[Éloi] Princesse de la Foi

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

« C’est une mauvaise idée. Ça me semble beaucoup trop simple.
– Je comprends ton instinct, Solène, mais on est sur leurs talons ; pas de temps à perdre, t’as entendu Éloi. »

Guido fit un signe de la main, alors qu’une Solène défaite se contentait de baisser ses épaules. Le chef des militaires alla trouver Aymeric, le leader des ribauds.

« Vos hommes se sont bien battus. Maintenant quittez ce manoir et gardez le périmètre autour. Surveillez les prisonniers, et préparez-vous, au cas où Adelwijn ramènerait du renfort.
– Entendu. Mais… Je fais quoi, si le guet ou les chevaliers du duc s’ramènent ?
– Rappelez que vous êtes ici sur l’autorité de la grande-prêtresse de Shallya de tout Brionne. Rien que son nom suffira à au moins à les faire hésiter une heure.
On parle d’une princesse de la foi, tout de même. »


En voilà un terme étrange, sorti de nulle part. Princesse de la foi. Ce vieux militaire retors et terre-à-terre de Guido avait bien une certaine éducation, quand on grattait la surface de son armure et de ses poings. Qu’est-ce qu’un prince, au fond ? Dans la théorie philosophique de l’État ? Quelqu’un qui dispose de la violence légitime. Shallya répugnait la violence, comment pouvait-elle la trouver légitime en une quelconque situation ? Le rôle qui avait été attribué à Éloi, dans toute cette histoire, avait de quoi le mettre de plus en plus mal à l’aise, alors qu’il se retrouvait au garde-à-vous au milieu de militaires.

Ils s’approchèrent tous d’un trou creusé à la pioche dans un mur. Derrière : les ténèbres.

« Une seule source de lumière. Cinqfoy, passez devant, sire.
– Oui chef. »

Cinqfoy rengaina une épée bâtarde qu’il portait à la main, et sortit d’un étui une arbalète miniaturisée tenant dans une seule main. Un de ses collègues attrapa à sa ceinture une petite lanterne-tempête, dans laquelle il fit brûler un peu d’huile de baleine ; comme dans le bureau du médecin de l’académie où Éloi avait assisté à une séance d’analyses, une puissante lumière s’en échappa, plus scintillante que le feu d’une torche ou d’un four. Cinqfoy attrapa la lanterne avec sa main libre, et appuya sur un petit rideau métallique juché sur la torche, ainsi, la lumière se concentra tout droit, tandis que les hommes derrière étaient plongés dans l’ombre.

« Gardez des intervalles d’un bras tendu. Gaffe à vos pieds. Et silence à partir de maintenant. Priez dans vos têtes. »

Cinqfoy s’élança le premier dans la galerie, suivi par Guido qui attendit deux secondes. Puis un autre soldat. Puis un autre. Ce furent ensuite Solène, l’avant-dernier des soldats, et, enfin, un dernier soldat qui invita Éloi à passer devant lui : il trouvait plus prudent de fermer la marche.

Alors le groupe de militaires s’enfonça dans le noir complet, épousant les ténèbres pour prendre l’allure de fantômes.

La vue d’Éloi était fort peu mobilisée : il se concentrait simplement sur la silhouette à peine perceptible du militaire pile devant lui, en tentant d’imiter sa façon de marcher et son allure. Quelques fois, dans un virage, on apercevait au loin la lumière de Cinqfoy, mais ce n’était pas grand-chose ; une minuscule luciole virevoltante.
L’odorat et le toucher ne serviraient pas plus : pas avec un masque et des gants épais. Restait alors l’ouïe, le seul organe perceptif encore mobilisable.

Il entendait des bruits de bottes qui craquent. Il sentait qu’on marchait sur un sol caillouteux. Puis boueux. Logique : Le quartier où ils étaient constituait l’ancien marécage de la presque-île de Brionne. On entendit de l’eau couler, à un moment ; peut-être une petite nappe phréatique. L’eau douce que buvait la ville devait bien venir de quelque part.
Parfois, il avait la trace, fuyante, de quelque activité humaine. Les Nurglites avaient visiblement creusé bien longtemps, et bien profond : on croisait des poutres au plafond, qui n’avaient pas l’air bien solide, et puis, un instant, une pelle posée par terre sur laquelle le soldat de devant manqua de trébucher.

Puis, on entendait les pas gratter, mais plus de la boue ou des cailloux ; on entendait plutôt une sorte de ricochet à chaque fois que les semelles des bottes amortissaient le pas des soldats. La troupe commençait à marcher sur du pavé.

La galerie beaucoup trop étroite, claustrophobe, s’étendit soudainement alors qu’ils passaient sous une arche. Et on voyait maintenant apparaître de la pierre à la place des poutres de bois, et un grand plafond s’élancer au-dessus d’eux. Le groupe de soldats s’arrêta au milieu d’une sorte d’immense pièce faite de colonnes en ogives, et de quelques étranges gargouilles qui crachaient de l’eau.

Les soldats observèrent professionnellement tous les angles.

« Rien à gauche.
– Rien à droite.
– Personne, chef. »


Alors, ils purent commencer à observer autour d’eux. Guido siffla d’admiration devant l’architecture des lieux.

« Où sommes-nous ? »

Solène hésita.

« Une sorte d’égout, on dirait. Ou de canal. Difficile à dire… ça a l’air tellement ancien.
Brionne a été fondée par les Elfes, il y a des millénaires de cela. Peut-être est-ce là ce qu’ils nous ont légué. »


Les soldats cherchaient par quel coin les Nurglites avaient filé. Il y avait plusieurs passages possibles. À la va-vite, on enflammait des allumettes, afin de pouvoir observer le sol et d’éventuelles traces de passage humain.

L’un des soldats gratta un mur. Il siffla pour attirer l’attention du reste du groupe. Il avait trouvé une sorte d’alphabet gravé dans le mur.

« Khazalid.
– C’est les Nains qui ont construit cet endroit ?
Hannes ; ton père était un prêtre de Sigmar ? Tu sais reconnaître ça ? »


L’un des soldats s’approcha. Il passa son doigt sur les phrases gravées. Il murmura un peu à lui-même, peut-être parce qu’il mimait les syllabes.

« La roche est tombée, alors nous la remplaceront par de la pierre taillée. Des arbres ont été coupés, alors nous les remplacerons par des chênes.
– C’est une phrase d’un livre saint ?
– Ha ! Non. Enfin, pas dans ce sens-là. C’est la citation d’un Ancêtre vénéré par les Nains. Peut-être le fondateur d’une guilde de maçons, ou de charpentiers, ou les deux. Leur devise, si vous voulez.
– Et y a une signification, derrière ?
– Que le peuple Nain triomphera de tous les éléments. Ils remodèleront la terre comme ils souhaitent. »

Guido resta pensif, un instant.

« J’avais aucune foutue idée que les Nains aient pu vivre à Brionne, genre… Quand que ce soit ?
– Il n’y a presque pas de Nains en Bretonnie, confirma Solène. Hormis Parravon, et Montfort, près des montagnes Grises. Peut-être que… Peut-être que ces égouts ont été fondés à l’époque Elfe, quand les deux peuples étaient alliés et que la Terre entière leur appartenait.
Peut-être pour ça qu’Adelwijn a acheté le manoir ici, pour atteindre ces canaux cachés. J’ignore où l’eau coule. Peut-être qu’elle peut atteindre tous les puits de la ville.

– Serait-il possible que les Nains aient aussi construit un… Un artefact ? Ou quelque chose, ici ?
– C’est également une possibilité, même si je trouverais ça étrange. Ça ne ressemble pas à une crypte.
– Putain.
Continuons. Vous avez trouvé quelque chose, les gars ? »

Un des soldats confirma : il découvrait quelques traces de boue qui menaient à un autre tunnel.

« Très bien. Allumez une torche tous les cent pas, au cas où on se perd et on soit forcé de rebrousser chemin.
Marquez par où nous sommes venus, également. »


Un soldat retira de son paquetage quelques petites torches traitées à la poix. Il en coinça une dans la fente de la pierre, et l’alluma. Puis, ils purent continuer leur chemin, en suivant Cinqfoy qui reprit la tête de l’expédition.

Et ils marchaient. Ils marchaient. Le long de cette grande galerie fort sombre. En recroisant parfois des gargouilles au visage effacé par la sédimentation et les affres du temps. En remontant un filet d’eau claire, à contre-courant. Il y avait là, sur les murs, quelques canalisations, du plomb que l’abandon avait recouvert de calcaire, empêchant probablement tout Brionne de mourir de saturnisme.
Si c’était bien de là que provenait l’alimentation en eau de la cité au-dessus d’eux, que ces canalisations aient pu tenir des millénaires sans entretien constituait la preuve de l’immense maîtrise des Nains dans l’architecture et le génie civil.

Mais si Solène avait raison, et que le plan final des Nurglites était d’empoisonner par l’eau…


Ils marchaient. Depuis cinq minutes. Par intervalles réguliers, Guido ou Hannes allumaient une torche, et la faisaient tenir contre une gouttière, si bien que derrière eux, quelques lucioles scintillaient le long de la galerie. Mais autrement, il n’y avait aucune parole échangée, aucun bruit, sinon les bottes, et l’eau qui coule.


Et alors, il y eut une voix.


Enfin, plutôt, un concert de voix. Comme si plusieurs personnes parlaient en même temps. Une voix grave et gutturale, essoufflée. Une claire et éloquente de femme. Une chuchotée d’un jeune homme. Une nasillarde d’un cinquantenaire.
Des voix qui venaient de juste derrière Éloi, dans ses deux oreilles.


« Où est-ce est-ce Que cela que cela t’as amené amené mené, cette rage rage venue des des cieux des cieux ? Le sang Le sang coule à travers Toi toi, tes yeux aveuglés par les aveuglés par les viscères, tes entrailles bouchées bouchées par par les excréments les excréments. Tu es dégoûtant dégoûtant. Tu es dégoûtant dégoûtant.
Mais tu n’as pas à être tu n’as pas à comme ça.
Tu peux être tu peux être plus être plus que ça que ça. »




Dans le dos d’Éloi, le soldat de queue murmura quelque chose, plus fort qu’il ne le voulait :

« Sors de ma tête… »

Alors, Hannes devant s’arrêta, et parla lui aussi, la voix enrouée par la peur :

« C’était pas dans ta tête. Je l’ai entendu aussi. »

Le groupe s’arrêta.

Et les voix parlèrent de nouveau. Plus fortes. Plus impérieuses. Et plus coordonnées, sans écho cette fois.


« Le pus éclot. Nous prenons racines. Un trône pour notre sépulcre. Il nous appartient à tous ! »


Éloi se mit à avoir chaud. Une immense fièvre. Une fièvre si intense, en fait, qu’il se mit à avoir froid. Une chair de poule gangrena tout son corps.
Il sentait son sang en train de bouillir.


Il y eut un babillement derrière eux. Un soldat se retourna, alluma une torche, et l’étendit à bout de bras.


Quelque chose était en train de ramper, vers lui et Éloi.

Image


Une sorte de… De fœtus ? Il s’avançait sur le sol, à l’aide de ses minuscules petits doigts. Sa bouche était grande ouverte, et il poussait une sorte de petit bruit, un gazouillement étranglé.

En tête de file, Cinqfoy se mit à hurler comme un damné :

« Contact !
Stop, arrêtez-vous ! »
Jet de perception d’Éloi : 18, échec
Jet de connaissances générales : 15, échec


Jet d’endurance : 12, échec.
Tu perds 6 PV.

Jet de perception magique : 19, échec auto.

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Frère Éloi
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

Nous nous enfonçons donc dans les ténèbres de l’étroit tunnel, protégés de son indicible puanteur par nos masques, suivant le halo de l’unique torche, brandie par le dénommé Cinqfoy. Malgré tout, on n’y voit goutte depuis l’arrière de la petite colonne, de sorte que l’essentiel de la progression se fait à tâtons, et, en ce qui me concerne, sans guère d’autre boussole que mon ouïe. Concentré sur le moindre de mes pas, m’attachant à tenir le rythme du soldat devant moi, je sombre rapidement dans un état second, tâchant de faire abstraction de mon mal de gorge, de la douleur lancinante de mon pouce, et de la proximité étouffante des parois de terre humide. Par moments, le bruit de nos bottes sur le sol caillouteux se fait plus spongieux, comme la terre se fait plus humide sous nos pieds. J’entends des sons d’eau vive, ruisselant quelque part non loin, sur ma droite, mais ma main gantée ne trouve qu’une paroi effritée dans cette direction. Je me demande bien à quelle profondeur nous nous trouvons maintenant.

A un moment donné, le sol se fait plus plan sous nos pieds, et adopte la consistance familière de la pierre pavée. Bientôt, les murs de notre étroite galerie se font plus distants à chaque pas, et nous passons sous une large arche de pierre, débouchant dans une vaste pièce. Levant la tête, suivant l’éclat de la torche de Cinqfoy, je discerne la voûte d’un plafond minéral en croisée d’ogives, soutenu par de nombreuses colonnes latérales. A intervalles réguliers, le long des murs périphériques, un bruit d’eau ruisselante émane de la bouche de gargouilles au faciès rongé par le temps.

Je médite un instant, songeur, comme Solène et Guido commentent la découverte d’une maxime naine gravée à même la pierre. Certainement quelque signature de guilde d’artisans, d’après le soldat qui se trouvait devant moi dans la colonne – Hannes de son prénom. Jetant moi-même un regard intrigué aux étranges caractères de cet alphabet inconnu, je lève bien vite à nouveau le regard vers le plafond, les voûtes, et les gargouilles aux gueules ruisselantes. Où va toute cette eau ? Quel que soit l’architecte d’un tel ouvrage, ces canalisations joignent-elles l’alimentation de la ville au-dessus ? Si tel était le cas, et que l’hypothèse de Solène est juste, le plan d’Olivier Adelwijn consiste-t-il en réalité à empoisonner l’eau de la ville d’ici à la tenue de la foire, dans quelques jours maintenant ? Un long frisson parcourt mon échine tandis que je reconnais bien là la froide rationalité dont serait capable Adelwijjn.

Les hommes de Guido ayant retrouvé des empreintes boueuses remontant le long d’un canal parcouru d’un mince filet d’eau, nous quittons la pièce sans perdre plus de temps, toujours dans l’espoir ténu de rattraper les fuyards. S’ensuivent de longues minutes de marche monotone au sein de ce tunnel. La conduite que nous parcourons est sensiblement plus large que le premier tunnel, de sorte que l’on pourrait s’y tenir à deux de front, mais nous nous tenons néanmoins à notre formation en colonne. L’espace étant plus restreint, il fait à nouveau plus sombre en queue de peloton, de sorte de mon univers sensoriel se résume pour l’essentiel au clapotis de nos pas dans l’eau ruisselante.

Il ne s’est pas écoulé cinq minutes qu’une voix gutturale retentit à mon oreille, sans que je sois en mesure d’en déterminer la direction. Comme les mots s’enchaînent, susurrés dans mon dos, je discerne en réalité un concert de voix plus ou moins coordonnées, assemblées en une grotesque parodie de chœur. Pendant quelques secondes, j’ignore cette gêne, persuadé d’être à nouveau hanté par quelque mirage issu de mes songes. Mais les voix se font plus précises, plus pressantes, plus proches, au point que je me retourne finalement, dans le même mouvement que mes voisins de colonne. Une torche s’embrase dans un craquement, brandie à bout de bras par le soldat juste derrière moi.

Un sentiment d’urgence m’envahit, de même qu’une fièvre aussi intense que subite, tandis que le chorus de voix psalmodie plus distinctement. Un cri retentit au loin – la voix de Cinqfoy. Fébrile, portant machinalement la main à mon pendentif de bois, je murmure pour moi-même la prière à Sainte Gontheuc qu’Amandine m’apprit un jour pour me rassurer contre mes cauchemars. Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit...

Quelque chose rampe, à côté de l’eau. Quelque monstruosité difforme aux allures de fœtus malformé, se dirigeant vers nous. De sa bouche béante émanent des gazouillis étranglés, dans un babil rauque dénué de sens.

Incrédule, je ne peux détacher mon regard de la créature rampante. Elle ne dégage aucune aura malfaisante que je puisse percevoir, et pourtant, mon cœur comme ma raison me crient à l’unisson qu’il ne s’agit pas là d’un être aimé de Shallya. Je sais à quoi ressemble un nouveau-né ; je ne sais pas ce que c’est que cette chose, qui rampe au sol à la force improbable de ses membres rachitiques. Ce n’est pourtant pas sa difformité qui me rebute et m’interloque, mais bien les expériences impies que l’on a du mener pour arriver à la créer.

Mon sang bouillonne, ses battements pulsatiles tonnent à mes tempes, et je frissonne, rouvrant mon livre de prières, retrouvant le fil de ma lecture. Empruntant la torche de mon voisin pour discerner les versets de ce cantique que je ne connais guère, je commence à scander en rythme, tâchant de faire fi de l’agitation alentours. Peinant initialement à poser ma voix, je prends bientôt de l’assurance, pour finalement psalmodier une prière intelligible réaffirmant ma dévotion à la Colombe, et la priant de m’assister dans l’adversité.

« Dolores inferni circumdant me,
capiunt me laquei mortis

Ego ad te Shallya clamo
exaudi orationem meam
Ad te suspiramus, gementes et flentes,
in hac lacrimarum valle.

Libera me de inimicis meis
et ab his qui oderunt me.
Quaeso dispergat eos. »

Ayant pris connaissance des paroles du chorus, je les récite alors de tête, le regard rivé à la créature rampante :
« Quoniam tu inluminas lucernam meam,
Meus inluminas tenebras meas. »

Rasséréné par la récitation de prières à la Colombe, je m’apprête à réitérer, espérant à tout le moins galvaniser l’escouade. Et, levant le nez du manuscrit, je m’efforce de projeter mes sens en même temps que ma voix, de la façon pratiquée avec Solène, tentant de percevoir l’origine des voix désincarnées.

Tentative de lancement de Radiance en version supérieure, avec ingrédient (torche du voisin s’il me la laisse).
Nouvelle tentative si possible en cas d’échec.

Tentative renouvelée de perception magique en vue de discerner une quelconque présence magique aux alentour (avant de pouvoir dissiper quoi que ce soit, encore faut-il savoir qui nous assaille).

Si tout échoue, j’aimerais essayer de voir ce à quoi l’avant de la colonne fait face.

Une fois la torche consommée, reprise du bâton en main.
Défense au bâton contre la créature rampante seulement en dernier recours.
Frère Éloi Voie du Prêtre Mystique
Profil : For 9 | End 9 | Hab 8 | Cha 11 | Int 11 | Ini 8 | Att 9 | Par 8 | Tir 8 | Mag 14 | NA 1 | PV 75/75

États temporaires
Une vie de Paix : +1 à tout jet visant à guérir un patient blessé, malade ou empoisonné.
La vie avant tout : doit tenter d'interrompre les affrontements auquel il assiste, à moins que le combat ne soit mené contre des ennemis.

Compétences :
- Maîtrise de l'Aethyr (1)
- Coriace : -1D3 dégâts subis.
- Réflexes éclairs : +1 aux tests d'initiative en situation de surprise.
- Résistance accrue : +1 aux tests d'endurance.
- Sang froid : +1 aux tests de caractéristiques effectués en situation de stress ou tension.
- Volonté de fer : +1 aux tests de volonté.
- Traumatologie : Sait administrer les premiers soins ou favoriser une guérison plus rapide.

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien.
- Langage secret (Classique) : Capable d'écrire et de lire le Classique.
- Législation : Sait manipuler le droit à son avantage.
- Doctrine du Culte (Shallya)

- Cuisine : Se débrouille en cuisine. +1 pour détecter des substances nocives dans la nourriture.
- Empathie
- Affûtage mental
- Incantation - Shallya
- Sens de la magie
Équipement porté sur soi :
8 sous d'argent 8 deniers
- Bâton de marche
- Robe de bure jaunie / Tenue en lin / Ceinture / Sandales
- Grande sacoche contenant couverts, rations diverses
- Livre de prière de Shallya
- Amulette de Shallya
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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

« STOOOP ! »

Cinqfoy avait hurlé encore plus fort ; mais ce fut alors la voix de Guido qui rugit dans le couloir :

« TUE-LE ! TUE-LE TUE-LE ! »

Que se passait-il en bout de la file de militaires ? Impossible pour Éloi de le savoir : il faisait trop sombre, et du soldat de tête, il n’apercevait que la lanterne-tempête éclairant les parois.

De derrière, en revanche, voilà que le militaire clôturant la marche s’était avancé. Il avait eu un pressentiment, un instinct militaire entraîné, et salvateur. Dans son dos, ses mains sur sa ceinture, il avait sorti une torche traitée, qu’il craqua en faisant glisser son briquet de silex contre la poix.
Il y eut une étincelle. Puis un embrasement. Et le voilà qui jeta le plus loin possible la torche, afin qu’Éloi puisse voir exactement ce qui se tapissait de là où ils venaient.

La torche cogna un mur. Rebondis sur le sol. Et là, bien loin derrière l’atroce fœtus, Éloi aperçut…

L’horreur.
Image


Une sorte de monstre, de chair, de peau, verdâtre. Tout autour de lui, Éloi apercevait une sorte de… Force, horrible. Un vent. Avec un sens qu’Éloi ne connaissait pas, il pouvait déceler des bourrasques de vert tout autour de cet être grotesque, et ignoble. Un corps longiligne. Une épée rouillée. Un seul œil au milieu d’un front gigantesque.
Et Éloi prit peur. Comme il n’avait jamais eu peur de toute sa vie.

Le monstre, apeuré par la soudaine torche à ses pieds, agita sa cloche à toute vitesse.

Ding. Ding. Ding ding ding ding ding ding ding ding ding

C’était assourdissant. La fièvre dans le corps d’Éloi le brûla encore plus. Il faillit vomir dans son masque.

Hannes, dans le dos d’Éloi, fonça en avant avec son arbalète, et tira un carreau qui se logea dans l’épaule tenant la cloche de ce monstre ; le carreau passa à travers son corps et se logea dedans, sans même provoquer une réaction du monstre, sinon une immense grimace qui lui permettait d’afficher une langue couverte d’aphtes.

Ding ding ding ding ding ding ding!

Alors qu’Éloi attrapait d’une main fébrile une torche allumée au sol, et qu’il priait à toute vitesse, dans un chant censé le protéger, il entendit Solène vers la tête de la file, qui elle aussi récitait un cantique — sauf qu’elle, elle le récitait en hurlant comme une furie, si bien que sa voix s’entendait au travers du tintement agressif de la cloche :

« Saints serviteurs de la colombe, soyez présents auprès de nous ! Agitez vos encensoirs et recouvrez-nous de myrrhe, pour étouffer les miasmes et garder les cœurs des gens de bien ! »

Le soldat de queue rattrapa son arbalète, visa, et tira sans aucune pitié dans l’horrible fœtus vers lequel Éloi avait dirigé sa main.

La chose reçut le carreau en plein crâne. Elle poussa un cri aigu, avant d’exploser dans un geyser de matière organique, qui tapissa les murs, et les vêtements du militaire et d’Éloi.

Alors, Hannes tira une épée, rugit, et fonça à côté de son collègue, en dépassant l’oblat au passage.
En face, le monstre fut rejoint par un autre. Et deux créatures identiques se mettaient à foncer à la charge, en agitant en même temps leurs cloches.

DING DING DING DING

Éloi cria aigu, transi de peur, et alors, une chose incroyable, et merveilleuse et inquiétante à la fois, eut lieu :
L’oblat sentit une sorte d’électricité statique passer à travers ses manches. Il sentit quelque chose sur sa bouche, la rendant pâteuse. Il eut le souffle coupé, et son cœur s’arrêta presque rien qu’une seconde.

Puis, de sa main, un éclair jailli. La torche qu’il tenait dans sa main s’échappa en poussière. Et en face, l’immense monstre cyclopéen fut traversé de part en part, et se figea net.

Il y eut une autre foudre dans le couloir, pendant une seconde complète, toute la galerie scintilla comme si le soleil était entré ici ; les deux cyclopes fermèrent leurs yeux, qui semblaient les brûler. C’était Solène, qui avait elle aussi déclenché quelque merveilleux sortilège.


Malheureusement, ni les carreaux d’arbalètes, ni la protection de Shallya ne suffirent. Et inévitablement, l’un des monstres s’approcha à gros pas, avec sa satanée cloche — il était à présent à portée d’épées, et les deux militaires devant Éloi tentèrent de le transpercer par de grosses frappes multiples qui déchiquetaient un peu son corps ;
Mais le 6e sens d’Éloi lui permettait de voir comment leurs épées, en même temps qu’elles semblaient le toucher et lui faire du mal, passaient en fait à travers son corps, comme s’il était à la fois ici, et dans un autre monde. Coincé dans deux dimensions parallèles, mais distinctes.

Et alors le monstre leva son immense lame rouillée et suintante d’un liquide non-identifié. Et il se prépara à tuer.
Pour me faire une carte mentale, rappel de la file indienne :

XX — fœtus bizarre — Soldat (Lohéac) — Éloi — Soldat (Hannes) — Solène — Soldat (Buisson) — Soldat (Bureau) — Officier (Guido) — Soldat (Cinqfoy) — XX


Ordre des initiatives :
— XX (1)
— Guido
— Solène
— XX (2)
— Tous les soldats
— XX (3)
— Eloi
— Foetus bizarre
— XX (4)


Tout le monde fait des trucs, je ne poste les résolutions que de ce que tu peux immédiatement voir.

Tour 1 :

Solène : Fait un truc.

Lohéac : Utilise une action pour allumer une torche et l’envoyer au loin au bout du couloir.
Jet : 12, moyen.

Il dévoile des créatures qui sont au bout derrière.

Deux porte-pestes de Nurgle sont sur vos talons, à un tour de distance de vous.
Vous me roulez tous un magnifique jet de peur.
Lohéac : 2, tranquilou
Hannes : 5, tranquilou
Éloi : 12, peur, point de folie si seulement ça existait (lol), et -2 à tous tes jets tant que tu souhaites pas fuir.

Hannes : Utilise une mineure pour viser (+2) et tirer sur un des porte-pestes :

Jet : 8, tir réussi.
Le porte-peste perd 12 PV.

Éloi : utilise une mineure pour trouver un ingrédient, puis commence à incanter.

Les porte-pestes : chargent avec leurs échasses.

Foetus zarb : rampe vers ses ennemis.

Solène : Balance « Douceur purificatrice » pour 7 tours, ; les ennemis sont trop loin pour être touchés, mais les alliés sont assez proches pour bénéficier de la guérison.
Éloi gagne 2 PV.

Un porte-peste a passé un tour à recevoir des dégâts sans en infliger, il subit l’instabilité.
INT : 17, échec. Il me balance 10 d6 de dégâts directs : 39 PV dans les dents gratis. Il lui reste encore… 59 PV.

Éloi est toujours malade. Il perd 2 PV, soit ceux qu’il venait de gagner.


Nouveau tour.


Solène balance « Blancheur éblouissante » : 15, échec.

Lohéac : Tire à bout portant sur le petit fœtus. Comme la cible est minuscule, le bonus de « à bout portant » est annulé, et il va me faire ça sur un jet de TIR pur :
Jet : 10, ça passe.

Le petit fœtus explose.
Lohéac et Éloi, recouverts d’une substance corrosive, me roulent tous deux un jet d’END facile grâce à leur tenue de docteurs de la peste :
11 et 3, vous ne subissez pas de malus.

Hannes : laisse tomber son arbalète retenue par une bandoulière (Gratuit, c’est utile à acheter), dégaine une épée (Compétence spéciale « dégainer l’épée », il dégaine gratuitement. Oui c’est pas ce que fait la compétence mais je fais ce que je veux lol), et se place à côté de Lohéac pour retarder son action (mineure)

Éloi : Me balance « Radiance ». Il ne peut réussir que sur un (-4 : supérieur. -2 : peur. -2 : sort inconnu. +2 : ingrédient) 6.

Jet : 6 ! Shallya take the wheel !

Le porte-peste est foudroyé sur place. Il se prend 28 PV directs. Il me roule un jet d’END : 18. Paralysé !

Son collègue porte-peste tente de le dépasser : 4, réussite. Il passe au travers et s’élance sur les deux soldats devant lui.

Jet d’attaque du porte-peste : 17, échec.

Hannes dispose d’une action retardée pour attaquer : 14, échec.

Solène me balance le même sort à nouveau : 8, réussite.

Paf ! Flashbang magique dans le couloir !

Le porte-peste blessé me roule un jet d’INT : 10. Il a toujours 20 PV.

Éloi perd 2 PV, mais en regagne 5, donc gain de 3 PV.

Nouveau tour.

Solène : Balance « Endurance de Shallya » sur Buisson devant elle : 15, ça marche pas.

Lohéac : Dégaine une épée et attaque le porte-peste pas blessé.
Jet : 1, réussite critique ! Il tente de confirmer : 15, il confirme pas.
Le porte-peste tente de parer : 5, mince.

Hannes : Tente de faire une attaque en mêlée lui aussi.
Jet : 7, ça marche aussi, et cette fois le porte-peste n’a pas de recours pour parer/esquiver.

Il lui reste 76 PV après ces deux attaques.

Éloi peut faire un truc avant que le porte-peste ne balance deux attaques, une sur chacun des soldats lui barrant la route.
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Frère Éloi
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

Sidéré par la vue de l’ignoble créature révélée par la torche, je manque de m’interrompre dans mon chant. Un tremblement me saisit subitement, et je suis pris d’une peur dévorante comme le démon relève le visage dans ma direction. Le regard torve, malveillant, de son unique œil rivé sur moi, il secoue rapidement sa cloche au son strident. Un vent nauséabond tourbillonne autour de lui, épais, repoussant, contre nature, et il s’apprête à charger, flanqué d’une deuxième monstruosité.

Confus, je me sens chanceler. Le son agressif des crécelles rouillées me donne la nausée, et je dodeline de la tête, sentant la fièvre croître. Le battement pulsatile de mon propre pouls tambourine à mes tempes, assourdissant. Je suis pris d’une irrépressible envie de vomir ; un acide afflux de salive envahit ma bouche, mais par quelque ironique trait du destin, mon estomac est déjà vide. Comme j’achève la récitation d’un premier cantique, une décharge d’énergie me traverse, fulgurante, me coupant la respiration. Un spasme agite ma main directrice, et la torche se consume entre mes doigts. Puis, un étonnant rayon de lumière illumine le souterrain le temps d’une seconde, partant de ma main en direction de l’un des démons du Seigneur des Mouches. Choqué, je baisse les yeux un instant sur ma main droite, la paume encore parcourue de picotements rémanents.

Tout s’emmêle autour de moi : je perçois des cris derrière moi, et la voix de Solène psalmodiant sur fond de tintement strident des cloches impies. J’ai tout à la fois chaud, froid, mal au cœur et faim. Je me sens mal, faible, et je suis terrifié par l’aspect cauchemardesque de nos assaillants. Je souhaiterais prendre mes jambes à mon cou, et me terrer quelque part, n’importe où, mais je suis bel et bien cerné de tous côtés par mes alliés. Cette dernière pensée se cristallise en un éclair de lucidité, et je prends subitement conscience que cette peur lovée au creux de mon estomac, Lohéac et Hannes, juste devant moi, la ressentent certainement aussi. Je me dois de surmonter cette crainte qui me tétanise ; je ne dois pas les laisser tomber.

Tu ne craindras pas les affres de la maladie, ni la peste qui marche dans les ténèbres, ni la contagion qui frappe en plein midi.

Ma prière favorite à Sainte Gontheuc fait spontanément irruption dans mon esprit, et je m’y agrippe résolument pour retrouver quelque sang froid. Tâchant de fermer les yeux malgré l’imminence de la charge des monstrueux cyclopes, je m’efforce de calmer l’océan tempétueux de mon for intérieur, et entonne, à mi-voix, une familière litanie de la liturgie shalléenne, cherchant à apaiser mes peurs.
Bénie sois-tu, Mère des miséricordes, tu me consoles en toutes mes afflictions.
Tu m'accompagnes toujours, tu es ma lumière, mon horizon.
Tu es mon abri dans la détresse, le refuge que j'ai cherché.
Sous mes pieds ton sentier est sûr, je marche selon ta vérité.

Rouvrant les paupières, je cherche ensuite du regard une nouvelle torche pouvant m’aider à incanter à nouveau le précédent cantique dans l'obscurité ambiante ; faute de quoi, il me faudra l’entonner de mémoire, tant pour affermir ma propre détermination que dans l’espoir de venir en aide à mes alliés.

Tour 3 : méditation d'apaisement, en vue de me débarrasser du malus lié au test de peur échoué. Si possible, usage d’un PdC d’Illuminas (dont les attributs semblent propices à l’apaisement) et de jusqu’à 3 PdC de Shallya si cela peut faire basculer le résultat.

Tours 4 & 5 : récupération d’une autre torche si possible (action mineure – bonus ingrédient) ; Focalisation (action mineure – bonus spécial) ; incantation de Radiance (version supérieure – deux actions majeures - malus pour sort non maîtrisé).
Usage de jusqu’à 3 PdC de Shallya si cela peut permettre de faire basculer le résultat (du lancement, ou de l’échec du test d’endurance) ET qu’il n’a pas été nécessaire d’en dépenser plus d'un au tour 3 ; sinon, pas de dépense.
Frère Éloi Voie du Prêtre Mystique
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États temporaires
Une vie de Paix : +1 à tout jet visant à guérir un patient blessé, malade ou empoisonné.
La vie avant tout : doit tenter d'interrompre les affrontements auquel il assiste, à moins que le combat ne soit mené contre des ennemis.

Compétences :
- Maîtrise de l'Aethyr (1)
- Coriace : -1D3 dégâts subis.
- Réflexes éclairs : +1 aux tests d'initiative en situation de surprise.
- Résistance accrue : +1 aux tests d'endurance.
- Sang froid : +1 aux tests de caractéristiques effectués en situation de stress ou tension.
- Volonté de fer : +1 aux tests de volonté.
- Traumatologie : Sait administrer les premiers soins ou favoriser une guérison plus rapide.

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien.
- Langage secret (Classique) : Capable d'écrire et de lire le Classique.
- Législation : Sait manipuler le droit à son avantage.
- Doctrine du Culte (Shallya)

- Cuisine : Se débrouille en cuisine. +1 pour détecter des substances nocives dans la nourriture.
- Empathie
- Affûtage mental
- Incantation - Shallya
- Sens de la magie
Équipement porté sur soi :
8 sous d'argent 8 deniers
- Bâton de marche
- Robe de bure jaunie / Tenue en lin / Ceinture / Sandales
- Grande sacoche contenant couverts, rations diverses
- Livre de prière de Shallya
- Amulette de Shallya
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Dans l’obscurité quasi-noire, Éloi ne pouvait voir que des flammèches, des torches, et des ombres d’horreur. Monstres, démons, mutants. Et ses camarades, avec leurs sordides tenues et leurs masques de corbeaux. On frappe. On tue.
Éloi ferme les yeux. Et la peur l’envahit. Il n’arrive pas à se contrôler, il n’arrive pas à reprendre le contrôle de ses esprits. Il serre les dents. Il a envie de fuir — mais par où ? Par le mur ? Si seulement il pouvait se dissiper. Si seulement il pouvait se changer en mouche — comme ces sordides nuées qui commencent à envahir le couloir, qui frappent les yeux du masque, qui vrombissent dans les oreilles. Éloi attrape sa tête, et se tord en deux.


Et là, une voix retentit au fond de ses oreilles. Comme le chœur horrible des Nurglites. Comme ces chants inquiétants. Comme ces murmures l’invitant au désespoir, lui rappelant ses échecs, l’encourageant à déposer les armes… À le rejoindre.

Mais cette voix est différente.

C’est une voix claire. Dure. Froide. Une voix avec de l’écho. Un écho qui sonne à travers tout son corps.
Ce n’est pas la voix d’un homme. Pas la voix d’un saint non plus. Cette voix n’a jamais été humaine.
C’est la voix d’un Dieu.



« Arrête. »


C’est un ordre violent, dur. Un reproche. Et pourtant, un reproche qu’Éloi avait besoin d’entendre.


« La terre est une sphère qui tourne.
Alors même quand il fait nuit.
Le soleil rayonne toujours. »


Et Éloi pouvait le voir, en fermant les yeux. Ce qu’était réellement le monde. Ce qu’était cette minuscule poussière sur laquelle il vivait. Comment il n’était même pas le grain de sable d’une plage immense. Et comment on voyait le monde, quand on vivait dans le ciel.
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Alors, Éloi vit plus distinctement ce qui se passait autour de lui. Et comment tout reposait sur lui. Comment il serait décisif.

Hannes cria de rage, une phrase en reikspiel :

« Blut und Ehre !! »

Il frappa par deux immenses taillades le démon devant lui. Lohéac, lui, passa sous la lame suintante du monstre. Ils combattirent comme des lions. Ils gagnaient du temps. Du temps qu’Éloi allait mettre à son profit.

Chargeant en avant, il tira une torche de la ceinture de Lohéac. L’oblat bondit en arrière, la craqua, et l’alluma. Puis, saisissant comme un fou furieux son bâton de marche dans l’autre main, celui offert par un simple homme d’Orléac, sa bourgade d’enfance, il se mit à chanter — mais pas un petit chant d’enfant de chœur. Il se mit à hurler sa prière, jusqu’à s’en arracher la voix.

Lohéac fut déchiqueté. Le soldat s’effondra au sol en reculant, et en levant sa lame au-dessus de lui. Hannes repoussa son adversaire, frappa rapidement l’un des démons, assez pour le transformer en tas de cafards qui s’envolèrent. Mais il restait le deuxième ! Le deuxième qui se jeta sur lui, prêt à le tuer, prêt à l’empaler sur l’immense corne dressée au-dessus de son front.

Il n’y avait plus que cet adversaire pour Éloi. Plus que ce monstre, plus que cette chose impie. Plus que ce danger, plus que cette sale cloche qui résonnait dans ses oreilles.

Un éclair jaillit de ses doigts, percuta le bâton, se retourna, et fonça directement vers le porte-peste ; Et alors, le démon explosa dans un éclair, et un instant, la totalité du couloir s’illuminait.

Éloi tomba à genoux. Il se retourna ; Solène était essoufflée comme lui, mais devant eux, plus d’adversaires non plus. Une lanterne s’écrasa par terre, et commença à enflammer le cadavre de ce qui avait été un horrible mutant ; ce carburant permis d’illuminer l’horizon.

Une bande de séides de Nurgle se tenaient au bout du tunnel. L’un d’eux avait un bâton, d’autres des lames. Ils étaient quatre. Et tous semblaient blessés, endoloris, à se tenir les membres. Et tous semblaient paniquer, car ils tournaient le dos, et s’enfuyaient en courant et en hurlant :

« Rappelle-les ! Rappelle-les !
– JE PEUX PAS ! JE PEUX PAS PUTAIN !
– Fuyez !! Fuuuuuyeeeeez !! »


Il n’y avait pas le temps de niaiser. Lohéac se releva en grognant, Hannes se tourna pour charger. Tout le monde cria à l’aide, demanda ce qui s’était passé ; Éloi voyait du sang, de la chair sur des murs, des restes de ces ignobles fœtus par terre.

Cinqfoy était raide-mort, un bras manquant. L’un des soldats avait une hémorragie, du sang qui dégoulinait de son ventre. Un autre n’avait que des coupures légères, et semblait en pleine forme. Quant à Guido, il était avachi sur le côté, à moitié inconscient. Hannes et un autre le tirèrent pour l’asseoir.

Solène se jeta sur lui pour voir comment il allait. Guido la chassa de la main.

« Pas le temps ! Vous devez… Vous devez les rattraper ! Coûte que coûte ! »

Il aperçut Éloi. Le militaire lui fit signe d’approcher.

Il attrapa son arbalète de poing, et la tendit au jeune oblat.

« Est-ce que tu m’entends ?
Coûte que coûte. Sauvez Brionne. »

Tentative de méditation d’Éloi : 20, échec critique.

Relance → -5 PdC de Shallya et -1 PdC d’Illuminas.

Nouvelle tentative : 5, c’est parfait. Le malus de la peur saute !


Première attaque du porte-peste : 3, oh shit
Lohéac : Tente d’esquiver : 3, réussite ! Zéro dégâts pour le garçon !!

Le porte-peste n°2 se déplace et arrive au contact.

Solène re-tente de balancer son sort sur son copain : 17, oh là là.

Le porte-peste balance son attaque sur Hannes : 13 ! Ce n’est pas suffisant ! Il ne fait aucun dégât sur ce round alors qu’il s’en est pris, c’est l’heure de rouler une instabilité.
Jet d’INT : 12, échec de 5, hop, direction 63 PV. On va l’avoir à l’usure ce gros tas.

Éloi perd 1 PV, mais en regagne 5, donc gain de 4 PV. Full health.

Nouveau tour.

Solène tente de lancer un supérieur, let’s go meuf.

Lohéac : Attaque. 19, nul à chier.
Hannes : Choisis de se concentrer sur un porte-peste. 1, réussite critique. Tentative de confirmer : 4, il confirme. Le porte-peste en pare une : 2, il pare.
Mais il perd tout de même 16 PV et se retrouve à 47.

Éloi maintenant. Foraging de ressource (+2) : 11, il trouve une torche. Puis il commencera à incanter.

Le porte-peste n°1 : Tente une nouvelle fois de foudroyer Lohéac. 3 encore.
Esquive de Lohéac : 18. Cette fois-ci, ça ne sera pas suffisant…
Lohéac se prend 27 PV dans le groin. Il lui en reste 38. Il me roule un jet d’END : 10 ! ça passe tout juste grâce à sa tenue.

Le porte-peste n°2 : Attaque Hannes. 20, échec critique. Il permet à Hannes de profiter d’une attaque d’opportunité : 1 ! Réussite critique ! Hannes va faire l’exploit formidable de confirmer une attaque d’opportunité : 2 !
Le porte-peste ne peut en parer qu’une : 17, et il y arrive pas !
Il passe à 0 PV et disparaît dans les royaumes du Chaos !!

Solène : 1, réussite critique ! Elle balance « Radiance » sur quelque chose !
Elle tente de confirmer : 7 !!!

Le porte-peste solitaire profite de son action qui lui reste pour venger le copain et frapper Hannes : 18, hé non !

Nouveau tour.

Solène re-re-tente de lancer un truc sur Buisson : 18, ‘tain mais décidément.

Lohéac, attaque : 10
Porte-peste, esquive : 6, il esquive

Hannes, attaque : 5, le porte-peste se prend des dégâts. 11 en l’occurrence, assez pour l’amener à 36 PV.

Au tour d’Éloi, qui lance son sortilège à -6, avec un ingrédient (+2), sans peur, avec une focalisation (12, ça passe, +2), donc sur 10.
Jet : 1, réussite critique.
Éloi tente de confirmer : 2, il confirme.

Le porte-peste est pulvérisé et retourne dans les royaumes du Chaos.

Vous vous retournez tous les trois pour voir ce qu’il se passe devant.

Bilan : Cinqfoy mort, Guido blessé gravement, Bureau blessé moyennement, Buisson en pleine forme, Solène aussi.


Les porte-pestes disparaissent, car ils sont arrivés au bout de leur temps d’invocation.

Les Nurglites de tête s’enfuient en criant comme des lâches.
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

Ma prière à la Colombe ne suffit pas à m’apaiser : toujours apeuré, je me sens flancher, chanceler, vaciller dans l’obscurité. Je perçois autour de moi cris, hurlements, et fracas du combat : cet oppressant vacarme tonne à mes oreilles, renforçant mes peurs, sapant ma volonté. Je voudrais que tout s’arrête. Je ne suis pas taillé pour ça. Je ne veux pas mourir ici. Je souhaiterais m’enfuir bien loin de ce sinistre souterrain.

Mais déjà, une voix nouvelle s’élève dans ma tête, résonnant en écho dans ma chair, jusqu’au bout de mes membres tremblants. Cette voix là est claire, ferme, puissante, le timbre grave et pénétrant. Ce n’est pas la voix d’un homme -ni d’une femme- ni même celle d’un autre démon. Celle-ci est lumineuse, impérieuse, rayonnante : l’ineffable son de la pensée d’une entité supérieure.

La Voix m’ordonne de cesser, et sous son impérieux rayonnement, apaise sans délai la houle de mon for intérieur. En cet instant suspendu, une sidérante vision s’impose à mon esprit figé. Un rayon de lumière m’aveugle, et sur la toile de mes paupières closes se dessine une succession d’images rémanentes. Je vois un ciel nocturne grêlé d’étoiles, bien plus vaste que mon propre champ de vision. Le point de vue m’éloigne, et se dessine une myriade de poussières scintillantes, plus nombreuses que les grains de sable d’une plage. L’une d’entre elles, minuscule, à laquelle mon regard demeure rivé, scintille pourtant davantage que les autres. Dans un éclair de sereine certitude, je sais qu’il s’agit de mon rayon de lumière, si distant, si lointain, si insignifiant dans cette infinie tapisserie sidérale. Dans cette immensité stellaire pleine de lumière, n’est-il pas vain de craindre l’obscurité ?

« La terre est une sphère qui tourne.
Alors même quand il fait nuit.
Le soleil rayonne toujours. »

Le flot tempétueux de mes émotions a laissé place à une froide détermination : je dois agir, pas me lamenter. Guidé par une imperturbable lucidité, j’exécute mes intentions avec une promptitude dont je suis le premier surpris. Me redressant au milieu du chaos ambiant, je déclame -non, je crie- mon cantique à plein poumons, avec une vigueur renouvelée. Tournant un regard impavide vers le deuxième monstre, je tends la main au terme de l’incantation, l’esprit focalisé sur la nécessaire annihilation du malin démon. Comme précédemment, un trait de lumière foudroyante me traverse et vient heurter la créature, me laissant pantelant devant le tunnel désormais désert.

L’adrénaline se dissipant, je tombe à genoux dans l’obscurité, rattrapé par la fatigue. Pris d’un haut-le-cœur, je joins prestement les mains, remerciant la Colombe pour son assistance, et la priant d’éloigner le mal dont je suis visiblement atteint depuis tout à l’heure.

Me redressant, j’ai l’impression d’être encore dans un état second, constatant avec un certain détachement les alentours viciés par l’affrontement. J’ai bien conscience des restes de viscères sur les murs, du sang souillant l’eau du petit canal, des affres des blessures des uns et des autres, mais pour une raison que j’ignore, mon émoi demeure cantonné au plus profond de mon for intérieur. Mon regard est vide, mon visage impavide comme je distingue le cadavre estropié de Cinqfoy, et ce n’est qu’en apercevant Guido, effondré au sol, que mon émotion se fait plus tumultueuse. M’approchant à son chevet, un voile de souci sur le visage, je l’entends nous exhorter à poursuivre sans lui.

Je demeure un instant interdit, tiraillé, hésitant quant à la marche à suivre. Inspirant profondément, je considère successivement mes options, peinant à décliner les préceptes de la Colombe à l’aune des besoins pragmatiques de la présente situation. Ne retarde pas une âme lorsque l’heure est venue pour elle de quitter ce monde. C’est Guido, merde ! On ne peut pas l’abandonner ainsi. On doit bien pouvoir stabiliser son état avant de reprendre la progression, non ? Ne refuse jamais de soigner un suppliant dans le besoin. Guido a manifestement besoin de soins ; pourquoi nous presse-t-il de poursuivre ? Honnis le Seigneur des Mouches sous toutes ses formes. Nous touchons au but : chaque seconde d’attente met Brionne en danger.

Levant le regard vers les autres, je m’adresse d’un ton égal à Solène et aux soldats survivants, proposant un plan d’action.

« Solène, peux-tu veiller sur lui ?
Bureau, restez avec eux, ne laissez pas cette plaie empirer.

Buisson, Hannes, Lohéac, avec moi. Tirez à vue, ne laissez rien au hasard. »



Focalisation (action mineure – bonus spécial) ; incantation de Guérison des maladies (version supérieure – bonus d’attribut de domaine – éventuellement ingrédient si tu considères que j’ai ça parmi le kit de médecin de terrain remis par Solène).

Si Solène veut bien rester s’occuper de Guido et de Bureau, on poursuit avec Buisson, Hannes et Lohéac. Au pas de course si notre état de forme nous le permet.

Si on parvient à regagner suffisamment de terrain sur les fuyards, je laisse l’arbalète de poing de Guido à un des soldats qui n’aurait plus la sienne. Sinon, je les laisse de toutes façons officier, me cantonnant à du sens de la magie et de la dissipation le cas échéant.

Si on tombe sur des bifurcations, ou perd momentanément la piste, et que l’on doit chercher des traces ou faire halte, je glisse une Détresse retardée sur Lohéac dès que possible.
Frère Éloi Voie du Prêtre Mystique
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- Réflexes éclairs : +1 aux tests d'initiative en situation de surprise.
- Résistance accrue : +1 aux tests d'endurance.
- Sang froid : +1 aux tests de caractéristiques effectués en situation de stress ou tension.
- Volonté de fer : +1 aux tests de volonté.
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Solène demeura interdite une seconde ; le ton qu’avait employé Éloi était si froid, si direct, et si certain… Était-ce bien le même jeune oblat qui avait découvert ses capacités il n’y a pas quelques heures ? Elle était habituée à ce genre d’actions. Que passait donc par la tête du jeune homme ?

Mais enfin, elle s’agenouilla aux côtés de Guido, et répondit tout aussi fermement :

« Je m’occupe de ces deux-là.
Éloi — arrête-les. »


Guido ferma ses doigts sur son arbalète tandis que l’oblat la déclinait. Il se releva, et alla rejoindre l’équipe. Deux des mercenaires restant regardèrent alors le troisième, qui toussota bruyamment et se mit à commander avec sa voix agitée et étranglée :

« Bien ! En file, espacement d’un mètre !
Suivez-moi ! À l’assaut ! »

Et alors le chef de tête se posa à genoux près de Cinqfoy ; il posa une main sur la jambe de son camarade, et sembla prier deux petites secondes pour son âme, avant d’attraper sa lanterne et de bondir comme un diable ; il se mit à courir à toute vitesse, à grandes enjambées, suivi par ses camarades et Éloi tout derrière.

Buisson trouva naturellement le chemin dans le labyrinthe où ils entraient. Glissant sur le sol avec l’arbalète de poing dressée, il éclaira tout un chemin au fond duquel il rua. Derrière, les militaires et le prêtre suivaient en courant dans leurs propres pas.

Éloi était dans un abysse légèrement éclairée. Il savait que ces couloirs étaient terriblement anciens, vieux de plusieurs millénaires — et pourtant ils semblaient comme neufs. Des égouts modernes et éprouvés, des dizaines de canalisations et de gouttières qui montaient et descendaient. Ils étaient dans les boyaux de Brionne. La Presque-Île était entourée d’eau salée ; c’était ici qu’était détournée celle potable de la Brienne qui donnait son nom au duché. Le plan des Nurglites était évident, à présent : si Éloi ne parvenait pas à les arrêter, l’eau des puits de la ville seraient infectés, et tous les habitants souffriraient du sort qu’il avait pu voir à l’académie de médecine…

On entendait les coupables. Ils criaient dans des voix réverbérées un peu plus loin. Les militaires faisaient plus que les talonner : ils les rattrapaient ! Un virage à droite, à gauche, et puis une soudaine descente.
Quand soudain, Buisson se mit à hurler :

« STOP ! »

Tout le monde s’arrêta.

« Mine !
Hannes, devant ! »


Hannes remplaça Buisson, en dégainant un couteau. Il leva un petit fil quasiment invisible qui avait été dressé à hauteur de cheville ; avec d’infinies précautions, et malgré le handicap de son masque obscurcissant sa vue, le militaire le suivi pour chercher une dalle dans le mur, qu’il retira.
Il y avait là une sorte de machinerie en bronze, qu’Hannes perça. Un tas de poudre noire s’échappa au sol ; un explosif improvisé, qui aurait pu sectionner net la jambe de quiconque avait marché dessus, voire pire encore.

« Clair !
– On y retourne ! »


Ils continuèrent dans leur petit tunnel. Jusqu’à ce que soudain, la galerie s’éclaire d’une lumière bleutée, et que leurs oreilles tremblaient à cause d’un intense vrombissement. Le pas ralentit, alors que le boyau ne s’ouvre, et débouche sur une « pièce » immense, et parfaitement éclairée.

Image

Éloi, en allant à la cathédrale de Shallya, était passé tout près de l’immense chute d’eau tout-au-dessus de Brionne — un bijou d’œuvre architecturale, à la force inexplicable ; comment un château sur une île pouvait avoir une cascade ? Éloi avait sous ses yeux l’explication — c’étaient les Elfes et les Nains qui l’avaient construite. Et il se trouvait actuellement en plein centre de Brionne, au cœur même de l’ancienne cité, là où toute la magie opérait. D’immenses portes-chaînes propulsées par eau faisaient remonter un débit impressionnant tout en hauteur ; s’il y avait de la lumière, c’est parce qu’il y avait, là-haut, tout là-haut, le quartier noble, le phare, la cathédrale du Graal, et l’esplanade nobiliaire. La cascade était une création artificielle, un réseau hydraulique automatisé qui avait continué d’opérer ininterrompu depuis des millénaires.

Tous les militaires étaient là, bouche-bées, en se rendant compte du secret merveilleux caché sous la ville.
Mais les Nurglites étaient en train de descendre les escaliers, à leur gauche. Ils s’étaient rassemblés autour d’une plate-forme. Ils trafiquaient quelque chose

Buisson et ses camarades descendirent pour aller les empêcher. Arrivant tout près d’eux, même si Éloi avait donné l’ordre de tirer à vue, le chef de groupe eut le réflexe policier de tout de même essayer de les faire se rendre :

« AU NOM DU DUC ! VOUS ÊTES CERNÉS !
RENDEZ-VOUS ! »


Il ne restait que quatre sectateurs de Nurgle. Et à présent, ils apparaissaient bien plus clairement aux yeux d’un Éloi qui courrait vers eux.


Il y avait là Olivier Adelwijn, son visage parfaitement reconnaissable, même s’il avait remplacé ses habits de riche intendant ducal par une grande robe noire ; il portait à sa main une arquebuse.
Il y avait aussi un grand homme solide, aux épaules larges, au crâne rasé couvert de tatouages. Si Éloi doutait encore de qui il s’agissait, il eut la réponse dès qu’Olivier lui donna un ordre :

« Simon, couvre-nous ! »

C’était lui, le voleur Ranaldien qui avait disparu. Il leva une arbalète qu’il commença à recharger.

Plus inquiétant, une autre de leurs sbires dit quelque chose à Éloi. C’était une jeune fille, avec les cheveux bien peignés et le visage poudré ; Carlotta. L’oblate de Véréna, qui faisait partie des étudiants grévistes, et qui était amie avec le fils aîné de Thierry Adelwijn ; était-elle l’espionne locale des sectateurs du Pestilent ?! En tout cas, elle était armée, et visiblement prête à se défendre.

Enfin, derrière ce trio, dos à la grande cascade, se trouvait le chef de toute cette bande, et le responsable ultime de tous ces morts et ces malades à Brionne. Et lui, Éloi le reconnaissait bien, quand bien même il avait relevé sa capuche pour essayer de faiblement camoufler son horrible visage.
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Ni un démon, ni un être créé par son propre esprit ; C’était quelqu’un de bien vivant.
Il avait… Quelque chose en lui. Des sortes d’éclairs, de filaments invisibles tourbillonnaient autour de son corps. Son ventre pulsait et brillait, d’une lumière que seul Éloi pouvait percevoir. « L’Hôte ». Oui, Éloi avait bien deviné : cet homme portait quelque chose, qui était en train de grandir, et qui menaçait de s’enfuir.
Et ensuite quoi ? La proximité avec le réseau en eau de Brionne n’augurait rien de bon. Si les Nurglites ne se rendaient pas, et avaient décidé d’arrêter leur course précisément ici, c’est qu’ils pensaient qu’ils avaient encore un moyen d’accomplir leurs volontés de leur infâme Dieu.

Alors, Buisson hurla à ses deux camarades :

« Passez au travers ! Arrêtez leur meneur ! »

Hannes et Lohéac chargèrent à toute vitesse, épée au clair. Buisson, lui, leva son bras pour tirer à l’arbalète.

Et ainsi commença une immense rixe…


Dressé en hauteur sur l’escalier, Éloi voyait parfaitement le déroulé des événements. À sa gauche, Hannes chargea directement vers Simon, qui tentait de recharger son arbalète de poing : un coup d’épée dans le flanc arrêta net le criminel, qui se retrouva empêtré dans une rixe. À sa droite, Lohéac tenta d’attaquer Olivier Adelwijn, mais la petite Carlotta, folle de rage, se mit sur sa route et commença à essayer de le tuer lui. Le Marienbourgeois, lui, posa la crosse de son arquebuse au sol, et commença à recharger son arme.
Reconnaissant Éloi tout comme Éloi le reconnaissait, il ne put s’empêcher de hurler une provocation à voix haute :

« Mon frère ! C’est Sébire qui vous envoie ?!!
Une fois qu’elle en aura fini avec nous, elle fera brûler Orléac — j’espère bien que vous repenserez alors à moi ! »

Buisson décocha son carreau ; hélas, il rata l’Hôte, qui commençait à incanter en levant les mains en l’air, et en chantant un sombre rituel dans une langue gutturale et inquiétante.

Alors, juste devant l’hôte, un éclair frappa le sol, et de cet éclair jaillit une biomasse qui décupla en quelques secondes, jusqu’à former une horrible petite créature de la taille d’un enfant :
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Avec une voix chétive et grésillante, la créature se mit à rugir d’un terrible rire :

« Pipooooou ! Hihihihi ! Wiiiiiii ! »

Et bras levés, elle fonça vers Hannes, qui était en train de faire reculer Simon par d’immenses coups d’épées.


Buisson échangea un regard avec Éloi. Finalement, le militaire décida de dégainer son épée et de descendre l’escalier en courant pour aller arrêter Adelwijn ; Il trébucha au sol, et en se relevant, il vit qu’Olivier avait achevé de recharger son arquebuse, et il appuyait déjà sur la détente de son arme ; hélas pour moi, l’arme ne fit aucune détonation, alors, un Buisson apeuré courut à toute vitesse, et atteint à une milliseconde près une seconde suffisante pour se saisir du canon, et l’éloigner de lui pour que l’arme tire juste à côté de son oreille.


Éloi, pendant tout ce temps, ne se concentrait que sur l’hôte. Il avait déjà invoqué une créature terrible, et sitôt le bébé-mutant était apparu, l’oblat avait pu voir comment le ventre de l’hôte s’était mis à briller plus fort — chaque sortilège semblait le grossir, et l’approcher du moment où le parasite sortirait. Alors, l’oblat se concentra fort, et chercha à gagner du temps, à tout faire pour contenir le monstre, avaler la magie, la disséminer le long de la caverne, et empêcher l’horreur de se déchaîner.


Hannes parvint à tuer Simon, mais ensuite, il se retrouva dans une bataille face à la créature invoquée. Buisson, lui, lutta contre un Olivier étonnamment vif et habile. Mais le pire, ça venait de Lohéac. Peut-être que le mercenaire avait des remords à essayer d’affronter une jeune fille ; elle, en revanche, n’en eut aucun. Carlotta reçut un coup d’épée dans le visage, qui lui déchira le nez et fendit une grosse partie de sa lèvre ; elle eut un cri de douleur, mais ensuite, la rage prit le dessus sur sa peur, et elle fonça dans l’homme plus grand et plus costaud de lui pour se mettre à frapper comme une folle furieuse dans sa cuisse, ouvrant net l’artère fémorale et forçant le pauvre militaire à tomber à terre.
Son meurtre quasi-accomplit, Carlotta leva les mains en l’air, et, hurlant, se rua vers Buisson qui était en train de gérer Olivier ; elle sauta sur son dos, lui bloqua ses membres, et l’entraîna en arrière, alors que le Marienbourgeois pouvait mettre des coups de surin dans le ventre de son ennemi.


Alors, le temps semblait ralentir autour d’Éloi.

Ça se combattait, à droite et à gauche. Mais droit devant, la voie était soudainement libre. Le mage noir avait essayé d’invoquer sortilège sur sortilège ; tous avaient échoués. Mais Éloi ne pourrait pas le contenir éternellement, et visiblement, ses sbires étaient en train de gagner sur ses mercenaires.

L’oblat s’en rendit compte. Et il décida qu’il revenait à lui de tout risquer, et de mettre fin à cette folie.


Éloi cessa soudain ses chants et ses cantiques. Il laissa l’Hôte faire. Le monstre à l’immense langue sembla sourire : il était persuadé que son adversaire abandonnait. Frappant le sol avec la canne qui lui servait de bâton, il monopolisa toute la magie autour de lui avec une vivacité retrouvée, et se prépara à déchaîner un terrible maléfice.
Mais Éloi n’avait point abandonné ; il se mit à courir. Par de grandes foulées, en avant, il rattrapa la distance. Il dépassa les mercenaires tout comme les sbires, qui tous cessèrent soudain leurs luttes respectives pour regarder la course de l’oblat. Même le petit démon fit les gros yeux et ouvrit la bouche dans une expression de surprise, impatient de voir la suite.

L’hôte eut une goutte de sueur qui perla de son front, alors qu’il continuait de chanter.


« Yek’aghkam'ghran'ngi Ek’çarik’de’koyl’krimner »


Éloi n’était plus qu’à six pas de lui. Cinq. Quatre. Trois. L’Hôte avala toute la magie, et déjà, devant lui, commença à se former une biomasse juste à ses pieds.

Il baissa son corps. Leva une main. Rentra toute son épaule contre l’abdomen du magicien noir, qui, soudain, ploya sous lui, et tomba en arrière.

« ek’sal-AAAAAAAAAH ! »

Il tomba en arrière. S’écrasa le dos sur le sol. Alors, les vents semblèrent voler dans tous les sens, puis s’abattre sur lui ; La magie foudroya l’atmosphère.

L’Hôte avait cessé net de crier. Il regardait Éloi avec d’immenses yeux apitoyés, et apeurés.

Il tenta de sortir quelques logorrhées de sa gorge ; il était en fait devenu muet.

Éloi frappa sa gorge du bout de sa canne, et ainsi le garda en joue.

Un regard à sa gauche lui montra la résolution de la situation. Hannes venait de faire disparaître le démon distrait en lui donnant un immense coup d’épée, Buisson avait jeté Carlotta en arrière qui se vidait de son sang, et Olivier Adelwijn, soudain seul, reculant en rampant sur le sol, eut l’intelligence de lever les mains en l’air en criant à toute vitesse :

« Je me rends !
Je me rends ! »


Plus de violences. Plus de cris. Plus de morts. Tous les serviteurs du Pestilent étaient morts ou appréhendés. Et le ventre du mage noir se calmait, et arrêtait de briller.

Alors, il y eut un tremblement de terre. Et un bruit assourdissant, qui venait du ciel ; une cloche. Une grosse cloche sonnait. Et puis il y eut des trompettes. Et le cri assourdissant d’une foule. Un hourra de joie.

Le tournoi des chevaliers de Brionne commençait, sauvé grâce à l’intervention salvatrice d’Éloi.


Retrouvant ses réflexes de médecin, Éloi alla venir en aide à Lohéac. Après lui avoir bandé ses plaies, le mercenaire remarqua que son masque était transpercé. Le retirant, il vit qu’il était parfaitement capable de respirer sans problème au milieu de cette caverne ; on put donc lui offrir une potion de soin qu’il se mit à avaler pour se requinquer.

Le Shalléen tenta d’accomplir son devoir auprès de Simon et Carlotta. Malheureusement, les deux criminels avaient perdu beaucoup trop de sang, et tous les deux expièrent assez rapidement ; il n’y avait aucun espoir pour eux.

Buisson et Hannes se dépêchèrent de ligoter dans tous les sens le mage noir. Hannes, ne voulant prendre aucun risque, décida même de sectionner l’immense langue du monstre, qui se débattait en hurlant de douleur. Puis, ils lui enfoncèrent un bâillon au fond de la gorge. Pendant ce temps, Olivier restait à genoux, les mains derrière la tête, tandis qu’un Lohéac blessé le tenait en joue à l’aide d’une arbalète de poing.

Buisson s’approcha d’un Éloi qui se lavait ses mains maculées de sang. Le mercenaire tendit quelque chose à l’oblat : une paire de menottes de fer. Il désigna de la tête le Marienbourgeois qui avait causé tant de soucis.

« À toi l’honneur. »


Éloi put s’approcher d’Adelwijn, qui leva le museau pour affronter l’oblat du regard. Le Marienbourgeois ne dit pas un seul mot, alors que l’oblat alla dans son dos pour lui prendre les poings, et les menotter dans son dos.

Buisson soupira.

« Bien… Ramenons-les à la surface. On touche à rien ici — on appelle immédiatement les prêtresses pour qu’elles… Nettoient un peu tout ça.
Les gars… Bravo. »


Hannes s’approcha de l’Hôte pour lui attraper le collet, et le soulever. Mais soudain, le mutant se mit à frapper avec ses jambes. Le mercenaire lui donna un coup dans la hanche pour l’arrêter, mais l’Hôte continuait de s’agiter ;
En fait, il n’essayait pas de se débattre contre les hommes d’armes. Il se mettait à convulser. Comme un épileptique, il remuait sur place, dans tous les sens. Il gémissait. Il criait derrière le bâillon, alors que tous ses membres couraient dans tous les sens.

Éloi vit la magie à nouveau tourbillonner. L’oblat couru vers lui, en poussant un Hannes scotché sur place ;

Le ventre de l’hôte se déchira, alors qu’il se mettait à hurler strident. Une sorte d’atroce parasite, ressemblant à un scarabée, sortait de son ventre.
Toute la magie de la pièce alla tout droit vers ce scarabée, et il y eut un flash…
+ 1 PdC de la Dame du Lac

Focalisation puis Guérison des Maladies : 3 et 5, ça fonctionne.

Solène reste derrière pour s’occuper des blessés et les stabiliser, il est temps pour toi et l’équipe de partir en courant.

Buisson prend le commandement de l’équipe. C’est lui qui fonce en avant et qui va me faire le génial jet d’initiative pour pourchasser les méchants Nurglites : 9, parfait.

Vous partez tous en courant comme des fous furieux.

Nouveau round :

Vous me faites tous un jet d’INI+END/2, tout comme les Nurglites : 19, 12, 2, 17 → C’est nul à chier, mais les Nurglites ont fait encore pire que vous donc ça va…

Vous commencez à les rattraper dans le couloir, et vous pouvez les entendre crier et paniquer.

Jet d’initiative de Buisson (Malus : -6) : 1, réussite critique. Il active le bullet time et repère juste à temps un piège contre le mur.
Hannes fonce en avant et me lance un jet d’HAB : 13, il perd un peu de temps, mais il désactive le piège sans problème.


Nouveau round :

Vous débarquez tous dans une nouvelle pièce, la chambre où se trouvent les portes-chaînes faisant couler le tout-à-l’égout de Brionne. Les Nurglites viennent tout juste d’arriver et n’ont même pas eu le temps de se préparer ou de recharger leurs armes ; tout juste ont-ils pris position.

Buisson donne ses ordres.

Tu restes devant la salle et commence à incanter un chant de dissipation pour empêcher le méchant Nurglite de faire quoi que ce soit. D’ailleurs… Qu’est-il est en train de faire ?

Jet de sens de la magie : 13, échec de 1 seulement — Tu sens que le Nurglite est en train de devenir une immense tâche au milieu de ton œil. Il devient progressivement tout vert. Il y a quelque chose en lui, et il cherche à le faire sortir. Mais pour l’heure, il incante.


Roulez pour vos initiatives.
L’Hôte (Team Nurgle) > Buisson (Team Shallya) > Simon (Team Nurgle) > Hannes (Team Shallya) > Lohéac (Team Shallya) > Éloi (Team Shallya) > Carlotta (Team Nurgle) > Olivier Adelwijn (Team Nurgle)

LET’S.
GO.


L’Hôte : Tente d’invoquer un démon mineur.
Jet : 7.
Dissipation d’Éloi : 6, réussie.

Buisson tente un tir d’arbalète sur l’Hôte : 18, échec

Simon : Termine de recharger son arbalète de poing.

Hannes : Charge sur Simon : 9 !
Esquive de Simon : 12, pas assez.
Simon se prend un certain nombre de dégâts dans les dents. Ses blessures sont importantes.

Lohéac : Charge sur Carlotta : 11
Parade de Carlotta : 4, ça passe, et elle évite des dégâts ; ça picote quand même.

Éloi : Action dépensée (Dissipation)

Carlotta : Attaque : 12, elle ne fera rien sur Lohéac.

Olivier Adelwijn : Recharge son pistolet.


NOUVEAU ROUND.

L’Hôte : Re-tente son sortilège : 3
Dissipation d’Éloi : 14, échouée.

Un Nurgling rejoint la partie et va derrière toutes les initiatives.
L’Hôte semble bouillir un peu plus. Éloi, tu comprends que lancer des sortilèges autour de lui est en train de le rendre plus puissant ! Si trop de sortilèges sont lancés dans cette pièce, quelque chose d’horrible va sortir de lui !

Vu par discord : Tu invites Buisson à charger dans la mêlée. Il descend, et fonce vers le centre.
Jet de charge : 20, échec critique
Il trébuche, se relève, sa charge est brisée et le pauvre gars est momentanément à découvert et figé sur place.

Simon : Il tente de faire une grosse attaque avec sa hachette : 12, oué bof

Hannes : Lui colle un coup de vraie épée : 12, héééé non

Lohéac : Tente de corriger une petite meuf : 14, oh la boulette

Éloi : Déjà fait

Carlotta : 12, mais décidément.

Olivier Adelwijn : Vise (+2), et tire directement dans le groin du pauvre Buisson (+4). : 15. ça passe. Oui. Mais c’est un fumble.
26 : La poudre ne prend pas feu. Olivier va avoir droit à un second tir avec sa mineure dès le prochain round ; mais Buisson va avoir une chance d’être plus rapide.

Le Nurgling : Sans contrôle, il décide, de…
(24) : Aller attaquer Hannes

Il déplace son gras et va aller tenter une petite attaque à la con : 7, ça passe tout poil.
Hannes : 10, son esquive passe tout poil aussi, il gagne.


Nouveau round :

L’hôte : 14, il ne fera rien

Buisson : Tente une charge de fou furieux : 13, pas assez.
Adelwijn a le droit de tirer tout de suite, jet extrêmement facile (+10) : 19, eh, ça ne marche pas !

Simon : 7
Hannes : 8, son esquive passe. Et il attaque : 8. Simon tente d’esquiver : 15.
Simon est grièvement blessé et s’effondre à terre, exsangue !

Lohéac : 2, Carlotta tente une parade : 18. Il ne lui reste plus qu’une poignée de PV, elle me roule un jet de VOL : 5, complètement fanatique, elle reste en combat.

Éloi : Un round de dissipation qui n’a servi à rien vu que l’hôte n’a rien lancé. Comme j’aime pas le gâchis, je vais te laisser la possibilité d’utiliser ton action pour repousser et contenir l’hôte dans son corps, et l’empêcher de sortir dans quelques sortilèges :
7 : ça passe.

Carlotta : 12, ça passe pas.

Le Nurgling : 5, ça passe.


Nouveau round :

L’Hôte : 14, ça ne marche pas.

Buisson : Tue Olivier ! 18, non.

Hannes : Attaque le Nurgling ! 17, non, rolf

Lohéac : Achève une jeune fille ! 17, mais !

Éloi : 8, l’hôte est bien contenu.

Carlotta : 12, rien

Olivier : Dégaine une dague et tente de suriner Buisson : 16, non

Le Nurgling : 11, touche rien.

Un round inutile.

Nouveau round :

L’hôte. Passe à la vitesse supérieure. Incante un sortilège supérieur.

Buisson : 14, échec

Hannes : 2, vs parade du Nurgling : 10, boarf.

Lohéac : 18, non

Éloi : 5, l’hôte est contenue définitivement.

Carlotta : 1, réussite critique. Tu me la confirmes ? 11, non.
Esquive de Lohéac : 20. Carlotta gagne encore une attaque : 5.

Carlotta, à bout de nerf, le visage ouvert, vient de forcer un soldat à tomber à genoux.

Olivier : 20, échec critique. Buisson gagne une attaque d’opportunité :
17, il en fera rien.


Nouveau round :

Invocation d’un porte-peste : 9.
Dissipation d’Éloi : 8. C’est CHAUD DU SLIP mais ça passe.

Buisson : 5, réussite. Parade d’Olivier : 6, ça passe.

Hannes : 15, il n’arrive pas à tuer son Nurgling

Lohéac, jet d’endurance : 2, il vit, mais il est à terre et incapable de faire quoi que ce soit.

Éloi : Déjà fait

Carlotta : Saute sur Buisson. Jet de manœuvre : 5 v 15, elle l’occupe.

Olivier : 4, réussite, il poignarde Buisson en plein dans le ventre.

Nurgling : 10, échec.


Nouveau round :

L’hôte commence à invoquer un nouveau porte-peste.

Buisson : 2, réussite, il tombe en arrière et s’écrase sur Carlotta.

Hannes : 8, réussite. Esquive du Nurgling : 8, échec. Le Nurgling disparaît.

Lohéac : HS

Éloi : C’est ton moment. Vu par discord.

Charge d'Eloi : 8, réussite.
Duel de force :
Eloi : 3
L'Hôte : 9
Tu lui fais un énorme placage de rugby, et tu l'envoies mordre la poussière sur le sol.

L'hôte est déconcentré en plein milieu d'un sortilège supérieur. Il me roule un jet pour essayer de ne pas faire n'importe quoi : 17. Il roule un fiasco supérieur.
8 : Il devient muet.

C’est la fin du combat. La Team Shallya a gagné.
Tu files une potion de soin à Lohéac et tu lui bandes sa plaie : 8, réussite.

Tu essayes de sauver la vie de Carlotta : 19, échec
Tu essayes de sauver la vie de Simon : 18, échec.

Bon, tant pis pour les Nurglites.

Éloi regardait derrière lui. Adelwijn, Hannes, Buisson, et Lohéac étaient figés, au sens littéral. Comme des statues, ils ne bougeaient plus. L’eau de la cascade s’était arrêtée net ; elle était silencieuse, et l’eau demeurait bloquée sur place. Le temps, la réalité, s’était comme suspendue. Mais Éloi, lui, bougeait encore. Il leva ses mains ; le sang qui était sur ses gants essayait de couler, mais à une vitesse si minuscule qu’il pouvait en fait voir les gouttes commencer à dégouliner du cuir.

Il leva les yeux. Le parasite sortit du ventre de l’Hôte projetait de la lumière. Et au milieu de cette lumière, il y eut de la poussière qui forma une silhouette ; on aurait dit l’ombre d’un homme.

« Mes félicitations, tu as vaincu le méchant. »

Sa voix était… Bizarre. Mélangée. Un chœur. Les mêmes voix qui l’avaient rendu fou dans le couloir, tout à l’heure. Une voix qu’on entendrait dans une église.

La silhouette se mit à marcher, et on n’entendait pas ses bruits de pas.

« Oh ne panique pas. Je ne peux plus te faire du mal. Tu peux remercier le Vortex et la Toile géomantique pour ça. »

Éloi n’avait pas la moindre idée de quoi il — ou elle ? — parlait. Sa voix était sans émotion, monotone, monocorde, et pourtant il parlait un bretonni clair et audible. Même avec des mots qui semblaient… Familiers ? Il parlait avec les mots d’une personne normale, mais ce n’était pas un humain qui semblait s’exprimer.

« Je ne peux pas risquer que vous interrogiez mon hôte, alors, ce que tu es en train de voir, ce sont mes derniers instants de matérialité dans ce monde. Quel gâchis. J’aurais pu présenter tant de belles choses dans ta terre…
Mais puisque j’ai pu accumuler quelques pouvoirs ces dernières semaines, je pense qu’il serait gâché de partir tout de suite. Alors, je te propose quelques instants de conversation, ensemble. C’est que tu dois avoir de nombreuses questions. Et moi aussi j’en ai pour toi.
Car vois-tu, je sais qui tu es, Éloi d’Orléac. Et plus que tout, je sais qui est ta mère. »


La silhouette s’approcha de l’oblat. Une sorte de chaleur rayonnait autour de lui. Une chaleur accueillante, et douce.

« Nous n’avons pas beaucoup de temps. Enfin… J’ai du mal à en avoir notion. Mais disons que si tu souhaites me poser des questions, il faut faire vite. »
Jet de sens de la magie : 5

La chose devant toi est… Puissante. Extrêmement puissante. Tu comprends qu’il a littéralement arrêté le temps — plus rien dans Brionne tout entier ne bouge, c’est ultra flippant.

Tu peux poser trois questions à cette chose terriblement puissante. Pas plus. Après quoi, il disparaîtra, et tout rentrera dans l’ordre.
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Frère Éloi
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

Guidés par Buisson, nous rattrapons tant bien que mal les séides du Seigneur des Mouches dans une vaste pièce circulaire, accueillant en son centre une grande cascade, et quelque titanesque ouvrage hydraulique baigné de lumière naturelle. Le sommet du puits de lumière se trouvant à une telle hauteur que je ne peux en distinguer le sommet, je présume que cet ancien mécanisme doit permettre l’existence de la fameuse cascade des beaux quartiers de Brionne, dont j’ai plusieurs fois constaté la splendeur en revenant des cours donnés en la demeure des Adelwijn. Qu’un tel dispositif soit demeuré opérationnel pendant des siècles -voire des millénaires- sans entretien me paraît tout simplement stupéfiant, et semble accréditer les récits des prouesses des anciennes races.

Alors même que nous nous rapprochons, et que retentit la sommation de Buisson, je reconnais trois des quatre sectateurs. Olivier Adelwijn, d’abord, tout de noir vêtu ; mais aussi le dénommé Simon, correspondant à la description du compagnon de Ranald recherché par Main-Ferrée ; et Carlotta, l’oblate de Véréna, rencontrée devant l’académie de médecine, et amie de Thierry Adelwijn fils. Mais c’est bien le quatrième individu qui retient toute mon attention, car je le reconnais également : il s’agit de l’homme-charogne, l’inquiétant personnage de mes songes. Toutefois, si son repoussant visage le trahit bel et bien malgré sa capuche, c’est plutôt son aura qui m’inquiète, car quelque chose de mauvais rayonne de son corps. C’est comme si un petit soleil s’était niché au creux de son estomac, et cherchait à s’affranchir de cette enveloppe charnelle. Interloqué, je comprends alors que « l’Hôte » auquel Armand le mutant faisait référence est bien le réceptacle de quelque pouvoir impie, comme je le soupçonnais tout à l’heure, plutôt qu’Olivier Adelwijn.

Confrontés à l’absence de reddition des malfaiteurs, les rescapés de notre propre escouade portent alors le combat à l’ennemi. Quelques marches plus en retrait, je dispose d’une vue d’ensemble sur l’échauffourée : je vois d’un côté Hannes engager Simon pour l’empêcher de tirer, et de l’autre Lohéac être intercepté par une oblate de Véréna furibonde, s’interposant entre lui et Olivier Adelwijn. Croisant mon regard, ce-dernier me crie une provocation à laquelle je préfère faire la sourde oreille, m’efforçant de demeurer focalisé sur ma mission en ces instants critiques. Plus loin, l’Hôte incante rapidement, dans une langue obscure que je ne comprends pas, et une créature infernale se matérialise non loin. Le démon, plus petit que les combattants cyclopéens de tout à l’heure, émet un piaillement rigolard, avant de charger en direction d’Hannes. Dans le même temps, le soleil impie au sein de l’Hôte pulse d’un rayonnement accru, comme renforcé par l’apparition de la créature.

S’ensuivent plusieurs secondes de confrontation mystique entre l’Hôte et moi, tandis que le combat fait rage autour de nous. Je l’ai bien compris, chaque sortilège renforce le parasite rayonnant, dans un processus aux conséquences nécessairement funestes. « Le pus éclot. Nous prenons racines. » Je n’ai pas oublié les murmures impérieux des voix de tout à l’heure, dont le sens semble soudain plus clair. Alors, je chante, louant la Colombe, m’efforçant de déjouer les maléfices de l’Hôte, dans un affrontement comparable au flux et reflux de la marée. Perdant quelque peu le fil du cours de l’escarmouche alentours, je m’évertue à mettre en échec les invocations du sorcier, disruptant ses viles incantations par mes propres versets sacrés. Ce-faisant, j’ai le sentiment de parvenir à mes fins, observant même un apaisement du rayonnement du soleil parasite. Toutefois, j’ai vaguement conscience que le temps joue contre nous : le moindre démon supplémentaire changerait assurément le cours de l’affrontement.

A la faveur d’une seconde de répit, un coup d’œil à mes compagnons me permet de constater que notre groupe est désormais en infériorité numérique, et sur le point de flancher : Lohéac gît inerte devant Olivier, tandis qu’Hannes et Buisson affrontent à grand peine des adversaires désormais en surnombre. Et déjà, derrière eux, l’Hôte incante à nouveau. Et, entre lui et moi, la voie est libre.

Mon sang ne fait qu’un tour : m’interrompant dans mon cantique, je m’élance sans réfléchir vers le sorcier encapuchonné, dévalant les marches quatre à quatre dans sa direction. Je ne sais pas encore comment, mais je dois le faire taire pour de bon, sans quoi tout est perdu. Déjà, je sens la magie crépiter dans l’air qui me sépare encore de lui. Plus que quelques enjambées… Deux. Une. Porté par mon élan, je saute alors sur l’Hôte, mettant tout mon poids dans un plaquage, espérant lui couper le souffle. A l’impact de mon épaule avec le creux de son estomac, je sens vaguement l’air fuir ses poumons sous le coup de la surprise, et nous chutons tous deux au sol, roulant sur les marches.

Lorsque je me redresse, l’Hôte ne crie plus. A vrai dire, il ne dit plus rien. A en juger par l’expression de sincère incrédulité sur son visage déformé, je suppose qu’il ne parvient plus à parler. Sans lui laisser l’occasion de se ressaisir, je m’empare de sa canne tombée non loin, et m’emploie à le tenir en respect le temps qu’Hannes et Buisson se rendent maîtres de la situation. Une fois ceci fait, sentant l’adrénaline refluer, je me tourne vers Lohéac, tâchant de lui administrer l’une des doses du breuvage curatif remis par Solène. Par réflexe shalléen, je me tourne ensuite vers les blessés du camp adverse, hélas en vain.



Lorsque, les sectateurs survivants fermement maîtrisés, nous nous apprêtons à rebrousser chemin, l’Hôte semble soudainement pris de convulsions incontrôlées, et je sens la magie en lui tourbillonner à nouveau, ravivant les rayonnements. Quelque chose d’atroce s’extirpe alors du ventre du pauvre hère, tel une espèce de monstrueux scarabée. Je sens la magie ambiante fuser vers le parasite désormais libre, et un grand flash de lumière nous aveugle tous, figeant les corps en cours de mouvement. Autour de moi, le temps semble arrêté : nul ne bouge plus un cil, et l’eau de la cascade a suspendu sa chute. Sur mes gants, le sang s’écoule si lentement qu’on le croirait immobile.

Le parasite bouge aussi. Il est nimbé d’un halo de lumière au sein duquel une ombre se profile, dessinant une silhouette vaguement humanoïde. Et les voix reprennent : un concert de voix, formant le même chœur que tout à l’heure. Et l’ombre s’avance vers moi, pas à pas. En dépit de ma liberté de mouvement, je m’aperçois que je ne peux pas me déplacer – ou peut-être que je ne veux pas. Je demeure méfiant, mais j’ai la conviction qu’il dit vrai et ne peut plus nuire.

« Tu seras choqué, et dégoûté, et ensuite ? Ensuite tu seras curieux. »

Alors, je reste là, à contempler l’entité avec sidération, curiosité, fascination. Une douce, chaleureuse, ineffable aura l’entoure, et m’attire tel un papillon de nuit. Sa voix est très étrange : plurielle, polyphonique, mais aussi monocorde, impavide.
Il veut discuter.
Il parle de Maman.

« Raconte-moi ce que tu sais d’elle… s’il te plaît. »

J’éprouve une certaine réserve à lui confier mes interrogations les plus intimes. C’est une chose de se poser des questions, c’en est une autre de les partager avec son ennemi.

« Tu me connais, mais je ne sais pas qui tu es. Comment t’appelle-t-on ? »

Dans un élan de mélancolie, je me surprends à souhaiter prolonger ce moment, retenir le cours du temps, rattraper les gouttelettes glissant au ralenti sur mes doigts ensanglantés. Je regrette déjà l’instant avant même son terme. Il y a beaucoup d’autres choses que j’aimerais dire, sans trouver les mots, sans avoir le temps : lui demander si Orléac est sauve, la nature du calice impie, quels projets il entretient pour « ma » terre. Lui demander des comptes pour les souffrances infligées à son hôte mortel. Mais je manque de temps  : l’entité doit certainement s’en douter, quand bien même elle semble confesser être plutôt habituée à l’éternité.

Il y a pourtant quelque chose de grisant à se trouver en présence de cette entité sans âge, transcendant par essence notre propre nature humaine. Quelque chose d’exaltant, qui donne envie de s’y attarder. Une curiosité née de l’humilité.

« Qu’est-ce que… qu’est-ce que tu vas faire à présent ? »

Frère Éloi Voie du Prêtre Mystique
Profil : For 9 | End 9 | Hab 8 | Cha 11 | Int 11 | Ini 8 | Att 9 | Par 8 | Tir 8 | Mag 14 | NA 1 | PV 75/75

États temporaires
Une vie de Paix : +1 à tout jet visant à guérir un patient blessé, malade ou empoisonné.
La vie avant tout : doit tenter d'interrompre les affrontements auquel il assiste, à moins que le combat ne soit mené contre des ennemis.

Compétences :
- Maîtrise de l'Aethyr (1)
- Coriace : -1D3 dégâts subis.
- Réflexes éclairs : +1 aux tests d'initiative en situation de surprise.
- Résistance accrue : +1 aux tests d'endurance.
- Sang froid : +1 aux tests de caractéristiques effectués en situation de stress ou tension.
- Volonté de fer : +1 aux tests de volonté.
- Traumatologie : Sait administrer les premiers soins ou favoriser une guérison plus rapide.

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien.
- Langage secret (Classique) : Capable d'écrire et de lire le Classique.
- Législation : Sait manipuler le droit à son avantage.
- Doctrine du Culte (Shallya)

- Cuisine : Se débrouille en cuisine. +1 pour détecter des substances nocives dans la nourriture.
- Empathie
- Affûtage mental
- Incantation - Shallya
- Sens de la magie
Équipement porté sur soi :
8 sous d'argent 8 deniers
- Bâton de marche
- Robe de bure jaunie / Tenue en lin / Ceinture / Sandales
- Grande sacoche contenant couverts, rations diverses
- Livre de prière de Shallya
- Amulette de Shallya
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Les questions d’Éloi étaient fort directes. La vie s’était figée, mais, aux dires de l’entité, ce ne serait pas éternellement. Et c’est avec une parfaite aisance, et sans perdre de temps, que la silhouette se mit à répondre avec son même chœur de voix, le plus naturellement du monde…

« Je n’en sais pas autant sur elle que j’aimerais. Mais je peux te dire suffisamment sur ta mère pour te lancer sur une piste, si tu désires aller à la recherche de ton passé. Son âme appartient certes à l’éternité, mais elle a laissé beaucoup de choses derrière elle. Des choses que tu pourrais collecter… »

Difficile de comprendre les émotions de l’entité. Son discours avait de jolis mots humains, mais il ne l’était clairement pas — on ne relevait dans sa voix ni ironie, ni menace, ni gentillesse — ou plutôt, on relevait tout à la fois. On aurait dit un automate qui essayait de singer la manière de parler d’humains qu’il avait observés, sans être parfaitement capable de produire une comédie convaincante.

« Je sais le nom qu’elle utilisait auprès de ses consorts, pas celui que lui a offert celle qui l’a engendrée : « Lacrimora ». Je sais qu’elle vendait ses services à de nombreuses personnes, parfois bonnes, souvent mauvaises. Je sais qu’elle était très douée… Et qu’elle était une sorcière thaumaturge, qui signait et remplissait des pactes avec des êtres de l’au-delà. Je sais qu’elle a fait souffrir, et tué beaucoup de gens, dans sa quête de la maîtrise des Arts Noirs. Je sais qu’elle a compilé beaucoup de ses recherches, mais les dames-servantes infectées par le Graal en ont détruit la plupart.
Je sais qu’elle est tombée amoureuse d’un duc, qui a ensuite cherché à la tuer.
Et je sais que sa vie s’est terminée dans un asile de la Pleureuse, où des prêtresses au cœur pur ont accepté de cacher son corps afin qu’il ne t’arrive rien de mal.
Le reste… C’est à toi de le trouver. En tout cas, cet héritage semblait suffisamment intéresser mon Hôte pour qu’il se mette à te harceler dans tes rêves. Et je ne pense pas qu’il sera le dernier à rôder autour de toi. Mon conseil : prépare-toi à te protéger. »


Là encore, difficile d’interpréter sa dernière phrase : disait-il cela parce qu’il s’intéressait sincèrement au sort d’Éloi ? Ou était-ce un défi ?


À la deuxième question, l’entité se mit à se tourner vers la cascade qui s’était figée.

« Mon nom…
…Tu n’as pas envie de connaître mon nom, Éloi. Pour cette fois, par bienveillance envers toi, et car tu es nouveau dans ce jeu, je ne répondrai pas à ta question. »


Il devait sentir que sa réponse était insuffisante, car il surenchérit :

« Je suis un enfant du Seigneur des Mouches. Une créature qu’il a engendrée à son image. On m’a nommé de nombreuses façons. Pour être en sécurité, tu peux utiliser avec libéralité mon surnom.
Appelle-moi Furug’ath. »


Ce nom sonnait étrange. Éloi ne pouvait le raccrocher à aucune langue, sinon celle démoniaque qu’utilisait l’hôte lorsqu’il cherchait à invoquer des sortilèges…


Et puis, vint la troisième question.

« Je vais battre en retraite. Tu as gagné cette partie, frère Éloi, même si tu ne te rendais pas compte que tu jouais. Mais j’ai tout mon temps. Je reviendrai. Je disséminerai une nouvelle épidémie, ici ou ailleurs. Je prendrai des âmes. Je corromprai des servantes de la Pleureuse. À la fin, je gagnerai. Peut-être dans un an. Peut-être dans vingt. Peut-être dans mille. Je n’ai pas la notion du temps, pas la tienne. Mais ce monde était condamné au moment même où les Anciens ont fait l’erreur d’amener la magie ici. Ils ont signé le destin de la Terre, et peu importe le déguisement qu’Elle prend, qu’Elle vive dans des lacs ou dans la glace, Elle sait qu’Elle ne fait que repousser l’inévitable.
Si tu me demandes mes plans de façon plus concrète… Hé bien, je connais quelques serviteurs, dans la Bretonnie et ailleurs. Je vais visiter leurs rêves, et trouver un nouveau champion. Ceux de Brionne leur ont écrit des messages. Tes supérieurs vont tenter de remonter jusqu’à eux. J’espère pour toi qu’ils y arriveront à temps. »


Petite pause.

La cascade d’eau se mit à couler. Très, très, très lentement, mais certaines des gouttes se mettaient à se mouvoir.

Alors, la silhouette fit face à Éloi.

« J’ai répondu à tes trois questions avec une parfaite honnêteté. Je ne t’ai rien dissimulé, ni par mensonge, ni par omission.
Alors en échange, il est équitable que tu répondes à une seule question de ma part. Elle va te paraître étrange, mais elle est très importante pour moi. Répond-y, et je m’en vais, et je laisse cette cité tranquille. »


Nouvelle pause.

« Que désires-tu, Éloi ?

Pas au fond de ton cerveau. Pas au fond de ton cœur.

Au fond de tes tripes.

Que désires-tu, de cette vie humaine ? »
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Frère Éloi
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

Brûlant de curiosité, j’écoute avidement les réponses de l’entité, notamment concernant Maman. Si le portrait qu’il en dresse est bien plus sombre que je n’aurais pu l’imaginer, ces révélations viennent pourtant combler un vide béant, un manque obsédant, me soulageant pour un temps du poids de l’ignorance. Pour la première fois de mon existence, j’ai une vague idée de mes origines, une piste d’investigation. Ce récit qu’il me confie, en dépit de ses implications, je le souhaite réel, et le chéris comme tel.

La réponse à la troisième question me fait tiquer, comme la créature tient avec neutralité et détachement des propos d’une rare violence. «  Je prendrai des âmes. Je corromprai des servantes de la Pleureuse. À la fin, je gagnerai. » Ces propos ravivent une colère sourde, mordante, en mon for intérieur, l’ombre du ressentiment refaisant surface sur mon visage. Par réflexe inconscient, je m’efforce pourtant de cloisonner cette gêne grandissante, la confinant en moi, sans la laisser paraître.

Comme le temps semble reprendre très progressivement son cours aux alentours, l’entité me presse alors de répondre en retour à une unique, étrange question. «  Que désires-tu, de cette vie humaine ? » Décontenancé par la sibylline distinction faite par l’entité entre différentes parties de mon être, que je ne comprends pas, je ne réfléchis guère qu’une seconde avant d’annoncer ma réponse, peut-être un peu trop rapidement.

« Le pouvoir de protéger mes proches, de préserver leur vie. »

Je n’ai pas sitôt achevé ma phrase qu’un tumulte subit agite la silhouette de poussière avant de s’apaiser, comme trahissant une humeur passagère rapidement contrôlée. Mais lorsque l’entité rétorque, son ineffable voix laisse poindre une certaine exaspération, un mécontentement nettement audible. Comme si je venais de dénaturer sa question à dessein.

« Non. Je t’ai demandé ce que tu désirais, au fond de toi. »

Interdit face à cette remontrance dissimulée, je demeure silencieux, examinant à nouveau sa question, par acquis de conscience, pour l’équité de notre échange, tentant même de l’expliquer :

« Je n’ai jamais manqué de rien. J’ai toujours été aimé, suivant un chemin tout tracé. Comment voudrais-tu que je désire quelque chose ? »

L’entité s’approche encore d’un pas dans ma direction, et réplique d’une voix bien différente, susurrant, chuchotant :

« Tu rêves la nuit. Ton esprit erre quand tu es seul. Tu es humain, fait de chair, et la chair est faible et lâche et puante. Je sais qu’il y a quelque chose que tu veux camoufler au fond de toi. Ouvre-moi une porte, Éloi.
Dis-moi juste une toute petite chose, minuscule, sur ton âme. »


«  Ce n’est jamais un marché équitable qu’il offre. »

Le voile tombe. C’est comme si quelque charme venait tout à coup de se dissiper. Clignant des yeux, j’ai soudain l’impression de m’éveiller de quelque complaisante léthargie qui m’aurait jusqu’alors empêché de tirer les conséquences de ma méfiance vis-à-vis de l’entité. Je vois à présent pleinement l’avidité que trahit son propos. Son dernier mot prononcé a réveillé en moi en une défiance instinctive à son égard, fruit de mon enseignement. Je comprends qu’il cherche précisément une prise sur mon âme, et que notre échange n’est que manœuvre en ce sens.

Alors, relevant les yeux, j’adresse un regard dur à l’entité, fixant le tourbillon de poussière au sein du halo de lumière. Et lorsque je rétorque, mon ton est bien plus froid, impassible.

« Je l’ai déjà fait, ne t’en déplaise.

Je ne désire que sauver d’autres êtres humains, et protéger mon prochain contre tous maux.

Tes maux. »


S’ensuit un court silence, comme si l’entité demeurait un instant interdite. Et moi d’ajouter, le visage fendu d’un pâle sourire sans chaleur :

« Va, Furug’ath. Il n’y a plus nulle âme pour toi à Brionne. »


Portion de dialogue menée par MP.
Frère Éloi Voie du Prêtre Mystique
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