[Éloi] Princesse de la Foi

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Éloi accéda aux demandes de René.

Alors, l’immense Ungol cessa sa scène ; et après une seconde de silence, il fut capable, avec une rapidité que seul un cyclothymique pouvait déployer, de retrouver son sourire, de pousser un rire gras, et de taper dans ses mains.

« Mais mon bon frère ! Quelle bonne Shalléenne accepterait donc d’être ambassadrice de notre bande de voyous, de putes et de ribauds ? »

Il fit un lourd pas pour descendre une marche. Puis une autre. Puis il finit juste aux côtés d’Éloi.
Il se baissa, attrapa les mains du jeune homme — il avait des pognes froides, et calleuses, couvertes de cicatrices, avec des tatouages aux phalanges. Le monarque des truands relevant ainsi, publiquement, le jeune oblat, avant de s’exprimer, à voix haute :

« Nous avons un accord, mon frère, ma sœur !
Les lames des ribauds de Brionne sont offertes à Shallya ! Et ensemble, nous anéantirons la corruption !
NOUS ANÉANTIRONS LA CORRUPTION ! »


Son cri rageant résonna à travers tout le jardin. Et alors, il y eut des gens pour poser leurs doigts dans la bouche et siffler très fort, il y eut des cris de rage, des quolibets, des insultes vociférées. Les hommes et femmes avec des lames dégainèrent leurs fauchons pour les lever au ciel, ceux désarmés sautillèrent sur place ou firent des révérences… Et tandis qu’Éloi et Solène étaient tous les deux gentiment attrapés par Taal et Mórr pour les ramener debout aux côtés du trône, il y eut un cri étonnamment ordonné dans la masse de courtisans dépareillés :

« VIVE BRIONNE ! VIVE SÉBIRE DE MALICORNE !
VIVE RENÉ, ROY DES RIBAUDS ! »



Des instruments de musique se mirent à jouer. De jeunes femmes et de jeunes hommes sautillèrent au-devant de l’arbre, et se mirent à danser dans une grande farandole. Quelques bouffons firent des cabrioles, ou jonglèrent avec des balles. Il y eut un tumulte, des embrassades, plus de sifflets, et des coupes de vin qui s’entrechoquèrent pour trinquer.

Et pendant tout ce chaos, Solène et Éloi reculèrent derrière le trône, tandis que le sage eunuque et les deux Dieux nus les invitaient à les suivre derrière, là où tout était encore calme, où les ribauds demeuraient stoïques comme des statues, où les proches du roy René se contentaient de rester vautrés les uns sur les autres, en épiant les deux fidèles de Shallya.

Et l’eunuque commença à donner des détails :

« Vous disposerez de vingt militaires armés en haubert et avec des arbalètes. Ce sont des soldats vétérans des campagnes ducales pour la moitié, des recrues bien entraînées pour l’autre. Ils se déploieront devant le parc Duc-Mauger, qui leur sert à entreposer leur équipement. Vous pouvez les mobiliser où vous le souhaitez — ils se déplaceront à pied et avec des mulets, rapidement à travers les rues. »

Solène fit les gros yeux, et se mit à chuchoter quelque chose à voix haute, comme une réflexion qui lui échappait de sa bouche :

« Vous étiez déjà au courant qu’on viendrait vous demander de l’aide. Vous vous étiez déjà préparés. »

Le grand Taalite sourit, et offrit une réponse de sa voix rauque :

« René le Borgne ne ment pas : Il tient véritablement à la sauvegarde de Brionne.
Vous ne le sentez peut-être pas comme ça ce soir, mais son règne sur la basse-ville sera bénéfique pour les gens ici. Trouvez les lépreux qui servent le Pestilent, et nous régleront le problème… »


On permit à Éloi et Solène d’eux aussi s’allonger sur un grand drap, et on leur offrit à boire. Un combat de gladiateurs était prévu pour l’amusement du roi René, après quoi il y aurait un cracheur de feu ; les divertissements du monarque des bas-fonds ressemblaient à ceux des grands seigneurs de Bretonnie.

En attendant, l’eunuque restait disposé à répondre à des questions, de même que ses deux étranges conteurs vêtus à la manière des prêtres. L’ambiance était plus posée, et si Éloi avait des questions à poser, à eux ou à Solène, il pouvait facilement engager la discussion plus discrètement.

L’oblat avait rempli sa mission ; Sébire de Malicorne disposerait d’une solide milice. Il fallait maintenant espérer que Guido trouve où se planquent les serviteurs de Nurgle qui préparaient la ruine de la future foire.



Qu’est-ce que Shallya penserait de tout ça ?
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Frère Éloi
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

Le subit changement d’humeur du Roi des ribauds me prend de court, et je demeure interdit, suivant prudemment le mouvement lorsque l’exubérant monarque me serre les mains entre ses propres pognes calleuses, me relevant aux yeux de tous avant de clamer notre accord à ses ouailles. Une vive effervescence anime bien vite l’assistance, embrasant la foule d’une agitation curieusement ordonnée pour une liesse supposément spontanée. Je m’attache quant à moi à conserver un moment un visage grave, jusqu’à ce que René le borgne se détourne, et avec lui le centre de l’attention. Jetant un regard circonspect à la cantonade, je me tourne finalement vers Solène, en quête d’une quelconque appréciation du déroulement de la situation. Nos regards se croisent, mais avant que nous ne puissions échanger le moindre mot, les figures de Mórr et Taal nous entraînent plus en retrait, à l’abri de l’essentiel des regards, parmi la cour rapprochée du roi René. Là, derrière le trône, on nous fait asseoir, et nous annonce plusieurs divertissements. Repensant au déroulement de l’entrevue, je laisse mon esprit divaguer, tâchant toutefois de tenir mon regard éloigné des ébats de certains de nos voisins.

Lorsque le grand Taalite renchérit sur le constat formulé par Solène, je ne peux m’empêcher de rétorquer, pour moi-même, un brin d’amertume dans la voix :

« S’il suffisait d’être de bonne foi, ou même de bonne volonté, pour faire la volonté des dieux ici-bas, notre sacerdoce en serait bien plus simple. »

Je suis encore très partagé quant à l’appréciation de notre action, ne sachant trop à quoi m’en tenir. Il n’est certes pas shalléen de recourir aux armes pour régler les problèmes à la source ; mais est-ce injuste pour autant ? Est-il répréhensible, pour lutter contre le pire ennemi de la Colombe, d’aller contre les préceptes présidant d’ordinaire nos actions ? Je ne pense pas. Contre cet adversaire, je suis convaincu que la fin justifie les moyens. Je crois qu’en ces situations, lorsque la règle shalléenne ordinaire est mise en échec, et que s’étend l’ombre de la contagion, il nous revient alors d’user, avec discernement, des moyens dont nous disposons pour arrêter sa propagation. Nous ne sommes pas pareils aux dieux ; notre parole n’est pas performative : pour nous qui œuvrons avec les outils dont nous disposons, en pareille situation, tous les moyens sont bons. C’est ce que je crois.
C’est ce que j’espère.

Quelque part en mon for intérieur, je revois encore l’homme-charogne de mon mauvais rêve, et la lueur jubilatoire dans son regard triomphant. Et rien que cela m’empêche de tenir en place. Me tournant vers Solène, je m’adresse à elle à mi-voix, raisonnant un temps à voix haute, évaluant nos perspectives d’action en cas de complication.

« Si l’investigation de Guido ne se révèle pas aussi concluante que prévue, que nous restera-t-il ? Nous ne pouvons, même avec ces soldats, protéger les entrepôts nuit et jour.
Où Adelwijn peut-il entreposer sa monnaie ? »


Cette dernière question est adressée à qui, de Solène ou de l’eunuque, veut l’entendre. Dans le fond, j’aimerais surtout savoir ce que Solène pense en ce moment même.
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États temporaires
Une vie de Paix : +1 à tout jet visant à guérir un patient blessé, malade ou empoisonné.
La vie avant tout : doit tenter d'interrompre les affrontements auquel il assiste, à moins que le combat ne soit mené contre des ennemis.

Compétences :
- Maîtrise de l'Aethyr (1)
- Coriace : -1D3 dégâts subis.
- Réflexes éclairs : +1 aux tests d'initiative en situation de surprise.
- Résistance accrue : +1 aux tests d'endurance.
- Sang froid : +1 aux tests de caractéristiques effectués en situation de stress ou tension.
- Volonté de fer : +1 aux tests de volonté.
- Traumatologie : Sait administrer les premiers soins ou favoriser une guérison plus rapide.

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien.
- Langage secret (Classique) : Capable d'écrire et de lire le Classique.
- Législation : Sait manipuler le droit à son avantage.
- Doctrine du Culte (Shallya)

- Cuisine : Se débrouille en cuisine. +1 pour détecter des substances nocives dans la nourriture.
- Empathie
- Affûtage mental
- Incantation - Shallya
- Sens de la magie
Équipement porté sur soi :
8 sous d'argent 8 deniers
- Bâton de marche
- Robe de bure jaunie / Tenue en lin / Ceinture / Sandales
- Grande sacoche contenant couverts, rations diverses
- Livre de prière de Shallya
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

La réplique cinglante d’Éloi trouva son public ; les deux faux-prêtres ricanèrent tous les deux en même temps, alors que la Morrienne lui caressa le menton :

« Tant de cynisme ! Prends gare, enfant de Shallya — Brionne commence à déteindre sur toi. »

Installés discrètement entre eux, Éloi commençant à aborder ses doutes. Solène soupira très longuement, la mine triste, ses doigts pianotant sur ses chevilles alors qu’elle s’était assise en tailleur sur l’un de ces beaux tapis de drap foulé qui étaient dispersés un peu partout.

« Si Guido échoue, il faudra quand même qu’on passe à l’action. La révérende-mère n’acceptera pas de laisser l’initiative aux serviteurs du Seigneur des Mouches ; elle demandera aux ribauds d’attaquer les entrepôts des Adelwijns.
Le problème, c’est que ça entraînera des blessés. Ou des morts. Et surtout des innocents, parmi eux. S’il y a sûrement des corrompus dans la maison des Adelwijns, j’ai du mal à croire qu’ils le soient tous, tous leurs gardes-du-corps, tous leurs secrétaires… »


Elle baissa sa voix, alors qu’à côté d’elle, les deux prêtres ricanaient entre eux. Ses propos étaient destinés aux oreilles d’Éloi seulement ;

« Sébire de Malicorne considère que la fin justifie les moyens. Éloi, il faut que tu le saches… Ce n’est pas la première secte du Pestilent qu’elle affronte. Et elle est toujours parvenue à les liquider, jusqu’ici.
Simplement, bien souvent, elle emploie des stratagèmes qui… Qui révoltent la Colombe. Oh, jamais en personne, jamais elle ne se salit les mains, et jamais elle ne prend la gloire qui vient avec la punition de serviteurs de la ruine — elle laisse des chasseurs de primes, ou des chevaliers, ou même la prophétesse de Brionne avoir tout le beau rôle, et elle, elle se satisfait juste d’avoir neutralisé notre plus grand ennemi. »


Elle eut un sourire triste.

« C’est une femme tellement… bizarre. Elle sait ce qui est juste, elle est véritablement une bonne servante du peuple de Brionne… Mais elle est aussi capable du pire, elle aime les vices et les passions. Je la sers parce que je la crois bonne pour Brionne et la Bretonnie, mais parfois…
…Parfois, après avoir agi pour elle, j’ai… Envie de pleurer, de façon incontrôlable. Comme si… Quelque chose, me forçait à pleurer. »


En fait, elle décrivait un symptôme qu’Éloi pensait avoir déjà ressenti ; lui aussi, parfois, il avait pu sentir une tristesse horrible s’emparer de lui, une tristesse pour autrui, des larmes altruistes.

Devant la cour du roi des ribauds, les gens se mettaient à danser en farandole. Alors que le jeune prêtre regardait les jeunes (Et moins jeunes) gens se mêler entre eux, il sentit Solène se rapprocher de lui, discrètement. Leurs doigts posés sur le sol se touchaient presque.

« Comment te sens-tu, Éloi ?
Je veux dire, ces derniers jours, tu as été livré à toi-même, dans une ville que tu ne connaissais pas, à rencontrer des gens étranges, parfois dangereux… Tu as toujours parlé et répondu avec un tel professionnalisme, comme un sbire que Sébire ne peut qu’apprécier. La révérende-mère t’admire pour ça, en secret, elle m’a confié que tu étais un excellent choix pour agir ici.
Mais je sais aussi que tu es un jeune homme. Je sens… Beaucoup de tristesse, en toi. Alors… Est-ce que mon impression est vraie, ou est-ce que je me fais des histoires ? »
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Frère Éloi
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

Les confidences chuchotées à mi-voix par Solène ne me laissent pas de marbre, bien au contraire ; focalisé sur ses paroles, j’en oublie quelque peu mon énervement, comme je lui prête une oreille attentive. Il ne s’agit pas seulement de l’écouter, mais bien de tâcher de comprendre le ressenti dont elle me fait part ; de me mettre au diapason de ses émotions. Ce n’est pas chose facile, de faire office de confident, et d’autant moins pour quelqu’un dont on n’est pas réellement proche. Je n’ai jamais été en pareille situation, si ce n’est avec Amandine ; mais avec elle, c’était plus naturel, parce que… voilà.

Pour que Solène se confie spontanément, et me fasse ainsi part de sa perplexité, voire de son malaise, face aux décisions de notre supérieure, c’est à n’en pas douter qu’elle a quelque chose sur le cœur. C’est pénible, je le sais, de devoir garder son avis, ses convictions, par devers soi, sans jamais les partager avec quiconque : c’est foncièrement contraire à nos penchants humains. Du coup, c’est dur, et à la longue, ça vous pèse sur le moral. C’est à ce moment qu’on cherche quelqu’un à qui en parler. Je vois très bien ce que c’est que d’avoir le cœur grevé d’une peine insoutenable que l’on ne peut épancher. Je me souviens très clairement de l’autre nuit, dans la forêt de Percefruit.

Si Solène ressent le besoin de parler de ce genre de douleur, ou de ses doutes, c’est qu’elle en a besoin ; ce ne serait pas très shalléen de ma part -voire pas très humain- d’ignorer cette marque de confiance. Alors, je commence par rebondir sur ses confidences, avec dans l’idée de faire montre d’empathie, réaction très convenue au demeurant de nature à m’attirer une certaine sympathie de la part de la sœur.

Et tout ça commence par un soupir, un regard de biais, et le jeu nerveux de mes doigts sur mon petit pendentif de bois.

« Je pense que je vois ce que tu veux dire. Ce ne sont pas que des divergences de vue ponctuelles, vite oubliées, comme l’autre jour sur le chemin de Brionne. C’est aussi un malaise vis-à-vis des moyens employés, non ? A la longue, ça grève le cœur d’une peine étouffante, qui cherche un exutoire.

Et le plus pénible, c’est de ne pas pouvoir en faire part à quiconque. »


Un coup d’œil ponctue ma réponse, en quête d’un éventuel démenti sur le visage de Solène, avant que je ne poursuive, reportant mon regard vers l’origine de l’animation, un peu plus loin :

« Mais malgré tout… je n’ai aucun mal à croire que la Révérende Mère œuvre réellement dans le sens du dessein shalléen. Le seul fait que nos moyens sont imparfaits ne doit pas remettre en cause notre action si la fin les justifie. »

Étant ainsi établie une certaine compréhension mutuelle, Solène renchérit tout aussi directement, s’enquérant de mon état personnel. Ce-faisant, je la sens se rapprocher discrètement de moi, à la faveur de ma distraction, comme pour préserver l’intimité de notre conversation. Au détour d’un mouvement, je sens ses doigts effleurer les miens entre les brins d’herbe, alors même qu’elle achève de m’interroger d’un ton empreint de sollicitude.

Ramenant mes deux coudes au devant de moi, je réfléchis un moment sans mot dire, le menton appuyé sur mes doigts entrecroisés. Sûrement, cela ne fait pas de mal de me confier à elle en retour… n’est-ce pas ? Quand bien même tout cela finirait à l’oreille de la Révérende Mère, je n’en rougirais pas pour autant. Et puis, je lui ai déjà parlé de mon mauvais rêve.

Après quelques secondes de silence introspectif, je me redresse, renouant mes doigts sur ma nuque, et me laisse basculer doucement en arrière, m’allongeant sur l’un des draps étendus là, scrutant le ciel nocturne de Brionne. J’apprécie cette position, pour l’avoir maintes fois adoptée lors de discussions nocturnes avec Amandine : elle me force à l’apaisement, à l’allongement de mes respirations, et m’évite de trahir ma nervosité par des crispations de doigts. La contemplation du ciel nocturne encore très nuageux ne laisse guère percer que le halo des astres les plus vivaces, mais je me noie néanmoins un temps dans son observation, avant de rétorquer, tâchant de la rassurer :

« Comment je me sens ? Pas si mal, somme toute. Je savais que ce serait difficile à vivre. Je l’ai su avant même de quitter Orléac.

Sœur Nathanaèle m’a dit un jour que le noviciat nous apprend les préceptes shalléens à l’œuvre dans un monde parfait, mais qu’ici, c’est le monde imparfait : celui avec ses injustices, ses pesanteurs, ses imperfections… et ses concessions.

J’ai l’intuition de servir Shallya en suivant cette voie. J’essaie juste d’éviter toute compromission chemin faisant. »


Désormais bien lancé, je m’autorise à croiser le regard de Solène, ne craignant plus de perdre le fil de mes pensées.

« Qu’est-ce que je ressens ? C’est plus compliqué.

Je suis triste, comme tu l’as dit. Plein de choses dans cette affaire, dans ce que je vois au jour le jour, me donnent envie de m’arrêter, d’aider, de revenir aux gestes simples que l’on m’a appris. Mais il y a toujours plus important, de plus grands enjeux, et bien peu de temps. J’essaie d’endurer, de ne pas y penser, mais ça fait du bien d’en parler.

J’ai peur, aussi. Pas tant pour moi que pour ceux que j’ai laissé là-bas : je m’en fais pour eux, mais cela m’aide aussi à tenir le coup.

J’ai surtout peur de moi-même, et de mon propre sommeil. »


J’ai dit tout cela sans trop hésiter, et à vrai dire, je me sens mieux maintenant. J’espère que c’est aussi son cas. Mettre ainsi des mots sur nos peines et inquiétudes respectives, même en n’en balayant que la surface, met tout de même un sacré baume au cœur.
Frère Éloi Voie du Prêtre Mystique
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Solène écouta patiemment Éloi, assise en tailleur, sa tête hochant positivement à chacune de ses ponctuations. Quand il eut terminé, son regard s’éparpilla dans l’horizon, pour regarder la cour dansante du roi René. Elle sembla pensive, au moins un petit instant, avant qu’elle ne trouve quelque chose à dire :

« Il est heureux que le seigneur des mouches te fasse peur. Parce qu’il sait parfois être terriblement séduisant. »

Il était évident, vu le ton qu’elle avait pris, qu’elle en pensait plus qu’elle n’en avait dit. Distraitement, elle épousseta un pan de sa robe, en tordant ses lèvres dans un air triste.

« On a fait tout ce qu’on a pu. Tout n’a pas été idéal, loin de là, mais on a joué notre main et maintenant il faut qu’on achève tout ça…
Et on a fait ce qu’il fallait pour Brionne, surtout. Il faut s’accrocher à ça. »


Soudain, elle se releva, ouvrit la paume de sa main, et la tendit à Éloi.

« Ne reste pas assis là, fit-elle avec un grand sourire taquin, si on doit mourir demain, alors il faut que ce soir soit mémorable.
On va boire et danser. »


L’orage était passé. L’air de Brionne s’était déchargé. Le grand soleil d’été brillait à nouveau dans le ciel, avec une température moindre que ces derniers jours — un temps délicieux pour les charpentiers qui s’attelaient à préparer la foire.

Les grandes places de la ville avaient été dégagées par le guet, requérant des renforts prélevés sur le blocus de l’académie. Et dans leur sillage, des artisans venaient avec des planches, des cordes, et des drapeaux, tandis que des éboueurs curaient le pavé là où la lourde pluie n’avait pas fait son travail.

Et donc, Éloi traversait une Brionne fleurie, décorée, colorée. Il voyait claquer au vent des drapeaux de toutes les grandes maisons du duché, il observait des arches de fleurs au-dessus des maisons. On organisait des lices pour le tournoi, des gradins pour les spectateurs, et des étals pour le marché. Quelques architectes en jolis habits agitaient des plans, car ils souhaitaient qu’on installe des fontaines pour le plaisir des invités.



Au petit matin, ils avaient reçu un message de Guido ; ils avaient rendez-vous non à la cathédrale de Shallya tout en hauteur, mais devant l’asile pour aliénés où Éloi résidait. Le jeune oblat retrouva son familier pâté de maison autour des grands grillages délimitant le jardin du lieu consacré ; il y avait là une maison abandonnée, devant laquelle se trouvaient de grands hommes portant des manteaux en plein été — il reconnaissait certains visages, puisqu’ils avaient fait partie de l’escorte de mercenaires accompagnant la grande-prêtresse Sébire.

Éloi et Solène se présentèrent devant, et on les laissa entrer dans un couloir obscur, d’une maison au bois calciné ; visiblement, cette maison avait subi un incendie, il y a des années, et n’avait jamais été reconstruite. Dans ce qui était un ancien salon, du moins on le devinait à cause du mobilier cramé et de quelques jouets jetés par terre, Guido était dressé là, les poings sur une table, à discuter avec d’autres hommes de son âge armés comme lui : il y avait là des fourreaux contenant des épées, des arbalètes détendues, et des carreaux de ces armes qu’un homme assis sur un tabouret était en train de compter.

En voyant arriver les Shalléens, Guido se redressa, et toqua sur la table — il avait les yeux entourés de cernes, visiblement, il n’avait pas eut l’occasion de dormir cette nuit.

« Ah ! Vous voilà !
Mission accomplie — tes informations étaient les bonnes, Éloi. Les deux frères partageaient visiblement leur correspondance, puisque j’ai trouvé tout ce qui nous intéressait dans le globe où les Adelwijn cachent leur monnaie. »


Solène sembla soupirer d’aise. Ses craintes n’étaient pas confirmées.

« Qu’est-ce que tu as pour nous ?
– Pas les documents que j’ai trouvés ; j’ai tout confié à la grande-prêtresse, qui m’a donné la suite de mes instructions. Mais j’ai de quoi nous guider pour la suite.
La plupart des papiers étaient codés, avec un étrange système de pointillés qu’on avait jamais vu jusque-là — la révérende-mère prévoie d’envoyer ces papiers à Couronne, des fois que des shalléennes ou des agents du roy ont déjà vu de telles choses et qu’il a écrit à d’autres cultistes à travers le pays.
Mais ce qui nous intéresse plus particulièrement, c’est des notes de frais… Olivier a visiblement dépensé beaucoup de frics dans la reconstruction d’une maison dans le quartier Saint-Manassès.

– Le Furoncle, souffla Solène.
– Olivier Adelwijn ne s’est pas présenté au conseil hier, aux dires de dame Sébire. Et certains de nos yeux sur le port me disent que des employés de leur entrepôt étaient absents ce matin.
Visiblement, ce sale corrompu s’inquiète de quelque chose, et alerté, il va probablement faire une connerie. Le guet va occuper le manoir Adelwijn, officiellement parce qu’il y a eut un cambriolage dans la nuit — notre faute à nous, ça. Pendant ce temps, Sébire va demander au duc d’envoyer ses chevaliers retenir sa famille et lancer ses sergents dans l’entrepôt. Théodoric acceptera de le faire, mais une journée seulement, le temps qu’on lui ramène des preuves — ça veut dire qu’on va être seuls pour fouiller la maison du Furoncle, et foutre la main sur Olivier.

– Pas seuls. Éloi a convaincu René le Borgne et ses ribauds de nous prêter main-forte. Ils nous attendent dans la Gâtine — il faut juste qu’on les appelle. »

Guido eut un grand sourire, et fit un hochement de tête solennel à Éloi.

« Fort bien, alors.
Je vais avoir besoin de vous deux pour lutter face à ces enfoirés. J’ai de quoi vous changer. »


Il désigna un havresac couché contre un mur. À l’intérieur, il y avait une étrange tenue de cuir, complète, qui protégeait le corps des pieds à la tête. Et surtout, il y avait un masque bizarre, inquiétant, qui enserrait le visage, avec de la peau en forme de bec d’oiseau pour y mettre le nez.
C’était probablement une tenue pour se garder des miasmes et des infections. Visiblement, Guido était habitué de liquider des sectes de Nurgle…

« Shallya nous interdit de nous battre, Guido, tu en as conscience ?
– Bah… Oui je sais, mais comme d’habitude, vous nous protégerez des maléfices de leurs sorciers, et-
– Éloi n’a jamais fait ça. »

Guido leva un sourcil. Il regarda le jeune homme. Puis Solène. Puis ses collègues.

« Bref… Je vous laisse régler ça. »

Solène hocha de la tête, s’approcha d’Éloi, et l’invita à la suivre. Ensemble, ils traversèrent cette bicoque brûlée, le parquet craquant sous leurs pas, et ils sortirent dans la cour dehors, un grand jardin luxueux et chaotique où pendant des années des fleurs, de l’herbe et des buissons avaient été abandonnés à eux-mêmes.

La jeune femme prit dans sa main celle de son comparse, et le regarda droit dans les yeux.

« Éloi, c’est une discussion que j’aurais préféré éviter, mais enfin, l’heure est grave, et tu m’as prouvé, tu nous as tous prouvé que tu étais un homme capable, et très fort.
Tu te souviens de ce que je t’ai dit, dans le cabinet du médecin à l’académie ? Tu as été choisi pour une raison. Une très bonne raison. »


Elle posa une main sur son cœur.

« À la naissance, tu as été choisi… Mais pas par Shallya. Shallya ne choisit personne, elle aime tout le monde, et ce ne sont pas les bambins qui sont déjà élus par notre déesse — contrairement à son père, Shallya n’aime pas les destinées, les augures, les choses ancrées. Même le pire des pécheurs peut devenir un homme bon. Même le plus pur des saints peut devenir un monstre.
Tu as été choisi… Par les Fées. »


Comment Éloi allait réagir à telle phrase ? Allait-il éclater de rire ? Être sidéré ? Avoir besoin de s’asseoir ? Peut-être n’était-il même pas certain de comprendre le sens de cette phrase.
Les Fées de Bretonnie… Il connaissait leurs images, les vitraux, les broderies qui les honorent. Éloi savait qu’elles enlevaient les enfants, pour des raisons inconnues. Qu’elles pouvaient être cruelles, et violentes — mais qu’elles avaient aussi sauvé la Bretonnie, des centaines de fois au cours de leur histoire. Elles vivaient dans la Forêt de Loren. Et la plus puissante d’entre elles, la Fée Enchanteresse, couronnait même le monarque de leur nation.
Mais il n’en avait jamais rencontré une seule de sa vie. À vrai dire, il n’avait même jamais rencontré une simple damoiselle du Graal — les chapelles chevaleresques dans lesquelles il était entré étaient tenues par des femmes, mais simplement des orphelines ou des filles qui se dédiaient à cette foi, des recluses qui s’occupaient d’entretenir les chapelles, et de broder de magnifiques œuvres d’arts pour honorer les ancêtres ayant fondé ces bâtiments.
Alors, choisis par les Fées, ça semblait…

Mais Solène avait l’air sérieuse. Elle crispait son visage, et le regardait intensément.

« Je sais que… Que c’est en toi. Que tu l’as déjà vécu. Que tu sais de… De quoi je parle.
Réfléchis, Éloi, s’il te plaît — tu… Sens toujours, des choses autour de toi, que tu vois sans véritablement utiliser tes yeux, que tu entends, sans réellement utiliser tes oreilles. Nous avons eu des témoignages, de gens autour de toi — d’Amandine, surtout. Et de la prieuse Clémence.
Tu parlais à des gens que les autres personnes ne voyaient pas. Tu entendais la voix de sainte Gontheuc, jusqu’à ton adolescence. Tu tombais malade et tu te sentais mal, quand tu voyais les navires rentrer de la pêche avec des caisses remplies de poissons morts. Tu as toujours eu cette sensibilité, qui était une force.
Tu… Tu es…
Tu es un magicien, Éloi. Comme l’était ta mère. »


Solène serra un peu plus fort la main du jeune prêtre, et lui caressait le poignet — comme si elle craignait une réaction de sa part.
Jet d’empathie : 6, réussite

Mission de Guido réussie — je t’épargnerai les jets, mais globablement tu lui as bien tout dit et il a été efficace.


Jet de connaissances générales (Bretonnie) : 5, réussite.
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Frère Éloi
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

Notre mission de négociation achevée, nous passons le reste de la soirée en cette même cour du roi René. N’ayant pour ma part pas l’habitude de prendre part à de telles festivités, je me laisse toutefois entraîner par Solène en direction de la farandole. Ainsi divertis, le cœur bien plus léger que tout à l’heure, nous dansons encore et encore, pour oublier nos doutes, et éviter de penser à demain.

Le lendemain, au point du jour, nous offre à tous deux l’indicible soulagement que de retrouver Guido, sain et sauf, en une masure calcinée près de Sainte Olinde. Comme nous pénétrons dans un salon noirci reconverti en base d’opérations, le sergent nous informe des conclusions de sa mission, rapportant notamment avoir retrouvé une correspondance codée et des notes de frais dans le bureau de Thierry Adelwijn. Tout laisse manifestement penser qu’Oliver Adelwijn a fui, ou s’est réfugié au sein d’une bâtisse rénovée à grands frais au sein du quartier Saint-Mananès – le Furoncle, ce quartier de la Gâtine le plus fortement touché par l’épidémie. Le plan, conclut-il, est en conséquence d’investir cette demeure sous un jour, pendant que nos ennemis s’y trouvent vraisemblablement cantonnés.
Cette simple annonce me donne presque le vertige à l’idée d’assister, pire, participer un tel assaut frontal, violent, brutal. Jetant un regard grave aux alentours, je relève successivement l’éclat froid de l’acier, le cuir des fourreaux, l’impitoyable mécanisme des arbalètes en cours de préparation. Suivant le doigt de Guido, je découvre aussi la sordide panoplie de protection, et son masque à l’inquiétant faciès en bec d’oiseau. Un frisson d’effroi me saisit à cette vision, comme en anticipation de la réalité crue des combats à venir.

Comme je m’éloigne docilement, entraîné par Solène à travers la bâtisse, son dernier échange avec Guido résonne à mes oreilles, lourd d’implications. « Comme d’habitude. » « Éloi n’a jamais fait ça. » « Comme d’habitude. » Est-ce à dire qu’elle, oui ? Les interrogations se multiplient dans mon esprit, comme je baisse machinalement les yeux, le regard fuyant. Ce n’est que lorsque, arrivés au sein d’un jardin d’arrière-cour abandonné, à l’abondante végétation spontanée, Solène me prend la main et me fait face, que je lève vers elle un regard empli d’appréhension.

Alors, elle me parle à nouveau de cette spécificité, qui me différencierait de la plupart, et dont nous nous sommes déjà entretenus à mots couverts. Cette singularité, je la ressens depuis longtemps, sans savoir la nommer, sans pouvoir trop m’en confier à grand monde ; je ne m’en étonne donc pas. Mais elle me dit qu’en fin de compte, cette faveur, ce n’est pas de Shallya que je l’ai reçue, même si la Colombe veille sur moi comme sur chacun. Non, elle prétend plutôt que ce sont les Fées qui auraient jeté leur dévolu sur moi. Les Fées. Ces créatures mystérieuses dont regorgent les poèmes, à l’instar de celui qui me revient en mémoire à l’instant.

Qui chevauche si tard à travers la nuit et le vent ?
Ce sont les Fées mon pauvre enfant.
Garde toi de leur verve et de leurs diableries
De crainte qu’elles ne te prennent toi aussi.

Les Fées sont une figure très ancienne des légendes de Bretonnie, plus anciennes même que l’installation de certains cultes, dont celui de la Colombe. Figure tutélaire donc, mais des plus énigmatiques, tant l’ambivalence de leurs motivations les drape d’une aura de mystère. On leur prête d’une part toutes sortes de malices dans les récits populaires, de l’enlèvement d’enfants à la disparition de petits objets du quotidien, mais on raconte aussi qu’elles ont maintes fois sauvé la Bretonnie. Que de telles entités me choisisse constitue une bien sibylline hypothèse, supposant un quelconque dessein de leur part. Se moquerait-elle de moi ? Mais elle a l’air si sérieuse, là, présentement…

Et puis, je me souviens de cette histoire que me contait Sœur Annabelle, et selon laquelle on m’avait confectionné, encore nouveau-né, une petite poupée à fées, censée me protéger de leurs malicieux appétits. Ledit charme ayant disparu à l’aube de mon premier anniversaire, me causant grand tracas, on m’avait alors fait présent de l’amulette de bois que je porte depuis. Manipulant pensivement du bout des doigts la petite effigie, je m’interroge. Choisi par les Fées, supposons, mais quand bien même, à quel dessein ? Pour mieux communier avec les dieux, ou… autre chose ?

Mon esprit divague au gré des paroles de mon interlocutrice, s’accrochant aux noms qu’elle énumère, convoquant leurs portraits en mon esprit. Amandine, Clémence ; puis par association d’idées, le masque de Nathanaèle, mon mentor le temps d’une rude épreuve ; puis le masque de Maman au cours de mon mauvais rêve ; enfin, le masque à bec de la combinaison, effigie de l’affrontement à venir. Desserrant ma mâchoire crispée par le doute et la frustration, je m’efforce de balayer mes questionnements les moins concrets, et de me focaliser sur la situation présente. Je ne sais pas en quoi tout cela peut nous aider pour les besoins qui sont les nôtres, mais je compte bien le lui demander.

Cramponné à mon pendentif en forme de colombe comme à une boussole un jour de tempête, j’inspire et expire profondément avant de rétorquer à Solène, le regard rivé au sien :

« Je pense voir ce dont tu me parles, et je t’assure que j’aimerais te presser de questions à ce sujet. Mais nous n’en avons pas le loisir, là, maintenant.

Comment sommes-nous censés contribuer à cette opération ? En appelant la bienveillance et la protection de Shallya sur nos alliés, certes. En priant la Colombe d’apaiser la douleur des blessés au cœur du combat, et de chasser la contagion le cas échéant.

Guido a parlé de les protéger de maléfices, comme d’habitude. Est-ce à dire que tu l’as déjà fait ?

Je ne demande que ça, moi, mais je n’en connais pas le moyen. »
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Une vie de Paix : +1 à tout jet visant à guérir un patient blessé, malade ou empoisonné.
La vie avant tout : doit tenter d'interrompre les affrontements auquel il assiste, à moins que le combat ne soit mené contre des ennemis.

Compétences :
- Maîtrise de l'Aethyr (1)
- Coriace : -1D3 dégâts subis.
- Réflexes éclairs : +1 aux tests d'initiative en situation de surprise.
- Résistance accrue : +1 aux tests d'endurance.
- Sang froid : +1 aux tests de caractéristiques effectués en situation de stress ou tension.
- Volonté de fer : +1 aux tests de volonté.
- Traumatologie : Sait administrer les premiers soins ou favoriser une guérison plus rapide.

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien.
- Langage secret (Classique) : Capable d'écrire et de lire le Classique.
- Législation : Sait manipuler le droit à son avantage.
- Doctrine du Culte (Shallya)

- Cuisine : Se débrouille en cuisine. +1 pour détecter des substances nocives dans la nourriture.
- Empathie
- Affûtage mental
- Incantation - Shallya
- Sens de la magie
Équipement porté sur soi :
8 sous d'argent 8 deniers
- Bâton de marche
- Robe de bure jaunie / Tenue en lin / Ceinture / Sandales
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Solène hocha de la tête à la première phrase de l’oblat. Elle ne fit pas de commentaire, mais ça se voyait dans son expression qu’elle appréciait le sérieux et le contrôle sur lui-même qu’exerçait le magicien.
Il était vrai que ce qu’avait révélé la jeune femme était énorme. Elle était au courant de quelque chose sur sa mère ; mais l’urgence pressait.

« En effet, j’ai déjà eu à le faire. J’ai aidé à combattre les sectateurs du Seigneur des Mouches, d’une manière plus… Franche, que mes sœurs.
Ils en ont besoin. Guido et ses hommes sont d’excellents combattants, comme les ribauds de René j’en suis certaine — mais l’ennemi que nous affrontons peut tuer rapidement, à distance, en rendant les armures inutiles, en trompant les esprits, en déployant d’horribles souffrances. Nous sommes-là pour eux. »


Elle tourna la main d’Éloi, et commença à trifouiller la paume de sa main. Puis, elle leva ses doigts, et toucha ses lèvres.
Elle avait les mains très douces.

« Le… Disons, l’incanto, puisque tu parles si bien le Classique, vient de ta bouche — c’est l’étymologie même, tu incantes, tu chantes. Et le chant, comme tu sais, vient du plus profond de tes organes : de tes poumons, qui sont irrigués par ton cœur, et sur ordre de ton âme elle-même.
La différence entre toi et la majorité des hommes, c’est que lorsqu’une Fée t’as embrassé au-dessus de ton berceau — si c’est ainsi qu’elles procèdent — elle t’a donné une seconde voix, une corde vocale de plus, invisible à la dissection.
Tu es fort quand tu parles, quand tu pries, et quand tu pries sincèrement. Tu sais que tu ne parles pas avec tes amis comme tu parles à Shallya, ton timbre est différent. Et quand tu pries pour quelqu’un que tu aimes, ce n’est jamais roboratif, c’est toujours… Fort, même si tu n’en as pas conscience. C’est ça que tu vas utiliser.
Les sombres magiciens que nous allons affronter, ils chantent aussi, des formules abominables, et des mots interdits. Elles te feront très mal, parce que tu sauras, même sans les comprendre, ce que leurs paroles signifient. C’est ainsi que tu as pu découvrir Thierry Adelwijn — tu avais une sensibilité supérieure à tous les autres, et tu as pu voir son âme au lieu de voir son enveloppe.
Tu peux chanter en retour contre eux. Les pousser en silence en essayant de voler à eux les vents que tu peux voir. La magie noire n’est pas très discrète, elle sera terrible et douloureuse… Mais si tu peux passer outre, et te concentrer fort, très fort, tu parviendras à lutter contre eux.
Que dois-tu chanter ? Eh bien… Rien de spécial, pour ça. Un cantique que tu connais par cœur, qui est important pour toi, qui te soulages. Un Ave Shallya tout simple. En te concentrant fort sur le point dans l’espace où le magicien tente de lier ses vents, tu peux les démêler par l’esprit. Et alors, le méchant sera désarmé. »


C’était très théorique. Et inattendu. Chanter pour vaincre des Nurglites ?

Solène devait voir qu’elle n’était pas très convaincante. Elle eut un petit soupir.

Elle s’éloigna, vite, comme si Éloi l’avait vexée. Mais après dix, quinze pas, elle s’arrêta, et se tourna tout droit.

« Je vais te lancer un sortilège. »

Elle avait un énorme sourire espiègle.

« Et tu vas le dissiper. Tu vas l’envoyer voler en l’air. »

Un énorme sourire espiègle qui affichait ses dents brillantes, alors qu’elle pianota dans l’air.

« Éloiiii… Commence à chanter, sinon tu vas avoir des embêtements. »

Et elle pencha sa tête de côté, alors qu’elle commença à réciter une phrase dans une langue étrange, comme le jeune oblat n’avait jamais entendu. Une langue aux syllabes emmêlées, chantantes, sifflantes même ; une langue extraterrestre, qui semblait n’être mêlée à aucune racine humaine connue.
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Frère Éloi
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

Comme Solène s’éloigne soudainement, je crains l’espace d’un instant de l’avoir froissée. En effet, j’ai beau suivre assidûment les explications théoriques proposées par Solène, et essayer d’en comprendre le sens, peut-être a-t-elle lu ma perplexité sur mon visage dubitatif. Toujours est-il que, me tournant le dos, elle fait quelques pas rapides dans la direction opposée, comme pour quitter le jardin, mais se ravise finalement. Faisant volte-face, elle arbore un large sourire qui ne me dit rien qui vaille. Et ce qu’elle me dit alors me glace le sang.

Elle ne peut tout de même pas parler sérieusement. Là, maintenant, au milieu de ce jardin gagné par la végétation ? Et si on nous entendait ? Et si… je me blessais ?

Pourtant, la voici qui déjà incante, concentrée sur la récitation d’une longue phrase dans une langue inconnue. Tout se passe alors très vite : pris de panique, la peur au ventre, je bafouille, bégaie, et jette un coup d’œil aux alentours en quête d’un abri, pot ou colonne, derrière lequel me réfugier. Confus, je demeure figé sur place, oscillant entre appréhension, stupéfaction, et indignation.

Alors, sous le coup de l’afflux d’adrénaline, peut-être, ou d’un heureux hasard, quelque chose attire mon attention. Un point dans l’air, au-dessus de Solène, qui miroite et se plisse ; un accroc dans l’espace ; un tumulte dans l’atmosphère tranquille du jardin. Une familière démangeaison gagne mon nez, mes oreilles, et, par quelque providentielle intuition, je comprends ce que j’ai à faire. Mieux : je sais comment m’y prendre.

Dissiper, de dissipare en classique, signifie faire cesser, disperser, mettre fin. La liturgie shalléenne regorge de cantiques, hymnes, et chants priant la Colombe de chasser les peines du quotidien. Ces lentes mélopées, chantées seul à ou à plusieurs, tendent à favoriser le recueil et la méditation : j’en ai maintes fois fait l’expérience à l’abbaye d’Orléac. En cet instant d’inconfort et d’inquiétude, un chant me vient spontanément aux lèvres : intitulé « La terre a tremblé », il évoque l’interruption miraculeuse d’un séisme.

Concentré sur la restitution de l’hymne, focalisé sur l’onde plissant l’air comme un voile, j’implore Shallya de faire taire le tumulte en approche.

« Terra tremuit, et oravi.
Cedant tenebrae lumini et nox diurno sideri,
Vidi impium elevatum et transivi.
Terra tremuit, et quievit. »
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Et ensuite, Éloi fixa Solène. Rien qu’un instant.

La jeune prêtresse l’observa en retour, avec de grands yeux écarquillés, et un soudain sourire aveuglant.
Littéralement aveuglant. Parce qu’une intense lumière blanche se mit à recouvrir son visage, et ses vêtements. Sa grande robe fut plus éclatante que jamais, alors que tout chez elle radiait, de santé, de pureté. Comme si elle était une sainte.
Une lumière si vive, qu’Éloi n’aperçut plus rien d’autre. Ça ne faisait pas mal, pas comme regarder le soleil, mais ça le laissa ainsi scotché sur place.

Elle ricanait, d’un rire étrangement enfantin. Comme une enfant qui venait de jouer une mauvaise farce à un copain.

« Allez, Éloi ! T’y étais presque ! Je t’ai senti !
Observe, je vais recommencer ! »


Alors que l’oblat frotta fort ses yeux, et retrouva au bout d’une bonne minute la vue, il vit que Solène s’était déplacée dans la cour. Un genou sur le sol, salissant sa robe ainsi moins blanche, elle avait sorti une petite plume d’oiseau avec laquelle elle époussetait le sol.
Et elle se mit à chanter, à nouveau. Un joli chant de cette même langue étrange, bizarrement apaisant. Et alors, Solène fit une autre chose fabuleuse —
Ses pieds se mirent à décoller du sol. Pas de beaucoup, juste de quelques pouces, mais assez pour qu’Éloi puisse la voir adopter la même grâce qu’une Fée sur les vitraux des chapelles du Graal. Elle avait l’air malhabile, car elle agitait les mains dans tous les sens pour demeurer en équilibre dans le vide. Très vite, elle mit fin à la rêverie en retournant au sol, les cheveux en pagaille et un poing sur sa hanche.

« Je rêve ou t’as même pas essayé ? »

Toujours ce même ton espiègle, insultant mais d’un air amusant.

« Allez, regarde ça, maintenant… »

Elle leva les doigts, et désigna une fenêtre cassée de cette vieille bicoque ancienne et brûlée. Et à nouveau, elle demanda à Éloi de l’empêcher de faire… Quelque chose.
Lentement, du lierre sauvage qui s’était greffé à la fenêtre se mit à s’agiter. Une petite feuille se détacha, et virevolta dans le vide, jusqu’à tomber en plein sur le pif d’Éloi.

Solène avait totalement changé d’apparence. Tous les sortilèges qu’elle venait d’employer, tout à la fois, semblaient l’avoir épuisée. Elle souriait comme Éloi ne l’avait jamais vu sourire, et si elle était un peu pâle, elle avait l’air heureuse.

« Hé bien — tu as la bonne façon de faire ! Il te manque juste un peu de volonté !
Ôte-moi d’un doute, ce n’est pas moi qui te perturbe, quand même ? »


Et la voilà qui s’approcha de l’oblat en penchant la tête de côté.

Sa question n’était pas sérieuse, mais elle voulait une réponse quand même.

Solène incante « Blancheur éblouissante » : 6
Éloi dissipe : 8, pas suffisant.


Solène décide de répéter l’entraînement.

Elle lance « Lévitation » : 1, réussite irrésistible.


Trop marrant.


Solène lance « Télékinésie » : 2
Éloi dissipe : 9, pas suffisant.


Hé bien, la damoiselle est trop forte pour toi.

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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

Il y a encore un moment, je pensais avoir compris comment procéder : j’avais calmé la panique, fait taire le tumulte en mon for intérieur, et projeté mon chant à l’encontre du sien. J’avais décelé la clef de voûte de son incantation, et tenté, maladroitement, de la gêner. Mais gêner, en l’occurrence, ne constitue pas une perturbation à la hauteur de l’objectif poursuivi.

Et de fait, cela ne suffit pas à contrer la première incantation de Solène : un halo éblouissant la nimbe bientôt d’une aura immaculée, emplissant mon champ de vision, m’aveuglant sur le moment. Lorsque se dissipe l’empreinte rémanente du flash sur ma rétine, je maugrée un peu en me frottant encore les paupières alors que déjà Solène s’apprête à renouveler l’expérience. Sans rien pouvoir y faire, je la vois s’élever dans les airs, peinant à maintenir son équilibre, semblable, pour le coup, à ces figures de Fées lévitant au-dessus de quelque lac, que l’on trouve sur certains vitraux et enluminures décorées.

Je ne parviens pas davantage à l’empêcher de convoquer un discret filet d’air pour déplacer une feuille de lierre sans la toucher. Récupérant entre deux doigts la feuille inerte déposée au bout de mon nez, je fais contre mauvaise fortune bon cœur, tâchant de positiver en dépit de mes piètres performances.

« J’y étais presque ! Enfin, je crois… Au début du moins. »

Suite à cette piteuse déclaration, un air malicieux traverse le regard de Solène, dont le visage plein d’enthousiasme affiche désormais des traits plus tirés qu’avant l’exercice. Sa question, taquine, irrévérencieuse, allège sensiblement la teneur de la conversation, de sorte que je rétorque, ayant moi-même un pâle sourire aux lèvres :

« Non, pas du tout. C’est juste que… ce n’est pas évident. J’espère être en mesure de faire mieux rapidement. »

En mon for intérieur, je réfléchis à des pistes d’amélioration dans cette nouvelle discipline. Outre la pratique, peut-être puis-je aussi chercher, d’ici tout à l’heure, des cantiques aux paroles plus directement liées à la répression de la contagion : peut-être cela pourrait-il aider à me montrer plus incisif, plus disruptif, à ma prochaine tentative.
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