[Anne de Lanneray] Des comptes à régler

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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Armand de Lyrie
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Re: [Anne de Lanneray] Des comptes à régler

Message par Armand de Lyrie »

Ouais, c’est vrai que c’est dur de tuer quelqu’un quand on a pas de haine.
Mais c’est pas impossible.

Toutes mes actions sont devenues automatiques et exercées. C’est des actions de soldat, sur un champ de bataille : on discute pas. On galope. On cherche l’arbalète. On zieute à travers la fente du heaume, on se penche sur sa selle, on accompagne le destrier qui agite l’encolure de peur ; Et on ignore le danger au-dessus de nous. On ignore ce qui nous menace, sans qu'on puisse rien y faire. On ignore la pluie, et les cadavres, et les regrets.
On oublie les bruits horribles d’un Albert en train de mourir.

Je saute à terre. Je relève la visière de mon casque, et trouve une arme. En même temps, les assauts de ma mère ont leur effet — tandis que Mélaine souffre, je suis guéri. Je ne sens plus le traumatisme de la chute et des chocs de la lame du Couronnois. Les dents serrées, je trouve une arme de lâche au sol. J’ai dû me servir d’une arbalète deux fois dans ma vie, pour voir lors d’un tournoi ; C’est pas si compliqué que ça, non, une arme de roturier ? Je lève cet étrange engin de mort récupéré à Cuilleux, je cale le bois contre mon épaule, je vise et je décoche.

Des traits s’envolent bien, mais un battement d’aile de ma cible puis mon propre manque de précision ont raison des deux carreaux ; ils volent dans le ciel sans aucun effet. Alors, hurlant un mot de pouvoir dans un chant éthéré, Mélaine n’a plus qu’à viser ma mère, et me foudroyer à travers elle.

C’est comme si le tonnerre me tombait dessus. Comme si, dans les nuages noirs au-dessus de moi, un éclair venait de tomber pile sur moi. Je ne hurle pas ; la douleur est en fait tellement subite et tellement atroce que même hurler est inutile. À la place, je suis paralysé, tous mes muscles se contractent, et je m’effondre au sol en étant tétanisé, comme… Comme une putain de chèvre terrifiée…

Ma vision se brouille. J’entends plus rien, sinon un long sifflement. Je suis totalement sourd. Je crie, j’ai l’impression que ça racle ma gorge, mais j’entends pas le son de ma propre voix — je ressens juste la vibration dans les poumons. Je me tourne, roule sur le côté avec l’agilité d’une tortue. Je crois voir Daniel… Ou c’est Guimart ?
Je dois lui donner un ordre.

« DA- »

Je vomis du sang. Une grosse gerbe qui coule à travers mes dents, mon palais, et qui tombe sur le sol et mes gants de plate. Je papillonne un peu des cils, outré par ce que je viens de voir.
Je vomis du sang. Pas du vomi contenant du sang, non, je recrache des verres de sang. Complètement hébété et abruti, je me relève avec la tête qui dodeline, à gauche, puis à droite, tandis que mes jambes flageolantes peinent à se remettre debout.
Y a même plus cette… Cette fureur qui emporte les guerriers qui sont aux portes de la mort. C’est pas ce souffle qui m’a accompagné face à Albert — c’est comme si l’éclair avait volé toute ma substance. C’est complètement hagard, les yeux grands ouverts mais avec le regard incapable de se porter sur quoi que ce soit, que je lève l’arbalète pour à nouveau décocher. L’arme a l’air tellement lourde dans mes mains tremblantes, aux doigts qui sautillent de façon incontrôlée.

Je vais mourir. Étrangement, l’idée ne me terrifie même plus. Pas parce que j’ai vaincu cette phobie instinctive chez tous les êtres vivants, juste parce que… Parce que j’ai été frappé tellement fort que je sais plus où je suis.

Et sous mes yeux, l’horreur.


Mélaine était une femme magnifique. Elle avait cette beauté froide qui en fait renforçait l’horreur chez elle. C’est normal pour un monstre de… De ressembler à un monstre. Mais quand la personne qui va vous faire du mal a une gueule d’ange, et un corps svelte, ça donne une autre saveur à la frousse. Pour ça que mon père était un homme terrifiant. Pour ça que ma mère était une femme terrifiante.
Mélaine était une femme noble. Et pure. Et dévouée. Combien de mécréants elle a tué, personnellement ? Nombre de mes amis, au moins. Ma mère, par deux fois. Si je suis là aujourd’hui, si j’ai causé tout ça, tous ces… Tous ces putains de meurtres, c’est parce que je le savais incorruptible, et incapable de dévier de sa trajectoire. Parce que tant qu’elle vivait, rien ne pourrait la convaincre, ou la tromper, ou l’empêcher de venir purger le mal, et forcer les méchants à avoir peur.

Mais nous vivons dans un monde cruel. Et aussi puissante qu’est la Dame du Lac, elle n’est pas la seule Déesse qui règne sur cette Terre. Si la Dame du Lac tue, si elle foudroie, si elle détruit, c’est pour empêcher des êtres plus pernicieux encore de déchaîner une malice plus cruelle.

Alors, ces Dieux ont décidé de punir Mélaine. Pourquoi ? Pour quelles fautes ? Qu’est-ce qu’elle a fait de mal ? Qu’est-ce qu’elle a fait de différent de tout ce qu’elle fait depuis des années ? Rien. Mais l’infortune menace tout le temps toutes les personnes qui ont une âme.
Même une Prophétesse du Graal n’est rien face aux Dieux sombres. Alors je devrais faire quoi, en sachant ça ? Allez, ils font quoi les méchants dans les chansons de geste quand ils pensent avoir piégé le gentil ? Ils pérorent, ils hurlent d’un rire cruel ?
J’ai aucune putain d’envie de rire, bordel.

C’est dur de tuer quelqu’un sans haine. Et en entendant Mélaine hurler de peur et de douleur, en la voyant être conquise par les bêtes qu’elle voulait contrôler face à nous, en la découvrant avec son propre corps la torturer, ses organes en train de la trahir, ses putains d’yeux qui se mettent à se lier entre eux…
…C'est plus seulement de la peur que j'ai éprouvé. J’ai vu trop de choses terribles de cet acabit, rien qu’hier, pour encore en avoir en réserve. Et j’ai pas éprouvé de la haine, parce que cette haine, c’était celle de ma mère — elle fait partie de moi, elle veut m’infecter, mais c’est pas suffisant. Pas devant ce spectacle, en tout cas. J’aurais été ravi de tuer Mélaine, sans pitié, tant qu’elle ressemblait à une femme sur un vitrail de cathédrale ; tant qu’elle avait sa robe blanche, et ses cheveux roux, et qu’elle était à l’image de la Dame du Lac.
Non. J’ai plus éprouvé que de la peine, et de la pitié. Je sais ce que c'est, de plus posséder son propre corps. Et puis, j'ai… Tellement, tellement de remords.

J’ai gagné.

C’est bon, j’ai gagné.

« Il faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué »… Fermez vos gueules. J’ai gagné. Mon but était pas de tuer Mélaine — mon but, ici, était de la retirer comme adversaire et comme témoin face à Derrevin. C’est chose faite. Elle est finie, elle est achevée. Que va-t-elle faire ? Rentrer dans cet état à Castel-Aquitanie ? Se jeter aux genoux de son amant en pleurant toutes les larmes de son corps ? Elle sera tuée. Brûlée vive. Elle le sait. Elle le sait, putain. La Dame du Lac ne tolère aucune corruption, même de ses plus fidèles serviteurs. Le Duc sera effondré, mais ils sauraient tous les deux comment tout ça se finirait.
J’ai gagné. Et j’en éprouve aucune joie. Je pourrais, sauter sur mon cheval, courser sous elle au triple galop, reprendre ma mère au passage, l’enchaîner à nouveau dans mon corps ; J’ai même plus besoin de tuer Mélaine pour vaincre. J’ai tout ce que j’aurais pu implorer un Dieu de me donner, aujourd’hui.
Quel meilleur moyen de détruire quelqu’un que de lui donner ce qu’il veut ?

Dans le ciel, ma mère se prépare déjà à incanter. Et pour la 4e fois de leurs vies, Anne de Lanneray et Dame Mélaine vont se massacrer sauvagement.
Non. Non, c’est hors de question.

« MÉLAINE !
MÉLAINE ! »


Ma mère se préparait à incanter. Mais la Banshee arrête soudain son geste, et me regarde avec une expression de rage sans bornes.
Je crois qu’elle sent que quelque chose se passe pas comme prévu. Comme hier, je vais mettre fin à son massacre — et elle ne vit que pour ça, massacrer. Jusqu’à notre fin commune, elle sera à jamais assoiffée de mort et de vie.

Pauvre Mélaine. Quelle horreur. Elle m’a épargné. Elle aurait pu, pour tuer Anne, me tuer moi ; Elle m’a offert une chance de survivre, et à présent, il faudrait que je lui enlève salement ça ?
Non, c’est bon. C’est fini. Le marché conclu avec ma mère est achevé. On a tué Margot. Mélaine respire encore, mais à quoi bon ? Ce qu’elle est en train de vivre, c’est encore pire que la mort. Comment on peut souhaiter ce qui lui arrive à son pire ennemi ?! On est en train de marquer Mélaine dans tout ce qu’elle est, comme cette pauvre gamine d’Ophélie ! C’est ça que tout leur combat mutuel a apporté ?!

Mais Mélaine est pas innocente non plus. Pas du tout. Et elle le sait. Je sais qu’elle sait. Je sais qu’il y a derrière la Bête.
Parce que Mélaine est exactement comme ma mère.

Alors je la pointe du doigt, la bouche dégoulinante de sang.

« Vous vous êtes faite ça ! Vous vous êtes faite ça toute seule ! Vous, et votre haine et votre fierté et votre ego !
C’est pas Anne ! C’est VOUS »

Je lève la paume de ma main vers ma mère. Et avec tout ce que je peux avoir de force, je commence à la forcer à revenir vers moi.

« J’en ai assez ! C’est fini !
Posez-vous au sol, Mélaine — et j’enchaîne ma mère, et j’envoie mes chiens vagabonder ailleurs ! »


Et en disant ça, je montre mes dents aux frères Louvière derrière.

« Posez-vous au sol, et on va parler ! On a tellement à se dire !
Et si ce que je dis vous convient pas — libre à vous de m’égorger ! Et sinon, on…
Et sinon, votre vie est finie de toute façon ! Nos vies sont déjà finies et gâchées, à nous tous ! »
Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 20 août 2021, 21:17, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps / Total d'xp : 183
Fiche : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_armand_de_lyrie
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Échiqueté d'or et d'azur à la bordure de gueules à la guivre de gueules halissante
Stats :
FOR 9 / END 9 / HAB 11 / CHA 15* (14) / INT 9 / INI 8** (10) / ATT 13** (15) / PAR 11** (13) / TIR 8 / NA 2 / PV 70/70
*Bonus grâce à la chevalière portée à l'auriculaire
**Malus à cause du harnois (inférieur)

État temporaire :
Compassion : +2 aux jets d'empathie (Reste une journée)
Esprit compatissant : +3 aux jets de résistance à la peur/terreur (Reste une journée)
Pompette : +1 CHA, -1 INT.
Migraine : -1 CHA
Visière épaisse : -2 aux jets de perception (Lorsque le casque est porté)

Compétences :
- Anticipation : +1 en ATT et +1 en PAR à partir du 3e round face au même ennemi
- Coup précis (1) : Malus atténué de 1 lors de la visée d'une partie précise
- Coups puissants : +1d3 de dégâts
- Coriace : Résiste à 1d3 dégâts de plus
- Dégainer l'épée : +1 en INI lors du premier round
- Parade : Valeurs de parade doublées
- Sang-froid : +1 lors d'actions réalisées sous stress
- Volonté de fer : +1 sur les tests pour résister à la peur

- Baratin : +1 pour embobiner quelqu'un à l'oral.
- Empathie : Capable, sur un test, de lire les émotions sur le visage de quelqu'un.
- Empathie animale : Capable, sur un test, de deviner les émotions d'un animal.
- Étiquette : +1 lors des interactions avec la haute société
- Humour : +1 pour divertir et amuser.
- Intrigue de cour : Capable de déceler et deviner des intrigues.
- Monte : Ne craint pas de chutes lors d'une montée normale
- Vœu de la Pureté échoué : -2 dans la résistance aux tentations terrestres

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien
- Art (Peinture) : Sait peindre des tableaux.
- Danse : Excellent danseur
- Héraldique : Capable de reconnaître les blasons des familles nobles, et d'en savoir plus sur eux sur un test

Équipement de combat :
- Épée bâtarde (Inférieure) : 2 mains / 23+1d10(+1d3*) / 22** (11) parade
- Lance d'arçon : 1 main / uniquement à cheval / 20+1d10(+1d3)* / 16** (8) parade / "Long" (Malus de -2 ATT pour les adversaires) / "Épuisante" (Malus de -1 d'utilisation après END/2 tours, à chaque tour, max -4) / "Percutante" (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) / "Rapide" (Malus de -2 PAR et/ou -2 HAB pour toute esquive tentée par l'adversaire) / Se brise après 4/5 utilisations
*Avec la compétence Coups puissants
**Avec la compétence Parade


Tête : 13 protection
Torse : 13 protection
Bras : 13 protection
Jambes : 8 protection

- Destrier Bretonnien (Ravel) : FOR 10 / END 13 / SAU 8 / RAP 10 / INT 9 / DOC 12 / ATT 9
Équipement divers :
3 Eo

- Un beau doublet
- Un grand manteau
- Des bottes neuves
- Une jolie écharpe

- Nourriture
- Hydromel

- Bague affichant un lion - +1 CHA

- Insigne argenté marqué du blason de Lyrie
- Pendentif monté en clou
- Un flacon à l'odeur immonde
- 3 bouteilles de tonique miraculeux
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[MJ] Katarin
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Re: [Anne de Lanneray] Des comptes à régler

Message par [MJ] Katarin »

Daniel et Guimart avaient tous deux réussi à dénicher une arbalète, mais face au spectacle grotesque et terrifiant qui s'était joué sous leurs yeux, ils ne purent que rester figés, à observer l'inconcevable. Mélaine, la prophétesse de la Dame du Lac, l'amante d'Armand d'Aquitanie, symbole de pureté ducale, se transformait en abomination. Il y avait des légendes à son sujet, sur les sortilèges qu'elle réservait à ses ennemis : on la disait aimer se transformer en bête féroce pour arracher les membres et dévorer le cœur de ses ennemis. Mais les animaux en question étaient dans les légendes bien nobles : on parlait de faucon géant, d'ours colossal, ou pour les plus fantasques de licorne et de dragon. Face aux ignobles mutations qui s'opéraient sur son corps désormais, au cri perçant de douleur qu'elle émettait en continu, il ne pouvait y avoir nul doute que ce qu'il se déroulait n'était pas le fruit d'un sortilège volontaire.

Anne aussi restait interdite. Mais elle n'était pas hébétée par l'horreur, bien au contraire : elle jubilait. Voilà des mois qu'elle avait ardemment désiré se venger de sa meurtrière, de celle qui représentait la somme de toutes les idées stupides que ce pays avait enfoncé dans l'esprit trop étroit de son fils. Elle était les jupons dans lesquels il s'était caché, la nouvelle mère de substitution qu'il avait choisi pour remplacer celle dont il avait tant honte. Elle avait rêvé de la tuer de bien des façons, mais jamais elle n'avait espéré pouvoir contempler spectacle si cruellement ironique. Non seulement Armand lui était revenu pour se lier à elle de la plus fusionnelle et sublime des façons, mais en plus voilà que sa Némésis si pure avait finalement cédé à la corruption, s'était laissée piéger par les puissances de la ruine.

La bête qu'était devenue Mélaine avait perdu bien des choses mais certainement pas sa fureur, et déjà elle semblait vouloir s'en prendre à la banshee. Anne afficha un sourire cruel, à l'idée de pouvoir prolonger encore les souffrances de cette chose en lui extirpant chaque étincelle de la pathétique vie qu'il lui restait, et prépara un nouveau sortilège de magie noire.

C'est alors qu'Armand intervint, tentant d'interférer dans un duel qui n'avait déjà que trop eu d'itérations. Les deux femmes s'interrompirent, jetant un regard médusé au jeune chevalier blessé qui osait s'interposer entre elles. Le garçon avait pris en pitié la femme devenue monstre, et ne voyait plus d'intêret à poursuivre un combat vain.

Fière Mélaine était, fier le monstre était restée. Des différentes injures que ses ennemis pouvaient lui faire, la prendre sincèrement en pitié était très certainement la pire de toutes. Elle hurla de rage, et obtempéra partiellement à la demande du chevalier : elle se dirigeait bel et bien vers le sol, mais droit vers lui, ses deux paires de griffes prêtes à le mettre en lambeaux.

Anne tenta de la freiner avec sa magie, mais les quelques étincelles de vie dérobées à la prophétesse ne suffirent en rien à freiner son désir de meurtre. Elle percuta Armand de plein fouet, sans aucune stratégie ni mouvement ordonné : seulement une masse de plumes et de chair s'abattant à toute vitesse sur un homme affaibli par la foudre qui s'était abattue sur lui. Le chevalier tomba à la renverse sans la moindre chance de pouvoir riposter face à la fureur et aux griffes. Paniqué, il tenta d'empêcher le monstre de perforer la pitoyable armure du chevalier Arnoulet en battant des bras et des jambes, mais rien n'y fit : Mélaine poussa un cri perçant atroce résonnant en cœur avec le pépiement suraigu des moineaux qui tournaient autour d'elle, puis son bec et ses serres se mirent à trouer et déchirer presque sans effort l'acier, notamment au niveau du genou et de la cuisse d'Armand. Son sang gicla et arrosa l'intérieur du harnois autant que les plumes de son ennemie. Et tandis que ses forces l'abandonnaient, le spectre de sa mère perdait sa capacité à se matérialiser, et bientôt Anne de Lanneray redevint simple brume qui fut aspirée à nouveau dans le corps de son fils.

Alors qu'il croyait sa dernière heure venue, les frères Louvières intervinrent. Daniel réussit à utiliser l'arbalète qu'il avait trouvée, et si l'un des carreaux vint se planter dans le corps d'Armand déjà bien mal en point, l'autre perfora la gorge de la femme faucon. Surprise, elle interrompit le déchiquetage de sa proie pour chercher du regard l'importun : elle ne vit que l'éclat de l'épée bâtarde de Guimart, qui dans un magnifique arc-de-cercle la décapita en pleine charge de cavalerie.

Le monstre qu'était devenu la prophétesse du Graal était vaincue, tout comme ses gardes du corps.

Quant à Armand, étendu sur le sol, prisonnier d'une armure trop lourde, coincé sous le corps encore chaud de la prophétesse décapitée dont l'hémoglobine giclait sur lui, il sentait sa conscience l'abandonner. Les yeux fermés, il ne put qu'entendre les deux frères s'approcher de lui et discuter avec la respiration courte.

- Essayer de discuter avec cette abomination, qu'est ce qui lui a pris bon sang ?

- Notre seigneur c'est le fils de cultistes qui aimaient bien s'enfiler avec des monstres : après la ribaude spectrale qui lui sort du derrière, je suis sur qu'il aurait bien aimé se faire une femme-oiseau.

- Ferme-la Guimart. Ferme-la et aide-moi.

Après un court silence, Armand sentit des vibrations contre lui. Le corps de Mélaine glissa contre son harnois, tiré en arrière, laissant sang et plumes partout sur lui.

- J'y crois pas, il respire encore.

- Merde alors. Qu'est ce qu'on fait de lui du coup ?

C'est ce moment que choisit l'esprit d'Armand pour perdre pied, laissant le chevalier sombrer définitivement dans l'inconscience.



Jet de CHA (+1 via compétences, -6 car ennemie jurée) : 20.

L'INI a pas bougé : Anne, Mélaine, Daniel, Armand, Guimart, Anne, Mélaine, Armand, Mélaine
Anne lance fluide vital : 7, réussi. Anne ne peut plus dissiper dans son état.
==> 5+10 = 15 dégats. Armand en regénère 8, ce qui lui en fait un total de 19. Yeayyy.
Test de volonté de Mélaine : 3, réussi. Ca ne la freine pas, donc elle joue qd même avant Armand.

Jet d'ATT de Mélaine qui fait une charge (donc sur 10+2+2) : 6, réussi largement.
Armand : Allez, je ne vais pas te compter de demi-action pour dégainer ta lame (puisque tu utilisais l'arbalète avant) car tu as une compétence de dégaine rapide. Jet de PAR avec demi-action, sur 9, -2 à cause de l'attribut rapide, +1 grâce à Anticipation, -1 à cause des moineaux : 9, raté de 2.
Dégats : 22+16+6-8-3 = 33 de dégats. Armand tombe à -14 PV, il a un score de dégats négatifs de 4.
Jet d'END : 8, réussi tout juste, pas d'impact sur le score.
Localisation : 10, jambes.
==> Armure endommagée. Le nombre de points d'armure à la jambe est réduit de 2. Jusque là... t'es pas mort. Constatation personnelle : 2 ce n'est pas beaucoup en fait, je passe la valeur à 5. Règles dans le palais Bokha modifiées.

Daniel : quitte à avoir perdu son cheval et trouvé une arbalète, il va tenter sa chance.
==> 19 au premier tir, 1 sur le second.
Sur un carreau, je vais compter le 1 comme un dégats 150%
Dégats : (33+4-9)x1,5 = 42 de dégats. Pas mal. Mais pas encore suffisant :D

Armand : Et bah il va tenter une attaque :D
==> 12, raté

Guimart : Il était encore à dada lui, donc quand il a vu Mélaine charger Armand, il a aussi chargé dans cette direction à cheval. Il peut donc attaquer en charge.
==> 8, réussi de 1 !
Jet d'esquive de Mélaine : 10, réussi de 0... donc insuffisant de 1 pour réussir son esquive.
Dégats : 24+12+24+8-9=59 de dégats. Ah bah là... c'est bouclé.




-6 pdc pour avoir affronté et tué une prophétesse (quand bien même elle n'a pas fini sa vie en tant que telle :D)
Ranald et Véréna te répudient aussi.
Pas de changement pour Shallya néanmoins : malgré la mortalité élevée chez tes ennemis, tu as essayé de ne pas tuer Albert, et a offert de la compassion à Mélaine - les intentions comptent davantage que les résultats. Pas de bonus pour autant, faut pas déconner.

Ravel gagne 1 point en END, DOC et INT.

Tu as 189 + 91 xps à dépenser.
J'ajoute 25 xps de fin de quête pour marquer le coup, tuer une prophétesse rang 4 c'est pas rien.
Ca te fait un joli total de 305 xp à dépenser. Et beh.

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Armand de Lyrie
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Re: [Anne de Lanneray] Des comptes à régler

Message par Armand de Lyrie »

Je ne peux pas prétendre connaître Mélaine. Ça serait une terrible insulte de ma part. J’ignore où elle est née, comment elle a grandi. Je sais qu’elle a dû être enlevée par les Fées alors qu’elle dormait dans son berceau, et ce qu’elle a pu voir dans la grande forêt impénétrable de la Loren, je ne peux l’appréhender que par les contes merveilleux et les racontars de bonnes femmes.
Pourtant, il y a bien des choses que je connais de la Prophétesse. Ce qu’elle a bien voulu montrer d’elle. Ses ordres. Sa prestance. Ses décisions, alors que nous avons combattu côte-à-côte.

Je dois ma vie à Mélaine.

C’est pour ça que je ne peux pas la tuer. C’est pour ça que, même après ce massacre d’aujourd’hui, même après tous ces morts, même après Albert, mon épée est encore lourde. Même après ce qu’elle a fait subir à ma mère, à ses chiens, à mon château, à toute ma famille et mes amis, au sire de Beauziac… Même après tout ça, ce n’est pas à moi de me venger d’elle. J’ai une dette envers elle.
Elle aurait pu me tuer. Sans violence, sans haine, sans ignominie. Si elle avait été une femme plus fourbe, mais aussi plus pragmatique, elle aurait pu sauver tout le duché d’Aquitanie en supprimant juste une vie. Un peu de poison dans mon verre, je meurs paisiblement sans me rendre compte que je passe des rêves de Mórr à son jardin, et la prophétesse se débarrasse ainsi, à jamais, de la banshee de Lyrie. Et le sire Albert serait encore en vie. Et le petit sire de Fluvia. Et Casin Baillet. Et au moins une vingtaine d’autres personnes.

Je suis doué, pour raconter des conneries. Parce que j’y crois moi-même, quand elles sortent de ma gueule. Mais j’ai déjà endormi Mélaine. Il y a quelques jours, je lui ai juré, que rien ne sortirait de la Lyrie. Que moi ou ma mère trouveraient le repos. C’était pas un mensonge au moment où je prononçais ces paroles. On dit que les prophétesses peuvent voir l’avenir, qu’elles savent à l’avance comment les événements vont se dénouer — je suis en face de la plus grande magicienne de toute ma patrie, elle n’a pas pu se tromper. Alors quoi ? La sorcellerie s’est-elle moquée d’elle, comme les prophéties aiment se jouer des prophètes ? Peut-être lui a-t-on promis qu’Armand de Lyrie mettrait fin aux ravages des Déréliches, en accordant le repos au fragment d'existence de sa mère. Si c’était seulement ça qu'elle avait pu apercevoir, alors j’ai bien accompli ma mission. Le duc n’aura plus jamais à craindre des pillages d’armées spectrales provenant de cette seigneurie commise.
Ce qui reste, c’est pire encore.

Non. Je ne ressens plus aucune haine envers Mélaine. Toute ma haine elle est en l’air, en train d’essayer de la perforer et de l’écraser au sol par de sombres sortilèges. Tout ce que je ressens, c’est de la pitié, et des remords. Et c’est peut-être le pire que je pouvais offrir à celle dont le corps est en train d’être torturé par la magie la plus malfaisante.
J’ai même pas le respect d’admettre que je suis devenu le méchant du conte. Alors que mon épée est souillée de sang, mon putain d’esprit malade arrive encore à se raccrocher à des bribes de vertu.

Je comprends mieux les paroles de la Déréliche incarnant Loyse de Ternant. C'est pour ça que Margot était amoureuse de moi.




Alors Mélaine m’inflige un franc retour à la réalité.




C’est les moineaux qui débutent la curée. Ces petits oiseaux qu’on aurait jamais imaginés hostiles, ils se jettent sur moi en piaillant aigu. Une trentaine de piafs colorés se virevoltent tout droit sur moi, et percutent mon plastron et mon casque. Ils sont comme des êtres dénués d’auto-conservation, uniquement transis par toute la haine viscérale de leur maîtresse ; me foncer dessus à pleine vitesse aurait dû les forcer à s’évanouir avec le choc, mais ils rebattent des ailes et continuent de me voler au visage et sur mes bras, leurs cris résonnant dans mon casque, les plumes qui se décrochent devant la fente de mon heaume afin de m'aveugler.

Au-delà de leur chorale aviaire, j’entends le rugissement de Mélaine. À travers son bec, sa voix a pris une sorte d’octave grésillant, comme si elle avait les cordes vocales d’un corbeau. Je panique, je gémis, je jette mon arbalète de la main gauche à travers la nuée, pour virer les picoreurs derrière, et dégaine à toute vitesse mon épée de passot avec ma droite afin de menacer celle qui est en train de fondre sur moi.

Ma cervelle fait n’importe quoi, mon esprit divague. Je suis encore secoué par la foudre de l’éclair, terrorisé par la douleur, par mes actions, par toute cette putain de semaine interminable… Plein, plein d’images en tête se bousculent.
J’ai encore bien fixé dans mon esprit, le tableau de la femme altière et noble, dans le palais ducal. Sa longue robe blanche et la bannière de la Dame du Lac juste derrière elle.
J’imagine encore celle blessée, se tenant les côtes, les yeux humides et les dents serrées, au-dessus de la charogne d’Arthur.
Je n’arrive pas à lier tout ça au monstre hideux, cyclopéen, aux griffes acérées, qui fonce sur moi.

N’a-t-on pas assez payé, ma dame ? Je ne veux pas vous faire de mal. Je veux vivre, et vous laisser vivre.

Elle me percute avec une force insoupçonnée. Alors qu’elle est plus fine que ma carcasse, elle se jette dessus à pleine vitesse, en vol à ras du sol, et me fait chuter directement sur le dos. Je lâche mon épée, qui rebondit dans la boue juste à côté de mon poignet. Mélaine rugit, halète, frappe mon heaume d’un coup de bec, lève sa serre gauche avec laquelle elle frappe ma cuirasse qui est rayée d’un coup, dans une sorte de crissement strident qui perce les tympans.
J’essaye d’attraper mon arme sans la voir, étouffant dans mon casque, ne percevant plus rien du monde sinon tous ces moineaux qui se jettent sur moi.
Je remue. Alors, la prophétesse me plaque au sol avec ses griffes senestres, aiguise sa patte dextre, et me la plante dans ma cuisse gauche.

La griffe passe à travers la peau et déchire la chair. Elle rentre profondément à travers une artère. Et je ressens tout. Elle déchiquette dedans, taillade le muscle. Je sens du mouillé bien chaud tout le long de ma jambe. Et je hurle. Et plus des râles graves et secs, alors que je contrôle ma respiration — un grand cri perçant, aigu. Je ferme mon poing, lui donne un coup dans le ventre. Elle ne réagit même pas, et je suis soudain paralysé par la terreur.

Toc.
Toc.


Il y a un choc dans mon dos, plus puissant que les vingtaines de becs de moineaux. Et au-dessus de moi, Mélaine est soudain figée, avec quelque chose qui obstrue sa gorge.
Comme Margot.
Comme Margot.

Elle pose ses mains sur le carreau, tandis que les moineaux cessent soudain de m’attaquer. Je crois pas qu’elle comprenne ce qui est en train de se passer. Peut-être que son âme s'imagine encore en vie. C'est tellement soudain. Le trait d'arbalète est rentré si soudainement, avec toute la force provenant de la tension de la corde. Les moineaux se taisent. Y en a juste un ou deux pour faire un « cui » curieux.

Le sol vibre à cause d’un cheval qui galope.
Le vent souffle alors qu’une lame sabre le ciel.
Il y a le bruit vif de quelque chose qu’on coupe.

Par réflexe, je tente d’attraper le corps meurtri de mon adversaire ; mais il s’écrase en fait sans élégance sur moi.
Sans tête.



Je crois que j’entends les deux frères parler. Daniel est encore sous le choc — il ne semble même plus avoir le courage de supporter les insultes de son frère. J’avoue que je crois seulement les entendre. Moi je reste surtout au sol, à plus rien voir, à plus rien entendre sinon mes oreilles qui sifflent. J’ai très, très froid. J’ai une sale chair de poule qui recouvre tout mon corps. Ma jambe gauche me fait même plus très mal, en fait — en même temps je ne parviens plus à la secouer. À quoi bon ? La bouger me fait mal, alors autant ne plus bouger du tout, jamais. Faut que je lâche prise.

Faut juste que je lâche prise.






« Vous avez tort, Armand. Votre mère est retorse, fourbe, manipulatrice. Elle ne nous a pas épargné parce que vous avez su la persuader, mais uniquement pour vous donner l'impression que vous aviez du pouvoir sur elle. Pour vous laisser penser désormais que vous pourriez l'influencer, voire la vaincre. Pour que vous puissiez tenir cette argumentation devant nous, croyant sincèrement qu'en vous jetant dans la gueule de la guivre, vous auriez vos chances.
Et pourtant, vous m'avez convaincue. Car il est vrai qu'Anne n'a pas pu prédire que la Dame saurait vous toucher plus fort que ses manigances de cultiste, que même dans cet environnement corrompu un jeune homme pourrait sortir de la fange par la seule force de sa foi, par le désir de faire ce qui est juste. Albert a raison : je peux vous reprocher d'être idiot, mais pas de vous écarter de vos propres notions de morale et de justice. Peut-être nous a t-elle épargné pour vous manipuler, mais je ne peux pour autant ignorer que si vous ne lui en aviez pas fait la demande, nous serions morts. »




Dame du Lac. Donnez-moi la douleur, la peur et la solitude. Donnez-moi les épreuves. Gardez plutôt les gens autour de moi.
Je veux bien souffrir pour eux.


Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 13 sept. 2021, 14:13, modifié 1 fois.
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Fiche : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_armand_de_lyrie
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Échiqueté d'or et d'azur à la bordure de gueules à la guivre de gueules halissante
Stats :
FOR 9 / END 9 / HAB 11 / CHA 15* (14) / INT 9 / INI 8** (10) / ATT 13** (15) / PAR 11** (13) / TIR 8 / NA 2 / PV 70/70
*Bonus grâce à la chevalière portée à l'auriculaire
**Malus à cause du harnois (inférieur)

État temporaire :
Compassion : +2 aux jets d'empathie (Reste une journée)
Esprit compatissant : +3 aux jets de résistance à la peur/terreur (Reste une journée)
Pompette : +1 CHA, -1 INT.
Migraine : -1 CHA
Visière épaisse : -2 aux jets de perception (Lorsque le casque est porté)

Compétences :
- Anticipation : +1 en ATT et +1 en PAR à partir du 3e round face au même ennemi
- Coup précis (1) : Malus atténué de 1 lors de la visée d'une partie précise
- Coups puissants : +1d3 de dégâts
- Coriace : Résiste à 1d3 dégâts de plus
- Dégainer l'épée : +1 en INI lors du premier round
- Parade : Valeurs de parade doublées
- Sang-froid : +1 lors d'actions réalisées sous stress
- Volonté de fer : +1 sur les tests pour résister à la peur

- Baratin : +1 pour embobiner quelqu'un à l'oral.
- Empathie : Capable, sur un test, de lire les émotions sur le visage de quelqu'un.
- Empathie animale : Capable, sur un test, de deviner les émotions d'un animal.
- Étiquette : +1 lors des interactions avec la haute société
- Humour : +1 pour divertir et amuser.
- Intrigue de cour : Capable de déceler et deviner des intrigues.
- Monte : Ne craint pas de chutes lors d'une montée normale
- Vœu de la Pureté échoué : -2 dans la résistance aux tentations terrestres

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien
- Art (Peinture) : Sait peindre des tableaux.
- Danse : Excellent danseur
- Héraldique : Capable de reconnaître les blasons des familles nobles, et d'en savoir plus sur eux sur un test

Équipement de combat :
- Épée bâtarde (Inférieure) : 2 mains / 23+1d10(+1d3*) / 22** (11) parade
- Lance d'arçon : 1 main / uniquement à cheval / 20+1d10(+1d3)* / 16** (8) parade / "Long" (Malus de -2 ATT pour les adversaires) / "Épuisante" (Malus de -1 d'utilisation après END/2 tours, à chaque tour, max -4) / "Percutante" (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) / "Rapide" (Malus de -2 PAR et/ou -2 HAB pour toute esquive tentée par l'adversaire) / Se brise après 4/5 utilisations
*Avec la compétence Coups puissants
**Avec la compétence Parade


Tête : 13 protection
Torse : 13 protection
Bras : 13 protection
Jambes : 8 protection

- Destrier Bretonnien (Ravel) : FOR 10 / END 13 / SAU 8 / RAP 10 / INT 9 / DOC 12 / ATT 9
Équipement divers :
3 Eo

- Un beau doublet
- Un grand manteau
- Des bottes neuves
- Une jolie écharpe

- Nourriture
- Hydromel

- Bague affichant un lion - +1 CHA

- Insigne argenté marqué du blason de Lyrie
- Pendentif monté en clou
- Un flacon à l'odeur immonde
- 3 bouteilles de tonique miraculeux
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