[Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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[MJ] Le Roi maudit
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Isolde refusait de reculer. Profitant de l’ouverture offerte par le chien, elle s’avança et exerça, pour la troisième fois d’affilé durant la bataille, une magnifique taillade exercée, digne des meilleurs chevaliers du Royaume. Mais toute son adresse et sa finesse n’eut aucun effet. L’Orque souleva son bouclier, et, doué de son immense force, ainsi que d’une grosse armure qui semblait résister à tous ses assauts, il dévia sans aucune peine l’assaut de son adversaire. Il ne semblait pas avoir tremblé d’un iota, la seule chose qui fut endommagée durant l’offensive de Tristan, ce fut son épée dont la lame parut émoussée et fragilisée.

L’Orque approcha sa tête, un sourire vicelard découvrit une forêt de dents acérées, et avec une lueur pétillant de sadisme dans son regard, il lui dit :

« Va falloir faire pluske sa, pô-roz ! »
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C’est alors que les buissons tremblèrent. Un homme se jeta hors des feuillages et des bosquets, et bondit dans l’arène de combat improvisée. Il portait un immense arc long, plus grand que lui, et pourtant lui-même était un grand bonhomme. Sale, les joues barbues couvertes de boue, les cheveux très longs et gras qu’il nouait derrière son crâne, vêtu d’une maigre tenue qui n’était matelassée que par du cuivre. Il siffla à l’attention de l’orque, et rugit avec un ton nasillard et bien mauvais :

« Ramène ton cul saloperie ! J’ai battu des gnoblars plus forts que toi ! »

L’Orque se saisit du chien qui lui mordait le mollet par la peau du cou. Il l’envoya valser à nouveau à l’autre bout du champ, la pauvre bestiole se mettant à couiner et gémir à toute vitesse. La provocation de l’archer était bien faible. Et pourtant, elle suffit à fonctionner. La peau-verte afficha son dos à Tristan, et se souleva pour charger l’archer.

« Héhéhé, j’vé trop t’marave ! J’VÉ TRÔ T’MARAVE !!! »

Isolde attaque l’orque tant qu’il est à terre.
ATT Isolde : 9
Jet : 1, réussite critique.
Nouvelle attaque :
Jet : 13, échec.
L’Orque tente malgré tout de parer :
PAR : 9-1
Jet : 5, réussite.

Zone : (6 : Bras)
Isolde inflige [(FOR : 16)+16+(1d8:1)+(1d3:2) – (Armure : 8) – (Bouclier : 18 ) - (END : 9) – (1d3 : 1)] 0 dégâts.

??? saute hors de sa couverture pour tenter de sauver Isolde.

CHAR ??? : 10
Jet : 3, réussite. L’Orque ignore Tristan et tente à la place d’attaquer ???.
TIR ??? : 14 (13+1)
Visée précise de la tête.
Jet : 18, échec.

ATT Chien : 12
Jet : 15, échec.
L’Orque parvient à se débarrasser du chien et à nouveau de l’envoyer valser au loin. Il est maintenant impossible pour le chien de se relever…
END Chien 9 :
Jet : 9, réussite.
Mais il est encore en vie.

L’Orque charge ???. Il active « Violence Forcenée » pour son prochain tour.
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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

"Mais par les Dieux qu'ai-je fait !?! Suis-je donc maudite."

Profitant de l'aide offerte je me rue sur mon adversaire occupé avec le chien. Impossible que je le loupe il est de la taille d'une vache qui pourrait remplir un couloir et qui plus est m'offre son dos ou presque. Ma lame s'abat avec toute la vigueur et la rage que je peux mettre dans ce coup sachant que c'est certainement la seul chance qu'il me reste autant dire que je mets du coeur à l'ouvrage. Malgré l'accumulation des avantages dont je bénéficie, mon arme termine sa course en ricochant sur son armure après avoir été très largement freiné par le bouclier.

A ce moment j'ai peur, vraiment peur.
Un sentiment que je n'avais jamais éprouvé avec une telle intensité.

Son sourire s'élargit, je recule, la pointe de mon arme comme dernier rempart qu'il pourrait balayer d'un revers de main.
"Plus que ça..." me dit-il alors que je recule encore un peu plus.
Mais j'ai déjà la sensation d'avoir tout donné. Mes meilleurs coups, toute mon ardeur, tout mon cœur, que faut-il de plus ?!
Ce sentiment d'impuissance est véritablement atroce je me trouve face à une montagne que je dois creuser avec une cuillère en bois.

Dans son dos, à l'opposé de notre position surgit "l'archer" qui tente de le détourner de son objectif, m'ouvrir en deux. Autant dire que je n'aurai pas mis deux sous de cuivre dessus mais ça marche !! Sérieux ? Il se détourne, m'ignore comme le dernier des insectes. Une foule de sentiments se disputent alors la priorité.

Soulagement, rage, honte et j'en passe.
Mes bras tremblent autant de fatigue que par nervosité, mon corps entier hurle sa douleur, je sens la tiède chaleur de mon propre sang couler de ma hanche dans mes braies, je vacille pourtant je ne peux me résoudre.

Ma mâchoire se crispe, je fais un pas en avant puis un autre à une lenteur de cacochyme, il va ma falloir courir sans trébucher, véritable épreuve que voilà ... "Allez Isolde tu peux le faire !!"
Je m’encourage, m'invective, m'insulte même afin de rassembler mon courage avant de le charger épée en avant la tenant presque comme une lance d'arçon, ridicule mais je n'ai que son dos en ligne de mire et je me jure de passer au travers.


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Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
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[MJ] Le Roi maudit
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par [MJ] Le Roi maudit »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Tristan put resta stoïque. Il n’eut pas besoin de faire grand-chose. L’archer ayant raté son tir, il jeta son arc long au sol, et tira un piolet aiguisé qui restait attaché à sa ceinture. Dragonne autour de son poignet, il resta tout droit face à la masse verte blindée qui se rua sur lui en hurlant son cri de guerre. Par un vif jeu de jambe, il sautilla sur son côté, et lui enfonça le piolet dans un interstice de son armure rafistolée de partout, lui perforant ainsi une côte. Le monstre leva son kikoup’, et fendit adroitement l’air, avec toute la discipline et l’escrime dont sa race pouvait, à l’occasion, être capable. Mais son adversaire ne fut pas touché : L’homme bondit en arrière avant que le coup ne le décapite, et l’orque ne toucha rien de plus que de l’air. Un nouveau coup de piolet, cette fois-ci dans un organe, fit tousser une gerbe de sang à l’orque. Il s’écrasa à terre, sur le côté. L’archer resta un petit instant en position de combat, le piolet bien droit, paré à lui enfoncer dans le crâne s’il bougeait d’un seul iota.
Mais il ne bougea pas, il était raide mort. Soudainement, le silence revint dans le champ. On put entendre le bruit de l’eau couler le long des galets, juste à côté.
Puis le chien se mit à couiner. À hurler et à se convulser dans tous les sens. L’archer rattacha sa dragonne à sa ceinture, et siffla à l’attention de son cabot qui revenait vers lui en traînant la patte.

« Cloclo ! Chlodéric ! Au pied !
Ooh, mon tout beau. »


L’archer s’agenouilla légèrement pour l’ausculter. Un sang poisseux lui recouvrait le poil. Le bleu-berger avait vraiment dégusté. L’archer en semblait bien peiné : Il avait arqué ses sourcils sur son front, et prenait une mine triste.
Ce fut seulement alors qu’il remarqua Tristan. Il fit un signe de tête au chevalier, tout en le détaillant de la tête aux pieds.

« Putain, t’as dégusté toi.
Bon, suis-moi, je vais te rafistoler. Enfin… Je vais faire ce que je peux. »

??? Démarre le combat grâce à son INI supérieure.

ATT ??? : 14
Bonus : +1 (Anticipation accomplie)
Jet : 14, réussite.
L’Orque ne peut plus parer (« Violence Forcenée »)

Zone : (13 : Corps)
??? inflige [(FOR : 12*x2 = 24)+16+(1d8:8) – (Armure : 8/Perforante : 1=7) – (1d3 : 2) – (END : 9)] 30 dégâts. Il reste à l’Orque 10 PV.

ATT Orque : 8-1
Jet : 7, réussite.
Tentative d’esquive ??? :
HAB ??? : 12
Bonus : +1 (Acrobatie de combat)
Bonus : +1 (Fantassin accompli)
Jet : 7.
Écart de sept par rapport à l’attaque de l’Orque ; Esquive réussie.

Tristan choisit de rester à l’écart durant ce tour.

NOUVEAU TOUR

ATT ??? : 14+1
Jet : 15, réussite.

Zone : (15 : Corps)

??? Inflige [(24)+16+(1d8:7)-(7)-(1)-(9)] 30 dégâts. L’Orque meurt.

Victoire.
Il marcha tout droit jusqu’à sa chaumière. Le champ était recouvert de gobelins morts, de moutons apeurés, et de morceaux de chair et de tripes explosés. La porte de l’entrée avait été fracassée par l’orque, mais à l’intérieur, de toute façon, c’était déjà le foutoir. Sur le palier, on avait posé de bien mignonnes décorations : Des crânes de gobelins séchés, installés sur des piques. Sur un panneau, il y avait des petits bâtons – L’archer se saisit d’une craie et en rajouta six dans une case, un dans une autre. Pis, sifflotant, il entra à l’intérieur. La baraque avait le sol qui craquait, des outils agricoles et de la paille en bazar un peu partout, un capharnaüm de casseroles, d’assiettes pas lavées, et, dans un coin, une étagère sur laquelle des babioles en tout genre avaient été déposées : Un carquois rempli de flèches, deux longs couteaux, des récipients de tailles divers remplis de poudres ou de liquides. L’archer s’approcha d’un petit foyer où il utilisa son briquet en amadou pour allumer un petit feu, et mettre une petite cantine à réchauffer dessus. Puis, il attrapa quelque chose dans un seau en plomb fermé : deux bouteilles de bière, dont l’étiquette avait un nom qui sonnait Reikspiel. L’archer en déboucha deux, puis reposa le couvercle sur le seau.

« T’as soif ? Elles sont fraîches. »

Son chien entrait dans la pièce en couinant. Il alla se poser dans un coin, sur son paniquer. L’archer posa le goulot d’une des bouteilles à sa bouche et se mit à prendre deux gorgées rapides. Il baissa la bouteille et se mit vite à engueuler le chevalier :

« Attend ! T’installes pas sur le canapé, tu vas pisser du sang partout !
Installe-toi sur… Heu… Heu le fauteuil, là. Dégages juste… Dégages juste la caisse que j’ai mis dessus. Y a que de la merde dedans de toute façon. »

Au fond de la-dite caisse, juste quelques vis et outils en tout genre, du sectateur jusqu’aux cisailles. Ignorant le grand blessé qui était au bord du domaine de Morr dans son salon, il rempli la cantine d’eau, ouvrit un bocal dans lequel il jeta des tas de plantes en tout genre, puis la referma, probablement pour laisser bouillir. Ensuite, il s’approcha de son vieux canapé poussiéreux et se jeta dessus pour s’allonger, une bière dans la bouche.

« Bon allez. Raconte-moi tout.
Pourquoi t’es là ? »
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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

Paralysée, je suis restée paralyser.

Je pourrai invoquer nombre d'excuses pour me justifier aux yeux du monde, certaines pourraient être une partie de la vérité mais au final si je suis totalement honnête j'ai eu ... peur ! Voilà c'est dit et ce n'est même pas une source de soulagement. Nous avons beau nous préparer encore et encore avec la plus grande assiduité, tant que ce sentiment de mort imminente ne vous a pas frapper rien ni personne ne peut retranscrire ce qui se passe alors. L'instinct de survie prend le dessus pour la plupart des individus et nous sommes amenés comme je l'ai fait à renier nos principes. Certes je n'ai pas fui mais c'est tout comme, j'ai laissé l'homme qui se tient non loin combattre seul l'ennemi. Peut être le surpassait-il très largement au vu de la facilité avec laquelle il l'a terrassé mais la question n'est pas là.

"Va jouer au chevalier." Les mots de Francine me reviennent avec une douloureuse exactitude. Je ne faisais que jouer jusqu'à maintenant. J'ai remplacé le bout de bois que je brandissais enfant par une lame, le seule différence après ces années. Un rire nerveux s'empare de moi, sous la douleur j'hoquète et tousse ce qui me donne l'impression que des lames ardentes me transpercent la hanche. Mon regard se porte alors sur l'homme qui ne semble guère faire cas de figure pour le moment de ma présence. Grand, athlétique, un certain talent martial à n'en pas douter au vu de la démonstration, il paraît économiser ses gestes afin d'aller à l'essentiel, équipé pour l'extérieur. J'imagine que voilà mon homme, je le pensais autrement sans savoir pourquoi.

L'inquiétude se lit sur ses traits pas pour moi non, pour son chien et je le comprends. Sur le point de m'excuser je me ravise, je pense qu'il s'en fout assez royalement, d'ailleurs il rejoint sa chaumière non sans appeler son compagnon, Chlodéric !! Bordel si je pouvais rire ...
"Chlodéric au pied !!" Beaucoup prendrai ombrage de cet affront concernant le Seigneur de ces terres, j'avoue ça me fait marrer il ne faut pas attendre de ma part de la considération, et visiblement celle de ce "Dogue", pour un homme dont mon père s'est rapproché.

Pendant tout ce temps je suis restée silencieuse sans bouger, une bulle de temps suspendu. Un pas après l'autre je me remets à bouger, bigre ça fait un mal de chien. En passant proche d'un cadavre je passe la lame sur un morceau de tunique dégueulasse pour au moins nettoyer le plus gros du sang, un véritable effort avant de rejoindre mon sauveur. Son intérieur est .... disons à son image. Je note les petits traits de craies, très certainement le nombre de peaux verte qui regrettent d'être venu le déranger avant de rejoindre un lieu où je puisse me poser non sans qu'il me houspille soudainement.

"Heu ... je ... pardon ..."


Finalement je finis par m'écrouler plus que je ne m'assois dans le fauteuil désigné non sans avoir fait attention de ne pas déverser le contenu de la caisse afin de ne pas attirer les foudres du Seigneur de cette chaumière. Pas besoin d'être noble pour dégager une certaine aura, pour sa par il transpire la confiance, cette nonchalance affichée qui cache bien souvent bien plus. Maladroitement je tente d'ignorer ma blessure pour le moment, je n'ose regarder l'étendu des dégâts et m'imagine crever d'une fièvre conséquence d'une infection au milieu de ce fatras. Alors pour garder la face comme on dit, je m'empare d'une bière ... une bière ! D'habitude c'est assez dégueulasse, un truc sans beaucoup de goût mais celle-ci n'a carrément rien à voir avec la pisse que l'on sert parfois dans nos auberges les plus reculées. Cela n'égale en rien un verre de Bordeleau mais ça se laisse boire, pas déguster, différence.

Point là pour une dégustation je repose la bouteille, regarde mon interlocuteur non sans hésitation. Nombre de questions se pressent à mon esprit, je vais commencer par répondre à sa demande après tout je lui dois bien ça.

"Je m'appelle Tristan, chevalier errant de Bretonnie, merci à toi sans ton intervention et celle de ton compagnon qui j'espère va se remettre, ma route se serait terminée ici."

Soudaine pensée pour Fitz qui me fait alors tourner la tête en direction de la porte. Assise au fond du fauteuil et incapable pour l'heure de bouger je continue donc non sans quelques coups d'oeil.

"Arrivée hier à Brossac j'ai entendu parler de la disparition de plusieurs enfants dans la région et l'affaire m'a paru suffisamment importante pour que je me décide à en apprendre plus. C'est le baillis, André, qui m'a donné quelques informations ainsi que l'endroit où te trouver si tu es celui que je cherche. Il m'a dit qu'il avait lancé un homme compétent sur la piste des enfants mais que ce dernier ne répondait plus à ses message ."


Sur le point de lui laisser la parole je reprends la parole en guise de précision.

"Je .. Seules les disparitions m'intéresse, je suis là pour les enfants et uniquement pour ça. Le reste ... et bien je ne suis pas juge."


Le souffle rendu court par la douleur engendrée par la prise de parole je finis par me taire, une main sur mon flanc, l'autre sur l'accoudoir défraîchi du fauteuil espérant que pour cette fois mon interlocuteur ne finisse ni dans une colère noire, ni à me fuir.
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par [MJ] Le Roi maudit »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


L’homme haussa les épaules suite à tous les propos de Tristan. Il se contentait de siroter tranquillement sa bière, avachi sur le sol, ses bottes couvertes de terre salissant la fabrique du canapé sur lequel il avait décidé de s’allonger. Il fit quelques bruits avec sa bouche, et laissa un silence gênant quand le chevalier eut terminé. On n’entendit plus rien sinon la petite cantine en train de chauffer, le chien qui couinait de la truffe, et les quelques gémissements d’un chevalier en train de se vider de son sang.
Quand enfin l’eau de la cantine arriva à ébullition, le Dogue se leva, rota très fort, et posa sa bouteille de bière dans un coin. Il avança jusqu’à la cantine, mélangea avec une culière, et jeta quelques ingrédients de divers bocaux à l’intérieur.

« Hé bien, Tristan-chevalier-errant-de-Bretonnie, va falloir que tu me donnes plus de précisions sur cette affaire. Parce que le bon bailli de Brossac, André Moreau, ça va faire des mois que j’ai pas eu une seule de ses nouvelles. Comme tu vois, ici, c’est pas tellement le genre d’endroits où on a envie de se balader. Y a une recrudescence de bandes de gobelins, ça inquiète les Nains de Karak Skrati…
Mais hé, ça, t’as pu t’en apercevoir de tes propres yeux. Ils t’ont bien fait morfler. Saloperies de gobelins. M’ont fait encore perdre un mouton, et en plus, va falloir que je me débarrasse de leurs cadavres avant qu’ils pourrissent.
‘fait bien chier. »


Il mélangea le contenu de la cantine. Puis il la servit dans un bol. Il revint avec vers Tristan, et la déposa sur un tonneau bouchonné juste à côté.

« J’vais pas t’mentir, Tristan-chevalier-errant-de-Bretonnie, ils t’ont fait déguster sévère. C’est l’adrénaline qui te fait encore tenir debout, mais dès qu’elle va se dissiper tu vas hurler à l’aide ta maman et la bonne Shallya. Et ici, on est au milieu de nul part. La chose qui se rapproche le plus d’un docteur c’est une sorcière rebouteuse qui vit près du village de Marthon – sinon il faut aller au temple de Shallya le plus proche, et le temple de Shallya le plus proche c’est à Grunère, sur les terres du sire Chlodéric, à trois jours de marche d’ici.
Tu commences à voir où je veux en venir ? »


Il commença à déboutonner son gros gilet en cuir, qu’il balança sur le canapé. Puis, il remonta les manches de sa chemise couverte de sueur juste en dessous, pour exposer des bras couverts de cicatrices, de poils, et surtout, de tatouages : Il en était recouvert. Sur son bras droit, Tristan put noter qu’il avait dessiné une superbe tête de mort avec une croix Sigmarite, et quelque chose était écrit en Reikspiel. Sur le gauche, en revanche, se trouvait trois fleurs-de-lys, des bâtons, et un début de chevalier chevauchant un pégase qui devait continuer jusqu’à son épaule.

« C’que je viens de te préparer, c’est un extrait de mandragore et de pavot. Ça va te foutre dans les vapes. Ensuite, si tu me fais confiance, j’aimerais que tu te déshabilles afin que je tente de te recoudre.
J’suis pas médecin. Mais j’ai déjà recousu des types, et des moutons. Pis j’vais prier la bonne Shallya, j’ai une petite amulette, tu vas pouvoir l’embrasser et la Douce va p’têt’ te sauver.
Sinon l’autre option, c’est que je te transporte jusqu’à la rebouteuse de Marthon. Mais ça va être coton. C’est à toi de voir, Tristan-chevalier-errant-de-Bretonnie. »
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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

Le silence s'installe suffisamment pour que je me demande si mon interlocuteur n'attend pas la suite de mon discours puis il se prolonge un peu plus seulement troublé par quelques bruits. La durée de ce silence m'informe que malgré sa nonchalance l'homme est réfléchit, il doit évaluer ce qu'il peut me dire ou pas, est-ce que je représente une opportunité, une menace ou juste une rencontre négligeable dans son quotidien. De mon côté si ce n'est la douleur qui me maintient encore éveiller, je me sens glisser peu à peu dans un état cotonneux, gardé les yeux ouverts me demande de plus en plus d'efforts, une lutte que je vais certainement perdre.

La chose me rappelle ce bon Hebb, l'un des rares amis que je me suis faite sur les routes. Une année passée ensemble, un ancien soldat de l'Empire qui avait un sacré problème avec l’autorité, animé par la bougeotte il avait parcouru nombre de contrées du vieux monde. Tilée, Estalie, Norsca et Bretonnie s'étaient succédé l'une après l'autre. Un bonhomme sans attache, sans contrainte, jouissant d'une totale liberté que parfois je lui enviais ou lui envie encore dans ces moments où son affreuse bouille refait surface. Vint le temps pour lui de raccrocher sa hache, un petit pécule suffisant pour un bout de terre sur lequel passer ces vieux jours entre potager et basse-cours, l'idée m'avait tiré un fou rire sans pareil, je n'aurai pas dû. Le lendemain ce combattant hors pair dont je tiens une partie de mon savoir succomba, un carreau d'arbalète ne lui donna que peu de chance dans l'escarmouche qui suivit. Quelques minutes plus tard je le trouvais avachi contre un arbre, une vilaine blessure à la jambe en plus de la première et pourtant il souriait le visage baigné d'une lumière crépusculaire. Il savait, bien entendu qu'il savait, il avait mené suffisamment de combats pour savoir que le moment était venu. Là encore ce sentiment d'impuissance, je n'ai rien pu faire si ce n'est l'accompagner alors qu'il se vidait de son sang, sa vie s'échappant peu à peu tout comme la mienne actuellement.

" Ysi !! Réveille toi bordel de merde !!" Sa grosse voix gutturale me tire de ma torpeur, me suis-je endormie ? Je ne crois pas, juste des souvenirs.

Péniblement je me redresse, je dois bouger, je dois m'accrocher, le Dogue s'agite lui aussi tout en continuant ses explication.
Tristan-chevalier-errant- de-Bretonnie, répète t-il ... se moque-t-il ?
Pour l'e moment j'ai autre chose en tête que des questions d'étiquette.

"Je ... je comprends pas tu es bien le Dogue ? Je ... je connais même pas ton nom d'ailleurs."

Légère interrogation dans la remarque, autant que je sache à qui je dois la vie le cas échéant.

"J'ai suivi le plan d'André pour venir ici et j'ai le papier dans ma besace."
Que je désigne du doigt incapable d'aller la ramasser pour l'heure.

"Il m'a dit qu'il t' avait chargé ..."
Je m’interromps, fronce les sourcils le temps d'une légère réflexion.
"Non il m'a dit qu'un enquêteur s'en chargeait je crois. Un Yoeman, quelqu'un que l'on rémunérait pour la recherche des disparus. Sans nouvelle il t'a envoyé des messages, aucun ne t'es parvenu ? Enfin t'es bien cet homme... Tu ... tu n'as pas nié pour les enfants juste pour le baillis."

Mon discours devient hacher, j'éprouve de plus en plus de difficulté à rassembler mes idées pour en tirer quelque chose de cohérent. Mon regard se voile, j'observe l'homme, ses tatouages qui m'intriguent au demeurant évoquant deux attaches à deux nations.
"Qui est-il donc ? Quel est son passé ? "

Et nombre d'autres question qui se bousculent mais qui attendront, d'autant que je dois choisir enfin si je puis dire. Puis-je lui faire suffisamment confiance ? Lui confier mes soins c'est prendre un certain nombre de risques, de fortes chances que je perde à un moment conscience et qu'arrivera-t-il à ce moment là ? De l'autre s'offre la possibilité de rejoindre un temps de Shallya à trois jours d'ici, honnêtement la chose me paraît insurmontable, une marmotte un peu teigneuse suffirait pour passer de vie à trépas.

"Bordel appelle moi Tristan... !"

Un pauvre sourire sur les lèvres tout en jetant un coup d'oeil au bol.
"Je préfère un coup de gnôle et un bâton à croquer. C'est sympa mais j'ai pas envie d'être accro et j'ai pas trois jours. Putain d'Orc, je pourrai chopper n'importe quoi ... tssss... fait chier."
Mon esprit s’échauffe, se met en colère, un moyen de rassembler mes dernières forces et de raffermir mon choix.

Difficilement je me tortille afin de dévoiler la blessure, du peu que j'en vois c'est vraiment moche.
"Bon je vais tourner de l'oeil alors .... bref .... je me place entre tes mains."
Je ferme les yeux, me prépare au pire ne sachant où je serai à mon réveil.
"He Dogue, tu me raconteras pour les moutons."
Léger rire avant de ...
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

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« C’est mon nom le Dogue. »

Il avait répondu ça avec un sourcil levé, et un grognement, comme s’il se contentait de répéter une évidence qui le fatiguait de devoir toujours préciser.

« Et je suis bien un des yeomen de sieur Chlodéric, ouaip. Mais ça va faire des mois que j’ai pas eu de nouvelles de Brossac. Personne vient ici. Pas un seul habitant vient me voir, encore moins des types chargés par le bailli de m’envoyer du courrier. Sûrement la frousse. André Moreau il est marrant de t’avoir dessiné un plan pour venir jusqu’à chez moi : Le type sort jamais de sa petite tour en pierre de Brossac.
Est-ce qu’il t’a prévenu que ça va faire trois semaines que la région est parcourue par des gobelins, au moins ? Qu’il y a une tribu de peaux-vertes qui s’installe et qui menace Karak Skrati ? Évidemment que non, je suis même pas sûr qu’il ait omit ça par malice ; Juste par incompétence. »


Il s’agenouilla devant Tristan, et lui souleva sa tête. Il retroussa une lèvre, et prit un air peiné.

« Ouais, ne m’explique rien. Tu me raconteras tout plus tard. Économise-toi. Finis ta bière.
Ça risque de faire très mal... »


Tristan somnolait, perdu entre la conscience et l’inconscience, entre les cauchemars et un semblant de réalité. Quelque chose pourtant le tira de sa torpeur provoquée par l’alcool et par l’hémorragie : Une douleur, horrible. Une douleur bonne à hurler. Alors le chevalier ouvrit grand ses yeux. Ses cris furent interrompus par quelque chose qui obstruait sa gorge : Un énorme chiffon humide qu’on avait enfoncé dans sa bouche, qu’elle mordait de toutes ses forces. Elle était dans une pièce qui n’était pas le salon de la chaumière ; ça ressemblait plutôt à une toute petite grange. Autour d’elle, elle voyait des moutons rentrés pour la nuit. D’ailleurs il faisait nuit, on ne voyait rien, sinon quelques petits coins de la pièce grâce à des chandelles et des bougies disposées un peu partout.
Elle était nue. Elle put s’en apercevoir en relevant sa tête. On l’avait couchée sur une table et entièrement déshabillée, des pieds à la tête. Son torse était dégoulinant de sang – son sang. Et au-dessus d’elle, le Dogue semblant soudain s’apercevoir qu’elle s’était réveillée. Il s’était mis en chemise, et avait recouvert ses vêtements d’un gros tablier, ce qui laissait apercevoir encore plus de tatouages partout sur son corps, malheureusement moins perceptibles quand il fait nuit noire et qu’on ne pense qu’à hurler. L’archer tenait entre ses incisives un fil, qu’il faisait coulisser dans les plis des blessures de Tristan comme s’il était en train de recoudre une robe. En la sentant soudain se débattre et tenter de crier, il saisit ses mains pour l’immobiliser, et recracha le fil.

« Cesse de bouger ! Cesse ! Je sais que ça fait mal, mais si j’arrête pas l’écoulement de sang, tu meurs ! »

Il tira la petite amulette qu’il avait autour du cou, qui représentait une petite colombe de Shallya. Il la fit passer autour du cou de Tristan, et la déposa sur son front brûlant.

« J’ai encore du lait de pavot. T’es sûre que t’en veux pas, Tristan ? Enfin… Si ton prénom est Tristan, avoue que c'est pas très masculin. À moins que ce soient les orques qui t’aient découpé ce que t’es censée avoir entre les jambes ? »

Complètement atteinte par la douleur, Tristan ne put réellement répondre à la plaisanterie-insulte du Dogue. Tout juste faire « oui » de la tête pour que le Dogue aille lui préparer une concoction de drogue. Il la laissa en plan sur la table, à se contorsionner de douleur, ne revenant qu’un peu plus tard – il était difficile d’avoir une notion du temps avec une affliction aussi atroce.

Il lui releva tendrement la tête. Il lui retira le chiffon qui obstruait la bouche et l’aida à tout boire.

« T’étrangles pas… Bois lentement. Chuuut. Hé. Tout va bien se passer, tiens bon. »

Jet pour résister à l’addiction :
INT Isolde : 8
Jet : 20, échec critique.

Ouvrir les yeux lui prit des heures. Elle tournait au ralentis. Tout ce qui lui semblait, c’est qu’elle était bien installée. Elle ne sentait plus rien, ni la douleur, ni quoi que ce soit en fait. Elle était comme prisonnière de son corps ; Mais ce n’était pas flippant, ça ne lui donnait pas envie de crier. Tout au contraire : Elle se contentait d’être bien installée où elle était. La conscience ne revenait que petit à petit.
Quand elle commençait à quitter sa torpeur, le monde autour d’elle semblait encore trembler. Elle était nue, mais au chaud : Emmitouflée sous un tas de couvertures en laine. Un regard autour d’elle semblait indiquer qu’elle était dans une chambre. Relever chaque détail était une épreuve de force, alors elle préférait rester dans cette semi-conscience, ni tout à fait endormie, ni tout à fait réveillée. Et toujours en train de planer.

La première sensation qui revint à Isolde, ce fut la soif : Une soif horrible qui lui tiraillait la gorge. Elle pouvait maintenant bouger les bras et les jambes, qui fourmillaient un peu. Mais malheureusement, la douleur à ses lacérations semblaient revenir. Un rapide coup d’œil sur ses blessures les fit apparaître comme solidement recousues et cautérisées ; Mais si l’infection était écartée, ça ne suffisait pas à faire disparaître la douleur. Elle se réveillait en même temps qu’elle.

Elle était dans la chambre à coucher du Dogue. Peu de meubles. Ses vêtements, il les déposait tous ensemble en vrac sur une chaise. Sur un petit meuble juste à côté d’elle, il y avait une petite chandelle à bougie, et quelques petits éléments notables : Un magnifique couteau dans un fourreau de velours, et une médaille avec un ruban qui était déposée sur un petit matelas pourpre. La médaille montrait une petite fleur-de-lys, ainsi que l’armoirie du Roi Louen Cœur-de-Lion en personne.

Peut-être une ou deux heures ensuite, la porte de la chambre s’entrouvrit. Le Dogue entrait. Il était mouillé, ses cheveux dégoulinants d’eau tirés en arrière, et il entrouvrit la bouche en apercevant Isolde.

« Oh beh ! Bouge pas. J’vais te chercher de l’eau. »

Il avait immédiatement deviné ce dont elle avait besoin ; ça devait pas être sa première fois à s’occuper de blessés. Il revint donc dix minutes plus tard avec un pichet rempli d’eau et un godet, et il servi un verre qu’il servit à la chevaleresse. Il ne lui posa pas la moindre question le temps qu’elle termine de boire. Il se contenta d’agiter la tête et de parler quand elle eut terminé.

« Tu dois avoir sacrément envie de pisser, aussi, t’as passé une journée toute entière à dormir. Le fait pas dans mon lit, j’vais te porter jusqu’aux chiottes. »

Il s’installa sur la chaise plein de fringues, et regarda sa patiente.

« J’suis désolé pour le manque de pudeur, mam’zelle, mais fallait que je te soigne. J’ai réussi à te recoudre de partout, t’es tirée d’affaire ; Mais tu vas passer quelques jours faible comme un chaton avec tout le sang que t’as perdu. Pas grave, tu vas rester ici. J’peux roupiller sur le canapé.
Tu veux que je te laisse tranquille ou t’as besoin de quelque chose ? »
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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

L'homme est auréolé de mystère chaque minute passée en sa compagnie me donne envie de la connaître, d'en savoir plus. Il m'impressionne, m'intrigue, allume un je ne sais quoi en moi, difficile de mettre des mots dessus, c'est instinctif, peut être que l'enfant trouve en lui une figure paternelle ou que la femme ressent une attirance... je divague. La bière est terminée d'une traite, je plonge un peu plus dans un état de semi-conscience, la bouteille roule sur le sol, je la suis un instant de regard avant de rencontrer ses yeux alors qu'il vient de s'agenouiller devant moi. Pourquoi ai-je l'impression de lire une profonde tristesse, de vieilles blessures mal cicatrisées, je tends les doigts, effleure sa mâchoire comme un aveugle pourrait le faire, dieu que j'ai mal et pourtant ....

"Tu ... "

Secouée d'une quinte de toux je grimace émettant des respirations de plus en plus difficile.
"Tu es pas le Dogue ... tu es un homme ... un homme de bien je ... le vois. Rappelle toi de ton nom c'est ... important, je le sais crois moi."

Une dernière seconde, un dernier regard, la lumière cette fois disparaît.

Je cri ... encore et encore ... des milliers d'aiguilles pénètrent mes chaires, je m'agite, me noie dans cet océan de souffrance. C'est un chiffon qui me donne cette impression, j'étouffe, peine à reprendre ma respiration conséquence d'une crise de panique. Me suis-je trompée sur con compte, va t-il me disséquer au milieu des montagnes adorateur de sombres puissances ? D'angoisse je tourne vivement la tête de gauche à droite, une grange, des bougies, des moutons, moi nue sur une table ! De nouveau je hurle dans le chiffon, je ne comprends pas ce qui se passe, j'ai peur, mal mais surtout peur. Un homme à l'oeil torve se penche au-dessus de moi, il me susurre des mots à l'oreille d'une voix douce, du miel s'échappe de ses lèvres, il souhaite m'apaiser avec un grigri qu'il me pose sur le front. Je tente de lutter, il s'énerve agitant son couteau à dépecer, me saisit les mains, les cheveux, m'arrache le tissu avant qu'un entonnoir s'enfonce dans ma gorge pour me gaver d'un liquide telle une oie. Mes yeux roulent dans leurs orbites, guère de temps ne s'écoule avant que mes muscles se détendent, que mon esprit se relâche pour flotter sous l'effet de la drogue.

L'hiver a été particulièrement rude cette année. La neige s'est accumulée formant de véritables congères et rendant les routes quasiment impraticables, les branches des arbres ploient sous son poids, les sons étouffés par le blanc manteau qui recouvre le monde. La maison est plongé dans le calme, il fait nuit noire et la plupart dorment d'un sommeil réparateur. Pourtant je reste allongé, seule dans le grand lit conjugale, rongée par l'inquiétude. Je me suis disputée avec Yorrick aujourd'hui, je le regrette, des mots ont dépassé ma pensée mais il fallait le convaincre. Alors il est parti au milieu du blizzard, sa silhouette vite engloutie par le rideau immaculé en direction du temple le plus proche afin de ramener une prêtresse de Shallya. J'ai prié de toute la ferveur dont je suis capable avant de retourner auprès de Tristan. Sa seule pensée m'incite à me relever, un frisson me parcourt au contact de mes pieds nus sur le sol, vêtue de mon seule linge de nuit je rejoins sa chambre. Du fauteuil une domestique se lève à mon arrivée, elle m'encourage à prendre un peu de repos puis quitte vaincue la pièce devant mon obstination. Dans le lit mon premier né, la chaire de ma chaire, il me paraît si petit à cet instant. Si fragile lui qui déborde de vie, ma main s'empare d'un linge que je trempe dans la bassine d'eau avant de lui effleurer le front avec toute la douceur d'une mère. Mon bébé, mon amour, mon tout petit ... Il est brûlant, plongé dans un sommeil agité, sa respiration difficile. Je ne comprends pas, pourquoi ne va t-il pas mieux ? Des larmes roulent sur mes joues, je m'allonge à son côté, le prend dans mes bras pour le bercer, pour aspirer le mal qui le ronge, entonnant une comptine. La fatigue a raison de moi, je finis par m'endormir contre lui gagné par un mince espoir après que sa respiration semble s'être enfin apaisée. Le soleil hivernal baigne la pièce, mes yeux papillonnent pour s'ouvrir sur la domestique venu me réveiller. Ses traits sont une représentation parfaite d'un masque où l'on peut lire l'horreur. Je me redresse sur le lit, réalise peu à peu où je suis et .... Tout contre moi son corps est maintenant froid, si froid ... je hurle ... je hurle à m'en déchirer les cordes vocales. Avec une certaine violence je le prends contre moi, le secoue vainement, c'est un véritable cauchemar dont je veux nous sortir malheureusement point d’échappatoire. Dans la pièce voisine un cri déchire le silence, le cri d'une petite fille qui comprend à son tour, Isabelle hurle avec moi notre perte. Trois jours passent sans que je ne quitte la chambre, personne m'enlèvera Tristan, hirsute, puante et recroquevillée dans un coin de la pièce je redresse la tête au son de la porte qui s’entrebâille. Yorrick se dessine dans l'encadrement, son manteau maculée de neige qui termine de fondre, je lis toute la tristesse dans son regard et pourtant il est la cible parfaite de mon chagrin. Il se contente d'encaisser les coups, ce qui attise encore plus ma colère, pourquoi a t-il été si long ? Pourquoi a t-il fallu qu'il attende pour aller cherché de l'aide ? Pourquoi ...? Pourquoi... Pourquoi ...? Le collier de Tristan autour du cou je m'effondre, une partie de moi est morte. Je t'ai aimé Yorrick, pardonne moi.

La soif ... la soif ou la douleur mais je crois que c'est la soif qui me réveille. Ma gorge est sèche, ma langue parait accaparer tout l'espace de mon palais, je la passe doucement sur mes lèvres et émet un vague marmonnement qui doit ressembler à "Soif ... eau ..." quelque chose du genre. Mon corps semble engourdi bien qu'à la première tentative de mouvement il se rappelle douloureusement à mon bon souvenir. Du bruit sur ma gauche, une voix que je reconnais, il s'absente quelques minutes durant lesquelles j'ai basculé sur le flanc intacte afin d'attraper un linge bien qu'à son retour je me contente de grimacer en me recouvrant du drap. J'avale l'eau présentée ou plutôt l'engloutis, elle ruisselle sur mon menton, tellement fraîche que j'en ai des frissons.

Gênée quelques minutes s'écoulent, il faut dire que Monsieur est brute de décoffrage dans ces manières bien qu'il n'a pas dû en être dépourvu fut un temps. Ma tête se repose sur l'oreiller, je hume le parfum qui s'en dégage, une odeur d'homme pas forcément très agréable au premier abord mais ...

"Je pisserai plus tard ..." Ai-je envie de dire bien que mon regard accroche une médaille qui semble être le témoignage de hauts faits.

"Reste ... s'il te plait."
Je tourne un visage apaisé vers lui.
"Raconte moi une histoire. "
"Raconte moi ton histoire."
Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
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[MJ] Le Roi maudit
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par [MJ] Le Roi maudit »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Il renifla à nouveau sa morve ; ça semblait être un de ses nombreux tics répétitifs, le genre peu poli en bonne société. Il regarda le visage de Tristan avec un étrange petit sourire qui venait de naître sur son visage. Il se fendit d’un petit rictus guttural, en opinant du chef.

« Une histoire ? Tu m’en poses une colle là. Tu veux qu’j’te raconte quoi comme histoires, mam’zelle ? »

Il regarda au plafond en faisant la moue. Il grogna un petit peu, visiblement pensif.

« C’toi qui devrait me raconter des histoires. Une bonne femme, qui s’ballade à Parravon. Qui dit être noble – j’espère que t’as pas menti sur ça, usurper la noblesse c’est un crime plus grave encore qu’usurper la masculinité, tu sais ? Qui s’ballade avec une épée en plus. Ça va faire combien de temps que tu tues du gobelin, tiens ? »

Il étendit ses jambes, et croisa ses bras.

« Ton chien va bien. C’était ton chien, l’cabot qui est venu en douce dans la baraque pour pigner au pied de ton lit pendant que je me débarrassais du corps des peaux-vertes ? Brave bête. J’l’ai mis au chaud dans la grange et je lui ai filé un peu de restes de mouton à grignoter. Il est jeune, hein ? Tu l’entraînes ? Un toutou ça s’dresse jeune, et il a un beau profil pour servir de mastiff.
Je sais d’quoi je parle, je suis le Dogue. »


Il dit cette dernière phrase avec un clin d’œil, qui pouvait peut-être passer pour étrangement taquin.

« C’est Chlodéric qui m’a filé ce blaze. Quand je l’ai suivi jusqu’à Middenheim, à cause de la guerre. Oui, j’le connais en personne, Chlodéric. C’est lui qui m’a filé l’argent qui m’a permit d’acheter cette grosse terre, toutes mes bêtes, et pis construire ma baraque. Et pis c’est aussi grâce à lui que j’ai pu serrer la main du Bon Roy Louen, et qu’on m’a filé la petite médaille que t’arrêtes pas de regarder. »

Il la pointa d’ailleurs à nouveau du doigt.

« Mais il m’a pas filé ce surnom par preuve de respect. C’est pour se foutre de moi. Pour me comparer à un clébard. Alors j’ai nommé mon chien Chlodéric. Si tu le rencontres un jour, essaye d’omettre ce petit détail. Ça pourrait m’attirer des ennuis. »


Il renifla à nouveau très fort. Il passa sa main dans sa barbe encore humide, preuve qu’il venait de se décrasser il n’y a pas encore très longtemps.

« J’suis pas un gars très bavard. Si tu veux que je te raconte des trucs, faudrait que je me siffle quelques verres avant. Mais là j’aimerais bien avoir la tête un peu claire, tu comprends ?
Là c’est toi qui me rend curieux, mam’zelle. Comment je dois t’appeler ? Et pourquoi ce crétin de Moreau t’envoies ? Dis-moi tout. Ou, t’as peut-être besoin que je te ramène un verre d’eau avant de parler ? Que j’te prépare un truc à grailler ? Hésite surtout pas, j’suis ton hôte, et je suis heureux de l’être ; J’ai pas l’habitude de recevoir de la visite, alors hein. »
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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

"Passe moi ma besace s'il te plait."
Une fois donnée j'en ressors un mouchoir brodé à mes initiales, le genre de chose qu'une femme emporte dans son trousseau quand elle quitte la maison, relativement épargné des années de route bien qu' il ait connu de meilleurs jours. Un brin de la lavande séché à l'intérieur imprègne de son odeur le carré de tissu.

"Tiens ... mouche toi."
émettant un léger rire devant sa tête d'ours mal léché. "J'insiste et de plus tu pourras ainsi lire la particule de mon nom ce qui répond à ta remarque à moins que je ne l'ai volé."

Malgré la douleur je me sens bien relativement bien dans cette chaumière perdue au milieu des montagnes, j'éprouve une curieuse sensation de sécurité au regard de la situation et si mon hôte comme il se désigne a des manières à revoir il est véritablement intriguant et magnétique.

"Je me nomme Ysolde et désolée mais je ne peux t'appeler le "Dogue" d'autant si il te vient du sarcasme d'un Seigneur, chose que j'avais cru deviner en entendant le nom de ton ami à quatre pattes. Alors tant que tu ne changes pas d'avis tu seras ... hummmm ... Arhtur ... c'est joli Arthur je trouve, j'aurai eu un second fils je l'aurai très certainement prénommé ainsi."

Avec précaution je me tortille sur la couche afin de changer de position visiblement garder la même m'amène nombre d'inconforts pour le moment. Je me redresse, me cale bien avant de reprendre.

"Donc Arthur je vais soulager ta curiosité mais je te préviens je dissimule une histoire bien banale, d'autant que pour les envolées héroïques je suis encore jeune comme tu as pu le voir." Dis-je cette fois en riant de bon coeur. "Je te rassure, cette remarque ne souligne pas ton âge mais ton expérience après tout tu en portes certains témoignages."

De la besace j'en sors la poupée comme pour donner un peu plus de corps à ce qui va suivre.

"Je suis au sein d'une famille Noble de Bretonnie sur ce point je n'ai point usurpé ma place. Pour faire court car ce n'est malheureusement pas très intéressant, j'ai grandi sans l'amour de mes parents et ainsi livrer à moi même j'ai développé un certain goût pour l'aventure dirai-je mais la place d'une femme dans notre pays n'est pas sur les routes, l'épée à la main pour en défendre la Terre. Nous n'avons pas le choix de vivre nos idéaux aussi noble soient-ils. Alors quand l'âge fut venu on me maria à un homme qui ... Disons qu'il aurait pu rendre beaucoup de Dames heureuses je pense mais je n'en suis pas une, pour moi notre société n'a pas de place."

Haussement d'épaules de ma part, aucune amertume dans ma voix juste un constat.

"Bref nous avons eu deux enfants..."

Légère crispation de mes doigts sur la poupée d'autant que dans les brumes de mes récents souvenirs, me reste avec une certaine netteté celui de la perte de mon fils.
"Nous avons perdu les deux ce qui a causé la rupture de notre couple. Mon destin se trouvait ailleurs, peut être à mourir au milieu des montagnes mais visiblement pas à jouer les Dames au foyer. Alors j'ai pris la route sans me retourner."

Mon regard fixé sur une anfractuosité du mur digne d'aucun intérêt je tourne mes yeux azur sur lui.

"Voilà Arthur tu connais mon histoire dans ses grandes lignes et tu pourras en jouir comme il te plaira. Comme je te l'ai dit je suis là ici pour les enfants, tu comprends certainement mieux mon engagement vis à vis d'eux. J'ignore les motivations d'André et pour tout te dire je m'en fiche du moment que je les retrouve. Si ... si ... je pouvais ne serait-ce en ramener qu'un à ses parents je .... si on me ramenait Isabelle je crois que mon coeur exploserai de joie alors voilà il le faut c'est aussi simple que ça.

Merci Arthur, merci pour tout ce que tu as déjà fait et merci pour Fitz. C'est mon seul compagnon de route alors effectivement je tiens à lui même si je crains être une déplorable maîtresse.

Bien si tu allais nous chercher ta meilleurs gnôle, si il faut que je te saoule pour t'arracher un peu plus de mots autant commencer tout de suite."

Moment que choisis mon ventre pour un gargouillis fort disgracieux.
"Et je crois ne pas être contre une petite assiette !"

Nouveau rire joyeux.

"Hooo et c'était mon premier gobelin !"

Aucune fierté juste de l'auto-dérision suivit d'un clin d'oeil.
Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
Profil: For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 8 | Int 8 | Ini 10 | Att 10 | Par 10 | Tir 8 | Foi 0 | Mag | NA 1 | PV 65/65
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_isolde_de_beretis
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