[Régil et Arnaud] La route rend libre

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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Régil d’Aquitanie
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Re: [Régil et Arnaud] La route rend libre

Message par Régil d’Aquitanie »

Régil se sentit plutôt bête suite à sa question. Il est vrai qu’ils ne feraient pas le poids face à la garde du Comte et qu’il faudrait mieux reléguer ce genre de tâche délicate à une petite armée de chevaliers aux plastrons luisants; c’est que le Duc ne manquait pas de moyens ! La remarque d’Émile à ce sujet ne fit pas vraiment tiquer le nouveau pèlerin. Des remarques comme ça, il en avait entendu des centaines dans son village. La plupart des gens de son hameau était des serfs et à cause de cela leur vie dans les champs était éprouvante, plus ce que celle des vilains pouvait l’être. Ça créait rapidement du mécontentement. Bien sûr, ce genre de commentaire désobligeant n’était jamais fait trop près d’une oreille indiscrète. Si Régil craignait et respectait les grandes pompes du pouvoir, il ne les aimait absolument pas. Ce qui animait son adoration pour Rorgues, c'était sa dévotion pour la Dame, son cœur pur et son statut de parangon de justice; un véritable idéal à atteindre pour le paysan, en somme. Évidemment, ses origines nobles étaient un plus, mais certainement pas la racine de son admiration.

Régil suivit le pèlerin exalté jusqu’au chêne géant, qu’il prit le temps d'observer, se sentant étrangement bien. Il avait l’impression d’être inclus dans quelque chose de grand, de participer à une entreprise qui aurait un véritable impact dans la région. C’était particulier pour le jeune homme quand on considérait son ancienne vie monotone. À force de racler la terre, on en venait vite à oublier ce que c’était de vivre en dehors d’une routine, de vivre cette palpitation du nouveau. Il la ressentait à cet instant.

Il écouta attentivement son interlocuteur, car il savait que les informations qu’il lui transmettait seraient très importantes pour la suite. On lui confiait sa première grande tâche en tant que dévot de la Dame et il sentait déjà la pression monter en lui, en plus d’une franche curiosité pour l'investigatrice. Elle ne collait pas à l'image de la femme noble bretonniene classique qu’il se faisait; celle qui était soumise, docile, et qui restait chez ses parents à broder. Non, il avait plutôt l’impression qu’elle avait du caractère et qu’elle n’hésiterait pas à se défendre si on venait lui chercher des poux. De plus, si Rorgues la considérait comme sa propre fille, Régil se dit qu’il aurait tout intérêt à ne pas lui déplaire. Mais oui, le fait qu’une femme soit versée dans autant de domaines lui faisait se poser de nombreuses questions; où avait-elle appris tout cela, par exemple ?

Suite à la question, pour le moins intense, de son chef, Régil posa une main sur son cœur. « T’inquètes pas Émile, j’vais la protéger de ma vie s’il le faut. » dit-il en toute sincérité. Bien sûr, cela serait à vérifier au moment fatidique. On ne sait jamais ce qu’un homme peut devenir face au danger. La couardise, très insidieuse, était malheureusement à la portée de tout le monde, même des plus courageux. « J’fais confiance à mon frère. Même si c’est un gros con et qu’il fait souvent des bourdes, jamais y m'laisserait tomber. Et moi c'est pareil. On est du même sang, on se sert les coudes. Pis ... il a toujours été meilleur que moi pour parler aux gens. » Il laissa planer un court silence, avant de reprendre. « Bon, tu veux qu’on aille prendre c’bain et qu’on aille voir les locaux ensuite ? » Même s'il s'était à force habitué à leur odeur, ça ne lui ferait pas de mal.
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Régil d'Aquitanie, Voie du Pèlerin Bretonnien
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Arnaud d’Aquitanie
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Re: [Régil et Arnaud] La route rend libre

Message par Arnaud d’Aquitanie »

« De la foudre et du tonnerre,
Ma Dame, délivre-nous.»


Arnaud sursauta, reprenant sa respiration dans sa prière silencieuse. Le paysan ne connaissait pas les prières, il ne savait pas comment les réciter. Comment faire hommage à la Dame avec ses maigres mots et ses maigres suppliques ? Ces mots, prononcés par Alix le touchèrent droit au cœur.

«De la maladie, de la tentation et de la guerre,
Ma Dame, délivre-nous.»


"Délivre-moi, ma dame. De mes tentations et de mes bas instincts. Rends-moi fort, pour mon frère. Pour vous. Pour que je puisse avoir la force de mériter vôtre pardon." Pensa Arnaud. Ces paroles lui vinrent plus naturellement, comme s'il parvenait enfin à relâcher tous ces sentiments qu'il avait gardés pour lui. Qu'il avait dit qu'il devait encaisser. Devenir plus fort, endurer sur soi.

« De la soif du Serpent,
Ma Dame, délivre-nous.»


Mais elle était là, elle l’accueillait comme il était, tel qu'il était. Sa voix accompagnait sa prière. Si Rogues de Vouvent incarnait ce qu'il y a de plus sacré à sa mémoire, la tendresse dont lui faisait grâce Alix remettait en doute le concept même de sainteté d'Arnaud. Rorgues incarne une vertu de justice, de chevalerie. Alix, à ses yeux, incarne une vertu de sollicitude. Une compassion aussi pure et vertueuse que la sainte lumière qui illuminait les halls de cette chapelle du Graal.

« De la malédiction des mutants,
Ma Dame, délivre-nous.»


Il ignorait tout d'elle. Comment s'était-elle retrouvée à entretenir cette chapelle ? Ce qu'elle avait vécu ? Des souffrances qu'elle avait du endurer ? Ces prières, de simples mots, lui donnèrent la sensation de la connaître depuis toujours. Est-ce un blasphème de vénérer la dame, au point de volontairement la confondre avec une de ces servantes ? Elle n'avait qu'à dire ces mots : "Je suis la Dame, je suis là, mon enfant."

Elle n'avait qu'à dire ces mots pour qu'Arnaud se sente libéré de tout fardeau. Pour qu'il puisse endurer mille autres tourments, supporter mille autres pèlerinages, affronter le plus grand des peaux-vertes.


«Du blasphème des défunts,
Ma Dame, délivre-nous.»


"Oh ma dame. Si vous pouviez savoir à quel point, je m'en veux. Je me haïs d'avoir douté de vous. Je me haïs d'avoir feinté la prière à table le soir. Je me haïs d'avoir rejeté la faute sur vous lorsque les signes manquaient. Je m'en veux tellement, d'avoir rejeté toutes mes peines, mes frustrations et ma colère sur vous. Et vous avez toujours été là. Vous avez entendu en silence, et vous me faites don de votre sainte lumière encore à ce jour. Oh ma Dame..."

«Des présents des démons,
Ma Dame, délivre-nous.»


Les pensées se bousculèrent dans l'esprit du pèlerin. Ses mains tremblaient, Arnaud se força à baisse la tête vers le sol. Les dents crispées dans une grimace de tristesse et de dégoût pour lui-même. Ses yeux brillants faisaient des efforts titanesques pour ne pas se transformer en véritables torrents de larmes.

« Des horreurs des corrompus,
Ma Dame, délivre-nous.»


Arnaud se laissa porter par la voix d'Alix. C'était à la fois écrasant, et à la fois une libération.

«De nos vices et de nos fautes,
Ma Dame, délivre-nous.»


Cette ultime prière acheva Arnaud, faisant effet comme une bénédiction, un regain d'espoir soudain. Ses mains crispées tenaient toujours le morceau de bois gravé entre ses doigts. C'était trop pour ses yeux larmoyants, qui libérèrent leurs larmes, prenant une teinte grisâtre sur ses joues à cause de la crasse. Elle ne le voyait pas comme un paria, pas comme un monstre, pas comme un criminel, mais comme une âme comme une autre. Un être digne de considération. Arnaud garda la tête vers le sol, voulant éviter à tout prix son regard, il n'est pas digne. Mais, quand elle mentionna la poupée de son frère. Il redressa lentement la tête pour la regarder, ses yeux tristes et cette empathie la rendait merveilleuse. Une beauté qu'il ne parvenait plus à discerner comme de la sainteté ou comme la beauté de l'âme. Arnaud fit des efforts pour limiter son accent de paysan, et parler avec le plus de déférence possible.

- "Il... Il s'appelle Benjamin. Il avait un truc, un truc spécial qu'il parait... Alors une demoiselle de la dame est venu pour l'emmener. Il devait l'accompagner parce qu'il devait avoir une formation ou quelque chose du genre. Mais il est jamais revenu. J'ai attendu son retour, il allait bien finir par rentrer un jour. Mais j'ai jamais eu de nouvelles, j'ai jamais su ce qu'il est devenu."

Il porta la poupée de chiffon pour la montrer de plus près.

- "C'est... C'est tout ce qu'il me reste de lui. De ce qu'il a été. Parce que j'ai jamais pu voir ce qu'il est devenu, ce qu'il aurait pu devenir. J'ai tout risqué pour lui, et je donnerai ma vie pour savoir. La Dame m'en soit témoin... Je... Je me montrerai digne d'elle et je le retrouverai. Pour moi ! Pour mon ainé qui souffre en silence ! Pour lui, qui n'a jamais pu connaître sa famille !"

Arnaud serra les dents, son regard cherchant celui d'Alix. Malgré son corps marqué par les flammes. Elle lui paraissait si belle, presque féerique. Il approcha une main pour toucher son visage, mais se retint dans son mouvement. Elle était si gracieuse. Il ne pouvait pas la souiller de son toucher, ce serait un blasphème. Il prit son courage à deux mains, les marques sur son visage attirait sa curiosité, mais aussi sa compassion.

- "Ces marques... Vous... Que vous est-il arrivé ?
Arnaud D'Aquitaine, Voie du Pèlerinage Bretonnien
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"…Tu offriras, à ton preux Seigneur le champart qu'il requiert,
Toujours, tu travailleras, hors les jours saints
Tu ne gardera pour toi et les tiens qu'un dixième des fruits de ton labeur
Et réjouis-toi, car un Chevalier de Bretonnie te protégera…"

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Régil et Arnaud] La route rend libre

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Émile approuva les quelques propos de Régil avec un hochement de tête.

« Prends le reste du groupe avec toi pour aller aux bains. Amène ta bourse, mais laisse tes affaires dans la chapelle — les locaux risquent d’pas aimer voir débarquer des gens avec des armes.
Surtout, agissez avec… Tsss… Discrétion ? Tout l’monde va vous reconnaître comme des pèlerins, mais malgré tout, toi t’es pas devenu muet comme Bruno, et t’as pas une gueule immonde comme Bigleux. Tu d’vrais être assez capable de parler. »


Il réfléchit un instant, en grattant son menton.

« Hormis le bain public, y a aussi deux tavernes dans c’coin… Tu peux les faire, mais faudra payer à boire. Tu peux t’approcher d’l’écurie aussi, y a des sergents aux Desroches, mais c’dangereux — la soldatesque c’est un peu des crevards.
‘fin. Fait du mieux que tu peux. Sois juste prêt pour mon sermon d’ce soir. On s’regroupera tous ensemble. »





Alix sembla sincèrement peinée par l’histoire d’Arnaud. Elle prit une mine triste, tout en posant une main sur son cœur dans un signe de compassion.

« La Dame garde tous les enfants qu’elle accompagne dans la forêt interdite. Ne sois pas inquiet, mon frère — il a une famille, et des gens qui l’aiment.
Je prierai pour l’âme de Benjamin. J’implorerai les Fées d’Athel Loren de bien s’occuper de lui, qu’il soit nourri et gardé… Peut-être qu’un jour, alors que tu ne le reconnaîtras pas, il passera dans ta vie, au moment où tu en auras le plus besoin. »

Peut-être que ce qu’elle disait était réconfortant.
Ou peut-être que c’était juste trop facile. Ça, c’était à Arnaud seul d’en juger.

En tout cas, Alix prit une petite allumette de la pochette qui était suspendue à son côté, et elle l’utilisa pour prendre la flamme d’un cierge, et la répandre à un second, juste devant les yeux du pèlerin.

Puis elle se lança dans un court récit, froid, monotone, sans trop d’émotions — comme si elle était habituée à le répéter à de nombreuses personnes.

« Quand j’étais une jeune fille, je suivais mon père, le comte Desroches, lorsqu’il partait en tournoi. Je ne suis que sa bâtarde, l’enfant qu’il a eut avec une lavandière, mais il m’a reconnue et élevée comme son enfant. Une nuit, il y eut un orage terrible avant que l’on atteigne le château censé nous accueillir — il pleuvait comme je n’avais jamais vu pleuvoir, des grêlons gros comme des clochettes… aussi, père demanda à ses enfants de dormir dans une grange.
J’étais entre les bras de Mórr, quand la foudre s’abattit sur le toit du bâtiment, et déclencha net un incendie. Mes frères et sœurs parvinrent à s’enfuir, mais pas moi. La grange toute entière s’embrasa, et avant quelques instants, j’étouffais alors que mes poumons s’emplissaient de cendres.
Je n’avais même plus la force de crier à l’aide. Et alors que je pensais que tout était perdu… J’ai entendu un craquement dans la charpente. Et je l’ai vu. »


D’un coup, sa voix se mit à trembler d’une émotion toute vite, et elle serra ses mains contre son torse.

« Je… Je n’ai jamais connu son nom. Jamais. Il n’était ni en armure, ni sur un cheval, mais je savais ce qu’il était…
Un chevalier du Graal, aux yeux violets. De nulle part, juste pour moi, parce que j’appelais au secours, il a grimpé sur le bâtiment, et s’est effondré à travers le toit. Avec une seule main, il m’a soulevé, et avec l’autre, il nous a hissés tous les deux à travers le sommet de la grange — il est sauté tout en bas, souffrant de ses jambes dans la chute, mais me ramenant en sécurité entre les bras de ma famille.
Mon père l’a remercié, des dizaines de fois, lui a promis des récompenses et lui a demandé de rester ; il n’a pas dit un mot. Pas un seul. Il a juste titubé jusqu’à son cheval, il est monté dessus, et il est reparti dans la nuit sous l’orage, comme s’il n’était jamais venu. »

Elle posa ses doigts sur ses cicatrices, et les caressa lentement. Les lèvres un peu tremblantes d’émotion, elle décida d’inspirer longuement et de se reprendre.

« Je pouvais pas vivre la même vie après ça. Alors je suis entrée dans la chapelle de la famille de mon père, et depuis je brode des tapisseries et je prie pour l’âme des serviteurs et des servantes du Graal, en espérant les aider du mieux que je puisse.
Si je peux faire quoi que ce soit pour toi, j’en serais ravi — quel est ton nom ? »
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Régil d’Aquitanie
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Re: [Régil et Arnaud] La route rend libre

Message par Régil d’Aquitanie »

Alors la tâche de communiquer avec les locaux allait lui revenir. Ou en tout cas à lui et son frère. Il est vrai que leur bande était composée de joyeux lurons qui soient ne pouvaient pas approcher les gens sans leur faire peur, ou qui ne pouvaient tout simplement pas … parler. Il y avait aussi Luc, mais Régil écarta cette pensée bien vite, le considérant - à tort ou à raison - trop jeune pour être d’une réelle utilité dans cette enquête. « Merci pour les infos. On va tâcher d’pas faire trop de bruits. »

Il le gratifia d’un hochement de tête et sur ces quelques mots le quitta pour partir à la recherche du reste du groupe. Ce ne fut pas bien long et sous la suggestion de Régil, ils attendirent à l’extérieur de la chapelle, le temps qu’Arnaud ait fini de faire ce qu’il avait à faire. Sur la route qui menait au bain public, le jeune homme sera venu au côté de son frère pour lui tapoter l’épaule et l’amener à l’écart. C’est d’un ton un peu dur et surtout irrité que Régil débuta la conversation.

« Bon t’as arrêté de me faire la gueule ? C’est bon ? » L’impression de déjà-vu était présente. C’était normal, puisque cette phrase il l’avait répété un nombre incalculable de fois. D’une certaine façon, ça le rassurait. Ce petit jeu d’amour et de haine était signe qu’ils tenaient toujours à l’autre. « J’vais pas me répéter deux fois, Arnaud, c’que j’ai fait devant les autres, j’lai pas fait pour te casser les couilles. Ch’ais pas c’qui t’as pris, mais t’en aurais bavé si j’tais pas intervenu. Et t’es déjà dans une belle merde. Tu comprends ? » Ses bras se lancèrent vers le ciel, dans un signe d’exaspération. « On donne pas de la p’tain d’eau tiède dans une outre d’gens comme nous à un chevalier du graal ! Je répète; un chevalier du graal ! » dit-il en épelant bien les syllabes.

Arnaud put reconnaître le Régil qu’il connaissait si bien; celui avec un sale caractère, qui était toujours sur son dos pour un rien. Faire la morale aux autres, surtout à son cadet, c’est une chose à laquelle il avait pris goût, et dans un sens, cela rappelait leur père de lequel le colosse tenait beaucoup. Cela lui donnait aussi le côté méprisant qu'avaient parfois les ainées avec leur cadet. Il respira bruyamment et poursuivit.

«… Écoute, si ça peut te faire plaisir, j’m’excuse pour t’avoir foutu la honte, d’accord ? » Régil serra légèrement le poing; il s'était quasiment étrangler tant il était difficile d’admettre qu'il avait tort, même qu'un peu. Son égo en avait pris un coup. « … Mais j’crois toujours avoir bien fait. Et si tu d’v’ais refaire cette même erreur, j’hésiterai pas une seule seconde à te refoutre la honte. On parle d’un saint, p’tain. Va falloir que tu commences à agir avec cette idée en tête. À partir de maintenant. » Il laissa s’installer un court silence entre eux avant de poursuivre d’un ton plus doux. « J’souhaite vraiment te voir obtenir ton pardon, Arnaud. Vraiment. J’te jure. J’suis ton frère, et je ferai tout pour t’aider, même si ça te fait pas plaisir. » Il le regarda dans les yeux, en attente d’une réponse, d’une réaction. N’importe quoi. Il devait savoir que leur différend était réglé pour de bon avant qu’ils commencent la tâche qu’on leur avait confiée.
Régil d'Aquitanie, Voie du Pèlerin Bretonnien
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Arnaud d’Aquitanie
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Re: [Régil et Arnaud] La route rend libre

Message par Arnaud d’Aquitanie »

L'histoire d'Alix toucha Arnaud, et le rendit aussi mal à l'aise. Son rapport de pèlerin à prêtresse le repositionna au rang de paysan à fille de seigneur. Bien qu'Arnaud pensa à s'agenouiller immédiatement afin de respecter sa stature, il ne vit pas la même étincelle brillante d'arrogance dans les yeux d'Alix. Il y voyait les yeux d'une femme pieuse qui avait abandonnée sa noblesse pour remercier la dame et ses miracles.

- "C'est que... J'm'appelle Arnaud. Arnaud d'Aquitanie. Il n'avait pas de nom de famille. Rien pour se donner une quelconque prestance, mais en avait-il réellement besoin ? Attendait-elle réellement cela ? Non. La sainte lueur dans les yeux de la recluse écartait cette possibilité.

Il devait toutefois prendre soin de lui. Si Alix avait donné un nouveau gain d'espoir et de foi à Arnaud, il ne devait pas se reposer sur ses lauriers. Le pèlerin inclina poliment la tête.


- "Je reviendrai, mes camarades doivent m'attendre pour nos ablu-ablou-abloululu... La douche quoi."

Arnaud tourna les talons, avant de passer la porte, il tourna une dernière fois son regard vers la femme de la chapelle.

- "Merci Alix, merci de croire en moi, merci pour tout."

Il quitta la chapelle pour rejoindre Régil qui l'attendait comme un piquet immobile. Il prit la route des bains en compagnie de son frère. Régil lui prit l'épaule et Arnaud put comprendre qu'il allait se faire tirer les bretelles. Son frère le blâma pour son comportement indigne du chevalier du Graal. Un saint, un monument à la gloire de la chevalerie, de l'honneur et de droiture. Lorsque Régil avança qu'il avait remplacé la gourde pour le protéger, il serra les dents crachant son venin.

- "Ouais, Bah, je pisse pas de l'eau bénite comme tes fontaines-là ! Je fais avec ce que j'ai !"

Mais les mots durs de Régil trouvèrent leur chemin malgré tout. Il ne faisait pas ça gratuitement dans le but de l'enfoncer ou pour s'accaparer l'attention du chevalier, mais bien pour l'aider à retourner sur le droit chemin. Jamais ce chemin n'aurait été facile, et une humiliation passagère était un faible prix à payer pour le pardon. Les traits du garçon s'adoucirent.

- "Vl'à que tu devrais faire gaffe. C'que tu pourrais t’paler sur l'balai dans le derche qu'est ta droiture-là en t'asseyant.

Arnaud pour la première fois depuis un moment, peut-être depuis le début de ce pèlerinage forcé. Le paysan afficha un sourire espiègle qui faisait sa personnalité. Un petit con insupportable qui avait toujours l'insulte facile. Arnaud les maniait plutôt bien, surtout pour révéler ses véritables pensées.

- "Désolé Frangin. De toute façon, c'est qu'c'est ton pied au cul qui m'fait marcher tout droit là. J'peux encore compter sur ton pied ? Par contre, c'est qu'tu pourrais pt’être ménager mon fion à l'avenir."

Il marqua un temps de silence, puis ses yeux se perdirent dans les allées et venues des chalands dans la rue.

- "T'sais Régil, j'y crois que j'vu quelque chose de merveilleux. Un gros signe-là. C'est qu'c'est pas complètement foutu j'pense.
Modifié en dernier par Arnaud d’Aquitanie le 15 avr. 2022, 23:51, modifié 1 fois.
Arnaud D'Aquitaine, Voie du Pèlerinage Bretonnien
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Régil d’Aquitanie
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Re: [Régil et Arnaud] La route rend libre

Message par Régil d’Aquitanie »

Régil passa une main sur son visage en entendant les paroles de son frère. « Oh putain, tes blagues Arnaud. » dit-il à voix basse, presque pour lui-même; il semblait complètement désespéré face à ses boutades. Et pourtant il aurait dû être habitué depuis le temps. Malgré tout, le paysan fut heureux de constater que l’affaire n’était pas aussi grave qu’il l’aurait crue. Les querelles entre eux ne duraient jamais bien longtemps, et aujourd’hui n’était pas l’exception à la règle.

Le sourire espiègle de son frère lui confirma qu’il avait bel et bien retrouvé un peu de sa superbe, pour le meilleur ou pour le pire. Allait-il devoir se coltiner toutes ses blagues ? Probablement. Même s’il n’osait pas lui avouer, il n’était pas du tout mauvais comédien.

« Oui, Arnaud. Tu pourras compter sur mon pied pour qu’il t’botte le cul. N'espère pas que j'me retienne parce que t'es mon frangin. » Dit-il avec une pointe d’humour, s’essayant maladroitement à l’art du rire.

Régil fronça les sourcils en entendant son frère mentionné un signe. « Comment ça ? U- … un signe ? De la Dame ? » Il semblait sincèrement interloqué. Une lueur de piété apparue dans ses yeux, ainsi que de désir. Si c'était bien le cas, il l'enviait.

« Ça s’est passé à l’intérieur d’la chapelle, c’est ça ? » Instinctivement, il mit une main à sa ceinture, où pendouillait l’outre divine qui avait appartenu à son frère. Une idée commençait à germer dans son esprit, même si sa fierté et son égoïsme la combattait de toutes ses forces. Et pourtant ... et pourtant ça serait la chose la plus honnête à faire. Il devait être droit dans ses bottes, comme son père le lui avait appris et comme les enseignements de la Dame le dictaient. Le combat intérieur de Régil se poursuivait, alors qu'Arnaud répondait.
Régil d'Aquitanie, Voie du Pèlerin Bretonnien
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Arnaud d’Aquitanie
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Re: [Régil et Arnaud] La route rend libre

Message par Arnaud d’Aquitanie »

- "J'sais pô si c'tait la Dame, mais ct'ait clairement un signe, le genre gros, tu vois. Genre, la taille à tante Alette."

Il fit des mimiques avec ses bras pour quantifier une pseudo-taille du signe. Il mimait bien entendu la silhouette d'Alix. Arnaud poursuivit :

- "T'vois là, j'tais dans la chapelle pour prier, parce que j'fais pas semblant moi ! "

Ses paroles étaient sincères, mais Régil l'avait trop entendu dire ce genre de chose pour cacher maladroitement l'inverse. "C'était de la guerre Psycholologique." qu'il disait souvent. Faire croire qu'on fait l'inverse en disant ce qu'on fait vraiment. Mais Arnaud était un très mauvais soldat Psycholologique. Car la guerre Psycholologique, c'était tuer son adversaire dans un débat avec des phrases très compliqué. Hélas, le manque de vocabulaire du paysan lui manquait cruellement dans cet exercice de style. Heureusement, Régil pouvait le recadrer et canaliser ce stupide cyclone à conneries qui lui servait de frère cadet. Arnaud reprit son anecdote, accompagnant son récit de geste pour mimer la séquence. Bien que ce dernier omis bien entendu de parler de la scène où il s'était retrouvé à chialer comme un gamin devant ce qu'il considérait comme une pure allégorie de sainteté.

- "Bref, c'k'jsuis allé prier pour le Benjamin, et Alix, la recluse, elle a commencé à prier, et là, y avait des trucs pas net. Du genre pas net bien ! Même que c'est la fille du Duc Desrochers quoi ! C'est pas une petite gamine de ferme ! Mais elle est recluse du Graal, donc elle est pas vraiment noble, ou un truc du genre. Elle nous a bénie et a joint sa prière à la mienne. C'tait quand même zincroyable, la bénédiction d'une prêtresse du Graal et d'une noble ! C'tait qu'on n'est pas des bouseux là !

Au fond, Arnaud grossissait le trait, mais il avait profondément été touché par la bonté d'âme de la recluse. Les nobles représentent une forme de tyrannie pour tout les serfs et vilains en Bretonnie. Mais il n'avait décelé aucune arrogance, aucune vanité dans ses yeux, sa gestuelle ou sa façon de parler. Si seulement son exemple pouvait être repris par d'autres, à moins qu'Arnaud ignorait tout simplement comment se comportait les autres nobles. Les généralités sont bien plus simples pour se représenter le monde quand le monde se limite à un champs et des vaches.

Le paysan reprit un peu de calme. Dans sa tête se bousculait des idées, des envies, puis Arnaud se rappela qu'Emile les voulait propre pour une réunion avec la noblesse ou quelque chose dans le genre. Le paysan concentra son attention vers son frère ainé, plongeant les mains dans les poches de ses chausses.


- "Et du coup, t'sais ce qu'on doit faire après la grosse douche ? On aura peut-être un moment pour se boire une bière. Elle était pas si mal ici, enfin, je crois, çfait longtemps."
Arnaud D'Aquitaine, Voie du Pèlerinage Bretonnien
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"…Tu offriras, à ton preux Seigneur le champart qu'il requiert,
Toujours, tu travailleras, hors les jours saints
Tu ne gardera pour toi et les tiens qu'un dixième des fruits de ton labeur
Et réjouis-toi, car un Chevalier de Bretonnie te protégera…"

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Régil d’Aquitanie
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Re: [Régil et Arnaud] La route rend libre

Message par Régil d’Aquitanie »

Régil écouta Arnaud sans broncher, ayant l’habitude de ses nombreuses comparaisons maladroites. Mais il ne pouvait pas vraiment lui donner tort. Leur tante était en effet plutôt enrobée, et la question de savoir comment elle arrivait à trouver une telle quantité de nourriture pour s’en empiffrer restait toujours un mystère au sein du village.

Il fut toutefois surprit d’apprendre que la recluse était la fille du comte. S’il avait su, il ne se serait pas permis d’autant observer son joli visage que, de son point de vue, même les brûlures n’arrivaient pas à dégrader. De plus, elle n’était pas n’importe qui. Une noble qui abandonnait ses privilèges pour se donner à la Dame était quelque chose d’assez incroyable, et dans un sens, plus digne de louanges qu’un paysan qui abandonnait son poste pour le pèlerinage. Le serf ou le vilain n’avait pas grand-chose, alors que le noble avait beaucoup plus à perdre. Il lui poserait peut-être quelques questions lorsqu’il la reverrait, ne serait-ce que pour en apprendre plus sur son quotidien.

Le jeune homme hocha lentement la tête suite aux dires de son frère. « C’t’en effet un signe. Une bénédiction d’une prêtresse, c’n’est pas rien. » Dit-il prudemment. Il n’oserait jamais rabaisser la valeur qu’avait une dévouée de la Dame, mais il devait avouer qu’il était déçu. Il se serait attendu à quelque chose de plus … mystique ? Mais il y avait tout de même une part de fierté dans sa voix. Il voyait bien que son cadet essayait de trouver le pardon et qu’il ne faisait pas semblant.

« Après la douche, va falloir commencer l’enquête. » dit-il à voix basse. « Émile y m’a donné quelques pistes. On pourrait aller j’ter un coup d’œil aux écuries, on pourrait y croiser des soldats du compte. Mais j’sais pas, ça m’semble pas être pour le mieux. À mon avis ça va vite dégénérer. » Il jeta un coup d’œil à l’arc et la dague de son frère. « Ça m’rappelle qu’on est pas supposé avoir d’armes sur nous. Émile y’ veut pas, ça exciterait les locaux. » Il tendit la main et Arnaud lui donna ce qu’il avait sur lui. « « J’vais mette tout ça à l’abri dans la chapelle.« »

Cela ne lui prit pas plus d’une minute et il revint en trottinant. Il reprit là où il avait arrêté. « Sinon, on peut aller à la taverne. Ça m’semble être le meilleur plan. Les gens s’ront peut-être moins méfiants autour d’une pinte. » Il haussa les épaules.

Quelques instants plus tard, Régil s’arrêta soudainement. Il lâcha un long soupire et mit une main à sa ceinture pour y prendre l’outre divine, touchée par le preux. Il la soupesa, comme s’il se tâtait, et parla d’une voix hésitante. « Émile, il a dit que j’pouvais rien pour toi ... mais j’crois pas que ça soit vrai. J’peux p’tête pas obtenir ton pardon à ta place, et j’le veux pas non-plus, mais j’peux au moins t’en donner les moyens. » Il lui présenta sa gourde. « J’vais pas mentir, ça m’fait putain d’mal de te la donner. C’est le premier gros signe que j’ai obtenu dans ma vie, mais c’pas pour ça que j’vais me détourner des écrits. J’crois que c’est ce que la Dame voudrait. » Un court silence et il enchaina. « Chai’s pas si tu la mérites et c’est pas à moi d’en juger. Si c’est pas l’cas, alors fais en sorte de changer ça. Gagne ton pardon et prouve à tout l’monde ce que tu vaux en gardant la relique. Vénères-là à chaque instant et protèges-là de ta vie s’il le faut. Ce genre de truc ça a bien plus de valeur que nous. C’t’un fragment du pouvoir de la Dame sur terre. » Il regarda Arnaud, hochant la tête pour l’enjoindre à se saisir du contenant.
Modifié en dernier par Régil d’Aquitanie le 17 avr. 2022, 03:18, modifié 2 fois.
Régil d'Aquitanie, Voie du Pèlerin Bretonnien
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Arnaud d’Aquitanie
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Re: [Régil et Arnaud] La route rend libre

Message par Arnaud d’Aquitanie »

Une enquête ? Arnaud s'était souvenu qu'Emile avait mentionné quelque chose à propos du Duc DesRoches, qu'il traînait peut-être dans des trucs pas nets. Il sentit ses poils se hérisser, les deux frères s'aventuraient dans un terrain dangereux. Arnaud se souvenait comment ils avaient été reçu, formel, très protocolaire, une hospitalité qui lui faisait l’effet d'une lame placée sous la gorge. Régil lui tendit la gourde sacrée dans les mains, lui offrant sa relique en cadeau. Non, c'était bien plus que ça, c'était maintenant sa responsabilité de veiller sur l'objet de légende. Il lui offrait une opportunité de se montrer digne de l'objet, de le chérir comme une relique qui un jour peut-être partagera de son éclat et de sa sainteté sur lui.

Ses mains tremblèrent pour finalement toucher l'objet dans ses mains. Il la tenait maintenant entre ses doigts rugueux.


- "C'est... Ck'je peux pas accepter ça frère..."

Un regard lui laissa comprendre que s'il refusait, non seulement, il allait se prendre une gifle dans la poire, non seulement pour décevoir la confiance que son frère ainé lui accordait, mais aussi celle de la Dame en rejetant le devoir de garder cette relique. Arnaud la serra vers sa poitrine.

- "J'vais... J'vais la chérir, comme si ks'tait la Dame qui me l'a donné."

Arnaud attacha la gourde à sa ceinture et réfléchit un instant concernant cette enquête.

- "J'ai des idées, mais elles vont pas toutes te plaire..."

Arnaud compta sur les doigts de ses mains jusqu'à 5. Il avait cinq plans, et fort heureusement, il pouvait encore les compter, ses capacités mathématiques s'arrêtant à compter les doigts sur ses mains.

- "En premier-là, c'est qu'on peut poser des questions à la taverne. Jte dis frère, je trouve pas ça fiable parce qu'on va surtout entendre des potins, pas des vrais trucs intéressants. En seconde-là, on peut se renseigner sur les gens qu'il rencontre le Duc, si on parvient à reconnaître des gars, peut-être que ce sont des ennemis de l'autre-là, donc des gens qui confirme quelque chose. Ensuite, on peut se renseigner sur les chevaliers errants de la région, le soucis des chevaliers errants, c'est qu'ils sont pas forcément nobles, j'crois... Donc kc'est pas des vrais chevaliers quoi. Donc ils auraient sûrement à gagner s'ils pouvaient gratter un hectare ou deux pour se dire vrai chevalier...

Puis ct'as encore les gars comme nous, on passe pas inaperçu frangin. Des suivants de chevaliers, on doit facilement pouvoir les trouver, ils pourraient nous parler de leur héros, et identifier des noms importants qu'Emile ou Lucia peuvent reconnaître.

Sinon..."


Il s'arrêta, quelque peu mal à l'aise avec cette dernière idée.

- "Si les chevaliers ont de la pieuté là, ils sont forcément passés à la chapelle du Graal. Donc Alix soit avoir une idée des chevaliers importants en ville vu qu'ils sont forcément venus rendre les hommages à la dame."
Arnaud D'Aquitaine, Voie du Pèlerinage Bretonnien
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"…Tu offriras, à ton preux Seigneur le champart qu'il requiert,
Toujours, tu travailleras, hors les jours saints
Tu ne gardera pour toi et les tiens qu'un dixième des fruits de ton labeur
Et réjouis-toi, car un Chevalier de Bretonnie te protégera…"

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Régil d’Aquitanie
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Re: [Régil et Arnaud] La route rend libre

Message par Régil d’Aquitanie »

Il secoua la tête en entendant les suggestions d’Arnaud. « J’suis pas d’accord. J’crois vraiment que ça vaut la peine d’aller faire un tour à la taverne. On le sait tous les deux, ce genre d'endroit c’est souvent que des potins. On est d’accord là-dessus. Mais si le même ragot revient souvent, au moins ça nous donnera une bonne piste. Et puis … ça sera aussi plus facile pour nous si on leur paye une boisson. Ça nous fera déjà passer pour de chics types. Si tu y tiens vraiment, on pourra retourner à la chapelle et poser quelques questions d’façon … subtile. C’est quand même la fille du comte. Si on commence à la bombarder d’questions sur son père, elle va vite se méfier. »

Le jeune homme se gratta la tête; il est vrai qu’il ne savait pas comment procéder. C’était un peu la première fois qu’il s’embarquait dans une telle aventure et toutes les idées qu’ils avaient ne seraient probablement pas réalisables avant l’heure du sermon. Aucun des deux ne pouvait le manquer – et ce n’est pas comme si Régil en avait l’intention – sous peine de s’attirer les foudres du pèlerin exalté.

« J’propose qu’on s’éparpille pas trop. On va commencer par la taverne, à moins que tu l’veuilles vraiment pas … » Il lui fit son regard de grand frère. Un regard qu’il connaissait bien, qui était lourd de sens, et plein de promesses; des claques derrière la tête, voilà ce qui l’attendait en cas de refus. Ou en tout c’est ce qu’il voulait lui faire croire. À force, Arnaud devait comprendre son petit jeu d’intimidation. Il durait depuis bien dix-neuf ans.

« Ensuite on r’montera les pistes qu’on a trouvé. Si on trouve rien là-bas, on passe à l’idée suivante; soit Alix. Si ça t’embête tant que ça, j’pourrai payer les boissons. » Depuis qu’il était sur les routes, et qu’il vivait une vie d’errance, la question de l’argent était moins un souci. Ce n’était pas vraiment étonnant si on prenait en compte le fait qu'il n'y avait plus de noble pour lui voler le neuf dixième de son labeur. Non pas qu'il roulait sur l'or, mais le fait de se retrouver avec un plus petit portefeuille n'était pas aussi dérangeant que cela pouvait l'être il y a une semaine. Il n'avait pas besoin d'acheter de la nourriture pour des bêtes, ni d'entretenir la baraque ou encore de se fournir en nouveaux outils. Plein de petites dépenses qui le faisaient autrefois regarder la fin d'un mois avec incertitude. Tout cela, c'était fini.

Les deux frères purent discuter encore un peu avant d'atteindre les bains, qui se situaient dans la basse-cour, en compagnie du reste du groupe. Le bâtiment n'avait rien de notable, et ressemblait à un commerce comme on pouvait en trouver partout ailleurs. L'entrée quant à elle semblait descendre vers un sous-sol.
Régil d'Aquitanie, Voie du Pèlerin Bretonnien
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