[Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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[MJ] Le Roi maudit
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par [MJ] Le Roi maudit »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Il ne fallait pas être spécialement doué avec les visages et les expressions du visage, pour voir toute l’ire qui naquit sur la trogne du Dogue lorsqu’on lui imposa un prénom. Il fronça lourdement les sourcils, et sembla serrer les dents, visiblement piqué à vif par le fait d’être appelé autrement.

« J’ai pas besoin d’ta condescendance, mam’zelle, surtout qu’ça s’voit que j’suis plus vieux que toi, ouaip. Je suis le Dogue, j’ai été le Dogue pendant les quinze dernières années de ma vie. Avant c’était un surnom qui me faisait chier. Maintenant j’en suis fier. C’est l’Dogue qu’a voyagé dans l’Empire, c’est l’Dogue qui s’est battu à Middenheim et qu’a pu serrer la main du Grand Roy Louen en personne.
J’suis fier d’être le Dogue, et pas le gamin de Brossac. Je pense même que la plus grosse erreur de ma vie ça a été de revenir ici. J’aurais dû partir pour l’Ostland. Ou le Kislev. »

Il grogna dans sa barbe à la suite du récit, et se frotta sa mâchoire poilue.

« Oué. Mes condoléances pour tes gosses. Mais c’est quoi cette histoire d’enfants qui intéresse maître Moreau ? Je te le répète : Je suis coupé de la civilisation ici. Si Moreau a envoyé des missives pour me semoncer, elles sont pas v’nues jusqu’à moi. Raconte-moi tout, depuis le début. Ensuite j’irai préparer un peu de graille. »
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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

Finalement je ne suis guère surprise par la réaction de l'homme, mon regard se détourne de lui le temps, très certainement, de peser mes prochains mots afin de préserver notre entente. Quelques secondes s'écoulent avant je ne me retourne vers lui affichant un sourire léger qui je l'espère le fera décolérer.

"Excuse moi, Dogue, j'aurai dû ... comprendre. Je ne souhaitais pas te fâcher et encore moins te manquer de respect, je parle un peu trop vite sans toujours prendre en considération ou connaître la vie de tout à chacun. Tu as visiblement vécu de grande choses et peut en être fier."

De nouveau j'observe la médaille, symbole de ses actes de bravoure. Si je ne m'imagine guère un jour serrer la main de notre souverain, véritable incarnation sur le vieux monde de la Chevalerie avec un C majuscule et tout ce que ce simple mot représente, j'ose entretenir l'espoir de porter avec fierté un nom que je clamerai haut et fort synonyme d'une vie remplie de hauts faits, chose qui à l'heure d'aujourd'hui est loin d'être le cas. Perdue un moment dans ces pensées mes doigts s'égarent dans des mèches qui n'ont que trop poussé geste typiquement féminin jusqu'à ce que l'instant me rattrape. Gênée, je croise mes mains sur les draps rêches, me recompose tout en formulant ma prochaine réponse d'autant que je ne comprends pas pourquoi malgré la distance il n'ait pas reçu les missives du Baillis, à moins que celui-ci m'ait menti mais dans ce cas à quelles fins ? Quelque chose n'est pas claire dans toute cette histoire de disparition et les fées me paraissent de moins en moins coupable, d'ailleurs selon le peu que j'en connais elle ne s'intéressent guère à nous autres passé le bas âge.

"Je n'ai que peu d'informations à te livrer. Comme mentionné à mon arrivée à Brissac un dédommagement était offert par le Seigneur Chlodéric pour toute aide apportée concernant la disparition d'enfants. Au village le petit de Francine a disparu ainsi que deux autres il me semble dans les alentours et les fées en seraient la cause, du moins c'est ce que supposerai Chlodéric."

Mes sourcils se froncent légèrement alors qu'une moue se dessine sur mes lèvres.

"J'ai un doute sur la suite mais je crois que la baillis pense que Chlodéric t'a mis dessus puisqu'il le citant <Il semblerait que l'enquêteur se soit chié dessus>, vu qu'il m'a demandé de te retrouver l'enquêteur pour lui c'est ... toi enfin jusque là je n'avais pas mis en doute ses mots. Et c'est à la suite de cela qu'il a mentionné ses missives précédentes à ton intention restées sans réponse et sa proposition de venir jusqu'à toi."

Ma langue vient humecter mes lèvres encore sèches, cette sensation de soif encore bien présente.

"Je crains que quelqu'un ne se joue de ma ... pomme."

Sans la moindre trace d'accusation envers mon interlocuteur à qui je fais peut être naïvement confiance.
Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Il se contenta de hausser les épaules et de grommeler un peu lorsqu’elle suggérait qu’il pouvait être fier de quelques faits d’armes. Mais il ne se décida pas à rebondir là-dessus. Au-lieu de cela, il se mit à rester bien assis sur son siège, en écoutant d’une oreille plutôt distraite ce qu’Isolde eut à lui dire.
Jusqu’à ce qu’elle prononça le prénom de Francine. Alors, soudainement, les traits si durs du Dogue se détendirent, sa bouche s’entrouvrit, et il se redressa bien droit sur son séant.

« Bruno… Bruno a été enlevé ? »

Il marqua une ponctuation d’un soupir vif et court. Se relevant hors de sa chaise, il passa ses deux mains dans ses cheveux long tout en marchant dans la petite pièce.

« Putain, fait chier…
C’est… C’est tout ? T’as pas d’autres informations ? Quand a-t-il été vu pour la dernière fois ? Il a disparu comment ? C’était dans les montagnes ?! Mais… Francine et ses autres gosses, eux y vont toujours bien ?!
Et comment ça y’a eut d’autres disparitions ?! »


Après sa foule de questions toutes vives, il passa sa main sur sa bouche, et serra vivement ses crocs.

« Jure-moi que tu me mens pas !
Rah putain, bien sûr que non tu me mens pas… Mais… Bordel ! Ah fait chier ! »

Il serra ses poings, et se calma à moitié après un petit soupir.

« J’suppose que Moreau t’as envoyé pour que je m’occupe de le rechercher… Aucune idée de s’il a envoyé des missives. P’têt qu’il ment. P’têt qu’il a réellement rédigé des papiers, mais le coursier qu’il a envoyé a préféré jeter les lettres dans un lac plutôt que de risquer à monter jusqu’ici.
T’as presque été tuée Ysolde, ce coin là est dangereux. Personne t’as prévenu, sérieux ? Putain.
Tu crois que c’est des gobelins qui ont… Qui ont tué le pauvre Bruno ? »


À cette idée, il parut soudainement étrangement triste.

« De toute façon y a rien que tu puisses faire dans cet état. Comme je te dis, va falloir que tu restes convalescente au moins quelques jours. Je pourrais partir tout seul, mais… Mais j’ai pas trop envie qu’un autre groupe de saloperies de peaux-vertes reviennent fouiller ma baraque alors que tu peux plus marcher. »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

Autant dire que la réaction de mon interlocuteur à la mention de Francine me surprend, aurait-il là matière à se questionner ? Ma partie femme-enfant à très envie d'en savoir plus, bien que je finisse par me mordiller la lèvre afin de taire cette curiosité que je juge mal placée à ce moment là de notre "relation". Je me contente de le regarder s'agiter sous mon nez alors qu'il me déverse un flot de questions, l'interrogeant du regard lui laissant ainsi la possibilité de s'expliquer ou pas. La leçon quelque peu apprise bien que je ne sois pas à l'abris d'un cuisant échec de communication je prends le temps de la réflexion avant de répondre de façon à calmer ce qui s'apparente à des craintes.

"Oui Bruno c'est cela, un jeune homme de neuf ans je crois ce qui en soit est surprenant si l'on devait accuser les fées et d'après le témoignage d'un berger, Régis au cas où cela à de l'importance pour toi, il serait parti de lui même dans la nuit. Aucune ... euh ... menace ... directe à l'en croire."

Sur le point de mentionner l'enfance du jeune homme sans figure paternelle pour le guider je me ravise ne sachant pas exactement ce qui lie le Yeoman à celui-ci ou à sa mère.

"Connaissait-il très bien son mari au côté du quel il aurait combattu ?"

"Mais oui Francine semble... comment dire ... faire face. Allé bien est beaucoup dire mais c'est une femme qui visiblement ne manque pas de courage bien que je crois qu'elle m'en veut terriblement pour une ... incompréhension. Bref cela importe peu, comme je te l'ai dit je souhaite retrouver les enfants, les intentions que l'on me prête ne compte pas."

Avec une certaine tendresse dans le geste je repose la poupée dans mes affaires malgré la douleur qui sourde légèrement plus forte à chaque minute passée à converser, très certainement la conséquence d'un peu de fatigue qui s'installe. Chose qui me permet également de passer pour le moment sous silence la relation du gamin et du baillis, inutile d'allumer les braises d'un feu que je ne pourrai contrôler. Il me faut un certain temps afin de retrouver les noms des deux patelins où les autres disparitions ont eu lieu et sans certitude que je finis par avancer deux noms à la consonance proche sans pour autant être forcément exacte.

"Hummm Larton ...? Partonne ...? Et Vuris ? Des petits villages, plus petits que Brossac en continuant sur la route. Plusieurs disparitions ont été signalées d'après le baillis bien qu'il ne se soit pas déplacé et non il ne m'a pas averti d'un danger particulier dans les montagnes bien qu'il m'a en effet signalé de me méfier de gobelins. Mais ni plus ni moins que ça ... Après je n'ai peut être pas non plus pris la mesure du danger."

Un instant mon visage se détourne au souvenir de ce combat qui a bien failli me coûter la vie.

"Je ... les sous-estimais très clairement sinon je n'aurai pas agi ainsi, j'ai cru que l'explosion me donnait un avantage suffisant."
"En parlant d'explosion, bordel comment tu fais ça !?!"

L'interrogation doit clairement se lire dans mon regard bien que je tienne pour le moment fermement la bride à mon insatiable curiosité.

"Pour répondre à ton inquiétude je ... tu connais bien mieux que moi ses habitants et la région alors je ne suis pas certaine que mon opinion ait une quelconque importance mais si je dois vraiment me prononcer je ne pense pas que Bruno soit *bute sur le mot* mort sous les coups d'une attaque de gobelins. La disparition de plusieurs d'entre eux me laissent à penser que quelqu'un se trouve derrière ça, que les fées ou les peaux vertes sont l'excuse facile pour ne pas se fatiguer à enquêter ou pire pour ne pas que l'on découvre quelque chose qui pourrait accuser une personne à la position influente."

Avant même que le Dogue ne réagisse je lève ma main pour interrompre tous dires.

"Je ne vise personne, j'émets juste des hypothèses.
Ecoute je te suis déjà énormément redevable et je vois que cette famille tient une place particulière dans tes pensées. Bruno a disparu depuis un certain temps ainsi que les autres, si tu dois partir et bien fait le, je m'en voudrai de te retenir alors qu'ils ont plus besoin de toi que de moi. Je resterai un moment ici et te rejoindrai par la suite, j'ai juré de les trouver et ne reviendrai pas dessus."


"Mais j'ai sacrément envie que tu restes, sacrément envie de te connaître, sacrément envie d'avoir quelqu'un avec qui parler, bref sacrément envie quoi !!"
Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Le Dogue ne répondit rien. Il écouta très attentivement Isolde, en la regardant directement dans les yeux, se contentant de plisser très fort ses sourcils et ses lèvres, ce qui lui donnait un air de molosse qui allait bien avec son surnom. De temps à autres, il opina vivement du chef par un petit signe de tête de haut en bas, mais quand elle eut terminé, il se contenta de soupirer par le nez, et de demeurer muet en regardant ses pieds.

« Je vais te faire à bouffer. Si tu veux pisser y a des chiottes sèches dans le jardin derrière. »

Et sans un autre commentaire, il quitta la pièce en refermant derrière lui, laissant Isolde se reposer dans le lit durant son absence.

Il revint un bon moment plus tard. Probablement quelque chose comme une demi-heure ou un peu plus. Dehors le soleil était déjà en train de se coucher : Isolde avait dû bien passer toute une journée entière à dormir. Le Dogue toqua à la porte, attendant qu’on lui permette d’entrer pour ouvrir.

« C’est prêt. T’as besoin d’aide pour marcher ou ça ira ? »

Qu’il l’aide ou non, le Dogue dirigea Isolde dans le salon juste à côté. Toujours autant en bordel, l’entrée était d’autant plus en pagaille que la porte avait été défoncée par l’orque d’hier, et que le sang séché d’Isolde recouvrait le fauteuil sur lequel le berger avait jeté un linge propre pour le recouvrir. Ça sentait très fort la viande, qui était en train de mijoter sur la terrasse.
Dans le grand champ, Isolde pouvait noter que tout au fond, au loin, un gros tas de corps était en train de brûler : Le Dogue avait rassemblé le mouton mort, les gobelins et l’orque pour les traîner dans un petit trou auquel il avait mit le feu, ce qui donnait une magnifique colonne de feu dont la fumée noire s’élevait jusqu’aux cieux. Pendant ce temps, un tas de moutons très bêtes avaient été rassemblés, broutant paisiblement dont en faisant connaître leur présence par des « bêêêêh » toutes les cinq secondes. À leurs côtés, un Chlodéric tout rafistolé par des bandages et un Fritz en pleine forme s’amusaient à se renifler le derrière ou à chahuter.

Le Dogue sorti une assiette et la remplie à la louche. C’était un gros ragoût noir rempli de carottes, de légumes, et de petits morceaux de viande salés.

« Alors, au niveau du menu, t’as le choix. C’est, ou mouton, ou… mouton. Désolé, j’ai pas grand-chose d’autres. Enfin si, j’ai des chèvres, mais celles-là je les gardes pour le lait, tu comprends ?
Après en dessert du coup tu peux avoir du crottin à tartiner. Et je dois avoir une part de clafoutis qui traîne que j’ai fais avant-hier, donc il est encore bon.
Allez, installe-toi. Et mange bien, même si t’as pas très faim : T’as besoin de te requinquer, avec tout le sang que t’as perdu. »

Le Dogue tira le fauteuil juste sur la terrasse, pour qu’Isolde puisse profiter de la chaleur des rayons de soleil du crépuscule. Lui-même s’assit en tailleur directement par terre, en se servant également une grosse assiette qu’il mangea bruyamment. Puis, parlant la bouche pleine, il fit un signe vers Fritz en train de se rouler par terre pour faire le beau devant Chlodéric. Mais lorsque le chien découvrit sa maîtresse sur la terrasse, il se mit à soudain ignorer son nouveau copain, et à galoper à toute vitesse pour retrouver ses mains et obtenir le plus de caresses possibles.

« C’est un bon toutou qu’t’as là, très câlin. Jeune, aussi.
T’as commencé à le dresser, ou à l’éduquer ? »

Il leva ses yeux vers Isolde.

« Parce qu’il est jeune. Alors si tu veux en faire un chien de garde pour le combat, ou au contraire un chien truffier pour chercher du gibier ou des trucs… Beh, c’est maintenant qu’il faut commencer.
Si tu veux je peux t’apprendre à dresser les chiens. Ça te prendra toute une vie avec ton Fritz. T’en penses quoi ? »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Isolde Tristan de Bérétis
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Message par Isolde Tristan de Bérétis »

Mon récit terminé mon interlocuteur ne se montre pas plus démonstratif qu'à son accoutumée, autant dire qu'il va me falloir l'amadouer si je veux en tirer autre choses que des mimiques ou des mots qui ne sont que de pure forme. Un soupire nasale et un vague regard sont les seules réactions auxquelles j'aurai droit à la fin de mes dires avant qu'il ne sorte de la pièce sur un "les chiottes sont par là...". Mon regard reste planté quelques minutes sur la porte maintenant refermée me laissant ainsi seule avec la foule de sentiments qui m'agite ce qui me permet de reléguer ma douleur au second plan. A mon tour de soupirer d'agacement, je ne sais même pas ce que j'attends de cet homme alors qu'il m'a déjà sauvé la vie mais ... autre chose QUOI !! D'un geste de frustration je repousse ces mèches qu'il me faudra couper avant de chasser sa silhouette de mon esprit.

"Espèce d'ours mal léché !! Et oui j'ai envie de pisser ..."

La chose me paraît presque insurmontable et par caprice je pourrai presque bouder jusqu'à ... j'imagine craquer la première. Ma quête si je l'accepte consiste à me rendre jusqu'au fond du jardin drapée dans ma dignité, et bien qu'il en soit ainsi. Un ... deux ... trois ... je finis pas repousser le drap pour glisser mes jambes hors du lit autant dire que ce simple mouvement provoque nombre de grimaces sur mon visage sans parler du coup d'oeil jeté à ma hanche qui entraîne un hoquet de stupeur. Je veux bien admettre que je ne suis pas femme à être coquette mais cette balafre ... Ma chaire est boursouflée d'une couleur allant du bleu à l'aubergine en passant par le jaune, un fil de la taille d'un doigt (je n'exagère qu'un peu ... beaucoup) court le long prêt à sauter au moindre geste un peu brusque. Aussi rapidement que possible j'enfile une longue chemise qui a connu de meilleurs jours me permettant de mettre une œillère sur cette immonde chose qui marquera mon corps à vie, avant de me mettre debout. Bon on dirait bien un enfant qui apprend à marcher, je bas l'air de mes bras, couinant à chaque mouvement du côté gauche, totalement ridicule. Un masque de fierté imperturbable ou presque sur le visage, je traverse ainsi le "salon" *rire* où l'homme s'affaire afin de rejoindre au plus vite l'extérieur, des gouttes de sueurs dégoulinent déjà le long de mon dos conséquence de l'effort fourni. Je passerai sous silence le moment où il me faut me soulager qui n'apporte que jurons à mon esprit et protestations plus dignes à mes lèvres.

Clopin-clopant je regagne la masure non sans admirer le paysage que je n'avais jusqu'à maintenant point pu admirer. Dommage qu'une odeur de chaire brûlée vienne flatter mon odorat car ma vue est elle plus que satisfaite de ce que m'offre les lieux. Où que je me tourne les hauts sommets des montagnes grises déchirent de leurs imposantes masses les cieux, ne me reste fasse à elles qu'une terrible impression d'infini ridicule face à l'immensité de la nature qui se dresse face aux hommes. A l'ouest le bleu c'est teinté d'ocre et orangé, les tous derniers rayons du soleil réchauffent ma peau alors que je peux que rester béate devant ce spectacle pourtant fort simple avec quelques moutons qui paissent au premier plan de cet idyllique tableau. Les bras croisés sur ma poitrine j'inspire et expire de grandes goulées comme si je pouvais par ce processus graver cet instant dans chacune de mes cellules. Difficile d'évaluer le temps que je reste ainsi le regard perdu sur l'horizon appréciant ce moment de calme, la douleur se rappelle malheureusement à moi mais ne chasse pas pour autant cet intense sentiment de paix dont j'ai pu m'imprégner.

A l'intérieur la douce odeur d'un mijoté à envahi le lieu, quelque peu gêné de me trouver sans rien faire en la présence de mon hôte je lance un
"Je peux t'aider ...?"
Accueilli par un grognement ponctué d'une négation ce qui me renvoie à l'extérieur où j'attends dans un fauteuil tiré à l'extérieur que le repas soit servi chose qui ne tarde point.

"J'ai un faim de loup bien au contraire !" Dis-je avec entrain alors qu'il m'encourage à manger
"Et ça sent divinement bon, dis donc." Humant les arômes qui se dégagent de l'assiette.
Retenant de justesse un "Bon à marier..." pour me plonger dans les premières bouchées conséquence de plusieurs "Hummm" de ma part.

Le jeu de nos amis à quatre pattes m'arrache quelques sourires, heureuse que Fitz se soit trouvé un copain bien que ce dernier soit convalescent et encore plus contente que mon compagnon vienne réclamer ces caresses en échange de quelques coups de langue baveuse.

"Non je ne l'ai pas éduqué ..." repoussant avec difficulté le jeune chien véritable témoignage de mon incompétence en la matière.
"Je connais pas grand chose aux chiens, je l'aime... il m'aime je crois et je m'en contente."

Haussement d'épaules, la chose m'avait jamais vraiment effleuré l'esprit.
"Bin ... j'en sais trop rien, j'attends rien de lui juste que ... qu'il soit là. C'est mon confident, il connaît tous mes défauts !"
La chose m'arrache un rire franc et léger.

"Comme je dois constamment me cacher je préfère rester un peu éloigné des gens quand c'est possible alors avoir une oreille dans les moments un peu plus durs que les autres c'est ... agréable."

Nouvelle série de bouchée que cette fois je prend le temps de mâcher avant d'engloutir comme une louve la portion laissant planer quelques longues secondes sur ces derniers dires.
"Toute une vie ... c'est une invitation ? *sourire* Tu me supporteras jamais, demain tu va me chasser j'en suis presque certaine. Mais je veux bien apprendre quelques trucs que ça soit pour les chiens ou ... le reste."

Si je n'ouvre pas encore ma porte, je la laisse suffisamment entrebâiller. Il faut bien dire que tout comme lui, enfin je l’imagine ainsi, un peu de compagnie réchauffe nos moments de solitude. Le silence tombe peu à peu, je n'ose le questionner de peur d'effaroucher l'animal alors le clafoutis servi je me traîne jusqu'à la chambre récupérer mon étui à instrument que je sors avec prudence de peur de l'avoir abîmer dans le combat. Mes doigts effleurent le bois qui après examen me paraît intact, quelques réglages sur la tension des cordes, j'en tire une première suite d'accord.

"Dis moi Dogue que veux-tu que je te joue ?"
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Charisme Isolde : 8
Jet : 4, réussite.
C’était difficile à percevoir. Peut-être étais-ce l’imagination d’Isolde. Mais au fur et à mesure qu’elle parlait, elle pouvait sentir que le Dogue, tranquillement assis en tailleur à manger sa pitance, semblait.. Se détendre. Devenir légèrement moins raide et sec en sa présence.

Il approuva bêtement en hochant de la tête plusieurs fois tandis qu’elle décrivait sa relation avec Fritz. Il croisa son regard avant de lui répondre :

« Ouais. J’vois ce que tu veux dire. Les chiens souvent c’est mieux que les gens. Plus… Plus facile. »

Il siffla alors pour que Chlodéric aille les rejoindre. Le gros Bleu-Berger Bretonnien était vraiment dans un sale état, bien amoché, mais ça n’enlevait rien à sa joie de bondir près de son maître et de remuer frénétiquement la queue. Et tandis que les deux maîtres discutaient, le Dogue rassura son compagnon avec des gratouilles sous le museau et derrière les oreilles.
Et, quelque chose d’étrangement plus perceptible que le reste, c’est que le Dogue se mit à soudainement rougir bêtement et à sursauter d’étonnement lorsque Isolde suggérait que le Dogue venait juste de lui proposer de passer leurs vies ensemble. Il se mit à agiter la tête et à virer cramoisi, tandis qu’il se reprenait en bredouillant comme s’il avait quinze ans :

« Nan, c’est… C’pas… C’pas c’que j’ai voulu dire ! ‘fin ! Non j’vais pas t’mettre dehors, t’es… ‘fin… T’es pas… T’es pas désagréable, mais, heu… ‘fin ! »

Il eut alors le regard légèrement fuyant, et préféra recommencer à timidement caresser son brave molosse.

Dessert servi, il laissa Isolde partir sans lui dire un seul mot. Lorsqu’elle finit de farfouiller pour chercher sa mandoline, et qu’elle revint à sa terrasse, elle put néanmoins découvrir que le berger avait sorti de son seau à glace en métal deux bouteilles de bières brunes à l’étiquette incompréhensible, écrite en Reikspiel, une de celles qu’il avait débouchées après le vif combat contre les Peaux-Vertes. Alors qu’elle revint s’installer, il en proposa une à Isolde, puis se colla contre la porte cassée de la maison pour regarder tranquillement le soleil se coucher au-dessus de son champ rempli de moutons qui n’arrêtaient pas de bêler.

Pourtant, un vif intérêt se mit à renaître en lui lorsqu’elle lui proposa de jouer. Et, plus incroyable encore, la chevaleresse parvint à le faire sourire, d’une oreille à l’autre.

« Hé ! J’avais pas fouillé dans tes affaires, tiens, tu joues ?!
Fascinant… ça va faire tellement longtemps qu’j’ai pas écouté de la musique, c’est un des trucs qui me manquait le plus, je vais pas te mentir ! »


Il resta pensif, un instant.

« J’ose même pas te réclamer quoi que ce soit. Sérieux, juste entendre jouer quoi que ce soit, ça me plairait.
Quoi que… Tu dois bien connaître une ballade de chevaliers ? J’sais pas pourquoi, ça m’a toujours plu. Un peu nian-nian parfois, mais c’est un plaisir coupable, les chants de chevaliers. »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

Le temps du repas les derniers rayons du soleil ont fini par disparaître ne laissant que la pénombre crépusculaire avant que le nuit ne s'installe pour de bon. Les doigts sur mon instrument j'observe de quelques regards qui se veulent furtif l'homme assis à même le sol que je sens se détendre il me semble, sans pour autant en être certaine. Le "chien" s'apprivoise t-il donc ?

"Ils sont fidèles, loyaux et dénués de tromperies."

Dis-je doucement pour conclure cette discussion sur nos amis canidé qui paraît nous avoir amené sur un terrain d'entente non sans raviver quelques amères souvenirs à chacun. Certitude pour ma part avant qu'un rire ne ramène plus de légèreté conséquence de la gêne qui s'empare de mon hôte.

"Pas désagréable ?" Je hausse un sourcil amusé, souris dans la pénombre et arrête là ma taquinerie de peur que cet agréable moment ne cesse sur une erreur de ma part, chose qui arrive plus que fréquemment ces derniers temps. Sans pour autant totalement nier ce maladroit compliment que me fait certainement prendre un peu de couleur aux joues et accélérer mon cœur.
"Pas désagréable ... pas vraiment belle ... pas vraiment laide ... "
Si je suis totalement honnête le mot me trottine dans la tête bien plus que je l'aurai pensé aux premiers abords. La bière ramenée m'offre une parfaite diversion, amère et relativement forte j'en avale une goulée pour chasser tout .... tout ... ça.

"Amateur de bière et de musique. Tu pourrais me demander ce que tu voudrais avec tout ce que tu as déjà fait mais va pour une chanson de chevalier un peu nian-nian donc ... " Nouveau rire.

Mes doigts effleurent de nouveau les cordes à la recherche d'un morceau qui pourraient correspondre, il est certain que je connais des chansons de geste de quelques auteurs contemporain ou passé mais je cherche quelque chose de plus personnelle dirons nous.

"Connais-tu Guillaume de Machaut ? Il a composé quelques chansons dès plus célèbres de ces derniers temps, elles se jouent dans les tavernes par nombre de troubadours égayant de ses mots les soirées. Alors voyons voir ... Je te préviens je suis une toute petite amatrice et je sais encore moins chanté ..."

Les premières notes s'élèvent dans la nuit, la voûte céleste est maintenant constellée d'étoiles que je pourrai presque toucher en tendant le doigt. Ma voix accompagne bientôt la musique de ma mandoline, difficile de juger de ma prestation mais j'ai rarement mis autant de moi dans cette interprétation que livre à mon seul spectateur.

Je commence par "Douce Dame jolie" s'en suit "Je vivroie liement" un peu plus personnelle avant que d'autres s'enchaînent au goût de l'homme et de nos deux amis qui ont cessé de tourner pour venir se coucher à nos pieds.
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Combien de temps c'est-il écoulé ? Impossible pour moi de le dire, un léger frisson dû à une température qui a baissé me donne la chaire de poule. Mes doigts plaquent les cordes dans un dernier accord, la nuit est maintenant totale, je le distingue à peine mais je cherche son regard. Un silence s'installe j'aimerai qu'il se poursuive et pourtant je le brise.

"Voilà j'espère que ... que ça t'a plu."
Pas vraiment une question de crainte de la réponse.
"Désolée je crois que je suis vraiment fatiguée, je vais aller me coucher."
"Reste ... reste .... NON !!"

L’instrument rangé je me lève, trébuche avant de me rattraper. Satané douleur, je l'avais oublié.
"Passe une bonne nuit ... à demain."
"Bin oui à demain pas à hier ... tssss."

Je rejoins la chambre, me glisse dans le lit sans perdre beaucoup de temps et reste les bras croisés sur ma poitrine, le regard fixé sur le plafond, l'oreille tendue afin de capter le moindre bruit. Le sommeil me fuit avant que je finisse par m'endormir bien après le dernier son, l'esprit agité de nombreuses réflexions bien souvent idiotes ou juvéniles.
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Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
Profil: For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 8 | Int 8 | Ini 10 | Att 10 | Par 10 | Tir 8 | Foi 0 | Mag | NA 1 | PV 65/65
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Isolde remonte à 30 PV.

Isolde est addict. Souffrant du manque de mandragore, elle subit -2 en INT et -2 en CHAR, jusqu’à ce qu’elle prenne une nouvelle dose, ou bien parvienne à se faire intégralement sevrer (Plusieurs semaines.)
Les deux jours suivants d’Isolde ne furent pas bien intéressants. Avachie au lit, le Dogue passait de temps en temps pour lui faire à manger et s’assurer qu’elle aille bien, avant de soudainement l’abandonner pour se mettre au boulot. Pour tout taciturne qu’il était, le Dogue avait au moins le gros avantage d’être complètement autonome et débrouillard : En deux jours, il s’attela à s’occuper de ses bêtes, à aller couper du bois pour retaper sa porte amochée, répara une clôture, et s’occupa même, chose très peu commune pour un bonhomme bien masculin, de laver et de recoudre les vêtements d’Isolde qu’il mit à sécher sur une corde à linge dans le jardin. Le soir, il s’installa sur son porche à siroter une bière, tandis que la chevaleresse jouait pour lui. Bien qu’il demeurait assez peu causant, peut-être par une timidité qu’il cachait habilement derrière un masque de lourdeur virile, il lui arrivait d’un peu s’ouvrir en racontant quelques anecdotes bien drôles sur sa vie dans les montagnes ; Mais jamais, jamais il n’abordait le sujet de sa vie à Brossac, ou sa relation avec Francine, ou le sire Chlodéric. Chaque fois, il fut assez bien habile pour parvenir à détourner la conversation sur quelque chose de plus agréable, et, généralement, beaucoup plus vain.

Au troisième jour, alors qu’ils étaient un bon matin, le Dogue toqua à la porte d’Isolde et entra une fois qu’il fut permit. Comme chaque matin, il lui sourit et s’enquérait de son état.

« Hop là. Comment qu’ça va ce matin ?
Tu peux essayer de marcher ? Attends, j’vais t’aider. »


Isolde avait bel et bien repris du poil de la bête. Elle était beaucoup moins pâle, et si son souffle peinait encore à revenir, si ses muscles étaient encore bien raides, elle pouvait à présent marcher plus ou moins normalement. Le Dogue, comme chaque matin, lui demanda de se déshabiller. Avec une certaine pudeur professionnelle, il éloigna bien ses yeux le temps qu’elle s’exécute, et se contenta d’aller dans son dos pour retirer les bandages et vérifier que tout était en train de bien cicatriser.
C’était étrange. Mais il avait l’œil et les mains apparemment très bien exercés aux soins, chose évidemment très peu commune pour un gueux perdu au milieu des montagnes profondes de la Bretonnie.

« Ma foi ! Ça cicatrise bien ! Pas d’infections…
Tu l’as échappée franchement belle. À la bonne heure. T’oublieras pas de filer une petite pièce au culte de Shallya quand tu passeras devant l’un de ses autels, hein ? »


Il s’éloigna et la laissa se rhabiller. Oui, Isolde allait définitivement mieux dans ses tissus et ses chairs.
La chose était un peu différente dans son corps.

La douleur était toujours aussi atroce. Lancinante. Comme des piqûres qui la lançaient partout où elle avait été sauvagement éraflée. Elle avait passé une très bonne journée il y a deux jours, mais c’était probablement race à la délicieuse mandragore que le Dogue lui avait fait boire ; à présent, le mal était revenu, plus fort que jamais. Isolde suait, avait des cernes sous ses yeux, et le bout de ses doigts tremblotaient. Il était clair que le Dogue s’en était aperçu, parce qu’alors qu’Isolde remettait ses fringues, il lui attrapa soudainement la main sans prévenir, et son sourire disparut dans une moue pincée. Il lui ferma ses poings et les caressa un peu, alors qu’il était à moitié assis sur le lit.

« Arf… Merde. »

Il renifla, tic qu’il semblait acquérir chaque fois que quelque chose le contrariait ; Isolde avait dû le noter, car durant ces deux derniers jours, il n’avait pas avalé sa morve une seule fois. C’était uniquement en voyant le bout de ses doigts s’agiter tous seuls qu’il avait soudain repris cette habitude peu hygiénique.

« Je… Je peux peut-être te préparer une autre dose, si tu veux. C’est… ça te fera peut-être du bien. Au moins pour la journée. »

Il se gratta derrière la nuque.

« J’ai des trucs à faire aujourd’hui. Je dois aller voir des copains. Des Dawi de Karak Skrati. Ils ont des choses à me remettre et moi j’ai des choses à leur dire.
Tu as envie de venir avec moi ? »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Isolde Tristan de Bérétis
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Re: [Isolde Tristan de Bérétis] Extra-territorialité

Message par Isolde Tristan de Bérétis »

Deux jours se sont écoulés, deux jours durant lesquels je n'ai servi à rien si ce n'est joué pour mon hôte que j'ai pu pour le coup observer à loisir. L'homme est doué, doué martialement vu l'aisance avec laquelle il s'est débarrassé de ces peaux vertes, doué en médecine j'imagine qu'aux mains de nombre d'autres j'aurai succombé à mes blessures mais aussi complètement autonome concernant la vie de tous les jours. Que ne sait-il pas accomplir ? Même mon linge fut reprisé par ses soins, l'occasion pour moi de piquer un fard quand il me les rendit. Mes seules sorties furent pour me rendre aux toilettes profitant de l'occasion pour prendre un peu l'air et le regarder œuvrer à l'extérieur, désireuse de l'aider, d'apporter mon aide mais totalement incapable physiquement de quoique ce soit. Même le fait d'avoir couper quelques fleurs sauvages pour les mettre dans une bouteille de bière en guise de vase afin d'égayer l'intérieur me valu deux heures de douleurs. Que j'ai pu attendre nos repas, nos petits moments à nous, le premier jour je l'ai questionné sans insistance de ma part, respectant la barrière de certains sujets bien qu'ils aient été nombreux. Sa vie en Bretonnie mais également la provenance de ses tatouages et de ce qui témoigne chez lui de ce qui se rapporte à l'Empire. Si mon interlocuteur s'est bien déridé il reste un mystère sur tout un pan de son histoire chose qui bien entendu ne fait qu'attiser ma curiosité, qu'il est difficile pour moi de lui résister mais pour le moment je suis suffisamment reconnaissante pour le respecter et surtout j'apprécie de plus en plus sa compagnie, tout comme cet endroit.

*Soupire*

Suis-je sous son charme ? Je ne serai le dire, l'amour est chose non seulement compliquée mais un sujet qui m'est presque inconnu. Bien que j'ai été mariée, bien que j'ai cru l'aimer, n'était-ce pas juste de la persuasion de ma part afin d'accepter ma condition. Il me semble que j'ai connu furtivement ce sentiment pour Yorrick, je doute, les souvenirs sont confus. Alors quand est-il aujourd'hui ? Je mentirai si je disais ne rien éprouver mais là encore est-ce juste la conséquence de ma reconnaissance ou de ma solitude ? "Pas désagréable ..." Que ces mots tournent en boucle depuis qu'ils sont sortis de sa bouche autant que ceux de Francine qui m'a balancé le cinglant "Va jouer au Chevalier", dire qu'ils occupent une majorité de mon temps.

Quoiqu'il en soit le soleil baigne de ses rayons la chambre en ce matin du troisième jour. Je me suis redressée dans son lit dans l'attente de sa venue, là aussi petit rituel qui c'est installé. Les quelques coups ne manquant pas de se faire entendre c'est d'un "Entre !" plein d'entrain que je l'autorise à pénétrer dans la pièce non sans avoir vérifier que j'étais bien "mise" malgré les conditions. Pas de trace de bave à la commissure des lèvres, de cheveux qui jouent les rebelles ou autres petites choses malvenues. Léger sourire, regard pétillant, je suis prête...

"Bonjour ! Très bien je crois, enfin bien mieux dans tous les cas et toi même ? Bien dormi ?"
"Tu as rêvé de qui ? de Francine ? de Chlodéric ? de Moi ?""
Hochement de tête affirmatif, je tends ma main enfin le bout de mes doigts, contact.
"Pas désagréable".
Je me lève, à droite tout va bien une légère raideur mais franchement rien à noter plus que ça, à gauche ... c'est pas si mal, je pose le pied avec prudence avant de m'appuyer dessus, je supporte mon propre poids ! Victoire. Je croise son regard, sourire.
"C'est mieux non ? Je dois pouvoir marcher, avec une démarche de cavalier mais marcher."

Encore quelque pas avant que l'on passe à la suite. La suite, le moment le plus perturbant de mes journées, le moment des soins. Si le premier jour j'étais trop dans les choux pour en prendre vraiment conscience, la veille ce n'était déjà plus le cas, alors aujourd'hui je me transforme en vraie jouvencelle. Je n'ai pas peur de lui, je ne crains pas une quelconque action déplacée de sa part, c'est moi et seulement moi. Dévoilé son corps à un inconnu, dévoilé sa peau, son odeur, ses formes, alors qu'il vous touche. Mes joues se colorent, mon souffle s'accélère avant de s'arrêter comme en apnée, mon cœur cogne de plus en plus fort, même ma poitrine réagit, le temps se fige.

"Pas désagréable."
"A .... *gorge sèche, nouée* A ... Alors ...?"
Bordel un mot et c'est déjà compliqué. Cependant il répond, très professionnel, aurai-je souhaité autre chose ? Peut être.
Mais j'ai chaud, terriblement chaud et j'ai soif, hummmm normal ?
Je hoche la tête à l'évocation de la rétribution, commence à me rhabiller toute tremblotante mais que m'arrive t-il ? Symptôme de mes sentiments quels qu'ils soient ? A voir sa tête je m'inquiète, un doute m'envahit, il me prend les mains.
"Pas désagréable."
L'ai-je pensé ou prononcé ?? Je ... je ne sais plus.

"Quoi ... Quoi merde ?"
Il m'explique, calme ma panique, je suis sous l'effet de la plante, de son addiction il ne manquait plus que ça, merde une droguée.
"Une ... une dose ?"
J'en meurs d'envie, littéralement.
"Tu crois que c'est le mieux ? Cela ne renforcera pas l'effet de l'addiction ? Je dois me sevrer le plus rapidement possible, les enfants... fait chier !!"
Ma peur se transforme en colère, en rien diriger contre lui mais contre touts ces aléas qui me font perdre un temps précieux.
"Je vais venir avec toi, l'air me fera du bien et voir tes amis me changera les idées."
"Il a des amis nains ? Pour sûr je ne veux pas louper ça."
"Il faudra que ... que tu m'enseignes certaines choses aussi mais ... plus tard..."

Tout s'embrouille je parle trop vite, j'ai trop soif, trop chaud et encore à moitié nue. Mon regard croise le sien, je regarde ses lèvres, j'ai envie de l'embrasser, non c'est pas vrai, c'est la drogue. Je termine de me rhabiller en serrant les dents, luttant contre les suées.
"C'est très désagréable."
Rire.
"Je ... je termine et j'arrive."
Isolde de Bérétis / Trisan BlancheBise, Chevalier du Graal
Profil: For 8 | End 8 | Hab 10 | Cha 8 | Int 8 | Ini 10 | Att 10 | Par 10 | Tir 8 | Foi 0 | Mag | NA 1 | PV 65/65
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_isolde_de_beretis
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