[Éloi] Princesse de la Foi

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

Modérateur : Equipe MJ

Avatar du membre
[MJ] La Fée Enchanteresse
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Messages : 877
Autres comptes : Armand de Lyrie

Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Jozefien quitta Éloi le temps d’aller demander la permission à son père — plus qu’il ne fallait de temps pour le prêtre de récupérer ses affaires, brouillons et matériaux d’écriture, et de ranger un peu le bazar laissé par le vent dans la pièce. Il eut même un peu de minutes pour s’ennuyer, quand la jeune fille revint toquer à la porte et l’ouvrir la seconde d’après.

« Il est évidemment d’accord. Tatjana va te rajouter un couvert. »



Il faisait sombre dans la salle-à-manger de l’étage. Les volets avaient là aussi été rabattus, parce que le vent soufflait terriblement fort, encore plus quand on quittait le rez-de-chaussée plus au ras du sol.
La salle-à-manger se trouvait juste en face du bureau de Thierry où Éloi avait été reçu. C’était une pièce relativement spacieuse, avec une large table qui pouvait accueillir huit attablés, au-dessus d’un grand tapis de soie. Il y avait de jolies commodes, une armoire de Lyonnesse fermée à clé, et, au mur, un tableau, à l’art tout aussi énigmatique que celui du reste de la maison.
Image


Un tas de fleurs. C’était fort joli et bien dessiné, mais n’était-ce pas une chose bizarre à peindre que des fleurs ? Ce n’était pas une fresque avec des saints, des Dieux, des amoureux ou des chevaliers partant à la chasse — Si les artistes Bretonniens dessinent la nature de Rhya, les animaux et les arbustes, jamais il ne serait venu à l’esprit de l’un d’entre eux de faire un grand tableau centré sur un bouquet de fleurs sauvages arrachées et laissées à pourrir dans une maison.
Et puis, il y avait aussi ce petit insecte près des fleurs…

Thierry était tranquillement assis en bout de table, en maître de maison. Il portait des vêtements similaires à ceux de la dernière fois — noirs et sans aucune fantaisie, clairement à la mode sans extravagance de Marienburg. Il ne leva même pas ses fesses à l’arrivée d’Éloi, et se contenta de replacer correctement sa paire de lunettes un peu tombées sur le bout de son nez.

« Ah, mon frère. Je vous en prie, installez-vous ici. »


Il désigna le siège immédiatement à sa droite. Une place privilégiée pour un invité. Jozefien, elle, se plaça à la droite de l’oblat, et non en face, mettant quelqu’un entre elle et son père — rien d’étonnant, c’était ce qu’on devait faire dans tous les pays du monde.

« Sacrée tempête, n’est-ce pas ? C’est embêtant, c’est embêtant, aujourd’hui mes employés devaient préparer mon stand pour la foire… Tss, tss, tout va encore rester sur le bateau…
Que de mauvaises nouvelles en ce moment, que de mauvaises nouvelles.
Vous buvez quelque chose en apéritif ? »


Et il se mit à prendre une petite clochette pour la sonner.

« Déjà il y a cette contagion — je l’aie eu je n’en suis pas mort, pourtant ! Mais si ce n’était que ça — on me dit que le duc de Parravon devient très très agressif à Frulgehorn, c’est pas bien, les tensions ce n’est jamais bien pour les affaires… Rah, si seulement l’Empire et la Bretonnie pouvaient enfin s’entendre, de temps en temps ! Ça serait mieux pour les affaires. Commercer est toujours mieux que tirer l’épée, pas vrai ? »


Tatjana arriva du rez-de-chaussée et s’arrêta dans l’ouverture de la porte. Les deux échangèrent quelques paroles en jutone — étant sa langue maternelle, Thierry la mania évidemment sans souci, mais la cuisinière qui venait d’Ostland fit les grands yeux et bégaya un peu, avant de partir.
Sans noter l’embarras de sa domestique, il reprit de plus belle, à toute vitesse :

« La mise en place du Franc-Territoire de Frugelhorn était une telle nouvelle incroyable ! Imaginez, le prince du Reikland et le duc de Parravon qui acceptent volontairement de dégarnir des châteaux et de retirer des bannières, pour laisser un lieu neutre et sans tyrannie princière — et avec franchise de taxes, surtout. Les Bretonniens ont traversé les frontières pour sauver l’Empire, on s’attendrait à ce que les liens entre les deux nations deviennent fort solides…
Vous croyez que le culte de Shallya pourrait intercéder entre les deux pays ? Hm, rah, non, ça va être les Nains qui vont s’en occuper. C’est toujours les Nains des Montagnes Grises qui s’en occupent… »


Il avait parlé sans s’arrêter pendant une bonne minute, et Éloi avait été incapable d’en placer une. À sa droite, Jozefien était en train de jouer avec sa cuillère, en appuyant du bout du doigt sur son dos afin de la faire voler.
Thierry dût se rendre compte qu’il venait de commettre un impair, car il prit une voix plus douce et balbutia sa phrase suivante.

« Hm, heu, ha oui…
Heu, les cours de ma fille, ils se… Passent de façon satisfaisante ?
Elle n’est pas trop embêtante j’espère ? »
Jet de connaissances générales (Art) : 14, échec

Image

Avatar du membre
Frère Éloi
Warfo Award 2021 du Jean le Bon
Warfo Award 2021 du Jean le Bon
Messages : 136
Profil : For 9 / End 9 / Hab 8 / Cha 11 / Int 11 / Ini 8 / Att 9 / Par 8 / Tir 8 / Mag 14 / NA 1 / PV 75
Autres comptes : [MJ] Le Gob'

Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

Une pénombre enveloppante nimbe la salle à manger : ici aussi, les volets sont clos, ménageant les fenêtres de la violence de l’orage tonnant désormais à l’extérieur. A intervalles très réguliers le long de la table, des bougies ont été disposées, comme autant de petits halos de douce lumière. J’ai pris place à la droite de Thierry Adelwijn, Jozefien s’installant quant à elle à ma propre droite. La disposition est ainsi faite que, nul n’ayant de vis-à-vis direct, il est difficile de croiser directement le regard de l’un de mes interlocuteurs sans me détourner de l’autre. Alors, je fixe pensivement la flamme de la bougie la plus proche, prêtant une oreille distraite au discours de mon volubile hôte. Aux questions qu’il m’adresse ponctuellement, je réponds brièvement. « Un vin, s’il vous convient. » « Vous prêchez un shalléen. »

Du coin de l’œil, je perçois les mouvements précaires de la petite cuillère que Jozefien manipule du bout du doigt pour tuer l’ennui suscité par le monologue de son père. Quant à moi, habitué à de bien plus longs sermons, je tâche de ne pas broncher, hochant la tête d’un air poli, sans rien laisser paraître de mon présent état d’esprit. Mon regard embrasse l’étendue des murs de la pièce, revenant sur l’étrange tableau floral aperçu un peu plus tôt. Je n’en percevais pas tout à l’heure les détails, mais suis maintenant en mesure, à la modeste lueur des bougies, d’en détailler les grandes lignes.

C’est une sorte de panier empli de fleurs aux teintes variées et diverses formes. La composition florale ainsi dépeinte est des plus exquises, véritable efflorescence de nuances colorées. La lueur vacillante des bougies éparses vient lécher la toile d’une lumière tamisée, jaunissant les plus immaculés pétales. Au demeurant, la contemplation de ce tableau m’emplit d’une forme de désarroi ;une gêne croissante ; une vibrante étrangeté. Où sont ici les personnages, qui d’ordinaire peuplent les fresques bretonniennes ? Que peut bien raconter une œuvre dénuée de vie ? Cette nature sénescente me fascine et me répugne.

Thierry ayant achevé son monologue, et souhaitant manifestement partager la parole, je formule quelques louanges de circonstance envers Jozefien, me donnant le temps de songer à la suite de la conversation.

« Jozefien est une élève très investie, et appliquée. Ses efforts sont par ailleurs fructueux, comme en témoigne sa progression en quelques jours. »

Difficile de ne pas se tourner vers la principale intéressée pour échanger un regard complice ; pareille connivence serait à coup sûr de nature à provoquer la suspicion de mon hôte. Le regard toujours rivé sur l’étrange tableau, je réfléchis à toute vitesse à détourner le sujet de conversation, en ce que je sais déjà que Thierry Adelwijn n’est guère versé en classique, ni féru d’érudition. Me souvenant soudain d’une remarque de la Révérende Mère quant au caractère de mon hôte, je suis pris d’une intuition. Peut-être son complexe en matière culturelle peut-il me servir ; peut-être sa fierté meurtrie le conduirait-elle à commenter ce tableau à plus cuistre que lui.

Alors, croisant deux doigts sous la paume de ma main, je le questionne, jouant l’humilité.

« Pardonnez mon ignorance en la matière, mais… D’où vient ce curieux tableau ?
Je peine à en saisir le sens… Quelle histoire peut-il bien relater, en l’absence de tout personnage ? »


Si le sujet le dérange, il sera toujours temps de le questionner sur sa Marienburg natale, ou de rebondir sur ses élucubrations géopolitiques pour l'amener à discuter de son avis sur la société bretonnienne.
Frère Éloi Voie du Prêtre Mystique
Profil : For 9 | End 9 | Hab 8 | Cha 11 | Int 11 | Ini 8 | Att 9 | Par 8 | Tir 8 | Mag 14 | NA 1 | PV 75/75

États temporaires
Une vie de Paix : +1 à tout jet visant à guérir un patient blessé, malade ou empoisonné.
La vie avant tout : doit tenter d'interrompre les affrontements auquel il assiste, à moins que le combat ne soit mené contre des ennemis.

Compétences :
- Maîtrise de l'Aethyr (1)
- Coriace : -1D3 dégâts subis.
- Réflexes éclairs : +1 aux tests d'initiative en situation de surprise.
- Résistance accrue : +1 aux tests d'endurance.
- Sang froid : +1 aux tests de caractéristiques effectués en situation de stress ou tension.
- Volonté de fer : +1 aux tests de volonté.
- Traumatologie : Sait administrer les premiers soins ou favoriser une guérison plus rapide.

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien.
- Langage secret (Classique) : Capable d'écrire et de lire le Classique.
- Législation : Sait manipuler le droit à son avantage.
- Doctrine du Culte (Shallya)

- Cuisine : Se débrouille en cuisine. +1 pour détecter des substances nocives dans la nourriture.
- Empathie
- Affûtage mental
- Incantation - Shallya
- Sens de la magie
Équipement porté sur soi :
8 sous d'argent 8 deniers
- Bâton de marche
- Robe de bure jaunie / Tenue en lin / Ceinture / Sandales
- Grande sacoche contenant couverts, rations diverses
- Livre de prière de Shallya
- Amulette de Shallya
Fiche wiki[Annexe] Brionne et Orléac

Avatar du membre
[MJ] La Fée Enchanteresse
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Messages : 877
Autres comptes : Armand de Lyrie

Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

« Ah, très bien, très bien — n’hésitez pas à me dire si vous avez des ennuis pour la faire travailler.
Comment comptez-vous mesurer sa progression ? Allez-vous mettre en place une évaluation ? »


Thierry tenta tant bien que mal à s’intéresser aux cours pour lesquels il rémunérait le jeune prêtre — même s’il avait été incapable de dire qu’est-ce qu’il attendait véritablement d’Éloi. Et voilà que sa jeune fille se faisait vraiment toute petite tandis qu’on parlait d’elle comme si elle n’était pas dans la pièce.

La question sur le tableau, au moins, eut le mérite de faire taire le patriarche de la maison. Le voilà qui se retourna, et regarda les fleurs, et il croisa les bras et mit une main sur sa bouche. Et il demeurait là, silencieux, fort pensif, pendant bien une demi-minute au moins.

« Hé bien, me voilà fort confus…
Je n’en ai pas la moindre idée. C’est mon frère qui s’occupe de la décoration. Mais vous allez pouvoir lui demander, il vient manger avec nous ce midi. »


Jozefien arrêta soudainement de jouer avec sa cuillère.
Et elle se mit à parler en jutone.

« Oliver ? Hij komt hier ? »

Thierry se retourna vers sa fille, l’air circonspect.

« Ja dat doet hij. Waarom ? Wat is het probleem ?
– Waarom heb je me dat niet eerder verteld ? Ernstig ?
– Jozefien, niet in het bijzijn van onze gast, alstublieft.
– Ik wil niet met hem praten, ik wil hem niet eens zien. »

Et d’un coup, alors que le dialogue incompréhensible fusa à toute vitesse, Thierry fronça les sourcils, frappa la table avec la paume de sa main, assez fort pour faire trembler la vaisselle et faire résonner les verres, et le voilà qui grogna fort et montra toute sa verve de chef de compagnie marchande en sifflant fortement entre ses dents :

« Je hoeft niet te praten, ik wil niet nog een woord uit je mond ! Je hoort ?! »

Et voilà que Jozefien se fit plus petite que jamais, se recroquevillant sur elle-même sur sa chaise, tandis que Thierry attrapa sa serviette, se sécha la bouche, et jeta le tissu sur son assiette.
Il leva son regard vers Éloi, et le foudroya du regard en affichant bien toutes ses rides. Comme s’il lui adressait une phrase silencieuse que le prêtre ne devinait que trop bien.

« Raconte ce que tu viens de voir à quiconque, et tu vas le regretter. »

Mais c’est avec une fausse politesse, sa voix encore pleine de colère, qu’il tenta de noyer le poisson, de façon bien peu discrète.

« Pardonnez-moi — comme je vous l’avais dit, je n’aime pas que ma fille parle en jutone devant des Bretonniens. C’est fort impoli, surtout que nous sommes dans votre pays.
C’est une règle de courtoisie que j’ai toujours suivie. Nous, Marienbourgeois, sommes peuple de toutes les Nations, et toutes les Nations vivent chez nous. Ce n’est pas toujours facile, il y a souvent des heurts et de la violence, mais nous sommes bien plus tolérants et ouverts que le reste du monde, c’est pour une raison.
Dans mon jeune âge, je vivais au Nippon. Vous avez déjà vu le Nippon, sur une carte ? Ça c’est un pays magnifique dont je peux vous parler… Dommage, je n’ai pas d’artefacts de leur continent à vous montrer, tout est dans la mesnie Adelwijn…
Est-ce que vous aimeriez visiter Marienburg, un jour ? »


Jet d’intelligence : 5
Tu ne sais pas parler un mot de jutone, mais je t’écris le script complet en néerlandais — tu es assez intelligent pour comprendre les intonations et deviner les phrases. Hésite pas à passer par le génial google traduction :orque:
Image

Avatar du membre
Frère Éloi
Warfo Award 2021 du Jean le Bon
Warfo Award 2021 du Jean le Bon
Messages : 136
Profil : For 9 / End 9 / Hab 8 / Cha 11 / Int 11 / Ini 8 / Att 9 / Par 8 / Tir 8 / Mag 14 / NA 1 / PV 75
Autres comptes : [MJ] Le Gob'

Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

L’annonce de l’arrivée prochaine d’Oliver Adelwijn jette un froid sur la tablée, et une boule d’appréhension se forme au creux de mon estomac. La Révérende Mère m’a parlé du frère de mon hôte : je sais ainsi de lui qu’il siège au conseil ducal en qualité de régisseur de Brionne. Il me semble qu’il s’agit d’une forme de représentant des intérêts des commerçants, mais la famille Adelwijn est également réputée pour contribuer aux finances ducales. La simple nouvelle de sa venue m’intimide un peu ; non pas car il s’agit d’un personnage puissant et renommé, mais bien en ce que je crains sa réaction à mon endroit. Thierry constitue déjà un obstacle suffisamment gênant pour mon investigation sans rameuter son frère par dessus le marché.

Mon tressaillement circonspect passe toutefois inaperçu, Jozefien venant de s’attirer l’attention exclusive de son père, qui la dévisage à présent d’un regard dur, échangeant vivement avec elle dans leur langue natale. Mains jointes devant moi, je m’efforce de détourner mon regard de l’un ou l’autre de mes interlocuteurs, tâchant de fixer le tableau sans broncher, laissant leurs répliques fuser sans m’atteindre. De leur étrange langage, je ne connais rien, mais crois néanmoins inférer le sens général de leur échange, aidé en cela par leurs intonations, et quelques rares mots que je parviens à identifier. Jozefien questionne manifestement son père au sujet de la visite d’Oliver Adelwijn, qui semble lui déplaire au plus haut point ; cela fait d’ailleurs relativement sens étant donné sa précédente remarque concernant les chiens de son oncle. De son côté, Thierry Adelwijn paraît furibond ; je l’entend souffler, siffler, grogner, avant de frapper la table de sa paume.

En dépit de tous mes efforts pour maintenir un masque imperturbable, je ne peux alors réprimer le réflexe de baisser les yeux vers la table. Voyant les verres encore trembler, ainsi que la main crispée du notable, je lève un bref instant les yeux vers ce-dernier, uniquement pour le voir me fixer en retour, le visage fermé, une étincelle d’avertissement luisant derrière les verres de ses petites lunettes. La mise en garde dans son regard se passant de mots, j’ai l’immédiate intuition de la nécessité de donner à mon hôte des signaux d’apaisement, de demeurer moi-même imperturbable en vue de l’aider à retrouver son propre calme. Lentement, sans mot dire, je réponds donc à son regard assassin par un demi hochement de tête, doublé d’un lent clignement de paupières, rompant le contact visuel.

Coïncidence ou conséquence de mon geste, le bourgeois semble chercher péniblement à ramener la discussion sur un terrain moins glissant, tâchant peu à peu d’étouffer la colère vibrant encore dans sa voix. Il est probablement opportun de ne pas résister à cette proposition maladroite, c’est pourquoi je décide de me confier un peu, le temps de noyer le souvenir du malheureux dérapage de la conversation.

« Je ne sais que peu de choses de Marienburg, à dire vrai.

Il y a bien plusieurs autres cités que je souhaite un jour voir de mes yeux. Pour certaines, je rêve même d’y étudier quelques années.

Altdorf, Miragliano… Certaines villes de pays voisins accueillent de hauts lieux de la médecine moderne, où plusieurs de mes aînées ont été formées. Mais cela nécessite souvent de l’argent, ou des relations bien placées.

Si je suis quant à moi un jour en mesure d’étudier à Couronne, ce sera déjà bien. »


Par ces confidences mesurées, j'ai bon espoir de contribuer à l'apaisement de Thierry Adelwijn, lui laissant docilement le contrôle du sujet de nos échanges. Je souhaite avant tout éviter de commettre un impair, alors même que je commence à discerner certains dysfonctionnements de l'apparente horlogerie de la mesnie Adelwijn.
Frère Éloi Voie du Prêtre Mystique
Profil : For 9 | End 9 | Hab 8 | Cha 11 | Int 11 | Ini 8 | Att 9 | Par 8 | Tir 8 | Mag 14 | NA 1 | PV 75/75

États temporaires
Une vie de Paix : +1 à tout jet visant à guérir un patient blessé, malade ou empoisonné.
La vie avant tout : doit tenter d'interrompre les affrontements auquel il assiste, à moins que le combat ne soit mené contre des ennemis.

Compétences :
- Maîtrise de l'Aethyr (1)
- Coriace : -1D3 dégâts subis.
- Réflexes éclairs : +1 aux tests d'initiative en situation de surprise.
- Résistance accrue : +1 aux tests d'endurance.
- Sang froid : +1 aux tests de caractéristiques effectués en situation de stress ou tension.
- Volonté de fer : +1 aux tests de volonté.
- Traumatologie : Sait administrer les premiers soins ou favoriser une guérison plus rapide.

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien.
- Langage secret (Classique) : Capable d'écrire et de lire le Classique.
- Législation : Sait manipuler le droit à son avantage.
- Doctrine du Culte (Shallya)

- Cuisine : Se débrouille en cuisine. +1 pour détecter des substances nocives dans la nourriture.
- Empathie
- Affûtage mental
- Incantation - Shallya
- Sens de la magie
Équipement porté sur soi :
8 sous d'argent 8 deniers
- Bâton de marche
- Robe de bure jaunie / Tenue en lin / Ceinture / Sandales
- Grande sacoche contenant couverts, rations diverses
- Livre de prière de Shallya
- Amulette de Shallya
Fiche wiki[Annexe] Brionne et Orléac

Avatar du membre
[MJ] La Fée Enchanteresse
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Messages : 877
Autres comptes : Armand de Lyrie

Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

« Huh-hun. »

C’était tout ce que Thierry trouvait à répondre à Éloi.

« Certes, certes…
Et ce vin ? Pourquoi on ne vous a toujours pas servi de vin ? Tatjana ! »


Et ayant entendu son maître, l’est-impériale revint en effet avec un pichet rempli de vin qu’elle posa devant le maître de maison. Il se permit lui-même de s’en saisir, de remplir le joli gobelet en métal d’Éloi, ne servit pas d’alcool à sa fille qui pourtant avait tendu son verre, et voilà qu’il enchaîna à la volée sur un autre sujet.

« C’est un beau pays Marienburg, un magnifique pays, il me manque — même si le temps est, il faut le dire, plus favorable en Bretonnie ! Oh, quel délicieux climat vous avez — bon, certes, pas aujourd’hui, pas en ce moment, haha ! Mais franchement, un tel orage, c’est somme toutes assez rare hors du côté plus continental. Empire, il gronde tout le temps. La faute à la pression atmosphérique ; vous savez ce qu’est la pression atmosphérique, n’est-ce pas ? Non ? Oh non ! Allons, allons, c’est un concept de philosophie naturaliste : « natura abhorret vacuum », vous ne l’avez jamais entendue ? »

Jamais Éloi n’avait entendu un homme s’exprimer aussi mal en classique. Mais Thierry faisait un grand sourire, visiblement ravi de moucher frère Éloi dans un débat d’esprit — alors même qu’à aucun moment il était question de parler de pression atmosphérique et que personne n’avait mit le sujet sur la table avant lui.

« Non non, la Bretonnie, c’est magnifique pour la villégiature — beau temps, belle contrée, beau pays. Beau pays plein, aussi. Enfin, hors du versant ouest ; il est hors de question que je remette les pieds en Gasconnie, trop violent, trop d’Orques… Encore que, on ne peut pas dire que votre versant ouest soit forcément de tout repos non plus. Bordeleaux, c’est violent. Aquitanie, j’en parle même pas ; perdu de gros investissements sur le Gilleau récemment, on me parle d’une ville de paysans révoltés et d’un château comtal qui a été abandonné pour une histoire de touche-pipi… Incroyable comme mœurs tout de même, non ?
Il est bon le vin, pas vrai ? Heu, Quenellois si je ne dis pas de bêtise ! Il est bon, pas vrai ? Je l’ai eu à sept écus dix sous la queue, une affaire. Je compte m’acheter un vignoble, il faut que je trouve un noble qui ne gère pas bien ses comptes, mais il y a ce grand relief à reverser au duc si je veux devenir propriétaire… Bien gênant…
Vous pensez que si je faisais un don de foncier à la révérende-mère, elle pourrait m’aider auprès de Son Altesse ? Je pourrais faire passer ça pour une bonne œuvre — après tout, les Shalléennes ne contribuent pas au service d’ost, pas vrai ? »


Le vin n’avait en fait aucun intérêt gustatif — c’était juste du vin de table — mais le prix était effectivement bien en deçà de ce qu’on paye d’ordinaire. Tout cuistre qu’était un Marienbourgeois, il demeurait imbattable quand il s’agissait de manipuler les prix.
Un souvenir de cours d’Histoire remontait alors en tête d’Éloi, très subitement. Il y a trois siècles, les Marienbourgeois qui venaient à Brionne n’avaient pas le droit de quitter un quartier bien circonscrit et devaient porter une rouelle à leur chapeau quand ils voyageaient ailleurs. Fallait-il regretter de telles pratiques ? Parce que Thierry semblait sincèrement croire qu’Éloi allait l’aider dans ses magouilles de fraude fiscale, alors qu’ils débutaient tout juste l’apéritif.




Après au moins un bon quart d’heures de discussions tout aussi gênantes, la porte d’entrée s’ouvrit. Thierry se désintéressa immédiatement d’Éloi, et eut un grand sourire.

« Ah ! Voilà Olivier ! »

Il y eut du bruit qui venait de dehors. Des hurlements de chiens. Les lévriers se mettaient à hurler à la mort, comme des fous furieux, et on pouvait même ouïr des grattements de parquet, comme des pattes qui courraient dessus.
À sa droite, Éloi pouvait sentir Joséphine qui cessait soudainement de bouger. Elle était fixe, et gardait le doigt sur le bout de sa cuillère.

Il fallut cinq minutes pour que la porte du dessous se ferme. Et les chiens continuaient d’aboyer comme des fous furieux. Deux hommes parlaient au rez-de-chaussée. Puis, il y eut des bruits de pas, des craquements des marches de l’escalier. Et un homme au pantalon trempé, tenant une canne, entra dans la salle à manger.
Image


Il puait.

L’odeur nauséabonde qui se dégageait de lui était plus pernicieuse que tout détail visuel qu’on pouvait avoir sur lui. Son élégant tablier, son chapeau à plume, les bijoux dont il était vêtu, tout ce qui devait inspirer l’image d’un notable fortuné et qui tentait d’imiter les nobles sans trop contrevenir aux ordonnances somptuaires, tout ça n’était que des choses à la marge comparées au véritable fait marquant :
Il empestait. Il envahissait la pièce d’effluves d’immondices. Il sentait la fosse septique, le canal d’égout, il schlinguait le purin de cheval dans l’écurie, ou la bouse de vache dans l’étable. Il sentait le porc qui macère dans sa merde pour se garder au froid, ou une ruelle d’Orléac après une inondation. Il inspirait à Éloi l’odeur d’un vieillard qui se chie dessus, d’un ouvrier qui ne peut se retenir à cause de la dysenterie. Il le mettait physiquement mal à l’aise.
Il lui donnait envie de gerber.

Et pourtant, Thierry n’avait pas l’air de sentir quelque chose. Non. Il était tout sourire, tandis qu’il se mettait à taper sur la table, à rigoler et à contrevenir à la règle qu’il avait imposée à sa fille — il saluait son petit frère en jutone.

Olivier lui répondit à la volée, tandis qu’il s’approcha de Jozefien. Il posa ses mains sur ses épaules, et approcha sa bouche pour lui faire un bisou sur son crâne. Sa nièce courba sa tête et évita ses lèvres. Ainsi mouché, Olivier se contenta de la lâcher et de s’approcher d’Éloi.

« Bonjour, mon frère. Thierry m’a parlé de vous.
Enchanté de faire votre connaissance. »

Il tendit sa main.
Il avait un regard froid. Et bizarrement austère. Et même violent.
Et sa main…

Sa main suintait d’un liquide jaune et aqueux.
Comme s’il avait pissé dessus.
Charisme : 19, Thierry te casse bien les couilles.


Jets cachés.

Oui.
Image

Avatar du membre
Frère Éloi
Warfo Award 2021 du Jean le Bon
Warfo Award 2021 du Jean le Bon
Messages : 136
Profil : For 9 / End 9 / Hab 8 / Cha 11 / Int 11 / Ini 8 / Att 9 / Par 8 / Tir 8 / Mag 14 / NA 1 / PV 75
Autres comptes : [MJ] Le Gob'

Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

Douce Shallya, que la conversation de Thierry est épuisante. Le notable multiplie les maladresses, meublant la conversation jusqu’à la changer en long monologue. Sans me laisser le loisir de répliquer, il s’efforce de faire étalage d’une culture qui lui fait manifestement défaut. Shallya me garde de penser à mal ; il ne le fait probablement pas exprès, mais la discussion n’en demeure pas moins gênante. Alors, ponctuellement, je glisse ici un hochement de tête faussement approbateur, là une brève réplique d’un ton neutre. Le plus souvent, néanmoins, je me réfugie dans la contemplation du fond de mon verre de vin ; assommé par l’ennui, j’attends que le moment passe.

Il ne s’est pas écoulé une demi-heure avant que le frère de Thierry Adelwijn, Oliver, ne passe le seuil de la maisonnée. L’homme est très bien vêtu, comme ce à quoi on s’attendrait de la part d’un bourgeois aussi influent. Mais dès son entrée dans la salle à manger, je sens l’atmosphère changer. Peut-être est-ce moi qui me fait des idées, mais il y a maintenant comme une odeur viciée dans l’air, un nauséabond fumet, de pestilentielles effluves qui m’écœurent déjà. Difficile de n’en rien laisser paraître, lorsque l’on est pris d’une telle nausée. Jetant prudemment un coup d’œil à mes voisins de table, je suis pourtant surpris de constater que ma gêne n’est pas partagée : Thierry arbore un air enjoué, et Jozefien une expression fermée difficile à interpréter. Pourtant, je n’ai pas souvenir d’avoir un jour humé un air aussi répugnant ; même du temps de la grande inondation de la ville basse d’Orléac, même lors de...

Paupières plissées, tant par défiance que par réflexe physique, je regarde le nouveau venu s’approcher pour nous saluer, le voyant toucher de ses doigts suintants l’épaule d’une Jozefien de marbre. Préférant me lever plutôt que de prendre le risque -pourtant bien mince- de subir pareille familiarité, je feins de ne pas relever sa main moite, et lui adresse plutôt un salut shalléen, mes propres doigts bien en sécurité contre ma robe de bure. Son regard est froid, en sensible contraste avec ses aimables paroles. Il y a quelque chose de dangereux dans ses yeux, comme une étincelle de violence enfouie. Il me fait peur ; je ne veux pas rester près de lui.

Me faisant poliment indiquer l’emplacement des latrines, je quitte la pièce d’un pas mesuré, m’efforçant de ne pas broncher. Une fois hors de vue, toutefois, je m’efforce de prendre de grandes inspirations, de ventiler cette nausée, de la faire passer. Et, comme mon esprit s’éclaircit, je réfléchis. Ni Thierry ni Jozefien n’ont réagi à l’irruption de l’immonde personnage. Ce n’est pas normal. Je ne trouve pas d’explication rationnelle à ce malaise soudain, d’autant que je me sens bien mieux depuis que j’ai quitté la pièce. Adressant une courte prière ordinaire la Colombe, lui demandant de me prémunir des affres de la maladie, je m’apaise un peu.

De toutes les clercs de l’abbaye, tu as toi reçu une faveur, de Shallya, qui te permettra d’identifier très rapidement quel est le mécréant qui gangrène la maison Adelwijn.

Les paroles de Solène me reviennent en mémoire. L’autre jour, après m’être confié à elle, je ne comprenais pas où elle voulait en venir avec ses élucubrations. J’étais alors focalisé sur la recherche de preuves matérielles, objets, comportements, indices, permettant de resserrer l’étau de l’investigation. Mais plusieurs jours de prudente observation en ces murs, la rencontre d’Olivier s’impose avec la force d’un tonitruant coup de théâtre.
Je t’assure que tu comprendras ce que je veux dire lorsque le moment sera opportun.

J’ai peur de ne comprendre que trop bien, mais il faut que j’en ai le cœur net. Mon malaise passé, je me résous à retourner dans la salle à manger, reprendre place à table, et investiguer. Shallya, épaule-moi en cette épreuve à venir ; donne la force d’âme de ne pas flancher, de ne pas faillir, de ne pas fuir, et préserve moi de mes ennemis.

Enfin, lorsque le cours de la conversation s’y prête, je plonge mon regard dans celui d’Olivier, tâchant de faire abstraction du reste de son apparence. Je veux mieux cerner la violence que j’ai cru discerner dans son regard glacial. Je veux être fixé, savoir si je me fais des idées.

« C’est un honneur que de faire votre connaissance, Maître Oliver.

La Révérende Mère parle parfois de vous. J’imagine que la charge de régisseur ducal est une lourde responsabilité. »

Lancement de Résistance aux maladies : 14, échec.

Au fil de la conversation, si Empathie si ça permet d’éclaircir un peu les dispositions d’Olivier à mon endroit.

Si la nausée revient, et empire trop au point de ne plus pouvoir me tenir correctement, je prends congé le plus poliment possible, expliquant que je ne me sens pas bien.
Frère Éloi Voie du Prêtre Mystique
Profil : For 9 | End 9 | Hab 8 | Cha 11 | Int 11 | Ini 8 | Att 9 | Par 8 | Tir 8 | Mag 14 | NA 1 | PV 75/75

États temporaires
Une vie de Paix : +1 à tout jet visant à guérir un patient blessé, malade ou empoisonné.
La vie avant tout : doit tenter d'interrompre les affrontements auquel il assiste, à moins que le combat ne soit mené contre des ennemis.

Compétences :
- Maîtrise de l'Aethyr (1)
- Coriace : -1D3 dégâts subis.
- Réflexes éclairs : +1 aux tests d'initiative en situation de surprise.
- Résistance accrue : +1 aux tests d'endurance.
- Sang froid : +1 aux tests de caractéristiques effectués en situation de stress ou tension.
- Volonté de fer : +1 aux tests de volonté.
- Traumatologie : Sait administrer les premiers soins ou favoriser une guérison plus rapide.

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien.
- Langage secret (Classique) : Capable d'écrire et de lire le Classique.
- Législation : Sait manipuler le droit à son avantage.
- Doctrine du Culte (Shallya)

- Cuisine : Se débrouille en cuisine. +1 pour détecter des substances nocives dans la nourriture.
- Empathie
- Affûtage mental
- Incantation - Shallya
- Sens de la magie
Équipement porté sur soi :
8 sous d'argent 8 deniers
- Bâton de marche
- Robe de bure jaunie / Tenue en lin / Ceinture / Sandales
- Grande sacoche contenant couverts, rations diverses
- Livre de prière de Shallya
- Amulette de Shallya
Fiche wiki[Annexe] Brionne et Orléac

Avatar du membre
[MJ] La Fée Enchanteresse
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Messages : 877
Autres comptes : Armand de Lyrie

Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Les chiens n’arrêtaient pas de hurler comme des fous furieux. Ça avait été très perceptible sitôt Éloi sorti de la pièce, et marchant pour atteindre une salle d’eau ; il les entendait en bas, juste devant l’entrée. Ils aboyaient à tue-tête, aigu. Ils grognaient, grattaient avec leurs pattes, ils se comportaient comme une meute de fous furieux, assez pour que le majordome, Kristof, observe la porte avec un regard apeuré, les bras croisés et le buste un peu en arrière.

De retour à table, le jeune oblat put voir les deux frères côtes-à-côtes, en train de discuter en jutone. Ils se turent tous les deux en découvrant le Shalléen.
Olivier se trouvait sur le siège juste en face d’Éloi. Il fit un signe de tête, et répondit à son affirmation.

« Oui, mon frère. J’exerce une profession importante. J’ignore comment vous pourriez imaginer en quoi consiste mon travail, en revanche. Je ne vous avais jamais aperçu dans l’entourage de Malicorne. »

Il avait dit tout ça d’un ton sec, et froid, en regardant Éloi tout droit dans les yeux. Il ne cessait de dévisager l’oblat. Comme s’il lui en voulait personnellement de quelque chose.
Thierry était peut-être assez hautain, même lui était assez apte socialement pour voir la façon de faire de son frère. Alors, il ricana en faisant un signe de la main.

« Heu… ça va Olivier ?

– Très bien. Un peu fatigué.
Alors comme ça, vous donnez des cours de classique à ma nièce ? Vous êtes doué en classique ? »


Un sourire mauvais commença à naître sur le côté des lèvres du régisseur.
Il se mit à parler, en employant la langue liturgique.

« Dans le pur intérêt de la dispute théologique, j’avais une question.
Admettons qu’un accouchement se complique férocement — est-ce péché que de tuer la mère par césarienne afin de tenter de sauver son enfant ? »


Ses dents étaient cariées. Ses gencives dégoulinantes de sang. Et il puait, on ne pouvait pas assez insister là-dessus. Sa gueule ressemblait à une bouche d’égout. Éloi avait envie de tourner de l’œil ; Pourquoi personne ne remarquait comment il était le seul à ainsi schlinguer ?

Tatjana arriva. Elle portait un grand bol de potage fumant qu’elle plaça au milieu de la table. Elle attrapa l’assiette de Jozefien, et la servit.
Thierry eut l’air ravi. Il se frotta les mains, attrapa une serviette, et, soudain, s’arrêta dans son geste.

« Tiens, frère Éloi, puisque vous êtes là ;
Diriez-vous les grâces ? »

Olivier leva un sourcil. Il pouffa de rire alors que lui-même n’hésitait pas à mettre sa serviette à lui sur ses genoux.

« Tu vas vraiment faire le dévot parce que nous avons un clerc sous notre toit ?
– Roh, Olivier, ne nous fait pas passer pour des mécréants… Allons, frère Éloi, lions tous nos mains, et-
– Pour quoi faire ?! Allez, c’est bon, mangeons, j’ai pas le temps ! »

Thierry et Jozefien observèrent tous les deux le flegmatique régisseur avec des grands yeux écarquillés. Il semblait être immédiatement sur la défensive, pour… Un usage que toutes les familles du Vieux Monde avaient, de Bilbali jusqu’à Praag.
Olivier tente de faire quelque chose : 17, échec pointé pour lui

Jet de résistance mentale d'Olivier à la suggestion de son frère : 18, il n'est pas doué.
Image

Avatar du membre
Frère Éloi
Warfo Award 2021 du Jean le Bon
Warfo Award 2021 du Jean le Bon
Messages : 136
Profil : For 9 / End 9 / Hab 8 / Cha 11 / Int 11 / Ini 8 / Att 9 / Par 8 / Tir 8 / Mag 14 / NA 1 / PV 75
Autres comptes : [MJ] Le Gob'

Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

Tout ça sent mauvais, au propre comme au figuré. Oliver Adelwijn n’est pas seulement désagréable, il se montre ouvertement hostile à mon égard. Ses remarques à mon endroit sont tournées de sorte à me déstabiliser, voire m’insulter. En somme, tout se passe comme s’il me tenait responsable de quelque chose. Je suis pourtant certain de ne connaître Olivier que de nom, sans jamais lui avoir été présenté jusqu’à aujourd’hui. L’atmosphère autour de la table n’en est plus seulement nauséabonde, mais aussi gênante, au point que même le lunatique Thierry semble s’en apercevoir.

Sa question, posée en classique, me laisse dans un premier temps sans voix. Pris au dépourvu, je plisse les paupières comme par réflexe, hésitant quant au sens de ses propos. La similitude avec le dilemme présenté lors de mon cauchemar de l’autre nuit est frappante, trop peut-être pour laisser penser au hasard : c’est précisément au milieu d’un tel débat éthique qu’est arrivé l’homme-charogne. Le simple souvenir de son ignoble puanteur, de son apparence putrescente et de son ton goguenard me noue l’estomac, et je serre les dents, tendu. L’espace de quelques secondes, ma vue se trouble, et je respire péniblement ; l’atmosphère de la pièce est lourde, et si nauséabonde que j’en défaille presque. Un flot d’amertume remue en moi, noire marée de bouillonnant ressentiment, tandis que je m’efforce de maîtriser la révulsion que m’inspire mon interlocuteur. Me massant l’arête du nez, j’expire longuement par les narines avant de répondre calmement, quoique un peu vertement, à la provocation de mon vis-à-vis.

« Ces questions clivent même les conciles. Qui suis-je pour imaginer en détenir la réponse ? »

L’arrivée de Tajana pour le service détourne quelque peu l’attention collective du fond d’amertume de ma réplique. J’ai presque dérapé. Je dois absolument me calmer, m’apaiser. Je le sais, mais c’est tâche bien ardue en présence de personnage aussi repoussant qu’Olivier Adelwijn. Je fulmine donc en silence, maugréant intérieurement, me répétant sans trop de conviction que non, l’homme face à moi ne peut pas rationnellement être le monstre de mon songe. Je suis en train de me laisser distraire ; la Révérende Mère attend certainement mieux que cela.

La proposition de Thierry me prend un peu de court, mais la surréaction d’Olivier est encore plus surprenante. En effet, tout le monde dit les grâces en Bretonnie ; sûrement même ailleurs aussi. Et pas seulement les clercs : le vieux Roscelin marmonnait bien lui-même quelques mots, parfois, croisant les doigts devant son écuelle de noix. Quel meilleur moment sinon pour remercier les dieux pour leur attention ? Quel stupéfiant, sinistre personnage vilipenderait si ancienne tradition ?

Un coup d’œil à la mine interloquée de Thierry Adelwijn me confirme qu’il ne s’agit pas d’une spécificité jutone. Un autre regard, rapide, dans la direction d’Olivier, me suffit à retrouver tous mes esprits, alerté par une dangereuse étincelle au fond de ses prunelles. Telle est la violence au fond de ses yeux braqués sur moi que j’en frissonne, dans un réflexe bien involontaire. L’orage ne fait plus que couver au-dessus de notre tablée ; il semble être à présent sur le point d’éclater. Et pourtant, il me faut bien honorer la demande de Thierry ; ménager tant la chèvre que le chou, comme dirait Mère Michèle.

Ne souhaitant pas provoquer d’esclandre, j’écarte immédiatement l’idée de tendre les mains à mes voisins, par égard pour Joséphine qui ne souhaite probablement pour rien au monde tenir la main de son oncle. A la place, j’opte pour un geste de bénédiction symbolique, plus pratique, plus court, plus rapide, esquissé au-dessus des couverts. Et, évitant le regard d’Olivier, que j’imagine furibond, j’énonce une brève prière en classique du bout des lèvres, priant la Colombe de bénir les convives et leur repas.

« Benedic, Shallya, nos et haec tua dona, quae de tua largitate sumus sumpturi. »

Ayant la mordante intuition d’avoir passablement énervé Olivier, je m’empresse ensuite de disposer ma propre serviette comme il convient, accordant mon geste à celui de Thierry sur ma gauche. Et, sans trop attendre, j’essaie de relancer la conversation sur un sujet qui, je l’espère, devrait parler à chacun des deux frères, et permettre à la discussion de s’entretenir un bon moment.

« J’imagine, Maître Olivier, que votre charge de régisseur fait de vous un homme d’autant plus sollicité par les temps qui courent, avec la foire qui approche. »

J’ai bon espoir que Thierry prenne le relais, s’immisçant à son tour dans la conversation. Peut-être même est-ce l’occasion de glaner encore quelque confidence.
Frère Éloi Voie du Prêtre Mystique
Profil : For 9 | End 9 | Hab 8 | Cha 11 | Int 11 | Ini 8 | Att 9 | Par 8 | Tir 8 | Mag 14 | NA 1 | PV 75/75

États temporaires
Une vie de Paix : +1 à tout jet visant à guérir un patient blessé, malade ou empoisonné.
La vie avant tout : doit tenter d'interrompre les affrontements auquel il assiste, à moins que le combat ne soit mené contre des ennemis.

Compétences :
- Maîtrise de l'Aethyr (1)
- Coriace : -1D3 dégâts subis.
- Réflexes éclairs : +1 aux tests d'initiative en situation de surprise.
- Résistance accrue : +1 aux tests d'endurance.
- Sang froid : +1 aux tests de caractéristiques effectués en situation de stress ou tension.
- Volonté de fer : +1 aux tests de volonté.
- Traumatologie : Sait administrer les premiers soins ou favoriser une guérison plus rapide.

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien.
- Langage secret (Classique) : Capable d'écrire et de lire le Classique.
- Législation : Sait manipuler le droit à son avantage.
- Doctrine du Culte (Shallya)

- Cuisine : Se débrouille en cuisine. +1 pour détecter des substances nocives dans la nourriture.
- Empathie
- Affûtage mental
- Incantation - Shallya
- Sens de la magie
Équipement porté sur soi :
8 sous d'argent 8 deniers
- Bâton de marche
- Robe de bure jaunie / Tenue en lin / Ceinture / Sandales
- Grande sacoche contenant couverts, rations diverses
- Livre de prière de Shallya
- Amulette de Shallya
Fiche wiki[Annexe] Brionne et Orléac

Avatar du membre
[MJ] La Fée Enchanteresse
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Messages : 877
Autres comptes : Armand de Lyrie

Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Histoire d’expédier le plus vite possible les grâces, Éloi se contenta donc d’une phrase terriblement laconique. Quelques syllabes en classique, tout en se signant. Rien d’incroyable. Le minimum syndical, qu’on aurait dit à Marienburg — mais l’adjectif avait quelque connotation insultant dans le pays de Louen.

Pourtant, ça n’avait pas été une simple phrase quelconque lâchée dans l’atmosphère. Éloi avait mit de la force, dans ses mots. Peut-être la colère, peut-être la peur, peut-être le sentiment de devoir faire son devoir, avaient amplifié ses cordes vocales, rajouté un sentiment qui avait affûté les mots.
Olivier cessa de s’agiter. Le sire régisseur lia rapidement ses mains comme pour se joindre à la parodie de bénédiction. Mais, en une fraction de seconde, l’oblat aperçut un détail minuscule sur son visage.
Une toute petite goutte de sang.
Juste un tout filet carmin, minuscule, inoffensif, qu’il fit disparaître l’instant immédiat d’après en passant le revers de sa manche sous les narines.

Cela commençait à faire trop de détails pour croire à une simple coïncidence.


Thierry fut ravi que l’on change de sujet. Sitôt Tatjana lui ayant servi du potage, et satisfait d’avoir respecté les bonnes coutumes dans une maison, il attrapa une cuillère et aspira quelques grosses gorgées avec des bruits de succion.

« Ah, ça revigore ! Avec cette flotte, là-dehors ! »

Jozefien lécha le bout de ses lèvres, et elle se prépara à dire un mot. Sans doute une plaisanterie aux dépens de son père. Elle eut l’intelligence de se raviser toute seule.
Le potage, en tout cas, était plutôt bon. Juste des légumes sans grand intérêt, mais ça piquait la langue — on y avait mit des épices et des herbes fort coûteuses pour relever la soupe trop fade.

« C’est vrai que c’est un sacré boulot, cette foire ! Ça a été tellement compliqué à organiser… La faute à Orléac, d’où vous venez, d’ailleurs. Deux banquiers abattus de sang froid, j’y crois pas… »

La jeune fille à droite d’Éloi souffla un peu, d’un ton fort peu audible.

« On est obligés de parler de gens morts à table… ?
– Ils n’étaient pas n’importe qui, les deux qui se sont fait tuer. Ittocore et Gabriele étaient des représentants de l’immense famille Adorno de Remas. Les Adorno ne sont pas que des banquiers — ce sont des banquiers qui sont patrons et des arts et des sciences, et qui sont assez riches pour épouser dans la noblesse. Ils sont amis de la reine de Bretonnie, celle qui vient de Trantio.
Les Adorno devaient avancer d’énormes sommes d’argent à de nombreux capitaines de navire de Brionne, et des amicales de marchands terrestres ; difficile d’organiser une foire si on a pas de liquidités, les forgerons et les tisserands ça aime être payé en espèce, pas en lettres de change… Les Adorno avaient pourtant mit le paquet sur leur protection, ils avaient une bande d’Estaliens bien armés avec eux ! Ils arrivent à Orléac, et paf, fléchés comme des hérissons !
Tous les banquiers ont déserté Castel-Brionne la semaine suivante. Le Duc est devenu rouge. Il n’a pas fait annuler la foire et des tas de compagnons vont venir avec leurs produits des villages et de la campagne, ils risquent d’être vite déçus quand ils vont voir comment les marchands ont rien pour les payer. »


Olivier Adelwijn tiqua des lèvres, et fronça des sourcils.

« Ce n’est pas grave. Le Duc se rattrapera les prochaines années.
– Mon petit frère est très impavide, moi je le suis moins. Heureusement, la maison Adelwijn a des liquidités. Puisque les Tiléens sont des couilles molles, nous allons injecter des espèces sonnantes et trébuchantes. Depuis maintenant un mois, Olivier et moi, on débarque masse de sous depuis Marienburg pour tranquillement les remettre aux mains des capitaines. Il aurait été mieux qu’on s’y prenne plus tôt, mais bon, faut bien que quelqu'un s'y colle !
Il n’empêche… Ce crime, à Orléac… C’était si soudain, et sans aucun motif. Pourquoi tuer des banquiers ? On ne peut rien voler à des banquiers, ceux-là ne transportaient pas leur or dans leurs bourses ! Leur coffre n’était rempli que de papiers !

– C’était la faute à la seigneuresse d’Orléac, fit Olivier en se servant un verre de vin. Ils ont été appelés par la jeune fille pour lui fournir un prêt. Les Malicorne se sont arrangés pour les liquider et lui couper tout soutien.
– Risquer l’ire du duc et d’une puissante famille de Remas pour si peu ?
– Les nobles Bretonniens sont ainsi. Ils pensent que le monde tout entier doit leur obéir, et ils ne font que peu de cas de la vie de roturiers, roturiers étrangers qui plus est.
Malicorne s’en sortira. Ce chien s’en sort toujours. Sa sœur est grande-prêtresse de Shallya, histoire de combler l’insulte. »


Les Adelwijn avaient bien profité de la mort des deux banquiers. Pourtant, ni Thierry ni Olivier ne paraissaient coupables. Ils avaient même l’air de plutôt regretter la disparition des deux Tiléens…
L’homme puant regarda Éloi tout droit, et sa voix devint à nouveau froide et inquisitrice. Et il parla à nouveau en classique, afin de ne pas se faire comprendre des autres personnes à table. Il maniait la langue élégamment, avec bien, bien plus d’érudition que son grand frère.

« Vous savez que ce sont les Malicornes qui ont tué ces gens innocents. Et vous savez que Sébire protège son frère et son neveu bâtard. Je suis certain qu’elle cache le tueur dans un monastère de Shallya. On parle d’une femme qui n’hésite pas à payer des arbalétriers avec les deniers du culte.
Dis-moi, petit croyant… Tu as l’air tout pur, avec tes belles paroles et ta gueule d’ange. Comment peux-tu te mettre au service d’une femme veule comme elle ?
 »



Thierry sourit en regardant son petit frère. Il semblait curieux de la réponse d’Éloi, alors qu’il n’avait rien pigé à la question.

Dehors, les chiens aboyaient. Ils étaient parfaitement infatigables.

Jet de prière (Malus : -4) : 1, réussite critique.

Olivier Adelwijn perd 1 PV symbolique. C’est assez pour que tu le remarques.

Jet d’empathie : 6, réussite
Image

Avatar du membre
Frère Éloi
Warfo Award 2021 du Jean le Bon
Warfo Award 2021 du Jean le Bon
Messages : 136
Profil : For 9 / End 9 / Hab 8 / Cha 11 / Int 11 / Ini 8 / Att 9 / Par 8 / Tir 8 / Mag 14 / NA 1 / PV 75
Autres comptes : [MJ] Le Gob'

Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

Suis-je le seul à avoir surpris l’étrange réaction du régisseur de Brionne lors de ma prière pourtant des plus brèves ? Je n’ai pourtant pas la berlue : tout se passe comme si les grâces shalléennes, en plus de lui déplaire, lui étaient insupportables. Se peut-il que mes manières le rebutent autant que m’écœure son odieuse apparence ? Si tel est le cas, et qu’Olivier Adelwijn est le suppôt du Seigneur des Mouches que nous recherchons...

Difficile en tous cas de feindre n’avoir rien remarqué. J’opte pour une attitude réservée, laissant Thierry prendre la main sur le cours de la conversation. Je le laisse donc monologuer sans intervenir, l’écoutant néanmoins avec attention lorsqu’il fournit des éléments de contexte bienvenus pour mieux appréhender la situation économique et politique de la région depuis quelques mois. Certaines de ses révélations me font d’ailleurs réfléchir, m’interroger, cogiter quant aux intérêts des uns et des autres. Qui gagne, dans tout cela ?

Au regard des explications de Thierry, l’assassinat des Adorno, représentants d’une richissime famille de banquiers tiléens, semble avoir principalement profité aux Malicorne, et nui à Sybille de Carqueray. Leur élimination a également mis en péril la tenue de la foire de Brionne, faute de liquidités pour permettre le commerce. Le maintien de ce rendez-vous commercial de prime importance n’est dû qu’à l’intervention de la maison Adelwijn, qui s’est substituée avec abnégation au rôle des banquiers. Ceci, bien sûr, afin que la foire soit maintenue. Mais le risque est bien grand : le jeu en vaut-il la chandelle ?

L’intervention pincée d’Olivier me donne l’impression tenace qu’il souhaiterait que son frère s’en tienne là. Mais Thierry, trop absorbé par ses explications, finit son exposé, et me laisse taraudé d’un doute. Et si Olivier avait usé des ressources de sa famille, de son influence sur son frère, et de sa fonction de régisseur à la cour ducale pour assurer le maintien de la foire ? Et si, en fin de compte, tout ceci faisait surtout les affaires du Seigneur des Mouches, lui permettant de surcroît un accès facilité aux entrepôts de Brionne lors des tractations avec les capitaines ?

Je fuis autant que possible le regard d’Olivier, craignant que l’appréhension et la méfiance dans mon regard se muent en défiance impossible à dissimuler. Je dois rapporter tout cela à la Révérende Mère : s’il n’est pas déjà trop tard, elle seule aura le bras assez long pour agir efficacement. Encore faut-il y parvenir à sortir indemne de ce déjeuner.

L’apostrophe directe d’Olivier à mon intention est très insistante, et me fait craindre qu’il me soupçonne d’en avoir trop deviné. Il met de plus le doigt sur un point sensible, questionnant l’intégrité de Sébire de Malicorne. Un point sur lequel je n’ai moi-même pas les idées claires, et au sujet duquel je ne compte pas me confier au premier venu. Mais quelque chose m’intrigue dans son discours : contrairement à son dernier aparté en classique, ses mots sonnent moins agressifs. Le serpent cherche-t-il à me faire une proposition ?

Souhaitant en avoir le cœur net, et jouer les candides, je donne d’abord le change en langue commune.

« Il est heureux que votre maison dispose des fonds nécessaires à cette opération. »

Avant de rétorquer prudemment en classique à l’intention de mon interlocuteur, lui adressant un regard dérobé, jouant le petit oblat déboussolé.

« Que faire sinon ? »


Jet d’INT (déduction) : 2. Indice complémentaire.

A moins qu’Olivier ne décide de s’exposer davantage, et de formuler une proposition ou une menace, dès que j’ai l’opportunité de me retirer à l’issue du déjeuner, je trace jusqu’au Temple, sans traîner.
Frère Éloi Voie du Prêtre Mystique
Profil : For 9 | End 9 | Hab 8 | Cha 11 | Int 11 | Ini 8 | Att 9 | Par 8 | Tir 8 | Mag 14 | NA 1 | PV 75/75

États temporaires
Une vie de Paix : +1 à tout jet visant à guérir un patient blessé, malade ou empoisonné.
La vie avant tout : doit tenter d'interrompre les affrontements auquel il assiste, à moins que le combat ne soit mené contre des ennemis.

Compétences :
- Maîtrise de l'Aethyr (1)
- Coriace : -1D3 dégâts subis.
- Réflexes éclairs : +1 aux tests d'initiative en situation de surprise.
- Résistance accrue : +1 aux tests d'endurance.
- Sang froid : +1 aux tests de caractéristiques effectués en situation de stress ou tension.
- Volonté de fer : +1 aux tests de volonté.
- Traumatologie : Sait administrer les premiers soins ou favoriser une guérison plus rapide.

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien.
- Langage secret (Classique) : Capable d'écrire et de lire le Classique.
- Législation : Sait manipuler le droit à son avantage.
- Doctrine du Culte (Shallya)

- Cuisine : Se débrouille en cuisine. +1 pour détecter des substances nocives dans la nourriture.
- Empathie
- Affûtage mental
- Incantation - Shallya
- Sens de la magie
Équipement porté sur soi :
8 sous d'argent 8 deniers
- Bâton de marche
- Robe de bure jaunie / Tenue en lin / Ceinture / Sandales
- Grande sacoche contenant couverts, rations diverses
- Livre de prière de Shallya
- Amulette de Shallya
Fiche wiki[Annexe] Brionne et Orléac

Répondre

Retourner vers « Les autres régions »