[Darmalion] La ferme des animaux

Norsca est un royaume inhospitalier composé de collines rocailleuses et de sombres forêts, hantées par les hivers interminables qui recouvrent le territoire de glace. Les dangers pour lesquels ce territoire est connu sont malheureusement bien réels. Les tribus de barbares et les adeptes du Chaos sont en effet nombreux au nord de la région, et attaquent fréquemment les régions sud de Norsca. Le plus grand des dangers reste malgré tout la présence des forces du Chaos en ces terres. Au nord, les serviteurs des pouvoirs dévastateurs ont rassemblé leurs hordes, composées de bêtes, de démons et d'Hommes du Nord. Ces ignobles armées se sont ensuite mises en route vers le sud, anéantissant au passage toutes les civilisations rencontrées sur leur chemin.

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Darmalion] La ferme des animaux

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Le monstre ragea. Khorne devait certainement marcher avec lui. Chargeant à toute vitesse le premier humain qui lui passait par la main, la tête de son fléau fendit l’air dans un cliquetis métallique. L’esclave leva son arme, pour tenter de dévier : Mais un simple tressaut de peur, en arrière, suffit à le déconcentrer. Il reçut le morceau en pleine tête. Sa mâchoire se disloqua, se détacha, la peau arrachée en même temps que ses os étaient broyés. Son œil droit sortit de son orbite. Son corps tout entier s’écrasa violemment sur le sol comme une poupée dont on avait soudainement défait les liens.
Les deux autres combattants approchèrent, tentèrent des coups, de frapper la bête ; Ils ne touchèrent que du cuir, n’osant entailler trop profondément le monstre rugissant, trop obsédé par le meurtre pour véritablement les remarquer. Il frappa, encore, et encore, l’esclave tombé à terre, le frappa jusqu’à fabriquer un hachis de toile de vêtement, de poils, d’os et d’organes. Le tout sous les huées et les cris retentissant dans un écho perturbant d’une audience de spectateurs en pleine frénésie.

Darmalion se retourna d’un seul mouvement, basculant ses hanches et son bras. Il frappa à nouveau la tête, sans même vraiment chercher à viser. Cette fois-ci, son coup fut si vif, si terrifiant, que le thrall fut en fait très chanceux : Le coup le décapita. Il lui retira toute sa face avant, ne laissant qu’un crâne ouvert et pulsatile, dégoulinant le long de sa gorge. Il mourut avant même de s’effondrer à terre.
Les enfants se mirent à hurler de rire en désignant le cadavre de la main.

Il n’en restait plus qu’un. Hurlant, reculant. Il glissa sur un caillou en tentant d’éloigner la bête avec une lame à l’extrémité d’un long bâton. La mort, cette fois-ci, fut plus lente à venir. Plus savoureuse. Darmalion se jeta sur lui. Lui frappa le ventre. Lui broya les poumons, le cœur. En faisant cela, le minotaure s’exposait ; Ses coups étaient instinctifs, sans aucune réflexion, sans aucun art. Il se découvrait. Si seulement l’esclave n’était pas en train de se tordre de douleur et de peur, le moment aurait été parfait pour frapper là où le monstre était faible, et s’enfuir aussitôt. Mais non. Guidé uniquement par la saveur du sang, le monstre pouvait s’adonner à ses pulsions monstrueuses. Et frapper, frapper, encore, et encore, pour détruire les membres, le corps, le crâne du cadavre. Même bien après que l’âme de sa victime aie quitté son corps, il continuait, en rugissant, de le massacrer.

Il ne reçut aucun applaudissement. Juste des huées. Et quelques rires. Les hommes n’apprécieraient jamais les Bêtes. Peut-être que les Norses, amusés du massacre de leurs serfs, auraient tout de même apprécié de voir des êtres de leurs espèces triompher, des guerriers se révéler parmi leur masse.

Du sang pour le Dieu du sang : Darmalion en était dégoulinant. Le sien et celui des autres. Lorsqu’il leva encore son museau, encore ivre du massacre, il aperçut une scène fort étrange sur les remparts. La femme aux Cornes d’Or continuait de chuchoter à l’un des aristocrates. Tout le long du combat, elle semblait lui avoir rempli sa corne, sans l’arrêter. Et voilà qu’il se levait. Le plus petit des deux aristocrates écarquilla des yeux. Les deux chefs s’engueulaient, véhéments. Le minotaure ne comprenait rien à ce qu’ils se disaient : Peut-être n’en avait-il strictement rien à foutre. Mais il aperçut sa Soigneuse lui faire un grand sourire qui affichait toutes ses dents jaunes.

Le solide chef Norse commença à quitter les gradins. Et alors, on l’applaudissait. On le sifflait de joie et d’encouragement. Les enfants sautillaient. Il n’y avait qu’un homme qui n’était pas ravi : Le plus âgé et le plus petit des deux seigneurs restait assis dans les gradins, l’air paniqué, les mains dans les cheveux.

Quelques guerriers Norses s’approchèrent du lieu du massacre. L’aristocrate entrait dans l’antre, gaiement. Darmalion pouvait voir qu’il avait un grand sourire, et également qu’il titubait très légèrement de la patte. Il pointa du doigt le minotaure et cria :

« Toi ! »

Pour une fois, il comprit bien le mot qu’il avait utilisé. Au lieu de parler sa langue d’humain, il avait prononcé ce mot en Langue Noire.

« Toi, faible. Moi, fort. Combat. »

Ses connaissances dans le vocable du Chaos étaient bien plus limitées que sa soigneuse, mais au fond, il n’y avait pas besoin d’un plus grand discours pour provoquer un Minotaure au combat.
Un de ses vassaux lui mit une cervelière sur la tête. Un autre lui offrit un grand bouclier rond. Et avec une lance dans sa main, et une épée à la ceinture, il se mit à s’approcher, par des pas exercés, en posture de combat.
Dans les gradins, tous les guerriers avaient tiré leurs haches et leurs lames. Et ils frappaient sur leurs boucliers, dans un rythme frénétique, presque mélodieux.

Voilà enfin un combattant à la hauteur du monstre. Peut-être le véritable cadeau que lui faisait sa promise.

Attaque de Darmalion : 2, réussite
Parade de l’esclave 2 : 8. Échec grâce au malus de -1.

Localisation : 2, tête
24 + 26 + (1d10 : 4 ; 1 / 4) + (1d3 : 2) + (Violence forcenée, 1d10 : 9) – (END : 8)
= 57 PV. Il ne reste que 3 PV à l’esclave.

Je ne répète pas la même erreur que la dernière fois ; Cet esclave là ayant perdu plus de 3/4 de ses dégâts, il est sous le choc et incapable d’agir pour ce round.

Attaque de l’esclave 3 : 13, échec
Attaque de l’esclave 4 : 9, échec.

NOUVEAU ROUND

Attaque de Darmalion : 10, réussite.
L’esclave 2 est massacré.

Les deux esclaves restants roulent leur jet de résistance morale sur 7 :
Esclave 3 : 13, échec
Esclave 4 : 11, échec.

Ils souffrent à présent d’un -2 à toutes leurs statistiques.

Attaque de l’esclave 3 : 14, échec
Attaque de l’esclave 4 : 17, échec.

NOUVEAU ROUND

Attaque de Darmalion : 3, réussite.
Parade de l’esclave 3 : 10, échec.

Localisation : 1, tête
24 + 26 + (2;8 / 8) + (3) + (9) – (END : 8)
= 62 dégâts. L’esclave est broyé sur le coup.

Jet de mental de l’esclave à présent sur 6
12, échec. Il souffre d’une pénalité générale de -3.

Attaque de l’esclave 4 : 20. Échec critique.
Darmalion gagne une attaque d’opportunité.
Attaque : 7, réussite
Parade de l’esclave 4 : 2, réussite.

Localisation : 15 (Tronc)
24 + 26 + (5;2 / 5) + (2) + (1) – (END : 8) + (Fauchard : 9 parade)
= 41 dégâts. Il lui reste 19 PV.

Finissons-en avec un dernier round puisque tout se passe très bien.

Attaque de Darmalion : 20. Échec critique ! L’esclave gagne une attaque d’opportunité
Attaque de l’esclave : 15, échec.

Attaque normale de l’esclave : 19, échec.

NOUVEAU ROUND

Attaque de Darmalion : 5, réussite.
Parade de l’esclave : 18, échec.

Localisation : 15 (Tronc)
24+26+(10;6 / 10) + (2) + (6) – (END : 8)
= 60 dégâts.

Tous les esclaves sont massacrés.


La femme aux Cornes d’Or rend ivre Hugleik et tente de le convaincre d’affronter Darmalion.
Jet de charisme de la femme : 10, réussite de 3 (Base CHAR 11 + étiquette Norse (1) + bonus 1, paroles mielleuses)
Opposition de résistance mentale de Hugleik : 18, échec de 12 (Base INT 8 + malus de 2, ivresse)

Hugleik entre dans l’arène du Minotaure.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Darmalion
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Re: [Darmalion] La ferme des animaux

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LA FERME DES ANIMAUX



Déluge sanglant. Orchestre du fracas. Darmalion exultait. Ce qui devait être un affrontement épique et chevaleresque n’était qu’un carnage sans nom. Le scénario ne semblait pas vouloir épouser la courbe des hypothèses d’un périple héroïque où, pourfendant la terreur, un de ces hommes se dresserait triomphant en ayant conquis sa liberté. Non. L’homme n’était réduit qu’à un tas de chair sanguinolente écrasée sur un squelette déboîté, pulvérisé par la force sauvage d’une Bête qui ne laissait aucune chance aux châtiés. Cauchemar vivant. Tout dans cet antre était enveloppé dans sa réalité la plus profonde ; les faibles périssent, les forts survivent. Et chacun se plie devant la cruauté de la nature.

La frénésie de Darmalion avait un quelque chose de tragique en plus d’être atroce. Le seul fait que ces hommes aient eu l’espoir de pouvoir surpasser cet obstacle était affligeant, et le résultat n’en demeurait que plus extraordinaire de sauvagerie. Rien ne pouvait contenir une telle aura de rage et de prédation. Les boulets à pointes frappèrent à tout vas, dansant avec les yeux désorbités, les crânes fracturés et les mâchoires déboîtées. Ils défoncèrent même les os, fustigèrent les chairs, estampillèrent les organes de leurs forme épineuse. L’un après l’autre, les esclaves cédèrent.

« HHHHUUUUAAAAARRRRH !!! »

Les rugissements de la Bête paraissaient vouloir rivaliser avec les huées, les rires et le brouhaha ambiant des spectateurs de cette sinistre démonstration. Le minotaure ne semblait souffrir de rien. En dépit du sang qui ruisselait en épousant les saillances musculaires dont son corps herculéen était pourvu, il ne cessait de détruire et de répandre le chaos. L’incarnation de Khornes baignant dans le sang et la chair. Il n’y avait plus à présent autour de lui que quatre cadavres. Et pourtant, il continuait de matraquer le dernier avec une rage inouïe, hurlant, rugissant, des filets de salive tombant tout autour de lui, ses gros nasaux respirant à pleine intensité l’odeur de la mort et du sang répandus partout. Ils avaient eu ce qu’ils voulaient, mais il pouvait donner encore. Sa colère n’avait aucune limite. Sa folie était démesurée.

Il finît par jeter ses yeux farouches en direction des chefs et tira sur ses chaînes. Sa nébuleuse amie poursuivait son œuvre de complot, et s’il n’en comprit guère la profondeur, Darmalion ne cacha toutefois pas son plaisir en voyant le Norse se lever et parler une langue commune. Diable. Celui-là était plus excitant que tous les autres. Avait-il été conquis par le défi que représentait Darmalion ? La Bête était incapable de le savoir et pourtant elle n’en avait cure. Seuls comptaient la destruction et l’assouvissement de ses instincts.

La folie électrique qui s’était répandue dans l’antre se tassa pour la plupart pendant que le nouveau prétendant s’habilla, mais pas pour le mi-bovidé. Il continuait de tirer avec une rage insoutenable sur ses chaînes, conquis par l’espoir d’un affrontement plus grandiose, plus dangereux, plus à la mesure de sa force. Enfin un concurrent sérieux. Enfin quelqu’un qui méritait de mourir par son fléau. Enfin quelqu’un qui le rendrait plus fort une fois qu’il l’aurait dévoré et qu’il aurait installé son cadavre sur le monticule de sacrifices exécutés au nom de Khornes.

Il continua de tirer, de tirer, de tirer. Il n’en pouvait plus. Plus rien ne pouvait assouvir cet appétit bestial. Plus rien ne pouvait endiguer le torrent de haine et de chaos qui jaillissait comme une tempête à l’intérieur de lui.

« TOI COMME EUX CREVEEEEE… »

Enième cri de rage.

« … OOOOOOAAAAAARRRRH !!! »

Déjà son fléau vibrait dans l’atmosphère.
Darmalion, Voie du champion minotaure
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Compétences
  • Bagarre (B)
  • Coriace (B)
  • Coups puissants (B)
  • Coups précis (1) (B)
  • Désarmement (B)
  • Force accrue (B)
  • Survie en milieu hostile (B)
  • Violence forcenée (B)
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Darmalion] La ferme des animaux

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


L’adversaire face à lui n’était pas un Thrall terrifié se battant pour sa vie. La femme aux Cornes d’Or avait peut-être critiqué le manque de dévotion envers le Molosse des Norses qui l’avaient capturé, il restait qu’il affrontait un Marauder grand et exercé, terriblement bien équipé, sans peurs, qui devait avoir affronté quantité de monstres dans sa jeunesse ; Alors même que Darmalion chargeait avec toute la rage de son espèce, il fut étonné de découvrir que ce fut le minable humain qui agit avant lui. Un vif bond à droite, et un coup de lance en rugissant dans les côtes de la Bête, et voilà que Darmalion ne put que sentir la douleur perforant sa peau. Le Norse serra des dents, hurla en unisson avec le monstre, tandis qu’il tenait fermement la hampe pour garder à distance le minotaure. La foule entière scandait son nom : « HUG-LEIK ! HUG-LEIK ! HUG-LEIK ! »

Il regretta vite son choix. La douleur provoqua peut-être le monstre plus qu’elle ne le força à reculer. Il fit virevolter son fléau en l’air, et voilà que, avec un vif coup, que le Norse tenta minablement de contrecarrer par un adroit coup de rondache, sa jambe fut défoncée par la boule métallique reliée aux chaînes du monstre. Le Norse recula, ses yeux derrière les fentes de son casque soudain écarquillés, son teint livide. Tout le monde s’était mit à se taire, et les guerriers ne tapaient plus sur leurs boucliers. Darmalion chargea pour tenter d’en finir. Heureusement pour lui, le-dit Hugleik leva sa lance à la pointe dégoulinante de sang, parvenant ainsi à tenir à l’écart la bête.

Cette fois-ci, le Norse reprit l’initiative. Malgré sa jambe défoncée, presque brisée sur le coup. Il se recroquevilla sur lui-même telle une tortue, bouclier levé au-dessus de sa tête. Il profitait clairement de la folie furieuse du Titan, qui était incapable de prévoir et contrecarrer les coups. Feinte à droite, à gauche, puis il trouva une ouverture dans les chaînes recouvrant Darmalion pour aller le larder d’un vif coup, porté avec un roulement de hanche. Le public recommença à encourager son héros, qui avait soudain perdu de sa superbe.

« Grrrrr… Je vais… Arracher… Tes couilles… Encore vivant… Les clouer… Au-dessus de mon lit... »

Parler la Langue Noire entre ses dents semblait lui demander un effort surhumain. Il dégoulinait de sueur, et son corps tout entier tremblait. Mais pour une raison étrange, la menace fut assez vive envers le monstre fou de rage pour qu’il souhaite encore plus se découvrir.
Jet d’observation de Darmalion : (INI+INT)/2 : 6
Jet : 2, réussite. Je révèle à Darmalion tout l’équipement de Hugleik, tu peux donc obtenir les stats pour mieux aviser tes choix

Armes :
– Lance Norse (Exactement les mêmes statistiques que la lance impériale) – 1 main, 16+1d8, 11 par, long, peut être utilisé à deux mains
– Épée courte – 1 main, 12+d6, 9 par, rapide
– Rondache – 4+1d6, 14 par, peut relancer une parade ratée, déstabilisant.

Armures :
– Casque (7 tête)
– Brigandine Norse – Même stats que la chemise de maille : (9 torse, dos, bras) ; -1 HAB, ATT, PAR
– Gants (3 mains)
– Jambières en cuir (4 jambes)


INI de Hugleik : 10. C’est à lui qu’il revient de commencer.

ATT de Hugleik : 11, -1 pour cause d’armure.
Jet : 6, réussite.

Darmalion étant en Violence Forcenée, il est incapable de parader.

Localisation : 12 (Tronc)
Résolution : (FOR de Hugleik : 10x2 = 20) + 16 + (1d8 : 2) – (END : 10) + (Armure naturelle : 7) + (Coriace, 1d3 : 3)
= 18. Il reste 51 PV à Darmalion.

ATT de Darmalion : 14-2 (Attribut « long » de la lance)
Jet : 10, réussite.
Parade de Hugleik : 10, -1 (Armure)
Jet : 18, échec
Relance : 14, échec. Il subit les dégâts sans parader.

Localisation : 8 (Jambe gauche)
Résolution : (24)+26+(6;10 / 10) + (1d3 : 2) + (1d10 : 7) – (END : 9) + (Jambières en cuir : 4)
= 56 dégâts. Hugleik n’a plus que 19 PV, en un seul coup. Ça valait le coup de lui filer un bouclier !
75/4=18,75 arrondit à 19. Tout rond. Hugleik est stun et incapable d’agir au round suivant.

Nouveau Round :

ATT de Darmalion : 14-2
Jet : 16, échec.

Nouveau round :

ATT de Hugleik : 4, réussite.

Localisation : 3 (Bras gauche)
Résolution : 20 + 16 + (4) – (END et Armure : 17) + (3)
= 20. Il reste 31 PV à Darmalion.

ATT de Darmalion : 13, échec de 1.

Hugleik utilise sa demi-action pour lancer une Bravade.
CHAR Hugleik : 8, malus -4 (Grièvement blessé)
Jet : 3, réussite. Darmalion souffre d’un malus de -1 ATT pendant (1d3 : 2) rounds.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Darmalion] La ferme des animaux

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Hug-Leig avait deux avantages face au minotaure. Le premier des deux était lié à sa souplesse et son agilité ; à la faveur d’un gabarit certes gaillard mais tout de même plus élastique que celui de la Bête, il put prendre l’aberration de vitesse. Darmalion fut le premier à lever son fléau, mais Hug-Leik contre toute attente fut le premier à toucher. La pointe de sa lance perfora son cuir naturel et l’animal put sentir l’acier froid inciser et pénétrer sa chair entre deux côtes ; et le maraudeur, en poussant avec ardeur, parvint à tenir son antagoniste en haleine jusqu’à lui arracher un cri de douleur. Ou du reste, un hurlement de douleur. Mais s’il avait pu songer l’espace d’une seconde pouvoir tenir ce monstre à distance sans y perdre quelques plumes, il se leurrait. Aussi forte était sa prise sur la hampe de sa lance, cela ne suffisait guère. Cette même erreur lui coûta très cher. Hug-Leig avait un deuxième avantage sur le minotaure : la santé. La chose repoussante que lui faisait face sortait à peine d’un affrontement et surtout de quatre ans de captivité ; il s’était flétri et paraissait quelque peu affaibli. Néanmoins, Darmalion avait sillonné les champs de bataille et écrasé plus de misérables sans doute que la plupart de ses spectateurs. La guerre était une sorte de seconde peau pour lui, et il n’avait rien perdu ni de son ardeur, ni de sa force naturelle. Au fur et à mesure qu’il affrontait les audacieux qui se présentaient à lui un par un devant lui, il retrouvait certains réflexes qu’il avait l’impression d’avoir eu dans une vie antérieure, une vie qu’une autre version de lui-même avait vécu, tant il avait pu croupir dans son antre. Heureusement, la mémoire ne lui faisait pas défaut ; surtout, parmi d’autres, sa mémoire somatique, autrement dit les réflexes d’un corps qui s’était barricadé d’automatistes empiriques acquis sur des tonnes de cadavres amoncelés ; ceux qu’il offrait à Khornes. Pour le peu d’intelligence qu’il avait autrefois (et encore maintenant d’ailleurs), il s’était entraîné à répéter des techniques simples, mais efficaces : et c’est au gré de cette expérience qu’il allait révéler au Norse à quel point il avait pu se fourvoyer en espérant pouvoir balader l’équarisseur bestial.

Une feinte de minotaure. C’était là une chose à laquelle le maraudeur, osant l’interdit en envahissant le territoire bien défendu du tueur à cornes, ne s’était sans doute pas attendu. Darmalion fit tournoyer ses boules à pointes tout près du faciès du Norse pour le contraindre à lever sa rondache ; suite à quoi, il continua de faire danser ses boulets et au terme d’un tour complet qui fut plus rapide que ne pouvait le prédire son adversaire, il l’abattit férocement sur sa jambe. Un mouvement d’hélice précédent le véritable fracas. Un bruit mat d’impact direct et puissant certifia qu’il avait touché sa cible. Ses gros nasaux, par ailleurs, purent surtout sentir la peur, derrière toute cette carapace d’audace et de vaillance qui semblait l’avoir poussé à venir déguster la mort dans les bras de Darmalion. Le Norse se mit à blêmir et à puer l’effroi ; rien de tel pour exciter une bête avide de sang. Plus de vacarme. Plus de bruits de bouclier. Rien qu’un silence religieux et sage, devant la tragédie qui s’annonçait : désormais, le Norse était affaibli et la moindre erreur pouvait lui être fatale. Ce dernier, mesurant vraisemblablement ce danger, semblait soudain moins confiant. L’ivresse avait probablement laissé sa place à l’incertitude.

Darmalion, meilleur remède contre la gueule de bois.

Voyant que son adversaire était affaibli et déboussolé, le minotaure fonça pour tenter d’abréger ce combat qui n’était que la preuve supplémentaire qu’aucun de ces misérables n’était digne de le diriger. Celui-là même qui se revendiquait comme un chef et qui avait prétendu être plus fort que le monstre tapi dans l’antre réaliserait son erreur seulement devant Khornes ; lorsque son corps serait pulvérisé, écrabouillé, cassé, brisé, déchiré. Et les autres, en constatant leur faiblesse devant la souveraineté et la puissance de l’Homme-Bête, devraient alors devenir ses sujets. Du moins, c’était la pensée d’une créature tant animale qu’humaine. Malheureusement pour lui, les Norses ne devaient visiblement pas réfléchir comme lui.

Hug-Leig se dégagea de sa frappe et le tint à distance grâce à sa lance. Le maraudeur avait encore de la vie. Le minotaure fut surpris de ce répondant, mais poursuivit malgré tout ses assauts dans une rage bestiale. Il déjoua une seconde fois l’attaque de Darmalion, et en profita même pour lui asséner un nouveau coup de lance qui traversa littéralement tout son bras gauche.

« HHHOOOUUAARGH… HUNG… HUNG… RUUUUAAAAAH !!! »

Les claquements de boucliers recommencèrent. Le maraudeur avait repris de la prestance malgré sa blessure et, pour avoir consécutivement déjoué l’assaut du minotaure à deux reprises, il semblait capable de se montrer plus incisif qu’il ne le laissait prévoir. Plus malin. Beaucoup plus malin que la Bête qui, de son côté, commençait à être également très affaiblie.

« Non… Moi arracher gorge toi. Arracher gorge toi ! Minable minable minable MINABLE !!! »

Fit-il en relançant son fléau, comme pour l’abattre une fois pour toute sur son adversaire.
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Re: [Darmalion] La ferme des animaux

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Le Norse se battait comme un fauve. Il était parfaitement représentatif de la vigueur et de la pugnacité des habitants des contrées stériles de son continent : Sous les encouragements des enfants, des femmes, des guerriers, il représentait leur endurance face aux éléments, et la faune hostile qui pullulait ici. Darmalion n’était sans doute qu’un monstre de plus parmi toutes les bêtes qu’il avait peut-être eut à affronter au cours de son existence – Chiens sauvages, loups des glaces, trolls, manticores, mammouths…

Mais Darmalion n’était pas qu’une montagne de muscle assoiffée de sang. Pas que ça, non. Malgré la violence de l’insulte qui lui faisait perdre ses moyens, le minotaure se mit bien sur ses positions. Hugleik chargea. Malgré sa patte folle, le guerrier parvint à bannir sa terreur, à donner un vif coup de lance, qui parvint à atteindre en une vive estafilade le poitrail de la Bête. Cette fois, Darmalion mitigea la morsure de l’éperon de fer par une riposte de son fléau. Il n’empêche : Il subissait un nouveau coup, un énième assaut, trop au cours de sa journée. Il se vidait sur place. Il avait payé le tribut de Khorne.
Son adversaire également. Il rageait. Hurlait, dans des postillons qui atteignaient le monstre. Homme contre Bête. Darmalion passa outre la douleur, porté uniquement par une rage à présent exercée. Il agita son fléau en l’air. Frappa de toutes ses forces. Hugleik leva sa rondache – sans effet. Le coup fut assez fort pour éclater son bouclier. Pour briser tous les os de sa main. Pour pénétrer la brigandine et éclater un os du thorax qui perfora son cœur. Hugleik cracha net une gerbe de sang, un vomi âcre qui s’était échappé d’un coup. Il s’effondra aussi sec.

Tous les humains étaient à présent parfaitement silencieux. Tous.
Et l’aristocrate restant, il bondit de son siège en granit, les mains sur ses cheveux, en criant quelque chose dans sa langue d’humain. Derrière lui, la Femme aux Cornes d’Or lui posa une main rassurante sur l’épaule, et lui dit quelque chose en messes basses.

Des guerriers Norses approchèrent en courant. Ils levèrent des lances qu’ils posèrent sur des boucliers ronds : Six. Ils forcèrent lentement Darmalion à reculer, en donnant des coups en l’air, dans tous les sens. L’aristocrate leur cria un ordre qui résonna dans la caverne. Deux mains se saisirent des bras désarticulés de Hugleik, et ils traînèrent sa carcasse sans vie hors de l’antre.

Les enfants huèrent. On jetait des cailloux sur Darmalion. Mais lorsque la Femme aux Cornes d’Or leur lança un regard noir, ils furent tous comme saisis de peur, et cessèrent leurs assauts lapidaires. L’aristocrate se leva, foudroyant Darmalion de ses yeux, avant de partir avec sa garde rapprochée.
En quelques minutes, le Minotaure se retrouvait à nouveau tout seul. Avec quatre cadavres tout frais d’esclaves avec lesquels il pouvait se repaître.
Comme vu avec toi en privé, Darmalion tente d’arrêter la violence forcenée.
(INT+END)/2 : 7
Malus : -2 (Bravade de Hugleik)
Jet : 1, réussite critique. Darmalion repasse en combat normal et peut à nouveau parer.

Hugleik a l’initiative et tente à nouveau d’attaquer.

Jet : 8, réussite
Parade de Darmalion : 5, réussite.

Localisation : (14 : tronc)
Résolution : (20)+16+(2) – (17) + (Parade : 6) + (1d3 : 2)
= 13. Il reste à Darmalion 18 PV.

ATT Darmalion : 6, réussite.
Parade de Hugleik : 17
Relance : 3, réussite.

Localisation : (18 : tronc)
Résolution : (24)+26+(9;7 / 9) + (1d3 : 2) – (END : 9) + (Brigandine : 9) + (Rondache : 14)
= 30. Hugleik est tué.

Darmalion pouvait se repaître des restes de sa victoire. Il était tout seul depuis au moins une bonne trentaine de minutes, lorsqu’il vit une ombre se réverbérer avec les rayons du soleil, une silhouette massive qui le recouvrait, avant de petit à petit s’amenuiser et paraître extrêmement chétif face à son cuir dégoulinant d’hémoglobine. La femme aux Cornes d’Or était là. Tout aussi débonnaire et guillerette que la nuit dernière, lorsqu’elle l’avait abandonné, elle approchait en sautillant, avec un sourire satisfait. Lorsqu’elle arriva à son niveau, tout près de sa poigne qui n’aurait pas de mal à la massacrer, elle lui fit une parodie de révérence avant de parler :

« Tu as aimé mon cadeau ? J’espère que tu as aimé mon cadeau – dis-moi que tu as aimé mon cadeau ! Mon cadeau tu l’as aimé ?! »

Elle répétait la même phrase dans un mantra un peu fou furieux, en agitant un peu la tête, quelques tics musculaires sur ses lèvres en même temps qu’elle s’exprimait.

« C’était un beau combat, magnifique combat, glorieux combat ; Un vrai. Oui, un vrai. Baldur est fou furieux, désespéré ! Tu as tué le neveu d’un de ses plus puissants alliés ! Tu ne te rends pas compte, certainement que tu t’en fiches, mais tu viens de changer énormément de choses de ce côté de la Norsca, d’un simple coup brutal de fléau !
Le Molosse est ravi, j’en suis sûre. Il est ravi. Ravi, il est ravi. »


Elle pencha la tête de côté, observant les profondes blessures dont était recouvert Darmalion.

« Tu as payé un grand prix pour honorer le Molosse. Sang. Sang sang, sang partout…
Veux-tu que je te soigne, as-tu besoin d’aide ? »


Elle demandait ça avec un ton plus calme et plus doux, tout en faisant un petit pas vers lui.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Darmalion] La ferme des animaux

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LA FERME DES ANIMAUX



Le fléau s’abattît. Après un échange de salive à distance au gré des hurlements et rugissements partagés par les deux farouches baroudeurs qui dans leur zèle s’enchaînaient dans une valse mortelle dont ne pouvait sortir que celui qui méritait de vivre, le fer de la lance à laquelle se cramponnait Hug-Leig s’enfonça dans le poitrail du minotaure, qui sur l’instant regarda le bâton s’enfoncer langoureusement dans sa chair comme pour aller faire la rencontre de ses organes à travers son cuir épais ; il eut l’impression que sa cage thoracique cédait ; mais la riposte fut d’une extrême violence. Bien qu’il eut le sentiment que son diaphragme avait été fendu par le coup d’un très valeureux adversaire (en tout cas, rien de comparable à ces esclaves), il parvint à soulever une énième fois l’instrument de mort forgé pour servir Khornes.

La douleur lui lançait des ondes électriques dans tout le corps. Il était couvert de sang, harassé, à bout de force. Des spasmes secouaient chacun de ses membres et même ses jambes épaisses et musclées commençaient à trembler ; à sa bave immonde se mélangeant un filet de sang qui coulait entre ses molaires. Combien de fois avait-il été perforé ? Combien de frappes avait-il reçu ? Assez pour mourir, s’il n’était pas Darmalion. Assez pour mourir, s’il n’avait pas écumé les champs de bataille jadis. Ne lui restait plus qu’un fond de vie. Rien qui ne puisse le mener à s’opposer à un nouvel assaillant à priori. Mais dans l’élan du désespoir, il asséna l’ultime frappe d’enclume. Le brave qui lui avait dignement tenu tête observa l’arme fondre sur lui, et tenta de résister avec toute la fougue d’un grand maraudeur.

Tout se rompît. Sa rondache. Sa main. Son bras. Son diaphragme. Le Norse s’effondra avec quelques hoquets remplis de sang, et devint raide et pâle. Le silence. Le deuil.

« Abject. Toi. Moi fort. Toi pas digne vous. Eux pas digne eux. Parce que mourir. Vous pas digne. Toi pas harde. Pas digne être chef de harde. »

En langage bestial, cela ressemblait à des syllabes désarticulées ponctuées de grognement et de bruits de gorges ; mais il n’eut pas le temps de s’exprimer davantage. Malgré toutes ses blessures, déjà son fléau se remettait à voler pour chasser les multiples lances qui l’assiégeaient ; il n’était pas dupe. Il savait que le prochain coup serait potentiellement mortel, même pour une créature aussi coriace. La force qu’il déployait pour envoyer ses boulets était insuffisante, son souffle était lourd, et la combattivité qu’il montrait en reculant était peu digne de lui. Il était acculé. Il ne remarqua pas le jeu de la Dame aux Cornes d’Or, ni la colère de l’oncle d’Hug-Leig qui venait d’assister à une pure exécution qu’on ne pouvait que mettre sur le dos d’une mauvaise prétention.

Le temps passa.

Darmalion n’avait pas tardé à rassembler les quatre charognes qu’il avait lui-même écrasés pour les déguster lentement ; blessé, fatigué, il dut s’asseoir et se calmer afin de calmer les vagues de douleurs qui le fustigeaient de l’intérieur, et qui continuaient de secouer son corps en lui donnant des troubles. La dégustation de ces cadavres norses n’était alors que pur confort ; mais il ne pouvait en apprécier la valeur réel, tourmenté par la douleur. Surtout, il pestait qu’on lui ait dérobé celui qui lui paraissait le plus alléchant. Les guerriers les plus forts étaient souvent plus savoureux, car on peinait à les abattre avant de les dévorer. Il se contenta donc de ce menu fretin, et utilisa les mêmes instruments qu’on avait déployer contre lui pour embrocher les quatre têtes et les suspendre en les enfonçant ça et là dans la neige ; comme s’il tentait de tracer les contours de son antre par une clôture de crânes décapités.

Lorsque la Soigneuse arriva, il était en train de manger tous les rognons des hommes qu’il avait abattu ; les parties génitales étaient absolument succulentes pour une créature qui ne faisait guère dans ce qu’il y a de conventionnel pour les autres espèces. Des larges plaies qui parcouraient son épiderme velu coulait encore beaucoup de sang.

« Content Molosse ravi. Ravirer le Molosse moi j’aimasse bien. Difficile mais moi fort. Haha ! Moi très fort hein ?! Moi très fort, regarde cadavres ! »

Il montra les têtes qu’il avait empalé, fier et arrogant, puis s’emparât d’un intestin qu’il mordit en tirant sa tête en arrière pour le déchirer et le mâcher, comme s’il mâchait un chewing-gum. Il bouffait la gueule ouverte, et l’on pouvait voir dans sa langue remuer la chair et les résidus qu’il mastiquait nonchalamment. Mais surtout, il puait la mort.

« Khornes content être. Etait beau pestacle. Bonne viande pour le Khornes. Muuuaaaaaargh. D’accord soigner moi. Regarder. Toi regarder là ! Là moi un peu mal ! Mais moi fort hein ? »
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Darmalion] La ferme des animaux

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


La femme aux Cornes d’Or offrait à Darmalion un grand sourire à pleines dents, et une lueur de joie dans ses yeux globuleux. Elle agitait la tête en ricanant devant l’enthousiasme du monstre, et répondait tout aussi guillerette :

« Ouiiiiii ! Très fort, très très fort ! Très gros et très fort ! »

Puisque Darmalion acceptait de se faire ausculter, la soigneuse s’approcha sans aucune crainte. Tandis qu’il se contorsionnait pour mieux lui présenter ses immondes lacérations, ses profondes perforations, elle se trouvait nez-à-nez avec lui et touchait du bout des doigts le cuir qui avait été martyrisé.
Elle agita très vite la tête de gauche à droite, en tiquant des lèvres.

« Sale. Profond… Sacrée blessure… Non, non… Mettra du temps à soigner… Tu es fort, fort, mais pas invincible. Pas invincible.
Attend quelques instants. »


Elle ouvrit une sacoche qui se ballottait près de son flanc. Elle en sortit un petit briquet à silex et un nécessaire pour allumer un petit feu. Elle s’y attela dans un coin de l’antre, s’agenouillant au sol, et en même temps qu’elle fabriquait de petites étincelles, elle parlait :

« Hugleik Gnupasson est mort en guerrier. C’est plus que ce qu’il méritait. Il a fait honneur à sa race et à sa tribu, et j’espère qu’il te remercie là où son âme se trouve aujourd’hui.
Ni Baldr, ni la famille de Hugleik ne peuvent m’en vouloir. Il s’est tué tout seul. S’est jeté dans ton antre. C’était efficace. Tu m’as beaucoup aidé. Je t’en remercie. »


Une flamme s’éleva. La soigneuse plaça ses mains dedans pour en vérifier la chaleur. Puis, elle tira une petite épingle qu’elle lia à un fil en le nouant à l’aide de ses dents. Elle commença alors à chauffer la pointe juste devant le foyer.

« L’oncle de Hugleik va vouloir se venger. Il va tout de même t’acheter, pour te massacrer dans son arène. Mais c’est une opportunité. Baldr va être obligé de te retirer de son antre, et t’amener jusqu’au sud, le long de la côte. Avec Hugleik mort, ça va laisser la place à des intrigants. Pousser des jeunes Maraudeurs à se dévoiler… C’est là que tu vas servir. Toi et moi, nous allons nous rendre des services. Tu auras ta liberté, et moi, j’aurai tué les traîtres et les lâches de ces peuples. Ce sera à nouveau l’heure des loups. »

Elle approcha l’aiguille chauffée à blanc de Darmalion. En même temps qu’elle le caressait tendrement de sa main gauche, elle lui enfonça la pointe brûlante dans sa chair de la droite. Elle commença une suture à vif, sans rien pour atténuer la douleur.

« Chuuuuut, ccchhhhhh…
Cela fait mal, mais c’est pour ton bien. Tu mettras du temps à te soigner. Des jours. Des semaines. »


L’œuvre était atroce, et sanglante. Et entre ses soins, elle continuait de lui parler en Langue Noire d’une voix de plus en plus mielleuse.

« Je t’utilise, je te manipule, mais je ne m’en cache pas. Tu me sers, mais c’est un service qui te rendra toujours heureux. Tu souhaites de la viande – tu auras de la viande. Du meurtre ? Quantité de meurtre t’attend.
Je sais que je suis faible. Que je ne suis pas une Bête. Mais ce que tu as eu aujourd’hui, c’est grâce à moi. Est-ce que tu acceptes de m’écouter et de faire ce que je te dis ? Pas comme une cheffe, mais comme quelqu’un qui souhaite t’aider ? »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Darmalion
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Re: [Darmalion] La ferme des animaux

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LA FERME DES ANIMAUX



Ils avaient beau être différents, quelque chose les rassemblait : ils étaient profondément tributaires l’un de l’autre. La soigneuse, en ayant assisté au massacre commis par le monstre bipède aux deux cornes vengeresses, sut bien à quel point cette créature née de la pure sauvagerie pouvait détricoter tout ce qui nuisait à ses ambitions ; un outil capable de désarticuler toute résistance à ses intentions, du moins, sur des duels aussi soigneusement préparés. Quant à l’hideux Darmalion, il n’était pas assez sot pour comprendre que sa liberté n’aurait de concrétisation que sous l’appui de cette sorcière biscornue, et la bestialité qui animait parfois cette femme à la faveur de convulsions prédatrices plutôt inquiétantes parce qu’il n’avait pas de mot pour décrire la logique de ce comportement lui laissait penser que, peut-être, derrière ses traits humains, se cachait en réalité l’une de ses consœurs. Qui sait. Peut-être deviendrait-elle sa femelle un jour ?

Autre chose était à l’ordre du jour cependant. Le minotaure étudia bien chaque geste de l’ensorceleuse qui visiblement avait réussi à jeter la frénésie dans l’esprit d’Hugleig, et pouvait à d’autres égards la jeter sur lui, ce qu’il n’était toutefois pas en mesure de comprendre à présent. Il regarda comme elle brûlait l’aiguille et…

« AAAAAAAAAARGH !!! »

Comme s’il n’avait pas assez hurlé durant l’âpre rixe dont il avait été la coqueluche, il poussa un nouveau cri de rage à cause de la douleur que représentait cette médecine cruelle. Il se laissa faire toutefois, tel un fauve domestiqué, conscient que la moindre réponse barbare de sa part trahirait sa douleur ; ce qu’il ne voulait qu’elle sache. Elle devait continuer de le croire comme un être invincible ; un dieu pour des créatures aussi faibles que celles qu’il avait brisé en ce jour. Il était stupide au point de croire que son cri n’avait pas déjà trahi sa faiblesse, et qu’elle verrait aisément à travers son faciès et ses attitudes des gestes qui exprimaient sa douleur. Darmalion n’était pas invincible, non. Il était surtout très bête. Très fort, mais très bête.

« Moi content faire toi content. Content souvent si toi content de Darmalion. Moi vouloir souvent toi content si toi content comme ça. Hunggff. Moi continuer content toi. Content quand la prochaine fois ? »

Il s’arrêta un instant, et balaya son antre du regard. L’espace d’un instant, il laissa transparaître une vague émotion de souffrance qui n’avait rien de physique. Il avait été enfermé quatre longues années. Il était resté seul longtemps, et restait encore profondément marqué par cette solitude. Il y avait, dans son âme, un fleuve de chagrin intarissable ; cela, il ne s’autorisait pas à le lui révéler toutefois. Il était heureux qu’on s’intéresse un peu plus à lui. Il ne pouvait laisser s’échapper cette chance.

Elle continua de prêcher sa paroisse, et lui l’écouta avec dévotion, alors même que l’aiguille continuer de se promener sous sa peau en lui infligeant de grandes vagues de douleur. L’attention qu’il lui réservât était étrange, comme si, d’une certaine façon, quelque chose s’était passé entre eux. Comme une mère trouvant son fils. Comme s’il venait d’être dompté. Et, comme pour le lui faire comprendre, il décida de réfuter ses propres paroles.

« Toi pas fort muscles. Toi petit, fragile. Mais toi tête. Tête important. Tête important parce que savoir. Moi pas tête. Toi tête. Moi, têtes, que là. Celles que moi accrocher au bout des piques. Mais tête à moi pas bien. Pas savoir. Donc toi tête. Toi comprendre ? Alors si toi vouloir être tête moi, moi être muscles toi. Comme ça, tête forte, corps fort. Par contre… »

Il leva son index avec l’intention d’apporter une précision, se donnant presque un air savant.

« Si moi pas content, moi écrabouiller toi. Toi comprendre ? Toi devoir être bonne tête. Sinon tête plus avoir. »
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Darmalion] La ferme des animaux

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ



Les ordres que donnaient Darmalion étaient loin de l’impressionner ou de faire naître chez elle la moindre appréhension. C’est en fait tout l’effet inverse qui se produisit : Alors que le Minotaure la menaçait de mort, elle eut sur son visage une expression ravie, de la joie pure, et elle sautillait sur ses deux pieds devant le regard sévère du monstre qui aurait pu mettre ses menaces à exécution sans coup férir.

« Ouiiii ! Oui mon beau, mon tout gros, gros trop fort fort fort ! Je vis pour servir. Je vis pour servir les forts. Tu me demandes quelque chose – je te donne ce quelque chose, tout ce que tu veux, tout tout. »

Elle agita la tête comme une folle furieuse, en faisant des bruits au fond de sa gorge. Si elle vivait dans une ville des sudistes, elle aurait inspiré la pitié, et nul doute qu’elle aurait été enfermée dans un monastère pour être soignée. Mais ici, en Norsca, les folles furieuses comme elle inspiraient la crainte, la dévotion et le respect – Assez pour avoir l’oreille de jarls patibulaires, en tout cas.
Elle caressait le Minotaure, tandis qu’elle terminait de lui prodiguer de douloureux soins. Une fois le martyr des sutures cautérisantes achevé, elle sortit de sa besace en peau de loup quelques plantes qu’elle écrabouilla au pilon dans un tout petit mortier. En résulta une sorte de pâte gluante et malodorante, qu’elle appliqua au milieu des lacérations ; À présent, les blessures de Darmalion lui faisaient beaucoup moins mal, mais le démangeaient terriblement.

« Ne te gratte pas, gratte pas pas… Non non. Les plaies doivent cicatriser. Le Molosse aime le sang, il aime ton sang, mais il doit rester en toi pour l’instant. »

Elle se permettait beaucoup, beaucoup plus qu’un humain sain d’esprit ferait face à un monstre né pour écraser des crânes et des corps. Elle allait jusqu’à lui grattouiller le menton, comme elle aurait fait à un chat inoffensif. C’était pourtant la vue des têtes tranchées, des rognons d’hommes bouffés et du fléau rutilant et dégoulinant de tripes qui la faisait se lécher les babines.

« Je vais te raconter l’histoire de ce coin-là, pour que tu comprennes un peu mieux quelle est ma mission ici. D’où je viens, et qui je suis. Est-ce que tu as envie que je t’en parle ? Ça me ferait très plaisir ! »

Elle s’assit en tailleur au coin du feu, pour réchauffer ses mains. Elle avait des pognes atroces, dégoulinantes de sang et de son espèce de pâte dont elle avait badigeonné la Bête. Des mains anormalement pâles, osseuses, aux ongles fêlés.
Elle prenait une posture plus calme. Elle cessait de s’agiter dans tous les sens, et répéter les mots comme une folle furieuse. Au contraire ; Elle reprenait sa voix calme, sa voix suave et claire, comme pour raconter un conte à un petit enfant.

« Les tribus qui vivent ici s’appellent les Sarls. Bons marins, les Sarls, grands marins. Depuis des centaines de saisons, ils coupent le bois millénaire des forêts pour dresser de magnifiques bateaux, les plus beaux bateaux de toute la Norsca. Dessus, ils terrifient le monde. Parfois, ils vont chez les Sudistes, tuent leurs guerriers, rasent leurs villes, pillent leurs richesses qu’ils ramènent ici, avec nombre de sacrifices. D’autres fois, ils traquent les baleines, pourchassent des monstres terrifiants, des proies aquatiques qui sont dignes d’être chassées par les fiers matelots qu’ils sont. Mais pas que ça, malheureusement.
Les Sarls aiment la mer. Et ils vivent tout près d’un pays de Sudistes qu’on nomme le Kislev. À cause de ça, les Sarls ont pu souvent défier les Dieux. Trahir leur nature. Ils ont pu se vendre, servir de combattants pour de médiocres rois du Sud en échange d’or et d’argent. D’autres fois, ils ont choisi de commercer et d’échanger équitablement au lieu de se saisir des richesses par la force ; Ils vont dans des grands ports, et donnent des défenses d’orques ou de mammouth, du gras de baleine et des peaux de bêtes en échange d’encens, de parfums, de savons et d’armes magnifiques.
Les petits frères du Molosse apprécient. Le Corbeau aime parler toutes les langues du monde, et faire des petits jeux d’intrigues. Le Serpent, il adore le luxe, il aime se vautrer dans des draps de velours et boire des liqueurs de pays chauds.
Mais le Molosse répugne ça. Les Sarls ont pu se révéler être d’admirables guerriers sur la mer. Mais ils ont aussi su attirer sa haine et sa colère quand ils devenaient trop gras et trop douillets. Chaque fois, il a su les faire payer et les ramener auprès de lui, les arrachant aux pattes grossières de ses benêts faiblards qui lui servent de frangin. »


Tzeentch et Slaanesh ; Les Dieux du Chaos se haïssent. Si parfois il leur arrive, dans leurs jeux incompréhensibles, de pactiser, de signer des trêves et des accords secrets, ils ne durent jamais très longtemps. Seule la haine peut subsister entre les Quatre.

« Je ne suis pas née Sarl. Je suis née dans une petite tribu pas très éloignée de là où les chefferies Sarls se sont installées au cours des siècles, mais ni nos langues, ni nos manières de vivre n’ont commune mesure avec les autres Norses.
Nous nous appelons entre nous les Knoglemølle. Mais les Sarls ont un surnom pour parler de nous : Gu’nagh’phaos. »


Elle avait prononcé un mot qui sonnait parfaitement en Langue Noire, mais que Darmalion ne comprit absolument pas. « Gu’nagh » voulait bien dire « Bête », mais avec l’addition de « phaos », le mot devenait étrange.
Le surnom qu’on avait trouvé pour sa tribu devait vouloir dire quelque chose comme : « quasiment des bêtes », ou bien « des bêtes dans leurs esprits ». En tout cas, la Soigneuse afficha un magnifique sourire, espérant peut-être que Darmalion serait heureux d’apprendre avec quoi on la comparait.

« Nous vivons sur des terres montagnardes. Au milieu de cailloux et de vallées accidentées. Et nous avons dédié chaque instant de notre existence au Molosse, et à lui seul.
Personne n’a le droit de vivre dans le territoire que nous avons marqué. Les Maraudeurs Norses qui font l’erreur de venir chasser chez nous l’apprennent à leurs dépens ; Nous tombons sur eux. Nous les attachons, et arrachons leurs cœurs encore vivants, que nous offrons en sacrifice à Khorne. Le reste de son cadavre est mangé. Nous mangeons les autres hommes, et lorsque l’un de nous meurt, nous le dévorons également. C’est ainsi que nous gardons notre force et que nous honorons notre Dieu.
Les Sarls sont hostiles envers nous. Ils nous ignorent, la plupart du temps. Mais il a pu arriver qu’ils viennent jusqu’à nous pour obtenir notre aide. Car puisque nous vivons toujours en parfaite communion avec Khorne, et que nous pouvons obtenir ses faveurs, ils ont parfois besoin de nos conseils et de nos supplications pour qu’ils se fassent pardonner de leurs fautes. Sans nous, Khorne aurait depuis longtemps balayé leurs chefferies avec ses loups et ses bêtes sauvages. C’est ça que nous offrons, rarement, aux Jarls et aux guerriers d’ici. »


Elle retira ses mains du feu, et se détendit légèrement. Elle était comme devenue une toute autre personne, avec l’aisance avec laquelle elle parlait, et se tenait. Plus aucun tic sur son visage. Plus aucun spasme incontrôlé.

« Je suis née avec le Sixième Sens. Celui que tu as dû reconnaître dans ta Harde, chez les Shamanes.
En tant que serviteurs de Khorne, recevoir le Sixième Sens est tout sauf une bénédiction. Khorne déteste la magie. La magie est l’arme des lâches, elle est l’arme des faibles. C’est un mal nécessaire pour communiquer avec les hommes, mais elle est réservée aux sous-êtres, aux choses atroces bonnes à écraser. Un mage n’est utile que s’il est enchaîné en tant qu’esclave, torturé pour faire venir ses démons et bénir de runes maudites les armes qu’il offre aux méritants.
En apprenant la manière dont les Vents se révélaient à moi, ma famille a senti l’opprobre se jeter sur elle. Mon père a éclaté le crâne de ma mère avec une pierre, et a brûlé son cadavre en cendres, sans qu’il ne soit mangé. Ensuite, il a demandé à ce qu’on l’écorche vivant, afin que toutes les gouttes de son sang soient offertes en dédommagement à son Dieu. »


N’importe quelle personne saine d’esprit aurait pris un ton de colère, ou de tristesse, à ainsi raconter la mort de ses parents. Pas elle. Elle avait dit ça avec un ton hautain, et arrogant, en levant bien le menton.
Elle était fière que ses parents aient ainsi décidé de mourir. Et heureuse que Khorne ne la considérait que comme un bien corvéable.

« On ne m’a pas donné de nom. On m’a toujours appelée « Ohrein », ce qui, dans le dialecte que nous utilisons, pas si éloigné de celui des Vargs du Nord d’ailleurs, veut dire « Impure ». Et on m’a appris quel était mon devoir ici, dans le Matériel ; Guider ceux qui peuvent réellement servir le Sire Sanglant.
Tout a changé il y a quatre ans. Avec la Tempête. Un grand guerrier s’est élevé, et a reçu les bénédictions des Quatre. Tu le connais bien.
Un des lieutenants d’Archaon a bravé l’interdit qui foulait notre territoire. Il est venu nous voir, et a exigé que nous servions. Moi et les autres « Ohrein » avons confirmé cela : Khorne souhaitait que nous marchions avec lui. Tous les hommes sont partis. Seules les femmes, les enfants et les vieillards sont restés.
Ils étaient quarante-huit à partir. Un seul est revenu de la guerre. Les Knoglemølle sont au bord de l’extinction. Il est possible que nous ne survivions pas aux saisons qui arriveront.
En attendant, j’ai un devoir. Je te l’ai dit. Des Sarls sont morts en héros chez les Sudistes, mais les lâches et les opportunistes règnent aujourd’hui en maître. En tant que derniers prêtres et haruspices du Sanglant, il revient à nous de faire régner les intérêts de Khorne dans ce morceau de la Norsca. »


Elle tapa dans ses mains, et recommença à s’agiter dans tous les sens en rigolant.

« Mais parle-moi de toi maintenant ! De toi de toi ! Oui ! Je veux tout savoir ! Qu’est-ce que je dois savoir sur Darmalion ? Qu’est-ce que veux Darmalion ? Darmalion il aime détruire – Mais est-ce tout ? De quoi a-t-il besoin ? Comment le Molosse lui parle ? »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Darmalion] La ferme des animaux

Message par Darmalion »

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LA FERME DES ANIMAUX



Le minotaure prit son temps pour observer son antre autour de lui, alors que la Soigneuse, Ohrein, continuait d’enfoncer dans ses plaies son mélange médicinal. C’était peut-être l’une des dernières fois qu’il respirait l’air ici. Que resterait-il des vestiges de ses massacres ? Peut-être le lieu, ayant baigné dans tant de violence, deviendrait un lieu choisi par Khornes. Mais ce n’était qu’une hypothèse d’un destin auquel il ne participait pas encore ; et ne participerait peut-être jamais. Il se reconcentra sur le présent. La pâte nauséabonde avait un quelque chose d’onctueux dans ses entailles et de fait les douleurs liées à ces dernières semblaient s’adoucir plus rapidement qu’il n’aurait pu l’espérer. En découvrant ces sensations de légèreté, il eut comme une sensation de gêne. Ce n’était pas véritablement de la magie, mais le fait que ce soit réalisé par quelqu’un qui baignait dans cet univers n’était pas confortable pour quelqu’un qui, en prêtant allégeance au Molosse, avait dédié sa vie à éradiquer cette magie qui en l’occurrence était plus ou moins employée pour le guérir. Etait-ce profane ? Pas vraiment. Ohrein lui confirma par la suite qu’elle avait plus ou moins les faveurs du Molosse.

Il écouta ses paroles avec un calme et une attention inhabituels. Il but ses paroles comme s’il engloutissait le monde. Toute la durée qu’il avait passé ici n’avait fait que plonger sa mémoire dans abysses d’amnésie ; la raison même de sa présence lui semblait encore brumeuse par ailleurs. Sa propre histoire était une notion floue. Darmalion le monstre. Darmalion le pas gentil. Darmalion le bouffeur moche et bruyant. Il se définissait lui-même comme l’aurait fait un petit d’homme ; mais la différence qu’il avait avec ce dernier était son amour pour ce qu’il représentait. Chaque moment de haine, de violence, d’écrasement était une ode à la gloire de son Dieu.

« Attends. Toi répéter après les frangins. »


Sans doute qu’elle dut s’y prendre à plusieurs fois pour lui faire avaler toutes ces informations. Mais ce n’était pas une tare. La Soigneuse, entre deux sursauts musculo-tendineux, au milieu de ses convulsions anarchiques, savait bien qu’elle s’adressait à quelqu’un dont l’esprit était limité. Il fallait tout lui expliquer comme on l’aurait avec un avorton.

« Répète après ton père éclater mère toi. C’est quoi être l’opprobre ? »

Et la conversation se poursuivit, ainsi, Darmalion posant les questions au rythme où elles arrivaient dans sa tête, et faisant peu de cas de figure des manières avec lesquelles il s’adressait à Ohrein.

« Attendre. Moi vouloir pisser. »

Fut sa réponse à ses questions, dans un premier temps. Le minotaure, décemment, se retourna tout de même, et fit sa besogne juste à côté d’elle. Au demeurant, il gratta ses plaies qui le démangeaient : sombre imbécile qu’il était, il n’écoutait guère les conseils préconisés par sa Soigneuse. Une fois qu’il eut fini de se soulager, il revint à sa visiteuse. Il regarde quelques secondes, sans rien dire, comme s’il tentait de lire son âme à travers son regard. Puis il éternua ; de gros crachats de morve furent expulsés de ses narines, et la Soigneuse put recevoir quelques postillons. Il renifla et avala la morve qui restait encore dans ses nasaux. En s’asseyant, son corps se contracta et ses muscles semblèrent gonfler d’un coup, dévoilant une puissance brute ; une force naturelle. Il la scruta.

« D’accord. Moi raconter histoire Darmalion. Mais avant toi redire tout. Moi vouloir retenir. »

Le fait de devoir enregistrer n’était qu’une excuse. Si elle répétait effectivement tout ce qu’elle avait dit, elle lui tiendrait compagnie plus longtemps ; et cela, Darmalion en avait besoin. Après ses années de solitude, il avait l’intime désir de passer du temps avec quelqu’un. Magicienne ou pas. Faible ou pas. Au moins, pour une fois, il n’était pas seul.

« Bon, moi raconter histoire. Histoire Darmalion longue. Naître dans caverne. Pas parents pour Darmalion. Molosse a voulu moi mais parents pas avoir. Alors, moi apprendre seul. Moi fort, tu as vu. Tu as vu, hein ? Moi très fort, hein ? Gros et fort comme tu dis. Alors tuer tout ce qui est venu grotte. Nous étaient plusieurs avant dans grotte. Moi très jeune avoir entendu Brame. Aussi les autres. Mais tout le monde parti, tout le monde, plus personne. Moi pas avoir trouvé Brame. Revenir grotte. Revenir près stèle où moi naître. Que deux. Un autre, et moi, à revenir stèle. L’autre vouloir tuer moi. Alors moi tuer lui et boire dans cervelle lui, puis offrir Molosse. Moi protéger Estelle (« stèle ») tout le temps après, et tuer plein chasseurs forts. Moi aimer tuer les forts. Mais après, Brame appeler moi encore. Cette fois, moi rejoindre Harde. Moi trouver chef comme moi, plus fort, et lutter avec. Chef s'appeler Bravoure. Les autres disait moi lutter avec "bravoure", alors comme ça moi avoir compris nom du chef. Lui même pas savoir que moi connaître son nom. Moi malin hein ? Moi tuer d’autres Bêtes comme moi et manger pour avoir force eux. Et tuer beaucoup autres créatures aussi. Et manger elles. Et puis tout casser, frapper, trancher, écrabouiller, pendant longtemps, très longtemps. Moi faire que ça. Tuer et manger, et dormir. Toujours. Et puis, moi avoir dormi dans bataille. Ceux que moi vouloir manger étaient trop forts et trop nombreux. Nous avoir perdu. Et moi être réveillé ici. »

Il ne semblait pas exprimer de la peine. Plutôt de l’incompréhension.

« Mais aujourd’hui, moi libre grâce à toi. Quand partir ? Moi vouloir tuer tous ceux que Molosse pas vouloir. Eux comprendre Molosse plus fort. Moi d’accord toi. Créatures faibles. Toi regarder ceux ici. Même les chefs tomber comme mouches. Alors moi tous les détruire comme eux. Quand partir ? »
Darmalion, Voie du champion minotaure
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Compétences
  • Bagarre (B)
  • Coriace (B)
  • Coups puissants (B)
  • Coups précis (1) (B)
  • Désarmement (B)
  • Force accrue (B)
  • Survie en milieu hostile (B)
  • Violence forcenée (B)
  • Volonté de fer (B)

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