Warforum JDR: forum JDR gratuit dans l'univers Warhammer®

L'épée à la main, Lifaen suivit la troupe. Le combat était certainement proche, il ne devait pas baisser sa garde, surtout après les récents évènements. Il regarda derrière lui, les taches de sang luisantes dans la neige, avant que le camp ne disparut dans la pénombre. Lifaen était derrière la file, accompagné de Louis.

Je n'imaginais pas qu'une telle chose puisse arriver... Tous ces soldats morts, en silence... Personne ne s'en est rendu compte. C'est assez fou tout de même... Nous avons peut-être sous-estimé nos ennemis.

Il mit son épée sur l'épaule, et jeta un coup d'oeil aux alentours.

Je ne suis pas rassuré. Maintenant, je ne m'étonnerais même plus s'ils nous tournaient autour. Nous aurions peut-être du attendre l'aube avant de partir... D'autant que je ne sais pas si le chevalier sait où il nous mène...

Le groupe d'hommes avançait à travers la forêt de chêne qu'était la Forêt d'Arden. Le jour s'était peu à peu levé au fur et à mesure qu'ils marchaient, mais la neige tombait également, recouvrant le paysage d'une couche d'un blanc éclatant. Le froid était mordant et Lifaen avait improvisé une cape grossière avec sa couverture. C'était mieux que rien face à Cyril et son manteau de fourrure et les aides de camps portant plusieurs couches de vêtements chauds. Louis, lui, avait l'air moins chaudement habillé, mais s'il avait froid, il n'en montrait rien.
Ils arrivèrent finalement sur une espèce de collines vers midi, face à face avec une espèce de cerf. Louis sortit son arc et tira, touchant l'animal dans la jambe. Il détala néanmoins, avant de s'écrouler devant une espèce de grotte, poussant de petits cris. Un aide de camps et Louis s'en approchèrent et mirent fin à ses souffrances, adressant une prière à Taal en même temps.

Il ne reste plus qu'à faire un feu, dit Cyril en sortant une boîte d'amadou

Tout le monde se reposa autour du feu, et rapprochèrent leurs mains pour se réchauffer. Lifaen était plus tranquille maintenant que la journée s'était levée, mais restait sur ses gardes.

La viande de cerf cuisait, entourant un morceau de bois qui servait à la faire tourner. Lifaen regardait tous ses hommes entourés de diverses peaux qui devaient leur tenir chaud... Alors qu'il était là, avec pour seuls vêtements sa chemise et un bout de tissu servant de cape. Il se reconcentra sur la viande et le feu, et semblait pressé de déguster ce morceau de chair.

J'ai l'impression de ne pas avoir mangé depuis une éternité. Avec ce froid mordant, et cette longue nuit...

Lorsqu'elle fût prête, tout le monde eut droit à son morceau de viande. Il faut dire que le nombre d'hommes était moins conséquent que la veille... Après avoir avalé sa nourriture, Lifaen s'approcha de l'entrée de la grotte. Il regarda Louis et Cyril, tout en désignant la grotte.

Vous pensez qu'on devrait s'y aventurer ?

*Au moins, il y ferait peut-être plus chaud aussi...*

Cyril observa le trou dans le flanc de la petite colline, puis répondit à la question de Lifaen:

Si elle n'est en rien occupée, cela peut être un point sûr pour la nuit. Nous serions moins dispersés et il n'y a qu'une entrée possible apparemment. Allons jeter un œil...

Et Cyril s'engagea dans la grotte, suivi par Louis qui écrivait fébrilement le déroulement de leurs pérégrinations. Lifaen regarda d'un air sceptique l'entrée, puis avança, écartant d'un geste de la main les bandes de lierre qui pendaient mollement vers le sol...

Lifaen fit quelques pas, mais, voyant que la grotte se poursuivait au delà de la faible lumière que laissait passer l'entrée, il fit quelques pas en arrière et récupéra un morceau de bois incandescent.

Voilà de quoi s'éclairer à l'intérieur...

Il recouvra le feu de camp par de la neige, puis se redirigea vers la grotte. Ses pas se firent prudent, la glace avait pris possession de l'entrée, et la roche était glissantes.
Une fois les premiers mètres passés, la roche redevint roche. A ceci que marcher dessus n'était pas une mince affaire, il fallait éviter les gravats, faire attention au terrain accidenté...

Puis il se chuchota pour lui même: Au moins, le froid se fait moins mordant.

Au devant du groupe, il libéra le passage des quelques caillasses et autres morceaux de bois qui trainaient çà et là. Il se retourna et jeta un coup d'oeil au chevalier.

Jusqu'où devons nous aller...?

Les aides de camps marmonnèrent de colère et d'effarement lorsque Lifaen éteignit leur feu. Il n'avait apparemment pas compris qu'ils restaient dehors, et éteindre leur seule source de chaleur n'était pas la meilleur des choses à faire. Il s'éloigna alors qu'ils rallumaient le feu, ne s'étant rendu compte de rien.

La grotte s'enfonçait dans la colline, sans pente néanmoins. La température remonta quelques peu mais restait froide et humide. Cyril félicita du regard Lifaen pour sa torche improvisée, et répondit à la question de Lifaen lorsqu'il la posa:

Juste histoire de voir qu'il n'y a rien de dangereux. Nous reviendrons ici ce soir si si nous ne nous éloignons pas trop jusque là. Ce sera plus s...

Il s'arrêta, humant l'air.

Vous sentez ça ?! murmura-t-il

Lifaen ouvrit grand les narines et huma. Cela sentait la viande cuite...

Lifaen se retourna et hocha la tête.

Oui je sens... La grotte doit certainement être occupée...

Il scruta les environs. La grotte se poursuivait, mais, plus loin, de la lumière se reflétait sur le mur.

Qui peut bien être ici...

Il baissa sa torche, et s'avança prudemment en direction de la lumière. Faisant attention où il mettait les pieds, il se rapprochait toujours plus de ce virage... Où se cachaient peut-être des ennemis... Peut-être ces ennemis là...

Lorsqu'enfin, il arriva au bout du couloir, il se plaqua contre le mur, l'épée dans une main, la torche dans l'autre. Lentement, il tenta de regarder dans la salle ce qui pouvait bien s'y cacher.

Lifaen scruta les ténèbres, ou plutôt la zone éclairée par un petit feu qui coupait ces derniers. Une espèce de broche tournait, tenant au dessus du feu un sorte de gros rat musqué, à moitié cuit. Une main tenait la poignée de la broche, et la faisait tourner. C'était une main normale, celle d'un homme, comme en témoignait le reste du corps de l'inconnu. Il ne devait plus être tout jeune, car son dos était légèrement vouté, et une barbe poussait sous son menton, bien fournie. Un peu de neige recouvrait sa capuche, preuve qu'il était sortit il y a peu.

Lifaen se mouvât légèrement, mais son pieds rencontra un tas de gravillon, et le bruit retourna l'homme, révélant son visage à la lumière des flammes...
Qui êtes-vous ?

Lifaen fût surpris par la chute des gravillons, et par le retournement de l'homme. Heureusement pour lui, ce n'était pas des ennemis, sans quoi il se serait mis lui même dans une position inconfortable...

Le visage de l'homme rendit Lifaen perplexe. Son visage trahissait sa vieillesse, des rides recouvraient son visage, pâle, comme sa barbe argentée qui s'approchait du blanc. La torche de Lifaen luisait dans les yeux clairs du vieillard, ses yeux qui étaient incrustés dans un visage incroyablement creux.

Lifaen se reprit, et se redressa. Il s'inclina devant l'homme.

Je suis Lifaen. Ecuyer, j'espère un jour devenir chevalier. Excusez l'impudence de mon intrusion, mais peut-être me ferez vous l'honneur de m'annoncer votre nom?

Il restait tourné vers l'homme, et semblait éviter de regarder dans la direction de ses deux compagnons. Peut-être ne souhaitait-il pas dévoiler leur présence...

Mon nom. Sir Marian de Chatlon. Chevalier il fut un temps, désormais pauvre errant dans cette forêt.

Il montra le rat musqué:

Vous en voulez ? J'en ai d'autres ici... en montrant deux autres rongeurs couchés sur le sol de la caverne, inertes. C'est pas de grands mets, mais on fais avec ce qu'on peut...

Lifaen allait répondre lorsqu'il entendit Cyril, qui apparut, sur la position défensive.

Marian de Chatlon. Le Marian de Chatlon qui a vaincu Hijjirk, un chef homme-bête, il y a quinze ans ?

Lui-même, répondit l'intéressé. Je vois que mes mérites sont connus des plus jeunes...

Cyril rangea son arme, rassuré