[Akisha] Fratricide

Norsca est un royaume inhospitalier composé de collines rocailleuses et de sombres forêts, hantées par les hivers interminables qui recouvrent le territoire de glace. Les dangers pour lesquels ce territoire est connu sont malheureusement bien réels. Les tribus de barbares et les adeptes du Chaos sont en effet nombreux au nord de la région, et attaquent fréquemment les régions sud de Norsca. Le plus grand des dangers reste malgré tout la présence des forces du Chaos en ces terres. Au nord, les serviteurs des pouvoirs dévastateurs ont rassemblé leurs hordes, composées de bêtes, de démons et d'Hommes du Nord. Ces ignobles armées se sont ensuite mises en route vers le sud, anéantissant au passage toutes les civilisations rencontrées sur leur chemin.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Akisha] Fratricide

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

« Oh on le retrouvera. Lui ou sa marque.
Ce sont pas des Norses qui nous arrêteront. »


La mise au point terminée, Rekhilve put à nouveau marcher nonchalamment vers le groupe de Corsaires qui attendaient patiemment. Elle les dépassa sans en gratifier un seul du moindre regard, et, toute gaillarde, continua à tracer tout droit, sans un mot, sans un conseil, sans rien.
Les Druchiis n’avaient qu’à suivre ses foulées.


Ils quittaient donc la steppe. Alors qu’ils marchaient depuis dix minutes, on entendit un troisième hurlement sonore, et une troisième fusée qui illumina le ciel. Kehem semblait proprement terrifié, mais, au grand étonnement d’Akisha peut-être, il ne décida pas d’ouvrir sa bouche pour se fendre d’un de ses sempiternels commentaires. Peut-être que le danger de la situation où il se trouvait devait jouer.

Finalement, au bout d’une bonne demi-heure de marche, ils retrouvaient le silence et la pénombre d’une nuit dans lune. Et ils atteignaient maintenant un terrain boisé. Rekhilve jeta son paquetage à terre, retira sa pèlerine devant tout le monde, et observa la vilaine entaille qu’un des hommes de Megeth lui avait infligée. Sans se soucier ni de la pudeur (Ils étaient après tout des Elfes Noirs) ni du fait qu’ils étaient en mission, elle sortait de sa besace un tas de bandelettes et un pot scellé qui contenait une sorte d’onguent. Aucun Corsaire n’osa se plaindre du retard qu’elle accusait. Ils se contentaient, très professionnels, de former naturellement une sorte de cercle éclaté, afin que leurs paires d’yeux puissent porter à travers la végétation.
Il était une chance qu’ils soient de la race des Elfes. Malgré la nuit noire, malgré le terrain boisé, leurs pupilles s’adaptaient tant bien que mal, si bien qu’ils parvenaient à déceler les racines et les buissons. Ils n’étaient pas tout à fait aveugles.
Rekhilve, perchée sur sa branche, grogna et grimaça un peu. Mais enfin, elle parvint à se bander à la va-vite, se rhabilla sans se plaindre ni demander l’assistance de personne, et après s’être assurée de ne pas mourir, elle remit son sac sur l’épaule, puis parla à voix haute :

« Bien. Messieurs dames ; À partir de maintenant, je vais requérir votre silence, le temps que je travaille. Je vais nous chercher une piste.
– Mais personne était en train de parler... »

Rekhilve foudroya Kehem du regard. Le pauvre interprète ne soutint pas ce regard longtemps, et se contenta de baisser les yeux.

« On y va. »



Ils marchaient tous sans un bruit. Sans une plainte. De temps à autre, un des Corsaires mettait la main à une outre sur son côté – Akisha avait bien demandé à ce qu’ils emportent quelques provisions avec eux. Rapidement, ils se désaltéraient, sans troubler la pesanteur du vide, sans un son. Les seules traces qu’ils laissaient derrière eux étaient quelques branchages qu’ils tentaient de ne pas écraser, et des pas dans la tourbe. Ils étaient une race habituée à être fourbe. Les hommes d’Akisha n’en étaient pas à leur premier raid.

La nuit fut longue. Les journées passées en mer n’avaient pas aidé à trouver un bon rythme de sommeil, et subir toute une nuit dans le froid, sans pouvoir prendre un vrai repas, commença à peser sur tout le monde. S’ils continuaient, ils risquaient d’être bien vite exténués ; Mais pour l’heure, ils encaissaient. Ces Druchii-là n’en étaient pas à leurs premières peines.
Au sol, Rekhilve fit une jolie découverte. Elle trouva des os d’animaux. Renards, chuchota-t-elle. C’était une nouvelle très rassurante : Toute la faune n’avait pas disparu ici. Elle se contentait de se faire silencieuse, fuyante devant eux. Mais ils n’étaient pas dans une région totalement morte.
Plus tard, ils découvrirent des pas laissés par un petit animal. Des branchages constituant un petit nid d’oiseaux dormants. De minuscules détails de ce style. Mais ils ne trouvaient aucune trace de passage humain, ou de grand groupe. Vu la taille de la forêt, et de la Norsca, il était certain qu’ils cherchaient une aiguille dans une botte de foin ; Mais Rekhilve fut incapable, cette nuit, de trouver le moindre indice probant.

L’atmosphère se faisait un peu moins noire. Mais il ne faisait pas encore jour. Peut-être était-il cinq heures du matin, quelque chose comme ça. Une sorte de brume grisâtre remplaçait l’obscurité de la veille.
Rekhilve leva son poing fermé, et tout le monde se tranquillisa. Elle posa un genou à terre. Une oreille contre le sol, ses tympans directement dirigés contre la toundra.

Puis elle se leva en grognant.

« Chevaux. »

Elle regarda autour d’elle. Pointa du doigt un tronc d’arbre mort tombé au sol – peut-être la victime de vers ou d’une tempête particulièrement violente. Les Corsaires suivirent, et glissèrent derrière le bois pour se camoufler, plaçant des carreaux contre leurs arbalètes.

Au bout de deux minutes, on entendit des sabots battre le sol. Et, sous les yeux attentifs d’une Akisha planquée, l’intuition de Rekhilve s’avéra être la bonne.



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Trois cavaliers, chevauchant de magnifiques chevaux bien racés. Ils avaient l’armure des guerriers Norses. Bien équipés, ils tournoyaient un peu, regardant des vieux débris d’os au sol. Ils ne parlaient pas entre eux.
Mais ils découvrirent au sol une trace de pas laissée par un des Corsaires.

« Trois contre six. On peut se les faire. »

C’était Nirith qui avait proposé ça, dans un chuchotement très maîtrisé.

« Trois à cheval. Ils peuvent s’enfuir ou nous charger. Mieux vaut les laisser partir, et les suivre de loin. »

C’était la suggestion de Thugas, qui pointa son arbalète à main dans la direction de l’un d’eux.

Les prochains ordres viendraient de leur capitaine.


Rekhilve utilise la compétence « traumatologie » sur elle-même.
1d10 : 8. Rekhilve a maintenant 38 PV.

Jet de piste de Rekhilve : 15, échec. Aucune piste ne sera trouvée pour cette nuit.

Jet d’alerte la guide : 7, réussite ; Le groupe parvient à ne pas tomber dans une embuscade.

Ennemis découverts : Trois maraudeurs à cheval.
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Akisha Drakilos
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Re: [Akisha] Fratricide

Message par Akisha Drakilos »

Si ce n'était que des mon-keighs, je ne serait pas démesurément inquiète non plus. Mais la Norsca est peuplée d'habitants bien plus étranges que ces rustres macaques, et l'absence de vie à l'oeuvre dépasse largement les capacités des mon-keighs.
Enfin. Il n'y a qu'un seul moyen d'en avoir le cœur net.

Derrière nous retentit un troisième hurlement pyrotechnique, qui ne nous donne aucun indice, excepté que les combats continuent de faire rage. Je croise les doigts pour que la faune locale pourrisse la nuit de ma sœur et de ses hommes.
Une fois l'obscurité retombée, nous continuons notre marche dans un silence bien plus pesant que l'habituelle quiétude nocturne.
Étrange. Il n'y aurait pas ce vide contre-nature, je me sentirai presque à l'aise ici. L'environnement est similaire à celui de l'île de Karond Kar. Mon clan possède quelques terres au-delà de Karond Kar, principalement pour son artisanat ou les matières premières, où les esclaves sont envoyés dans les mines ou pour couper du bois.
Quand nous étions encore adolescents, Nokhis, Megeth et moi, nous aimions bien chasser les animaux sauvages, voire parfois un esclave seul et isolé, que nous torturions après l'avoir immobilisé. Mère était souvent furieuse, moins parce que l'on jouait avec la force de travail que parce que l'on semait sans peine nos gardes du corps dans les bois. L'occasion serait trop belle pour des maisons rivales de nous assassiner dans la forêt, seuls, nous hurlait-elle.
Avec le recul, c'est vrai que c'était plutôt stupide.
Heureusement pour nous, nous n'avons pas pu continuer à gambader dans les bois très longtemps. Père a pris Nokhis sous son aile, et sans lui pour équilibrer nos rapports, Megeth et moi nous sommes rendu compte rapidement que nous ne pouvions pas supporter.
Nos chemins se sont séparés. Tandis que ma cadette fricotait avec la jeunesse dorée de Karond Kar, je trouvait mon bonheur chez les marins de la Maisonnée, à simplement naviguer sur la Mer Glaciale, loin des langues de vipères sur l'île.

Rentrer dans ces bois me font remonter ces souvenirs. Des souvenirs d'une époque révolue, où notre naïveté rendait tout plus simple. Ces futaies ont beau m'être inconnues, anormalement désertes dans une région hostile, je me sens malgré tout enveloppée par un sentiment de sécurité et de familiarité qui m'arrache un sourire.
Comme promis, nous faisons une pause pour permettre à Rekhilve de se faire des soins de fortune. Sans se soucier du regard d'autrui, elle se déshabille pour traiter sa profonde entaille au thorax. Mes hommes se détournent poliment pour surveiller le terrain autour de nous. J'observe pour ma part Rekhilve quelques instants.
Bien qu'elle ait grandi dans les montagnes, et moi en mer, son physique est proche du mien : un corps sec et musclé, ne distribuant qu'à contre-cœur ces friandises qui plaisent tant au sexe opposé. Notre travail nous façonne.
L'Ombre ne demande rien, et ne reçoit rien. Elle se bande elle-même, maladroitement, puis nous repartons. Le traque commence, dure toute la nuit, mais s'avère infructueuse. Nous ne trouvons que des os d'animaux, des renards selon la tribale. Le soulagement d'enfin trouver une trace de vie animale est perceptible dans mon escouade. Enfin, certes, mais ce ne sont encore que des cadavres.
Je suis fière de mes Corsaires. Nous passons dans les faits une nuit blanche, ne mangeant rien et ne buvant qu'à l'occasion. Je dois donner de temps à autre ma propre gourde à Gathak, qui n'était pas à l'origine prévu pour le voyage, et n'a donc rien d'autre sur lui que son équipement. Mon propre organisme est mis à rude épreuve par le manque de nourriture et de sommeil, mais je tiens bon. L'orgueil, je crois.
Mais tous ces efforts pour rien. Une brume matinale remplace la nuit, le soleil semble commencer à se lever, et l'Ombre n'a toujours rien trouvé. Je laisse la fatigue prendre le dessus sur ma frustration : sermonner la tribale ne servirait à rien, d'autant plus après la mise au point de la veille.

Aussi n'allais-je pas tarder à ordonner à mes hommes de chercher un lieu de campement où passer la journée, pour reprendre les recherches la nuit prochaine, quand Rekhilve signala la présence de chevaux en approche.
Tandis que nous préparons nos armes derrière une carcasse d'arbre, j'entends les sabots s'approcher, puis les inconnus se révèlent. Trois mon-keighs, chacun sur un cheval, de solides canassons sans doute propres à la péninsule. Les trois cavaliers scrutent le sol. À côté de moi, Rekhilve jure à voix basse.

- "Ils ont vu nos pas."

Immédiatement, Nirith propose une embuscade, que Thugas réfute : les chevaux rendent l'opération trop dangereuse.
Je suis de l'avis de Thugas. Nous avons l'avantage de la surprise, inutile de le gâcher stupidement.
Et l'absence de ces trois singes ne manqueraient sans doute pas de soulever des questions par ailleurs.

- "L'embuscade est trop risquée à cause de leurs chevaux. Ils savent que quelqu'un est ici, mais pas qui. S'ils repartent, nous les suivrons. S'ils insistent d'un peu trop près à suivre nos traces, on leur saute dessus. Visez leurs chevaux en priorité, la dernière chose dont nous avons besoin est un fuyard rameutant des renforts."

Une embuscade est ridiculement risquée.
A contrario, si cette patrouille nous menait vers un village habité, nous pourrions kidnapper un mon-keigh isolé pour l'interroger. Et à partir de ces renseignements, agir autrement qu'à l'aveugle.
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 06 juil. 2020, 23:15, modifié 1 fois.
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Akisha Drakilos, Voie du Noble Aristocrate
Profil: For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 11 | Int 9 | Ini 11 | Att 11 | Par 9 | Tir 9 | Foi | Mag | NA 1 | PV 8/55
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_akisha_drakilos
Compétences :
Alphabétisation (E)
Diplomatie (B)
Acuité Visuelle (B)
Vision Nocturne (E)
Navigation Maritime (A)
Langage Secret - Jargon des Marins (E)
Autorité (B)
Mort Silencieuse (B)
Déplacement Silencieux (B)
Survie en Milieu Hostile (B)
Canotage (B)

Équipement :
- Cimeterre de Rue (1 main ; 18+1d8 dégâts ; 10 parade ; Rapide. Discret (Pas de suspicion quand l'arme est rangée sur soi) )
- Tenue de Matelot (1 de protection Torse, Bras, Jambes)
- Robe d’Aristocrate (non-portée)
- Masque d’Or (3 de protection au visage) (non portée)
- Remède de Magnouvac (Poudre à inhaler. Permet d'ignorer la Toux, la Dyspnée, la Fièvre et frissonnements durant END/2 heures. Effet secondaire : Provoque une somnolence, qui s'aggrave avec les doses. Effet secondaire grave (18+) : Inconnu. Risque de dépendance : Rouler un jet de VOL (INT+END)/2+6 toutes les deux semaines)
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Kehem, dit "Karond & Shoulders", traducteur du Karybde
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Re: [Akisha] Fratricide

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Les corsaires approuvèrent tous d’un simple hochement de tête à l’ordre de leur supérieure. Prenant le temps de bien ajuster leurs arbalètes pour tirer, comme elle l'exigeait, directement vers les canassons.


Les trois Maraudeurs trottaient au milieu de la minuscule clairière. Celui qui avait repéré les traces de pas balayant le sol de ses yeux, un poing sur la hanche. Il grommela quelque chose dans sa langue, tapota l’encolure de sa bête pour la rassurer, et se pencha par-dessus de sa selle pour se jeter à terre. Une fois au sol, il vint s’agenouiller pour toucher la trace de ses doigts, pensif.
Un autre des cavaliers, reconnaissable en ce qu’il avait de magnifiques cornes sur son casque, vint à ses côtés pour lui adresser la parole. Les deux se mirent à s’échanger quelques phrases laconiques.

Kehem, chargé d’être interprète, posa ses doigts sur la souche de bois pour rapprocher son oreille. Il écouta bien attentivement, avant de murmurer un résumé de leur discussion.

« Le gars avec les cornes, il semble être leur chef. Demande s'il a croisé des... Il utilise le mot pour dire "Elfes". »

Quelques instants de battement. Discussions entre le Maraudeur à terre et son chef, le troisième s’éloignant un peu en regardant la canopée de la forêt.

« Hm… Il dit des noms… Je crois qu’il y a d’autres groupes de cavaliers… Mais quelque chose ne va pas… Ils traquent un grand groupe, or ils pensent n’être tombés que sur des éclaireurs…
– Il doit surveiller Megeth et sa bande, pas nous.
– C’est une supposition. Ou alors ils parlent du père de dame Drakilos. »

Encore quelques instants de battement. Finalement le Maraudeur à terre remonte sur son cheval en se plaignant.

« Ils disent qu’ils vont… Courir le long de… Ils ont utilisé un nom propre, je ne sais pas ce que c’est.
– Une rivière ? Une montagne ?
– Peut-être. Ils disent qu’ils vont retourner au campement après. Doit y avoir un coin où ils se coordonnent.
– Bien, plus qu’à les laisser filer et suivre leurs traces de pas. On sait quoi faire de la journée, on- »

Rekhilve arrêta de murmurer. Le troisième maraudeur, celui qui n’avait rien dit, avait levé sa main en l’air.
Ses collègues se taisaient comme lui. Et soudain, posaient leurs mains sur leurs haches de jet.

« On est repérés…
Að baki trénu! Þeir fylgja okkur! »

Les trois Maraudeurs donnèrent de violents coups dans les flancs de leurs montures, et se jetèrent en direction du groupe, chargeant directement au combat. Les trois Corsaires, arbalètes de poing bien en main, prirent bien le temps d’expirer, et de décocher trois carreaux.
Les trois furent éjectés dans l’air, et se figèrent sur des arbres dans le décor. Les Maraudeurs galopèrent tout près de la couverture des Druchiis, bondirent sur leurs étriers en hurlant comme des furieux, et lancèrent des haches bien haut. Il était particulièrement difficile pour eux d’atteindre des Elfes Noirs planqués derrière une solide couverture, et pourtant, une des haches fit un lourd rebond de la tranche sur le bois, sautilla, et parvint à rentrer dans la jambe de Nirith. La Corsaire s’effondra à terre en hurlant un cri retenu entre ses dents.

« Chié ! »

Kehem s’effondra par terre et couvrit ses oreilles avec ses mains, tandis que Rekhilve dégainait sa lame. L’Ombre ne put s’empêcher d’éclater de rire comme une démente, et de hurler quelque chose à l’intention de l’interprète :

« Hé Kehem, va leur dire qu’on est copains ! Ça peut marcher ! »

Tous les Corsaires utilisent leur demi-action pour « Viser ». Ils sont hors combat, donc ça leur fait une demi-action gratuite au cas où les choses chauffent : Ils ont tous +2 en TIR qui leur permettra de viser précisément les chevaux sans aucun malus.

Kehem reconnaît le dialecte qu’utilisent les Norses, mais il n’est pas totalement polyglotte non plus ; Il a besoin d’un jet pour parvenir à bien identifier ce qu’ils racontent.

Jet d’intelligence : 10, réussite de justesse. Il est plutôt capable de traduire ce qu’ils racontent.


Jet de reconnaissance du maraudeur.
Malus : -2 (Problèmes visuels)
Jet : 6, réussite de justesse.
Jet de discrétion sur la valeur d’Akisha (HAB, avec un -1 à cause de l’armure)
Jet : 16, échec de 8.

Le groupe est immédiatement repéré.

Les trois corsaires tirent chacun sur un cheval.
TIR : 9
Bonus : +2 (Position de visée)
Jet Corsaire 1 (Nirith) : 15, échec
Jet Corsaire 2 (Thugas) : 19, échec
Jet Corsaire 3 (Gathak) : 12, échec.

Trois tirs ratés de la part des Druchiis.

Les trois maraudeurs galopent à cheval juste devant la souche et jettent des haches de jets.

TIR : 8
Malus : -4 (Les Druchiis sont à couvert)
Jet Maraudeur 1 (Chef à cornes) : 11, échec

Jet Maraudeur 2 : 4, réussite.
Il vise au hasard sur 1d6 (1 : Akisha, 2 : Rekhilve, 3 : Kehem, 4-6 : Corsaires) : 4, Nirith.
Localisation : 9 (Jambes)
(FOR : 8) + (16) + (1d8 : 5) – (END : 7) = 22.
Il ne reste que 28 Pvs à Nirith.

Jet Maraudeur 3 : 9, échec.
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Akisha Drakilos
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Re: [Akisha] Fratricide

Message par Akisha Drakilos »

Nirith, Gathak et Thugas opinent et placent soigneusement leurs arbalètes. Bien. Qu'ils prennent tout leur temps pour toucher leur cible, je n'ose pas imaginer les conséquences d'un échec.
L'atmosphère se tend encore un peu plus lorsque l'un des mon-keighs descend de sa monture pour examiner les traces de plus près. Il commence à parler avec un autre norse, qui se distingue de par son casque aux grandes cornes. À côté de moi, je sens Kehem pencher l'oreille, se rendant enfin utile pour la première fois depuis le début de l'expédition.
Je fixe attentivement le visage du Scion, observant son visage se froncer alors qu'il tâche de décrypter les paroles de Grandes-Cornes et son séide.

J'écoute en silence la traduction en décalée de Kehem, avec les commentaires de l'Ombre, et reporte mon attention vers les trois singes.
Donc ils cherchent des Druchiis, mais issus d'un grand groupe. Soit Megeth, soit Père, effectivement. Cette information n'est hélas que trop parcellaire pour être réellement utile.
Le maraudeur vient de remonter à cheval. Plus qu'à les suivre, et nous aurons notre piste.

Comme au ralenti, je vois le troisième mon-keigh, qui n'a toujours pas décroché un mot, scruté le décor dans notre direction. Puis tomber sur moi. Les yeux dans les siens, je suis figée, incapable d'effectuer le moindre mouvement. Comme un insecte coincé dans de la sève.
Je me glisse contre le tronc, mais trop tard. Le macaque soulève l'une de ses paluches, et les deux autres font silence. J'entends un cri de guerre dans leur sale langue.
Un regard confirme mes craintes : ils chargent vers nous. Au moins n'ont-ils pas l'intelligence de fuir, pas tout de suite en tout cas.
Bien, l'éventualité était prévue, mes trois corsaires les ont en joue.

- "Feu !"

Le claquement des cordes résonne avec satisfaction dans mes oreilles. Mais les carreaux, eux, virevoltent à plusieurs longueurs de main autour des cibles.
C'est... Lamentable. Dire que Kovus me les a présenté comme les meilleurs du Karybde. Je ne sais que penser du reste de l'équipage, dans ce cas.
Les mon-keighs ripostent, sous la forme d'haches de jet. Un rebond surnaturel sur le tronc fait terminer la course d'un des projectiles dans la cuisse de Nirith. Une giclée de son sang me poisse le visage, et quelque chose se brise en moi.
La main de Morai Heg me met à l'épreuve. J'agirai à la hauteur.
Je me redresse.

- "Préparez vos arbalètes !" ordonné-je aux trois corsaires. Je flanque un coup de pied à Kehem, en boule derrière le tronc. "Et un peu de dignité, pour l'amour d'Atharti !"

À côté de moi, Rekhilve sort sa lame et s'apprête à se redresser à ma suite. Je lui pose la main sur l'épaule, et lui désigne Nirith, au sol.

- "Occupez-vous d'elle." Je dégaine mon cimeterre, et le pointe en direction de Grandes-Cornes. "Kehem, traduisez ! Je défie leur chef en duel !"

Je m'avance, grimpant dans un équilibre précaire sur le tronc.
Peut-être que la surprise de ma demande leur fera arrêter leur cavalcade. J'en doute, mais nous sommes maintenant à court d'options.
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 10 juil. 2020, 00:17, modifié 1 fois.
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Akisha Drakilos, Voie du Noble Aristocrate
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- Remède de Magnouvac (Poudre à inhaler. Permet d'ignorer la Toux, la Dyspnée, la Fièvre et frissonnements durant END/2 heures. Effet secondaire : Provoque une somnolence, qui s'aggrave avec les doses. Effet secondaire grave (18+) : Inconnu. Risque de dépendance : Rouler un jet de VOL (INT+END)/2+6 toutes les deux semaines)
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Re: [Akisha] Fratricide

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Kehem n’eut pas vraiment le temps de répondre à Akisha que son plan était idiot. Il se contenta de se soulever au-dessus du tronc d’arbre, en hurlant dans le dialecte des assaillants. Il leva bien haut ses mains, et ragea en postillonnant.

Les Maraudeurs se contentèrent d’éclater de rire. Ils avaient déjà retiré leurs pieds des étriers et s’étaient jetés à terre. Ils chargeaient à toute vitesse, comme des fous furieux, haches dégainées. Les Corsaires, droits, exercés, rechargèrent leurs arbalètes, se levèrent, et décochèrent leurs carreaux.
Seul l’un d’eux parvint à faire mouche. Mais cela ne sembla pas arrêter sa course. Les trois guerriers se ruèrent en hurlant un étrange cri de guerre, langues sorties. Ils sautèrent sur le tronc, et bondirent en dessous pour trancher dans tous les sens.

Rekhilve et Akisha, côtes-à-côtes, décidèrent de riposter. Les deux Druchiis firent danser cimeterres et poignards afin d’engager le Maraudeur le plus à droite, qui se battait malgré un magnifique carreau planté en plein dans sa cuisse. Rekhilve lui arracha un morceau du bras droit, Akisha passa sous son acier et lui ouvrit net le biceps gauche, il fut jeté à terre, et à deux, le capitaine et l’ombre l’achevèrent par d’adroits coups dans sa jugulaire, sans lui laisser le moindre instant de répit.

Elles se retournèrent pour observer un atroce spectacle : L’un des Norses s’était jeté sur Thugas, et avec expertise, il brisa sa garde, et l’agressa de toute part. Le Corsaire ragea d’un cri de douleur, qui fut vite arrêté par un coup de hache qui lui découpa la cuisse. Un geyser de sang coula sous lui, et il s’écroula dans quelques convulsions qui ne présageaient rien de bon. Il était déjà condamné.

Malgré ses blessures, Nirith parvint à retenir le chef de la bande devant elle. Très vite, avec le renfort conjoint d’Akisha et Rekhilve, il se retrouve tout seul, et encerclé de lames. N’importe quel être humain normalement constitué penserait que ce serait le meilleur moment pour se retourner, s’enfuir vers un de ses chevaux et se casser à toute vitesse, tant qu’il en était encore temps.
Le Norse ne semblait pas être normalement constitué. Il leva les yeux au ciel, hurla comme un demeuré, et se mit à agiter sa hache dans tous les sens. Rekhilve glissa sous lui avant tous les autres Corsaires, lui enfonça une pointe dans le cœur, puis frappa la fente de son casque pour lui arracher un œil. Elle le repoussa en arrière, et il s’écrasa contre le tronc d’arbre.

Toute opposition avait été matée. La gueule couverte de sang, Rekhilve se retourna immédiatement vers son capitaine, la voix encore plein d’adrénaline :

« Vous allez bien, pas blessée ?! »

Tous les autres Corsaires étaient soit grièvement touchés, soit déjà morts. Mais Rekhilve semblait ne se soucier que de l’état de santé de son employeur.

Au sol, Thugas était en train de rendre son dernier souffle. Il tentait d’agripper sa cuisse sévèrement ouverte, mais même les bandages de Rekhilve ne pouvaient plus rien pour lui. Il jeta un regard apitoyé vers Akisha, comme pour implorer son aide, ce qu’il n’osa pas faire avec sa bouche.
Dans ses derniers instants, toute sa fierté de Druchii s’était dissipée pour ne laisser qu’une frousse et une peur panique.

« Maîtresse ? Je…
J’ai… J’ai morflé... »

Il était pâle, et complètement hagard. Ses collègues Corsaires, titubant, s’agenouillèrent à ses côtés pour vainement tenter de l’aider – peut-être faire semblant de l’aider pour le rassurer dans ses derniers instants.
Rekhilve, elle, ne lui accorda même pas ce faux-souci. Elle se colla à Akisha pour lui attraper le bras, vérifiant rapidement qu’elle n’avait aucune blessure. Puis, elle approcha ses lèvres de son oreille pour lui chuchoter :

« Il a plus assez de sang.
Rassurez-le deux minutes et faites semblant de vous soucier de lui pour votre équipage. Mais vaut mieux pas qu’il s’accroche trop, sinon on devra l’achever nous-même. »


Kehem dépense une action majeure pour momentanément essayer de proposer un duel.
Jet de Charisme de Kehem.
Malus : -6 (Norses absolument pas réceptifs à un duel)
Jet : 16, échec.

J’avoue que je n’ai aucune idée de quelle stratégie est la meilleure à adopter pour les Norses. Mais les PNJ, surtout de maraudeurs de Norsca, n’ont pas à prendre des décisions forcément raisonnables ou éclairées. Je vais donc tirer leur comportement aux dés, comme ça, ça sera bien neutre.
Sur un 1d3 :
1 : Sadiques (Les Norses chargeront les Druchiis jusqu’à la mort ou la fuite)
2 : Raisonnables (Les Norses vont fixer les Druchiis et tenter de s’enfuir pour ramener du renfort)
3 : Belliqueux (Les Norses vont essayer de causer des pertes aux Druchiis avant de s’enfuir pour ramener du renfort)
Jet : 1. On a leur décision.


Tous les Corsaires utilisent leur action mineure pour recharger, puis leur action majeure pour tirer dans les trois assaillants.

Tir Corsaire 1 : 16, échec
Tir Corsaire 2 : 18, échec
Tir Corsaire 3 : 7, réussite.

Corsaire 3 engage Maraudeur 3.
Localisation : 11 (Jambes)
Résolution : [(30)+(1d6 : 5)] – [(END : 8) + (Jambières de cuir : 4 / Attribut « perforant » de l’arbalète : -4)] = 27 PV. Il reste 33 PV au Maraudeur 3.


Les trois Norses se jettent hors de leurs chevaux et courent à toute vitesse vers le tronc d’arbre pour bondir au-dessus. Ils sacrifient leur action mineure pour et étant donné l’obstacle, ne profitent pas d’un bonus de charge. Ils attaquent donc normalement les trois tireurs.

Mais, avant qu’ils n’aient l’occasion de le faire, l’initiative change de camp ! Rekhilve et Akisha ont en effet des initiatives supérieures, et si en l’absence d’armes à distance elles étaient forcées de ne rien faire, maintenant elles peuvent agir.

Rekhilve est au contact. Elle attaque immédiatement le Maraudeur (1d3 : 3).

Attaque de Rekhilve : 6, réussite de quatre.
Pas de parade possible pour le Norse (Mineure sacrifiée)
Localisation : 6 (Bras)
[(16) + 16 + (1)] – [(END : 8) + (Protection : 5)] = 20. Reste 13 PV à Maraudeur 3.
Rekhilve décide d’utiliser sa mineure à elle pour attaquer avec un poignard dans sa main faible. Elle a la compétence « ambidextrie ».
Jet : 14. Bien essayé, mais ça ne passe pas.

Akisha ne reste pas sans rien faire. À elle d’essayer de tuer Maraudeur 3.

Compétence Attaque : 10
Malus : -1 (Kheitan)
Jet : 9, réussite de justesse.
Localisation : 4 (Bras)
[(16)+(18)+(3)]-(END : 8 + protection : 5)] = 24. Maraudeur 3 est tué.

Att Norse 1 : 10, échec
Att Norse 2 : 1, réussite critique, gain d’une attaque d’opportunité.
Att : 6, attaque d’opportunité réussie.
Aucune réaction possible (Majeure + Mineure du Corsaire utilisées pour recharger et tirer)

Résolutions :
Localisation : 3 et 8 (Bras + jambes)
[(16) + 16 + (1d8 : 4, relance « percutant » : 6)] – [(7) + (Kheitan : 9)] = 22. Il reste 28 PV à Thugas.
[(16+16+(8)] – (7 / Pas de Kheitan sur les jambes) = 33. Thugas est massacré par le Norse. Un Corsaire de moins dans la team Akisha.


Fin du Round.


Les Corsaires 1 et 3 arrêtent d’utiliser leurs arbalètes et dégainent leurs cimeterres. Je ne le compte pas comme une action.


Attaque de Rekhilve : 15, échec
Attaque avec la main faible : 1, réussite critique. Elle gagne une attaque d’opportunité supplémentaire.
Jet : 10, ça passe.
Le Norse 2 essaye d’en parer au moins une : 5, réussite sur la première malgré le malus de « Rapide »
Localisations : 6 et 14 (Bras et torse)
[(16) + (12) + (4)] – (END : 8) + (Protection : 5) + (Hache : 9)] = 10. Reste 50 PV au Norse 2.
[(16) + (12) + (3)] – (END : 8) + (Protection : 5)] =19. Reste 31 PV au Norse 2.

Attaque d’Akisha : 7, réussite. Norse 2 ne peut plus parer.
Localisation : 16 (Torse)
[(16)+(18)+(3)]-(8+5) = 24. Reste 7 PV au Norse 2.

Attaques des Corsaires.

Corsaire 1 : 6, réussite.
Parade de Norse 1 : 14, échec.
Localisation : 14 (Torse)
[(16)+18+(8)]-(8+5) = 29. Reste 31 PV au Norse 1.

Corsaire 3 : 11, échec.

Norse 1 : 12, échec.
Norse 2 : 7, réussite de justesse.
Parade Corsaire 3 : 12, échec.
Localisation : 20 (Torse)
[(16)+16+(2)] – [(END : 7) + (Kheitan : 9)] = 18. Reste 32 PV à Gathak.



Fin du round.

Attaque de Rekhilve : 18, échec
Relance poignard : 4, réussite
Parade du Norse 2 : 18, échec.
Localisation : 9 (Jambe)
[(16)+12+(3)]- [(END : 8) + (Protection : 4)] = 19. Norse 2 est tué.

Akisha se jette sur le Norse 1.

Attaque : 10, échec de 1.

Corsaire 1 : 17, échec
Corsaire 3 : 6, réussite.
Parade du Norse 1 : 1, réussite critique. Points de parade doublés.
Localisation : 18 (Torse)
[(16)+18+(3)] – (END : 8) + (Protection : 5) + (Hache : 18)] = 6. Reste 25 PV au Norse 1.

À 1 contre 4, le Norse 1 doit réussir un jet de mental pour savoir s’il est encore intelligent de sa part de rester dans la partie.
Jet de mental : 1. Réussite critique. Loin d’être terrifié ou handicapé par son désavantage numérique, le Norse 1 vire totalement berserk. Il gagne un bonus de +1 à tous ses jets.
Attaque Norse 1 : 18, échec.


Nouveau round.

Rekhilve : 3, réussite
Parade Norse 1 : 12, échec
Relance sur poignard de Rekhilve : 2, réussite.
Localisations : 19 et 1 (Torse + en plein dans le crâne)
[(16)+16+(2)] – [(END : 8) + (Protection : 5) + (Hache : 9)] = 12. Reste 13 PV.
[(16)+12+(1)] – [(END : 8) + (Casque : 7)] = 14. Norse 1 tombe à -1 et meurt enfin.

Bilan : Trois Norses totalement hors-combat.
Un Corsaire tombé au champ d’honneur (RIP Thugas)
Corsaire Gathak blessé (32 PV restants)
Corsaire Nirith blessée (28 PV restants)
Rekhilve toujours blessée de son dernier combat (38 PV restants)
Kehem et Akisha indemnes.


L’heure est venue de faire de la PsyOps.

Les trois Maraudeurs vont chacun lancer un jet d’Endurance pour savoir s’ils crèvent tout de suite ou s’il est encore possible de leur extraire quelques paroles.

Maraudeur 1 :
(Bonus +2 : Berserk)
Jet : 10. Réussite de justesse. On peut encore le secouer un peu avant qu’il crève, mais étant donné son état, pas sûr qu’on puisse en obtenir grand-chose.
Maraudeur 2 : 2, réussite. Il est très bientôt mort, mais lui aussi peut être torturé avec ce qui lui reste de vie pour le faire parler.
Maraudeur 3 : 19, déjà mort.
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Akisha Drakilos
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Re: [Akisha] Fratricide

Message par Akisha Drakilos »

Les mon-keighs se contentent de rire aux balbutiements de Kehem, mais prennent la peine de tout de même poser pied à terre. Je jette un regard brillant aux trois bras cassés tenant des arbalètes. L'occasion est inespérée : nous n'avons plus l'avantage de la surprise, mais nous restons à six contre trois sans qu'ils ne puissent s'enfuir facilement.
Les singes nous foncent dessus en bêlant dans leur sale langue ! Ils ne sont pas juste idiots, ils sont suicidaires !

- "Ils chargent !"

Une seconde volée de carreaux s'envole, mais je grince des dents en n'en voyant qu'une seule faire mouche. Affligeant, mais le macaque atteint est touché à la jambe, et se met donc à boiter.
Les trois mon-keighs prennent leur élan pour sauter par dessus le tronc abattu. D'un bond, je recule pour me préparer à leur arrivée, rejointe par Rekhilve. Du coin de l'oeil, je vois Gathak, Thugas et Nirith jeter précipitamment leurs arbalètes pour sortir leurs lames.
Trop lent : les trois brutes atterrissent au milieu de notre groupe. Rekhilve et moi nous élançons pour les bloquer, mais un seul s'arrête, les deux autres partant immédiatement se jeter sur mes tireurs.
Ma gorge se contracte, mon coeur palpite dans ma poitrine, mes veines se gorgent d'adrénaline et le temps ralentit alors que commence la temporalité du combat. J'ai le sentiment d'avoir l'éternité devant moi pour observer mon adversaire : un mon-keigh massif, la taille partiellement cachée par son manteau de fourrure. Il s'agit du boiteux : légèrement penché vers la gauche, il me grimace malgré tout avec sa gueule couturée de cicatrices. Son bras se lève pour amorcer une attaque, mais est interrompu par Rekhilve, qui lui plante son poignard dans le muscle. Hurlante, je projette mon cimeterre, lui tranchant proprement l'avant-bras, puis le jette au sol d'un coup de botte dans le ventre.
Il mugit, puis tombe en m'aspergeant du sang qui jaillit en geyser de son moignon.

Nous partons immédiatement vers Thugas et Nirith, qui sont face au second norse, mais laissant ainsi seule Nirith face à Grandes-Cornes. Mais où diable est la lavette qui me sert d'interprète ?
Trop loin, j'assiste impuissante à l'exécution de Tughas. Le premier coup de hache atteint la main armée de mon corsaire, qui fait tomber sa lame avec un chapelet de doigts. Son cri de souffrance est interrompu par un violent coup de poing, qui le jette à terre. Malgré sa roulade, la lame destinée à toucher son ventre atteint sa cuisse. La blessure est profonde : je devine d'ici qu'une artère a été tranchée.
L'Ombre saute sur le norse, tailladant bras et thorax pour le distraire de Thugas. Le mon-keigh présente son dos : je n'hésite, et enfonce mon épée dans le flanc. L'attaque n'est pas fatale, et je ne parviens pas à libérer mon arme. La brute rugit, et je ne parviens à dégager mon cimeterre que lorsqu'il me flanque son coude dans la figure, me jetant au sol.
Pendant que je peine à me relever, je vois au loin Nirith faucher vicieusement le torse de Grandes-Cornes, mais Gathak, à côté de moi, encaisse en toussant un coup de hache que son kheitan peine à arrêter. Le norse s'apprête à finir le travail de la même manière que pour Thugas, mais Rekhilve l'interrompt d'un coup de poignard dans l'entrejambe, le mettant hors-de-combat.
Rekhilve me lance un sourire sadique, puis nous nous élançons tous les trois vers Nirith et Grandes-Cornes.

J'atteins la première les duellistes, mais rate mon coup à un doigt près. Gathak touche, mais Grandes-Cornes utilise sa hache de telle sorte que le cimeterre de mon corsaire ne laboure presque que le cuir de son armure.
La situation se calme l'espace de quelques secondes, les Druchiis tournant autour du norse comme une meute autour de sa proie. Isolé, Grandes-Cornes a une réaction surprenante : il pousse un rugissement, puis mouline frénétiquement sa hache. Rekhilve saisit l'opportunité la première, et poignarde à deux reprises Grandes-Cornes : au thorax, puis dans la tête. Le casque empêche la dague de se planter dans la tempe, mais pas de lui déchiqueter la joue. Avec un grognement, la tribale lui distribue un coup de genou dans le ventre qui le jette au sol.
Enfin, le silence tombe.

Comme les autres, je regarde autour de nous : Thugas gémissant un peu plus loin, avec son bourreau en guère meilleur état près de lui, Grandes-Cornes à nos pieds, et le corps mutilé du troisième mon-keigh qui ne bouge plus dans sa mare de sang, non loin.
Kehem se relève sous mes yeux, tout tremblant derrière le tronc. Je me pince les lèvres pour me retenir de faire une chose déplaisante à mon traducteur, mais ma bouche s'emplit du goût métallique du sang ce faisant.
J'essuie ma lame trempée de sang sur l'armure de Grandes-Cornes, la rengaine, puis me retourne comme Rekhilve s'enquiert de ma santé.

- "Non, ce n'est pas mon sang."

Je suis son regard, qui se pose sur Thugas. Pendant que les trois autres survivants se groupent, l'Ombre s'accroche à mon bras, autant pour vérifier mes dires que pour me donner un cours de cynisme sur l'état de Thugas.

- "Je sais," murmuré-je sombrement.

Je m'approche de Thugas, qui me jette un regard n'étant pas sans me rappeler celui des proies que moi et ma fratrie attrapions dans la forêt de la Maisonnée. Il s’agrippe à sa cuisse poisseuse de sang, et balbutie quelques mots sur un ton implorant.
Les autres s'écartent pour que je puisse m'agenouiller. Je pose la main sur celles de Thugas, toujours sur sa blessure, sentant glisser entre mes doigts le liquide chaud et carmin qui s'échappe toujours.

- "Je sais, Thugas," dis-je d'un ton solennel.

Je me force à lui sourire - pas quelque chose de très naturel ni spontané chez moi. Je déteste ce genre de farces, mais Rekhilve a raison : Thugas est l'un de mes corsaires, et il est mort pour moi. Il mérite mon attention, et l'équipage y accorde de l'importance.

- "Tu as combattu bravement, Thugas. Que fait ta famille ?
- Quand Père n'était pas content, il faisait tisser sur la peau de l'escla-ave... Et pour avoir du tissu rouge... Il utilisait...
- Elle sera récompensée pour ta bravoure. Puisse Morai-Heg intervenir en ta faveur face au Grand Serpent." Il ne me répond pas, regardant le ciel de ses yeux vitreux.

Ô déesse du Destin, Grande Tisserande des Prophéties, ma Patronne, j'attire humblement ton attention sur cet homme. Ce n'était pas le meilleur des Druchiis, mais il est mort pour moi. Puisse son âme ne pas tomber dans la Gueule du Grand Dévoreur, et être épargné du sort ignoble réservé à notre race.
Je me relève et me dirige vers Kehem.

- "Où étiez-vous pendant le combat ?
- Ici, je ne...
- Vous n'avez pas combattu ?
- Je suis un interprète, pas un combattant...
- Khaine ! Mais qu'avez-vous appris chez les mon-keighs à part apprendre leur langue ? À copuler avec leurs femelles ?"

Je prends quelques inspirations profondes pour me calmer. Cette lâcheté est insupportable. Qu'il me soit indispensable pour cette expédition l'est encore plus.
Je retourne au corps de Thugas, pour lui prendre son arbalète, sa sacoche contenant ses carreaux et son cimeterre à la poignée encore poissée de sang. Je tends les deux premiers à Rekhilve.

- "Vous en ferez meilleur usage." Je tends le cimeterre à Kehem. "Prenez ceci. Je vous recommande d'apprendre à vous en servir, et d'égaler en courage son précédent propriétaire d'ici notre prochain combat. Gathak, Nirith. Pansez vos blessures pendant que nous interrogerons nos prisonniers."J'invite de la main Rekhilve à s'approcher, et me tourne vers Kehem"Maintenant, suivez-moi."

Nous nous dirigeons vers Grandes-Cornes, toujours au sol à grogner avec la profondeur d'un soufflet de forge. Je lui donne un coup de pied dans l'épaule, et me tourne vers le Scion et l'Ombre.

- "Nous allons commencer par leur chef. Il est fou furieux, nous serons donc vite fixé sur sa capacité à nous répondre. S'il n'a rien d'intéressant à dire, nous irons cuisiner l'autre. Offrez-leur une mort rapide s'il répond à nos questions, sinon...", je pivote la tête vers Rekhilve, "faites-vous plaisir."

Je recentre mon attention vers Kehem.

- "Je veux savoir la direction de leur campement. Ce qu'il s'y trouve. Ce que désigne le nom propre qu'ils comptaient longer. Le nombre d'autres groupes de cavaliers, et ce qu'ils savent sur le groupe d'Elfes qu'ils suivent. Et, s'il est toujours en vie d'ici là, pourquoi tous les guerriers ont quitté la côte."


Dépense d'un Point de Dévotion envers Morai-Heg pour attirer son attention sur l'âme de Thugas, et si possible lui épargner de finir dévorer par Slaanesh.
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 17 juil. 2020, 17:40, modifié 1 fois.
Raison : +6 XP / Total : 57 XP
Akisha Drakilos, Voie du Noble Aristocrate
Profil: For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 11 | Int 9 | Ini 11 | Att 11 | Par 9 | Tir 9 | Foi | Mag | NA 1 | PV 8/55
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_akisha_drakilos
Compétences :
Alphabétisation (E)
Diplomatie (B)
Acuité Visuelle (B)
Vision Nocturne (E)
Navigation Maritime (A)
Langage Secret - Jargon des Marins (E)
Autorité (B)
Mort Silencieuse (B)
Déplacement Silencieux (B)
Survie en Milieu Hostile (B)
Canotage (B)

Équipement :
- Cimeterre de Rue (1 main ; 18+1d8 dégâts ; 10 parade ; Rapide. Discret (Pas de suspicion quand l'arme est rangée sur soi) )
- Tenue de Matelot (1 de protection Torse, Bras, Jambes)
- Robe d’Aristocrate (non-portée)
- Masque d’Or (3 de protection au visage) (non portée)
- Remède de Magnouvac (Poudre à inhaler. Permet d'ignorer la Toux, la Dyspnée, la Fièvre et frissonnements durant END/2 heures. Effet secondaire : Provoque une somnolence, qui s'aggrave avec les doses. Effet secondaire grave (18+) : Inconnu. Risque de dépendance : Rouler un jet de VOL (INT+END)/2+6 toutes les deux semaines)
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Kehem, dit "Karond & Shoulders", traducteur du Karybde
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Re: [Akisha] Fratricide

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Les deux Corsaires restèrent avec Thugas jusqu’à la fin. Elle ne mit pas tant de temps que ça à arriver. Son regard paniqué, agité, commença à lentement se perdre dans le vide, ses gémissements cessaient, et sa jambe acheva son tressautement répétitif. Une espèce de peur panique semblait l’avoir atteint dans ses derniers instants, mais il n’eut pas vraiment les capacités cognitives pour vraiment se rendre compte de ce qui était en train de lui arriver.

La prière d’Akisha envers Morai-Heg eut certainement bien peu d’effets. Ils étaient en Norsca, tout près des pôles, tout près du Royaume du Dévoreur. Il aurait fallu exiger bien plus sincèrement l’intercession d’une Déesse pour espérer tromper le Serpent. La prière d’Akisha avait peut-être eut l’effet d’émouvoir ses subalternes – mais elle avait des personnes bien plus importantes à secourir. À commencer par son père.
Les Elfes ne pouvaient pas véritablement le savoir, mais Thugas venait de devenir le jouet éternel d’Azazel, Gardien des Secrets, qui pourrait le détruire et le reconstruire jusqu’à ce qu’il s’ennuie de lui – mais contrairement aux Hommes, les Démons des Cercles des Délices ne trouvent jamais d’instant d’ennui. Leur imagination est égale à leur cruauté : Sans limites.

Gathak posa ses doigts sur les paupières de Thugas, les ferma, et lia ses bras contre lui. Ce seraient les seuls derniers rites dont il pourrait profiter, étant donné la situation dans laquelle ils étaient. Il n’y avait plus rien à faire pour lui.

Obéissant à leur maîtresse, les deux Corsaires pansèrent leurs blessures. Ils n’avaient pas l’équipement pour se soigner à proprement parler, le chirurgien à bord du Reaver saurait probablement bien mieux s’occuper d’eux – mais à défaut d’améliorer leur état, ils pouvaient se prémunir d’une hémorragie ou d’une infection. En attendant, Rekhilve et Kehem reçurent l’approbation du capitaine pour bosser.


Rekhilve s’approcha du chef. Étalé contre le gros tronc d’arbre, il suait comme un porc et respirait à toute vitesse. L’Ombre se courba devant lui, pliée sur ses deux genoux. Avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit, le chef se mit à parler à toute vitesse, en crachant dans la direction d’une Rekhilve impassible.

« Présente-moi, Kehem. »

Kehem fit un pas en avant et parla Norse. Il n’eut pas le temps d’aligner trois mots que le chef se mit à hurler vers lui, en crachant, en tirant la langue, en rigolant. Puis, il se mit même à aboyer comme un chien, vers le ciel.
Rekhilve haussa un sourcil.

« Qu’est-ce qu’il raconte ?
– Il insulte nos génitrices. Il sous-entend que j’aurais des relations sexuelles avec des hommes et que vous-même mériteriez un amant de sa trempe.
– Quelle classe. Tous les Norses ont son élégance ?
– Il en est un fameux exemple.
– Génial. »

Le Berserker continuait de crier, encore et encore, probablement de nouvelles injures. Alors, Rekhilve se leva bien doucement, s’approcha tout près, et se saisit de sa mâchoire. Elle enfonça sa dague, ripa la lame contre ses incisives, planta l’acier dans la langue qu’elle commença à sectionner. Le Berserker hurla comme un fou furieux. Des larmes de colère s’échappaient de ses yeux. Il était rouge.
Rekhilve afficha un sourire satisfait tandis qu’elle tenait la langue de Grandes-Cornes à pleine main. Elle pointa du bout de la lame l’autre Norse survivant, qui était étalé dans la neige.

« Essaye donc de causer à celui-là. Il est peut-être plus agréable. »

Kehem et Rekhilve s’approchaient de lui, tandis que Grande-Cornes dans leur dos s’étranglait dans son propre sang.
L’interprète parla au Norse. Il était livide. Blanc. Ses yeux semblaient se clore. Kehem lui fila une grande claque pour le réveiller et pointa un doigt sous son museau. Les deux parlèrent un long moment. S’échangeaient quelques phrases pour l’Elfe, quelques mots tremblant pour l’Humain. Rekhilve, elle, considérait la langue entre ses mains. S’en désintéressant soudainement, elle décida de la jeter à la volée dans la direction du Maraudeur.

« Il raconte quoi ?
– Il a encore un peu de courage. Il répète que ce serait une mort de héros que d’être tué par nous.
– Dis-lui que je collectionne des morceaux. On verra si ses Dieux l’accepteront avec une paire de couilles en moins. »

Kehem eut un petit sourire vicieux. Quand bien même il avait été très en retrait durant le combat – pour ne pas dire carrément absent – il semblait soudainement trouver un grand plaisir à torturer un pauvre Norse désarmé et plus faible que lui par de simples paroles. Il prit un petit ton de fausset. Peu importe ce qu’il lui racontait, ça semblait fonctionner : Les yeux souhaitant l’instant d’avant se fermer du maraudeur étaient grands ouverts.
Kehem traça quelque chose dans la terre. Une ligne. Il attrapa les cheveux du Norse pour l’aider à soulever sa tête, et expliquer quelque chose. Il se retourna pour parler à Akisha :

« Rottnan… C’est une rivière. Ils la longent pour remonter à un camp de base. »

Il se retourna et parla à nouveau. Le Maraudeur sembla à nouveau mourir, mais Kehem l’empêcha de partir en le giflant plusieurs fois à nouveau. Rekhilve, elle, s’approchait derrière lui en jouant de son poignard, comme pour le faire paniquer.
Il balbutia quelque chose. Kehem traduit.

« Ils seraient une vingtaine, tous à cheval et en petit groupes. Ils disent obéir à un… Un Vitki, c’est le nom qu’ils donnent à leurs mages. Se cachent dans la forêt.
Ils disent qu’ils ont capturé nos semblables et qu’ils vont les sacrifier au Serpent. J’ignore si ce sont les Elfes de votre père ou les Elfes de votre sœur. »


Il parla à nouveau. Mais c’était trop tard. Le Maraudeur s’effondra, exsangue. Il n’y avait plus rien à tirer de lui.
Kehem se releva en époussetant son pantalon pour en faire tomber la terre.

« Gâchis…
Le camp de base, il m’a donné assez d’infos, on peut y aller. Il sera probablement pas très gardé. Mais il n’a pas pu m’expliquer où est leur Vitki et s’ils sont encore plus nombreux que ça.

– Il a pu te mentir, aussi.
– Cela, je n’en sais rien. Je ne crois pas. Il n’avait pas la jugeote pour. Il nous a donné l’emplacement du camp des Maraudeurs pour nous mettre au défi d’y aller. Mais les Elfes qu’ils ont capturé, ils doivent être déjà très loin à l’heure actuelle. Bien plus au Nord. »

Les deux autres Corsaires ayant terminé de faire leurs bandages, ils rechargèrent leurs arbalètes et s’approchèrent d’Akisha.

« Maîtresse, nous avons trois chevaux à présent. »

Rekhilve désigna les canassons.

« Et on a même l'équipement des Maraudeurs que nous pouvons utiliser. Avec des chevaux, on est très rapides. On peut facilement atteindre le camp, se déplacer comme on veut… C’est mieux que de continuer à pied.
Pourquoi ne pas renvoyer vos Corsaires ? On peut continuer avec seulement vous, moi, et Kehem. »


À cette suggestion, Kehem bondit.

« C’est très risqué ! Ils viennent déjà de tuer l’un d’entre nous !
– Deux Corsaires de plus ou de moins ne changeront rien si on s’attaque à un petit avant-poste de Maraudeurs. Nos seuls avantages sur eux, c’est la mobilité et la discrétion, rien d’autre. Avoir deux arbalètes et deux lames de plus c’est un gain très marginal quand des groupes de guerriers peuvent nous tomber dessus à nouveau.
– Je persiste à croire que c’est une très mauvaise idée… Et puis, pourquoi moi ?
– Parce que t’es le seul gars qui sait lire et parler leur langue de macaques et qu’on a besoin d’informations.
Allons, Kehem, tu vas quand même pas faire la gueule alors qu’on te propose d’être tout seul avec deux femmes ! »


Elle eut un grand sourire taquin.
Les Corsaires qui venaient de perdre un frère d’armes aux bras de Slaanesh semblaient bien moins attentifs à son humour de taverne.


Jet d’interrogatoire de Kehem sur le Berserk.
Malus : -4
Jet : 14, échec. Il n’y a strictement rien à en tirer. Rekhilve choisit de simplement lui arracher la langue pour se concentrer sur l’autre.

À chaque tour, Kehem doit faire un jet de CHAR pour interroger le Norse. Le Norse lui doit faire un jet d’END pour continuer de survivre.
END Norse : 3, réussite
CHAR Kehem : 6, réussite
→ Info débloquée
END Norse : 5, réussite
CHAR Kehem : 9, réussite
→ Info débloquée
END Norse : 18, échec
Le Norse meurt.


Les trois chevaux ne se sont pas enfuis. Ils sont disponibles.
Tu gagnes également du loot dans les sacoches des chevaux Norses :
– x2 haches de jet par cheval
– Rations alimentaires de mauvaise qualité (Morue salée en sauce : x6 par cheval)
– Outres d’eau (Assez pour six jours, par cheval)
– x2 Herbes médicinales par cheval (Restaure 1d10 PV temporaire par prise pendant 24h ; C’est de la drogue pour résister à la douleur, pas un véritable soin)
– x1 couchage portatif par cheval
– Nécessaire pour faire un feu

Les équipements et les armures des Norses peuvent être récupérés pour se déguiser, mais ils sont couverts de sang, en plus du fait qu’un Elfe est plutôt reconnaissable. Ça peut faire illusion à distance, mais pas si un groupe décide de venir vous parler directement.
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Re: [Akisha] Fratricide

Message par Akisha Drakilos »

J'observe Rekhilve et Kehem s'amuser avec le premier prisonnier, Grandes-Cornes. À un moment, l'Ombre se penche, fourre sa dague entre les dents du bestiau, puis lui brandit sous les yeux sa langue, qu'elle vient de couper.

Ça...
C'était typiquement le genre de choses que faisait ma mère, pour calmer une cargaison trop bruyante ou indisciplinée. Après, elle jetait la langue au milieu des autres, qui s'en éloignant comme la peste. Ça m'amusait beaucoup. Ce n'était qu'un bout de viande, mais les prisonniers ont toujours plus eu peur de perdre leur langue qu'une main. Peut-être parce qu'ils n'en ont pas une de rechange. Ou que la symbolique derrière est trop insupportable : condamné à ne plus poussé que des vagissements. Ceux de la haute peuvent encore espérer se faire comprendre par écrit ou des signes, s'ils ont encore des mains, bien entendu. Mais pour la vermine qui traînent dans la fange ? C'est l'assurance d'être incompris, de devenir étranger à son propre peuple, mis au ban de la société.
Je me demande qu'est ce que les mâles craignent le plus de perdre, dans ce genre de situation. Leurs couilles ou leur langue ? Encore une question existentielle à laquelle il faudra répondre une fois de retour à Karond Kar.

Rekhilve empale la langue sectionnée sur la dague, puis la brandit sous le nez de l'autre norse. Quelques amabilités échangées semblent suffire pour décrocher la langue du mon-keigh. Les informations coulent.
Un camp, près d'une rivière, la fameuse Rottnan. Je ne tente même pas de le dire à voix haute, de peur de salir ma bouche de cette sale langue d'arriérés. Leur camp se trouverait non loin, et héberge une vingtaine de barbares patrouillant comme ces trois-là. Leur chef est un mage, et ils ont capturé des Druchiis. Je suis certaine qu'il s'agit de l'équipage de mon père. Ils comptent les sacrifier, au Serpent. Évidemment. D'autres âmes pour le Dévoreur.
Mes pensées reviennent vers Thugas. Ma prière a-t-elle eu de l'effet ? Probablement pas. Nos dieux sont une bande de gros fainéants égoïstes. Comme nous, en fait.
Je suppose qu'on a les dieux que l'on mérite.

Le prisonnier a finalement expiré. Je m'approche de mes deux aspirants tortionnaires.

- "À moins qu'il ne serve quelqu'un d'encore plus puissant, leur mage est sans doute parti avec ses sbires amener leurs prisonniers sur le lieu du sacrifice. Je le vois mal rater l'occasion de bien se faire voir par cette salope androgyne qui leur sert de dieu."

La tribale fait remarquer qu'il serait mieux de jouer totalement la carte de la discrétion, d'autant plus que nous avons maintenant l'équipement des trois brutes. Je fouille dans l'une des sacoches des trois chevaux, qui n'ont pas bougé depuis la descente de leurs trois nigauds de propriétaires. Quelques haches de jet supplémentaires, de la nourriture, des herbes, de quoi dormir et faire un feu. Ça ressemble à s'y méprendre à ce qu'il nous faut pour cette escapade.
Mon choix est fait. Mon obstination à vouloir prendre un grand groupe nous a déjà coûté une vie, un corsaire sous mes ordres. Essayons d'arrêter les gars tant que je le peux encore.

- "Ça ne me plaît pas non plus, mais nous continuerons à trois. L'équipage du Karybde a déjà payé le tribut du sang dans cette affaire. Place aux spécialistes." Je me tourne vers Gathak et Nirith. "Laissez vos arbalètes et munitions, et retournez au navire. Dites à Kovus que nous continuons la traque. Attention au retour, des mon-keighs patrouillent toujours à cheval dans la forêt, et l'équipage de ma sœur à sans doute les crocs dans la plaine."

Et Khaine vous accompagne sur vos pas, et bla bla bla...
J'attends que les deux corsaires soient hors de mon champ de vision pour revenir près de Rekhilve et Kehem.

- "À nous. Nous allons prendre les chevaux des trois macaques et leurs affaires. Toutes leurs affaires. Et on va enfiler leur armure. Je ne me fais pas d'illusion, mais on ne sera pas fiché comme des elfes en maraude par le premier imbécile venu qui nous aperçoit au loin."

Joignant le geste à la parole, je me dirige immédiatement vers le cadavre de Grandes-Cornes, que j'entreprends de déshabiller. L'ensemble en fourrure pue le sang et la testostérone, je crains que nos poursuivants ne puissent nous suivre à l'odeur. J'enlève mon kheitan, que je fourre dans la sacoche d'un des chevaux, puis me revêt de la tenue poisseuse. Le sang sur le versant intérieur a eu le temps de refroidir, je frissonne en le sentant. Ma tunique est foutue, mais c'est le cadet de mes soucis. Je me résigne avec un soupir à me séparer de mon collier en or accroché au cou. Un cadeau de Nokhis pour mes cinquante ans, une commande passée auprès d'un artisan propriétaire d'un talentueux esclave nain. Il est trop visible, et jure au milieu de cette panoplie. Je le dépose avec le kheitan dans la sacoche de l'équidé.
Je saisie le casque à cornes, et le contemple quelques instants. Un beau casque. Il fera un beau trophée si j'arrive à le ramener à la maison. Je l'enfile.

Il est trop grand pour ma tête, tombe sur mon front et me plaque douloureusement les oreilles sur le long du crâne. Merveilleux. L'illusion est parfaite. Rekhilve et Kehem sont aussi occupés à se changer, mais n'ont guère meilleur allure que moi.

- "Nous allons suivre leur fleuve jusqu'au camp, mais hors de question que l'on y entre sans une solide raison. Nous essayerons de trouver les traces du convoi de prisonniers autour, ils sont certainement partis de là en grand nombre. Si l'on arrive à trouver une piste, on part directement dans cette direction. Même s'il n'y aura pas grand monde au camp, on risque de tomber sur une patrouille de retour ou sur le départ. Moins l'on traînera, mieux ce sera."
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 22 juil. 2020, 23:46, modifié 1 fois.
Raison : +6 XP / Total : 63 XP
Akisha Drakilos, Voie du Noble Aristocrate
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Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_akisha_drakilos
Compétences :
Alphabétisation (E)
Diplomatie (B)
Acuité Visuelle (B)
Vision Nocturne (E)
Navigation Maritime (A)
Langage Secret - Jargon des Marins (E)
Autorité (B)
Mort Silencieuse (B)
Déplacement Silencieux (B)
Survie en Milieu Hostile (B)
Canotage (B)

Équipement :
- Cimeterre de Rue (1 main ; 18+1d8 dégâts ; 10 parade ; Rapide. Discret (Pas de suspicion quand l'arme est rangée sur soi) )
- Tenue de Matelot (1 de protection Torse, Bras, Jambes)
- Robe d’Aristocrate (non-portée)
- Masque d’Or (3 de protection au visage) (non portée)
- Remède de Magnouvac (Poudre à inhaler. Permet d'ignorer la Toux, la Dyspnée, la Fièvre et frissonnements durant END/2 heures. Effet secondaire : Provoque une somnolence, qui s'aggrave avec les doses. Effet secondaire grave (18+) : Inconnu. Risque de dépendance : Rouler un jet de VOL (INT+END)/2+6 toutes les deux semaines)
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Kehem, dit "Karond & Shoulders", traducteur du Karybde
Annexe de la Fée sur Karond Kar

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Re: [Akisha] Fratricide

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Les deux corsaires paraissaient très mal à l’aise à l’idée de devoir rendre leurs arbalètes. Mais elles étaient la propriété de la famille Drakilos ; Ils ne pouvaient pas s’opposer à l’ordre du capitaine. Après s’être échangés un regard bien patibulaire, ils acceptèrent de se désarmer.

« Si ce sont vos ordres, maîtresse. »

La phrase prononcée par Gathak avait été sifflée entre ses dents. Peut-être aurait-il préféré garder son arme pour le chemin du retour ; Les deux étaient blessés, et n’avaient pas les connaissances de l’Ombre pour se déplacer sournoisement dans la steppe.
Mais les ordres étaient des ordres. Alors, ils se contentèrent d’accepter les invocations d’Akisha, puis firent demi-tour et commencèrent à disparaître au loin, au travers des arbres.

Rekhilve et Kehem se déshabillèrent rapidement, imitant Akisha. Kehem fut celui qui paraissait faire le plus la grimace à devoir retirer des vêtements puants à un Maraudeur. Les trois Druchiis ne remplissaient absolument pas les habits : À la fois plus grands et bien plus minces, avec de grandes oreilles à cacher sous des casques, il était très certain que n’importe quel humain qui les approcherait à une distance suffisante remarquerait immédiatement la supercherie. Mais au loin ? Au loin, il fallait espérer que l’illusion fonctionne.

« Prions Lœc le Trompeur que ce subterfuge fonctionne.
– Ils fouettent vraiment, ces enfoirés de Norses…
– Oui. Mais au moins leurs vulgaires peaux tiennent chaud, il faut l’admettre. »

Rekhilve haussa les épaules à cette réflexion. Elle jeta ses cheveux en arrière, les noua dans un rapide chignon très court et fit disparaître le tout sous un gros casque. Kehem regardait faire cette étrange coquetterie avec un sourcil relevé.

« Je savais pas que t’avais des pinces à cheveux.
– Pourquoi tu fais l’étonné ? Tu vas me filer des conseils pour que je me fasse des bigoudis ? C'est sûr que ça serait ton genre.
– Tu vois je le prends même pas comme une insulte. Mes cheveux c’est beaucoup de travail et j’en suis fier. »

Kehem enjamba le cadavre de Thugas. Ni lui, ni Rekhilve n’étaient Corsaires ; Ils étaient même plutôt mis au ban au sein de l’équipage du Karybde. Si Akisha avait pu être momentanément émue du sort de son matelot, les deux truands avaient bien vite repris le cours de leurs blagues et sales remarques sans plus de cérémonies.

Kehem s’approcha d’un des chevaux. Il attrapa la sangle de la selle et la manipula afin de faire descendre les étriers. Il avala un peu de corde dans les rênes et vérifia les mors de la bête. Avec intelligence, il passa de l’autre côté du cheval en posant une main sur sa croupe, afin de ne pas faire paniquer la monture et recevoir un coup de patte en plein dans le visage. Il rassura la monture par de petites caresses, puis se prépara à grimper.
Mais le temps qu’il fasse tout ça, Rekhilve elle n’avait rien foutu. Elle s’était approché du dernier canasson qui n’avait pas été réservé, et l’observait, béate, de loin. Kehem toussota :

« Heu… Je veux pas déranger, mais…
T’as besoin d’aide ? »


Rekhilve regarda Kehem avec un air étrangement paniqué.

« Je suis jamais montée à cheval de toute ma vie. »

Kehem eut un minuscule début de sourire narquois.

« Si tu fais une réflexion, tu t’en prends une. »

Il estompa ce sourire.

« Eh bien… C’est que c’était quand même ton idée, de prendre des chevaux.
– C’était mon idée mais maintenant que je me rends compte de comment un cheval c’est grand, en fait, c’est un plan qui pue. »

Kehem resta avec son cheval comme un idiot. Puis, il soupira et lâcha les rênes de la bête pour s’approcher de Rekhilve.
Il en profita pour faire un signe de tête à Akisha :

« Heu, maîtresse, loin de moi de présumer quoi que ce soit, mais…
Peut-être que vous aussi souhaitez bénéficier d’un cours accéléré pour monter un animal ? »





Kehem était tout fier. Sa vie chez les Mon’Keigh semblait lui avoir donné quelques connaissances ; Il cavalait tout altier sur sa monture, bien debout sur les étriers, un poing sur la hanche. De temps à autre, il lançait un petit regard derrière à Rekhilve, en lui demandant comment elle s’en sortait, feignant de véritablement s’intéresser à son état ; Cette condescendance n’avait aucun autre but que de se foutre de la gueule de l’Ombre. Si Rekhilve était toute heureuse de prendre de haut tout le monde, y comprit des aristocrates de Karond Kar, elle n’en menait vraiment plus très large depuis que Kehem l’avait aidée à grimper sur une selle. Recroquevillée contre l’encolure du cheval, elle se déplaçait uniquement d’un trot très lent et inélégant.
Pour la torturer encore plus, Kehem ne pouvait pas s’empêcher de demander presque toutes les deux minutes, d’un ton faussement inquiet :

« Et là, tu trouves une piste ? Comment tu t’en sors ? »

Ce qui obligeait Rekhilve à se détacher de la crinière du cheval pour forcer ses yeux à se poser à l’horizon. Elle était encore plus pâle que d’ordinaire, et clairement mal à l’aise, soulevée au-dessus du sol à hauteur de garrot.

« O-On devrait c-continuer, oui.
– T’es certaine ? Je pense que tu devrais mieux observer. Non pas que je ne te fasse pas confiance, mais-
– On est dans la bonne direction putain d’enculé de ta mère ! »

Kehem se mordit la lèvre pour ne surtout pas sourire. Et il repartait tout content droit en avant, en alternant entre un amble incertain et un trot plus élégant qu’il imposait au cheval qu’il découvrait entre ses cuisses.

« C’est un animal vivant et pensant entre vos jambes, maîtresse et mademoiselle ; N’oubliez pas de le respecter, il peut sentir votre trouille ! »

Rekhilve grommela quelque chose d’incompréhensible à voix basse. Difficile de savoir quelle opinion elle tenait à ce sujet.



Après une bonne heure de marche dans du vide, les rares animaux sauvages fuyant devant les cavaliers – au moins était-il rassurant d’entendre des branches être cassées par des bêtes et des oiseaux s’envoler dans les branches, là où ils étaient jusqu’ici confrontés au vide le plus total – ils aperçurent enfin un cours d’eau. La Rottnan, fallait-il espérer.

« On doit pouvoir traverser à gué, là-bas.
– Accroche-toi, Rekhilve, tout va bien se passer.
– Mais oui, mais oui… Mais oui bien sûr que tout va bien se passer, pourquoi ça se passerait mal ? Y a pas de raisons que ça se passe mal. Des tas de gens meurent de chutes de chevaux mais non tout va bien se passer bien sûr. »

Un tas de cailloux et de branches d’arbres composaient un gué très incertain, balayé par des vagues et un clapotis d’eau. Ne découvrant aucun hostile, Kehem se hasarda à ouvrir la marche, Rekhilve la clôturant derrière Akisha – en ça, ils avaient échangé leurs places habituelles. Ils commencèrent à doucement traverser, à une allure de pas très précautionneux, leurs yeux rivés vers les sabots des montures.
Peut-être le groupe était-il trop obnubilé par cette marche pour se rendre compte qu’ils étaient épiés. Alors qu’ils étaient totalement au milieu du gué, à l’endroit le plus dangereux et le plus exposé, ils entendirent un sifflement.
Devant eux, au loin, un autre trio de cavaliers. Certes éloignés, on pouvait les voir, sur une petite butte, faire de grands signes. On pouvait deviner la couleur de leurs tenues et les détails sur leurs casques. Leur chef hurlait, sa voix portée par l’écho, dans un dialecte incompréhensible.

« Hvað í fjandanum ertu að gera hér? Þú getur ekki komið aftur svona snemma! »

Par réflexe, Rekhilve et Akisha posèrent leurs mains aux arbalètes cachées dans les fontes de selle. Kehem tourna son cheval, et répondit au signe de main.
Il observa Akisha derrière, et Rekhilve à côté.

« Qu’est-ce qu’il raconte ?
– Il heu, il demande des- »
« Ertu helvítis heyrnarlaus, þú hálfviti? Ég hef spurt þig spurningar! »

Kehem grimaça. Puis il se retourna, et hurla quelque chose en posant une main près de sa joue pour accentuer son écho.
Le Norse au loin parut choqué. Il sortit une hache, et la souleva au-dessus de sa tête en criant.
Loin de se dégonfler, Kehem frappa son poitrail et se saisit d’une hache lui-même. Il hurla de toutes ses forces, tout un tas de choses à la suite.

Et là, le trio de cavaliers au loin décida de bien sagement faire demi-tour et cavaler au loin.

Rekhilve papillonna des cils.

« Bah…
Qu’est-ce qui s’est passé ? Tu lui as dit quoi ?

– Il souhaitait savoir ce qu’on foutait là. Je lui ai dit que ce n'étaient pas ses oignons et que s’il avait un quelconque problème, nous allions le défoncer.
Faut croire qu’il a reconnu le casque que notre maîtresse porte, puisqu’il a l’air d’avoir pris la menace au sérieux. »


Rekhilve eut un grand sourire sincère, et ricana.

« Eh beh, maîtresse ! On a enfin trouvé une utilité à Kehem !
Comme quoi y a bien des miracles aujourd’hui ! »


Kehem sourit aussi, visiblement tout fier du compliment. Et sans aucun autres accrochages, ils purent traverser le gué en toute sécurité.





Après l’épisode du gué, le reste de la route fut rapide. Plus alerte, et plus rassurée, Rekhilve parvint à trouver un chemin qui coupait jusqu’à une motte. Ils grimpèrent un moment, et, par miracle, ou l’intervention d’un Dieu de leur côté, ils eurent enfin un signe de présence humaine : De la fumée qui s’élevait dans le ciel.

En exerçant leur œil, le trio découvrait, à une heure de marche en dessous d’eux, une sorte de campement de fortune constitué de sept tentes de tailles diverses montées à la va-vite, de chevaux parqués ensemble, et de quelques gardes armés qui patrouillaient. Il y avait en effet un feu de camp au milieu, devant lequel deux Norses étaient en train de se préparer quelque chose à manger, qui bouillait dans une grosse marmite d’eau.

« Faut pas qu’on reste sur cette butte trop longtemps, ils peuvent nous voir.
Mieux vaut planquer les chevaux derrière la montagne et descendre à pied, si on veut entrer dans ce camp.

– Oui, si on veut. »

Pour l’heure, le campement n’avait pas l’air d’être bien gardé. Akisha voyait quelques Thralls portant de grosses cruches. Quelques Maraudeurs qui se promenaient autour pour servir de sentinelles. Mais ce n’était pas un village établi. C’était un petit campement d’où partaient et revenaient les patrouilles pour se réapprovisionner.

« Ils n’ont pas l’air très nombreux…
Une option qu’on aurait, maîtresse, c’est y aller maintenant, tant qu’ils sont pas une trentaine à s’amuser autour du feu.

– À nous trois ?
– Si on se bat, on est foutus… Mais si on y va discrètement, en les égorgeant un par un… On pourrait tout avoir pour nous. Il y a probablement une piste qui mènera à votre père là-dedans.
Sinon, l’autre option, peut-être plus sûre, c’est d’attendre dans le coin. On a des couvertures alors on devrait pas crever de froid, surtout si on se colle tous les trois ensemble. On pourra observer les allées-et-venues du groupe.
Si l’un d’eux part vers le Nord, ou s’il y a un convoi qui paraît inhabituel… On le suivra de loin à cheval.
C’est les deux idées que j’ai en tête, maîtresse. »


Le temps qu'Akisha réfléchisse, Kehem ne put s'empêcher de grimacer.

« C'est quand même vraiment, vraiment bizarre... De la fumée, ça se voit à des lieues à la ronde, et ce camp ils l'ont pas fait en une nuit...
Pourquoi on a pas aperçut la fumée de leur camp hier, quand on avait une vue sur toute la steppe ?

– Je consulterais bien les Dieux pour te répondre. Mais j'en ai aucune foutue idée de pourquoi. »
Jet de reconnaissance de Rekhilve : 18, échec
Jet de reconnaissance d’Akisha (Bonus +1 : Acuité visuelle) : 13, échec.

→ Le groupe est découvert par une patrouille de maraudeurs.

Jet de charisme de Kehem (Malus -2 : Costumes de mauvaise qualité) : 1, réussite critique.

→ La patrouille s’éloigne, ne se doutant absolument pas du subterfuge.


Jet de reconnaissance de Rekhilve : 6, réussite.

→ Le camp avancé des Norses est découvert avant la tombée de la nuit.

Jet de reconnaissance d’Akisha (Bonus +1) : 2, réussite.
Akisha pense qu’il y aurait huit personnes dans le campement : Six Norses armés, et deux esclaves qui servent de valets.
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Akisha Drakilos
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Re: [Akisha] Fratricide

Message par Akisha Drakilos »

Pendant que Kehem et Rekhilve se font des crasses dans mon dos, je m'approche des trois chevaux et saisit par les rênes celui dans laquelle j'ai mis ma tenue de capitaine.
C'est une belle bête. Aussi grande que ceux de Naggaroth, mais encore plus massive. Sa robe alezan est d'un très bon poil derrière ses plaques d'armure, et il me regarde droit dans les yeux, pas le moins paniqué du monde.
Il est évident que ces mon-keighs prennent davantage soin de leurs chevaux que de leurs familles, qu'ils n'ont pas hésité à laisser en plan sur la côte.
Je tapote la joue de la jument, et le courant semble passer. Tant mieux, parce que mes cours d'équitation remontent à bien longtemps...

Comme tous les nobles Druchiis, j'ai bien sûr appris à monter. Mais apprendre ne veut pas dire apprécier, et encore moins retenir. J'ai bien retenu quelques bonnes habitudes et deux-trois réflexes, mais il s'est écoulé des décennies depuis ces leçons, leçons que j'ai relégué aux tréfonds de ma mémoire pour faire de la place à des savoirs que je jugeais plus intéressants.
Voilà pourquoi je me tiens sur le flanc de mon cheval, rênes en main sans trop savoir quoi faire. Comment se mettre en selle sans se vautrer devant ses subordonnés ? Je frotte l'encolure de la jument pour gagner du temps, avant de finalement apercevoir à ma gauche Kehem, qui effectue les manipulations nécessaires sans hésiter une seconde.
Je reproduis ses gestes : je descends l'étrier pour y poser mon pied, saisit fermement le crin de ma monture et m'y accroche pour grimper en selle. Me voilà enfin en hauteur. L'honneur est sauf. Comme Rekhilve, je rassemble ma queue-de-cheval en un chignon pour le cacher sous mon casque. Pas sûre que le blanc éclatant soit une couleur de cheveux répandue dans ces contrées.
Ma jument baisse la tête, me tirant en avant. Je donne immédiatement du mou. Les réflexes reviennent vite.

Tout ce cirque n'a de toute façon servi à rien : Rekhilve a fait une bien meilleure diversion. Petite tribale qu'elle est, l'Ombre n'est jamais montée à cheval. Kehem ne rate pas cette occasion inespérée d'étaler sa supériorité sur l'Ombre, qui a malmené son ego depuis deux jours. Et il se tourne vers moi pour me proposer la leçon !
Raide sur ma jument, je l'observe en silence pour mieux lui faire comprendre l'inanité de la chose. Il s'empourpre et baisse les yeux, mais mon canasson s'ébouriffe, ce qui gâche la solennité de la scène.

- "Pas pour monter, plutôt pour le diriger," intervins-je finalement. "Je vous montrerai plus tard par quel bout se manie une épée, et nous serons quittes."

Kehem rougit de plus belle, et Rekhilve, à ma grande surprise, ne réagit pas. Livide, elle paraît trop préoccupée par la randonnée à venir.

Après le cours de Kehem, qui malgré les platitudes habituelles a eu le mérite de me rafraîchir la mémoire, j'ouvre la marche dans la forêt. Nous quittons Thugas et les trois cadavres norses en quête du fleuve, qui borderait le camp.
J'entends derrière moi Kehem se moquer allègrement de Rekhilve. Je laisse faire. Tant qu'ils se chamaillent sans mettre en péril la mission, c'est autant de temps utilisé en moins pour remettre en question mon autorité.
La farce dure une bonne heure. Certaines répliques de l'Ombre sont assez ordurières pour m'arracher de francs sourires, que ni l'un ni l'autre ne voit puisque je suis devant. Mention spéciale à "Je devrais mettre ta gueule dans la piste et t'y enfoncer avec le sabot de mon cheval".
Nous finissons enfin par trouver une rivière, celle que l'on cherche, je suppose. Après l'avoir longé, nous trouvons finalement un gué - le camp étant apparemment sur l'autre versant de la rivière. Le traducteur prend la tête pour nous diriger.
Le passage est désagréablement ouvert et dégagé. Et le sol du gué en lui-même est peu sûr. Vingt, peut-être trente mètres. À chaque fois que je sens un caillou glisser sous mon cheval, mon coeur manque un arrêt. Comme l'a dit la tribale, une chute est déjà dangereuse, mais le courant est vif. Les deux combinés, c'est...
Eh, une minute, c'était quoi ce bruit ?

Je lève les yeux et - oh surprise ! - j'aperçois un groupe de norses, derrière les collines au-delà du gué, en train de nous faire des grands gestes du bras ! D'assez près pour que je puisse voir leurs manteaux de fourrure, les runes du Serpent gravées sur leurs casques. Foutu-foutu, fait une petite voix dans ma tête. Ma main droite glisse vers la sacoche. Je sens le toucher rassurant d'une crosse d'arbalète sur ma paume. L'un d'eux, celui dont le casque a une corne cassée, se met à hurler quelque chose, dans leur langue de sauvage.
Mon regard se dirige vers Kehem, qui est aussi pétrifié que nous. Mais contrairement à Rekhilve et moi, lui peut parler. Il nous observe avec des yeux ronds.

- "Mais qu'est-ce que vous attendez ?" sifflé-je entre mes dents.

Il secoue la tête, puis se retourne pour faire la démonstration la plus incongrue à laquelle j'ai eu l'honneur d'assister au cours de mon siècle d'existence. Rien qu'au ton employé, je devine la provocation. La réaction du norse conforte mon impression : celui-ci dégaine sa hache pour l'agiter autour de sa tête comme un abruti. Plus ahurissant encore : Kehem répond exactement de la même manière. Voir une lavette de son calibre, pas fichu d'utiliser une arme, agiter une hache de guerre dans un uniforme trop grand pour lui est tout une expérience.
Et si ça ne s'était qu'arrêté là. Mais son exposition de virilité a fonctionné : les trois autres font demi-tour sans faire d'esclandres.

- "Bordel de Khaine..."

Kehem nous explique qu'il l'a joué à la mon-keigh, c'est-à-dire montrer ses muscles en poussant des borborygmes de primates. Et ça a marché. Que voulez-vous que je vous dise : les faits parlent pour moi.
Je sourie à la remarque de Rekhilve.

- "Oui, belle improvisation, Kehem."

Mon interprète se redresse sur son canasson, fier comme un paon. Mince, avec un melon pareil, on va avoir un mal de chien à lui faire mettre pied à terre.

Nous continuons notre chemin, jusqu'à ce que le campement soit indiqué par une colonne de fumée. Cachés derrière une colline, nous scrutons le fameux camp : quelques tentes en peau, un groupe de chevaux rassemblés autour de quelques poteaux plantés dans la terre, et quelques humains vadrouillant dans l'installation. Pas de quoi fouetter un esclave.
J'en compte huit, dont deux qui ne sont apparemment pas des combattants.
Rekhilve expose son plan. Pour le moins audacieux, mais nous avons l'avantage de la surprise. Et Kehem souligne l'incohérence de cette histoire de fumée. S'il n'y a pas eu de fumée lorsqu'ils ont construit le camp, c'est qu'ils n'étaient probablement pas là. Donc que ce camp n'est pas le leur à l'origine...

- "C'est quoi, les deux là, qui portent les grosses jarres ?
- Des Thralls, maîtresse. Des... esclaves.
- Donc six menaces. Pas mal."

Kehem me jette un regard interloqué. Je continue.

- "On va y aller. Écoutez-moi : s'ils n'ont pas fait de fumée quand ils ont construit le camp, c'est probablement parce qu'ils n'ont justement pas construis le camp. Si ça se trouve, c'est ici qu'ils ont capturé l'équipage de mon père. Et que les patrouilles cherchent ceux qui se sont enfuis après l'assaut. Donc on rentre dans le camp pour trouver des indices, pendant que c'est encore jouable. Attendre, c'est prendre le risque d'arriver après qu'ils aient sacrifiés mon père et son équipage. Vous pouvez remettre votre tenue Druchii, ces déguisements ne serviront à rien. Personnellement, je vais garder cette tenue de fourrure. Elle pue, mais est moins encombrante que mon kheitan. Comme Rekhilve l'a dit, on va planquer nos chevaux derrière la montagne."

J'essaye d'estimer la distance entre nous et le camp.

- "Je ne suis pas sereine à l'idée de nous glisser de jour dans ce camp. Une diversion diviserait les mon-keighs, ce qui nous faciliterait la tâche." Je tâche de me remémorer le peu de moyens que nous avons à notre disposition. "Nous avons de quoi faire du feu. Mais aucun de nous trois ne peut être laissé de côté uniquement pour cette tâche. Kehem, vous pourriez répartir le contenu de l'un des chevaux dans les sacoches des deux autres, puis l'approcher du camp, mettre le feu à ses sacoches et le laisser courir vers les norses. Dès que le cheval est lancé, Rekhilve et moi commençons la besogne. On essaye d'immobiliser ou d'assommer un ou deux pour les interroger, peut-être les esclaves. Puis on tombe sur ceux qui s'occupent du cheval en feu. Prenez les haches de lancer pour viser d'éventuels fuyards. Dès que l'attaque est finie, Kehem nous rejoint, on fouille et on interroge les survivants, si l'on a réussit à en faire."

Je grimace devant la "qualité" de mon plan.

- "C'est pas terrible. Mais c'est ça ou l'on tente de se faufiler tous les trois en comptant sur l'avantage de la surprise. Or, seule Rekhilve a eu une formation spécifique pour ce genre de choses."
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 29 juil. 2020, 17:51, modifié 1 fois.
Raison : +6 XP / Total : 69 (Héhé) XP
Akisha Drakilos, Voie du Noble Aristocrate
Profil: For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 11 | Int 9 | Ini 11 | Att 11 | Par 9 | Tir 9 | Foi | Mag | NA 1 | PV 8/55
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_akisha_drakilos
Compétences :
Alphabétisation (E)
Diplomatie (B)
Acuité Visuelle (B)
Vision Nocturne (E)
Navigation Maritime (A)
Langage Secret - Jargon des Marins (E)
Autorité (B)
Mort Silencieuse (B)
Déplacement Silencieux (B)
Survie en Milieu Hostile (B)
Canotage (B)

Équipement :
- Cimeterre de Rue (1 main ; 18+1d8 dégâts ; 10 parade ; Rapide. Discret (Pas de suspicion quand l'arme est rangée sur soi) )
- Tenue de Matelot (1 de protection Torse, Bras, Jambes)
- Robe d’Aristocrate (non-portée)
- Masque d’Or (3 de protection au visage) (non portée)
- Remède de Magnouvac (Poudre à inhaler. Permet d'ignorer la Toux, la Dyspnée, la Fièvre et frissonnements durant END/2 heures. Effet secondaire : Provoque une somnolence, qui s'aggrave avec les doses. Effet secondaire grave (18+) : Inconnu. Risque de dépendance : Rouler un jet de VOL (INT+END)/2+6 toutes les deux semaines)
Image

Kehem, dit "Karond & Shoulders", traducteur du Karybde
Annexe de la Fée sur Karond Kar

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