[Darmalion] La ferme des animaux

Norsca est un royaume inhospitalier composé de collines rocailleuses et de sombres forêts, hantées par les hivers interminables qui recouvrent le territoire de glace. Les dangers pour lesquels ce territoire est connu sont malheureusement bien réels. Les tribus de barbares et les adeptes du Chaos sont en effet nombreux au nord de la région, et attaquent fréquemment les régions sud de Norsca. Le plus grand des dangers reste malgré tout la présence des forces du Chaos en ces terres. Au nord, les serviteurs des pouvoirs dévastateurs ont rassemblé leurs hordes, composées de bêtes, de démons et d'Hommes du Nord. Ces ignobles armées se sont ensuite mises en route vers le sud, anéantissant au passage toutes les civilisations rencontrées sur leur chemin.

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[MJ] Le Grand Duc
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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Le combat continua donc de plus belle. Mais Darmalion avait tort de croire qu’il avait le luxe de décider quand il fallait charger ; Le Loup-Homme qu’il affrontait était bien plus vif et bien plus rapide que lui. Avec une vitesse terrifiante, il bondit sur le côté, se lança sur ses deux pattes, et avec un rugissement mi-canidé, mi-humain, il leva l’une de ses pattes pour lacérer avec des griffes bien aiguisées le poitrail de Darmalion. Avant même que le minotaure ne puisse réagir, une autre griffure vint marquer son bras droit. Il coulait à présent tellement de sang sur le sol, que même un minotaure sans peur pouvait se sentir à deux doigts de défaillir. Il donnait ses toutes dernières forces dans le combat.
Peut-être est-ce que la peur instinctive de mourir, ou la haine d’affronter un adversaire aussi fort, mais à présent que le Loup-Homme était juste au contact, il put enfin soulever son fléau et frapper dans les pattes de son ennemi. Cette fois-ci, s’étant trop approché, l’adversaire ne put pas bondir élégamment en arrière pour éviter le coup. Il avait encaissé la tête du fléau de plein fouet.

Il ne fallait à présent plus être touché une seule fois par l’adversaire. Darmalion ragea, frappa, mais l’ennemi en face de lui n’arrêtait pas de sautiller et de se courber pour que l’arme se contente de fendre l’air. Au moins, il le distançait, le tenait à l’écart. Il l’empêchait d’approcher de lui. Les deux bestiaux, se faisaient face, et peut-être que le Loup qui n’avait eu que l’ascendant durant tout le combat espérait attendre que le minotaure tombe de lui-même, vidé de son sang. Il se contentait de roder autour en souriant.

Son excès de confiance lui coûta cher. Darmalion ragea en grattant ses sabots sur le sol, leva le fléau en l’air, et l’abattit de toutes ses forces sur le museau du Loup. Du sang, des os et de la fourrure volèrent en éclat. Le loup fut foudroyé, pigna et hurla dans un aboiement sanguinolent. La peur s’empara de lui. Il se retourna, et, en un bond, s’échappa de la clairière. Vif, rapide, beaucoup trop rapide, il courut à toutes jambes le plus loin possible, si vite que Darmalion ne put même pas voir dans quelques directions.

Le minotaure ne put que s’effondrer à terre. Alors que l’adrénaline du combat le quittait, il pouvait se sentir recouvert de son propre sang, des blessures ouvertes un peu partout.

Autour de lui, plus aucune chèvre, plus aucun cri d’oisillon. Plus rien que le silence. L’atmosphère était si muette qu’il pouvait entendre jusqu’au vent souffler.


Le Loup-Écorcheur a un profil modifié par rapport au chien-loup.

Il attaque avec les griffes de sa patte droite

Jet : 2, réussite.
Le loup-écorcheur sacrifie sa demi-action pour attaquer avec les griffes de sa patte gauche.
Jet : 14, réussite.

Résolution :
Localisations successives : 5 et 13 (Torse + Bras gauche)
[(FOR Loup Écorcheur : 11x2 : 22) + (Griffes : 12) + (1d6 : 4)] – [(END : 11) + (Armure : 7) + (Coriace : 1)]
= 19, il reste 15 PV à Darmalion.
[(34+1)]-(11+7+3)] = 14. Il reste 1 PV à Darmalion.

Il est maintenant au tour de Darmalion d’attaquer.

Jet : 13, réussite.
Le loup-écorcheur ne peut pas esquiver.

Résolution : 11 (Jambe droite)
= [(12x2= 24) + (26) + (1d10 : 5) + (Violence forcenée : 4) + (Coups puissants : 1) – [(END : 14) + (Armure naturelle : 4)]
Le loup écorcheur perd 42 PV. Il lui reste 53 PV.

Nouveau round.

Attaque du Loup : 17, échec.

Attaque de Darmalion : 15, réussite de justesse.
Esquive du Loup : 10, réussite plus élevée ; Aucun dégât.

Nouveau round.

Attaque du Loup : 18, échec.

Attaque de Darmalion : 8.
Esquive du Loup : 16, échec.

Résolution : 2 (Tête)
= [(24+26)+(7)+(3)+(3)]-[(14) / Pas d’armure sur le museau]
= 49 PV. Il ne reste au Loup-écorcheur que 4 PV.

Le Loup Écorcheur décide de fuir le combat. Il tente un jet d’INI opposé à celle de Darmalion.

Jet du Loup : 1, réussite critique.
Jet de Darmalion : 20, échec critique.

Facile à décider dans ce cas là : Le Loup écorcheur détale sans demander son reste et se volatilise dans le sous-bois ; Impossible pour Darmalion de le rattraper en le pourchassant.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Darmalion
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LA FERME DES ANIMAUX



Au carrefour de sa destinée, Darmalion avait véritablement choisi la route la plus périlleuse. Toute sa vie se résumait à une guerre sans merci qu’il menait par obligeance à l’adoration qu’il portait à Khornes, seigneur de sang, roi des rixes. Tout ce qu’il avait fait convergeait plus ou moins pour lui plaire vers une philosophie destructrice, anarchie des pulsions, règne sauvage, et à la faveur d’une énième bataille sanguinolente il ne faisait que prouver, échappant aux doigts glacés de la mort qui l’attendit au millimètre près, qu’il n’existait que peu de créatures capables de l’égaler dans sa dévotion. Son égérie monstrueuse à une violence sans borne était la preuve la plus évidente et indiscutable qu’il était fondamentalement loyal envers son maître-à-penser : mais ce maître était-il seulement capable de le comprendre ? Pourquoi Darmalion n’avait pas eu la force de tuer ce Loup-Ecorcheur ?

Chancelant, presque abattu, il avait puisé dans ses dernières forces pour poursuivre un combat qui semblait voué à le voir s’effondrer. L’affrontement entre les deux Bêtes s’était transformé en déluge de sang, l’un et l’autre refusant de céder du terrain au camp adverse. Les boules à pointes avaient volé avec une puissance herculéenne, faisant ronfler l’air autour du canidé ; et les griffes de ce dernier avaient taillé la chair à vif, passant à travers cette peau qui semblait écorce, mais qui était bien remplie de sève du reste.

Ce fut au sommet du désespoir que Darmalion sembla rejaillir.

Le Loup-Ecorcheur n’eut pas de difficulté à percevoir qu’il suffisait d’un rien pour que le minotaure ne cède. Après ses dernières taillades, le monstre semblait proche d’abdiquer, tel un arbre fendu et secoué par les vents. Un souffle aurait suffi à le renverser, pour signer définitivement la fin de cette créature et de tout son zèle guerrier. D’entre toutes les engeances diaboliques, le Loup-Ecorcheur ne semblait pas en reste, et avait prouvé au cours du baroud sauvage qu’il n’avait rien à envier aux gibiers cornus. Tout son poil se hérissait alors que ses griffes, parfaitement aiguisées, n’avaient plus qu’à finir le travail. Darmalion, à cet instant, semblait déjà mort debout : tout son corps n’était plus qu’un tableau de sang, et son fléau pendait dans sa main droite, les trois grosses boules à pointe échouées à terre. Figé sur ses deux jambes, il avait semblé à ce point au bord de la mort qu’il avait paru inerte, comme si son âme avait quitté son corps tandis qu’il contemplait sa propre fin.

Mais un éclat de vie était revenu. Alors, le bovidé avait agité son fléau dans les airs ; mais son prédateur, rusé, s’était contenté de rester hors de sa portée, rôdant autour de lui comme s’il ne s’agissait déjà que d’une charogne. Mais enfin, Darmalion parvint à trouver une faille ; un moment de distraction pour son adversaire, un éclair de lucidité pour lui.

Les coups avaient coûté cher au Loup-Ecorcheur, qui de dominant avait spontanément chuté au statut d’égal avec le minotaure. Le fracas du fléau contre son crâne faillit le briser et le laisser pour mort ; mais il put compter sur une robustesse extraordinaire pour survivre, et décampa aussitôt que l’occasion de présenta pour lui afin de mettre une distance entre eux deux. Aurait-il tenté une attaque supplémentaire, il serait parvenu peut-être à tuer le minotaure ; mais si cette dernière avait échoué, la mort aurait été la conclusion de cette escarmouche. Une mort qu’il sembla répudier toutefois, puisqu’il prit la poudre d’escampette en jappant.

Darmalion, lui, s’effondra, à bout de force. Sur plusieurs mètres, il rampa, sa vie ne tenant plus qu’à un fil…
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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Le minotaure était au bout de son existence. La mort le guettait ; Son souffle se refroidissait à mesure que la hargne du combat se dissipait pour ne laisser sa place qu’à la douleur de ses blessures passées et actuelles. Pas encore remis de sa lutte face à Hugleik il y a plusieurs lunes, il se retrouvait à présent avec du sang chaud, dégoulinant de son cuir perforé. Alors qu’il se relevait en soufflant, il laissait derrière lui de longues traces rouges qui marquaient très clairement sa position. Il semait sa route derrière lui.

Il titubait. La douleur était trop forte. Sa vision se brouillait, ses oreilles retentissaient. Un instant, il s’effondra même sur ses sabots, et dû reprendre son souffle et rassembler tout ce qu’il avait encore de forces pour continuer sa marche. Une fuite lente, et hasardeuse, au milieu d’un environnement qu’il ne reconnaissait pas plus qu’il ne comprenait.
Et là, la pire chose qui pouvait avoir lieu finit par arriver :

Il entendit des hommes crier derrière lui.

Alors qu’il quittait le sous-bois et qu’il retrouvait un chemin de pierre – mais pas celui d’où il venait – il entendait des cris en langue norse.
On le suivait à la trace. L’ordre aboyé d’un de ses poursuivants fut répondu par une autre voix. Ils s’organisaient. Du renfort approchait. Et il n’était pas compliqué pour eux de remonter la piste d’hémoglobine pour suivre Darmalion.

Le minotaure regarda derrière lui : Ils étaient déjà là. À travers les arbres, il voyait un, deux, trois, quatre maraudeurs armés de lances. Ils s’étaient arrêtés sur place en découvrant le monstre, et se postaient lentement en position de combat, tandis qu’ils s’espaçaient légèrement entre eux. Peut-être se préparaient-ils à charger.
Jet de tentative d’échappatoire (INI+END)/2 : 20, échec critique.

Jet de poursuite des maraudeurs : 7, réussite.

Un nombre indéterminé de maraudeurs est proche de Darmalion. Le minotaure n’a qu’un instant pour décider quoi faire.
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Tout n’était qu’une longue fuite en avant. Après avoir survécu aux griffes du Loup Ecorcheur le minotaure s’attendait à ce qu’enfin son martyr cesse, mais peut-être avait-il été trop optimiste.

Force était d’admettre que désormais il ne lui restait plus qu’une chose à faire, sinon quoi il pouvait bien finir non tué par une créature du chaos mais par la fillette qu’il avait convoité ou même la chèvre qu’il avait voulu goulument dévorer. Il s’agissait pour lui de trouver un refuge et d’y profiter d’une trêve passagère susceptible de lui permettre de récupérer des forces avant de pouvoir poursuivre la route vers un carnage sans fin. Alors il avait rampé. Puis il s’était relevé douloureusement, ses bras en charpie, son torse déchiré, sa vie ne tenant plus qu’à un fil. Dans sa tête un long sifflement lui disait qu’il n’avait presque plus de conscience et qu’il suffisait d’un rien pour qu’il ne cède, et pourtant il poursuivait cette route pénible vers de plus calmes antres dans lesquelles il ne serait pas lié.

Mais le destin d’un minotaure était d’être l’ennemi de tous et de se battre, constamment, sans arrêt, jusqu’à ce que la mort le prenne. Le calvaire de Darmalion avait quelque chose de l’ordre du désespoir. Il semblait être ce prédateur insatiable mais seul, toujours seul. Rien ne semblait pouvoir le protéger, tout était contre lui. Il marcha. Il tituba. Chancelant, il s’effondre. Commença à ramper. Puis se redressa encore, las, harassé.

Sanglant.

Et puis les cris vinrent. Derrière lui, les Norses étaient de retour, le pourchassant comme s’il n’était que gibier. Jamais il ne pouvait avoir de paix. Mais il avait bien conscience que pour une fois c’était trop pour lui. Trop pour un Homme Bête qui ne pouvait compter que sur lui-même. Aussi grand et puissant était-il, il ne pouvait être Khornes en personne et balayer ces hominidés d’un revers de manche. Sa fin approchait. Blessé, pourchassé, harcelé, fustigé.

Désespéré.

C’était la fin de la course. La fin du chemin qui le menait vers son idole. La fin d’une ère peut-être. Darmalion était-il cette créature destinée à mourir.

Le craindre. Ils devaient apprendre à le craindre. Il se retourna vers eux. Fuir n’était plus possible. Il décida de rugir. De semer la panique. Peut-être…

« HHHHHOOOOOOOOOUUUUUUAAAAAAAAAAAAAARRRR !!! »

Peut-être était-ce là la seule et unique solution.
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Re: [Darmalion] La ferme des animaux

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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À défaut d’avoir encore la force d’être une créature terrifiante, Darmalion en avait l’aspect : Couvert de sang, montagne de muscle et de chair au cuir épais, il pouvait très bien tenter de terrifier ces Norses qu’Ohrein jugeait douillets et lâches. Une voie de sortie lui était offerte juste derrière lui. Il n’avait qu’à s’assurer que ces Maraudeurs tiennent trop à leurs misérables petites vies pour oser s’en prendre à lui.
Son rugissement eut l’effet de les faire reculer. Ils levaient leurs armes, tout en reculant. Peut-être s’étaient-ils préparés, une fraction de secondes, à une charge du monstre qu’ils devraient tuer le plus vite possible. Ils étaient là, à trembler de trouilles. Tout droits.

Mais ils ne fuyaient pas. Ils continuaient d’observer leur adversaire. Et alors, à nouveau, ils se mirent à parler entre eux, dans leur langue incompréhensible, à toute vitesse, l’un après l’autre.
Ils se déplacèrent. Ils coururent sur les côtés. Deux d’entre eux dégainaient alors un étrange objet : Une sorte de cordelette autour de laquelle de grosses boules en fer étaient reliées. Ils les jetaient adroitement vers les sabots du Minotaure. Darmalion put essayer de charger : Les boules frappèrent le sol, soulevèrent des graviers, et, soudain, il s’écrasa au sol, son museau en premier.
Les maraudeurs hurlèrent et chargèrent. Ils déroulaient des cordes et des lassos en hululant des cris de guerre. Sans doute qu’ils étaient exercés à chasser des proies pour se nourrir. Darmalion tenta de se soulever. Il tenta de se bagarrer. Mais rendu lent et faible par les blessures et sa perte de sang, il sentait que les humains, à défaut d’égaler sa masse, avaient le surnombre. Deux d’entre eux forcèrent son bras à aller dans le dos. Un autre se jeta sur ses jambes pour bloquer ses sabots. Et bientôt, six hommes se jetaient partout sur ses membres et sur son dos, plaquant son crâne au sol, tout en criant, criant et chantant.
On le bastonnait à terre, lâchement, sans lui laisser la moindre chance d’avoir un combat honorable.
Étranglé, affaibli, il se sentait perdre le contrôle de soi-même. Les cordages se serraient. Et lui rappelaient, terriblement, les fers qui l’avaient retenus quatre ans durant. À nouveau, il redevenait prisonnier, comme la toute première fois.

Tout cela pour rien.
Jet d’intimidation de Darmalion : 15, échec.

Les maraudeurs comprennent que Darmalion est blessé. Ils vont tenter non pas de le tuer, mais de le saisir vivant.
Les deux premiers Maraudeurs vont tenter de jeter Darmalion à terre :

Jet de Bolas du Maraudeur 1 (8-2 à cause de malus) : 4, réussite.
Jet de Bolas du Maraudeur 2 : 3, réussite.

Darmalion tente de résister à sa chute au sol : Il roule un jet d’HAB+END/2 (8) avec un malus de -1 à cause de deux bolas qui l’ont atteint.
Jet : 18, échec. Il reste au sol.
Les autre Maraudeurs vont aller tout près du Minotaure et tenter de le ligoter.

Jet de filet du Maraudeur 3 (8 sans malus) : 2, réussite.
Jet de filet du Maraudeur 4 : 3, réussite.
Jet de filet du Maraudeur 5 : 15, échec.
Jet de filet du Maraudeur 6 : 8, réussite.

Darmalion tente un jet pour se dégager : 19, échec.
Darmalion tente un ultime jet pour se bagarrer alors que les Norses lui tombent dessus : 12, échec.

C’est peine perdue : Le minotaure est complètement saucissonné.



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Il se réveillait à l’envers. Tête en bas, les pieds pendus en l’air, reliés à une corde qui le soutenait au-dessus du sol. Ses bras étaient liés à son torse par des chaînes en fer forgé, rouillées par l’écume et le sel marin, mais encore bien solides. Il n’était plus dans son antre : Dorénavant, il était dans un trou.
Son premier réflexe aurait peut-être été de basculer de droite à gauche pour tenter de faire faiblir la corde qui le retenait ainsi, de telle manière que le sang coulait vers sa cervelle ; Mais il fut vite empêché par la vue de deux sentinelles dans le trou avec lui. Des Maraudeurs, mais bizarrement bien mieux équipés que tous les guerriers Norses qu’il avait jusqu’ici rencontrés : Ceux-là portaient, au-dessus de leurs peaux de bête, de gros chemisiers en maille, comme ceux des humains qu’il avait affronté en marchant avec le Grand Brame vers le Sud : Peut-être étaient-ce des pièces d’armures lâches qu’ils avaient subtilisé aux sudistes. En tout cas, ces deux énormes bonhommes portaient de très longues lances avec lesquelles ils menaçaient Darmalion, lui criant dessus dans leur langue incompréhensible.

Il attendait ainsi, dans cette position. Longtemps. Très longtemps. Puis, il entendit des coulissements de cordage. Une sorte de plate-forme descendit. Et dessus, bien debout, un homme au visage étrangement familier.
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C’était un petit homme grassouillet. Plus petit que les gros guerriers bardés de fer qui le tenait en respect. Il tenait dans sa main un bol rempli d’une soupe débordante de viande, dont l’odeur ne put s’empêcher de l’allécher. Elle était toute chaude. L’homme vint devant lui, et la dévorait avec une cuillère, la sauce coulant sur ses lèvres gercées.
Et alors, la bouche pleine, il s’adressa à lui en Langue Noire – Une Langue Noire qu’il maîtrisait parfaitement, encore mieux qu’Ohrein.

« Salut à toi.
Tu ne me connais peut-être pas. Pourtant moi je te connais bien. Je suis ton propriétaire. Je suis le Jarl Baldr Svensson. »


Il avala sa grosse bouchée de viande chaude en souriant.

« Quand on accroche un homme à l’envers, comme ça, faut pas le faire plus d’une heure. Parce que y a tout le sang qui coule le long de ses organes, il s’étouffe avec le reflux de ses tripes, des fois ses yeux sortent des orbites sous la pression… Je me demande comment ça fait avec un Minotaure. Ou bien vous encaissez plus, ou bien parce que vous êtes plus lourd c’est encore plus rapide et douloureux.
On va vite vérifier cette théorie. Ça devrait plutôt plaire à Tzeentch, que je m’essaye aux expériences. »


Il ricana de sa propre blague. Les Maraudeurs derrière lui ne semblaient pas comprendre un traître mot de ce qu’il disait : Parler la Langue Noire n’était pas donné à tout le monde. Qu’un Norse la manie avec une telle aisance était surprenant.

« Hm ! Tu comprends ce que je dis, non ? Je veux dire, je parle pas tout seul ?
C’est compliqué avec vous les Bêtes. Vous parlez une sorte de… De mélange hideux. Peut-être si je grogne au hasard quelques conneries, ou que je renifle avec des gargouillis, je me ferais mieux comprendre ?
Vous m’avez toujours fait pitié en fait. Vous êtes les belles créatures forgées par les Dieux, et pourtant, les Dieux en ont rien à foutre de vous. C’est nous, les hommes, à qui ils cherchent à plaire. C’est nous qui avons leurs cadeaux. Et figure-toi qu’on peut même décider de les refuser, ces offrandes, si on est homme à aimer les conflits entre les Quatre Frères. »


Il s’accroupit sur ses deux genoux pour que son visage soit à la même hauteur que celui de Darmalion suspendu. Un grand sourire était dessiné sur son visage.

« Mais si tu me comprends. Tu me comprends très bien.
Espèce de saloperie. T’as tué le neveu du Jarl avec lequel je comptais m’allier ! Bah, c’était un sale con, et il faut dire, il cherchait à venir t’affronter complètement ivre dans une arène. Je peux pas t’en vouloir pour ça…
Non, ce qui m’intéresse, c’est plutôt l’autre salope. Tu sais de qui on parle. Elle croit pouvoir bêtement m’utiliser… Elle doit me prendre pour un sacré débile comme tous les autres Jarls. Comme si je savais pas parler la Langue d’Outre-Monde moi aussi. Comme si j’ignorais qu’elle venait te nourrir tous les soirs... »


Il approcha son bol du museau du Minotaure.

« Qu’est-ce qu’elle t’a offert pour t’utiliser, hm ? Qu’est-ce qu’une garce comme elle peut donner à un gros monstre comme toi ? Elle s’est accouplée avec toi ? Je sais que t’as un accord avec elle.
Moi j’ai beaucoup à t’offrir, grosse vache. Notamment le fait de pas rester des heures la tête à l’envers, c’est un bon début.
Dis-moi tout. Tout ce qu’elle t’a raconté. »
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Défier toute mesure ne pouvait qu’attirer le délitement de ses espoirs crucifiés par la même ambition qui l’avait poussé à sortir de son antre et à s’approcher du village. En d’autres termes Darmalion avait fauté en n’obéissant qu’à ses instincts et s’il avait pu à cet instant être animé par autre chose que sa soif de sang, sans doute que la raison aurait dominé ses choix et qu’il aurait fui bien plus tôt ; mais le minotaure n’était pas doué de sagesse malheureusement, tout du contraire. Subjuguer la douleur pour tenter de fuir ne lui avait somme toute apporté que la disgrâce et en dépit d’avoir fait décamper un Loup-Ecorcheur de Norsca, l’Homme-Bête avait peut-être bafoué les enseignements de Khornes en choisissant la fuite pour la survie, si bien qu’au final il devint la cible poursuivie de toute une escouade de maraudeurs Norses trop nombreux pour lui.

Son échec fut cruel et misérable. Il continua de se défendre comme s’il pataugeait dans un bourbier et n’était assailli que par des mains dont il ne savait se débarrasser. Il ne fit que s’agiter en vain et ne tarda pas à être totalement maîtrisé, les cordes lui ceignant les bras et les jambes aussi fort que les chaînes de naguère. Epuisé, il sombra dans les méandres de l’inconscience.

Les heures passèrent. Son corps inerte et endolori était secoué de sursauts tandis que dans sa tête il livrait une bataille onirique sans fin, avec pour seul aspiration celle de chasser les Norses et de les pulvériser les uns à la suite des autres pour qu’ils paient le prix de leur prétention. Systématiquement, il avait l’impression qu’à chaque fois qu’il écrasait une tête sous ses épaisses boules à pointes ses muscles se rompaient, déchirement douloureux de ses fibres squelettiques, et ses os se craquelaient tel une statue de marbre brisée de l’intérieure et torturée par le temps.

Dans un dernier sursaut, alors que sa tête semblait se fracturer d’elle-même en pulvérisant son cortex, il se réveilla. Il fallut un moment avant qu’il ne puisse, sortant de ses étranges rêves de torture et de douleur, comprendre où il était et dans quelle position il se trouvait.

Son crâne commençait déjà à se remplir de son sang. Il tenta de se débattre, de se plier sur lui-même afin de faire céder les chaînes aux senteurs salées qui lui donnait l’impression d’être une chrysalide suspendue ou du moins une chauve-souris sous la branche. Le fait d’être à l’envers fit qu’il remarqua d’abord les pieds de son interlocuteur avant toute chose et même en l’apercevant il dût se concentrer longuement pour finalement remettre un souvenir sur ce visage. La dernière fois qu’il l’avait vu il s’agissait d’un tout au contexte au cours duquel, toujours prisonnier du fer, Darmalion abattait son fléau sur son compagnon et balayait de ce monde quatre misérables esclaves sacrifiés en l’honneur de son vénéré.

Aux premières paroles que le maraudeur lui adressa tandis que ses veines sur son front paraissaient devenir aussi grosses que des vers rampant sous l’épiderme, il voulut répondre qu’il n’avait aucun maître, sinon celui auquel il dédiait tous ses massacres. Mais le fait était qu’il était bouleversé de découvrir que cet homme parlait un langage compréhensible par lui et cela plus habilement encore que ne pouvait le faire Ohrein. Prostré et abdiquant sous l’inconfortable posture qu’on lui imposait, il ne put qu’écouter sagement ce que le Jarl énumérait.

Le Jarl retraça le passé tout en ne cachant rien de ses plus froides opinions. Le minotaure ainsi suspendu n’était qu’une marionnette avec laquelle il pouvait jouer sans fin, pour peu qu’il ne finisse par s’ennuyer. Darmalion l’écouta avec un étrange calme mais quand il lui tendît le bon, le monstre exulta de rage.

« Ohrein amie ! Ohrein amie ! Ohrein amie ! »

Il se mit à mugir.

« Muuuuaaah ! HAHAHA ! Toi croire fort hein ? Moi écraser tête toi ! Moi parler si toi plus fort moi quand moi guéri ! »

Son rire avait un quelque chose de guttural et de dégoûtant, en plus de paraître parfaitement bête et grossier.

« HAHAHA ! Toi juste peur moi ! Moi plus fort ! »
Darmalion, Voie du champion minotaure
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Darmalion] La ferme des animaux

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Sans détourner un seul instant ses yeux des pupilles de Darmalion, le Jarl Baldr commença à lentement pencher la tête de côté. Son petit sourire narquois s’était estompé. Ses sourcils broussailleux s’arquaient maintenant sur son front. Difficile de savoir s’il retenait sa colère, ou s’il affichait seulement une mine froide et autoritaire. En tout cas, il laissa le Minotaure le défier.

Puis, il ramena son bol d’une main sous son nez, prit une autre cuillerée de viande, et mâcha la bouche ouverte juste devant lui, pendant de longues secondes de mastication. Il se releva alors bien sur ses guibolles, et cette-fois, prit soin d’avaler avant de parler à nouveau.

« C’est vrai. T’es plus fort que moi. Dans ton petit crâne de saloperie de demi-bœuf, tu dois tellement croire que ça te rend meilleur que tout le monde, pouvoir taper très fort et très vite.
Mais regarde-toi. T’as le sang qui se ramène dans ta cervelle. T’es ouvert de partout. T’es enchaîné comme la barbaque que je fais faisander dans ma baraque.
C’est facile d’anéantir des monstres plus gros que soi. Tout le peuple Norse vit en terrassant – ou en domestiquant – des choses qui pourraient nous écraser, nous bouffer et nous digérer dans leur sillage. Pourtant on endure. C’est parce qu’on sait comment les bêtes pensent. C’est comme ça qu’on transforme un prédateur en proie. »


Il approcha le bol à la viande chaude juste sous le museau de Darmalion. Il laissa la fumée monter au fond de ses narines, afin qu’il puisse en humer la délicieuse odeur de rôti – c’était un fumet que Darmalion tentait de reconnaître. Peut-être de la chèvre. Une saveur d’Ungors.
Baldr laissa un Darmalion affamé, qui n’avait pas été nourri depuis des jours, se délecter de l’odeur. Puis, il retourna le bol, et la viande tomba dans la boue juste sous lui.

« Je sais comment ton espèce pense. Je sais beaucoup plus de choses que ce que les gens pensent en me voyant. Quand j’ai refusé d’aller dans le sud pour suivre le Déluge, nombre de personnes étaient prêtes à me traiter de lâche. L’Émissaire Noir d’Archaon m’a marqué à mort – il a juré qu’une fois les Sudistes ravagés, il me réserverait le plus douloureux et le plus ignoble des sorts qu’il pouvait imaginer.
Eh bien, Archaon a disparu, l’Émissaire Noir n’est plus de ce monde, et aujourd’hui, je suis un Jarl. Qu’est-ce que ça t’apprend, grosse vache, sur les abrutis qui ne pensent qu’à charger et à combattre ? »


Il haussa les épaules.

« Mais pourquoi je me fatigue ? Pourquoi je veux parlementer avec toi ?
Non. Non il faut que je me mette à ton niveau. »


Il retrouva un grand sourire. Il ouvrit un peu les bras, pour se donner un air débonnaire.

« Ohrein n’est pas ton amie. Ohrein est une salope manipulatrice. Ohrein est, avant toute chose, une humaine.
Oui, c’est vrai, moi aussi elle m’intrigue. Quel genre de personne ne serait pas intrigué par elle ? C’est une humaine qui agit comme une bête. Elle vient d’une étrange tribu de cannibales fous furieux. Elle est une mage, et une mage qui sert Khorne. Je veux dire, merde, une magicienne qui sert Khorne, c’est quand même pas banal !
Mais elle se contrefout de toi. Elle ne te voit que comme un instrument à utiliser. Le fait qu’elle ait réussi à te charmer me prouve certes qu’elle atteint des sommets de perversion, mais enfin, ça sert pas tellement à accorder du crédit à ses paroles. »


Il posa une main sur le bras ligoté de Darmalion, qu’il tapota.

« Je sais qu’elle négociait avec toi. On me prend pour un taré. Mes vassaux, mes prétendus alliés, ils me disent : « Baldr, tu es fou, tu es idiot, ce n’est qu’un minotaure, ça ne pense qu’à tuer, tu crois vraiment qu’on peut courtiser un minotaure ? ». Mais non. Tu viens juste de me l’avouer. Oui, tu la considères comme ton amie. Je ne suis pas fou. J’ai vu juste. Hé, y en a là-dedans ! »

Il tapota sa tempe avec son index.

« Ce que je ne sais pas encore, c’est de quoi exactement elle te parlait. Donc, maintenant, tu vas me le dire. Tu vas me le dire, parce qu’en échange, je vais te décrocher et te filer à bouffer. Tu vas me dire tout ce qu’elle a pu te raconter.
Elle comptait faire quoi, avec moi ? Avec la famille du Maraudeur Hugleik ? C’est quoi, son plan final ? »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Darmalion
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Re: [Darmalion] La ferme des animaux

Message par Darmalion »

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LA FERME DES ANIMAUX



De façon assez grotesque Darmalion tentait de se remuer afin de délier la corde qui lui ceignait les bras mais les circonstances faisaient que tous ses efforts n’étaient voués qu’à lui faire perdre une énergie précieuse. Ce fut encore plus vrai lorsque le Jarl, appâtant la Bête en mettant sous ses épais nasaux le bol de viande, suscita chez cette dernière une envie et une colère monstrueuses mêlée de grognements et de cris de rage. Darmalion ne prouvait que trop bien ce qu’avait dit ce Jarl quand il avait prétendu savoir comment pouvaient penser les Homme-Bête, tout en faisant l’éloge de l’empire des Maraudeurs Norses sur les terres du Nord et notamment sur les créatures qui peuplaient cette région. En jouant avec l’appétit du minotaure, il se trouvait presque capable de le manipuler tel un vulgaire pantin à sa guise.

Et alors qu’il poursuivait son récit, le monstre bovidé continuait de lorgner sur ce bol d’où s’offrait un onctueux fumet qui le faisait saliver, ce que la faim n’arrangeait guère. Et quand bien même son sang continuait de couler jusqu’à sa tête, la colossale aberration ne cessait de s’agiter tout en écoutant, conjointement à ses ondulations, les paroles bien choisies du Jarl honorant Tzeentch. Baldr n’était sans doute pas aussi puissant que Darmalion physiquement, mais il était profondément plus intelligent et sa supériorité dans cette situation ne faisait que prouver une fois de plus l’avantage de cette qualité dont les Hommes-Bêtes n’étaient pas pourvues et qui leur avait coûté bien des tourments. Pourtant, la Bête n’était pas non plus chose inconsciente et incapable de réfléchir. Si les horizons de sa subtilité s’arrêtaient aux bouts de ses nasaux, il demeurait qu’il y avait au moins derrière ce crâne assez de réflexion pour s’autoriser quelques doutes.

Ohrein amie. Ses doutes résidaient dans la nature même de la définition qu’il ne parvenait à mettre sur l’amitié, ainsi que sur la promesse non respectée de la shamane de Khornes. Pourquoi ne l’avait-elle pas libéré ? Etait-ce vraiment parce qu’elle n’avait pas pu le faire, ou parce qu’elle ne l’avait pas voulu ? Lui avait-elle menti ? Devant ce qu’avançait le Jarl, le minotaure se trouvait envahi de doutes. Il était sot autant qu’il était crédule et suffisait qu’il apprenne quelque chose de nouveau pour croire que la vérité éclatait à ses yeux. Le benêt parfait. Il sonda son esprit.

« Quoi être amie ? Moi pas savoir amie quoi. Amie promettre libérer Darmalion. Mais pas revenir. Darmalion libérer seul. Gros bras Darmalion casser chaînes. Moi très fort. Beaucoup plus fort que toi. »

Fit-il en se trémoussant tel un asticot.

« Raaaaaahhh ! Ohrein vouloir être amie Darmalion. Darmalion ami Ohrein. Mais Darmalion comprendre quoi être ami maintenant. Ohrein pas contente Norses. Ohrein dire servir Molosse même si être magie. Ohrein devoir empêcher Khornes colère contre vous ici, parce que vous faible, vous fuir. Archaon, moi souvenir Archaon. Vous pas suivre lui. Khornes pas être content. Ohrein pas content non plus. Elle dire pouvoir libérer moi pour casser tout. Pour tuer vous beaucoup. Pour Khornes. Dire moi attendre avant tuer. Mais jamais revenir. Ami pas respecter promesse. Elle vouloir venger pour Molosse. Mais elle trop faible. Besoin moi. Besoin du gros Darmalion. Mais gros Darmalion ici maintenant… »

Il y eut comme une sorte de regret dans ses yeux.

« Darmalion vouloir liberté. Manger toi et manger Ohrein parce que laisser moi tout seul. Mais pourquoi avoir peur Ohrein toi ? Ohrein tout seul. Toi plusieurs. Toi beaucoup. Elle trop faible. »

Il se remit à remuer.

« Toi libérer moi maintenant ? Moi faim ! »
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Darmalion] La ferme des animaux

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Le Jarl écouta bien attentivement les meuglements teintés de dialectes Noirs du Minotaure. Il agita bien la tête de haut en bas, puis, lorsque le Minotaure finit de tout déballer, et d’achever de condamner Ohrein, le nordique posa un genou à terre, et donna une petite tape condescendante sur la joue du monstre, très près de ses dents.

« Bonne vache. Ça, c’est une bonne vache ! »

Il se releva en époussetant son pantalon, afin d’en retirer la terre des genoux. Il renifla, avant de reprendre :

« Si tu veux tout savoir, je ne peux pas tuer Ohrein parce qu’elle est une sorte de… Chamane. Vous en avez, vous les Bêtes. Des Chamanes. Eh bien elle, c’est la même chose, mais pour les Hommes. Lorsqu’elle voyage sur les routes de Norsca, les Maraudeurs n’osent pas s’attaquer à elle, et lorsqu’elle parle, au nom du Sanguinaire, on a plutôt tendance à l’écouter. Dans une Harde, on égorge pas les Chamanes sans raison, c’est un coup à être bouffé par les copains, hein ? Bah moi, c’est un peu pareil.
Malheureusement, ton témoignage n’a pas beaucoup de... Disons que les Norses vont pas écouter un Minotaure dire des trucs. Je vais pas pouvoir te présenter à tous mes vassaux afin que tu ailles parler de la trahison d’Ohrein. Mais… Mais disons qu’au moins, t’as servi à dissiper mes derniers doutes. C’est bien. Je te remercie. »


Il posa ses mains sur ses hanches. Il se pencha un peu, et prit une petite voix de fausset.

« C’est très, très reposant de te parler quand même. Je comprends ce que te trouve Ohrein. En plus, c’est pas souvent que j’ai l’occasion de tailler le bout de gras en Arcane Noir !

Tu sais, mon gros, j’ai été con. Je t’enfermais dans cet antre, c’était bien sympathique, un joli spectacle… Mais j’ai pas pris assez de précautions. En te ramenant dans ce village, t’aurais pu faire de gros dégâts. C’est une erreur que je ne commettrai pas à nouveau. »


Son sourire se plissa en une grimace sadique. Il affichait à présent toutes ses dents.

« Tu vas bien rester sous ma surveillance. Tout le temps. Dans ce trou.
Maintenant, on est comme les deux doigts de la main. Toi, et moi. »


Il bomba ses lèvres comme pour envoyer un bisou dans l'air à Darmalion. Puis, il hurla quelque chose dans la langue norse, la langue humaine incompréhensible, et siffla dédaigneusement. Lui et les deux maraudeurs tout bardés de fer grimpèrent sur la petite plate-forme, que de chétifs esclaves remontèrent à l’aide de cordages avalés par une roue en bois, leur effort rythmé par les coups de fouets d’un négrier.
Une fois tout en haut, la corde qui retenait Darmalion lâcha. Le minotaure s’écrasa par terre, tête la première. Trois secondes d’après, un guerrier avec un seau balança un tas de poissons qui chutèrent directement vers sa gueule, et un peu partout dans le trou qui était aujourd’hui sa nouvelle demeure.

Eeeet… Fin du premier RP !

Au cours de cette aventure, Darmalion a :
– Gagné la confiance d’Ohrein, la magicienne maudite de Khorne.
– Massacré Hugleik Gnupasson dans l’arène.
– Réussi à briser ses chaînes sans l’aide d’Ohrein.
– A refusé de fuir le domaine de Baldr.
– A blessé grièvement un Loup-Écorcheur, protecteur du domaine de Baldr.
– A confié au Jarl Baldr Svensson qu’Ohrein cherchait à le tuer.
– N’a pas dit à Baldr qu’Ohrein protégeait le fils du précédent Jarl.

Tu gagnes 50 XP pour tes précédents posts, plus un bonus de 15XP pour la fin de ton scénario.
Tu ne gagnes pas de points de croyances supplémentaires : Les Dieux du Chaos sont capricieux, surtout envers les Hommes-Bêtes auxquels ils demandent beaucoup plus qu’aux Hommes pour attirer leur attention…

C’est la fin de ton premier scénario. On se revoit plus tard pour la suite !
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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