[Éloi] Princesse de la Foi

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Le jeune étudiant sourit, et hocha la tête de gauche à droite au premier commentaire d’Éloi.

« Nah… Tu n’as pas vu grand-chose aujourd’hui. Juste un examen très basique, on a appris à le faire à la chaîne pour les patients.
En revanche, le labo’ de Herr Docteur… ça, ça a dû t’émerveiller pas mal, hein ? »


La question sur Simon mérita en revanche une véritable pause et un moment de réflexion de sa part.

« Tes sœurs, ça ne me dit rien du tout. Comme je te l’ai dit dehors, je m’en souviendrais si j’en avais recroisée une.
En revanche, ton malade, je crains malheureusement de savoir de qui il s’agit. »


Il dodelina de la tête, puis, soudain, s’éloigna du lit de Marc pour aller tout au bout de cette grande salle.
Il passa derrière un bureau, retira une clé qui se trouvait à sa ceinture, et ouvrit un tiroir ainsi verrouillé. Il en sortit un tout petit carnet, dont il déboucla la lanière, et dans lequel il se mit à rapidement fouiller des pages.
Il trouva un feuillet, qu’il retira du reste du carnet pour le tendre à Éloi.

« Simon est un nom fort commun. Mais se pourrait-il que ce soit lui ? »

Une écriture manuscrite fort élégante avait rempli des sortes de trous dans du texte à caractère imprimé — une chose suffisamment rare en Bretonnie pour qu’il soit intéressant de le noter.
Date : 33, Mois de l’Été 1551 (Gilles), 22h
Praticien : Docteur Corneille


Fiche patient :

Nom, prénom : Simon ----
Adresse : « Brionne »
Profession : Débardeur
Examinateur régulier : Culte de Shallya
Famille : ------


Informations :

Année de naissance (Âge) : 1509 (42 ans)
Sexe : Taal
Taille : 5 pieds 10 pouces
Masse : 185 livres


Diagnostic :

Antécédents médicaux et familiaux : Petite vérole. Père mort apoplexie.


Mentions particulières, allergies, affections chroniques : Alcool


Observations :

Forte fièvre depuis une semaine. Sueurs froides.
Vomissements de bile.
Insomnie.

Patient erratique et violent.





Traitement : Laudanum.




Remarques :

Patient a saisi un objet pour le jeter dans la direction d’un de mes étudiants. Je refuse de le prendre en charge.
Lui a vendu un flacon de laudanum pour un sou.
Refusez de l’examiner à nouveau.




Signature :


Du patient :

Du praticien : Dr. med. Cornelius

Une chose marqua un peu Éloi — la date. La semaine dernière remontait au mois dernier, mais surtout, à un jour-intercalaire entre le mois de l’Été et l’Avant-Mystère.
Simon avait été reçu le 33, tard dans la nuit, juste la veille de l’Heure de Paix ; ou le Sonnstille pour les Impériaux. C’est un jour de joie, où les Bretonniens honorent tant Gilles et ses compagnons que les Dieux Taal et Rhya — à Orléac, Éloi et Amandine avaient passé leur soirée à regarder des pèlerins du Graal faire un spectacle pour les enfants, où ils jouaient la scène du Compagnon de Brionne « tuant » des Gobelins (Des enfants vêtus de masques verts de crépon) avec une grosse hache barbare plantée dans son bouclier.
À Castel-Brionne, la fête avait dû être sûrement plus spectaculaire. Simon s’était donc volatilisé dans la nature au cours de cette journée.

« Sale type. Il est rentré quasiment de force, violemment, à l’intérieur de l’Académie. Corneille a craqué et a accepté de le diagnostiquer, mais il répondait aux questions à côté de la plaque, et quand le docteur lui a dit qu’il n’avait rien de grave, il est entré dans une colère noire…
Corneille a été obligé de lui vendre un flacon de drogues pour seulement un sou juste pour qu’il dégage. Tu comprends un peu mieux pourquoi mon maître n’a pas trop apprécié de voir les mêmes symptômes chez Marc, peut-être ? »




Sur la deuxième question, André-René ne put s’empêcher de rigoler.

« Une petite somme tout de même ! Brionne est pas une prestigieuse université, un tout petit collège en fait — ma famille a dépensé trente sous d’argent pour m’immatriculer cette année, mais il faut que je paye les livres, l’encre, mon loyer, et ma nourriture.
Le quartier tout autour de l’académie offre de nombreuses chambres à loyer fixe garantit par le Duc, de même pour les auberges. Pour ça que tu as dû voir beaucoup d’aubergistes et de gens à cran autour des barricades. Tant que l’université est fermée, nombre de gens souffrent…
Au final, je pense qu’à l’année, je dois bien revenir à cinq écus d’or par an. C’est pas une somme énormissime, mes parents sont des paysans alleutiers par exemple. Mais ça représente un investissement quand même. J’ai pas intérêt à rater mes études. »


Une chose n’allait pas, tout de même, dans son discours.
Sa montre qu’il avait sortie pour voir l’heure était un objet beaucoup trop coûteux pour un fils de paysans, tout riches soient-ils…

« Il y a trois universités qui sont prestigieuses, et au-dessus de toutes les autres ; on peut étudier la médecine partout, dans toutes les facultés et les écoles du Vieux Monde, mais trois règnent tout de même.
Couronne, Miragliano, et Altdorf sont les universités extrêmement prestigieuses, où on forme les grands esprits et où on a le budget pour étudier des choses fabuleuses.
L’université d’Altdorf est spécialisée dans le Galénisme, ce sont eux les spécialistes bien anciens et historiques de la médecine ; ils aiment la théorie des humeurs, de l’équilibre du corps et de ses fonctions organiques. Ceux de Miragliano sont appelés les Mécanistes, car ils imaginent le corps comme une grande machine, ils ont appris à découvrir le minuscule et sont d’excellents chirurgiens. À Couronne, on privilégie le Paracelsisme, parce que ce sont les plus doctes des sœurs de Shallya qui y enseignent la pharmacopée et l’herboristerie à un niveau très élevé.
L’immatriculation aux universités d’Altdorf et Miragliano coûte dans les vingt guilders l’année. L’immatriculation à l’école de Couronne est gratuite — mais les sœurs de Shallya acceptent les étudiants sur recommandation. Note que, un jeune homme qui est recommandé par un maître, même s’il est très pauvre, peut bénéficier d’une bourse.
Pour cela que tu ne verras jamais aucun étudiant critiquer Corneille. S’il se trouve un chouchou parmi nous, il peut l’envoyer à Altdorf !
Ce n’est pas trop mon rêve. J’ai envie de devenir médecin de campagne, pour aller vivre dans un grand village. Je pense que je serai plus utile que les rebouteuses qui sont leurs seuls réconforts. »


Elles et les Shalléennes. Même si André-René l'oubliait candidement.

Jet de connaissances générales : 14, léger échec

Rappel de l’Heure de Paix que j’ai pas trouvée sur la BI : « La victoire finale de Gilles est célébrée par des reconstitutions de batailles, des serments de loyauté et de copieuses bombances. C’est aussi le jour où l’on résout toutes les querelles au sein de la communauté, même si les différends avec les voisins peuvent perdurer. Certains villages obligent les antagonistes à trouver un compromis avant l’aube suivante, même si l’arrangement doit passer par un combat à mort. »

Jet d'intelligence : 13, léger échec
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Frère Éloi
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

Si j’avais jusqu’à présent pu entretenir un maigre espoir de satisfaire la demande de Main-Ferrée, les révélations d’André-René viennent d’en avoir raison. Impossible, en effet, d’envisager retrouver le dénommé Simon si ce-dernier s’est volatilisé la veille du mois de l’Avant-Mystère : c’eut été tâche ardue quoique envisageable si le malade avait disparu au sein de mon bourg natal d’Orléac, mais sa disparition au cours d’une soirée de liesse à Brionne anéantit tout espoir de le retrouver sans aide providentielle de Ranald. Dépité, je prête néanmoins une oreille attentive aux explications d’André-René quant aux coûts et modalités d’étude au sein de grandes universités. Je ne suis guère surpris des coûts mirobolants qu’il énonce, ni de la nécessité d’obtenir la recommandation de prestigieux praticiens. Désormais pensif, je remercie André pour ses lumières en la matière, avant de lui demander de m’indiquer comment m’exfiltrer du bâtiment de l’université.

Cheminant le long des rues des beaux quartiers de Brionne, je me prends à songer à mon futur, considérant mes opportunités, jaugeant mes désirs. Mon regard absent baissé sur les pavés luisant au clair de lune, je m’interroge et je m’étonne. Ce n’est pas chose courante, en Bretonnie, que d’avoir ce loisir ; de se questionner quant aux choix à venir. La plupart des sujets de mon pays n’ont guère d’autre choix que de suivre une voie tracée dès la naissance ; et ce même parmi les sphères les plus privilégiées de la société. Mais moi, jeune clerc, encore oblat, j’ai cette chance. Et de fait, je me demande : m’est-il possible d’accéder à ces prestigieux enseignements évoqués par André ? De passer plusieurs années à voyager de par les grandes cités de ce monde, à étudier les moyens de soulager Shallya d’une part, si humble soit-elle, de son fardeau ?

La soirée est bien avancée lorsque je passe les grilles de l’hôpital de Sainte-Olinde, et regagne ma chambre dans le dortoir des laïcs. Je me sens fourbu, saisi de fatigue, comme rattrapé par les événements du jour écoulé. Retraçant en pensée le cours de ma journée : avant le collège de médecine, il y a eu ces acrobaties sur les toits du Furoncle, et la rencontre avec Main-Ferrée. Avant cela, la dispute de rue avec Ambroise de Carantilly, et la rixe que je n’ai pas osé interrompre. Et ce matin encore, le premier cours dispensé à Joséphine Adelwijn. Et avant cela… Cherchant à échapper au sommeil encore quelques heures, craignant les songes pouvant advenir au cours de la nuit à venir, j’entreprends de prier Shallya afin qu’elle me garde de toute influence maligne. Assis en tailleur sur le lit, le Brévaire de la Souffrance sur mes genoux, je tourne une à une les fines pages de l’épais manuscrit, espérant vainement tromper le sommeil qui déjà s’annonce. A la lueur de l’unique bougie rayonnant depuis le bureau de chêne, je m’adonne néanmoins, jusqu’à l’épuisement, à cette fuite en avant.

Iam lucis orto sidere
Shallyam precemur supplices,
ut in noctibus actibus
nos servet at nocentibus.

Ut, cum dies abscesserit
noctemque sors reduxerit,
mundi per abstinentiam
ipsi canamus gloriam.

Shallya, in adiutorium meum intende.
Columba, ad adiuvandum me festina.


***

Les deux jours suivants se révélèrent plus ordonnés. Ne donnant pas cours avant le jour de labeur, j’organisais en effet mes journées autour de deux objectifs : la préparation de ma prochaine entrevue avec Jozefien Adelwijn, et le retour à une routine quotidienne plus ordinaire, espérant me changer les idées. Aussi optais-je pour observer scrupuleusement la liturgie des heures à l’échelle de ces deux jours, cherchant à renouer avec des habitudes perturbées par mon départ d’Orléac. Entre ces temps de prières rythmant mes pieuses journées, je m’attachais à concevoir et planifier tant le contenu de mes prochains cours que la stratégie à mettre en œuvre en vue de me donner les meilleures chances, en temps contraint, d’approcher Joséphine. Les matins, je travaillais donc à sélectionner des textes susceptibles de l’intéresser ; les après-midi, j’allais en ville me poster en un lieu passant de la Gâtine ou du Furoncle, afin de proposer mes services shalléens à quiconque dans le besoin.

Cette routine simple me laissa tout loisir de procéder à des temps d’introspection, de clarifier la teneur de mes émotions et aspirations, et de ramener la paix en mon for intérieur. Je parvins ainsi à tempérer mon appréhension quant à mes songes, et à surmonter le sentiment de manipulation suite aux révélations de Solène. Je décidais de faire confiance au jugement de mes aînées, de suivre sans protester, avec néanmoins une idée en tête, une envie de plus en plus claire : celle de me donner un jour les moyens d’étudier, à l’université, les sciences de la médecine, les moyens matériels de faire l’œuvre de Shallya.


***

Le deuxième cours étant prévu dans la matinée du troisième jour, je m’attelais à mettre patiemment en place des jalons de confiance avec la fille de maître Thierry. Ayant précédemment remarqué sa maîtrise et son attrait pour le tiléen, je lui proposais des exercices de traduction de textes classiques en langues vernaculaires, tantôt tiléen, tantôt breton commun. A cette fin, j’avais préparé un corpus de textes traitant tant de théogonie, agrémenté de balades plus légères. Dans mon esprit, cet aller-retour entre plusieurs langages devait encourager la mise en place d’échanges plus naturels avec Jozefien, et promouvoir l’installation d’une relation plus horizontale que l’on imaginerait entre précepteur et élève. L’intégration du tiléen dans nos exercices présentait un intérêt non seulement pédagogique du fait de points communs avec le classique, mais amenait également la fille du marienbourgeois à se montrer plus proactive lors de nos échanges, ignorant moi-même tout de ce langage.

Je quittais ce cours sans avoir cherché à fouiner davantage au sein de la maisonnée, ayant investi toute mon énergie à cultiver une forme de rapprochement avec la jeune femme, espérant parvenir bientôt à poser des bases relationnelles propices à l’émergence de sympathie réciproque. Si mes efforts devaient être couronnés de succès, le troisième cours serait peut-être l’occasion d’échanger plus librement avec Jozefien, et de glaner des informations concernant sa famille.


Inquiet à l'idée de réitérer un songe similaire à celui de la nuit dernière, je veille tard, étudiant mon Bréviaire et priant la Colombe de demeurer près de moi.

Les deux jours intermédiaires (jour d'entame / jour des dieux) sont passés à prier à chaque office, à préparer les documents supports des prochains cours, et à traîner quelques heures dans les rues au service de mon prochain.

Jour de labeur :
Deuxième cours avec Joséphine. Mise en place d'un exercice promouvant la relation horizontale entre elle et moi, sur la base de traduction de textes, du commun au tiléen et au classique. Derrière le prétexte de comparaison des deux langues, le but est surtout de l'amener à être plus active, et échanger plus facilement avec elle.
Bref tenter de créer de la sympathie. Pas encore de séduction, même déguisée.
L'après-midi, pour se changer les idées, prêter main forte au personnel de Sainte Olinde, si on veut bien me confier du boulot.
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États temporaires
Une vie de Paix : +1 à tout jet visant à guérir un patient blessé, malade ou empoisonné.
La vie avant tout : doit tenter d'interrompre les affrontements auquel il assiste, à moins que le combat ne soit mené contre des ennemis.

Compétences :
- Maîtrise de l'Aethyr (1)
- Coriace : -1D3 dégâts subis.
- Réflexes éclairs : +1 aux tests d'initiative en situation de surprise.
- Résistance accrue : +1 aux tests d'endurance.
- Sang froid : +1 aux tests de caractéristiques effectués en situation de stress ou tension.
- Volonté de fer : +1 aux tests de volonté.
- Traumatologie : Sait administrer les premiers soins ou favoriser une guérison plus rapide.

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien.
- Langage secret (Classique) : Capable d'écrire et de lire le Classique.
- Législation : Sait manipuler le droit à son avantage.
- Doctrine du Culte (Shallya)

- Cuisine : Se débrouille en cuisine. +1 pour détecter des substances nocives dans la nourriture.
- Empathie
- Affûtage mental
- Incantation - Shallya
- Sens de la magie
Équipement porté sur soi :
8 sous d'argent 8 deniers
- Bâton de marche
- Robe de bure jaunie / Tenue en lin / Ceinture / Sandales
- Grande sacoche contenant couverts, rations diverses
- Livre de prière de Shallya
- Amulette de Shallya
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Zéé parti pour la rôutine

Tu ne fais rien d’autre que bosser en HP et prier — tu ne gagneras pas d’argent ou de relations avec d’autres personnes, mais en échange, Shallya apprécie.

Je te retire deux sous d’argent pour dépenses diverses (Transport, goûter, petits bibelots qui peuvent t’intéresser…)

Jet de Foi : 15, bof
Jet d’endurance : 19, très bof

Ton travail te fatigue pas mal et te prend du temps. Tu découvres que t’occuper de malades dans un asile c’est franchement éprouvant mentalement — peut-être pas la meilleure carrière possible quand on est Shalléen.

3d3 : Tu gagnes 4 PdC de Shallya, ajoutés sur ta fiche.

Jet de charisme : 2, large réussite
Jet d’intelligence : 16, boarf

Ton cours avec Jozefien, ça se voit que t’as pas beaucoup d’expérience. Tu cherches pas mal tes mots et t’es loin d’être le meilleur professeur particulier de Brionne.
Ça n’a pas l’air de gêner la jeune fille. Loin d’être ennuyée et embêtée, ça la fait ricaner de te voir patiner et chercher tes mots. Elle passe un bon moment, même si elle apprend pas grand-chose.

Les prochains jours d’Éloi furent beaucoup plus calmes, relativement aux événements récents fort mouvementés. Le service liturgique avait l’avantage d’offrir un peu de routine et de calme — les sanctuaires de Shallya sont toujours baignés dans cette aura de sérénité.

L’erreur du jeune prêtre, en fait, avait été de proposer gentiment son aide aux infirmiers de l’hospice-asile…

Un jeune infirmier, du nom de Guédon, fut absolument ravi de la nouvelle ; presque soulagé, en fait, pour une étrange raison. En un instant, sitôt le repas du midi englouti, il attrapa le jeune frère et l’entraîna un peu partout dans l’hospice, dans son aile masculine, pour lui présenter tous les endroits où les fous vivaient.

L’endroit paraissait serein et bon à vivre. Les patients pouvaient discuter, jouer aux cartes, et profiter de l’air marin et d’eau à volonté contre la chaleur caniculaire. Pourtant, Guédon présenta bien vite à Éloi un coin beaucoup moins reluisant de Sainte-Olinde.
Au sous-sol, il y avait des cellules. Comme dans les sombres oubliettes d’un château-fort, il y avait des pièces avec de grandes portes métalliques, minuscules, avec des paillasses sur le sol et des fers. L’infirmier expliqua que certains patients pouvaient être violents ou dangereux, qu’ils pouvaient s’en prendre au personnel, aux autres résidents ou même envers eux-mêmes — il fallait les enfermer en ayant retiré les lacets de leurs chaussures et leurs manchettes, et les nourrir parfois de force.
Guédon lui présenta un vieux monsieur dans une de ses cellules, qu’il fallait raser et à qui il fallait faire la toilette. Éloi dût s’en occuper, tandis que l’infirmier le maintenait solidement tout fixe dans une prise de bras martiale. Le vieux renâcla, lança des dizaines d’insultes sordides, accusa Guédon de le sodomiser, puis se mit à avoir une grosse crise de larmes où il implora Éloi de le sauver.

La chose avait de quoi remuer l’âme. Soigner des corps est une chose facile. Soigner des âmes l’est beaucoup moins.

En début de soirée, Éloi aida aussi à la distribution de mandragore. Un par un, il aida à ouvrir des bouches et distribuer des doses de drogues qui transformèrent certains des malades en gens grabataires et faibles, amorphes, qu’il fallait nourrir à la cuillère un par un. Guédon justifia telle horreur en disant qu’ils ne pouvaient pas laisser des gens qui crient et tapent contre les murs déranger le reste des aliénés. Mais il y avait là un peu de cynisme, tout de même, qui faisait mal à l’âme.




En ce 12 de l’Avant-Mystère 1551, une chose bien triste attendit Éloi au réveil —
Un énorme ciel noir.

Pendant des jours entiers de soleil caniculaire et d’une atmosphère fort lourde et humide, les nuages sombres océaniques n’avaient fait que charmer les côtes sans jamais se déchaîner. Aujourd’hui, la tempête semblait enfin menacer. Le vent soufflait, assez fort pour remuer les branches du pommier de la cours. Il fut décidé que les patients demeureraient à l’intérieur, et on n’organiserait pas de promenades.

Éloi allait devoir prier père Manaan, Dieu des océans, de bien vouloir lui offrir une courte accalmie le temps de se rendre au manoir Adelwijn. Petit-déjeuner, prière, et vive toilette plus tard, le jeune oblat put trouver quelqu’un pour l’amener jusqu’au manoir.

Les chiens, cette fois, n’aboyèrent pas à l’intrus. Et à présent, ce vieux Kristof qui vint ouvrir la grille comme les fois précédentes, parut un petit peu moins désagréable que d’habitude.

« Ah, mon frère ! Pas de parapluie ?
Vous avez de la chance, vous venez d’éviter l’orage ! Entrez, entrez — vous avez déjà mangé ? Hm ? »


Il verrouilla la grille sitôt le prêtre de Shallya entré, houspilla ses lévriers noirs pour qu’ils retournent à la niche, et se dépêcha d’entrer à l’intérieur. Tatjana proposa des petits cookies de Marienburg aux myrtilles avec de la crème ainsi qu’un jus d’orange, probablement plus dignes des tentations du Prince-Serpent que le gruau d’avoine bouilli à l’eau qu’on avait servi à Sainte-Olinde.

Éloi retrouva l’étude, avec bibliothèque et grandes vitres qui donnaient sur l’extérieur. Il prépara ses encriers et ses notes de travail, et on toqua à huit heures cinquante-six pour le déranger.

Jozefien entra une fois autorisée. Elle fit un grand sourire, et osa une plaisanterie :

« Tu as vu ? Je suis en avance cette fois ! Est-ce plus impoli qu’être en retard ? Il paraît que pour certains nobles, oui. »

Le plus naturellement du monde, elle venait de le tutoyer.
Sa garde-robe n’avait pas changé. Elle était toujours aussi quelconque avec des vêtements normaux — exception faite de sa petite broche.

« Manaan est en colère — c’est dommage, je prévoyais de sortir cet après-midi… »
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

Le vent souffle au-dehors, fouettant de vives bourrasques le verger des Adelwijn. Un jour gris s’est levé sur Brionne, dans un ciel chargé de noirs nuages ; une tempête se prépare. Songeur, le cœur vagabond, je contemple la pluie consteller le verre des vitres du manoir.

Étrange sentiment que le vague à l’âme. Ni vraiment triste, ni très content. Ces deux derniers jours se sont révélés difficiles, différemment éprouvants, mais j’en retire quelque sentiment d’accomplissement. Je me sens bien plus confiant, rayonnant que précédemment. Pour autant, quelque chose me manque : cette pieuse discipline de prière et d’altruisme m’a laissé grevé d’un certain malaise, et d’un doute préoccupant.

Je revois les cellules oubliées au sous-sol de l’hôpital ; leurs murs nus suintant d’obscurité  ; leurs portes froides aux étroits regards. Je me souviens du sachet de pilules de mandragore, et de la lame du rasoir entre mes doigts réticents. Surtout, j’entends encore les cris délirants des résidents, comme autant d’âmes en peine en quête de soulagement. Les sordides invectives du vieil homme révolté me laissent un amer souvenir, comme ses sanglots déchirants au cours de sa pénible toilette. Plus que tout, j’aimerais oublier le vide de ses yeux après qu’on lui a fait ingérer sa dose de mandragore. De tous les maux sévissant en ce monde, ceux de l’âme me semblent les plus terribles, et les plus durs à traiter. S’il est possible de traiter par science et médecine les blessures de la chair, je crains qu’il ne revienne à la Colombe de soigner les esprits aliénés.

On toque à la porte de l’étude. Joséphine, à n’en pas douter. Au terme d’un soupir censé me soulager du poids de ma mélancolie, je vérifie machinalement l’absence de larme au coin de mon œil, et tâche d’effacer le pli de souci barrant mon front fatigué.

« Entrez. »

Le tutoiement enjoué de Jozefien fait naître un sourire spontané sur mon visage surpris. Achevant de me tourner vers elle, je préfère garder le silence quelques secondes de plus, feignant d’embrasser du regard mes feuillets de notes, débattant intérieurement l’opportunité de m’aligner sur telle familiarité. Relevant mon regard dans sa direction en réponse à sa remarque d’apparence anodine, je m’efforce de masquer mon intérêt derrière une mimique amusée :

« Tiens donc. A quelle activité souhaitais-tu t’adonner, que la pluie puisse contrarier ? »

Et d’enchaîner, rebondissant sur une éventuelle réponse de sa part :

« Ce qui me donne une idée. Tu te souviens du perfectum, ce temps utilisé dans plusieurs textes vus hier pour relater les évènements de la théogonie des dieux au passé ? Tu disais qu’il suit une logique similaire au tiléen.

J’aimerais que tu essaies de relater le cours de ta semaine passée. Focalise-toi sur le juste emploi du temps.

Énonce d’abord ton intention en breton ; je t’aiderai pour le vocabulaire. »

Je persiste avec le tutoiement au-delà de la première réplique si je ne perçois pas de gêne particulière dans la réaction de Jozefien (usage possible d’Empathie pour s’en assurer).
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- Sang froid : +1 aux tests de caractéristiques effectués en situation de stress ou tension.
- Volonté de fer : +1 aux tests de volonté.
- Traumatologie : Sait administrer les premiers soins ou favoriser une guérison plus rapide.

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien.
- Langage secret (Classique) : Capable d'écrire et de lire le Classique.
- Législation : Sait manipuler le droit à son avantage.
- Doctrine du Culte (Shallya)

- Cuisine : Se débrouille en cuisine. +1 pour détecter des substances nocives dans la nourriture.
- Empathie
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

La jeune Jozefien fit un nouveau grand sourire, alors qu’elle alla s’installer au bureau où l’oblat avait installé le matériel d’écriture et son corps de textes sélectionné.

« Aucun problème ; J’ai bien fait mes lignes comme tu me l’as demandé, quel délice, j’ai l’impression d’être redevenue gamine. »

Elle tira un peu la langue tout en grimaçant, heureuse de sa plaisanterie taquine. Et elle déroula un petit papier où elle avait inscrit ses terminaisons de perfectum et des phrases-exemples pour les accorder.
Au moins prenait-elle le cours au sérieux, Éloi ne serait pas forcé de lui inculquer la moindre discipline — c’était bien le genre de souci que la prieuse Clémence avait eut avec certains jeunes frères et sœurs moins obéissants que lui…

Alors qu’elle obéissait à l’ordre de son professeur, et qu’elle prit un brouillon vierge pour commencer à rédiger de courtes phrases en breton, puis la même traduire en tiléen, elle répondit à la question précédente.

« J’avais prévu d’aller dans le parc des quatre-kiosques, avec des amis. »

Sans le connaître de nom, Éloi savait très bien de quoi elle parlait — c’était ce grand parc qu’il avait traversé à la suite du tout premier cour, où il avait vu des nounous balader des bébés en landaus, de magnifiques arbres fruitiers, et des jolis jeunes gens tout bien habillés qui se promenaient. Un endroit fort sympathique et parfaitement bien agencé, juste aux pieds des fortes murailles d’enceinte internes à la ville.

« Avec la prochaine foire chaude en ville, Brionne grossit de plus en plus — chaque matin il y a de nouveaux étrangers et saltimbanques qui arrivent. Il paraît qu’il y a une compagnie de théâtre au cimetière communal de Saint-Räzell !
J’aurais tellement aimé y aller, mais malheureusement, je n’y suis pas autorisée. Je priais secrètement Mórr de pouvoir tomber sur un simple barde qui voulait amuser quelques damoiselles pour entendre un peu de musique. Ça me manque, la musique. »


Elle avait fini de rédiger ses lignes. Puis, elle s’autorisa une question.

« Vous… Enfin, tu es tout nouveau à Brionne. Je me demandais… Père t’avais proposé de dormir au quartier de la ville-haute, et pourtant tu as refusé.
Y a-t-il une raison pour laquelle tu préfères loger ailleurs ? Est-ce que tu as un logement meilleur, avec l’argent de la révérende-mère ?
C’est dommage, j’aurais pu te présenter un peu la ville. »


L’orage gronda. Le vent souffla à toute vitesse, assez pour commencer à faire entendre son sifflement contre la grande vitre en verre. Jozefien pesta en l’indiquant.

« Il faut fermer les battants, et allumer des bougies, autrement ils risquent de casser…
À se demander pourquoi on paye Kristof. »


Elle enrôla rapidement l’oblat pour l’aider à faire ainsi. Quand la vitre de la pièce fut ouverte, le souffle de dehors secoua tout l’intérieur de l’étude ; sur le bureau, les feuillets de brouillon se mirent à virevolter, et il fallut bien se dépêcher avant qu’il n’y eut un accident malencontreux.
Alors qu’on était en pleine journée, la pièce devint finalement fort obscure. Éloi avait esquivé la foudre ce matin, mais tout Brionne n’y échapperait pas à l’heure de déjeuner.

Après que quelques chandelles rangées dans un tiroir furent allumées, un minimum de luminosité revenait.

« C’est pas idéal de travailler dans le noir… »

Jozefien avait tort ; Dans le sous-sol de l’abbaye d’Orléac, Éloi avait passé des journées à écrire simplement à la lueur d’une bougie.
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Frère Éloi
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

Je crois situer le lieu dont parle Jozefien ; il s’agit certainement de ce parc arboré aux bancs ombragés par lequel je suis passé au sortir de notre premier cours de classique. Je m’en souviens comme d’un endroit relativement fréquenté, lieu de rencontre de gens aisés, bien habillés. Nul doute qu’il doit constituer une destination de choix pour la plupart des virées d’enfants de familles privilégiées. Comme j’acquiesce sans mot dire, relisant les lignes rédigées par la jeune femme, elle poursuit ses confidences, évoquant un autre lieu dont j’ai connaissance. Saint-Räzell, c’est le cimetière communal de la Gâtine, au sein duquel Solène, Guido et moi avons été introduits, et où une troupe de théâtre se produit en effet. S’il n’est guère étonnant que Thierry Adelwijn interdise à sa fille chérie de se rendre en pareil endroit, il est au demeurant intéressant que l’intéressée en témoigne l’envie. Relevant les yeux des lignes de classique, je lui rend un regard compréhensif, avant de ponctuer son intervention d’une laconique louange, ne sachant trop que rétorquer d’autre.

« Tu as bien travaillé. »

Ce n’est ni très heureux, ni joliment tourné, mais mon regard plein d’intérêt compense manifestement mon manque de répartie, car Jozefien esquisse un sourire timide avant de poursuivre, formulant une question lui brûlant les lèvres. Elle se demande où je loge, pour avoir décliné le confort des quartiers proposés par son père ; avant de formuler ce qui ressemble à une invitation. Pris au dépourvu, un peu gêné, j’hésite surtout quant à ce qu’il est opportun, ou avisé, de révéler de mes activités. Je doute fort que mon interlocutrice, si naturelle et spontanée, cherche à me piéger ; d’autant plus si la Révérende Mère a raison d’affirmer qu’elle n’est pas partie prenante de la conspiration. Non, plus que de Jozefien, je dois me méfier des autres membres de la maisonnée ; les murs ont des oreilles, et peut-être écoute-t-on parfois aux portes à mon insu. Je dois tenter d’entraîner Jozefien dans un jeu sans me trahir ce-faisant.

Une violente bourrasque siffle contre les carreaux des vitres derrière moi ; la pièce n’est plus baignée que d’une faible luminosité. A l’initiative de Jozefien, nous entreprenons de clore les volets, œuvrant de concert pour refermer les panneaux de bois sans les céder au vent tourbillonnant. Un air froid, humide, s’engouffre dans la pièce, éparpillant au sol plusieurs de mes feuillets dans un sonore froissement de papier. Une fois le loquet abaissé, et la fenêtre refermée, je tâtonne un peu dans la pénombre ambiante, à la recherche des feuilles tombées sur le plancher. Accroupi dans l’obscurité, je mets la main sur la plume tombée du bureau, et la glisse subrepticement dans l’ample manche de ma robe de bure. Lorsque je me redresse pour déposer à nouveau les feuillets sur le bureau, la lumière jaune de plusieurs bougies éclaire désormais le centre de la pièce. Jozefien dépose un autre bout de cire diaphane sur le rebord intérieur de la fenêtre, avant de se retourner vers moi, regrettant le manque de luminosité. Achevant de remettre en ordre les papiers dérangés, vérifiant aussi la position de l’encrier, je rive mon regard au sien, de l’autre côté du halo de la large bougie du bureau.

« On va se débrouiller. Tu n’aurais pas vu la plume ? Elle a dû s’envoler quelque part.

Tu es déjà allée au théâtre ? Moi jamais ; on dit que certaines représentations sont données en classique, mais je doute que Saint-Razël soit très indiqué. Je me suis laissé dire que des nobles s’y rendent sous couvert de déguisements, mais il doit bien exister d’autres établissements mieux situés, en ville, non ? »


Feignant de jeter un regard alentours en quête de ladite plume, je contourne un peu le bureau, prenant bien soin de garder l’outil dissimulé, à la faveur de l’obscurité. A nouveau accroupi, je poursuis, continuant de rebondir quant aux remarques de mon interlocutrice.

« C’est un bien précieux… D’avoir des amis dans une si grande ville, je veux dire. Ce n’est pas évident de se divertir tout seul. »

Faisant mine de chercher sous le bureau, j’extirpe tant bien que mal la plume de ma manche.

« Je loge aussi intra muros. Au grand Temple de Shallya. Ce n’est pas très confortable, mais c’est le cadet de mes soucis. C’est surtout que je ne connais personne, ni la ville.

Ah, je l’ai. »


Prenant une grande inspiration, je me compose un sourire en coin, avant de me redresser, à moins d’un mètre de Jozefien, et de lui tendre la plume retrouvée, un soupçon espiègle dans la voix.

« Voici, Maîtresse.
Que penses-tu donc faire, si l’ire de Manaan ne cesse d’ici quelques heures ? »
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La vie avant tout : doit tenter d'interrompre les affrontements auquel il assiste, à moins que le combat ne soit mené contre des ennemis.

Compétences :
- Maîtrise de l'Aethyr (1)
- Coriace : -1D3 dégâts subis.
- Réflexes éclairs : +1 aux tests d'initiative en situation de surprise.
- Résistance accrue : +1 aux tests d'endurance.
- Sang froid : +1 aux tests de caractéristiques effectués en situation de stress ou tension.
- Volonté de fer : +1 aux tests de volonté.
- Traumatologie : Sait administrer les premiers soins ou favoriser une guérison plus rapide.

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien.
- Langage secret (Classique) : Capable d'écrire et de lire le Classique.
- Législation : Sait manipuler le droit à son avantage.
- Doctrine du Culte (Shallya)

- Cuisine : Se débrouille en cuisine. +1 pour détecter des substances nocives dans la nourriture.
- Empathie
- Affûtage mental
- Incantation - Shallya
- Sens de la magie
Équipement porté sur soi :
8 sous d'argent 8 deniers
- Bâton de marche
- Robe de bure jaunie / Tenue en lin / Ceinture / Sandales
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

« Maîtresse ? »

La jeune fille éclata d’un petit rire sincère.

« Je t’en supplie, arrête, je croirais que tu parles à ma mère ! »

Cela se voyait difficilement à la lueur d’une simple bougie, mais la Marienbourgeoise était en train de faire un immense sourire. Elle semblait avoir relevé le ton espiègle d’Éloi, et continua de ricaner alors qu’elle se dirigeait vers son siège.

« Te faire tout penaud c’est une tactique pour que je t’invite avec mes copains, hmm ?
Haha, je te comprends ; en vrai, je dois t’avouer que moi non plus je n’ai pas beaucoup d’amis ici. C’est surtout mon grand frère qui est populaire ; c’est un étudiant à la faculté, celle qui est en grève, tu sais. Il ne passe presque plus à la maison, ce qui rend mon père ivre de colère. Je sers un peu d’émissaire entre père et lui — en vrai, je trouve les grévistes un peu ridicules, mais ce sont des jeunes et ils savent bien faire la bringue, donc bon…
Dommage qu’il pleuve comme vache pissant, ça aurait été avec plaisir que je t’invite à me rejoindre pour aller les voir. Il faudra remettre ça à un autre jour. Aujourd’hui je vais probablement passer la journée à soupirer et m’ennuyer comme une épouse noble dans ma chambre. »


Tout en parlant, elle prit place, remit droit les pages, et plissa très fort des yeux pour essayer de lire les lignes.
Il était clair qu’Éloi la mettait très à l’aise, d’une façon ou une autre — si les deux premiers cours, elle était restée très timide et bien studieuse, elle n’hésitait plus à parler, et sans que sa voix ne trébuche ou bégaye. En revanche, c’était toujours un tout petit ton aigu.

« D’ailleurs, ça pourrait être sympa, pour mes cours, d’aller voir une pièce entièrement en classique ; une bonne idée que tu as là. Je pourrais même convaincre père que tu m’amènes au théâtre pour des questions strictement éducatives, pas vrai ?
Il faudra juste espérer qu’il n’amène pas la cuisinière pour me chaperonner. Celle qui t’as fait des cookies là, avec l’accent. »


Elle attendit qu’Éloi se rassoie juste à côté d’elle pour continuer de parler.

« Même si je dois avouer que tu me déçois un peu de ne pas vouloir aller à Saint-Räzell ; Mórr est le parrain des artistes, quel meilleur endroit que le cimetière pour assister à de jolis spectacles ?
Tu ne vas pas me dire que tu es un bon prude qui n’aime pas les jolies dames en corset, quand même ?
Allez, tu as rejoint un clergé rempli de jeunes femmes, tu ne vas quand même pas me dire que… Que… Hmm… »


Volontairement ou non, elle n’osa pas terminer sa phrase, et la laissa plutôt longuement en suspens.

Jet de charisme d’Éloi : 7, naïce
Jet d’intelligence de Jozefien : 18, véri gouuude


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Frère Éloi
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

L’apparente sincérité de la réaction de Jozefien me détend un peu, et je me surprends même à me réjouir du succès de ma manœuvre. Une réminiscence de sourire aux lèvres, je me tiens coi un instant, laissant tout loisir à la jeune femme de m’en révéler davantage sur son cercle familial. Mais comme elle se détourne pour prendre place sur son siège, je me reprends, m’humectant nerveusement les lèvres. Il est primordial de maintenir un esprit alerte, vigilant, derrière ce masque de sympathie que je m’échine à sculpter de jour en jour : ma mission en cette maison ne saurait souffrir d’un faux pas dommageable à la collecte d’informations. Si le rapprochement vis-à-vis de Jozefien constitue sans conteste le meilleur moyen d’en apprendre davantage, je dois continuer de cultiver un équilibre mesuré entre audace et prudence. Pour cela, je ne peux m’autoriser à m’oublier dans la spontanéité de tels instants.

Je note mentalement la confirmation de l’existence d’un différent entre le père et le frère de Jozefien, validant une hypothèse déjà bien étayée. Je préfère toutefois ne pas renchérir quant à l’opportunité de sortir un jour avec la bande d’amis de son frère Thierry ; j’ai en effet une mauvaise intuition concernant la réaction de ce-dernier à ma présence autour de sa sœur. A choisir, je préfère l’hypothèse d’une sortie à deux, pourvu que celle-ci ne puisse compromettre ma couverture.

Prenant moi-même place sur un siège au côté de Jozefien, je tends le bras pour rapprocher prudemment la large bougie, prenant grand soin de ne pas renverser de cire, et d’éviter moi-même tout contact avec les doigts de la jeune femme pourtant tout proches. C’est trop tôt.

« Ces petits gâteaux que prépare Tatjana sont exquis, d’ailleurs. Il faudrait que j’apprenne à la remercier dans sa langue. »

Cette phrase, murmurée comme pour moi-même, de façon relativement spontanée, me semble somme toutefois susceptible d’aider mon petit jeu, si d’aventure Jozefien est encline à la jalousie. Dans le cas contraire, et même si cette allusion ne fait guère de mal, je poursuis sans trop attendre, rebouclant sur le thème de la sortie au théâtre.

« Oui, ce serait sans nul doute épanouissant., si tant est qu’il consente à une telle sortie. Je n’ai rien contre Saint-Räzell, mais je ne veux pas être tenu pour responsable... le cas échéant. »

Ces derniers mots, murmurés à voix toute basse, s’éteignent en un chuchotement. Moins par prudence vis-à-vis d’oreillers indiscrètes, d’ailleurs, que par perplexité face aux réflexions suivantes laissées en suspens par ma voisine. J’accuse un bref silence, lui renvoyant un regard songeur, pris d’un doute : à quoi pense-t-elle exactement ? Et que cache son intérêt pour cette question ? Cherche-t-elle à s’enquérir d’éventuelles aventures, ou… Quoi qu’il en soit, le terrain est glissant.

Me réfugiant derrière un sourire forcé, je décide donc de temporiser.

« Tu es bien curieuse. Tiens, regarde donc. »

Lentement, avec une infinie douceur, j’emprunte la plume à ses doigts fins, la trempe patiemment dans le petit encrier, dissimulant mon hésitation derrière un masque de concentration. Une bourrasque secoue les volets derrière nous, tandis que j’entreprends d’écrire quelque chose dans un recoin de brouillon. Un abscons gribouillage ; un enfantillage de coin de page ; six mots qui en disent long.

Non scribere cum aliquis scriptor atramento.

Je n’écris pas avec l’encre d’un autre. Une façon brionnoise de parler de ses liaisons. De belles paroles ; si Amandine en a jadis ri, peut-être aujourd’hui Jozefien aussi.
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- Volonté de fer : +1 aux tests de volonté.
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- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien.
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- Empathie
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

« En reikspiel, tu veux dire ?
Tatjana est née en Ostland, sa langue maternelle est un dialecte peu commun du pays de Sigmar — une province pauvre où elle est une dame pauvre, je pense qu’elle est plus heureuse ici que dans le pays où elle a grandi. »


Elle avait dit ça avec un ton très certain et très imbu d’elle-même. Probablement qu’elle était persuadée que la famille Adelwijn avait offert là une grande opportunité à cette dame qui cuisait des cookies.
En tout cas, elle ne trouve pas foncièrement grand-chose de plus à dire sur la domestique.

« C’est tout de même une drôle de chose que tu dis là. Je veux dire, remercier une cuisinière parce qu’elle cuisine. Tu remercies beaucoup le personnel, chez toi ? »

Elle disait ça avec un peu de mépris dans sa voix, et un froncement de sourcil. Elle n’était pas méchante, juste soudainement… Froide et direct. En fait, elle ne faisait pas de reproches à Éloi, elle soumettait véritablement une interrogation, comme si quelque chose semblait ne pas fonctionner dans sa représentation du monde.
Il est vrai qu’Éloi avait grandi au monastère. Il était d’usage, chez lui, de dire « merci » toute la journée, dès qu’on lui tendait quelque chose. Pour la bourgeoise, visiblement, utiliser ce mot avec libéralité devant le petit personnel était moins évident…



C’était risqué, de faire un trait d’esprit en classique, un peu trop élaboré pour la plupart des gens ; il fallut un moment pour que l’information monte au cerveau de Jozefien. Elle épela les lettres qu’il venait de coucher sur le papier du bout des lèvres, tout en fronçant des sourcils, puis regarda bêtement au plafond.

Et finalement, elle eut un poli gloussement pour simple réponse, comme s’il n’y avait pas besoin d’en dire davantage.

« Enfiiiin ; La récréation c’est sympathique, mais reprenons vite les cours avant que tu ne sois contraint de me rouspéter. »

Malgré l’obscurité, le cours reprit tant bien que mal. Et il est vrai qu’Éloi remarqua qu’il trouvait plus confiance que lors des derniers cours. C’est rapidement qu’il releva vite les lacunes de Jozefien, qu’il corrigea ses lettres, et qu’il offrit une lecture rapide et utile de terminaisons. Heureusement pour lui, la jeune fille semblait véritablement passionnée par l’apprentissage du classique — sa pédagogie aurait été sans doute bien plus ardue avec une damoiselle qui subissait simplement les lectures sans y mettre du sien.

En fait, vers la fin de leur séance, elle se permit même de le faire remarquer :

« C’est une langue très importante, le classique. Il est vrai que le reikspiel ça suffit de plus en plus pour tout, de nos jours — il est déjà passé le temps où absolument tous les étudiants n’écrivaient qu’avec ces mots forts anciens…
Mais dans la religion, c’est toujours essentiel, le classique. Qui sait, peut-être que je veux faire prêtresse, moi aussi. Tu dois bien y trouver ton compte, non ? »


Et elle offrit un grand sourire, curieuse de la réponse.

L’heure allait venir de se séparer, mais dehors, il pleuvait de plus en plus. Loin de se calmer, l’orage semblait empirer, puisqu’on entendait par moments la foudre frapper.

Jozefien murmura une vilaine réflexion, qui semblait venir de nulle part. Éloi n’était pas trop sûr de pourquoi, mais la phrase lui inspira une espèce de malaise…

« Les chiens de mon oncle vont être terrifiés, ça va me faire du bien. »

Et elle regarda à nouveau Éloi.

« Tu ne vas pas sortir sous cette pluie, quand même ?
Pourquoi ne pas rester ici pour déjeuner ? On peut toujours garder un couvert en plus, je suis certaine que père sera d’accord. »


Jet d’empathie : 7, parfait, aide dans la narration pour interpréter les paroles de Jozefien
Jet de charisme d’Éloi : 8, ça gère
Jet d’éducation pour continuer le cours : 1, réussite critique

C’est bien la baraka revient de ton côté. La fin du cours est parfaite.


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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

L’éloge des talents de la cuisinière ne provoque pas la réaction attendue chez Jozefien, qui rétorque sur un ton relativement hautain : il n’est manifestement pas dans les habitudes de ces bourgeois fortunés de se montrer de la reconnaissance envers les domestiques. Outre cet état de fait, sa réponse commence à me faire penser que cette condescendance doit s’accompagner d’une absence généralisée de complicité entre les bourgeois et les autres membres de la maisonnée. L’étonnement montré par Jozefien, visiblement sincère, me pique d’une pointe de perplexité : pense-t-elle réellement que je dispose de personnel, pour me poser cette question ? Sans doute a-t-elle des représentations très erronées de la vie du clergé. Interloqué, je me tiens néanmoins coi, replongeant à son initiative dans le fil du cours, l’enthousiasme et l’implication de mon élève aidant.

Une réflexion adressée en fin de séance me prend un peu au dépourvu ; ce qui avait commencé comme une remarque d’apparence anodine me fait néanmoins sourciller. Me tournant vers Jozefien, je cherche mes mots, songeur. Il me semble en effet discerner plusieurs écueils dans son discours. Le tout est de l’interroger dans des termes soigneusement choisis. Alors, je commence par rétorquer suivant mon intuition, ne lui adressant de questions que dans un second temps.

« Je suis content que tu le penses. Ton père n’avait pas l’air de voir une application concrète à l’apprentissage du classique, souhaitant seulement que tu prennes des cours. Mais c’est toujours mieux d’avoir une motivation derrière ses actions. »

L’hypothèse que Jozefien entre en religion m’apparaît fantoche, mais je n’en laisse rien paraître, m’interrogeant quant aux raisons de cette question d’apparence anodine. Maître Thierry a en effet clairement affiché son intention qu’elle rentre d’ici quelques mois à Marienburg, en vue d’un mariage, certainement stratégique. Sachant cela, il me semble fort improbable que la principale intéressée ignore ce dessein assumé de son père. Sa question n’est peut-être pas si innocente : peut-être désapprouve-t-elle ce mariage prévu d’avance ? Écartant l’hypothèse d’un questionnement direct à ce sujet, je continue de procéder avec précaution, faisant d’abord mine de me confier pour inciter la jeune femme à la réciproque.

« Certainement. Le clergé accueille des individus d’horizons et de milieux très divers. Moi, je n’ai pas connu mes parents ; je ne sais pas quelle aurait été ma vie sans le secours de Shallya.
Vu la position et l’influence de ta famille, cependant… »


Dehors, l’orage tonne. Détournant le regard vers les volets clos, j’observe quelques instants de silence, sans mot dire. Le marmonnement mesquin de Jozefien au sujet des chiens de son oncle me laisse pantois. Tirer satisfaction gratuite de la détresse d’autrui est un sentiment antagoniste au dessein de Shallya, aux antipodes de sa doctrine. Le dogme dit que les individus ne sont pas naturellement enclins à faire du mal à leur prochain ; ce n’est que par transfert de méchanceté subie par ailleurs qu’une telle bassesse peut s’installer. La réflexion venimeuse de Jozefien ne ressemble pourtant pas à ça.

L’invitation à déjeuner me prend un peu au dépourvu. Faisant passer mon hésitation pour de l’embarras teinté de timidité, j’arbore sans mal un sourire gêné.

« C’est gentil de proposer. Si ton père y consent, bien volontiers, le temps que Manaan épanche sa colère.
Sinon, ce n’est pas grave, ne t’inquiète pas. »
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