[Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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[MJ] Le Grand Duc
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[Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


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Duché de Parravon, Royaume de Bretonnie.
Westen Mark, Sigmars Reich.


Il faisait froid dans la vallée. Même en étant un natif de Parravon habitué à ces vents frais qui balayaient les hauts-plateaux et les vallons du duché, Tristan ne pouvait s’empêcher de trembler, son corps parcouru par une épaisse chair de poule : Dans ce genre de situation, le mieux restait encore de marcher sans faire d’histoire, le corps réchauffé par l’exercice étant censé oublier le frais du début de matinée. Pourtant, on était en été : Nul doute que plus tard dans la journée, lorsque le soleil sera enfin passé de ce côté des Montagnes Grises et que les nuages auront été tirés du ciel comme des rideaux, l’atmosphère deviendra beaucoup plus tempérée, et ce sera l’occasion de choper quelques coups de soleil. Pour l’heure, il fallait juste serrer les dents et marcher sur les sentiers caillouteux de graviers, le chien du chevalier n’arrêtant pas de trotter tout vite en avant, de renifler quelques tas d’herbes, puis de se retourner et de courir la langue pendante revoir son maître pour quémander quelques rapides caresses sur son museau.

Tristan parcourait du vide. Tout ce qu’il croisa, un instant, ce fut un vieux berger à bâton accompagnant une jeune fille vêtue d’un par-dessus en lin : Le duo se contenta de le saluer d’un petit signe de tête et d’un « bonjour » bien courtois et ils tracèrent de l’autre côté, le vieux ignorant la truffe humide que le toutou du chevalier avait posé sur sa main au passage. Personne d’autre. Pas de village, pas de poste de garde, pas de courtine de château : Il était au milieu de rien, juste à s’élever petit à petit dans des chemins qui ressemblaient à des casses-jambes, et de longues étendues de près en jachère, qui servaient par intermittence pour les éleveurs de moutons ou de chèvres pour venir paître gentiment. Pas de bœufs ici : Les bœufs c’était plus bas dans le Val de Parravon, c’était plus proche des riches terres de son époux qu’elle avait quittées pour – sans doute – ne jamais revenir. Alors elle s’enfonçait tout droit devant, dans ces montagnes escarpées, dont les sommets étaient étrangement encore couverts de neige, alors même qu’on était dans le mois de l’année le plus caniculaire du calendrier.
Il y avait forcément quelque chose pour qu’elle se rende utile, ici. De là où elle se tenait, sur ses petits sentiers vide, la chaîne de montagne avait une apparence pacifiée et tranquille. Mais tout le monde dans Parravon avait entendu ces histoires sur ces cols dangereux des monts et des reliefs. Des repaires à Gobelins, des planques de brigands, de sombres caveaux dans lesquels des Nécromanciens pratiquaient une immonde magie noire… Hormis les bergers de l’Empire et de la Bretonnie, il n’y avait eut qu’un peuple assez bath et solide pour déclarer que ces sommets enneigés et ces pics vertigineux pouvaient être leur chez-eux : Le Peuple Nain. Campés sur quelques maigres gisements ferreux ou argentifères, les Dawi Gris étaient très loin d’avoir la superbe fantastique dont Tristan avait entendu parler dans ses livres de contes, ces récits de châteaux imprenables au sommet des alpages, leurs coffres resplendissant d’or.

Au moins, s’il voulait se rendre utile, le chevalier allait dans la bonne direction.

Pour une raison étrange, alors qu’un instant ils atteignaient à nouveau un plateau qui avait l’air absolument identique à tous les autres plateaux parcourus ici là, son chien se met à baisser les oreilles et à lever les yeux au ciel. Il se mit à piner et pleurer en baissant la tête. Et une ombre le recouvrit. Tristan se retourna, mais très vite, eut le réflexe de se retourner pour se jeter à terre : À contre-jour, éblouit par la lumière invisible qui se cachait derrière les nuages blancs, une énorme bête dans le ciel descendait en piquet, bâti des ailes, et survola en rase-motte le chevalier et son chien, avant de repartir de l’autre côté en agitant toutes les herbes de la vallée et en parvenant même à agiter quelques cailloux avec son souffle.
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Un pégase à la robe alezan, monté par un chevalier en armure. Le pégase vola en l’air, s’agita en planant dans les flux de vents pour économiser sa vitesse, et disparut au loin pour atteindre le donjon d’un château montagnard. Le chien de Tristan bondit sur son maître pour chercher des câlins rassurants : Cela n’avait dû être qu’un jeune chevalier très crétin et immature, qui crut très drôle de charger sur des gens au hasard pour leur faire peur. Beaucoup trop de jeunes Parravonais à qui on laissait enfin la possibilité de chevaucher un Pégase se mettaient à avoir ce genre de réflexes idiots et suicidaires.
Après avoir rassuré Fritz et s’être remis sur ses deux jambes, il était temps de reprendre le chemin.


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Elle atteint le village alors que le soleil apparaissait enfin : Il devait être à son zénith, il devait être midi. C’était un berger qui très tôt dans la matinée lui avait indiqué le chemin vers ce patelin qui portait le très charmant nom de Brossac-la-Pieuse. Un petit bled endormi, constitué de quelques grossières chaumières en torchis et en paille, entourant un grand près dans lequel broutaient tranquillement un tas de moutons solidement gardés par quelques patous Bretonniens aux aguets, parés à mordre les loups ou les Gobelins. L’endroit était bien habité : Des familles de bergers allaient et venaient, on pouvait s’attendre à croiser grossièrement une petite soixantaine d’âmes. Seuls deux bâtiments étaient faits en pierre : Une petite chapelle au centre du village, dédiée aux Dieux Taal et Rhya, et une tour de garde à l’entrée du village, où nulle sentinelle ne surveillait quoi que ce soit. Le village était à flanc de falaise, mais il était dans l’ombre très éloignée d’un grand château tout au sommet des montagnes, celui où était allé se réfugier le chevalier-pégase qui avait terrifié son chien sur la route.
Tristan commençait à avoir faim et soif, et s’arrêter à Brossac pour s’acheter quelques provisions pour un voyage était certainement une nécessité.

En passant devant la charmante chapelle de Taal et Rhya, Tristan fut interpellé par un petit panneau d’informations. Il était rare qu’un Bretonnien sache lire, si ce village était typique, les seuls lettrés à la ronde devaient être le prêtre du village et peut-être deux ou trois paysans qui avaient su s’offrir l’éducation : Il n’empêche que deux feuillets d’information étaient ainsi agrafés. Tous portaient le sceau en cire du duc de Parravon : Le Pégase Ailé Glorfinial.
AVIS DE RECHERCHE
25 ÉCUS D’OR


Les personnes suivantes sont recherchées pour agression à main armée, et vol de troupeaux.

HERNAN dit « LAME-FINE »

Grand, cheveux blonds, cicatrice autour de l’œil droit, un doigt manquant à la main droite.

WERNER DAHM

Petit, voix nasillarde, cheveux blonds, porterait des bottes cirées aux sangles d’or.

RÉCOMPENSE POUR TOUTE INFORMATION – VOUS ADRESSER À VOTRE BAILLI LOCAL

Enregistré au parlement de Parravon le 12 du Mois de la Dame 1551.
André de Brécey, Justicier du Duc de Parravon.
AVIS GÉNÉRAL À LA POPULATION

Chlodéric, Seigneur de ces terres, propose récompense à ceux qui participeront aux recherches des disparitions survenues dans les villages de Brossac, Marthon, et Suris. Merci de vous adresser à votre bailli de village pour plus d’informations.
Ton personnage est libre à partir de là. Il y a dans le village une sorte de grande chaumière qui sert tout à la fois de magasin général, d’auberge, et de relais de poste : Le lien que Brossac a avec le reste de Parravon, et où tu peux acheter des gourdes, de la nourriture, du matériel, ou louer une chambre.
Le bailli local de Brossac se trouve dans la petite tour en pierre. Il peut répondre à tes questions.
Il est midi mais le village est encore assez vide : La plupart des habitants sont encore dehors à rameuter leurs bêtes avant d’aller manger. Néanmoins, il y a une prêtresse de Taal et Rhya dans le temple, et le magasin est rempli de quelques vieux qui discutent comme dans un bar PMU.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

La nuit fur particulièrement rude sur le haut plateau malgré les chaudes journée de la saison. Réveillée avant que l'aube ne soit levée Tristan avait alimentée le maigre feu de quelques brindilles laissant les braises de la vielle se raviver afin que les flammes diffusent un peu de leur chaleur réconfortante. L'heure s'était ainsi écoulée, le regard en direction des étoiles l'esprit de la jeune femme vagabondait au rythme de souvenirs qui venaient dans ces moments éclater telles des bulles de savon pour lui rappeler un passé plus ou moins lointain. A l'horizon l'obscurité se dissipait, les cimes des hauts sommets des montagnes grises déchiraient le ciel sous l'aube naissante annonçant son départ prochain. Une ablution rapide dans un petit torrent qui courait entre les pierres avait terminé de la réveiller, ses maigres affaires rassemblées elle n'avait pas tardé à prendre la route tout en croquant à pleine dent dans une vieille pomme, vestige des quelques provisions qui lui restait. Le dernier quartier fut pour son compagnon à quatre pattes qui partageait maintenant son quotidien depuis ce fameux jour.

"Que nous réserve cette journée mon beau hinnnn ....?" Le chien à quelques distances de là releva un court instant le museau de la piste qu'il suivait, la tête penchée, les oreilles dressées, une interrogation dans le regard, habitué qu'i était aux conversations que lui faisait sa maîtresse témoin de ses questionnements. Sa queue s'agita suivit de quelques aboiements avant qu'il ne reprenne une activité bien plus intéressante selon ses propres critères.

Tristan ajusta sa vielle pelisse autour des épaules et accéléra le pas, à trop musarder le peu de chaleur allait rapidement se dissiper et c’est donc avec entrain qu'il marcha les quelques heures suivantes. Le soleil avait finit par se lever, une belle journée s'annonçait, seule sur ce sentier perdu des hauts plateaux le chevalier Tristan laissa un peu de place à Isolde la jeune femme qui ne pouvait s'empêcher d'apprécier ces moments d'agréable solitude que la nature offrait à ceux qui savait apprécier sa générosité. La majesté des lieux ne cessait de l'émerveiller, l'enfant qui rêvait des elfes de la forêt de Lorden jamais bien loin se lança dans dans une rencontre imaginaire avec un nain qui habitait la région et ses talents d’actrice firent le reste, laissant parfois un rire cristallin fuser dans le silence des lieux.

Se fut l'aboiement de Fritz qui la tira de ces facéties, surprise elle se recomposa un visage neutre à l'arrivée d'un berger non sans lui lancer une très joviale salutation ainsi qu'un sourire à la jeune fille qui l'accompagnait à la surprise très certaine de ces derniers peu habitué à cet bonne humeur affichée d'un homme d'arme. La chose lui servit cependant de leçon et c'est donc avec un peu plus de sérieux que Tristan le pragmatique repris la route pour laisser Isolde la rêveuse de côté. Quelques lieux plus tard ce fut par les cieux qu'arriva la seconde rencontre de la matinée. Quelque peu surpris dans les premiers instants par le pégase et le chevalier qui le montait, il brandit néanmoins le doigt alors que ce dernier repartait déjà non sans le jalouser quelques peu, quel bonheur cela devait être de voler !!

"Tu vois Fitz encore une activité d'homme !"
Caresses au pauvre animal qui tremblait entre ses jambes.
"Un jour moi aussi je volerai et ça sera à dos de griffon !" Regard à son compagnon.
"Mais oui je trouverai un moyen de te transporter ..." Un rire suivit avant de reprendre la route.

Le soleil était maintenant haut dans le ciel et le soleil baignait enfin les lieux de ses chauds rayons, la pelisse de côté Tristan arriva en vu d'un village niché sur des contreforts montagneux. Constitué de quelques masures ce dernier était typique de la région et c'est avec curiosité que le jeune homme s'avança sur le chemin croisant les premiers bergers occupés à leurs travaux quotidiens. Mais c'est un panneau qui retient son attention, la promesse de quelques couronnes afin de remplir sa maigre bourse et bien plus encore un nom sur le feuillet suivant : Chlodéric !

Voilà un nom qui raviva nombre de souvenirs ainsi il était revenu sur des terres administrées par ce Seigneur, homme qui aux dernières nouvelles était en affaire avec son père. Plusieurs minutes s'écoulèrent, le regard songeur, la mâchoire crispée, c'est finalement les gargouillis de faim de son ventre qui le tira de ses sombres réflexions.

"Hummm parons à l'essentiel, on avisera par la suite ..."
se dit-il en prenant la direction de la plus grande des chaumières afin d'avaler un repas et de remplir sa besace. Sur le chemin il salua d'un signe de tête les quelques visages croisés avant de pousser la porte de ladite maison, les questions au bailli du cru viendraient par la suite.

"Bien le bonjour ..." Dit-il en s'avançant en direction de celui qui devait tenir les lieux.
"Je viens d'arriver et une repas ne serait pas de refus si vous avez quelques pitances à proposer."

Son regard se posa sur le tenancier puis sur les personnes présentes avec curiosité et bienveillance.
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Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Le bâtiment payait pas de mine. Juste en face de la chapelle de Taal et Rhya, la grosse chaumière ressemblait plus à un bazar fourre-tout qu’à une taverne ; « grosse » chaumière était d’ailleurs un terme parfaitement impropre, car s’il était vrai que la pièce était bien plus étendue qu’une pièce-à-vivre paysanne, le tout restait beaucoup plus contigu que toutes les auberges dans lesquelles on pouvait entrer à Parravon. Derrière un grand comptoir se trouvaient des sacs jetés dans un coin, du bric-à-brac et des objets utiles en tout genre empilés sur des étagères, et une sacoche remplie de papiers et de courriers qui attendait dans un coin. Quelques tables étaient rassemblées dans le fond, tout près d’interstices qui servaient de fenêtres, bien que seul un pan de bois les fermaient en cas de froid : Brossac semblait bien trop pauvre pour s’offrir des fenêtres en verre, comme la majorité des villages Bretonniens d’ailleurs.
Au moins, il y avait assez peu de monde. Seule une table était occupée, par trois anciens aux visages ridés, l’un d’eux aux cheveux grisonnants, un autre légèrement plus jeune qui gardait près de lui une canne qui tenait en équilibre contre le dossier de sa chaise.Tous trois levèrent un sourcil en voyant entrer Tristan, mais se retournèrent bien vite à leurs conversations, une petite choppe en terre cuite à leurs mains.

Derrière le comptoir se trouvait un monsieur beaucoup plus jeune qu’eux. Vingtaine ou trentaine, difficile de savoir exactement. Un gros nez, des cheveux bruns semi-bouclés qui tombaient à ses épaules, il gardait une moustache broussailleuse, et affichant un sourire poli à l’arrivée de Tristan : Juste avant que le chevalier n’entre, l’aubergiste semblait somnoler sur son comptoir, son poing sous sa mâchoire, mais l’arrivée d’un nouveau visage avait apparemment suffit à le faire bondir et à lui insuffler une nouvelle énergie.

« La ben’v’nue à vous ! Et ben’v’nue à Brossac. Installez-vous, j’vais vous nourrir ! »

Il regarda l’étranger des pieds à la tête, avec une saine suspicion. Ce qui semblait l’interpeller un peu plus que le reste, c’était l’épée retenue dans le fourreau de l’étranger : Il la zieuta un petit instant, en grimaçant légèrement. Mais cela ne l’empêcha pas d’indiquer la table juste à côté du trio de viocs, où en effet deux tabourets pouvaient accueillir le séant de Tristan.

« J’ai une soupe à l’oignon tout’chaude, j’vais vous servir un bol.
MARTINE !
Hurla-t-il soudainement comme un goret vers une porte entrouverte, RAMÈNE UN BOL DE SOUPE S’TEUPLÉ ! »

L’auberge ne semblait pas seulement offrir le gîte et le couvert : En plus de recevoir le courrier, Tristan put noter en allant s’asseoir qu’il y avait bien quelques bibelots utiles pour un voyageur qu’elle pouvait acheter ici : Des gourdes, de la toile, quelques vêtements de très mauvaise qualité mais qui pouvaient avoir au moins le mérite de tenir chaud, des piquets et des briquets en amadou… Du nécessaire bien utile quand on était un berger dans les montagnes grises.

Les trois viocs cessèrent enfin leurs discussions lorsque Tristan s’approchait. Le plus vieux d’entre eux, celui dont les cheveux avaient viré au gris, fit un grand sourire qui découvrait des dents manquantes ou cariées. Il fit un signe de tête à Tristan en direction de son épée.

« T’as pris tes précautions jeun’homme, c’est bien. D’où tu nous viens donc ?
– Fait donc pas l’espion, Nénert !
Se plaignit celui qui avait un problème de jambe.
– J’fais pas l’espion, j’demande ! Y a quasiment personne qui vient à Brossac. On est l’cul-de-sac d’la Bretonnie, alors à moins que c’monsieur veut compter des moutons…
Ou alors… » S
on regard sembla briller un tout petit instant, d’une étrange lueur d’espoir. « Tu viens pour l’gamin qu’a disparu, c’est ça ? Bon sang, j’savais que sire Chlodéric il enverrait du monde, vous m’croyez pas ! C’est ça, hein ?! »
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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

L'arrivée de Tristan n'avait guère provoqué de réaction parmi les rares clients du lieu. Si la jeune femme appréciait la compagnie de son prochain elle préférait ne pas être le centre d'intérêt de ces petites communautés qui en règle général avait la langue bien pendue concernant les petits aléas venant perturber leur quotidien réglé comme une horloge. Le coude posé sur le rebord du comptoir elle offrit un sourire de courtoisie à l'homme qui se trouvait derrière, plus jeune que ses clients.

"Je vous remercie pour votre accueille" Dit-il avant de noter le regard de l'homme sur l'arme qu'il portait à sa hanche. Il hésita quelques secondes avant de finalement mettre les questions de côté pour enchaîner comme si de rien n'était.
"Vous avez là un charmant village, et la soupe à l'oignon de Martine sera parfaite."
Un léger sourire étira ses lèvres avant qu'il ne se dirige vers une table tout à côté des trois patriarches qui se trouvaient là.

Traversant la salle il jeta un regard aux diverses étagères, nota mentalement qu'il pourrait subvenir aux premières nécessités en cas de besoin bien que la promesse des vingt-cinq couronnes concernant les personnes recherchées et les disparations risquaient de le retenir un certain temps dans la région ce qui n'était pas forcément pour lui déplaire à cet instant. Interpellé il s'arrêta au niveau des trois homme, posa sur eux son regard bleu intense où on lisait la curiosité et une bienveillance naturelle.

"Oui en effet ... on ne peut rien vous cacher ... "
Répondit-il avec léger rire à la première remarque du bonhomme concernant l'épée qui battait son flanc. Il s'installa à la table voisine, sur la chaise la plus proche afin de pouvoir converser poliment, ses affaires à ses pieds prenant garde à l'étui qui abritait son instrument, sa famélique bourse ne lui permettant pas pour le moment de le remplacer en cas de casse.
"Et bien j'ai traversé le duché, m'arrêtant ici ou là au grès des rencontres jusqu'à ce que mes pas me conduisent à Brossac. Ne vous inquiétez votre curiosité est bien naturelle et elle ne me dérange pas il est bon de rencontrer des gens, les routes ne sont guère fréquentées dans le coin."

Il s'interrompit quelques secondes ponctuant la conversation d'un regard pour les trois avant de reprendre d'un ton léger.

"Mandaté par personne, j'ai noté effectivement que vous aviez peut être besoin d'une personne extérieure pour des ... soucis ?"

Laissant le mot traîné quelque peu.
"Et si le temps de cette bonne soupe vous m'en disiez plus ? J'ai lu que des personnes étaient recherchées ainsi que des disparitions ciblaient les villages des alentours ? Je pensais m'informer auprès du bailli mais vous pourriez déjà partager ce que vous en pensez."
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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La lueur d’espoir dans les yeux du vieux disparurent lorsque Tristan commença à lui dire que ce n’était pas Chlodéric qui l’avait envoyé. Il se retourna à nouveau, ne montrant son dos qu’au chevalier, ses yeux préférant contempler son godet en terre cuite qu’il souleva pour se rincer le gosier avec quelques gorgées.
C’est ensuite que l’aubergiste revint avec la soupe de Martine, posant le bol avec quelques croûtons de pain gris en accompagnement. Il fit un petit salut poli avec un hochement de crâne, et retourna derrière son comptoir.
Ce fut donc le plus jeune des trois, l’infirme, qui répondit à Tristan :

« Ben j’suis ben désolé. C’pas à Brossac que zallez faire fortune. Les Dawi là haut dans leurs montagnes, ça fait genre… Pfiou, j’sé pô, dix mille ans ou queque chose qui y sont d’sus, y zont toujours pas trouvé d’quoi d’venir riches.
– Moué, faut pas croire. Les Nains c’est fourbe, ça sait cacher l’argent
, grommela le troisième qui jusqu’ici s’était tenu silencieux : à en juger par son nez rouge, il était probablement celui qui avait le plus chargé son apéritif.
– Si vous aimez garder les moutons, zavez d’quoi vous occuper cet été, d’quoi gagner queques sou, reprit l’infirme en ignorant le commentaire de son comparse. Si en revanche vous v’nez pour les disparitions, là, c’est très différent. C’est…
Hé ! Pierrot ! S’adressa-t-il soudainement au tenancier, ramène un godet de vin, tu veux ? J’vous le paye. »


Le jeune s’activa à déboucher un litron, afin de pouvoir servir un verre qui accompagne la soupe. L’infirme posa ses mains autour de sa chaise, et la fit crisser pour la rapprocher un peu plus de la table annexe où était installé Tristan. Il se contorsionna maladroitement pour se pencher dessus, et engager un semblant de conversation avec le nouveau venu.

« Les voleurs de moutons, ça y va. Des sales types qui parcourent les montagnes pour capturer des bêtes et les ramener d’leur côté de la frontière : C’est des impériaux, j’dis, mais les types de l’autre côté, dans l’pays de Sigmar, y sont pas pressés d’leur mettre le grappin dessus. Maintenant on sort armés pour leur casser la bouche s’ils recommencent. Mais ça c’pas un problème, zavez bien vu, y a une récompense et tout, sortie du coffre de Son Altesse, Cassyon d’Paravon, qu’la Dame veille sur lui. »

Ses deux compares agréèrent avec un petit « aye » grogné, et levèrent leurs godets pour boire à la santé du duc du pays.

« Non, l’vrai gros problème, c’est c’qu’est arrivé à ce pov p’tiot, le fiston à Francine. Un gosse de neuf piges. Doux comme tout, gentil avec tout le monde… Et du jour au lendemain, pouf. On l’a plus jamais revu. On l’a cherché pendant des jours et des jours, avec les chiens, mais rien, aucune trace. Comme s’il s’était volatilisé.
On est allés s’plaindre au sire Chlodéric. Y nous a envoyés chier. Y nous a dit qu’c’était les Fées qui avaient fait ça. Mais c’pas les Fées qu’on fait ça. Parce qu’on a pas r’trouvé la poupée du p’tiot. »

Il se tapota la tempe suite à sa dernière phrase. Les poupées à fées en Bretonnie étaient un usage répandu, qui devenait populaire même chez les nobles : Une superstition un peu idiote, une rumeur selon laquelle il arrivait que les vilaines Fées soient trompées, et enlèvent le jouet de chiffon et de peluche plutôt que l’enfant convoité.

« Sire Chlodéric, y nous a dit qu’c’était que des supersti… supersion… ‘fin, qu’c’était des conneries. Sauf que ça a r’commencé dans d’aut villages sur la route de Brossac, plus loin dans les montagnes. Quand c’était qu’nous qui nous plaignons, ça y allait. Mais maint’nant le bon sire Chlodéric il a promit qu’il enverrait quelqu’un, pour enquêter.
Visiblement ça s’est pas fait. »


Le plus vieux, le berger aux cheveux grisonnants, se retourna alors, après avoir bien terminé son godet.

« J’sais pas si ça vous intéresserait. Brossac est pauvre, et si Chlodéric ouvre pas son coffre, on peut pas vous promettre grand-chose… Mais la pov Francine elle est inconsolable, et la disparition ça a fait du mal à tout le monde. Si vous trouvez une piste, quelque chose, on pourrait s’cotiser pour vous offrir une récompense, mais, ça s’ra pas mirobolant. Pas autant qu’la traque aux voleurs de bétail : ça étrangement, tous les nobles sont prêts à casser la tirelire !
– C’quoi ton nom, d’ailleurs ?
Demanda l’éméché qui n’aimait pas trop les Nains. Si tu viens du duché d’Montfort, steuplé, l’dis pas au bailli. On sait pas trop pourquoi mais y déteste les types de Montfort. »
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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

Tristan ressentit une légère déception alors qu'il mentionnait le côté hasardeux de sa venue, en effet point de Sir Chlodéric derrière celle-ci ce qui sembla doucher les espoirs de ces interlocuteurs. Quelques minutes s'écoulèrent, l'aubergiste vint avec la commande et une douce chaleur envahit son palais ainsi que le goût d'oignons après les premières cuillères. La sensation de ce plaisir simple était agréable, le silence ne dura guère plus de temps avant que la conversation ne reprenne.

"Les moutons .....?" Un rire agréable s'échappa de ses lèvres, point de mouton pour Tristan bien qu'Isolde pouvait s'imaginer pour un temps bergère celle qui avait pris la route espérait autre chose.
"Ne vous méprenez pas, je ne me moque pas mais j'espère pouvoir vous être utile de biens d'autres façons. Si je garde vos moutons je crains que vous ne me jetiez des cailloux avant la fin de l'été après que vos bêtes ne se soient égarées." Nouveau rire suivit de quelques cuillères.

La chaise crissa et Tristan se retrouva rapidement nez à nez avec son interlocuteur un verre à la main.
"Heu ... et bien merci, c'est très gentil à vous."

Les deux gobelets s'entrechoquèrent et l'oreille tendue il écouta la suite de l'histoire qui dans un premier temps évoqua les bandits.
"Des voleurs ? La somme est généreuse pour des voleurs, bien qu'il vous fasse sûrement grand tort. J'imagine que dans ces contrées rude des hommes comme vous savent manier le bâton mais ils doivent être organisé pour non seulement se jouer de ceux qui sont nés ici mais aussi traversé les cols si comme vous le dite se sont des Impériaux. En êtes vous certain ?"

Le regard de Tristan croisa celui des hommes, néanmoins il n'insista pas le problème des disparitions étaient au coeur de leurs inquiétudes et il ne souhaita pas afficher trop d'importance au 25 couronnes promises pour les bandits. D'autant que la suite doucha quelque peu son enthousiasme, il se renfrogna devant la détresse de ces gens et la mention de la perte des enfants ou tout du moins de celui de Brossac en attendant de savoir si dans les autres villages les plus jeunes avaient également été visés. Son coeur se serra aux douloureux souvenirs des siens, son regard devint légèrement brillant, certainement une larme à moins que cela ne soit une poussière.

Une poignée de minutes s'écoula avant qu'il ne reprenne la parole, le temps de reprendre contenance.

"Bon écoutez, je ne vous promets rien mais je vais tout de même jeter un oeil et même plus au malheur qui vous touche, comment pourrai-je continuer ma route alors que l'on s'en prend à votre progéniture. Mais je dois également renflouer un peu ma bourse histoire de pourvoir aux premières nécessités, je vais donc chercher ces bandits et ainsi vous pourrez garder votre argent en priant la Dame que je puisse retrouver les enfants."
"En commençant par le bailli qui n'aime pas Montfort et Francine ..."

Coup d'oeil à la ronde afin de jauger de cet accord de coin de table.

"Tristan... vous pouvez m'appeler Tristan, vu que je vais certainement rester un moment dans les environs et vous Messieurs ?"
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Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Tristan demanda donc aux viocs s’ils étaient certains que les coupables soient impériaux. La question avait beau être innocente, et ne pas être tournée de façon à douter de la crédibilité de leur accusation, il n’empêche que les trois viocs parurent tous trois outrés un court instant. Ce fut celui au pif rouge qui s’insurgea d’abord, bien que ses camarades semblaient être déjà rangés à son opinion :

« Pour sûr qu’c’est des impériaux, p’tit gars ! Y baragouinent en Raïquechepile, avec leurs accents lô qu’on comprend même pô ! Qu’c’éti tous des fidèles à Sigmar, des sales étrangers, des, des-des… des buveurs de bière ! »

L’insulte parut gravissime dans leurs bouches. Boire de la bière, comment étais-ce humainement possible ? D’ailleurs, pour conjurer le sort, ils se saisirent chacun de leurs godets de vins, le grisonnant sifflant d’ailleurs pour qu’on lui amène une cruche afin de remplir son godet malheureusement déjà vide.

« Mais ta r’m’arque est juste, le brave, continua l’infirme. Céti vrai qui sont bons. Y connaissent les cols et les sentiers, y savent comment éviter les gobelins et les saletés qu’on croise dans c’te montagne. Mais j’pense qui r’çoivent de l’aide, surtout. Vous savez, ici, la frontière entre la Bretonnie et l’Empire on sait pô trop la situer, alors, y peuvent facilement s’casser dans un coin, suivre un ch’min, et soudain les sergents de sieur Chlodéric ont plus trop la motivation de les poursuivre. Veulent pas d’incidents, voyez ?
– Des conneries !
Pesta à nouveau le plus ivre. C’pour ça qu’nos jeunes y sortent armés. Avec des bâtons, et surtout des arcs. Prochaine fois qu’leur vilaine bande y tentent de bastonner nos filles et d’nous voler nos chèvres, y vont voir c’qui vont voir, qu’importe qu’ils aient l’aide d’Ubersreik ou pô ! »

Ils agréèrent tous mutuellement, à nouveau avec des « ayes » et en descendant leurs godets, le vin empêchant probablement la soif qui venait à mesure qu’ils s’épuisaient à parler.

Lorsque Tristan assura qu’il aiderait le village, d’ailleurs, ils ne purent s’empêcher de rire, d’à nouveau trinquer et boire (Bon sang ils adoraient trinquer et boire), et l’infirme se souleva même un tout petit peu pour taper le bras du chevalier.

« À la bonne heure, Tristan ! T’es un brave p’tiot ! J’m’appelle Jacques, annonça fièrement le vieux à canne.
– Moi j’m’appelle Jacquot, déclara le vieux aux cheveux gris.
– Et moi, céti Jacquie, affirma le vieux au nez rouge. T’fais pas d’bille pour ta soupe, lô, on va t’la payer. Hé, personne dira qu’les gars d’Brossac cétisont pas généreux, p’tiot !
– Aye !
– Aye ! »


Et à nouveau ils burent.

Éméché ou pas, Tristan quitta l’auberge avec son épée et le ventre rempli de pain et de soupe pour traverser le village. Heureusement, sa petite taille fit que sa route ne fut pas bien longue : deux minutes tout au plus, le temps de repasser devant les petites chaumières, la chapelle, et le panneau d’informations. Il arriva juste devant la tour de garde en pierre, une petite tourelle bastionnée d’où un archer pouvait surveiller le village : Mais il n’y avait nul archer dans le poste de garde. Saisissant le heurtoir, Tristan frappa très fort, et une voix rugit de derrière la grosse porte ferrée qui pourrait probablement résister à plusieurs grands coups de hache.

« C’EST OUVERT ! »

La porte avait beau être ouverte, elle était bien lourde : Une vraie fermeture blindée. L’intérieur, en revanche, était bien exigu. Il y avait quelques bancs, des casiers et des armoires verrouillées dans lesquelles étaient disposées des flèches, quelques arbalètes, des fauchons et des écus disposés de toute sorte. Au centre de la pièce, un grand bureau, avec un seul homme qui était penché devant un petit registre sur lequel il était en train de soigneusement écrire.
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Jet d’observation (INI+INT)/2 : 9
Jet : 5, réussite.
Un homme d’âge mûr, trente-quarante ans. Un petit nez, une mâchoire proéminente, une barbe datant d’hier, et une coupe de cheveux au bol parfaitement inélégante, ce qui tranchait bien avec ses habits : Il n’était pas bien vêtu comme un noble, mais malgré tout, il ne ressemblait pas aux bergers. Le détail que Tristant remarquait, c’était sur son mantel. C’était un manteau grossier en cuir, certes, mais il était taillé à la manière des capes tailladées et virevoltantes que les seigneurs raffolaient de porter, un usage strictement réservé à la noblesse. Cet homme ne paraissait absolument pas être noble, mais il devait être un bourgeois ayant commandé suffisamment de respect pour obtenir une dérogation aux sévères lois somptuaires de Bretonnie.

En tout cas, cet homme regarda Tristan de la tête aux pieds, et le considéra avec un bien mauvais œil. Dans son bec, il gardait une pipe à tabac, une fumée bleutée s’échappant de sa bouche lorsqu’il daigna enfin la retirer de ses lèvres pour s’adresser au nouveau venu.

« Ben ça alors. Une nouvelle tête à Brossac. Tu nous viens d’où ? »

Il remarqua l’épée, ensuite. À sa propre ceinture, il avait un fauchon. Bien que ces deux armes avaient un usage militaire strictement identique, la différence sauta immédiatement à ses yeux : En Bretonnie, les épées sont des armes réservées aux nobles, là où les fauchons sont l’apanage des milices roturières.

« Crénom. Ta lame, tu l’as volée ou elle t’appartient ? Fait gaffe à ta réponse, je saurai si tu mens. J’suis doué pour repérer les voleurs.
Tu fumes ? »


Il tendit sa pipe à Tristan. Et avant même d’attendre une réponse à toute sa foire de questions posées succinctement, il se reprit :

« ‘fin, j’manque à la courtoisie. Je m’appelle André Moreau et j’suis le bailli de Brossac. Qu’est-ce qui t’amènes dans ce vieux bled qui pue ? »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

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L'assiette de soupe terminée Tristan la repoussa devant lui, lentement mais sûrement son maintient devenait de plus en plus incertain, glissant peu à peu sur l'assise de sa chaise au fur à mesure des gobelets qui émaillaient la conversation. Si le Chevalier fréquentait de temps à autre les auberges et autres débits de boisson il n'était pas pour autant un pilier de comptoir alors ce vin du cru commençait très certainement à lui donner quelques rougeurs sans parler d'une baisse de vigilance qui pourrait s'avérer un jour dangereuse mais nous n'en sommes pas encore là. En cet instant il se contenta de se livrer à une parfaite imitation de "Raïquechepile", ou tout du moins le pensa t-il, devant ses interlocuteurs qui se demandèrent très certainement si le petiot n'avait pas une bosse au casque.

La scène se termina sur une salutation de la nombreuse et honorable assistance avant que Tristan ne se rassoie non sans un soupire d'aise et un rire franc en direction des trois vieux.

"Merci Messieurs pour ce moment fort .... agréable. Pour l'aide vous l'avez ! J'le jure sur la Dame, foi d' Iso .... de Tristan."

Le jeune homme se rattrapa se justesse, le bout des doigts sur la bouche, une soudaine et violente montée de chaleur au visage. Il porta son regard sur ses interlocuteurs et se redressa conséquence d'une décharge d'adrénaline dans ses veines.
"Pardon... j'ai un peu abusé de votre hospitalité. Nous sommes loin de la bière de ces ... Impériaux. Enfin bon bref *geste de la main pour chasser ces âneries* je renouvelle ma proposition faite de vous aider et encore merci pour le déjeuner."

Désireux maintenant de prendre congé avant que des doutes trop nombreux viennent à l'esprit de la sainte trinité de ce village Tristan rassembla ses possessions, salua les personnes présentes et pris le large comme si une mouche l'avait piqué. La tête encore embrumée des vapeurs d’alcool il gagna les abords du village pour aller s'écrouler dans un pré voisin avant de se rendre chez le baillis, rapidement rejoint par Fitz heureux de retrouver son maître.

"Oui je sais, je n'aurai pas dû boire ainsi .... Par la Dame que ce vin est .... fort."

Les gargouillis de son ventre témoignèrent de la véracité de ses dires, des inconforts qui allaient suivre et de son vague à l'âme. Le soleil était maintenant agréable, une légère brise soufflait des sommets, gagné par la légèreté du moment et par le souhait de retrouver un peu de lucidité il se saisit de son instrument afin de jouer une vieille comptine Bretonienne qui parlait de l'amour maternelle. La musique était l'une des rares choses qu'il choyait de l'éducation stricte reçut de Maître Piers. Ses doigts vinrent effleurer avec délicatesse les cordes de sa mandoline et sa voix s'éleva doucement au-dessus des hautes herbes dans lesquelles il avait trouvé refuge. A la fin du morceau, des larmes roulaient sur ses joues, les yeux embués, Isolde le coeur serré rangea avec amertume l'instrument dans son étui non sans une certaine colère.

"Que tu es sotte et faible ma pauvre fille ... " Propos souvent entendu de la bouche de son père qui en cet instant sonnaient comme une vérité.

Chassant les larmes de son regard et reniflant de façon fort disgracieuse, elle se remit dans la peau de Tristan, traversa le village et vint toquer avec résolution sur l'épaisse porte de bois bardée de fer de la tour de garde dans laquelle devait se trouver le baillis. Chose confirmée par une grosse voix qui dans un rugissement l'invita à entrer, dévoilant un intérieur dès plus spartiate et un homme à l'oeil scrutateur qui se tenait derrière le bureau qui occupait en partie la pièce.

Le rouge lui monta au joue à l'évocation du vol de son arme et pourtant l'homme avait raison, Tristan portait toujours l'arme de son époux souvenir d'un passé révolu mais c'est d'une voix affirmée qu'il répondit tout à trac.

"Je vous salue Monsieur le Baillis mais je n'apprécie guère d'être soupçonné de vol dans les premières secondes de notre rencontre. Cette arme est mienne et je vous épargnerai la longue liste de parents qui ont versé le sang des ennemis du Royaume avec. C'est à mon tour maintenant de la manier et de m'en montrer digne."

Ses yeux bleus se plantèrent dans celui qui lui faisait face, le défiant de mettre en doute sa parole.

"Mais je suis de fort bonne humeur en cette belle journée alors oublions ces premiers mots."
S'installant sur un siège non sans prendre la pipe offerte, hésitant tout de même à tirer dessus. Si il goûtait avec plaisir un bon vin, le tabac n'avait pas ses préférences mais un refus aurait-il été bien perçu ? Il détourna finalement la chose en enchaînant sur les raisons de sa venue.

"Enchanté Monsieur Moreau, je suis comme beaucoup d'hommes de mon âge sur les routes afin de prouver ma valeur et pour porter assistance là où mon aide pourrait s'avérer précieuse. Visiblement Brossac fait face à quelques difficultés alors je pense demeurer quelques temps dans la région afin de vous prêter assistance"

Le jeune homme étendit ses jambes sur le siège voisin affichant la décontraction et légitimité de tout jeune noble, tira une bouffée et attendit sourire aux lèvres.
Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Un mauvais sourire naquit sur les lèvres du bailli. Une grimace carnassière, les lèvres assez pliées pour dévoiler ses chicots jaunâtres. Il opina légèrement du chef, sa voix un peu rauque.

« Un chevalier errant, un vrai de vrai… Regarde-toi. On dirait à peine un homme, tu ressembles à une fillette.
J’avais dis à sire Chlodéric d’augmenter la récompense, je lui avais répété, mais comme à son ordinaire il refuse de m’écouter. On aurait peut-être pu tomber sur des volontaires un peu plus vaillants que toi. »


Sa réplique avait de quoi choquer. Il était bien rare d’entendre un roturier parler avec un tel irrespect envers un noble, ne serais-ce que par la peur des brimades et des représailles. Mais lui gardait son air bonhomme, bien posé sur sa chaise en bois couverte d’échardes.

« Moui, si tu veux du boulot, j’en ai à te proposer du boulot. Rien de bien héroïque, je te brise immédiatement tes petits espoirs, au cas où tu croyais qu’en venant ici tu allais décapiter un minotaure et revenir en pleine gloire auprès de ton seigneur. J’sais pas si t’as lu le panneau devant la chapelle ? Toi tu sais lire, au moins ? »

Il chercha une simple affirmation dans le regard de Tristan, croyant l’avoir trouvée, il enchaîna.

« Je suis en train de monter une petite bande de volontaires de Brossac pour aller traquer des voleurs de bétail. C’est payé un denier par jour, avec possibilité de toucher une partie de la prime à vingt-cinq écus si on met la main sur eux. La nourriture et l’équipement sont à tes frais, comme les armes, mais hé, si t’as une épée qu’a versé du sang sur trois cent ans ça devrait aller à ce niveau, pas vrai ? »

Il ricana tout seul à sa propre blague, puis tendit la paume de sa main pour récupérer sa pipe à tabac.

« À moins que tu sois venu pour l’autre affaire… Là, c’est différent. Une histoire de gosses disparus. Chlodéric pense que c’est les Fées, les villageois sont pas d’accords. J’avoue que c’est louche, parce que d’habitude, il me semble que les Fées capturent les bébés, et là c’est que des gosses qui se sont volatilisés. Enfin bref, Chlodéric parle d’une récompense si on a des informations, mais normalement, on cherchait pas un enquêteur. On a nommé un type pour aller sur la piste, un homme de confiance, un yeoman de sire Chlodéric, il connaît les Montagnes Grises comme sa poche, et d’ordinaire c’est toujours lui qu’on appelle quand on recherche quelqu’un ou quelque chose.
Sauf que, va savoir pourquoi, cet enfoiré a pas répondu à mes semonces. Alors que je lui ai envoyé deux lettres, et Chlodéric m’a assuré qu’il savait lire, et ça c’est tellement rare pour un sale gueux ! Je le connais pas, j’ai été placé en poste ici il y a même pas six mois. Si tu pouvais aller le chercher et lui dire de bouger son cul, j’avoue que ça m’arrangerait pas mal, j’aurai pas à le faire moi-même. T’en dis quoi ? »
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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

"Mais qui est donc ce drôle de gaillard ..."
Pensée qui me traverse l'esprit alors que l'homme qui se tient devant moi semble jouir de suffisamment de cartes dans sa manche pour se permettre de jouer les princes du bout du monde. Si son manteau m'avait mis la puce à l'oreille dès mon entrée voilà que son attitude allume nombre de signaux d'alerte dans mon esprit.
"Prenons garde de ne point fâcher l'homme pour le moment."

"Si je devais m'arrêter aux apparences je serai porté à croire que tu blasonnes bien trop haut pour ton écu, André."

Je retire les pieds de la chaise sur laquelle ils reposaient, m'étire et émets même un léger bâillement comme si la conversation avec cet odieux personnage m'ennuyait au plus au point.

"J'espère que nous n'allons pas jouer à celui qui a la plus grosse, ce jeu est terriblement surfait et je n'ai pas fait toute cette route pour venir poser une paire de couilles sur ton bureau."
Ceci dit je me lève, regard entendu sur son fauchon avant de planter devant un râtelier d'armes l'oreille distraite, l'encourageant à continuer d'un geste de la main.

Soupire de comédie à la mention du premier travail.
"Hummm un groupe de volontaires ? Combien faut-il d'hommes pour s'occuper de quelques bandits. Sont-ils donc si dangereux que ça ? J'ai cru entendre dire qu'ils franchissaient peut être la frontière pour rejoindre l'Empire."
A cet instant je me tourne vers l'homme, hausse un sourcil interrogateur.
"A moins que vous n'ayez un peu plus d'informations à ce sujet. L'affaire cacherait-elle autre chose qu'un simple vole de bétail ? Vingt cinq couronnes est une somme rondelette pour quelques moutons, d'autant que vous pourriez vous contentez d'attendre leur prochaine visite pour leur tomber sur le râble."
"Me retrouver seule avec cet homme et ces compagnons au milieu de nul part n'est chose que peu attrayante, un accident est si vite arrivée."
"Penses-tu leur mettre la main dessus ?"


Mes doigts effleurent le bois du bureau faisant mine de réfléchir avant de me rasseoir pour l'écouter me parler de l'autre affaire.

"Effectivement ce n'est pas la panacée, me voilà entrain de jouer les coursiers afin d'aller chercher un gugusse qui ne répond plus à tes missives. Entre un minotaure et ce maigre choix, nous avons de quoi mettre tout un duché. Quoiqu'il en soit si cette affaire intéresse le Seigneur de ces Terres elle est peut être suffisamment importante pour que l'on se penche dessus. Combien d'enfants ont disparu ? J'imagine que ces événements agite la populace locale."

Je crois les jambes, lève un instant les yeux au plafond avant de revenir sur l'homme.
Agacé par un choix difficile à prendre devant un type dont je me méfie je tarde à reprendre la parole.

"Combien de temps penses-tu passer à traquer ces bandits ? Je pourrai vous accompagner et à notre retour partir cherché votre gars s'il n'a toujours pas donné de nouvelles."

"Par le Dame il me faut des fonds mais je ne peux décemment pas laisser ces enfants derrière moi. Non, non et non ... si un autre disparaît alors que je baguenaude dans la montagne pour quelques pièces ..."

"Rhooooo et puis bon... je vous laisse te laisse cette histoire de bétail et par la même la récompense. Donne moi les renseignements que tu peux sur les enfants e comment retrouver ton homme."
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