoir de réussite. Mère Sighi ne t’aurais jamais pardonné d’ainsi gâcher ta vie ; et elle ne m’aurait jamais pardonné de ne pas t’avoir retenue.

Alors ne pleure pas. Ne montre aucune faiblesse devant les autres. Même oncle Fereoth. Tu sais qu’ils exploiteraient la moindre faille. »


Elle s’éloigna d’un simple pas, attendant bien de s’être assuré qu’Akisha cachait le moindre regret, la moindre once de tristesse, derrière une parure froide. Et c’est seulement une fois sa sœur ressaisie qu’elle retourna vers la tente dont elle poussa les battants, afin de retrouver la chaleur de la toile.

Presque tout le monde sembla se remettre dans une posture de quasi-garde-à-vous ; sauf la sorcière, qui pianotait avec ses doigts le bois de la table, visiblement impatiente.

« Je me suis entretenue avec ma sœur. Et j’ai décidé seule de la suite de notre marche, après avoir entendu sa description des forces que nous affrontons.
Nous faisons demi-tour. Nous rentrons vers nos navires, et repartons pour Karond Kar. »


Une espèce de soulagement silencieux sembla traverser la salle. Ni soupir, ni mots d’aises – ça se voyait juste dans leurs regards.
Peu de choses peuvent terrifier un Druchii. Mais les Dieux du Nord en faisaient partie.

« Je donne l’ordre de remballer les tentes immédiatement. Rekhilve va nous ouvrir le chemin. Nous devons à tout prix éviter leurs patrouilles et leurs forces. Nous ne réinstallerons pas d’autres bivouacs : on rentre à marche forcée, tant pis pour les traînards.
– Enfin, ce n’est pas trop tôt ! On se demandera à quoi aura servi cette petite promenade Norse, à part perdre du bon sang Druchii – quitte à laisser Tevras Drakilos crever comme un porc, vous n’étiez pas obligées de risquer deux Reavers avec leurs équipages, pas vrai ? »

La sorcière plissa les yeux, comme une gamine amusée. Megeth la foudroya du regard, mais n’osa pas répliquer quelque chose de trop véhément.
Peut-être disait-elle tout haut ce que pensait tout le monde – ce qui se raconterait dans le Placître de Karond Kar, la rumeur au sein des équipages de corsaires.

« Il y a eu des erreurs. Il y en a toujours. On agit selon les options qu’on a à un instant T, personne n’est devin…
– Moi si ! Il y a nombre de choses que Morathi m’a enseigné ! Et je vais vous dire l’immensité de la connerie dans laquelle vous vous êtes foutues, toutes les deux. »

À présent, tout le monde regardait Illanolthyn. Elle agita des doigts qu’elle claquait vers l’Elfe le plus âgé de la pièce.

« Ce cher monsieur, là, heu, machin…
– Fereoth.
– Machin, m’a expliqué que votre géniteur a eu la merveilleuse idée de s’échouer sur ce morceau du pays Norse pour échapper à un monstre marin, c’est correct ?
Et le petit sycophante, ici, m’a expliqué tout ce qu’il a eu la chance de voir avec vous, damoiselle Akisha.
Alors vous savez ce qui est en train de se passer, non ? Enfin, vous avez deviné ? »


Elle laissa la question en suspens, peut-être juste pour se jouer de tout le monde.

« Tous ces Norses qui se déplacent dans la nuit sans faire de feu… Qui font des minuscules patrouilles qui se font et qui se défont, sans aucune raison… Qui amènent les prisonniers à un endroit, puis à un autre… Qui évitent soigneusement les combats… Vous et Rekhilve, vous êtes même capables d’en égorger plus d’une demi-douzaine, sans ennuis.
Et d’un coup, vous voyez un Guerrier du Chaos, qui parle notre langue. Un seul, comme ça. Vous n'avez toujours pas compris ?

C’est un piège géant. Tout ça n’est qu’un immense piège géant. Ils nous ont laissés monter vers le nord, ici, sans opposition, parce qu’ils voulaient qu’on poursuive Tevras. Un mage, un mage extrêmement puissant, tisse des lien, offre une… Comment vous faire comprendre ? Une boussole entre ses groupes de guerriers. Ils nous suivent et nous observent, et en fait, ils n’ont fait que gagner du temps pour tous nous rassembler ensemble, comme un banc de poisson qu’un requin souhaite avaler tout entier au lieu de les laisser se disperser dans tous les sens.
Et maintenant qu’on est tous bien rassemblés ensemble, et qu’on va faire demi-tour…
Ils vont tous nous encercler et nous massacrer. Ou bien en chemin, ou bien pile quand on sera retournés aux Reavers. Si, bien sûr, l’équipage de damoiselle Akisha n’a pas eu la merveilleuse présence d’esprit de déjà s’enfuir, nous laissant sans aucun moyen de nous échapper, à moins que quelqu’un ici sache comment traverser l’Océan sur une planche de bois ? »


Maintenant tout le monde se taisait. Et Akisha découvrait des mines d’horreur commencer à se dessiner sur les visages des gens de la tente.
Fereoth ouvrait grand ses yeux. Rekhilve grimaça en regardant le sol. Le sigisbée de Megeth était tout pâle. Sa petite sœur elle-même eut un petit tremblement de la main, qu’elle cacha vite en mettant la main dans son dos.

« Et… À part vous foutre de notre gueule, vous vouliez dire quelque chose d’utile ? » osa-t-elle dire, en défiant la sorcière du regard.
« Oh ne t'inquiètes pas pour moi, ma petite harpie. Je sais toujours comment retomber sur mes pattes. C’est vous tous que je préviens… Tergiverser c’est bien, mais vous perdez un précieux temps. »

Megeth se retourna en sursaut et se dépêcha de franchir les battants de la tente.

« On remballe tout, au trot ! »
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Akisha Drakilos
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Re: [Akisha] Où te contemplera l'éternité

Message par Akisha Drakilos »

Ma main retombe. Vide.

Ma cadette me fait la leçon. Ma cadette me fait la leçon. Après toutes ses années, je lui ai ouvert mon cœur et elle me... Elle a idée d'à quel point c'est dangereux dans notre société, ce que je viens de faire ? De lui offrir ?
Je sens ma poitrine se gonfler de colère, mes yeux se sécher, mon visage se durcir. Megeth répond à mon regard par un petit hochement de tête : exactement ce qu'elle voulait. Que j'arrête de me montrer aussi vulnérable devant tout le monde.
Je ne sais pas si je dois lui sauter à la gorge ou la remercier. Avant que je n'ait à trancher, elle se retourne et revient dans la tente.

Je la suis, défaite. Au revoir, Akisha, héritière de Tevras Drakilos. Bonjour à Akisha, larbine et second couteau de sa cadette Megeth, héritière de la prestigieuse dynastie Drakilos.
Je tente de garder contenance tandis que Megeth donne ses ordres de repli. Les yeux des autres me scrutent avidement lorsqu'elle balance "j'ai décidé seule". Comme des requins, ils sentent que le rapport de force a basculé. D'ici quelques temps, dès notre retour à Karond Kar, peut-être avant, tous se détourneront de moi pour courtiser ma sœur. Ostracisée par une clique de courtisans.
Parfois, je hais mon père pour son éducation, qui me fait sentir comme une tortue au milieu d'un banc de requins. Parfois, je hais la société Druchii, qui transforme tous ceux qui la composent en ces créatures paranoïaques et ambitieuses, à vouloir profiter du pouvoir sans vouloir en assumer les responsabilités. D'autres fois encore, je maudis mon frère Nokhis, parfait héritier qui aurait du me laisser pleinement profiter de ce que j'aime le plus : naviguer sur les flots, piller les côtes depuis un Reaver, être un exemple pour mes hommes et apporter ma contribution à la Maison.
Je hais, mais je ne sais plus qui haïr.

Je croise le regard de Kehem, ce qui semble l'embarasser au plus au point.
Et lui, a-t-il idée de l'embarras dans lequel il m'a mis avec son petit numéro ? J'aurais dû mourir avec mon père dans le Grand Nord. J'aurais préféré. Tout aurait tellement été plus simple. Une tortue sans son requin pour la protéger, ça ne fait pas long feu. Et moi sans mon père, moi non plus je ne ferai pas long feu.

Ce sentiment d'inadéquation avec ceux de ma race, ça me démoralise tellement que les révélations de la sorcière sur notre situation me font l'effet d'une goutte dans un océan. De l'extérieur, je dois paraître stoïque. C'est ironique.
J'ai l'impression d'être une observatrice extérieure en voyant les visages de ceux qui m'entourent se décomposer. Mon esprit est déjà loin. Et pendant que mes jambes partent vers le Sud, il vole vers le Grand Nord.
Si nous arrivons à quitter ce lieu maudit, je sais déjà que j'y laisserai plus qu'un morceau de joue.

Alors, mourir ici ? Ça n'a presque plus l'air si mal sur le papier. Enfin, si ça ne laissait pas toute la Maisonnée sur le carreau.
Je me précipite sur les pas de Megeth, qui est déjà à l'extérieur.

- "Nous devrions envoyer Rekhilve prévenir mon équipage de notre arrivée, qu'ils se préparent. Elle passera plus facilement entre les mailles des mon-keighs." Je suis du regard Illanolthyn, qui range ses propres affaires. "Que voulait dire ta sorcière en parlant de retomber sur ses pattes ? Je commence à me demander si c'est toi qui l'a embauché ou bien l'inverse."
Akisha Drakilos, Voie du Noble Aristocrate
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Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_akisha_drakilos
Compétences :
Alphabétisation (E)
Diplomatie (B)
Acuité Visuelle (B)
Vision Nocturne (E)
Navigation Maritime (A)
Langage Secret - Jargon des Marins (E)
Autorité (B)
Mort Silencieuse (B)
Déplacement Silencieux (B)
Survie en Milieu Hostile (B)
Canotage (B)

Équipement :
- Cimeterre de Rue (1 main ; 18+1d8 dégâts ; 10 parade ; Rapide. Discret (Pas de suspicion quand l'arme est rangée sur soi) )
- Tenue de Matelot (1 de protection Torse, Bras, Jambes)
- Robe d’Aristocrate (non-portée)
- Masque d’Or (3 de protection au visage) (non portée)
- Remède de Magnouvac (Poudre à inhaler. Permet d'ignorer la Toux, la Dyspnée, la Fièvre et frissonnements durant END/2 heures. Effet secondaire : Provoque une somnolence, qui s'aggrave avec les doses. Effet secondaire grave (18+) : Inconnu. Risque de dépendance : Rouler un jet de VOL (INT+END)/2+6 toutes les deux semaines)
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