[Yorick] L'éveil du chevalier

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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[MJ] Bugman
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[Yorick] L'éveil du chevalier

Message par [MJ] Bugman »

Post rédigé par Nola, assistant MJ de son état



Les premiers rayons du soleil commençaient à peine à percer la couche de nuages gris qui surplombait la citadelle, faisant briller de mille reflets la végétation encore couverte par la rosée du matin. Dans les champs alentours, quelques paysans s'acquittaient déjà des premières tâches de la journée, sortant les bêtes des enclos, donnant du grain aux volailles et préparant les outils pour le dur labeur qui les attendaient tandis que les femmes tiraient de l’eau au puits pour préparer le gruau du petit-déjeuner.

Dans le château de Bastogne en revanche, tout semblait encore calme et endormi. Il y avait bien quelques sentinelles somnolentes qui se frottaient les bras, tentant d’échapper à la fraîcheur du début de journée, et les cheminées des cuisines qui commençaient déjà à cracher des volutes de fumée blanche, laissant planer dans l’air l’odeur du pain chaud qui faisait gronder les estomacs des gardes en faction à la porte, mais aucune autre activité ne venait troubler le calme environnant.

Pourtant, alors que les hommes attendaient avec impatience la relève de la garde, synonyme d’un bon repas et d’un repos bien mérité, un bruit de sabots en provenance de la cour intérieure du château les sortit de leur torpeur. En se redressant, ils virent arriver un chevalier à dos de monture. Yorick, dit le Tempérant, s’avança lentement jusqu’aux soldats surveillant l’accès au pont-levis et les salua d’un signe de tête en passant à leur hauteur. Du haut de sa monture, le jeune homme, tout juste promu chevalier, avait fière allure avec son équipement de voyage complet et sa livrée impeccable. Il s’était levé aux aurores pour se baigner, puis, après avoir vérifié à plusieurs reprises l’ensemble de ses affaires, il s’était rendu une dernière fois dans la chapelle afin de se recueillir. Enfin, après avoir dérobé quelques restes du repas de la veille dans les cuisines, il avait harnaché Bianca, sa fidèle monture à la robe sable et argent, afin de se mettre en route et de profiter pleinement de la belle journée qui s’annonçait pour entamer son périple.

Ayant prêté ses vœux chevaleresques quelques jours auparavant, Yorick était maintenant libre de quitter son château d’adoption, Bastogne, pour parcourir le royaume afin de se faire un nom et de s’aguerrir. La tête remplie de rêve et le cœur léger, il avait décidé dans un premier temps de se rendre au sud, vers la forêt de Chalon afin de chercher le lac où disait-on, la dame du Lac serait apparue une nuit à Gilles le Breton, Thierry de Lyonesse et le seigneur Landouin de Moussillon à la veille d’une bataille décisive contre une immense horde de peaux vertes menaçant de ravager le pays et de détruire l’humanité. S’il le trouvait, Yorick comptait s’y baigner et s’y recueillir avant d’entamer son pèlerinage qui devait le mener sur les sites historiques du royaume de Bretonnie.

Après avoir franchi le pont-levis, il engagea sa monture sur la route descendant à travers le village vers le sud. L’excitation le gagnait à l’idée de pouvoir enfin s’accomplir en tant que chevalier errant et il avait du mal à s’empêcher de partir au galop dès maintenant. À son passage, les habitants s’écartaient prestement pour ne pas être renversés par son puissant cheval. Certains le laissant passer en pestant, d’autre en le dévisageant avec envie et il croisa le regard d’un gamin qui, pieds nus sur la chaussée, le contemplait avec un sourire rêveur. Enfin, le hameau fut derrière lui et il avança sur la grande route en direction du sud. Ne pouvant plus résister, il piqua des talons, lançant sa monture au grand galop, l’air froid du matin lui giflant les joues. Grisée par cette chevauchée matinale, Bianca hennit, accélérant de plus belle, tirant un rire joyeux à Yorick qui, penché sur l’encolure de sa monture se concentrait pour accorder ses mouvements au rythme du cheval. Il poussa un cri de joie en doublant un chariot tiré par des bœufs et mené par des paysans qui sursautèrent lorsqu'il les dépassa.

Après quelques minutes au grand galop, il quitta la route pour gravir une petite colline herbue qui se tenait là, puis, arrivant rapidement à son sommet, il stoppa sa monture et lui intima en tirant sur ses rênes de faire demi-tour. Il se retrouva alors à contempler le château de Bastogne, fièrement dressé sur son promontoire, qui se découpait dans la lumière du matin. Cet endroit l’avait accueilli, c’est ici qu’il avait été formé jusqu’à devenir chevalier, et il comptait bien n’y revenir qu’une fois qu’il se serait fait un nom. Attrapant le foulard que lui avait offert un jour la belle Claire de Bastogne, fille du Baron Jasperre, il se jura de revenir en héros sur ces terres. Au loin, la route du sud se dessinait, tel un serpent sinueux entre les plaines verdoyantes de Bastogne. Il était maintenant temps pour lui d’écrire sa propre histoire, et de voir de quel bois il était fait.

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