[Darmalion] La ferme des animaux

Norsca est un royaume inhospitalier composé de collines rocailleuses et de sombres forêts, hantées par les hivers interminables qui recouvrent le territoire de glace. Les dangers pour lesquels ce territoire est connu sont malheureusement bien réels. Les tribus de barbares et les adeptes du Chaos sont en effet nombreux au nord de la région, et attaquent fréquemment les régions sud de Norsca. Le plus grand des dangers reste malgré tout la présence des forces du Chaos en ces terres. Au nord, les serviteurs des pouvoirs dévastateurs ont rassemblé leurs hordes, composées de bêtes, de démons et d'Hommes du Nord. Ces ignobles armées se sont ensuite mises en route vers le sud, anéantissant au passage toutes les civilisations rencontrées sur leur chemin.

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[MJ] Le Grand Duc
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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Devant le monstre, Ohrein faisait montre d’un calme alcyonien. Toujours souriante, assise en tailleur au sol, elle agrippait ses pieds et se basculait comme une démente d’avant-en-arrière, et avec grande patience, sans montrer le moindre signe d’énervement, elle répondait à toutes les questions du minotaure.

« Opprobre ? Oh ! Cela veut dire que l’on a subit une flétrissure ! »

Darmalion n’était pas du tout avancé avec cette définition.

« Cela veut dire que le Molosse est pas content du tout de toi, et donc les gens autour de toi t’aiment plus et veulent que tu t’en ailles. »

C’était déjà plus de son niveau de vocabulaire.

Elle écouta attentivement le court récit de la vie de Darmalion, avec les yeux bien brillants. Puis, il demanda ce qu’il allait advenir de lui à présent : Quand est-ce qu’ils partaient ? Le regard d’Ohrein se fit étrangement contrit.

« Je ne sais pas. Je ne sais pas je sais pas… Pour l’heure, pour l’heure tu dois te reposer. Dormir, manger. Plusieurs jours. Mais je vais venir te voir tous les jours, te nourrir, voir si tu guéris : Tu vas redevenir fort, fort et gros. Là, si un Maraudeur venait pour te tuer, il le ferait ; Moi je veux que tu sois fort pour tout détruire.
Ensuite… Ensuite, je ne sais pas. Je ne sais pas je ne sais pas. La famille de Hugleik va t’acheter. T’emmener dans une arène. Je viendrai avec toi. Tu m’aideras à tuer des choses. Mais il faut que tu sois patient. C’est dur la patience, c’est dur, tu aimerais tout détruire, mais pense que…
Que c’est comme si tu chassais ! Quand tu chasses tu dois te taire et observer, avant de charger. Là c’est pareil. Tu comprends ? »


Elle se leva et vint caresser les gros nasaux du monstre.

« Tu veux que je te chante quelque chose pour que tu t’endormes ? »
C’est trop tôt pour conclure ton RP, mais je pense que c’est le bon moment pour mettre un point de pause pour que tu puisses acheter quelques stats :

Gains d’XP :
– 60 XP par le RP
– 7 XP pour un excellent combat réussi

67 XP disponibles.

Tu peux te rendre dans la Forêt Bleue de Son Altesse le Grand Duc (viewtopic.php?f=2&t=6580) pour poster les achats que tu souhaites faire. S’il s’agit de stats dans ton plan de carrière, tu n’as rien à justifier ; Mais si tu désires acheter une compétence, il faut déjà que tu vérifies avec moi que tu justifies l’obtention de cette compétence par le RP ou par le passé de ton personnage !
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Darmalion
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Re: [Darmalion] La ferme des animaux

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LA FERME DES ANIMAUX



Darmalion avait fini par comprendre. En même temps que son torse se tassait en avant pour péniblement saisir quelques membres à déguster durant les explications, et qu’il se contorsionnait en fonction des vagues de douleurs que déclenchaient ses entailles, il portait à Ohrein des yeux attentifs d’une bête candide et docile, en dépit d’être infâme. Malgré les mises en garde de la Soigneuse, il ne parvenait pas à s’empêcher de réagir à ses démangeaisons. Sa conscience trop faible était littéralement balayée par ses instincts primaires. Le corps avant la tête. La passion avant la raison. Et au grand dam de la Soigneuse sûrement, cette dernière assistait à ces mauvaises manies témoins sa bestialité.

Aux menaces qu’elle souligna, il ne tarda pas à se sentir comme en devoir de se justifier. Nul ne pouvait envisager de Darmalion, à moins d’être un Homme-Bête, ou un fidèle de Khornes ; c’est du moins ce que pensait le minotaure, fort de sa bêtise.

« Personne tuer Darmalion. Venir maraudeur Darmalion. Darmalion manger maraudeur. »

La chose mettait alors son poing sur son torse épais, velu, qui souffrait néanmoins de plusieurs entailles. Ses gros nasaux gonflèrent tout en continuant d’étudier les paroles d’Ohrein. L’évocation de l’arène lui fit monter toutes ses dents, dans ce qui devait ressembler à un sourire mais se révélait, avec la gueule d’un bovidé, être assez loufoque.

« Arène mieux que chasse. Dans arène nourriture venir. Dans chasse devoir courir nourriture. Là pas courir. Alors Darmalion content pas courir. Content juste tuer et manger. »

Enfin, il répondît par l’affirmative à l’idée d’entendre une berceuse. Seulement, habitué de hardes qu’il était, il n’aimait pas qu’on chante seul.

« Chanter si toi veux. Moi bramer toi chanter. »

Et, d’un long rugissement :

« MMMMMMMEEEEEUUUUUUUUUUAAAAAAAAAAAARRRRRHHH ! »
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Compétences
  • Bagarre (B)
  • Coriace (B)
  • Coups puissants (B)
  • Coups précis (1) (B)
  • Désarmement (B)
  • Force accrue (B)
  • Survie en milieu hostile (B)
  • Violence forcenée (B)
  • Volonté de fer (B)

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Darmalion] La ferme des animaux

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Le rugissement de taureau décontenança Ohrein. Elle le regardait avec des gros yeux, et avait, par instinct, fait un pas en arrière de terreur. Puis, elle se mit à glousser comme une gamine, et comme suggéré par Darmalion, la voilà qui chantait dans son étrange langue incompréhensible de Norse, abandonnant les mots du Chaos pour une grammaire moins démoniaque. Leurs rythmes n’allaient pas du tout ensemble ; Son chant à elle était un chant fait pour la transe, guttural, répétitif, en mantra, probablement ce que des Maraudeurs répétaient à tue-tête afin d’être le berserk qui sommeillait en eux ; C’était presque poétique à l’oreille. Darmalion lui aussi « chantait » pour faire trembler la terre, mais avec un air plus impulsif et bestial. Quel dommage qu’il n’y ait pas le brame de ses semblables et les tambours frappés par des ungors pour l’accompagner.
Le résultat fut simplement une cacophonie chaotique et inélégante.


Darmalion passa à nouveau une journée seul. Une de plus, au bout de sa longue captivité. Malgré ses blessures à peine cicatrisées, il tenta, encore, de tirer comme un fou furieux sur ses chaînes. Encore convalescent, cela ne lui servit à rien à part rouvrir ses plaies et faire à nouveau couler le sang.
Lorsque le jour redevint nuit, Ohrein était de retour avec un cadavre de renard au-dessus de l’épaule. Elle le fit cuire au-dessus d’un petit feu et l’offrit à Darmalion : C’était une bien pauvre pitance, bien loin du magnifique cadavre de Hugleik qu’il n’avait pas pu croquer, mais enfin, au moins, cela allait le nourrir. La sorcière nota avec tristesse que les lacérations du minotaure suintaient à nouveau, elle le recouvrit d’un autre cataplasme, mais elle ne put pas faire grand-chose de plus.
Et la nuit redevint le jour lorsqu’elle était partie, et à nouveau, Darmalion tirait sur ses chaînes, inutilement, grognant de ses nasaux, ses sabots grattant le sol tandis qu’il tentait de rompre le fer rouillé et solide encastré dans la roche. Et le jour redevint nuit et la femme aux cornes d’or revenait, cette fois avec deux magnifiques cuisses d’un être humain : Elle racontait qu’il s’agissait d’un esclave dont elle avait dévoré le cœur et la gorge, mais qu’elle avait gardé de beaux morceaux rien que pour Darmalion. Elle lui donna quelques nouvelles : Un messager était parti chez la famille de Hugleik, les choses bougeraient très prochainement.
Et nuit devint jour. Et à nouveau sous le soleil, alors que le temps se réchauffait, alors que le froid terminait de disparaître, alors que le printemps s’entamait enfin, il saignait de tous ses efforts pour se libérer. Et jour devient nuit, et Ohrein revient, le caresse, le pouponne, lui parle de meurtre et de sang, lui donne des écureuils auxquels elle a éclaté le cou comme en-cas. Et nuit cède à jour, et à nouveau, dans la folie de la solitude, dans le brame silencieux, dans l’ombre d’un Khorne qui ne peut pas le voir, Darmalion attache toute sa force à tirer, à tirer, pour tenter de s’enfuir et de détruire. Ohrein ne revient que lorsque la nuit est bien entamée, que lorsque le vent très frais remplace la chaleur du jour, la chaleur de ce soleil qui transforme l’antre en four alors que ses rayons réchauffent la roche et la pierre. La sorcière est heureuse de voir que les blessures de Darmalion se cicatrisent, qu’il devient de plus en plus fort : Elle lui assure que très bientôt il pourra à nouveau tuer.
Nuit devient jour. Jour devient nuit. Et Ohrein ne vient pas. Il peut l’attendre longtemps – il n’a plus que ça à faire de toute façon, attendre, contraint par les fers à être patient. Dans le ciel la lune grise – la lune moche, pas la magnifique lune verte qu’il attend avec impatience – se déplace, luit, marque les heures qui défilent. Mais rien. La sorcière ne vient pas lui murmurer des mots et lui donner à manger. Il la passe seul.
Et une journée de plus à souffrir, à frapper, à se déchiqueter lui-même. Nuit cède à jour, jour cède à nuit ; Et non, Ohrein ne revient toujours pas. Pourquoi ? L’a-t-elle oublié ? Est-elle partie ? Est-elle morte ? Aucun moyen pour lui de le savoir. Il est seul, seul avec la faim qui le tiraille et les blessures de la journée qui lui font mal. Seul dans l’ombre, seul avec les mouches qui plantent des œufs sur les têtes avec lesquelles il a décoré son antre : À défaut de servir le Molosse, son frère le Busard se réjouit d’avoir de la chair morte avec laquelle se repaître.

Il est seul au monde. Seul, perdu de tous. Alors il tire. Il frappe. Il s’agite inutilement. Il se mesure à la pierre, aux éléments, comme chaque jour de terreur et de douleur depuis quatre ans. Quatre ans à se faire mal, quatre ans à faire céder ce qui ne peut pas être cédé. N’importe quel être humain aurait arrêté de tirer sur ses chaînes depuis bien longtemps. N’importe qui aurait compris l’inutilité de cet effort qui en coûte autant. Qu’est-ce qui pousse Darmalion à se faire mal, à gratter sa peau, à ronger son cuir ? La pugnacité ? Le courage ? Ou juste une stupidité débordante et animale qui l’empêche d’apprendre et de se dresser lui-même ?
Il tire. Il tire. Il tire à répandre son propre sang sur ses cuisses. Il tire comme un fou. Il tire à en faire tomber des gravats du mur. Il tire comme un crétin, comme un buffle, un auroch de trait qui laboure un champ. Il tire en frappant, en criant, en crachant de ses nasaux.
Et il y a un bruit de métal qui explose.
Porté par son élan, il roule en avant et s’éclate par terre. Il roule au sol, se ramasse la gueule contre les cailloux. Il regarde derrière lui :
Quatre ans. Quatre ans. Quatre ans à tirer comme un buffle ont enfin déchiqueté l’un des anneaux de ses chaînes. Une longue liane ne le retient plus à rien : Elle le poursuit comme s’il avait une queue de fer forgé. Mais enfin, il peut se déplacer. Enfin, il peut quitter son antre. Enfin, il est libre.


Il s’approche de la lumière brûlante à lui faire mal aux yeux. Il s’approche de l’entrée de son antre.
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Rien. Rien que du vide. Des montagnes et de l’herbe. Un long chemin descend une pente. Loin, très loin en contrebas, il peut voir la mer. Des cabanons, des rades, de minuscules points agglutinés autour d’eau : Sûrement le village d’où viennent ceux qui l’ont enlevé. Il lui faudrait une bonne demi-journée de marche pour l’atteindre.
En se tournant, il observe la toundra. De l’herbe, de la flore montagnarde, et tellement de roche.


Chaque nuit qui passe et que Ohrein vient le nourrir, Darmalion se soigne de 2d10 PV.


Première nuit :

(4+7) = Darmalion est maintenant à 29 PV.

Il tente de tirer sur ses chaînes.

Jet de force : 20, échec critique.
Jet d’endurance : Pas de jet (Critique)

Darmalion perd 5 PV. Il lui en reste 24.


Deuxième nuit :

(3+7). Darmalion a 34 PV.

Jet de force : 10, réussite.
Jet d’endurance : 8, réussite.

Les chaînes ne se brisent pas, mais Darmalion ne se blesse pas non plus.


Troisième nuit :

(4+8). Darmalion a 46 PV.

Jet de force : 5, réussite.
Jet d’endurance : 19, échec.

Darmalion perd 5 PV. Il lui en reste 41.


Quatrième nuit :

(9+4). Darmalion a 54 PV.

Jet de force : 14, échec.
Jet d’endurance : 13, échec.

Darmalion a 49 PV.


Cinquième nuit :

Pour une raison étrange, Ohrein ne lui rend pas visite. Il ne se soigne que de 1d10 PV :

(7). Il lui reste 56 PV.

Jet de force : 6, réussite.
Jet d’endurance : 5, réussite.


Sixième nuit :

Toujours pas de trace d’Ohrein.

(4). Darmalion a 60 PV.

Jet de force : 16, échec.
Jet d’endurance : 1, réussite critique – Darmalion se sent assez en forme pour à nouveau tirer sur ses chaînes.
Jet de force : 11, réussite.

Les chaînes de Darmalion cèdent ! Après avoir tenu quatre longues années, elles se rompent et libèrent la Bête!
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Darmalion] La ferme des animaux

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LA FERME DES ANIMAUX



Solitude. La promesse fut respectée dans les premiers jours et, pour toute convalescence, l’odieuse créature se contenta d’attendre que les choses se réparent d’elles-mêmes, cicatrisent, lentement, péniblement. Ohrein était semblable à ce soleil qu’on retrouve après des mois de grisailles ; à ceci près que pour lui ces mois étaient des heures. Sa visite était devenue synonyme de festin, de molaires broyant la chair et buvant le sang ; même si parfois la pitance était maigre, ou du moins n’était pas aussi copieuse que ce qu’un minotaure pouvait attendre. Heures sobres de bonheur, d’allégeance suprême à Khorne. Que le Molosse lui ait permis de connaître Ohrein était à ses yeux une faveur ; et puisqu’elle était sa messagère, alors, elle avait raison. Tout ce qu’elle disait était sainte parole. Naturellement, il ne pouvait que la croire puisque tout allait dans le sens de la Bête. Le Molosse s’intéressait à lui. Constat qui ne lui donnait que plus d’ardeur à vouloir poursuivre dans le sens des ambitions de sa douce.

Mais vint que l’antre, après ces moments d’euphorie, retrouva sa grise solitude. A chaque fois que le soleil était descendu et que la perle métallique avait conquis la voûte, chassant du ciel les dernières couleurs du jour, Darmalion avait tiré sur ces chaînes de fer vissées dans la roche, incrustées dans la falaise, en s’affligeant de ces chagrins courroucés qui naissaient en lui à la seule idée qu’Ohrein ait pu l’oublier. De colère, répétant le même schéma depuis quatre ans, il avait tiré comme un diable à s’en rompre les articulations, à s’en lacérer la chair, en subjuguant chaque fois ses efforts dans l’espoir de voir céder le maillon le plus fragile ; ou bien de voir la roche abandonner face à sa brutalité, et libérer de son pan de falaise la plaque de fer et les épais pitons qui retenaient l’engeance bovine à sa solitude. L’auroch avait tiré. Tiré, tiré, tiré. Rien ne pouvait lui faire plus plaisir que de montrer à Ohrein qu’il dépassait toutes les espérances qu’elle pouvait avoir de lui ; et que par ailleurs il ne lui devait rien, et surtout pas sa propre liberté.

Il fut à moitié satisfait. A un instant, tractant toujours aussi fort ses entraves avec une rage bestiale, il avait senti comme une forme de relâchement. Un soupçon de faille. Un zeste d’insuffisance. Il n’avait pas fallu insister beaucoup plus pour que tout suive ; pour que s’ôte naturellement tout le reste, semblable à ce que la tortue à de lâche une fois sa carapace brisée. Khornes l’avait entendu. Il lui avait enlevé Ohrein, mais il lui avait rendu sa force. Devant son triomphe inespéré, il tapa sur sa poitrine dans un bruit de tambour d’une violence extraordinaire.

« RRRRRRAAAAAAAAAHH !!! »

Mais il n’était qu’à moitié heureux. Car toute cette euphorie s’arrêta aussi vite qu’il se rendit compte qu’il ne savait plus quoi faire, qu’il était désespérément perdu. De surcroit, il ne pouvait se sustenter de la délicieuse réaction d’Ohrein : elle n’était pas là. Et plus que tout, il voulait lui montrer sa force. Lui apprendre que rien ne pouvait retenir ou s’opposer à une Bête comme lui. Rien, sauf Khornes, ou un autre monstre dédié à cet entité majestueuse.

Une nouvelle vie. Des plaines infinies désormais s’offraient à lui. Des étendues sauvages, des praires de sang, des monticules de cadavres, des stèles déchirées, des créatures difformes, des épouvantés, des pleutres et des téméraires ; tout, tout était à portée de ses grosses mains hirsutes, désormais. Mais Ohrein n’était pas là.

Son regard d’abruti s’attarda sur son antre ; sur ces crânes squattés par les diptères ; sur ces carcasses empilées ; sur cette neige froide qui se clairsemait ; sur ces parois grises ; sur ces millénaires de solitude qui étaient désormais derrière lui. Il vit l’ombre d’un minotaure, écarté de tous, seul, triste, flétri. Celui-là n’était plus. Darmalion était libre. Libre être Darmalion.

Libre.

« RRRRRRRUUUUUUUUAAAGGGAAAAAH !!! »

Le cri d’un nouveau-né de plusieurs centaines de kilos et dépassant la majorité des autres êtres-vivants. Le cri d’une créature qui avait attendu longtemps, trop longtemps, que sa prison cède ; et qui s’apprêtait enfin à reprendre ses travaux. Dévaster le monde. Répandre la terreur. Offrir toujours plus à Khornes.

Il partit. Chaque pas l’entraîna vers ce qui lui semblait être une contrée inconnue ; et c’était du reste plus ou moins le cas. En quittant le gris de son antre, il fut aveuglé par la lumière, par la couleur. Il flaira les odeurs de la nature ; des parfums et des sensations qu’il avait depuis longtemps oublié. Enfin, il vit, au loin, un village. Derrière lui, il n’y avait rien de vivant ; juste le fantôme pâle d’un être du passé. Il se mit en marche vers ce village, résolu à détruire tout ce qu'il trouverait dans cette direction. Il dévasterait tout.

Il dévasterait tout.
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Darmalion] La ferme des animaux

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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La rage marche en avant. Profitant de sa liberté, le monstre décida non pas de s’enfuir au milieu de la toundra, à fuir le plus loin possible des hommes, mais au contraire, son premier réflexe fut de se déplacer vers le tout premier signe de vie sur lesquels ses yeux se posaient. Une grande rivière qui allait se jeter dans une mer à perte de vue grossit alors que ses sabots gambadaient sur un chemin de cailloux et de terre battue, et que ses nasaux pouvaient sentir autre chose que l’odeur de merde et de chair en putréfaction qu’il avait eu plus que l’occasion de flairer dans sa prison de roche. Plusieurs heures d’une marche hagarde, au milieu d’un paysage de vide : Il y avait bien, de temps en temps, quelques petits lemmings minuscules pour fuir devant ses yeux, mais ces bestioles-là étaient trop agiles et fourbes pour qu’il puisse se saisir de l’une afin de la dévorer en guise d’apéritif. Il y avait, dans le ciel, une manticore en train de chasser des oiseaux ; Mais elle était très loin, une tache noire au milieu du ciel dont on peinait à percevoir le sublime de sa forme de lion.
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Au fur et à mesure qu’il s’approchait, Darmalion pouvait un peu mieux distinguer le grand village vers lequel il était en train de descendre. N’ayant jamais vu le pays Norse pendant ses quatre années de captivité, et étant plus habitué à piller les hommes que de les observer, il n’avait pas véritablement de point de comparaison dans son esprit : Il n’empêche qu’il y avait plus d’une vingtaine de maigres habitations, des chaumières en bois de pin de taille plutôt modeste. Il y avait bien, au centre de ce village, une maison beaucoup plus grosse et plus épaisse que les autres, avec en plus le luxe d’avoir un enclos attaché dans lequel étaient en train de paître des petites bêtes – des poules ou quelque chose du genre, difficile de savoir. Quelques-uns de ces bâtiments n’avaient même pas de murs, et ressemblaient plutôt à des petits abris pour des tanneurs ou des forgerons.
Le village semblait riche. Il n’avait ni murs, ni palissades pour se défendre, mais tout autour des maisons, on pouvait voir des tréteaux sur lesquels des peaux séchaient, et de longues piques sur lesquelles on faisait trôner des crânes. Alors que Darmalion était encore bien éloigné du village, il pouvait observer un long bateau élancé quitter le hameau et rejoindre lentement la mer, propulsé par d’imposantes rames qui brisaient la surface de l’eau.
Combien y avait-il d’habitants ? Savaient-ils se battre ? Ça, le minotaure ne pouvait pas en avoir la moindre idée. De là où il se trouvait, il ne voyait que des ombres vagabonder d’une maison à une autre, sans véritablement déceler des détails dans leurs accoutrements.

Darmalion descendit la crête. Il se retrouvait alors au beau milieu de la forêt de pins qui entourait le village : Il était à présent impossible pour lui de voir les habitations, car le nombre et l’épaisseur des arbres obstruait sa vision. Au moins, c’était un environnement beaucoup plus familier pour lui. Les Hommes-Bêtes aiment les forêts, c’est là où ils peuvent installer leurs arbres, dans la noirceur et la profondeur d’arbres centenaires, à suivre les Sentiers secrets. Mais cette forêt-là était trop douce, trop apaisée, trop peu marquée par le Chaos : Il n’entendait que les « cui-cui » de rares oiseaux rentrés bien tôt avec le printemps, et parfois, le bruissement d’une minuscule bête cassant une brindille d’arbre à ses pieds. Le printemps commençant tout juste à bourgeonner, la plupart des arbres n’étaient pas encore feuillus, même si certains plus précoces que les autres commençaient tout juste à se revêtir d’une fourrure verte.


« Bêêêh »


Un bruit de bête pas très féroce se fit alors entendre. Au milieu d’une petite clairière, le minotaure s’approcha, et découvrir six chèvres nordiques en train de bêtement paître. C’étaient de vilaines bêtes, mais elles avaient des cornes sur la tête, elles devaient donc avoir bien plus de valeur militaire que les brays : En l’occurrence, les chèvres, fines et petites, broutaient paisiblement de l’herbe. Elles étaient gardées par une humaine. Une toute jeune fille portant une grossière robe, une blonde qui devait avoir onze ou douze ans, et qui n’était armée que d’un simple bâton avec lequel elle s’assurait que les bêtes idiotes ne s’enfuient pas.
Autant dire qu’on offrait à Darmalion un festin comme sur un plateau. Mais alors que l’envie de tout dévorer devait naître en lui, il entendit un grognement, et une bête étrange entra dans la clairière.
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Un chien-loup. Une bête monstrueuse qui devait être assez haute au garrot pour atteindre la hanche du minotaure. Un gros pelage et des crocs plus tranchants et proéminents que chez les canidés normaux : Nul doute que les vents de magie avaient atteint cette bestiole à la naissance. Pourtant, la gamine ne fut pas perturbée par sa présence. Au contraire. Elle avança sa main et caressa le crâne du chien-loup, qui en échange lui lécha les doigts.
C’était sûrement lui le véritable gardien du troupeau.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Darmalion] La ferme des animaux

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LA FERME DES ANIMAUX



Mécaniquement, instinctivement, tout le dirigea vers la promesse de quitter sa solitude, fusse-t-elle sécuritaire. L’homme-bête avait trop longtemps attendu, si longtemps que son retard avait pris des proportions considérables. Il lui fallait avancer, toute cornes devants, dans un rugissement bestial, et rendre à Khornes la liberté qui lui avait été redonnée. Sa prison n’était somme toute, à certains égards, que le reflet possible d’un manque de force, de brutalité, d’audace, d’un temps où il avait finalement cédé devant ses ennemis ; aussi, sa punition de granit gris, cerclé par les immenses pics de la Norsca, était à la réflexion peut-être pire que la mort, une sentence imposée pour le sanctionner de sa faiblesse. Quatre longues années pour lesquelles il n’avait voué allégeance qu’à la sobriété, une sagesse chancelante, une faim persistante. En retrouvant sa vigueur dans le sang de ses adversaire, quelque chose avait été ressuscité en lui. Était-ce une faveur ? Il ne sut, dans son cerveau relativement médiocre, mettre de mot sur ce phénomène, mais il en avait senti tous les effets. Une confiance renouvelée lui avait encore redonné plus d’arrogance et de détermination. Les chaînes s’étaient enfin rompues. Sûrement que le Molosse avait décidé cela. Jugeant que sa punition arrivait à son terme, il avait redonné au gros Darmalion la force de briser les liens. Et le gros Darmalion, de respirer l’air frais et pur de ce monde, de le remercier, voulut s’empresser. Et pour le remercier, il n’y avait que le sang pour souiller la paix, pour salir cet air trop pur.

La libération du monstre.

En descendant la crête, il continua d’humer cet air si frais et vidé de la puanteur des excréments, de la pisse et des morts. C’était suffisant pour comprendre qu’il était en territoire étranger ; il n’était, dès lors, plus le maître de l’antre, mais rien qu’un minotaure égaré. Il resongea, nostalgique, au passé. La première brame qui poussa les siens à se diriger vers un Seigneur et sa stèle ; son échec, puis le moment où il avait décapité son propre congénère qui avait tenté d’asseoir sa domination sur lui. Toute sa vie n’était que violence.

Et cela n’allait pas s’arrêter en si bon chemin. S’enfonçant dans une forêt tranquille, aux arbres dénués de leurs plumage vert, il sentît bientôt un fumet particulier qui attisa sa convoitise. Derechef, il se dirigea vers le lieu de la sainte odeur, entendant au demeurant les échos hachés d’une espèce qui ne pouvait, eu égard à la forme plutôt médiocre de ce rugissement, qu’être gibier. Reprendre des forces avant le carnage ultime était chose tout à fait bien pensée ; même si, en l’occurrence, Darmalion était plus animé par son ventre que par sa raison.

Il se débusqua enfin ; vit le chien-loup abominable ; vit la petite. Il fonça tel un damné, son fléau en main, hurlant comme tout bon minotaure ; rien de très discret, en l’occurrence.

« MMMMUUUUAAAAAAAARRRRH !!! »

Au passage, la Bête arracha plusieurs branches et, dans sa course enragée, il tenta littéralement de pulvériser tout ce qui se trouvait sur son chemin. La fille, les chèvres, le loup ? Peu importe. Tout méritait de succomber pour la chance que lui avait accordé le Molosse.

Il se souvient, l'espace d'une seconde, qu'il recherchait quelqu'un. Mais à la vue de ce qui s'offrait à lui, il l'oublia bien vite...
Darmalion, Voie du champion minotaure
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Compétences
  • Bagarre (B)
  • Coriace (B)
  • Coups puissants (B)
  • Coups précis (1) (B)
  • Désarmement (B)
  • Force accrue (B)
  • Survie en milieu hostile (B)
  • Violence forcenée (B)
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Darmalion] La ferme des animaux

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Bondissant des buissons en chargeant comme un fou furieux, Darmalion démolit des branches avec son fléau, hurlant son cri de bœuf.
La petite fille se figea sur place. Elle s’était retournée tout d’un coup, les yeux grands ouverts, un frisson lui parcourant le corps. Le minotaure se rua sur elle, prêt à la réduire en bouillie pour la gloire du Sanguinaire.

Mais le toutou de la jeune fille l’entendait pas de cette oreille. Se figeant sur ses quatre pattes, il se jeta en avant à toute vitesse, aboyant un crachat salivaire. Il se jeta directement, sans aucune peur, sur le monstre bien plus grand et puissant que lui. Ses dents pourries arrachèrent le poitrail de Darmalion, lui broyèrent une partie de sa poitrine, emportant un téton déchiqueté. Darmalion ragea bien, il fit virevolter son fléau en l’air : Mais dès qu’il tenta de l’abattre d’un coup sur le caniche, celui-ci le lâcha, et parvint en un seul bond à échapper à la fureur de son coup.

La petite-fille profita de la victoire de son molosse à elle pour s’enfuir à toute vitesse, en criant. Le chien couvrait sa retraite en grognant, tête baissée, oreilles et queue dressés, la gueule débordante de sang. Il débuta le bal. Chargea en avant. Darmalion se retourna afin d’éviter ses crocs, et le pauvre chien glissa sur ses pattes pour se ramasser par terre dans la boue au sol. Le minotaure se retourna pour l’écraser au sol : Mais son geste sans doute ralenti par ses blessures, la faim et la fatigue, fut beaucoup trop ample, et ouvrit toute sa garde. Le chien se jeta dessus. Il bondit dans un aboiement rageux, attrapa son bras, et força Darmalion à poser un genou à terre tout en lui écorchant les doigts avec ses canines puantes et noires, bien habituées à manger de la viande froide. Les phalanges du minotaure étaient transformées en purée, le loup lâchant sa prise uniquement lorsqu’il sentit que la colère remplaçait le sentiment soudain de douleur de son adversaire.

Quand Darmalion se releva, les chèvres étaient parties en hurlant dans tous les sens. Il ne restait pour l’instant plus que lui et le canidé monstrueux qui reculait lentement sur ses petites pattes, tentant de dissuader la Bête d’approcher de lui en présentant toute sa rangée de dents acérées.
INI de Darmalion : 8
Jet : 13, échec.
INI du Chien-Loup : 13
Jet ; 1, réussite critique.

Le toutou parvient à bondir sur Darmalion. Il annule immédiatement sa tentative de charge.
La petite fille, sauvée par son chien, parvient à s’échapper.

ATT du Chien-Loup : 12
Bonus : +2 (Réussite critique d’initiative)
Jet : 12, réussite.
PAR de Darmalion : 7
13, échec.

Localisation : 20 (Torse)
Résolution : [(6x2 : 12) + (Crocs : 16) + (1d6 : 6)] – [(END : 11) + (Armure naturelle : 7)+ (1d3 : 2)]
= 14. Il reste 46 PV à Darmalion.

ATT Darmalion : 15
Jet : 9, réussite.
HAB du Chien-Loup : 15
Jet d’esquive : 6
Le chien esquive l’attaque du Minotaure.

Nouveau Round

ATT du Chien-Loup : 13, échec.

ATT de Darmalion : 20, échec critique. Attaque d’opportunité gratuite offerte au Chien.

Chien : 11, réussite.
Parade de Darmalion : 12, échec.

Localisation : 5 (Bras droit)
Résolution : [12+16+(2)]-18+(2)
= 10. Il reste 34 PV à Darmalion.

Fin des rounds pour le moment.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Darmalion
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Re: [Darmalion] La ferme des animaux

Message par Darmalion »

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LA FERME DES ANIMAUX



Garce ! La petite Norse, fort bien protégée, parvint à s’enfuir tandis que son cabot, vociférant sa dangerosité à grands aboiements sauvages et menaçants, se jeta sur la véritable Bête. Darmalion se fléchît sur ses appuis, recula sa jambe droite, et prépara aussitôt une lourde frappe. Mais il n’eut le temps que d’armer. Le chien se jeta sur son poitrail, pattes en avants, et enfonça ses crocs dans son cuir épais, avant d’agiter frénétiquement la tête pour lui arracher le cœur. Heureusement, sa peau et son pelage épais lui épargnèrent le pire ; mais de ses épais pectoraux, il resta plus que de la chair sanguinolente et à vif. Son fléau dansa dans les airs tandis que son bras arrachait le chien de sa prise. Mais l’animal, agile, esquiva d’un simple bond les trois cherche-morts à pics qui se fracassèrent dans le sol en soulevant la terre, mais n’eurent pas la cible escomptée. Plus agile que les maraudeurs, la créature qui se présentait à lui semblait vouloir faire monter l’intensité de ses pugilats à un niveau supérieur.

Un cri. Un rugissement bestial secoua l’atmosphère. Le minotaure n’avait pas de mots pour exprimer tant sa colère que sa satisfaction.

« KHORNES VOULOIR TOI MORT !!! DARMALION OBEIR KHORNES !!! CHIEN-CHIEN MOURIR CASSER CROCS !!! »

La petite fille n’était déjà plus dans son esprit. Tout s’était mué en une rage sanguinaire qui n’attendait que d’éclater en déchaînant sa frénésie sur l’animal. En face, son nouvel ennemi s’était campé sur ses pattes, babines retroussées, grognant avec une envie tout aussi impérieuse de mordre. La Bête contre l’autre Bête. Darmalion n’avait que rarement eu l’occasion de se confronter à pareil canidé. Il ne pouvait qu’en être ravi. Khornes serait heureux, autant que lui, d’avoir sur l’autel de ses exigences un être si méritant.

L’animal rechargea. Darmalion était toutefois quelqu’un d’accoutuma à la guerre. Par un pivot, il déjoua l’action du chien et le fit dévier de sa trajectoire. Tout de go, il tenta d’asséner une frappa opportune ; mais il n’y avait dans cette tête pas assez de prudence. Trop ambitieux, son attaque se retourna contre lui, et l’animal parvint à lui croquer le bras pour finalement l’obliger à mettre un genou un tour ; encore une fois, la tête de l’animal s’agita frénétiquement comme pour lui arracher les os. A chaque mouvement qu’il fit, les crocs répondirent, et tout son membre ne ressembla bientôt qu’à de la charpie sanglante. Une seconde durant, la crainte s’immisça dans les yeux du bovidé ignoble. Et si sa fin était arrivée ? Et s’il était attendu dans un autre monde ?

« MMMMMUUUUUAAAAAAARRRH !!! DARMALION TUER TOI !!! »

Répéta-t-il, encore, encore, encore. Et de fouetter les airs, son fléau continua.
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Darmalion] La ferme des animaux

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Darmalion chargea avec une fureur renouvelée. À son grand étonnement, le loup ne l’attaque pas. À la place, il se contenta de reculer lentement sur ses pattes arrières, et de laisser Darmalion venir à lui. Il glissa sous le fléau, et s’éloigna légèrement en un bond.

Fuyait-il le combat comme un lâche ?

Ses bras s’allongèrent.
Dans un long grognement, il se redressait sur ses pattes arrières.
Sa fourrure se déchiquetait. Du sang coulait de ses membres.

Il était devenu bipède.
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Il souffla des narines. Et un son guttural, à la limite de l’humanité, résonna dans un sifflement depuis sa gueule, en Langue Noire.

« Si j’étais toi…
Ce serait le moment où je me casserais. »


Le chien-loup a l’initiative. Pourtant, il refuse d’attaquer et laisse Darmalion réagir à la place.
Darmalion déclenche sa violence forcenée.

Jet d’attaque de Darmalion : 6, réussite de 9.
Jet d’esquive du chien-loup : 4, réussite de 11.

Le chien-loup utilise son action majeure pour se transformer.

Le chien-loup se révèle être un Loup-Écorcheur de Norsca.

Fin de ce tour, en attendant la réaction de Darmalion.
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Darmalion
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Re: [Darmalion] La ferme des animaux

Message par Darmalion »

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LA FERME DES ANIMAUX



Les trois sphères mortelles à pointes épousèrent la trajectoire courbe induite par la force du minotaure qui tenta de rabattre son bras vers l’intérieur en contractant intensément ses muscles pectoraux et ses abdominaux obliques ; mais en dépit de toute cette force, les boules ne firent que brasser l’air. De nouveau, l’agile canidé parvint à mettre de la distance entre lui et l’Homme-Bête, assurant que quoiqu’il tentasse, le monstre cornu ne parviendrait à rien. Darmalion, considérant ce nouvel échec, serra si fort les dents qu’une écume de salive se mit à saillir de son museau noir, coulant le long de ce qui pouvait à certains égards était considéré comme sa barbe.

L’écumante rage n’était toutefois qu’un indice, un soupçon de la colère réelle qui l’habitait. Non seulement le cabot lui avait dérobé de nombreuses proies en interférant dans sa course, mais en plus, après lui avoir dépecé le bras et le torse, il menaçait de l’achever. Déjà affaibli et blessé à plusieurs reprises lors de ses précédentes escarmouches, le gros Darmalion avait accusé bien des tourments qui fustigeaient à présent son corps pour composer, somme de toutes ses blessures, les craquellements qui feraient tomber le dernier rempart entre lui et la mort. Essoufflé, le ventre creux, ruisselant de son propre sang, la Bête devenue écarlate à cause de toute l’hémoglobine qui avait dansé autour d’elle depuis les jours précédents arrivait à bout de force.

Sagesse était de fuir. Mais sagesse n’était pas le genre de qualités auxquelles pouvaient prétendre un benêt, dévot fanatique de Khornes, tel que le minotaure. Il avait beau avoir posé genou à terre, le bras déchiqueté par les crocs du chien ; avoir assisté à la mutation extraordinaire et épouvantable de son antagoniste qui s’avérait être un Loup-Ecorcheur de Norsca ; et subir les affres de ses barouds antécédents ; rien n’était aussi brave qu’un minotaure. Convoitant les faveurs de Khornes, il exécuta un geste ascendant pour frapper le sol de son fléau avec fracas, comme pour montrer sa puissance. Semblable à un cauchemar vivant, autre créature des enfers écorchée vive sortie de ses années de solitude, la Bête, cornue et baveuse, hideuse et puante, farouche et sauvage, laboura le terrain de son sabot, prêt à foncer.

« Moi pas casser. Enfin si. Moi casser toi. Tout casser. Casser toi. Casser toi ! Casser toi casser toi casser toi ! Casser toooooooiiiiuuuuuuuUUUUUAAAAAAAAAAAAAARRRRH !!! »

Enfin, le fléau se mit à obéir tragiquement au destin réservé à Darmalion en tentant de s’abattre une nouvelle fois, malgré tous les dangers, sur le Loup-Ecorcheur de Norsca…
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