[Akisha] Où te contemplera l'éternité

Norsca est un royaume inhospitalier composé de collines rocailleuses et de sombres forêts, hantées par les hivers interminables qui recouvrent le territoire de glace. Les dangers pour lesquels ce territoire est connu sont malheureusement bien réels. Les tribus de barbares et les adeptes du Chaos sont en effet nombreux au nord de la région, et attaquent fréquemment les régions sud de Norsca. Le plus grand des dangers reste malgré tout la présence des forces du Chaos en ces terres. Au nord, les serviteurs des pouvoirs dévastateurs ont rassemblé leurs hordes, composées de bêtes, de démons et d'Hommes du Nord. Ces ignobles armées se sont ensuite mises en route vers le sud, anéantissant au passage toutes les civilisations rencontrées sur leur chemin.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Akisha] Où te contemplera l'éternité

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Magnouvac était un Elfe étrange. Toujours caché dans son coin, sans parler à personne, enfermé dans la sécurité d’une cabine aussi étroite qu’une cellule, il avait le don de mettre mal à l’aise les Corsaires, qui préféraient panser et apaiser leurs blessures avec de vieilles méthodes de sorcières, à base d'herbes rares qui poussent dans la faune de Naggaroth, plutôt que de devoir affronter le médecin attitré du navire. Tevras lui-même l’avait engagé, et confié aux soins d’Akisha, en lui jurant qu’il était un homme expérimenté et fort docte.

Mais à présent qu’elle était presque seule avec lui, la jeune femme ne pouvait que sentir à quel point son regard si commun, si quelconque, avait une espèce de lueur malsaine…

Il regardait Akisha comme il aurait regardé un animal disséqué. Il la déshabilla sans trop de ménagement, la laissa nue, vulnérable, et il n’avait pas changé d’expression à un seul instant. Il avait toujours ce même regard de marbre, sans un tic, sans un geste d’un minuscule sourcil — rien. Rien du tout. Il était aussi impassible que le visage d’une statue.

« Tirez la langue. »

Accrochée à sa ceinture, se tenait une petite trousse qu’il posa sur un tabouret. Il l’ouvrit, et présenta ainsi sa collection de lames, de bistouris, de scalpels métalliques parfaitement propres et aiguisés. Il se saisit d’une sorte de cuillère, avec laquelle il écrasa la langue d’Akisha pour mieux observer sa glotte.

« Relevez-vous. Respirez. »

Il poussa sur ses omoplates. Posa des doigts glacés sur la peau de son dos. Il écouta, tandis qu’elle toussait, toussait avec cette espèce de douleur infâme qui serrait un côté de sa cage thoracique.

« Vous avez de la chair de poule. »

Il fit cette observation d’un ton désintéressé. Posa ses doigts sur son cou, et lui força à plier sa tête en arrière, quand bien même elle avait envie de lutter pour continuer de tousser.

« Fièvre. Il serait bon de faire quelques bains de glaçons.
Mais je n’ai pas de raisons de vous ouvrir… »


Enfin, un petit signe visible sur sa tronche : un petit tressautement à la commissure de ses lèvres. Il était déçu.

« Mais je ne vais pas vous laisser sans rien.
Tenez, respirez-moi ça. »


De sa trousse, il tira une espèce de petit pochon. Il défit la corde, et, en le gardant au creux de sa main, on pouvait découvrir une espèce de poudre, au granulé fin comme du sable, et très odorant — un mélange de couleur ocre.

« Inspirez. À pleins poumons. »

Il posa le creux de sa main juste sous son nez et devant sa bouche. Une grande bouffée d’air, et tout sembla comme monter derrière ses yeux. De grosses larmes coulaient sur ses joues. Elle sentait son corps se détendre.
Et, lentement, elle commença à tomber contre le lit, avec une toux sensiblement calmée.
Elle était comme sonnée, des acouphènes dans les oreilles gênant son ouïe. Mais elle se sentait bien.

« Il y aura assez pour le voyage, ça le rendra tolérable. »





Le navire était reparti en mer. Il tanguait, assez violemment ; avec la drogue qui avait bien monté dans son cerveau, Akisha ne pouvait que ressentir encore plus franchement les vertiges, et il était heureux qu’elle soit dans son lit.
Elle avait rattrapé un peu de sommeil ; elle en avait bien besoin. Mais cette fois, ça avait été un sommeil profond, alourdi par la concoction de Magnouvac, et elle n’avait pas eu le moindre songe. Même alors qu’elle se sentait bien éveillée, il y avait encore comme un voile devant ses yeux. Pas de migraine, pas de douleurs, juste… Une grosse sensation d’être ailleurs. De voguer, plus tellement en phase avec la réalité.

Elle avait soif. Et elle avait dû le signifier d’une façon ou d’une autre, parce qu’en tendant juste la main, elle sentit une gourde se poser contre ses doigts. Juste une eau douce, un peu croupie, mais qui faisait déjà un bien fou, ne serait-ce que pour soulager sa gorge si sèche…

Rekhilve s’asseyait à côté d’elle. L’Ombre avait un peu changé d’apparence — elle semblait s’être rapidement lavée, à en juger par ses cheveux blonds humides qui collaient contre sa joue. Elle avait retiré son épais Kheitan et son manteau de camouflage, pour ne garder qu’un doublet sans manches assez propre pour être blanc ; il n’y avait que ses frusques et surtout ses bottes pour être encore couverts de boue et de fange.
Elle fit un petit signe de tête à Akisha. Attendit qu’elle reprenne un peu conscience, ce qui s’accompagnait inévitablement de quelques grosses quintes de toux grasses.
Et puis, d’une voix un peu enrouée, elle annonça de nulle part :

« Fereoth n’a pas survécu.
Lannith non plus. »


Elle gardait les lèvres entrouvertes. Lécha l’intérieur de ses joues. Peut-être qu’elle allait lancer un toutes vos condoléances bien protocolaire… Mais si elle voulait dire quelque chose, elle préféra se raviser.

« L’autre quartier-maître est revenu en revanche. Il n’a rien dit sur… Ce qui s’est passé là-bas.
Ce qui ne veut pas dire qu’il le dira à personne. Dès qu’on sera débarqués à Karond Kar, lui et les survivants raconteront tous aux Corsaires. Ça ira de taverne en taverne. Et ensuite toute la ville entendra sa version des faits. »


Elle tendit sa main pour reprendre la gourde d’eau. La reboucha. Et puis, elle resta silencieuse, peut-être dans l’attente d’un commentaire, d’une phrase, d’un mot.
Elle était juste là, assise, au bord de son lit. Elle reniflait.
Serra ses dents.

Et, alors qu’elle ne parlait jamais, alors qu’elle ne confiait jamais rien à personne, alors qu’il était impossible de dénicher quoi que ce soit chez elle…
Elle se mit à raconter quelque chose.

« Quand j’étais une jeune fille, j’ai fui ma famille pour gagner les Montagnes Noires. J’ai trouvé un garçon d’à peu près mon âge, et nous avons passé une petite partie de nos vies tous les deux…
On se protégeait, l’un l’autre. Pour alterner les tours de garde, et pour chasser, et pour tout faire à deux. On a tout découvert ensemble. Et on s’est aimés, à force de tout partager.
Un jour, alors qu’on traquait des proies auxquelles tendre un piège, nous nous sommes retrouvés par inadvertance sur le terrain de chasse d’une manticore.
On a couru, ensemble, et puis un moment nos regards se sont croisés. Et je jure, je jure que sans dire un mot, juste en se regardant au fond des yeux, on a compris en même temps ce à quoi on pensait ; si on se séparait, la manticore ne pourrait poursuivre que l’un d’entre nous.
On s’est pas parlés, on s’est pas embrassés, on a rien fait d’autre que se tourner et sprinter dans des directions opposées.
À la tombée de la nuit, j’ai hésité à reprendre une arme pour aller le chercher. Aller voir s’il était encore vivant. Ou du moins, j’aurais pu trouver un reste de cadavre à brûler.
Mais au petit matin j’ai juste éteint mon feu de camp, et j’ai continué ma route, en quête d’un truc à bouffer. »


Elle releva ses yeux vers Akisha. Souffla du nez dans une espèce de rictus nerveux. Et elle fronça des sourcils dans une mine de hargne.

« Tu es en vie. Cet air que tu respires, alors que ça te fait mal, tu l’as arraché. Et c’est tout ce qui compte.
Ton erreur c’est pas d’avoir été lâche ; ton erreur c’est d’avoir été stupidement courageuse en croyant que ton père allait s’en tirer. T’aurais dû être couarde rien qu’une seconde plus tôt. »


Elle lança un petit regard vers la porte de la cabine. Mais elle était bien fermée. Alors, elle se rapprocha d’Akisha, et baissa un peu le volume sonore, chuchotant quasiment maintenant.

« On est des survivantes, Akisha. Et cette survie tu me la dois. Tu es endettée auprès de moi, et j’ai besoin que tu me rembourses cette dette.
Je dis pas ça pour te faire du chantage ; parce que j’ai rien pour te faire chanter. Que dalle.
Je te demande ça, parce que je te considère comme quelqu’un auquel je tiens. Une amie.
Est-ce que tu peux me rendre la pareille ? »

Jet d’endurance : 10, échec de 2.

Akisha souffre à présent de pneumonie. Tu souffres d’une fièvre importante, d’une toux quasi constante, d’un essouflement et de douleurs dans le torse d’un seul côté. Cette maladie s’exprime par un malus constant de -4 à tous les jets demandant de la force ou de l’endurance, mais ça ne touche pas l’intelligence ou l’observation (Donc ton INI est conservée pour les jets qui servent à regarder, par exemple).

Magnouvac te recommande un médicament qui prend la forme d’une poudre à inhaler, constituée de mercures et d’extraits de plantes étrangers ; à chaque dose, il est nécessaire de lancer un jet d’END+4. En cas de réussite, les symptômes s’estompent pendant quatre heures. En cas d’échec, Akisha se met à somnoler et, s’il n’y a plus de douleur, elle devient tellement amorphe que les malus passent à -6.

Magnouvac t’offre la première dose : 10, réussite de deux. ♫ Big in Japan, things are easy when you’re big in Japan…
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Akisha Drakilos
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Re: [Akisha] Où te contemplera l'éternité

Message par Akisha Drakilos »

Alors que Magnouvac m'ausculte machinalement, un malaise croissant s'empare de moi. Il me palpe, me fait bouger tel ou tel membre, enfourne tel instrument, sans que je parvienne à mettre le doigt dessus. Jusqu'à ce que parvienne la réalisation.

Il a exactement le même regard, les mêmes gestes que lorsqu'il traite un esclave, ou un cadavre. Je réprime un frisson. Est-ce parce qu'il est un psychopathe en puissance, ou parce que je ne suis plus qu'une moins que rien à ses yeux ? Pourquoi pas les deux ?, me susurre un coin de mon cerveau.

Il brandit une poche remplie d'une poudre cuivrée, en dépose une partie sur sa paume et me la glisse sous le nez. Je secoue la tête, refuse. La dernière chose dont j'ai envie, c'est de tomber dans les vapes avec lui encore dans les parages.
Mais j'ai beau me démener, je suis si faible... Clouée comme un insecte sur mon lit. Exaspéré, Magnouvac plante deux doigts dans le creux de ma poitrine, me faisant immédiatement tousser. Au moment de reprendre mon souffle, il glisse sa maudite poudre devant mon visage, et j'en avale bien malgré moi par la bouche et les narines.
L'effet est immédiat. Je m'écroule de nouveau dans le lit, et mon corps ne répond plus. Mes yeux roulent dans leurs orbites, jusqu'à ce qu'eux-mêmes ne répondent plus. La dernière chose dont je me rappelle est le ton froid de Magnouvac.

***
Je me réveille comme une seconde après. Mais plus qu'une seconde, en réalité, lorsque je réalise les roulis de la cabine. En mer, nous sommes, loin de ces côtes maudites.
J'ai encore l'impression d'avoir la poudre orangée de Magnouvac en balade dans ma tête. Elle m'embrouille, amplifie les sensations sans me rendre plus apte à les comprendre. Le roulis est tellement fort, j'ai l'impression d'être le bateau, je sens l'écume me lécher le flanc à chaque nouvelle vague. L'odeur salée, la mer...

Ces réflexions me font prendre conscience d'à quel point j'ai soif. Je me dévisse le cou, à la recherche d'une gourde, quelque chose, et tombe sur Rekhilve. Je regarde la gourde non loin d'elle, et tend la main. Elle m'y dépose l'outre, que je renverse dans ma gorge. Un nectar divin s'en écoule, décrasse ma bouche de son goût de vêtement sale et mon gosier de ses mollards.
Me reprenant le récipient, elle m'annonce sans ambage la mort de Lannith et Fereoth.

La mort du chauffe-lit de Megeth ne m'est rien. Celle de Fereoth, en revanche... Devrait. J'ai beau cherché, je n'ai que le vide à proposer en hommage à "Oncle Fereoth". Est-ce la poudre de Magnouvac, ou qu'il m'ait humilié devant tous sur le ponton qui me rend aussi apathique ? La troisième option n'est guère affriolante.
J'écoute la suite, et hoche faiblement la tête. Kayeth. Pas grand chose à faire, maintenant que les dés sont jetés.
Le menacer ou le faire chanter ne mènerai à rien. Il sait déjà que toute fuite le conduirait à lui. J'imagine déjà la scène : le contre-maître ivre, sortant son anecdote pour faire marrer l'auditoire sur l'idiotie embarrassante de l'aîné Drakilos. Et la sueur froide associé à la gueule de bois du lendemain, quand l'on ne parlera que de ça dans tous les troquets de Karond Kar.
Je pourrais demander à Rekhilve de l'égorger et le jeter par dessus bord. Mais même si elle acceptait, le Karybe est un monde clos, et ça finirait par se savoir. Et comment justifier le meurtre de celui qui a tenu le ponton, lui ?

Tout à mes ruminations, je me rends compte que Rekhilve, de son côté, serre les dents et se cherche le courage de dire quelque chose. Quoi ? Aucune idée, mais paraît-il que le meilleur moyen de faire cracher le morceau à quelqu'un est de garder le silence lors d'une conversation. Les gens ont horreur du silence, lorsque quelque chose doit être dit. En plus, j'ai la gorge enrouée, j'ai pas envie de parler. Alors je repose ma tête sur l'oreiller, l'observe fixement, et attend.
Et ça marche. Elle me déballe sa vie, ses regrets, ses remords, ce qu'elle pense, tout.
Le silence retombe, lourd comme une chape de plomb, et au moins aussi gênant.

Et du fond de ma gorge remonte une hilarité morbide, que je réprime par convulsion, jusqu'à ce qu'il s'échappe de mes lèvres pour gagner l'air. C'est un rire sec, nerveux, désespéré, à mi-chemin entre la toux et le sanglot. Un ricanement hideux, quel que soit le bout par lequel on le prenne.

- "Un siècle", croasse une voix parcheminée. La mienne. "Pendant un siècle, la petite Akisha se demanda 'pourquoi notre race est-elle si cruelle avec ses congénères, si inutilement opportuniste et individualiste ? Un peu de discipline morale ferait des merveilles contre les Asurs'." Nouveau ricanement, après avoir dit cela d'un ton aigu et parodique. "Et maintenant que j'ai jeté ce raisonnement aux orties, que je me suis ridiculisée devant mes hommes et bientôt devant tout Karond Kar, quelqu'un vient me voir à mon chevet et me dire le mot dont j'ai tant rêvé. 'Amie'. Heureusement que j'aime l'ironie."

Si je devais aller jusqu'au bout de mon idée, je devrais m'en tenir à ça. Repousser Rekhilve, rester définitivement seule, comme tous les autres Druchiis. Isolés dans leur fortin intérieur. Ils peuvent bien être collés à dix, à cent, dans la rue, un banquet, ou hurler dans l'arène, ils n'en restent pas moins seuls au monde. Mais veux-je réellement être seule ? Rejoindre les Épouses de Khaine, ce n'est pas pour être engoncée dans une armure de glace, mais pour rejoindre une fratrie. Une nouvelle fratrie, que j'aurais choisie, maintenant que j'ai saccagé la mienne.

- "Il faut croire que le dicton dit vrai. Plus l'on côtoie les cimes, plus rare sont les amis. Avec ma chute, ça n'aura guère pris de temps." Je secoue vaguement le bras en sa direction. "J'accepte ton amitié, Rekhilve. Accepte l'amitié du jeune noble idiote qui, le crâne bourré à craquer de hautes valeurs, a enchaîné les décisions stupides, jusqu'à faire tuer son père et donner le statut d'héritier à une sœur capricieuse." Je laisse planer un instant de silence avant de reprendre."Mais qui dirigera toujours mieux que son aînée. Alors..."

Je bouge mon oreiller et tente de me redresser en positon assise sur le lit. Devant les vertiges, je me recouche immédiatement.

- "Alors si ce que tu veux est à la portée d'une noble déchue, je ferai mon possible. Dis-moi."
Akisha Drakilos, Voie du Noble Aristocrate
Profil: For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 11 | Int 9 | Ini 11 | Att 11 | Par 9 | Tir 9 | Foi | Mag | NA 1 | PV 8/55
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_akisha_drakilos
Compétences :
Alphabétisation (E)
Diplomatie (B)
Acuité Visuelle (B)
Vision Nocturne (E)
Navigation Maritime (A)
Langage Secret - Jargon des Marins (E)
Autorité (B)
Mort Silencieuse (B)
Déplacement Silencieux (B)
Survie en Milieu Hostile (B)
Canotage (B)

Équipement :
- Cimeterre de Rue (1 main ; 18+1d8 dégâts ; 10 parade ; Rapide. Discret (Pas de suspicion quand l'arme est rangée sur soi) )
- Tenue de Matelot (1 de protection Torse, Bras, Jambes)
- Robe d’Aristocrate (non-portée)
- Masque d’Or (3 de protection au visage) (non portée)
- Remède de Magnouvac (Poudre à inhaler. Permet d'ignorer la Toux, la Dyspnée, la Fièvre et frissonnements durant END/2 heures. Effet secondaire : Provoque une somnolence, qui s'aggrave avec les doses. Effet secondaire grave (18+) : Inconnu. Risque de dépendance : Rouler un jet de VOL (INT+END)/2+6 toutes les deux semaines)
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Kehem, dit "Karond & Shoulders", traducteur du Karybde
Annexe de la Fée sur Karond Kar

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Akisha] Où te contemplera l'éternité

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Rekhilve n’était pas une femme qui avait l’habitude de parler. Il était clair que son anecdote sur sa jeunesse lui avait un peu coûté. Elle ne l’avait sortie que les dents serrées, avec un ton bien moins assuré et acerbe que lorsqu’elle avait été capable d’insulter Vateci, le tout premier soir que l’équipage avait passé sur ce continent. Il était évident que sa relation avec Akisha avait changé ces derniers temps. Les deux avaient traversé l’enfer ensemble, affronté un nombre impressionnant de Norses et risqué la mort — voire pire — à chaque tournant…

Alors, Rekhilve regarda nerveusement la porte, une énième fois, comme si elle craignait à chaque seconde qu’un imprudent ne l’ouvre en pleine discussion.
Elle toussota pour se dégager la gorge. Posa sa main droite sur une d’Akisha. Regarda dans le vide. Elle soupira assez longuement pour exhaler tout l’air de ses poumons, agita sa tête.
Et, finalement, avec une petite voix, elle regarda droit dans ses yeux, pour annoncer d’une traite un secret immense :

« Je suis pas une Ombre de naissance. J’ai vécu dans les Montagnes Noires, mais c’est pas là que je suis née.
Je viens d’Ulthuan. »


Elle était une Asur. Maintenant qu’elle osait le prononcer à voix haute, c’était tellement évident — sa gueule toujours renfrognée était une gueule d’ange, ses cheveux trop blonds pour être du sang de Naggarythe. Ses yeux trop bleus pour tracer sa généalogie auprès des déchus de la cité de Clar Karond.
Mais ça ne l’avait jamais empêchée de rester à bord du navire. De manier le druck eltharin bien proprement, ou du moins, assez pour qu’on la prenne bien pour une tribale bien sauvage. Elle en avait l’air, l’équipement et les connaissances.
Rien qu’apprendre ça plaçait Akisha dans une situation fort inconfortable. Une Asur. Les ennemis maudits de tout le peuple de Naggaroth depuis des millénaires. Le rival implacable. Tous les sujets du Roi-Sorcier n’étaient unis que par leur haine et leur vindicte envers leurs cousins. Le culte de Khaine découvrant une Haute-Elfe dans leur propre ville s'empresseraient d’envoyer leurs Furies pour l’attraper. Les maisonnées nobles seraient capable de proposer à la noble un Reaver flambant-neuf, ou une centaine d’esclaves de moindre sang juste pour la rendre servile.
Et en acceptant de la cacher, Akisha se trouvait à présent contrevenante envers les lois de Malékith. Il était de son devoir d’enchaîner Rekhilve, pour l’assassiner publiquement, ou la torturer comme elle souhaite.

En révélant tel secret, elle avait prouvé qu’elle faisait vraiment confiance à Akisha. Est-ce que lui avoir sauvé la vie plusieurs fois suffisait vraiment à convaincre l’aînée Drakilos de lui laisser la liberté ?

« J’étais la prisonnière d’un maître. C’est lui qui m’a arraché à ma famille et qui m’a ramené ici. J’ai été capable de m’enfuir, d’atteindre les Montagnes, de vivre dans le vide de Naggaroth. J’ai été adoptée, pas seulement par les Ombres exilées, mais aussi par ce putain de continent.
Mais j’ai laissé une sœur derrière moi. Elle, elle est pas parvenue à s’enfuir. Elle a été échangée, de maître en maître. Et je sais que j’ai retrouvé sa trace à Karond Kar. C’est pour ça que je suis venue ici. Parce que j’ai envie de la tirer de là.
Et j’ai… J’ai besoin que… Que tu m’aides. »


C’était une révélation immense. Et malheureusement, Akisha était bien trop droguée pour avoir toute sa conscience. Quand bien même ça pouvait la clouer encore plus au lit.
Rekhilve serra fort la main de son amie. Grinça des dents. Et décida finalement de se lever.

« Repose-toi. Je veille sur toi. »


Jet de charisme (Bonus : Diplomatie + Rekhilve a confiance : +3) : 12, réussite de 1.
C’est l’heure du twist.



Eeeeet…
C’est la fin de ton RP, et de tes aventures en Norsca.
Au cours de cette seconde intrigue, Akisha :
– A reçu une cicatrice grave à l’une de ses joues.
– A été sauvée de sa captivité grâce à Kehem le traducteur.
– A vu Megeth s’emparer de la bague de la dynastie des Drakilos, devenant ainsi l’héritière officielle de la mesnie.
– N’est pas parvenue à sauver Tevras Drakilos.
– N’a jamais rencontré le Chamane Norse qui est à l’origine de toute l’embuscade Norse.
– A abandonné le ponton lors de la bataille finale.
– A survécu.
– A obtenu l’amitié et le grand secret de Rekhilve.

Malgré des décisions parfois hasardeuses, tu quittes finalement cette terre maudite, stérile et immonde, avec la survie de ta famille assurée. Il fallait récupérer la bague, tu l’as fait. La famille Drakilos toute entière va sacrément battre de l’aile, mais les retombées de tout ce qui s’est passé en Norsca fera l’objet de la suite de ton aventure.


Tu gagnes 116 XP par l’écriture de tes posts, et 15 XP de clôture d’aventure supplémentaires.

On se parlera par MP pour l’achat de tes compétences, et aussi sur comment je vais prévoir le prochain scénario de ton RP ; j’ai plusieurs idées et je suis pas encore fixé, et il faut voir ce qui te fait plaisir aussi.

Donc, la suite…

…Prochainement.
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