[Régil et Arnaud] La route rend libre

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Régil et Arnaud] La route rend libre

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Après avoir porté son toast, les trois saltimbanques levèrent tous leurs verres et trinquèrent à la même chose qu’Arnaud.

Après sa question, en revanche, les trois échangèrent à nouveau des regards, comme lorsqu’il s’était présenté à leurs tables. Ils semblaient discuter furtivement sans exhaler la moindre parole de leurs bouches. Et c’est Fabienne, la jolie jeune femme, qui répondit la première :

« Des nobles, dans ce pays, il y en a partout. On ne peut pas aller dans le moindre bourg sans apprendre que des gens au sang-bleu vivent par ici. Et la plupart du temps, ça n’a pas un cachet si incroyable que ça…
En revanche, nous aimerions beaucoup faire un spectacle devant le jeune duc d’Aquitanie. Il y a des choses à voir avec le maître de sa maison, mais ce serait pour le coup un beau public à rencontrer. »


Le Halfelin enchaîna.

« Notre amie était comme nous, une bateleuse et une acrobate. Hélas, il lui est arrivé une chose terrible — elle a trouvé l’amour !
– Ranald nous en garde tous, fit Fabienne d’un ton désolé.
– Alors qu’elle était la plus délurée et la plus libre des femmes de Bretonnie, elle a accepté de s’enchaîner avec une bague au doigt ; et à présent, elle vivrait dans le coin, avec son époux.
Tu te demandes peut-être pourquoi nous attendons ici, dans cette taverne, plutôt que de nous rendre chez elle… »


Le Halfelin se retourna subitement, pour regarder Silvio. Peut-être lui avait-on donné un coup de pied sous la table ? Les trois semblèrent s’assurer silencieusement qu’il n’était pas risqué de divulguer des informations au jeune homme.
Ce devait être le cas, car après cette courte interruption, il acheva sa phrase :

« …Hé bien, c’est parce que nous ne la trouvons pas au lieu où elle disait rédiger ses lettres. Nous avons trouvé la ferme où elle disait vivre, mais il n’y avait aucune âme qui vive dedans : il y avait bien des animaux et des meubles, ce qui laisse croire que des gens y résident, mais nulle trace de quiconque. Castel-Desroches étant le plus gros bourg le plus proche de cette dite ferme, nous nous y sommes rendus en espérant qu’elle s’y trouve pour une raison ou une autre…
Nous devons voir un des hommes du comte très bientôt. En attendant, nous poireautons. »


Le dandy Halfelin sourit. Mais c’était un sourire un peu différent. Quand bien même ces saltimbanques semblaient fort joyeux, une espèce d’inquiétude flottait tout de même autour d’eux.
C’est Silvio qui regarda intensément Arnaud droit dans les yeux, pour enchaîner.

« Elle se nomme Juliette, et son mari est un paysan alleutier, Damien Nevers. Tu ne viens pas du coin, mais si tu entends parler d’elle… Hé bien, on serait vraiment rassurés d’avoir de ses nouvelles.
– C’est probablement rien, fit Fabienne. Elle et son mari ont dû venir chercher une Shalléenne parce qu’elle est enceinte, une bêtise de ce genre.
– Mais quand même, laisser sa ferme comme ça sans surveillance… »

Silvio regarda le fond de son verre de cidre, avec une mine triste.

« Et toi Arnaud, viens-tu chercher quelque chose par ici ? Ou tu vas juste là où les routes te mènent ? » demanda la jeune fille avec ce même joli sourire.



La rebouteuse souffla très, très fort de la bouche quand Régil lui bégaya son moyen de paiement. L’agneau toujours calé entre ses cuisses, elle foudroya du regard le bonhomme, et se mit à le houspiller comme une poissonnière, même si elle utilisait toujours des mots fort élégants :

« Et que voudrais-tu donc que je puisse acquérir avec des pièces ?! Crois-tu qu’il y a beaucoup de jolies boutiques par ici où je pourrais m’acheter quelque chose ?! »

Elle laissa la question en l’air une seconde. Puis se rendant compte qu’il n’y avait rien à répondre à une question rhétorique, elle se mit à désigner d’un geste du menton un coin de la pièce.

« Pfffft ! Ne reste pas planté là comme un imbécile ! Installe-toi, puisque tu as mal au dos ! »

Régil put donc poser ses fesses par terre, et soulager ses jambes de la marche. Pendant un moment, la rebouteuse ne s’occupa que du petit agneau. Si le pèlerin se hasardait à poser la moindre question, il serait coupé d’un « chut ! » bruyant, tandis qu’elle continuait de prodiguer ses soins.
Elle lui retirait le linge qu’il avait à sa patte. Soigneusement, elle ouvrit un petit pot en céramique, et appliqua une sorte de petit talc sur une grosse plaie. L’agneau se mit à bouger dans tous les sens en poussant des cris meurtris ; alors, la rebouteuse l’attrapa plus fermement dans ses bras, et lui souffla quelques paroles rassurantes dans l’oreille. « Du calme, chhhh, c’est fini, c’est presque fini… ». La petite bête arrêta de frapper, et alors, elle attrapa un linge propre qu’elle enroula soigneusement autour de sa blessure.

Puis, elle laissa le petit agneau par terre. Elle lui fit une petite caresse à la base du cou, et l’animal se mit à gambader sur trois pattes.


La rebouteuse se releva. Elle s’approcha tout droit d’un Régil assis, et l’observa stoïquement en posant ses poings sur ses hanches. Elle semblait le détailler, assez longuement, tandis qu’elle tordait ses lèvres sur son visage.

« Tu diras au village de ne plus jamais m’envoyer d’inconnus. Je n’aime pas recevoir des gens que je ne connais pas. Surtout des hommes. »

Elle eut un petit tic des lèvres.

« Mais tu m’as pas l’air méchant. »

Et avec cet unique compliment — s’il s’agissait d’un compliment — la voilà qui se tourna, dépassa sa marmite, et s’approcha de son plan de travail plein de tiroirs.

« Normalement, j’exigerais que tu travailles pour moi, en paiement. Mais puisque ton dos est en vrac, il est hors de question que tu te froisses quelque chose, alors…
Alors ça sera gratuit. Je ferai payer les imbéciles qui t’ont envoyé chez moi. »

Elle se mit à ouvrir un tiroir. Elle fouina, puis le referma pour en ouvrir un autre. Elle prit un pot en terre cuite, une boîte en bois. Quels sombres instruments la rebouteuse avait dans sa cachette ?

« Torse-nu, et sur le ventre. »

Elle claqua des doigts en désignant le sol.

« Ha, et au fait : quand on est un homme courtois, on prend la peine de se présenter, frère pèlerin. »
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Régil d’Aquitanie
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Re: [Régil et Arnaud] La route rend libre

Message par Régil d’Aquitanie »

Il la laissa s’époumoner, tandis qu’il prenait bien soin de ne pas croiser son regard. Il avait l’impression qu’elle était prête à lui lancer l’un de ses fameux sortilèges au moindre faux pas. Elle ne semblait déjà pas très contente de sa présence, alors il ne se serait pas étonné de se retrouver à croasser au sol au moment où elle avait commencé à hausser le ton.

Maintenant elle le chicanait parce qu’il avait osé proposer des pièces en guise de paiement. Tout ce qu’il pouvait faire c’était de rester là à encaisser sa mauvaise humeur, non sans une certaine frustration; mais qu’est-ce qu’il connaissait des moyens de paiement lorsqu’on commerçait avec une sorcière ?! C’était bien la première fois qu’il recourait aux services de l’une d’entre elles. Le troc était bien sûr une option, mais de quoi avait besoin une personne telle que la recluse ? Une autre chèvre ? Des vivres ? Quoiqu’elle possédait un jardin, de ce qu’il avait pu observer.

Sans lui proposer quoi que ce soit, elle laissa le pèlerin s’installer pour le traitement, ce qu’il fit avec une pointe d’hésitation. Il s’assit au sol, les mains derrière lui contre le sol, en poussant un bref soupire, soulagé de pouvoir un peu ménager son dos. Alors qu’elle s’occupait de ce qui semblait être son animal de compagnie, il s’osa à quelques questions qui furent rapidement rejetées d’un « chut » bien fort. Ayant retenu la leçon, il fit vagabonder son regard aux quatre coins de la hutte, observant avec intérêt l’environnement de travail d’une sorcière. À ses yeux, tout cela possédait une aura mystérieuse et fascinante, quoiqu’en même temps effrayante et dangereuse.

Régil hocha la tête suite à l’avertissement de la femme. Elle disait cela comme si elle recevait souvent des inconnus, des gens qui ne venaient pas du village. Il se relaxa un peu en l’entendant lui lancer un compliment – ou en tout cas ça en avait bien l’air. Elle n’avait pas l’air bien méchante à y réfléchir, malgré son accoutrement qui disait tout le contraire et son attitude peu accueillante.

« Non, non. Pas la peine d’leur faire payer quoi que ce soit, y z’ont assez de soucis comme ça, et y d’vaient pas savoir. Laissez-moi un peu d’temps pour récupérer et .. euh, eh ben j’reviendrai pour vous aider, quoi qu’vous ayez d’besoin. » Sa proposition était peut-être stupide et irréfléchie, après tout il risquait de mettre à mal une nouvelle fois ses lombaires, mais le jeune homme se sentait mal de mettre dans le pétrin les villageois alors qu’ils l’avaient accueilli, nourris et même proposer un logis pour la nuit. Ils lui avaient aussi montré le chemin de la recluse, et certainement sans aucune forme de malice.

Le serf ôta ensuite sa tunique et se mit à plat ventre comme demandé, rattrapant en même temps son manque de politesse. « Eh ben, désolé pour mon manque d’courtoisie. J’m’appelle Régil, j’suis pèlerin, comme dit, j’parcours les routes avec mon seigneur. »

Depuis qu’il était entré dans la chaumière, jamais l’idée de se présenter lui était venue à l’esprit, beaucoup trop obnubiler par la recluse et son chez-soi. Même qu’il se demandait si les coutumes de bienséance s’appliquaient à une sorcière. Dans le doute, valait mieux être poli avec tout le monde, surtout quelqu’un qui maniait la magie des contes de son enfance.

« Si j’ose d’mander, c’est quoi vot’ nom ? » Il ne savait pas si elle allait prendre la peine de lui répondre, après tout elle semblait déjà peu enjouée de discuter avec lui, mais ça valait le coup d’essayer. « Z’avez souvent des étrangers comme moi qui viennent vous voir pour des r'mèdes ? »
Régil d'Aquitanie, Voie du Pèlerin Bretonnien
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Arnaud d’Aquitanie
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Re: [Régil et Arnaud] La route rend libre

Message par Arnaud d’Aquitanie »

Arnaud écouta avec intensité le sujet qui semblait inquiéter les troubadours. Des disparitions suspectes auraient pu arriver dans la région ? Arnaud l'ignorait. S'il pouvait se rendre utile d'une quelconque manière durant son séjour à Castel-Desroches, Arnaud en serait enchanté. Mais pouvait-il se permettre de se détourner de sa première mission ? Une tâche aussi honorable qu'assister un chevalier du Graal méritait-elle d'être ainsi écartée par les problèmes d'une acrobate de cirque itinérants ?

Le pèlerin se gratta les cheveux, ressassant sa mémoire pour trouver quoique ce soit qui puisse être utile. Mais Il fallait se rendre à l'évidence, il ne savait rien.


- "J'suis vraiment désolé pour votre amie... Si j'peux faire quoi que ce soit pour vous aider, j'ferai au mieux. J'pense que j'ai encore un peu de temps pour poser des questions. J'suis pas un local en effet, c'est k'j'suis un pèlerin du Graal. J'ai prêté serment au Chevalier Rorgues de Vouvent d'l'assister sur ses quêtes et ses trucs de chevaleries. On est d'passage en ville et avec mon frère et quelques autres pèlerins, on l'assiste du mieux qu'lon peut."

Arnaud marqua un temps de réflexion et continua, une idée en tête.

- "Mon frère l'était allé travailler avec les serfs du coin pour mettre des provisions de côté, il a pt-être entendu un truc.J'lui demanderai quand il reviendra ou j'irai m'renseigner avec lui. J'me souviens avoir croisé une prêtresse de Shallya en venant. J'irai demander."
Arnaud D'Aquitaine, Voie du Pèlerinage Bretonnien
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"…Tu offriras, à ton preux Seigneur le champart qu'il requiert,
Toujours, tu travailleras, hors les jours saints
Tu ne gardera pour toi et les tiens qu'un dixième des fruits de ton labeur
Et réjouis-toi, car un Chevalier de Bretonnie te protégera…"

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Régil et Arnaud] La route rend libre

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Silvio hocha solennellement de la tête.

« C’est gentil Arnaud, mais nous sommes assez de trois pour poser des questions ici. En revanche, si par hasard tu devais voyager vers le nord, hé bien… Oui, ça nous rassurerait de savoir où notre amie est passée.
– Mais c’est vrai que nous ne sommes pas encore allés au temple, interjeta Fabienne. Nous aurions dû y aller en premier, mais nous préférions informer directement le comte de notre recherche. Les seigneurs ont tendance à réagir… Négativement, quand on enquête ou l’on dérange leurs bourgeois sans qu’ils sachent exactement tout ce qui se produit dans leurs seigneuries. Les nobles aiment que leurs affaires soient constamment tranquilles…
– Oui. Et ils aiment se mêler de ce qui ne les regarde pas, aussi. Mais nous parlons trop et nous ne voulons pas t’attirer des ennuis, Arnaud, aussi, nous comprendrions si tu ne nous aidais pas. Si tu veux bien poser des questions pour nous, on te le revaudra, évidemment. »

Et là-dessus, ils sourirent tous les deux en buvant le verre que venait de leur offrir le jeune homme.

« Et donc : un chevalier du Graal ? », fit le dandy Halfelin en sifflotant. « Voilà une grande personne à accompagner, ça promet de périlleuses aventures ! Qui sait quelles terribles créatures ton seigneur va aller affronter dans ce dangereux duché d’Aquitanie ? As-tu une idée des monstres qu’il va combattre ? »

Était-il… Sarcastique ? Ce petit être joufflu avait un grand sourire qui montrait toutes ses dents, et ses fossettes dessinaient de grands sillons dans ses joues rondes. Il avait l’air tellement honnête, et sympathique, aussi, peut-être était-ce juste le mauvais sang d’Arnaud qui lui jouait un tour — il avait cette mauvaise habitude, de partir si vite au quart de tour…
…Mais le paysan n’avait peut-être pas tort, peut-être que oui, on était en train de se moquer de lui.



En apprenant le nom et l’occupation de Régil, la guérisseuse pesta.

« Tu es bien gentil, Régil. Hélas, tu es la créature d’un autre homme, et je ne suis pas sûre que ton seigneur apprécie de te voir t’épuiser dans le coin pour moi, surtout s’il parcourt les routes.
Allez, prends soin de toi, va. J’ai vu tes manières en arrivant ici, ça se voit que tu ne te sens pas bien en ma compagnie — je ne vais pas te torturer en te forçant à revenir ici. »


Et là-dessus, elle fit un grand sourire carnassier, comme si la crainte du pèlerin l’amusait.

Une fois le pèlerin allongé par terre, la guérisseuse vint s’asseoir à côté. Elle attrapa un gros tas de pâte dans sa main, et la posa sur le dos de Régil — c’était une sorte de boue un peu granuleuse. À deux mains, elle commença à masser un peu fermement les lombaires, et détendait les muscles dans des sortes de craquements des muscles — ça provoquait un endolorissement, qui était vite suivi d’une détente agréable.

« Maëlle », répondit-elle simplement quand on lui demandait son prénom. « J’ai trop de personnes qui viennent me voir pour des remèdes », ajouta-t-elle d’un air agacé à la seconde question. « Je suis venue ici pour être tranquille, et maintenant que le premier venu me trouve aussi facilement, il faut que je réfléchisse à partir. »

La pâte se mit alors à chauffer — par on-ne-sait quelle alchimie, le tas de boue se mit à augmenter en température, pas assez pour brûler et faire mal, mais juste assez pour calmer les nœuds dans les muscles. Ça tenait presque du miracle, comment ses douleurs se calmaient aussi vite.

« Toi tu n’as pas une tête à aller facilement voir les femmes dans la forêt. Pourtant tu as des mains et un ventre de paysan, d’homme de la terre — étrange… Tu parcours les routes avec ton seigneur, mais tu ne ressembles pas du tout à un sergent, pas même un archer, et si tu allais à la foire, tu serais bien mieux habillé.
Tu es donc un… »


Elle s’arrêta soudain de masser. En retournant sa tête, Régil pouvait voir que ses yeux s’étaient écarquillés, et qu’une immense expression de peur se dessinait sur son visage maintenant pâle.
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Arnaud d’Aquitanie
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Re: [Régil et Arnaud] La route rend libre

Message par Arnaud d’Aquitanie »

Arnaud avait cette mauvaise impression. Le semi-homme était-il réellement en train de le faire tourner en bourrique ? La discussion entière lui parut être un jeu malsain où il était le jouet des trois personnes face à lui. Etait-ce réellement possible ? Non, le Pèlerin avait du mal avec les bardes. Mais ses fautes devaient l'aider à aller de l'avant, pas à replonger ainsi dans la barbarie et la paranoïa. La Dame encourage à la confiance de son prochain et c'était même l'une des vertus de ses chevaliers... Comment s'appelait-il déjà ? Arnaud était sûr d'avoir déjà entendu son nom lors d'une prière à la Dame... Marc ? Marcus ? Martin ? Peu importe, il n'avait pas peur de faire preuve de confiance. Revigoré par cette pensée, et par l'idée de faire un pas de plus sur le chemin de la rédemption en suivant les vertus chevaleresques. Arnaud répondit :

- J'lai rejoint qu'il y a peu, mais j'sais qu'il a sauvé le village de Cuilleux d'une invasion d'peaux-vertes. Il était v'nu avec une douzaines de gars comme moi et il savait qu'il devait sauver ces petites gens, parce que sinon la Dame ou son honneur lui aurait pas permis de s'regarder à nouveau dans une glace. Ça a été un pt'ain de combat, parmi la douzaine de pèlerins à suivre son exemple, on en a plus que deux trois dans la suite. Ensuite, bah, ça a beau être un pt'ain de chevalier, il a l'droit de se poser comme tout le monde. Il voulait rendre visite au Comte Desroches parce qu'ils étaient proches. Ils sont pt'être amis qui sait, j'suis pas autorisé à le servir jusque dans l'château, un gars comme moi, j'sais que ça fait un peu tâche pour les nobles. Par contre...

Arnaud eut un rictus pensif... Une idée venait de lui passer par la tête.

- C'est une idée de voir le Comte pour le prévenir que vous fouillez dans l'coin. Mais si l'comte est impliqué d'une façon ou d'une autre dans cette disparition. Parce que pour l'instant, j'vois pas pourquoi elle aurait disparus d'elle même. Ce s'rait dangereux de vous mettre une cible sur la tronche parce que le Comte veut pas forcément faire de témoins. Après, j'me fais pt-être des idées.
Arnaud D'Aquitaine, Voie du Pèlerinage Bretonnien
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"…Tu offriras, à ton preux Seigneur le champart qu'il requiert,
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Régil d’Aquitanie
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Re: [Régil et Arnaud] La route rend libre

Message par Régil d’Aquitanie »

Régil hocha la tête vaguement, sans y mettre beaucoup d'entrain, peu convaincu à l’idée de devoir retourner au village le regard en train de lorgner le sol pour annoncer aux serfs qu’ils devraient trimer pour ses soins - comme s'ils avaient besoin de ça. Le pèlerin hésita à rouspéter, mais il se ravisa après mure réflexion. Il se voyait mal la convaincre, surtout qu'elle n'avait pas tort : il avait besoin de se ménager pour son seigneur. Le résultat serait pire s'il devait parcourir les routes avec les muscles complètement détruits.

Le jeune homme se sentit mal à l'aise en entendant sa réflexion sur son comportement, un peu surpris qu'elle mette le doigt sur son malaise aussi directement. Il se garda de commentaires et s'installa aussi confortablement qu'il put contre le sol. Il laissa ensuite la femme faire son travail, et après quelque temps, les résultats commencèrent à se faire sentir. Une certaine chaleur se mit à parcourir son corps, apportant avec elle un soulagement au niveau de ses lombaires endolories. En sentant son corps se détendre, le pèlerin lâcha un léger soupire de soulagement. Il perdrait enfin son allure de grand-mère, plié en deux dans l'effort de déplacer sa pauvre carcasse.

Durant le traitement, Régil se hasarda à quelques questions, dans l'espoir d'en découvrir plus sur son hôte. La curiosité l'avait piqué, surtout en voyant qu'elle était beaucoup plus bavarde qu'il ne l'aurait pensé; elle n'était pas la mégère sinistre aux sombres occupations qu'il se figurait. Le pèlerin était cependant toujours un peu tendu, comme s'il craignait que cette façade cache quelque chose d'autre. Ses vieux ne lui avaient pas raconté toutes ces choses pour rien, après tout.

« Qu'est-ce qui vous pousse à vouloir autant vous z'isoler ? Z'aimez pas les gens ? »

Le pèlerin avait cette impression qu'elle fuyait quelqu'un, à la façon dont elle en parlait. La rebouteuse disait vouloir se déplacer dès qu'on la trouvait trop aisément. Sur le moment, il ne voyait pas qui pourrait être à sa recherche, mais c'est vrai que son portrait était étrange. Un joli étalon broutait à l’entrée; pas ce que pourrait s'offrir une roturière, ou même une recluse. Après tout, c'était dur de croire qu'elle croulait sous les écus avec un tel mode de vie.
C'était aussi une femme en apparence assez jeune, qui vivait seule dans les bois, sans aucun mari pour veiller sur elle, chose qui avait le don d'étonner Régil. Et puis, elle avait semblé stressée lorsqu’il était apparu sur le seuil de sa chaumière, même s'il y avait de grande chance que ça soit dû à son apparence peu engageante - il faudrait qu'il pense à changer de vêtements. Au moins, il n'empestait plus la charogne.

En sentant la recluse se retirer de son dos, Régil tourna la tête vers la femme penchée au-dessus lui et fut surpris de la trouver plantée là, pâle comme un spectre, une expression de peur déformant son visage. Il prit un peu de temps avant de réagir, mais il se reprit finalement et dit sur un ton un peu interloqué;

« Euh ... ouais, j'suis pèlerin. J'vous l'ait d'jà dit, non ? On dirait qu'z'avez vu une déréliche. » Était-ce lui qu'elle craignait comme ça ? Normalement, c'est lui qui devrait être dans ses bottes, et pas l'inverse.
Régil d'Aquitanie, Voie du Pèlerin Bretonnien
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