[Armand de Lyrie] Noblesse oblige

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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[MJ] Katarin
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Re: [Armand de Lyrie] Noblesse oblige

Message par [MJ] Katarin »

Le gros problème lorsqu'on se met à insulter quelqu'un qu'on ne connait pas en public, c'est qu'il y a toujours une probabilité non négligeable qu'on aborde le sujet qu'il ne fallait pas.
C'est ce qui semble t-il arriva à Armand de Lyrie en cette froide soirée d'hiver à la taverne de Jaquot. Bien décidé à rabattra son caquet à Rémon, il avait choisi de mettre en avant sa couardise - après tout, ce n'était qu'un paysan n'est-ce pas, il avait du claquer des fesses toute la nuit pendant que les herrimaults prenaient d'assaut le château du seigneur nurglite. Ce que le sire de Lyrie ne pouvait pas deviner, c'est que Rémon avait bel et bien pris part aux combats, avait été en première ligne face aux chevaliers corrompus de Binet, qu'il avait pris plusieurs coups pour protéger ses compagnons, qu'il avait sauvé la vie de plusieurs des clients présents, et surtout, qu'il avait vu son frère mourir cette sinistre nuit, le visage fondu par le vomi corrosif d'un cultiste.
Ces informations, il ne les connaissait pas, mais lorsque TOUTE la taverne se tut brutalement après sa moquerie, et qu'un sentiment de gêne général s'abattit lourdement sur lui, il dut pourtant se douter que quelque part, il n'avait pas prononcé les bonnes paroles. Car alors que les provocations de Rémon avaient crée des dissensions parmi les paysans, sa réponse quant à elle avait réussi à tous les unir sous la même bannière : celle qui casserait bien la gueule au dernier chevalier de Lyrie encore en vie. Heureusement, la présence de Maussade et le respect pour Carlomax empêchèrent la plupart de se lever, mais ce ne fut pas le cas pour la table du fond : c'étaient dix hommes de plus qui ne comptaient pas laisser passer les mots malheureux du chevalier !

- Ça mon pote, tu vas l'payer cher.

Rémon était homme de parole, pas le genre à faire une menace qu'il ne comptait pas mettre en oeuvre. Sitôt dit, sitôt fait, il se jeta aussitôt sur Armand, son énorme poing serré armé et prêt à s'aplatir sur le nez du chevalier.

Il fut trop rapide. Armand se protégea par réflexe, mais le coup percuta avec une violence rare son bras levé. Le chevalier n'en resta pas là pour autant puisqu'il rendit au colossal paysan coup pour coup !
Maussade protégeait son flanc gauche, tenant à distance deux des compagnons de Rémont. Garde levée, elle encaissa une pluie de coups de la part des deux individus qui hurlaient de colère à son visage, ayant apparemment un passif avec elle. En réponse, elle frappait peu, mais juste : elle colla deux crochets sur l'un de ses adversaires qui le firent tituber, à la limite de s'écrouler.
Félix pour sa part bondit sur la table afin d’atterrir sur la droite d'Armand pour protéger son autre flanc. Si son premier coup après l’atterrissage était trop prévisible pour porter ses fruits sur le dernier homme de main de Rémont, l'uppercut qui suivit dans son menton corrigea le tir puisque l'homme s'écroula au sol pour ne plus se relever.

Un de moins... mais dix autres paysans en colère approchaient, bien décidés à punir un chevalier un peu trop insolent...


Jet de charisme d'Armand envers Rémon :
--> 16, raté de 6, c'est beaucoup, ça sent mauvais...
Second jet pour déterminer la réaction du public : 20, échec critique.



Ordre d'action :
Pour ce tour, puisque Rémon engage : Rémon, Félix, Maussade, Armand, Paysans (3), Félix, Maussade
Pour les tous suivants : Félix, Maussade, Armand, Rémon, Paysans (4), Félix, Maussade

La taverne étant un endroit confiné, chacun de vous aura maximum deux adversaires à la fois. Les paysans supplémentaires forment un "pool" venant remplacer ceux ne pouvant plus se battre. Rémon compte pour deux au vu de sa carrure.

Règles du pugilat :
- Les poings font 4+1d6 dégâts, et ont un score de parade de 2.
- Chaque coup à la tête peut assommer l'ennemi sur un test opposé de FOR vs END : malus proportionnel aux tests de FOR vs END des protagonistes en fonction de leurs dizaines de pvs perdus.
- Les dégâts sont superficiels, tu ne mourras pas à 0 pvs, seulement tombera dans les pommes.

Let's fight !

Rémon charge ! Bonus de +2 à l'ATT, perte de sa demi-action. 6, touché !
Armand pare : 15, raté !
Dégâts : 5+4+20-10 = 19 de dégâts au bras !

Félix n'est pas à portée, il utilise sa demi-action pour charger en sautant sur la table et en envoyant un coup de pied sauté dans la tronche de Rémont. Bonus de +2 à l'ATT, malus de -2 pour coup précis, perte de sa demi-action : 17, raté !

Maussade envoie un coup de pied dans le torse du paysan le plus proche : 7, touché !
Paysan 1 pare : 14, raté
6+4+24+1-9 = 26 de dégâts aux jambes

Armand cogne ! 10, réussi !
6+4+18-11 = 17 dégâts !

Les trois paysans sautent sur vous ! Deux sur Maussade, un sur Félix - Rémon est trop massif pour se mettre à côté, et Félix et Maussade protègent les côtés d'Armand.
Paysan 1 et 2 sur Maussade : 1, coup critique, et 2, réussite
Paysan 1 a le droit a une attaque en plus pour son coup critique ! 3, réussite !
Maussade prend trois coups :
Elle en pare 1 : 13, réussi tout juste !
1+4+18-12-8-1 : 3 dégâts à la tête !
Test de coup assommant : paysan réussit de 2, Maussade résiste de 4 ! Elle tient bon !
1+4+18-12-2 : 9 dégâts dans les bras
5+4+18-12-1 : 14 dégâts dans les jambes
Paysan 3 attaque Félix : 17, raté.

Félix riposte à son agresseur avec coup précis (att-2): 6, touché !
Paysan 3 pare : 10, raté
1+4+18-9 = 14 dégâts dans la tète !
Test de coup assommant : Félix réussit de 4, paysan 3 rate ! Il s'écroule au sol !

Maussade cogne le paysan 1 : 11, touché !
8+4+24+2-9 = 29 dégâts dans les bras !

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Armand de Lyrie
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Re: [Armand de Lyrie] Noblesse oblige

Message par Armand de Lyrie »



Bim, bam boum. Ça cogne et ça castagne dans tous les sens. L’adrénaline s’est jetée galopante dans mes veines, en même temps que le petit coup de fouet de l’hydromel qui a bien servi à contracter mes muscles. Putain de bordel de merde. Rémon ce gros fou furieux massif me cogne et me sèche. Je serre mes crocs et postillonne sur le coup : Je suis persuadé qu’il m’a déboîté quelque chose. Pour une raison étrange, Félix se jette en avant avec ses pieds, et en assomme un d’un coup. Franchement pas mal du tout, je suis impressionné par la technique.

Maintenant, petite pause. Dites-moi. Dans combien de combats de tavernes pensez-vous que j’ai déjà été dans ma vie ? Donnez un chiffre. Allez.

Zéro.

Sérieux, moi je pensais que les bagarres de tavernes ça arrivait que dans les mauvaises pièces de théâtre ! Moi à la base je voulais pas me battre ! C’est quoi ce bordel ?! Et voilà qu’avec mes petits poings je me retrouve à devoir encaisser des coups et frapper en retour. Etune horde de paysans se lèvent dans tous les sens autour de moi. Si j'avais un fouet, peut-être que je pourrais les convaincre de retourner aller cueillir des radis, mais malheureusement je n'ai qu'à faire avec mes phalanges et surtout le renfort des deux hors-la-loi bien plus costauds que moi.

« Nom d'une pipe à queue, mais c’est quoi le problème avec les gueux dans ce pays ?! »

C’est peut-être pas une bonne idée de hurler de ça face à des types déjà remontés. Mais c’est sorti tout seul. Profitant de la défense que m’offrent Félix et Maussade, je me recule en arrière en bondissant, et me saisit de la bouteille d’hydromel.

« Je préférais encore me battre face aux gobelins !
TRIBOULET ! LÈVE TON PUTAIN DE CUL !! »


Je donne un gros coup de pied dans le flanc de mon valet, et déverse l’hydromel directement dans sa bouche ouverte. Si ça ne le réveille pas, j’ai aucune idée de ce qui peut le faire.
Puis je balance la bouteille à l’autre bout de la pièce et retourne foncer en première ligne.
Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 10 août 2019, 12:34, modifié 1 fois.
Raison : 4 xps / Total d'xp : 97
Fiche : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_armand_de_lyrie
Image

Échiqueté d'or et d'azur à la bordure de gueules à la guivre de gueules halissante
Stats :
FOR 9 / END 9 / HAB 11 / CHA 15* (14) / INT 9 / INI 8** (10) / ATT 13** (15) / PAR 11** (13) / TIR 8 / NA 2 / PV 70/70
*Bonus grâce à la chevalière portée à l'auriculaire
**Malus à cause du harnois (inférieur)

État temporaire :
Compassion : +2 aux jets d'empathie (Reste une journée)
Esprit compatissant : +3 aux jets de résistance à la peur/terreur (Reste une journée)
Pompette : +1 CHA, -1 INT.
Migraine : -1 CHA
Visière épaisse : -2 aux jets de perception (Lorsque le casque est porté)

Compétences :
- Anticipation : +1 en ATT et +1 en PAR à partir du 3e round face au même ennemi
- Coup précis (1) : Malus atténué de 1 lors de la visée d'une partie précise
- Coups puissants : +1d3 de dégâts
- Coriace : Résiste à 1d3 dégâts de plus
- Dégainer l'épée : +1 en INI lors du premier round
- Parade : Valeurs de parade doublées
- Sang-froid : +1 lors d'actions réalisées sous stress
- Volonté de fer : +1 sur les tests pour résister à la peur

- Baratin : +1 pour embobiner quelqu'un à l'oral.
- Empathie : Capable, sur un test, de lire les émotions sur le visage de quelqu'un.
- Empathie animale : Capable, sur un test, de deviner les émotions d'un animal.
- Étiquette : +1 lors des interactions avec la haute société
- Humour : +1 pour divertir et amuser.
- Intrigue de cour : Capable de déceler et deviner des intrigues.
- Monte : Ne craint pas de chutes lors d'une montée normale
- Vœu de la Pureté échoué : -2 dans la résistance aux tentations terrestres

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien
- Art (Peinture) : Sait peindre des tableaux.
- Danse : Excellent danseur
- Héraldique : Capable de reconnaître les blasons des familles nobles, et d'en savoir plus sur eux sur un test

Équipement de combat :
- Épée bâtarde (Inférieure) : 2 mains / 23+1d10(+1d3*) / 22** (11) parade
- Lance d'arçon : 1 main / uniquement à cheval / 20+1d10(+1d3)* / 16** (8) parade / "Long" (Malus de -2 ATT pour les adversaires) / "Épuisante" (Malus de -1 d'utilisation après END/2 tours, à chaque tour, max -4) / "Percutante" (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) / "Rapide" (Malus de -2 PAR et/ou -2 HAB pour toute esquive tentée par l'adversaire) / Se brise après 4/5 utilisations
*Avec la compétence Coups puissants
**Avec la compétence Parade


Tête : 13 protection
Torse : 13 protection
Bras : 13 protection
Jambes : 8 protection

- Destrier Bretonnien (Ravel) : FOR 10 / END 13 / SAU 8 / RAP 10 / INT 9 / DOC 12 / ATT 9
Équipement divers :
3 Eo

- Un beau doublet
- Un grand manteau
- Des bottes neuves
- Une jolie écharpe

- Nourriture
- Hydromel

- Bague affichant un lion - +1 CHA

- Insigne argenté marqué du blason de Lyrie
- Pendentif monté en clou
- Un flacon à l'odeur immonde
- 3 bouteilles de tonique miraculeux
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Re: [Armand de Lyrie] Noblesse oblige

Message par [MJ] Katarin »

Le chaos dans la taverne de Jaquot était total. Et ce n'était pas ce dernier qui allait réussir à rétablir l'ordre - à l'instant où le groupe de dix s'était levé, il avait pris le parti d'aller s'abriter derrière son comptoir, et de prier la Mère que tous ces inconscients ne se blessent pas trop gravement.

S'étant débarrassé de son unique adversaire, Félix profita d'un court moment de répit pour venir en renfort à Armand. Tout comme son précédent ennemi, il visa directement la tête de l'énorme paysan bourru de plusieurs crochets particulièrement précis : néanmoins, ce dernier ne devait pas en être à sa première bagarre de taverne puisqu'il les para les un après les autres, ses deux bras levés en avant pour protéger son visage.

A défaut de nuire à son adversaire, l'aide de Félix permit à Armand de botter en retrait un court moment dans l'espoir de réveiller Triboulet - face à un tel nombre d'adversaires, nul doute que sa férocité alcoolisée ferait la différence ! Malheureusement, ses espoirs furent aussi douchés que le visage de Triboulet, lorsqu'il vit que malgré les coups de pieds dans les côtes et la bouteille d'hydromel vidée sur lui, son fidèle compagnon ne bougeait pas d'un iota.

Les renforts de Rémon ne lui laissèrent pas le temps de s'inquiéter davantage. Félix et Maussade se faisaient submerger d'adversaires, et le colossal paysan beuglait déjà sur Armand des insanités qu'il serait inconvenant de citer dans ce récit. Notons seulement qu'il fut entre autres mention de pénis de gobelin.

Quoiqu'il en soit, la provocation sembla avoir le don d'agacer le chevalier de Lyrie, puisque c'est avec une vivacité et une puissance rare qu'il revint en première ligne : d'une série de coups bien placés, il réussit à passer la garde de son adversaire pour lui décocher un direct dans le plexus, lui coupant le souffle assez longtemps pour que le chevalier lui en envoie un second dans l'épaule ! Suite à l’impressionnant enchainement du sire de Lyrie, le colossal paysan sembla en grande difficulté : ses mouvements se faisaient plus mous, sa respiration haletante, sa garde levée moins haut.

Aux côtés d'Armand, ses deux compagnons avaient fort à faire. Deux paysans avaient sauté par dessus tables, tabourets et clients pour bondir sur Félix, n'ayant guère apprécié qu'il intervienne dans le duel improvisé de pugilat que s'étaient lancés Rémon et le chevalier. Si Félix était assez vif pour éviter la charge du premier, le second le percuta en plein estomac, comme un sanglier enragé, le pliant en deux momentanément. Heureusement, cela ne sembla pas suffire à le mettre hors d'état de nuire puisqu'il riposta aussi sec d'un coup de coude sur l'arrière de la tête du paysan, qui s'écroula au sol... avant de se relever en jurant.

Dans un grognement de rage, Maussade se saisit au col du paysan qu'elle avait déjà bien abimé, et l'envoya voler par dessus-elle pour s'écraser contre une table quelques mètres plus loin, explosant gobelets et bouteilles sur les clients apeurés. Mais à peine cet adversaire écarté qu'un second prenait déjà sa place : et si la kislévite tapait fort, elle ne possédait pas la vivacité de Félix pour esquiver et encaissait en conséquence des dizaines de coups de poings. Qu'à cela ne tienne : mâchoires serrées, grondant de colère, elle semblait infatigable et imperméable aux blessures : d'un coup de pied, elle percuta dans un craquement sinistre le bras de l'un de ses ennemis qui hurla de douleur.

Les trois alliés se battaient comme de beaux diables, mais leurs adversaires étaient nombreux, trop nombreux. Malgré la formidable endurance de Maussade, il n'était pas certain qu'elle tienne bien longtemps pareil rythme : quant à Félix, il avait beau avoir d'excellents réflexes, il ne pouvait pas gérer des attaques venant de deux à trois directions différentes à la fois.

Restait que dans le duel entre Rémon et Armand, ce dernier avait pris un net avantage...



Félix s'est débarrassé de son unique paysan, il tape donc sur Rémon qui est à côté ! Il vise la tête (ATT-2) = 12, raté de 1 ! Ca occupe son adversaire, laissant à Armand le temps de reculer pour tenter de ranimer Triboulet !

Maussade attaque paysan 1 - 6, touché !
Jet de parade : raté.
Dégâts = 6+4+24+2-9 = 27 dégâts. Le paysan s'écroule !

Armand utilise sa demi-action pour réveiller Triboulet.
Jet de (CHA+FOR)/2 (lui crie dessus + coup de pied) d'Armand pour motiver le bougre ! 14, raté ==> Triboulet n'aura pas de bonus pour bouger ses fesses.
Jet d'END de Triboulet pour revenir à lui : 18 - le pécore, il dort. Il aura droit à un nouveau jet au prochain tour.
Armand retourne au combat sur Rémon !
Attaque : 1, réussite critique ! Il a le droit à une attaque supplémentaire ! 9 réussie, aussi !
Parade de la première : 7, réussi - Rémon bloque de 4 !
Première attaque : 6+4+18-11-4 = 13 de dégâts dans le torse
Deuxième attaque : 1+4+18-11 = 12 de dégâts dans les bras

Rémon riposte ! 14, raté !

Deux paysans sur Maussade : Paysan 4 arrive en chargeant (+2 ATT): 8, touché ! Paysan 2 cogne aussi : 4, touché !
Maussade pare : 7, réussi ! Elle bloque de 12 le premier coup.
Première attaque : 2+4+18-12-12-1 = 1 point de dégât dans le torse (minimum encaissé)
Deuxième attaque : 5+4+18-12-1 = 14 points de dégâts dans le torse

Deux paysans chargent Félix pour aider Rémon ! Les deux ont un bonus de +2 ATT : 7 et 16, un seul réussit à toucher.
Esquive de Félix : 15, raté.
4+4+18-9 = 17 de dégâts dans le torse.

Félix riposte contre paysan 5 ! Coup précis dans la tête (-2 ATT) : 8, réussi !
1+4+18-9 = 14 de dégâts.
Coup dans la tête assommant : 17 FOR vs 5 END, raté.

Maussade déboite le nouvel arrivant : 2, réussi !
7+4+24+2-9 = 28 dégâts dans les bras.


On fait les comptes :
Maussade est modérément blessée, elle encaisse bien mais subit beaucoup.
Félix et Armand sont légèrement blessés.
Rémon commence à faiblir.
Sur les 13 paysans le soutenant, 2 sont au tapis et 2 sont blessés.

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Armand de Lyrie
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Re: [Armand de Lyrie] Noblesse oblige

Message par Armand de Lyrie »

C’est difficile de retranscrire une ambiance de violence quand on n’y a soi-même jamais été. La plupart des gens, ils rêvent de vies tranquilles. La majorité des personnes qui naissent et meurent sur cette terre, je pense qu’ils n’aiment pas la violence. Peut-être que vous croyez que ce genre de phrase est naïve, mais je reste persuadé que c’est la vérité. La plupart d’entre vous n’ont peut-être jamais vécu ce genre d’instant, où tout autour de vous on crie, on hurle, on vocifère des insultes pour blesser les âmes des gens autant que leurs corps à l’aide de coups de poings et de coups de pieds jetés dans tous les sens. C’est un cocktail atroce d’émotions qui est balancé à votre figure, qui vous fait paniquer, qui vous fait perdre vos moyens.
Moi, ce que je ressens le plus, ce qui me fait le plus souffrir, c’est l’oppression.

Comment est-ce que tout a pu dégénérer aussi vite ? Bien sûr, avec le recul, vous pourriez penser que je n’ai qu’à m’en prendre à moi-même. Que, s’il est vrai que je ne suis pas celui qui a commencé la bagarre, je suis au moins responsable d’avoir aidé à la provoquer. Je n’étais pas obligé de répondre aux menaces de Rémon. Je n’étais pas obligé d’insulter son honneur pour défendre le mien. J’aurais pu ravaler ma fierté et rester le cul assis pour prendre de l’hydromel ; et lui aussi, en retour, ce gueux dégénéré, il aurait pu se raviser. Mais voilà, je suis noble, lui est paysan, dans un schéma logique et traditionnel, on n’est pas censés être en compétition pour afficher nos valeurs, elle est patente et claire, aussi évidente que 2 et 2 font 4.
Étrange champel pour montrer son honneur qu’une taverne remplie de gens ivres au sang chaud, pas vrai ? Voilà toute la corruption de l’Aquitanie. On pourrait en faire une farce parodique, tiens, si seulement j’avais l’âme d’un troubadour qui souhaite choquer la bonne aristocratie nobiliaire de mon Royaume.

« TU M’CHERCHES ?! TU M’CHERCHES PÉTASSE ?! »

On a fouetté mon sang. Je pense que le verre d’hydromel n’a pas dû aider non plus. Je pense que tous les événements de cette journée, de cette semaine, de cette année, n’ont pas été favorables à mon état mental non plus. C’est une sensation tellement… Tellement étrange, qu’on ressent quand on se bat. La haine c’est comme… Comment je pourrais décrire ça ? C’est comme une substance corrosive, qui ferait autant de mal à la personne sur laquelle vous la déversez, qu’à la fiole dans laquelle vous la contenez. Non, contrairement à ce que vous pouvez penser, je n’aime pas qu’un type me hurle des choses sur… J’ignore sur quoi Rémon m’insulte. Mon corps, je crois. Je suis sensible à mon corps, je vous avoue. C’est un peu une blessure, qu’on veuille le ridiculiser et l’humilier, comme je crois qu’il prétend le faire en parlant de… De membres virils de gobelins. Je suis pas trop sûr je vous avoue. Et puis, tant qu’on y est, je n’aime pas trop que des gens souhaitent me faire mal, me tabasser avec leurs poings, me démettre l’épaule comme ce qui vient de se produire il y a même pas dix secondes.

« C’EST QUOI ?! T’AS QUOI ?! SALOPE, LÀ ! »

Je n’aime pas. En fait je déteste. En fait ça me fait peur et ça me noie dans un tas d’émotions. Si je n’arrivais pas à me contrôler, si je n’avais pas un sang-froid martialement exercé par toutes ces punitions infligées par mon maître d’armes, cet immonde sire de Beauziac, je pense que j’aurais pu craquer en pleurant ou en me reculant. Ah c’est ça la force de l’art éducatif Bretonnien : La peur de l’humiliation. La peur d’être traité de fiotte. C’est un peu comme ça dans tous les pays du Vieux Monde d’ailleurs, dans cette société virilisante où on tolère pas la faiblesse : Mieux vaut finir avec des os cassés et à pisser le sang, qu’avoir son « honneur » bafoué. Je pourrais être dos au mur que ça serait exactement la même chose. Je ne peux pas m’enfuir. Alors je fais face à toute la haine et la violence qui se matérialise face à moi sous la forme d’une dizaine de gueux criards, postillonnant et tonitruants qui me barrent la sortie.

Ils me veulent du MAL. Alors moi je vais leur faire MAL. Cela se tient comme raisonnement pour tenir des relations saines dans une société, pas vrai ?

Je serre les dents. Je rugis. Je crie. C’est important de crier dans un combat, ça permet de tromper votre cervelle, de faire croire à votre esprit autant qu’à votre ennemi que vous êtes plus courageux que vous ne l’êtes vraiment. Pourquoi vous croyez que les chiens grognent autant, même quand ils n’ont pas la moindre intention de mordre ? Mes comparses à mes côtés l’ont bien compris, eux ; Je ne les vois pas parce que mes yeux injectés d’adrénaline sont trop occupés à scruter l’ennemi juste en face de moi, mais j’entends très distinctement les noms d’oiseaux sifflés de Félix et les grognements au souffle parfois coupé par un choc reçu dans son poitrail de Maussade – alors elle est bien capable de sortir quelque chose de ses cordes vocales, hein ? Et en concentrant toute ma haine, toute ma rancœur que je puise au fond de nul part, je me jette sur mon ennemi, avec des coups de poings adroits que j’ai déjà donné dans des camarades de mon âge durant ma pagerie. Ah, voilà aussi un bel avantage de l’éducation Bretonnienne : On apprend à faire mal aux autres. Un maître d’armes sépare rarement ses pages qui pour des raisons totalement puériles et faciles à résoudre se jettent dessus en se griffant le visage ou en se mordant.

« DÉGAGE ! ME TOUCHE PAS ! SALE- SALE- ... BOUFFE TES MORTS ! »

Je vous avoue que je suis un peu gringalet, pas bien haut, j’ai plus dégusté que je n’ai fais déguster. Sur un Rémon plus large et trapu que moi, je me déchaîne pourtant sans aucune retenue. J’aimerais bien vous faire croire que j’ai une botte secrète, un enchaînement d’art martial particulièrement efficace pour retourner sa force contre lui ; C’est des conneries monumentales. Je me jette sur lui comme un fou et me contente de lui donner des coups de poings au hasard. Remarque, vu comment j’arrive à le faire déguster, on peut pas dire que ma méthode soit parfaitement inefficace. Je gémis au fond de ma gorge en frappant de toutes mes forces, assez pour me faire mal aux poings, je crois que je risque même de me casser un doigt. Il recule et lui aussi subit bien mes coups. Et tout le long, même en me reculant, je continue de hurler des débuts de propos complètement incohérents : J’aimerais bien pouvoir sortir des phrases complètes, si seulement j’étais pas au milieu d’une rixe infernale. Lui aussi en face il a du mal, mais je crois que ses propos sont exactement du même style.

J’ai tellement peur. On dirait pas à me voir comme ça. C’est plutôt moi qui doit avoir une tête à terrifier. Une jambe devant l’autre, je claque mes mains entre elles devant mon visage, puis frappe mon poitrail, encore une fois dans une tentative de forcer mon corps à divaguer, à planer avec l’alcool et l’adrénaline, à oublier la douleur et la trouille panique qui veut se saisir de moi.
Ils sont tellement nombreux. Tellement nombreux à me vouloir du mal. Ils m’encerclent. Ils sont partout. J’ai du mal à respirer j’ai du mal à respirer. J’ai des vertiges. J’ai des sueurs froides. Je panique. J’ai du mal à respirer. Ils sont autour de moi. Ils me veulent du mal. Ils veulent me frapper. Ils sont dix. Ces sales gueux. Ils sont partout. Ils veulent m’humilier. Ils veulent me traiter de fiotasse. Ils veulent me faire mal. Ils vont me faire mal. J’ai peur. J’ai le cœur qui me fait mal dans ma poitrine et mes veines qui se gonfle et pulsent dans mon cou. Pour l’Amour de Shallya pitié laissez-moi tranquille !

Un chien grogne même quand il n’a pas l’intention de mordre. Alors le chien en face grogne aussi, de peur autant que d’insoumission. Et c’est ainsi que deux chiens qui ne se voulaient rien de mal menacent de s’égorger. Je puise au fond de mon corps cette menace animalière, basse, et instinctive. Je réagis plus par automatisme que par véritable sang-froid maîtrisé. J’ai peur qu’ils me touchent. J’ai peur qu’ils m’attrapent. J’ai peur qu’ils portent atteinte à mon corps. J'ai peur qu'ils me...

Alors, alors que la trouille et la haine se mélangent, j’explose. J’exulte. J’ai envie de les terrifier, pour ne plus être terrifié. J’ai envie d’être extrêmement violent, pour qu’ils me laissent tranquille. Je suis tellement, tellement apeuré, vide, noir, à l’idée qu’ils me fassent… Qu’ils me… Qu’ils me touchent. Je dois le faire de manière préventive. Je dois m’abaisser, avant que eux ne le fassent.

« DÉGAGE, PUTAIN DÉGAGE !!! »

Et en même temps que je tends les mains pour signifier une distance entre moi et Rémon, je décide subitement de le charger de toutes mes forces pour briser la portée qui nous sépare. Mais pas pour le frapper. Pas pour l’assommer. Je souhaite passer derrière ses mains et l’accrocher, le coller de tout près. Je veux pouvoir sentir sa gueule puante d’ivrogne-paysan. Je veux ouvrir grand la bouche, et enfoncer les dents dans la première chose que je trouverai : Une oreille, une paupière, un morceau de lèvre. J’ai envie qu’il hurle. J’ai envie de l’entendre hurler, et plus de haine, plus de menaces, j’ai envie que ses hurlements gagnent en octaves et deviennent des cris stridents et aigus, assez pour terrifier la taverne toute entière.
J’ai envie qu’il ait autant peur de moi que j’ai peur de lui.
Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 22 août 2019, 12:56, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps / Total d'xp : 103
Fiche : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_armand_de_lyrie
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Échiqueté d'or et d'azur à la bordure de gueules à la guivre de gueules halissante
Stats :
FOR 9 / END 9 / HAB 11 / CHA 15* (14) / INT 9 / INI 8** (10) / ATT 13** (15) / PAR 11** (13) / TIR 8 / NA 2 / PV 70/70
*Bonus grâce à la chevalière portée à l'auriculaire
**Malus à cause du harnois (inférieur)

État temporaire :
Compassion : +2 aux jets d'empathie (Reste une journée)
Esprit compatissant : +3 aux jets de résistance à la peur/terreur (Reste une journée)
Pompette : +1 CHA, -1 INT.
Migraine : -1 CHA
Visière épaisse : -2 aux jets de perception (Lorsque le casque est porté)

Compétences :
- Anticipation : +1 en ATT et +1 en PAR à partir du 3e round face au même ennemi
- Coup précis (1) : Malus atténué de 1 lors de la visée d'une partie précise
- Coups puissants : +1d3 de dégâts
- Coriace : Résiste à 1d3 dégâts de plus
- Dégainer l'épée : +1 en INI lors du premier round
- Parade : Valeurs de parade doublées
- Sang-froid : +1 lors d'actions réalisées sous stress
- Volonté de fer : +1 sur les tests pour résister à la peur

- Baratin : +1 pour embobiner quelqu'un à l'oral.
- Empathie : Capable, sur un test, de lire les émotions sur le visage de quelqu'un.
- Empathie animale : Capable, sur un test, de deviner les émotions d'un animal.
- Étiquette : +1 lors des interactions avec la haute société
- Humour : +1 pour divertir et amuser.
- Intrigue de cour : Capable de déceler et deviner des intrigues.
- Monte : Ne craint pas de chutes lors d'une montée normale
- Vœu de la Pureté échoué : -2 dans la résistance aux tentations terrestres

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien
- Art (Peinture) : Sait peindre des tableaux.
- Danse : Excellent danseur
- Héraldique : Capable de reconnaître les blasons des familles nobles, et d'en savoir plus sur eux sur un test

Équipement de combat :
- Épée bâtarde (Inférieure) : 2 mains / 23+1d10(+1d3*) / 22** (11) parade
- Lance d'arçon : 1 main / uniquement à cheval / 20+1d10(+1d3)* / 16** (8) parade / "Long" (Malus de -2 ATT pour les adversaires) / "Épuisante" (Malus de -1 d'utilisation après END/2 tours, à chaque tour, max -4) / "Percutante" (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) / "Rapide" (Malus de -2 PAR et/ou -2 HAB pour toute esquive tentée par l'adversaire) / Se brise après 4/5 utilisations
*Avec la compétence Coups puissants
**Avec la compétence Parade


Tête : 13 protection
Torse : 13 protection
Bras : 13 protection
Jambes : 8 protection

- Destrier Bretonnien (Ravel) : FOR 10 / END 13 / SAU 8 / RAP 10 / INT 9 / DOC 12 / ATT 9
Équipement divers :
3 Eo

- Un beau doublet
- Un grand manteau
- Des bottes neuves
- Une jolie écharpe

- Nourriture
- Hydromel

- Bague affichant un lion - +1 CHA

- Insigne argenté marqué du blason de Lyrie
- Pendentif monté en clou
- Un flacon à l'odeur immonde
- 3 bouteilles de tonique miraculeux
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[MJ] Katarin
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Re: [Armand de Lyrie] Noblesse oblige

Message par [MJ] Katarin »

Le problème avec les paysans en colère, c'est que même s'ils sont dénués de toute forme de stratégie, la simple force de leur surnombre suffit amplement à triompher des combattants les plus expérimentés. Binet devait bien posséder des chevaliers, des maitres d'armes, des sergents et la Dame seule sait quels autres guerriers capables de prouesses à l'épée : et pourtant, le petit peuple aidé par une bande de criminels des bois avait réussi à se débarrasser de toute résistance, et à prendre le contrôle de la ville.

Ce soir là chez Jaquot, Armand de Lyrie fit l'expérience d'une foule en colère, et comprit peut-être, à défaut des motifs de leur hargne, le danger que peuvent représenter des paysans énervés.

A sa droite, Félix esquivait les coups et tentait de les rendre, mais afin d'assurer la protection d'Armand, il se retrouvait avec un périmètre pour se déplacer très réduit : tout écart ouvrirait une brèche entre lui et le sire de Lyrie qui permettraient à d'autres grouillots de prendre part au combat. A un contre deux, il se battait de son mieux mais un l'un de ses adversaires finit par briser sa garde pour le saisir au col, avant de lui coller un coup de boule magistral. Ainsi sonné, il ne put esquiver l'uppercut de l'autre type qui frappa ses côtes de plein fouet. S'il se dégagea de la prise, son souffle rauque et sa posture courbée témoignaient de sa douleur - il était à sa limite, et ne résisterait pas à beaucoup d'autres coups.

A sa gauche, si Maussade faisait montre d'une puissance impressionnante, elle aussi subissait le surnombre. A peine avait-elle attrapé par les cheveux l'un de ses adversaires pour lui éclater la tronche contre une table, que déjà de nouveaux paysans surgissaient pour lui asséner une tempête de coups. Bras levés, elle encaissait encore et encore, mais peu à peu son visage et ses avant-bras se couvraient d'ecchymoses.

Derrière lui, Triboulet dormait toujours, la bouche ouverte sur le sol, parfaitement immobile, comme attendant qu'une deuxième bouteille d'hydromel vienne se vider dans son gosier.

Devant lui enfin, Rémon. Armand tenta de lui bondir dessus, de le mordre avec sauvagerie pour renverser la situation. Mais le colossal paysan ne s'en laissa pas conter : s'il fut effrayé par la soudaine agressivité de son opposant, il réussit à le tenir à distance, le saisissant par le col pour le repousser en arrière. Il voulut frapper Armand à son tour, mais son poing passa à une bonne dizaine de centimètres de sa cible.
Le chevalier riposta aussi sec, collant une nouvelle série d'impacts dans la garde faiblissante de son adversaire. C'était bien là le plus frustrant : à la longue, il était certain de pouvoir battre le géant. Mais le temps lui manquait : si un seul de ses compagnons tombait, ses flancs seraient exposés, et ce serait la défaite assurée.

Alors il joua le tout pour le tout. Négligeant totalement sa propre défense, il se rua sur Rémon et fit pleuvoir sur lui une pluie ininterrompue de coups.
Sa rage porta ses fruits. Son adversaire avait encaissé bien davantage que lui, il n'était plus aussi vif, ses mouvements étaient plus lents, et surtout, la précédente tentative d'Armand de lui mordre le visage, malgré son échec, l'avait effrayé sur le genre d'homme fou furieux qu'il affrontait. Un coup dans son épaule découverte lui fit lâcher un grommellement de douleur, un crochet dans son nez provoqua un vilain craquement, aussitôt suivi par un second dans sa mâchoire qui lui fit cracher une dent au sol. Armand ne s'arrêta pas, et coup après coup, il finit par venir à bout de la terrible endurance de son adversaire : un ultime impact envoya son adversaire au tapis.

Leur chef tombé, il y eut un court instant de flottement dans toute la taverne qui suivit immédiatement le bruit de sa chute sur le sol. Un infime moment de doute et d'hésitation, où malgré les blessures apparentes de Félix et Maussade, malgré leur supériorité numérique, les habitants les plus farouches de Derrevin hésitèrent à la seule vue du chevalier, qui n'avait pas pris un seul coup au visage, et qui avait pourtant abattu le héros qui faisait deux fois son poids.


TOUR 1

Félix enchaine un déluge de crochets dans la tronche de paysan 5 !
Jet d'attaque : 18, raté !

Maussade attaque à noouveau le paysan 4 : 1; coup critique !
Attaque supplémentaire gagnée : 2, réussie aussi !
Paysan 4 n'arrive pas à parer.
Première attaque : dégats = 10+4+24+3-9 = 32 - c'est pile ce qu'il faut pour démolir le paysan en un seul coup !
Seconde attaque sur paysan 2 qui échoue sa parade : 1+4+24+2-9 = 22

Armand se jette sur Rémon pour le mordre !
Ici, l'atteindre n'est pas difficile - il ne s'agit pas de viser juste pour passer sa garde, il s'agit d'y aller avec assez de force pour qu'il n'arrive pas à te repousser avec ses bras : je vais donc faire un test de force opposé
Armand : 12
Rémon : 2
Pas moyen de l'atteindre, Rémon te repousse !

Rémon n'a pas du tout apprécié le petit jeu d'Armand, il cogne ! 11, raté :D

Mais ou en est ce bon vieux Triboulet...
11, raté.

Rémon étant toujours debout, les paysans sont toujours motivés à en découdre !
Maussade subit les attaques de paysan 2, et de paysan 7 qui l'a rejoint.
6, touché
1, touché
==> attaque supplémentaire, 17, raté.
Maussade subit deux attaques. Elle pare : 15, raté !
Première attaque : 6+4+18-12-3 = 13 de dégats !
Deuxième attaque : 1+4+18-12-3 = 8 de dégats !

Félix subit les attaques de paysan 5 et paysan 6
3 et 2, les deux ttaques sont réussies !
Félix esquive : 9, réussi de 3, ça ne suffit pas !
Première attaque : 6+4+18-9 = 19 de dégats !
Deuxième attaque : 1+4+18-9 = 14 de dégats ! coup à la tete... test opposé FOR vs END : 11 pour le paysan (-2) vs 4 pour félix (0) - il ne s'évanouit pas !

Félix riposte avec un nouveau coup visé à la tete : 7, réussi
Le paysan rate sa parade.
Dégats : 6+4+18-9 = 19 de dégats sur paysan 5
14 pour le test de FOR de Félix (-10) contre 8 pour le test d'END du paysan (-2) - raté !

Maussade cogne : 3, réussi !
Paysan 2 pare : 1, réussite critique ! il double sa valeur de parade.
Dégats : 8+4+24+2-9-4 = 25 !


TOUR 2

Félix attaque : 20, échec critique... C'est la merde :D
L'un des paysans gagne une attaque d'opportunité : 20, échec critique.
Euh. OK. On va dire que ça s'annule ?

Maussade attaque : 7, réussi
Son adversaire rate sa parade
Dégats = 4+4+24+1-9 = 26 - paysan 2 au sol !

Armand s'énerve ! il sacrifie sa demi action pour attaquer deux fois à mains nues (deuxième attaque malus de -4)
1 et 16 - la première est un coup critique ! Attaque d'opportunité : 15, raté...
Rémon échoue à parer !
Il colle 3+4+18-11 = 14 de dégats !
Rémon est toujours debout...

Il cogne à son tour : 11, raté !

Aux paysans :
Sur Maussade : 16 et 7, une seule touche !
Elle pare : 1, réussite critique - elle double sa parade.
Dégats = 2+4+18-12-8-1 = 3 de dégats

Sur Félix : 9 et 3, les deux attaques touchent !
Esquive sur la première : 3, réussie !
Dégats de la seconde : 2+4+18-9 = 15 !

Félix attaque : 12, raté de 1.

Maussade attaque : 19, raté.


TOUR 3

Félix attaque : 16. Il a pris trop cher, il s'en sort plus ^^°

Maussade attaque : 15, raté aussi. Ca va pas fort dans la team Armand.

Armand attaque : 20 !
Attaque d'opportunité Rémon : 17. Ces bras cassés...
Attaque supplémentaire en malus -4 : 2, ça passe !
Parade de Rémon échoue !
Dégats : 6+4+18-11 = 17 !

Rémon est hors jeu !


==> Intimidation de la foule, sur (FOR+CHA)/2 : 5, ça passe ! La défaite de Rémon crée un temps d'arrêt - c'est la seule chance d'Armand de retourner la situation !

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Armand de Lyrie
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Re: [Armand de Lyrie] Noblesse oblige

Message par Armand de Lyrie »

Dans combien de combats est-ce que Rémon s’est retrouvé au cours de son existence ? Ce gros balourd immonde, il a la carrure et le tempérament qui me fait dire qu’il doit être un habitué de ce genre de rixes. Je suis sûr il bat sa femme. J’en ai aucune idée, je sais même pas s’il est marié, mais c’est une idée qui naît au fond de mon esprit. Je le hais. Je le HAIS ! Lorsque quelqu’un vous frappe la peur prend part de vous, elle veut vous étrangler et vous jeter à terre, et le meilleur antidote à la peur c’est encore la haine. De mes yeux enragés, Rémon devient plus gros, plus laid, plus violent qu’il ne l’est réellement ; Tout comme lui doit bien insister sur mes traits, exagérer ma vantardise et ma ire nobiliaire, moi je lui attache tout un boulet de préjugés à sa personne. Bien sûr qu’il bat sa femme. Bien sûr qu’il bat ses gosses. Il doit battre n’importe qui pour n’importe quoi, ce gros attardé ivrogne.
Mais s’il s’est déjà battu une trentaine de fois dans des tavernes pour un morceau de jambon, combien de fois un adversaire s’est-il jeté sur lui en claquant des dents ? Mon soudain assaut n’a pas eu l’effet escompté. Rémon m’a repoussé comme un sac, me balançant en arrière avec une grande force qui a manqué de me faire trébucher, puis il a tenté de me sécher. Mais j’ai vu dans ses gros yeux exorbités, un mélange d’incompréhension, et sa peur naturelle enfin transparente. Il a continué de m’insulter, mais avec une voix cassante, je crois qu’il a essayé de dire un truc du genre : « Mais t’es complètement fêlé ?! »

Je lui ai absolument pas laissé le temps de réagir. Ni de moi-même réagir. J’ai continué de bondir sur lui, comme un névrosé rendu ivre de rage (Ou un fidèle d'Ulric). J’aimerais vous dire que toute ma haine était volontaire et réfléchie, que je me jetais sur lui car j’observais à quel point mes camarades à mes côtés menaçaient de s’effondrer et d’exposer mes flancs. Exposer mes flancs… Non mais je me foutrais de votre gueule. Je suis dans un bar face à une dizaine de gueux qui puent et qui veulent me faire du mal. Le sire de Beauziac m’a entraîné à garder un sang-froid à toute épreuve. Je… Je crois que je l’ai un peu perdu.
Je voulais en finir, sur le coup. Je voulais juste en finir. J’ai… J’ai du mal à vous décrire, en fait. Si j’ai fais un crochet du droit, ou du gauche. Je sais juste que j’ai tapé. J’ai tapé dans tous les sens. Cela valait bien le coup que le chevalier Quentin de Beauziac insiste lourdement sur le fait de lever ma garde et de ne rien offrir à l’ennemi. Je lui ai tout donné à Rémon. J’ignore si c’est la rigueur de mon entraînement qui a fait que j’ai pu éviter la moindre riposte de Rémon, ou si c’est juste que je le frappais tellement fort qu’il était rendu groggy et malléable : J’ai frappé, encore et encore, au point où l’adrénaline finissait de s’emparer de moi et de m’empêcher de sentir mes mains. Je me suis mis à saigner des phalanges, la peau des doigts arrachée par mes coups, tous rythmés par des cris aboyés, vociférés avec nombre de postillons directement vers lui :

« TOMBE ! TOMBE PUTE, SALE PUTE TOMBE ! »

Et Rémon est tombé. Un coup parfaitement propre de ma part, je pense que ça aurait mérité des sifflets et une ovation, si seulement le public en face de moi était rangé à mon côté. J’ai dû lui faire voir trente-six chandelles avant de le balancer directement en voie express direction le Royaume des Rêves de Morr : Il est tombé lourdement, entraîné par tout son poids pour s’éclater sur le dos. J’en ai serré des dents pour lui. C’est quand enfin j’ai vu la conscience quitter son corps que ma rage assourdissante s’est soudain calmée. J’ai gardé les yeux grand ouverts, incapables de battre un cil. Putain. J’espère que je lui ai pas cassé un truc. C’est vrai qu’il est tombé méchamment.

Mes pupilles se tournent pour observer l’auberge. Et pendant une seconde, absolument personne n’ose bouger. C’est peut-être l’une des secondes les plus longues de toute mon existence. Elle me rappelle une scène, que nous avons vécus ensemble : Vous vous souvenez, la fois où j’étais tombé dans les tumuli de Cuilleux au fond d’une fosse à pieux ? Une fois émergé, il y avait ce pauvre fou, dont la mort pèse encore sur mon âme, qui approchait vers moi avec une épée. Et comme un demeuré, j’ai hurlé, « STOP ! ». Et il s’est arrêté. C’est fou, il s’approchait pour me tuer, il s’approchait avec toutes les pires intentions à mon égard, et pourtant, voilà qu’il était tellement étonné par mon culot et mon soudain cri, qu’il se sentit obligé de ne plus faire un seul pas. Commandé par un cri de gringalet précieux.
Bordel, ils doivent plus me voir de la même façon, les paysans. Avec ma moustache bien taillée et mes bras fins. Je suis un peu grand, mais ça ne fait que renforcer mon physique d’aiguille. Peut-être que le fait que j’en imposais pas a dû les encourager à me faire la misère, en plus de la haine qu’ils ont dû éprouver envers moi quand j’ai remis en cause l’honneur de leur meneur. Ouais, mais là je viens de l’exploser leur meneur. Ils viennent tous d’assister à la même scène que moi. Quel sentiment les traverses en cet instant ? L’horreur ? La consternation ? La colère ? Peut-être un mélange de tout ça à la fois. Mais c’est impressionnant, comment tous, sans aucune exception, sont à présent complètement incapable de bouger, figés sur place. Ça en est terrifiant. Et fascinant.

Putain. Mais je suis censé les protéger ou quoi ? La Dame m’a fait jurer de les défendre. J’ai juré à Shallya de veiller sur eux y a pas une demi-heure. Je vais pas renier un serment au bout d’une demi-heure quand même ? Je suis dans leur camp. Et je viens d’en démolir un.

Faut que je les calmes direct. S’ils veulent me tuer ils le peuvent toujours. S’ils veulent me faire du mal, rien ne les empêches. Et j’ai encore cette putain de trouille que j’essaye de bannir au fond de moi. Je vais faire en sorte que la voix qui sort de ma gorge ne déraille pas trop, qu’elle ne prenne pas des petits airs paniqués en montant dans les aigus.
Je parle par instinct, en fait. Instinct entraîné par le sang-froid qui tente de revenir, de se faire une place au milieu de mes réflexes animaliers qui me commandent de taper et de frapper dans tous les sens. Je dis les premiers mots qui naissent tout de suite dans mon cerveau.

« C’EST QUOI VOTRE PROBLÈME ?! C’EST QUOI VOTRE PROBLÈME À TOUS PUTAIN ?! »

Après avoir hurlé comme un malade mental j’ai déjà plus d’air dans mes poumons. Et comme j’ai pas mal insulté Rémon durant notre petite bagarre, je vous avoue que j’ai déjà très mal à la gorge. Ça sent l’extinction de voix demain, ça encore. Du coup je prend une grosse bouffée d'air par la bouche avant de rajouter avec très peu de ponctuation :

« J’AI JURÉ DE ME BATTRE POUR VOUS ! J’AI JURÉ DE MOURIR POUR VOUS BANDE D’ABRUTIS !
PRENEZ DEUX SECONDES POUR RÉFLÉCHIR : VOUS AVEZ VRAIMENT ENVIE D’AVOIR UN TYPE COMME MOI FACE À VOUS OU FACE À EUX ?! »


Et en affichant bien mes dents, je désigne du bout du museau le corps inerte de Rémon avachi sur le sol. Bien sûr, toute l’astuce consiste à ne pas préciser qui c’est, « eux ». J’ai pas le temps. Oh, je pourrais partir dans de longues conjonctures bien policées sur le fait que le sire de Maisne arriverait un jour ou l’autre avec fort ost et moult mercenaires, que Carlomax m’avait chargé d’une mission spéciale auprès de Son Altesse, que… Vous voyez, déjà, rien que pour expliquer tout ça faudrait être plus calme et diplomate.
Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 27 août 2019, 15:15, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps / Total d'xp : 109
Fiche : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_armand_de_lyrie
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- Coup précis (1) : Malus atténué de 1 lors de la visée d'une partie précise
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- Baratin : +1 pour embobiner quelqu'un à l'oral.
- Empathie : Capable, sur un test, de lire les émotions sur le visage de quelqu'un.
- Empathie animale : Capable, sur un test, de deviner les émotions d'un animal.
- Étiquette : +1 lors des interactions avec la haute société
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- Monte : Ne craint pas de chutes lors d'une montée normale
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- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien
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- Épée bâtarde (Inférieure) : 2 mains / 23+1d10(+1d3*) / 22** (11) parade
- Lance d'arçon : 1 main / uniquement à cheval / 20+1d10(+1d3)* / 16** (8) parade / "Long" (Malus de -2 ATT pour les adversaires) / "Épuisante" (Malus de -1 d'utilisation après END/2 tours, à chaque tour, max -4) / "Percutante" (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) / "Rapide" (Malus de -2 PAR et/ou -2 HAB pour toute esquive tentée par l'adversaire) / Se brise après 4/5 utilisations
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Bras : 13 protection
Jambes : 8 protection

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Re: [Armand de Lyrie] Noblesse oblige

Message par [MJ] Katarin »

Un nouveau silence accueillit les réprimandes d'Armand à la clientèle de chez Jaquot. Un silence lourd, pesant, et pourtant rassurant. Cette fois les mots du chevalier n'avaient pas déclenché d'ire immédiate - non, au contraire, le petit peuple hésitait. Certains détournaient maintenant le regard. Ceux au contact avec Maussade et Félix reculaient d'un pas, leur posture se faisant plus défensive qu'agressive. Derrière eux, certains laissèrent tomber leurs bras ballants, abandonnant toute idée de velléité. On fixait ses pieds, on se raclait la gorge, on marmonnait à son voisin en espérant qu'il prenne une décision qu'on arrivait pas à prendre seul pour le groupe.

- Y savaient pas m'ssire, lâcha soudainement Jaquot qui émergea de derrière son comptoir, aux côtés de la jeune adolescente qui faisait le service. On savait pas qu'vous... aviez juré d'nous défendre.

Un vague assentiment dans la pièce, quelques "ouais" en sourdine, qu'on prononçait sans vraiment oser parler. Pourtant, l'un des paysans osa s'avancer, émergeant de la foule anonyme. Il était vieux et ridé, la cinquantaine bien entamée, quelques rares cheveux noirs tombant de part et d'autres d'un crâne ayant perdu son combat contre la calvitie. L'un de ses yeux était blanc laiteux, mais malgré tout il se tenait bien droit sur ses jambes. Il s'agenouilla aux côtés de Rémon, prit son poux, puis d'un hochement de tête à la foule, les rassura sur son état. Il se releva alors, pour s'adresser à Armand avec une voix rocailleuse.

- J'm'appelle Crespin m'ssire de Lyrie, et j'veux vous dire qu'on est désolé. Les ch'valiers ont fait beaucoup d'mal ici. Mais vous, vous avez rien fait. Rémon, c'est un héros ici, il a sauvé plein d'gens... mais il en a perdu aussi, et il est plein d'mauvaise rancœur. On est pas d'mauvais gens m'ssire, croyez-moi. Et si Carlomax vous fait confiance pour aider Derrevin, alors nous aussi. On vous veut pas contre nous, c'est sur.

Un assentiment général se fait entendre derrière lui, mélange de mots bredouillés et marmonnés pour s'excuser. Aux côtés d'Armand, Maussade les jaugeait d'un regard mauvais les bras croisés, son nez laissant échapper un peu de sang. Félix quant à lui avait reculé d'un pas, et s'appuyait sur une table pour ne pas s'écrouler tout en se tenant les côtes, affichant une grimace souriante pour cacher sa douleur.

Le vieillard se mit à ordonner à plusieurs personnes de transporter les blessés les plus sévères au temple, tout du moins ceux qui avaient perdu connaissance. La plupart semblèrent terrifiés à cette idée et tentèrent de négocier pour éviter que la grande prêtresse ait vent des débordements de la soirée, mais Crespin se montra intraitable. Plusieurs autres clients profitèrent de ce moment pour fuir les lieux à leur tour, notamment la table du fond qui s'était levée pour soutenir Rémon, et qui baissèrent la tête particulièrement bas au moment de sortir.

- Ravi de voir qu'vous avez calmé les choses avant que j'y perde des dents, signala Félix à Armand en lui posant une main sur le bras, un sourire de façade sur le visage alors qu'il se tenait encore les côtes. Maintenant... je vais me coucher. Allez peut-être faire de même avant de provoquer d'autres gens : Maussade est solide, mais je tiens à elle, et elle a pris assez de coups pour la soirée.

La guerrière nordique sembla faire peu de cas de la défection de son compagnon. Elle s'installa à sa place, se saisit de la bouteille d'hydromel d'Armand qu'elle déboucha avec les dents, avant de lui tendre, comme pour l'inviter à la descendre en sa compagnie, se moquant comme d'une guigne de l'ambiance tendue qui régnait encore dans les lieux après le combat.

Juste derrière Armand, un grommellement se fit entendre. Alors que deux personnes tentaient de le soulever, Triboulet se réveilla, maugréant contre son vilain mal de crâne, et cherchant à comprendre ce qu'il se passait pour qu'on se permette de le palper et de le soulever ainsi alors qu'il allait très bien, et qu'un verre de vin lui ferait assurément bien plus de bien que n'importe quelle prêtresse en ce bas monde.


Jaquot t'offre les consommations de ce soir pour excuser le comportement de ses clients - mais tu trouveras pas de cognac ici, tout au plus du vin assez moyen si tu en veux, en plus de l'hydromel et quelques alcools forts + du potage aux légumes bien épicé si tu veux manger. Note que Crespin ne reste pas, il accompagne les blessés vers le temple. Triboulet et Maussade quant à eux sont motivés à vider toutes les bouteilles qui sont derrière le comptoir, la seconde uniquement si tu accompagnes. Félix part se pieuter dans la maison où réside Carlomax. Ah, et la serveuse de 15-16 ans rougit quand elle croise ton regard maintenant, et elle vient régulièrement te demander si tu veux boire ou manger autre chose si tu restes (tu peux apprendre qu'elle s'appelle Gervaise, c'est la fille de Jaquot). Quoi que tu fasses, je te laisse un post pour le décrire et ensuite au lit ! Faut qu'on enchaîne.

Tu peux faire un arrêt au stand - tu as 79 xps sur ta fiche + 109 ici = 188 xps à dépenser. Je ne souhaite pas que tu passes rang 2 pour l'instant, tu peux donc en attendant prendre des compétences ou garder ton xp pour plus tard - rdv dans le palais Bokha pour me dire.

Jets de dé :
Test de CHA d'Armand, bonus de +5 pour son différentiel d'intimidation : 2, réussi très largement.

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Armand de Lyrie
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Re: [Armand de Lyrie] Noblesse oblige

Message par Armand de Lyrie »

Je reste prostré en position de combat. J’ai juste légèrement baissé ma garde, mais je serre tellement les poings et j’ai les bras suffisamment hauts pour pouvoir me remettre habilement en capacité de péter la gueule au premier con qui s’approche. Je serre les dents, j’ai l’impression de feuler comme un chat. Aucun d’entre eux ne s’approche. Sont-ils terrifiés ? L’idée que je suis capable de les terrifier m’enivre. Elle me remplie de joie et de force. Je bannis ma peur en les infectants avec la mienne. Je la leur transmets. L’adrénaline est à fond dans mes veines, j’en tremble un peu, j’en ai des palpitations dans le cou, mon cœur qui saute de temps à autre, des chatouilles sur la plante des pieds et une inexplicable érection. Je retiens l’envie de hurler un nouveau défi pour les faire réagir en me mordant les lèvres.

Et là… Ils font rien. Ils se calment. Ils reculent. Ils abandonnent le combat. Ils plient. Je mets un moment à me détendre, et ça ne vient que progressivement. Même en baissant mes bras pour les laisser branlant aux côtés de mes hanches, je continue d’avoir mes phalanges solidement serrées, paré à balancer un pain au premier venu, ou bien à me retourner pour me saisir d’une bouteille avec laquelle les édenter. Mais il n’en est rien.
Non seulement ils se détendent, mais en plus, ils me présentent des excuses. Je suis sur le cul. Enfin non je suis debout, mais je veux dire, mentalement, je suis sur le cul. Je me raidis en voyant Crespin approcher, je me recule alors qu’il s’agenouille, et je le laisse prendre le pouls de Rémon sans l’embêter. Ses mots parviennent à légèrement me détendre. Je suis toujours à fond, mais je ne me mets plus à hurler des insultes. En fait, il parvient même à franchir ma défense et à m’attaquer là où ça fait mal. Ce connard, il parvient à m’inspirer un sentiment qui m’énerve au sein de mon âme : Il parvient à me faire avoir honte de moi.

Alors comme ça, Rémon est un héros ? Putain que je suis con. Mais bordel de merde. Y a pas dix minutes je parlais de ses exploits avec un sourire canaille, et le ton rigolard, et à présent j’apprends qu’il a sauvé des gens ? Ça provoque chez moi une nouvelle palpitation, une mauvaise. Je regarde, hagard, le corps avachi de Rémon par terre. J’en reviens à implorer intérieurement Shallya qu’il aille bien. Je ne regrette absolument pas de lui avoir pété la gueule : Il l’a cherché, c’est lui qui a décidé de faire parler les poings, et je me rends compte qu’il aurait été beaucoup plus intelligent de sa part de m’humilier publiquement en racontant publiquement ses exploits, histoire de bien me faire passer pour un petit con de noble. Maintenant les gens ont l’air désolé d’avoir attenté à ma vie, alors que je suis un peu fautif. Mais même. Même si Rémon est un trou du cul, j’espère que sa femme va pas avoir à entretenir un paralysé à cause d’une bagarre de taverne. Ça serait un tel gâchis.

« Je… Je comprend
, je trouve à grogner à Crespin, ma voix gardant encore la trace de la haine venue de la rixe. Je n’aurais pas dû lancer des accusations alors que je ne connais aucun d’entre vous.
C’est bien peu de choses, mais, heu… Dites à Rémon que je lui présente mes excuses pour les paroles que j’ai prononcées. »


Et uniquement pour les paroles. Parce que je me répète : je ne me sens vraiment pas coupable de lui avoir pété la mâchoire.
On commence à évacuer les blessés. Pour Rémon ils sont obligés de s’y mettre à plusieurs. Moi je me recule un peu. Félix vient me dire qu’il va se coucher. Je me contente d’agiter bêtement la tête, avec un sourire bizarre qui apparaît au fur et à mesure que l’adrénaline disparaît.

« Comme vous pouvez le voir, je suis très doué pour me faire des amis. J’espère que vous êtes heureux d’avoir pu faire la connaissance du chevalier le plus populaire d’Aquitanie.
Bonne nuit, Félix. »


Ma plaisanterie le fait rire. Aucune idée de si c’est un rire honnête, ou juste un rire poli à cause de… à cause. Peu importe.

Maussade m’offre à boire. Elle saigne, elle a dégusté de partout, et pourtant elle se pose gaillardement une bouteille à la main. Je suis impressionné. J’en écarquille les sourcils. Moi j’ai mal au bras : Alors que l’adrénaline commence à disparaître, je ressens beaucoup plus l’affliction lancinante dans mon épaule. Si c’est juste un choc musculaire ça va, mais je suis incapable de vous le dire parce que j’ai pas envie de bouger mon bras : il me fait un mal de chien putain ! Et elle, elle elle vient de se prendre une avalanche de pégus attardés depuis le début de la rixe, et elle m’offre à boire ?
Du coup je la regarde encore plus bêtement que je regardais Félix. Je voudrais bien m’approcher pour prendre la bouteille qu’elle me tend, mais Triboulet vient juste de se réveiller. Je m’agenouille vers lui et commence à le soulever. Il se plaint, grogne et gémit de douleur.

« Oooh… Oh ma tête…

– Bouge pas trop vite Triboulet, tu t’es fais très mal en tombant.
– Oooh, mes… Mes côtes… Pourquoi j’ai aussi mal aux côtes ?!
– Heu, je… tu… ‘fin… Y a eu une bagarre et quelqu’un t’as donné un coup de pied pendant que t’étais à terre.
– Les salauds ! »

Ô, boouuuh, le méchant Armand il ment à son copain. Rah fermez-la.
Je l’aide à se relever et soulève un tabouret qui est tombé par terre pour qu’il pose ses fesses dessus. Ensuite moi-même je m’installe devant Maussade. Elle me tend de nouveau la bouteille qu’elle boit au goulot. Je l’attrape, et je décide d’en remplir un godet. Hé, je suis civilisé moi ! Je vais pas boire direct depuis la bouteille, quand même ! Je la tend pour aussi servir Triboulet, mais il me la vole des mains et la cale direct sur ses lèvres.
Bon sang, mes compagnons de beuverie n’ont aucune manières !

« Je… Heu… T’as mal ? Je demande à la Kislévite.
– Elle comprend qu’dalle à c’que vous dites, messire !
– Oui mais je…
Je demandais ! »


Je lui fais un sourire béat. Elle me fait un sourire atroce en montrant ses dents. J’arrête de sourire.

Et on commence à boire.

J’étais venu pour ça à la base, non ?

On vient de se battre. On a mit tout le monde en respect. On a terrifié les clients. Et pourtant, moi, Triboulet, et Maussade, on recommence à boire gaillardement comme si rien ne s’était passé. Comme si se battre était notre quotidien. Oh bon sang on doit avoir l’air géniaux. On doit passer pour une sale bande de truands sans peur, bien sûr les gens ne savent pas que j’ai envie de me rouler en boule et de pleurer parce que mon bras me fait super mal, eux ce qu’ils voient c’est un preux chevalier qui vient de tabasser la brutasse du village, qui a terrifié tout le monde avec sa voix de molosse et qui maintenant se rassoit normalement pour boire tranquillement. S’ils pouvaient être dans ma tête juste une fraction de seconde ils se rendraient compte d’à quel point je suis qu’une mauviette. Mais hé, c’est ça la noblesse, c’est jouer la comédie permanente, c’est le paraître général. C’est pour ça que notre pays a des lois somptuaires : Il faut que les gens oublient que les aristocrates sont des hommes comme les autres, il faut qu’ils aient l’air à part. La vérité c’est que je ne bois pas parce que je suis avide de bagarre et d’aventure, je bois parce que je suis une larve suicidaire qui chiale sur son propre sort.

Et je bois parce que je retrouve Triboulet. Et je bois parce que je découvre Maussade. La Kislévite ne semble pas très… Accorte. Et définitivement pas bavarde. Mais ironiquement, ça fait que je l’apprécie d’autant plus. Les gens qui parlent trop m’énervent. Les gens, quand je leur parle, ils me tombent à quinze dessus pour me tuer. Alors parfois, juste boire avec quelqu’un qui parle pas votre langue, c’est plus facile. C’est… C’est une sensation étrange. Plaisante.

En plus on me propose de la bouffe gratuite. Jacquot est venu en s’excusant dix mille fois. Je lui ai assuré dix mille et une fois que ça allait, que ce n’était pas grave. Et je lui ai commandé à manger. Et à boire, surtout. Le potage je le descend juste pour pas dégueuler, avec des croûtons de pain de seigle bien étanches que j’arrose à coup de vin coupé. Et j’aurais pu m’arrêter au vin coupé, si seulement Gervaise n’était pas là.

Je sais pas pourquoi, la gamine arrête pas de revenir me voir, et d’à nouveau s’assurer que j’ai bien à manger et à boire. Alors bien sûr, j’en recommande. Comme la Kislévite peut pas parler, on commande pour elle. Une fois qu’on a bien fini le vin, on passe à de l’hydromel. Et après l’hydromel, on passe à une espèce d’eau-de-vie claire qui sent très fort. J’en prend un fond et elle me pique les yeux. Triboulet et Maussade vident les leurs sans tomber aveugles. Je suis sidéré.

« ça… ça cé… ça cé passé comment avec la Margot, m’sire ?
– Ah, j’veux… P’tin… Tu m’fous l’cafard.
– Quoi ?
– Tu m’fous l’cafard, c’tout. J’t’en parle demain, tu veux ? »

Triboulet a l’air gêné passablement gêné. Il décide de laisser un petit temps de silence, le temps de se prendre un nouveau verre. C’est très énervant ces silences très gênants.
Je vais boire jusqu’à plus me rappeler de ce que je fais. J’arrête pas de trinquer avec Maussade. J’essaye de lui dire des trucs mais il faut avouer que ça marche moyen.

« *Hips*… Hé, héé Trib’… Je… J’t’ai pas d’mandé…
La heu… T’sais, heu… Dans, dans Cuilleux. J’t’avais… J’t’avais demandé d’aller voir une cabane… Là…
T’as trouvé… Oh merde j’vé… T’as trouvé quoi d’dans ? »
Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 28 août 2019, 08:42, modifié 2 fois.
Raison : 6 xps / Total d'xp : 115 --- phase de dépense d'xp faite, le reste a été sauvegardé sur ta fiche, le compteur reprend à 0
Fiche : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_armand_de_lyrie
Image

Échiqueté d'or et d'azur à la bordure de gueules à la guivre de gueules halissante
Stats :
FOR 9 / END 9 / HAB 11 / CHA 15* (14) / INT 9 / INI 8** (10) / ATT 13** (15) / PAR 11** (13) / TIR 8 / NA 2 / PV 70/70
*Bonus grâce à la chevalière portée à l'auriculaire
**Malus à cause du harnois (inférieur)

État temporaire :
Compassion : +2 aux jets d'empathie (Reste une journée)
Esprit compatissant : +3 aux jets de résistance à la peur/terreur (Reste une journée)
Pompette : +1 CHA, -1 INT.
Migraine : -1 CHA
Visière épaisse : -2 aux jets de perception (Lorsque le casque est porté)

Compétences :
- Anticipation : +1 en ATT et +1 en PAR à partir du 3e round face au même ennemi
- Coup précis (1) : Malus atténué de 1 lors de la visée d'une partie précise
- Coups puissants : +1d3 de dégâts
- Coriace : Résiste à 1d3 dégâts de plus
- Dégainer l'épée : +1 en INI lors du premier round
- Parade : Valeurs de parade doublées
- Sang-froid : +1 lors d'actions réalisées sous stress
- Volonté de fer : +1 sur les tests pour résister à la peur

- Baratin : +1 pour embobiner quelqu'un à l'oral.
- Empathie : Capable, sur un test, de lire les émotions sur le visage de quelqu'un.
- Empathie animale : Capable, sur un test, de deviner les émotions d'un animal.
- Étiquette : +1 lors des interactions avec la haute société
- Humour : +1 pour divertir et amuser.
- Intrigue de cour : Capable de déceler et deviner des intrigues.
- Monte : Ne craint pas de chutes lors d'une montée normale
- Vœu de la Pureté échoué : -2 dans la résistance aux tentations terrestres

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien
- Art (Peinture) : Sait peindre des tableaux.
- Danse : Excellent danseur
- Héraldique : Capable de reconnaître les blasons des familles nobles, et d'en savoir plus sur eux sur un test

Équipement de combat :
- Épée bâtarde (Inférieure) : 2 mains / 23+1d10(+1d3*) / 22** (11) parade
- Lance d'arçon : 1 main / uniquement à cheval / 20+1d10(+1d3)* / 16** (8) parade / "Long" (Malus de -2 ATT pour les adversaires) / "Épuisante" (Malus de -1 d'utilisation après END/2 tours, à chaque tour, max -4) / "Percutante" (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) / "Rapide" (Malus de -2 PAR et/ou -2 HAB pour toute esquive tentée par l'adversaire) / Se brise après 4/5 utilisations
*Avec la compétence Coups puissants
**Avec la compétence Parade


Tête : 13 protection
Torse : 13 protection
Bras : 13 protection
Jambes : 8 protection

- Destrier Bretonnien (Ravel) : FOR 10 / END 13 / SAU 8 / RAP 10 / INT 9 / DOC 12 / ATT 9
Équipement divers :
3 Eo

- Un beau doublet
- Un grand manteau
- Des bottes neuves
- Une jolie écharpe

- Nourriture
- Hydromel

- Bague affichant un lion - +1 CHA

- Insigne argenté marqué du blason de Lyrie
- Pendentif monté en clou
- Un flacon à l'odeur immonde
- 3 bouteilles de tonique miraculeux
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[MJ] Katarin
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Re: [Armand de Lyrie] Noblesse oblige

Message par [MJ] Katarin »

Armand n'avait pas tort de soigner son paraître en public, car ses suppositions étaient en effet fondées : autour de lui, la clientèle était effectivement impressionnée. On l'observait toujours du coin de l’œil, mais plus avec agressivité : non, on l'admirait. Le chevalier, vêtu non pas d'une solide armure de plaques mais seulement d'une chemise, avait battu en "duel singulier" Rémon, l'héroïque colosse : ce n'était pas quelque chose que l'on aurait cru possible avant ce soir. Et pourtant, ils l'avaient tous vu : le gringalet qui buvait tranquillement son vin en compagnie de Maussade l'avait emporté sur un adversaire qui faisait deux fois son poids. Personne ne soupçonnait alors qu'il serrait les dents pour cacher la douleur de son épaule. Au contraire, on était persuadé que pareils affrontements étaient son quotidien, que l'intrépide jeune homme avait déjà du triompher de mille monstres, qu'il était un de ces "vrais chevaliers" des légendes, ceux capables d'affronter des dragons en les regardant droit dans les yeux et sans tremper leurs chausses. Nul doute qu'au lendemain matin, l'alcool aidant, de nombreuses rumeurs fleuriraient à Derrevin sur Armand de Lyrie.

Maussade fut étonnamment enthousiaste pendant la première partie de la soirée. Elle buvait pas mal, et souriait tout autant - et peu à peu, le rictus terrifiant se muait en quelque chose de presque féminin. Elle proposa rapidement quelques parties de bras de fer à Armand, qu'elle remporta avec une facilité déconcertante malgré toutes les contusions sur ses avants-bras. Pas une seule fois le chevalier de Lyrie n'eut un début de chance dans ces duels, et invariablement son poing percutait la table, jusqu'à ce qu'il en ait mal de l'épaule au bout des doigts - et pourtant il continua aussi longtemps qu'il le put, tant la nordique était hilare après chaque victoire.
Pourtant, Armand sentait que quelque chose clochait. Plus il passait de temps avec elle, plus il avait cette désagréable impression que Maussade mentait. Que sa férocité, sa combativité ou même ses rires, tout n'était qu'une façade pour cacher quelque chose de bien plus humain que son apparence pouvait laisser penser : Maussade était triste. A chaque seconde, chaque minute, chaque rire, chaque verre, elle tentait de le cacher. Et plus elle buvait, plus le masque devenait dur à porter et se craquelait. Peu à peu, elle se montrait plus distante et moins investie, restant en retrait des conversations de Triboulet et Armand desquelles elle ne pouvait pas comprendre grand chose. Peut-être qu'Armand lui avait permis d'oublier un temps ce qui la pesait, mais malheureusement cela n'avait été que temporaire.

Triboulet, après avoir effectué ce qu'il appelait gracieusement un "vomi technique", avait retrouvé sa logorrhée coutumière. Il tenta manifestement de faire tomber en faillite la taverne de Jacquot en profitant sans vergogne de la gratuité de ses consommations pour fêter ses retrouvailles avec Armand. De ce que le chevalier comprit, il n'avait pas beaucoup bougé de cette table ces deux derniers jours, depuis qu'ils étaient arrivés ici en compagnie des herrimaults qui les avaient capturés dans la forêt de Chalons. Et au sujet de ce lieu, il avait effectivement quelques détails très secrets à raconter à Armand : soucieux de sa discrétion, c'est donc avec une mine très exagérée de conspirateur qu'il mit la tranche de sa main sur le côté de sa bouche pour chuchoter bien trop fort à Armand ses révélations.

La cabane qu'avait fouillé Triboulet ne comportait ni piège ni adversaire supplémentaire. Il y avait trouvé une paillasse sur laquelle il supposait que le chevalier de rouille dormait, ainsi que plusieurs gros sacs contenant des rations alimentaires pour des mois. Mais surtout, Triboulet décrivit ensuite une véritable caverne aux trésors : il avait trouvé une vingtaine de bourses contenant de l'argent, et tout un tas de sacoches contenant tout et n'importe quoi : des épices, des vêtements, de l'alcool, des livres, des denrées parfois périmées... Tout cela était entassé n'importe comment contre l'une des parois de la cabane, mais ce n'était pas ce qui avait le plus interloqué Triboulet. Non, la chose la plus marquante qu'il avait vu alors, c'étaient la cinquantaine de petites caisses d'un mètre de long environ, empilées les unes sur les autres. Intrigué, il en avait ouvert quelques-unes, et y avait trouvé dans chacune une arbalète, qui ressemblaient beaucoup à celle qu'Armand lui décrivit avoir trouvé dans le charnier.

- Les herrimaults ont tout pris m'ssire... mais j'ai eu l'temps d'cacher des trucs dans mes poches avant qu'ils arrivent, et j'leur ai dit qu'c'était à moi ! Rusé vot'Triboulet, hein ? R'gardez, j'ai tout là !

Et de fait, le compagnon d'Armand vida ses poches sur la table, dans un boucan terrible de ferraille. Agacé, il plaqua son index sur ses lèvres pour intimer aux objets de faire moins de bruit, avant de dévoiler sa collection à Armand. Il y avait une petite bourse contenant du tabac, un petit flacon contenant un liquide transparent ayant une odeur de moisi, et un petit anneau en argent avec une tête de lion rugissant dessus. Une vingtaine de pièces étaient également tombées de ses mains, pour un total de 8 couronnes, Triboulet s'étant déjà servi pour payer gite, couvert, et dons au temple de Shallya pour le rétablissement d'Armand.

Il n'y eut pas grand chose à tirer de plus de Triboulet : il n'avait pas eu l'occasion de fouiller davantage que les herrimaults lui étaient tombés dessus et l'avaient capturé. Lui-même arrivant au bout de sa tolérance à l'alcool, la clientèle commençant à quitter les lieux et Maussade redevenue digne de son surnom, Armand prit raisonnablement le chemin de la maison defeu le régisseur pour y passer la nuit, en compagnie d'une Maussade plus distante que jamais qui possédait sa propre chambre sur place. Triboulet quant à lui dormait chez Jaquot : les couronnes qu'il avait trouvées lui ayant permis d'avoir un matelas dans une chambre de trois réfugiés, malgré la surpopulation de la ville.

Le garde en faction le salua et le laissa entrer dès lors qu'il déclina son identité et aperçut Maussade à ses côtés. Plus qu'une simple résidence, la maison avait un rez-de-chaussée en pierre et un premier étage en bois, comme s'il avait été ajouté à l'existant à moindres frais. L'intérieur était constitué d'un très grand hall dont le toit était soutenu par de lourds piliers en pierre, qui pouvait accueillir plusieurs centaines de villageois. Au fond du hall, une petite estrade devait servir à faire des annonces au peuple, et derrière elle plusieurs portes laissaient deviner la présence de pièces supplémentaires. C'est d'ailleurs dans l'une d'entre elles que Maussade s'engouffra après avoir salué Armand d'un imperceptible hochement de tête.
Sur le côté du hall, un escalier en bois jurant avec le reste permettait d'accéder à l'étage, verrouillé par une porte en bois. Un second garde escorta Armand en haut de la volée de marches, et le guida dans un long couloir desservant plusieurs pièces dont les portes étaient fermées. C'est tout au bout du corridor qu'il ouvrit finalement la "chambre" d'Armand - c'était sans doutes un cabinet à l'origine, duquel on avait poussé bureau, chaises et bibliothèques contre un mur, afin d'avoir la place d'installer pour le chevalier un lit d'appoint. La sentinelle confia à Armand une chandelle au suif pour la nuit, avant de lui souhaiter la bonne nuit.

Le chevalier de Lyrie, malgré le confort assez sommaire de sa chambre, put compter sur l'aide de la fatigue et de l'alcool pour trouver le sommeil sans grande difficulté.


***


Il fait nuit noir dehors, les étoiles et Mannslieb cachées derrière d'épais nuages. Pourtant lorsqu'il se réveille, il arrive à voir distinctement son environnement. Sa petite chambre étroite, les vélins en vrac sur le sol, ses draps trempés de sueur.

- Armand...

Tout juste un murmure. C'est ça qui l'a réveillé. Une femme l'appelait. Mais elle était loin, sa voix n'était qu'un écho déformé par la distance.


- Aidez-moi...

Était-ce elle ? Impossible à savoir. Il est réveillé, mais il a le cerveau embrumé. Comme s'il était là, mais pas vraiment. Pourtant,instinctivement, il sait qu'il doit aller au secours de cette voix. Il doit le faire, car c'est ce que son cœur lui intime avec conviction.


Il quitte sa chambre. Aucune sentinelle dans le couloir qu'il traverse. La porte menant au rez-de-chaussée n'est pas verrouillée. Il l'ouvre, guidé par les murmures, et descend les marches en bois. Elles ne craquent pas sous ses pieds. Le monde entier semble étouffé dans un coussin, comme si les parasites étaient mis en sourdine pour qu'il puisse se concentrer sur cette voix.


- Sauvez-moi... pitié...

Une silhouette en robe blanche de shalléenne l'attend en bas des marches. Une femme pieds nus, dont il n'arrive pas à percevoir le visage sous sa capuche, et qui l'étreint tendrement. Elle aussi est venue répondre à l'appel. Par-dessus son épaule, il aperçoit la sentinelle qui l'avait guidé, couchée sur le sol, immobile avec un sourire béat sur le visage. Il a l'air heureux.

Main dans la main, Armand et elle longent la volée de marches. Sous l'escalier, une épaisse porte en bois est verrouillée par un imposant cadenas partiellement rouillé.

Elle guide sa main contre la porte. Au contact du bois, comme s'il avait établi un lien avec la voix qui l'avait réveillé, toute la souffrance de sa captivité le transperce soudainement. Elle est torturée, elle hurle de douleur, tant physique que mentale. Son être est déchiré de toutes parts par son impitoyable bourreau. Son esprit éclaté est à l'agonie, et l'écho de son supplice est trop douloureux pour Armand, qui tombe sur ses genoux sous le choc, incapable de garder sa main posée contre la porte. Il pleure toutes les larmes de son corps alors qu'il n'a fait qu'à peine effleurer le tourment de la prisonnière.


- Pitié... Sortez-moi... de là.

Il se tourne vers sa compagne en robes, les yeux embués de larmes. Ils devaient l'aider ! Mais comment ?

L'image de Carlomax s'impose à ses pensées. Le souvenir de leur marche à travers la ville, lui devant en train de défendre son opinion dans une longue tirade, Armand derrière en train de l'écouter. De l'observer. A cause des bourrasques de vent froid, sa cape vole au vent de temps à autres. Elle révèle l'arrière de sa tunique, la ceinture en cuir qui la serre, et ce qui y est accroché. Un trousseau de clés notamment. Dont une un peu plus grande, en fer aussi rouillé que le cadenas dans laquelle elle doit pénétrer.

Il est toujours agenouillé. Elle le dévisage, tandis que derrière le voile de ses larmes elle est trop floue pour qu'il puisse distinguer ses traits. Pourtant, il sent qu'elle le regarde avec amour, qu'elle est fière de sa déduction. Sa main vient caresser sa joue tendrement alors qu'elle lui chuchote avec douceur :

- La Dame a besoin de toi, Armand. Et moi aussi, j'ai besoin de toi.

Il pleure encore davantage. Savoir qu'il est important à ses yeux, qu'il a un rôle à jouer, pour elle et pour la Dame, qu'elle ne l'a pas mise à l'écart malgré ses erreurs, ça le comble de bonheur. Il ne peut s’empêcher de se prosterner et d'embrasser ses pieds pour la remercier de l'importance qu'elle lui avait accordé.

Il serait inconcevable de la décevoir.



***

Image


***


Armand s'éveilla une seconde fois dans sa chambre. Il tremblait de la tête aux pieds, tout son corps recouvert d'une épaisse pellicule de sueur. Ses draps étaient si trempés qu'on aurait pu croire qu'un serviteur farceur lui avait versé un seau d'eau dessus dans son sommeil.
Un coup d’œil par la fenêtre lui apprit qu'il avait bien plus dormi que nécessaire sans que personne ne vienne le réveiller : le soleil était déjà haut dans le ciel, la matinée déjà bien entamée. Dehors, Derrevin débordait déjà de vie - si tous les paysans et pêcheurs avaient quitté le village, les marchands avaient ouvert leurs échoppes, et les bâtisseurs avaient repris la construction de nouvelles habitations dans le fracas des marteaux sur les planches.


***

Résistance alcool Armand : 4, il tient bien !
Charisme naturel d'Armand en public : 5, et beh !

Duel FOR Armand vs Maussade :
Armand : 8, 9 et 13
Maussade : 4, 6 et 7
==> Armand se fait défoncer

Résistance alcool Mauassade : 15, raté.

Test empathie Armand : 4, réussi !

Test d'intelligence d'Armand pour comprendre ce qu'il y a dans la fiole : 14, pas la moindre idée.

Pas de jet de mental, si la vivacité des sentiments et émotions ressenties pendant la nuit sont solidement gravées dans la mémoire d'Armand, elles n'ont aucun impact extérieur sur son libre arbitre pour la suite - un peu comme au réveil d'un cauchemar terrifiant ; quand bien meme tu es réveillé, tu ressens encore la peur et l'urgence de ce que tu as cru vivre pendant la nuit, si tu vois ce que je veux dire.

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Re: [Armand de Lyrie] Noblesse oblige

Message par Armand de Lyrie »

Un rêve n’apparaît réellement comme un rêve que lorsqu’on rouvre les yeux. Lorsqu’on est encore plongé dans le domaine de Morr, la rationalité n’a pas d’attache, on ne pense pas de la même manière, avec les mêmes contraintes physiques, ou morales, ou même tout simplement logiques. Le passage de mon état de sommeil à celui de conscience fut violent, et profondément désagréable. En fait, j’ai mis un moment à comprendre que j’étais réveillé. J’ai beaucoup papillonné des cils. Je me suis caché sous la couette au fond de ma paillasse. Une sensation assez horrible m’assaillait : J’avais un énorme mal de crâne, derrière les yeux, et l’impression de, ‘fin, comme si on m’étouffait. En fermant fort les yeux, je me suis même mis à sortir des larmes. À pleurer, sans sanglots, juste une espèce de crispation répétée dans ma gorge. Il m’a fallut un effort surhumain pour parvenir à me relever sur les fesses. Tout ce que je suis parvenu à accomplir ensuite, ça a été de basculer mes jambes sur le sol à côté, de poser mes coudes sur mes genoux et mes mains sur ma face. Mes mains sur ma face, le plus fort possible, mes yeux écrasés contre mes phalanges. Je n’arrivais pas à respirer, hormis pour quelques onces d’air que je forçais par ma bouche, ou par mes narines congestionnées de morve. J’ai cherché à me calmer, un long moment. Trop de trucs se bagarraient en même temps au fond de mon crâne.

N’y pense pas, n’y pense pas, je me répétais. Faut pas y penser. Bien sûr que non il n’y a pas une femme qui est en train de m’appeler à l’aide juste en-dessous de mes pieds, derrière cette maudite porte cadenassée. C’était un mauvais rêve. Un grand cauchemar. Ça va faire des mois que je n’ai pas eu une bonne nuit de sommeil. J’ai été troublé ces derniers jours. Je suis convalescent de la fièvre et de blessures. J’ai beaucoup bu. Bien sûr que oui j’ai déliré – n’importe qui délirerait à ma place. N’y pense pas, et respire. Faut que je respire.
Mais je n’y arrive pas.

J’ai baissé encore plus ma tête et je me suis mis à passer mes doigts dans mes cheveux pour les tirer. J’entendais encore cette voix me souffler au fond de mon crâne. CES voix ; Celle m'implorant de l'aider, et celle de la pieuse sœur de Shallya aux pieds nus. Le bout de mes doigts tremblait sur le sommet de mon crâne, comme mes pieds que je tapais avec nervosité contre le sol. Le seul moment où j’ai eu l’impression d’émerger, c’est quand enfin la sueur dont j’étais recouvert me picotait de froid. Enfin, je me réveillais entièrement. Enfin, je ressentais juste le mal de crâne et la nausée parfaitement habituels d’un lendemain de sale cuite. Il m’a fallut juste un petit moment pour soulever mon cul hors du lit et enfin me mettre debout.

J’ai reniflé très fort pour aspirer la morve au fond de ma gorge. J’ai regardé autour de moi en me grattant la joue. Puis je me suis mis à me masser l’épaule, qui me faisait encore un mal de chien. Rapide coup d’œil sur mes mains d’ailleurs : Elles sont défoncées. Ça me fait soupirer. J’ai très mal quand j’étire les doigts, et mes poings sont recouverts de sang coagulé qui a formé des croûtes. J’ai vraiment tabassé Rémon. Sur le coup, c’était un sentiment génial. Le cocktail trouille/violence il a quelque chose d’enivrant. Avec la sobriété et la sale nuit que je viens de passer, je relativise vite la nuit d’hier. L’Armand de la taverne me dégoûte. Regardez donc la cicatrice dont je peux être fier : Il y a des preux chevaliers qui rentrent de leur errance le torse marqué d’estafilades de lames de pirates, ou avec des dents cassées dans des corps-à-corps sulfureux face à des Orques. Moi j’ai tabassé un poivrot dans une taverne. Je l’ai cogné jusqu’à ce qu’il s’écrase par terre. Ma chanson de geste est digne d’être fredonnée dans les cloaques des mauvaises ruelles de Couronne.

Margot.
Je l’aie ostracisée toute la soirée. C’était une bonne soirée, juste le lendemain qui me fout dans la merde. Non, sur le coup, après la bagarre c’était… C’était bien. Je me sentais bien. On rigolait, y avait cette jeune fille, la heu, la gamine de Jacquot, qui n’arrêtait pas de me sourire et avec laquelle j’ai semi-fleureté sans vraiment le faire, comme les garçons adorent faire pour embêter les filles... Bon, Maussade m’a un peu humilié, mais étrangement, mon amour-propre patriarcal et misogyne ne s’est pas senti blessé, je ne me suis pas mis à faire un scandale, un boudin de gamin parce que j’ai été battu par une fille au bras-de-fer, réaction qu’auraient probablement eut neuf Bretonniens sur dix face à cette amère défaite dans une épreuve de force virile. Nan en fait c’était étrangement… Drôle ? Peut-être l’alcool qui a dû un peu aider, en général j’ai l’alcool sympa, pas l’alcool triste ou l’alcool violent. C’était drôle. Je l’aie faite rire, et l’entendre briser son mutisme pour ça,pour ce fragment de rire, ça avait un petit côté… Je sais pas. Ça en était adorable.
Mais elle s’est à nouveau murée dans le silence ensuite. En même temps on avait vraiment beaucoup, beaucoup bu. On se met à faire des choses bizarres quand on boit. On pleure sans raisons, on hurle sans raisons. Je pensais avoir plutôt bien encaissé, mais le… Le cauchemar m’a prouvé l’inverse, hein.
Et puis Margot est revenue dans mes pensées. Je me suis pas effondré. J’ai juste repensé à elle. À la… Au tout dernier moment qu’on a passé ensemble. Je peux pas être nostalgique, c’était juste hier. Mais je me sens lourdement oppressé. Oppressé par la vue du Temple de Shallya par ma fenêtre.

Elle est en sécurité là-bas, pourtant. Je sais qu’elle est en sécurité ici, tant que de Maisne ne débarque pas avec ses brigades de truands et de salopards-soldats. Mais ça me fout le cafard. Je broie du noir. Je claque des dents alors que je fais quelques pas au hasard dans la toute petite pièce où on m’a dit de dormir. J’ai faim. J’ai envie de vomir. Et je renifle à nouveau de la morve qui n’arrête pas de couler par mon museau.
Qu’est-ce qu’elle était belle.

Qu’est-ce que sa marque était belle.


Je suis dans un bureau. C’est pas une chaumière de pégu. C’est bien bâti, avec une fenêtre en verre, bien isolé, j’ai eu ni trop chaud ni trop froid durant mon sommeil – si je suis noyé dans ma sueur c’est uniquement à cause de mon délire malade. J’imagine que l’ancien régisseur du coin, l’officier de sieur Binet, c’était ici qu’il dressait les comptes et les ordonnances qui s’occupaient de tous les détails nécessaires à l’administration d’un domaine mais qui sont bien trop ennuyants pour qu’un Chevalier s’en charge lui-même : Les travaux de voirie, le champart sur le blé, le plafonnement du droit sur le four et le moulin… Tout ça c’est des détails dont on n’a cure quand le seul horizon intellectuel qu’on a c’est monter sur des pégases ailés et charger des morts-vivants à la lance couchée. Y a un tas de bordel. Et je me met à fouiller dedans, un peu au hasard. À ouvrir les tiroirs puis la commode qu’on a poussé contre le mur, à regarder dans le foutoir qu’on a bazardé. Je trouve rien de valeur : ce qui a de la valeur ça a été pillé, mais de toute façon je ne cherche pas des bijoux de famille ou des babioles en or comme un rapace rapinant de champ de bataille. Mais j’arrive à trouver un vieil encrier bouchonné, et une liasse de papiers à brouillon. On sait jamais, ça peut toujours servir. Mais ça va surtout me servir dans la seconde.
J’arrache un des brouillons. Je le pose sur un coin de table. Je place l’encrier entre les paumes de mes mains endolories, et je le frotte vivement pour réchauffer l’encre et lui permettre d’à nouveau couler. Je râle en regardant mes phalanges : Les blessures sont rouvertes, et un flot de sang recommence à couler. Ça coule tout le temps les blessures, ça met quelques jours à cicatriser complètement, c’est ultra casse-couille. Soupir énervé. Je pose l’encrier, le débouche et attrape un stylet-plume. Je trempe la pointe. Je la laisse au-dessus du papier. Ça coule alors ça laisse qu’une sale patte de mouche.
Je réfléchis à écrire un truc.
Je griffonne quelques phrases. Je rature un mot qui me semble pas convenir. Je me trouve trop direct. Ou trop mielleux. Ça me convient pas. Au final je trouve le papier trop peu appliqué. Je rage et repose le stylet, et déchire le brouillon.
Deuxième. Même hésitation un peu idiote. Je soigne plus mon écriture cette fois. Mais je me perd dans des formules qui ne veulent rien dire. Je m’énerve. Je m’insulte moi-même intérieurement. Je sais pas quoi dire. Je renonce, un instant, à l’idée d’écrire un truc tout court. Je déchire ma deuxième page en confettis.
Troisième. Cette fois-ci, je prends plus mon temps. Je ne m’empresse pas de plonger le stylet dans l’encrier. Je reste juste, comme ça, bêtement, à réfléchir tout seul devant la page vierge. Je pose mon menton contre mon torse, comme si j’essayais de rentrer mon cou au fond de mes épaules, tel une tortue. Je me vide intérieurement. Je pense plus à rien. Puis, je me saisis légèrement du stylet, et j’écris tout d’une traite.
Margot,

Mes pensées demeurent pour toi. Où que j’aille, quoi que je fasse, ton nom restera sur mes lèvres.

Je reviendrai te chercher.
Je pose le stylet à côté de la table. Je reste bêtement debout, mains posées dessus, à regarder ce que je viens d’écrire – faut le temps que ça sèche. Je signe pas. Pas besoin, elle reconnaîtra mon écriture – et puis, si quelqu’un intercepte cette missive, je n’ai pas envie de m’incriminer tout seul, j’ai envie de me laisser un minuscule et dérisoire bénéfice du doute au cas où la sévère Alys l’arrache des mains de ma Margot. Ma Margot ? Pardonnez-moi, ce… Ce petit mot possessif est sorti tout seul. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas ce que je m’imagine. C’est le bordel dans ma tête.
En contemplant la connerie que je viens d’écrire, j’hésite à nouveau à détruire mon brouillon et à m’enfuir. Comment je peux écrire des trucs comme ça ? Je l’aie revue même pas vingt-quatre heures. Je suis égoïste. Cruel. Demeuré, surtout. J’ai un profond retard mental. T’es trop un crétin, Armand – voilà le ballet des insultes que je profère à ma propre attention. Au moins j’ai pas écris de niaiseries. Mais comment réagirait Margot en lisant ça ? Comment va-t-elle lire ça ? Je jette de l’huile sur le feu. Je me complique la vie, et la sienne par la même occasion. Je devrais la détruire. Je devrais quitter Derrevin sans me retourner, comme Alys m’a intimé de le faire – plutôt impérativement d’ailleurs.

Mais dès que le brouillon est sec, je le plie délicatement en quatre. Je le range dans la poche droite de mon mantel, tandis que je fous le mini-encrier, le stylet et les brouillons que j’ai pas déchirés dans celle de gauche. Grande inspiration nasale, cette fois-ci un peu tremblante, mais plus profonde déjà – je ne suis plus à deux doigts de m’étouffer. Je suis prêt à aller affronter le dehors. Juste à me rhabiller entièrement : Je me rends compte que j’ai dormi presque tout habillé, j’ai juste eu le temps de jeter les bottes dans un coin de la chambre avant de m’affaler telle une épave sur mon matelas.




Y a une sentinelle dans le couloir. Un gars casqué. Pas le même qu’hier qui m’a filé la chandelle et souhaité une bonne nuit – pas celui dont je peux revoir l’énorme sourire d’une oreille à l’autre lors de mon… Lors de mon rêve. Il est juste légèrement surpris par la soudaine ouverture de ma porte, puis il me salue en opinant du chef bien professionnellement. Ça se voit qu’il fait pas un excès de zèle à mon intention.

« Messire. Il y a une salle de bain avec de l’eau préparée pour vous si vous souhaitez vous nettoyer. »

Il a ce don que beaucoup de gens ont, celui de réussir à bien retenir son antipathie. Ça se voit qu’il m’aime pas, ça se voit que le « messire » dit bien sèchement lui a beaucoup coûté. Il doit être le genre à cracher dans mon dos dès que je suis pas dans la même pièce, mais puisque Carlomax lui a dit où je pouvais me laver le cul, alors je vais me laver le cul. J’ose pas trop me moquer de lui. Je me sens en infériorité. Ivre, je n’aurais pas hésité à ricaner, à bien lui rappeler sa condition d’inféodé par des petites remarques et des mots bien choisis – là, avec ma honte, ma tristesse et ma gueule de bois, je trouve rien d’autre à faire que de répondre à sa salutation par un même signe de tête, et puis de lui dire :

« Merci. »

Déjà remercier un gueux c’est beaucoup pour un noble.
« Saurais-tu où je peux trouver Carlomax ?
– À la caserne. Mais vous pouvez l’attendre ici dans votre chambre, si vous le désirez. Messire.
– Très bien… Très bien. »

Je conclus ma phrase par une multitude de hochements de tête, puis je me dirige vers la salle de bain qui m’indique.
Et quand il disait « salle de bain », le bonhomme ne se foutait pas de moi. Ça se voit que le régisseur était un bon bourgeois bien graissé ; Je me demande un instant quel a été son sort – est-ce que malgré le confort que lui offrait Binet, il s’est joint à la révolte ? Est-ce qu’il a émigré, les herrimaults le laissant fuir après le combat ? Ou bien est-ce que pour sa collaboration, il a subit quelques sévices graves pour ses méfaits ? La Bretonnie c’est marrant, les seigneurs sont souvent inconséquents et vénaux, mais c’est pas eux les vrais injustes. Je vous ai dis que souvent, les chevaliers en avaient rien à foutre de leurs fiefs, ils ne savent pas la vie que mènent leurs manants. Le régisseur, le bailli, le prévôt, l’intendant, lui, c’est autre chose. Il est en première ligne pour assurer le train de vie de son sire, c’est lui qui vole le pain de la bouche des orphelins, qui donne un coup de pied aux fesses d’un jeune garçon pour le forcer à être enrégimenté dans l’ost domanial, qui fouille à la pelle sous les chaumières pour voir s’ils ne cachent pas des vivres pour l’hiver et qui pend ceux qui ont ainsi essayé de cacher de quoi assurer la survie de leurs enfants en bas âge – il n’est donc pas étonnant que si les révoltes paysannes sont aisément matées dans le sang, et avec peu voire pas de bleu qui coule, les officiers sont eux souvent victimes d’un destin aussi funeste, que cruel, que mérité. Je me retrouve à fantasmer un court instant sur toutes les atrocités que le régisseur a pu être victime face au lynchage de la chienlit de Derrevin. Peut-être l’a-t-on classiquement écartelé ? On lui a jeté du goudron brûlant et des plumes sur son corps dénudé ? On a violé sa femme et ses filles devant ses yeux avant de les égorger ?
Pas sûr. Carlomax et Alys ont l’air attachés à la justice. Carlomax au moins. Je sais pas.

Je cesse de rêvasser à ce sujet. Vous avez vu à quel point je digresse juste en entrant dans une salle de bain ? Je dois vous fatiguer. Ok, bah, la salle de bain est jolie. Murs colorés. Une belle baignoire en étain au milieu. Des petites glaces qui permettent de voir son reflet, un lavabo stylisé. Il y a des commodes et des petits ameublements, et je suis sûr que lors du bon temps faste le régisseur devait y mettre des sels de bain, des parfums, des concoctions pour que lui et sa petite famille puissent se faire une jolie peau et sentir bons : Mais tout ça a disparu, probablement pillé et revendu. C’est pas grave. Ça va faire des semaines entières que je me lave une fois tous les trois jours dans un lac froid, C’est vraiment pas le moment de faire la fine bouche. Je trouve l’essentiel : la baignoire est remplie d’eau, et en enfonçant ma main dedans je la sens encore tiède, ce qui est un luxe incommensurable quand on a goûté à la fraîcheur glaciale d’un lac comme baignoire habituelle. Je trouve du savon, aussi, du savon ultra basique, à l’huile et à la soude, pas un savon de Brionne infusé aux fleurs ; mais au moins ça va bien me décrasser. Ça fera beaucoup de bien.

Je me déshabille.

D’abord faut retirer le gros mantel. Je m’approche du lavabo, et je vide toutes mes poches. J’accumule depuis le début de mes aventures un sacré bordel, il faut l’admettre, et Triboulet a réussi à me rajouter une couche par dessus. Je dépose la bourse, très légèrement alourdie depuis le début de mes aventures. J’ai quand même laissé Triboulet s’en tirer avec l’équivalent d’un Écu, ou une Couronne d’Or si vous venez de l’autre côté des montagnes – après tout c’est lui qui a trouvé le fric. Du tabac, mais je suis pas fumeur, buveur mais pas fumeur ; je suppose que si je trouve une pipe ça sera tranquille. Une bague, que je fais rouler sur le coin autour du lavabo. Le petit lion gravé dessus m’interpelle un petit instant : Les lions et la Bretonnie, c’est une jolie histoire d’amour. Notre Roi a un lion comme héraldique. Dans le duché de Couronne ils adorent mettre des fauves et des léopards divers et variés sur leur armorial. Pourtant, je ne rattache pas la forme de ce lion à l’une de ces illustres familles très en vue. En fait, je n’ai jamais vu une tête de Lion dans cette posture. C’est assez original. Ça arrive les armoiries originales. Peut-être un Bretonnien qui a prit ce blason après une croisade chez… Chez les gens qui ont des lions sur leurs drapeaux. J’en sais rien, ça me pose une colle. La fiole, avec un liquide qui pue : Je sais pas ce que c’est mais je l’aie gardée, soigneusement bouchonnée il faut l’admettre. Je détache aussi ma broche, mon bel insigne que je garde toujours collé sur moi, cette satanée guivre Lyrienne qui a été adoptée par Armand Ier mon brave ancêtre. Et…
...Et avouez que c’est déjà pas mal du tout. Je commence à transporter une bonne quincaillerie sur moi. Peut-être qu’investir dans une sacoche ne serait pas un luxe.

Une fois le gros mantel débarrassé, c’est mon doublet débraillé que je dois faire glisser de mes épaules. Je l’ai pas boutonné jusqu’en haut, j’ai même pas dormi avec, heureusement d’ailleurs, parce que ça aurait été énervant de le ruiner avec ma sueur. C’est pas le cas de ma chemise échancrée en-dessous : Elle, elle fouette, à mort. Dommage, je n’ai pas de vêtements de rechange comme douce intention qui m’ait été adressée. Oui, c’est vrai, je suis pas à l’hôtel, mais quand même, je suis censé être leur diplomate et leur seule chance de s’en sortir sans recourir à un conflit armé, pas vrai ? Encore que depuis que Triboulet m’a annoncé que Carlomax avait mit la main sur des arbalètes automatiques, je me dis que peut-être que résoudre son contentieux juridique dans la curée sanglante n’est peut-être pas aussi hasardeux pour lui que je ne pensais. C’est peut-être même devenu une option envisageable. Vie de merde.
Du coup je me retrouve torse-nu. Je plie soigneusement ma chemise qui pue, et là, je commence à arrêter de me regarder dans le miroir. Je me dépêche de défaire les lacets de mes bottes, et de virer la ceinture qui lie mes braies. Je ne me regarde pas, et me plonge en ne croisant pas mon regard dans les beaux miroirs qui encerclent la salle de bain. Je me jette dans l’eau, profitant qu’elle soit bien tiède pour ne pas avoir à poireauter devant un long moment pour que la température atteigne la saveur optimale.

Je déteste me regarder dans le miroir.

C’est un trait de caractère curieux. J’ai du mal à l’expliquer. Mais c’est plus fort que moi. Mon corps nu me met mal à l’aise. Les miroirs disposés bien curieusement autour de la pièce me jettent un froid. J’ai du mal à regarder ma peau mise à nue. J’ai du mal à baisser les yeux dans mon bain pour me regarder. Je suis bien obligé, un minimum, pour voir à quel point ont bien cicatrisées les plaies infligées par l’épée du chevalier de rouille de Cuilleux – ces blessures salement infectées m’ont fait souffrir le martyr, qu'Ophélie a camouflé sous un bandage neuf hier. Je suis obligé de le retirer, tant pour me laver que pour vérifier mon état ; et résultant, j’en ai encore des cicatrices. Certes bien fermées, mais encore très laides. Laides ! Je serre les dents en les observant. Je saisi la grosse brique de savon et commence à doucement me frotter pour tenter d’en faire disparaître la saleté.
Je déteste mon corps. La tête, ça va. Ma trogne, ça me fait rien. Mais mon corps c’est pas la même chose. Je le camoufle pas, pour autant. Je l’entretiens, également. J’aime l’odeur du savon. J’aime la sensation de propre, la sueur et les impuretés me mettent très mal à l’aise. Et j’ai toujours adoré me faire beau. Être beau. Qu’on me le dise, à voix haute, ou qu’on me fasse le comprendre, plus subtilement. C’est un plaisir plus enivrant que tous les alcools auxquels j’ai goûté, qu’on trouve ma stature et ma figure agréable. Mais moi-même, de mes propres yeux, me regarder ne provoque chez moi qu’une angoisse crasse. Je suis sale. Marqué. Je le sens dans mes courbatures, je le vois à ces croûtes et ces rougeurs dont je suis parsemé comme un tableau qu’on aurait raturé au couteau. Inconsciemment, je me suis mis à frotter plus fort. Un peu trop fort. Je me fais mal en me lavant. C’est plus fort que moi. Je suis partagé entre l’envie de fuir cette baignoire le plus vite possible, et le besoin de retirer ma souillure partout où elle se trouve, jusqu’aux doigts de pieds et le fond du nombril.
Je retiens ma respiration juste pour passer ma tête sous l’eau. Je fais passer le savon au fond de mes cheveux, paniqué à l’idée d’avoir des poux ou une autre saleté. Quand j’ai fini, je dépêche de m’enfuir, la tête baissée, et je me grouille d’aller atteindre un linge propre pour me recouvrir et me sécher dedans.

J’ai dégoté un rasoir dans l’une des commodes. Je m’approche du miroir du lavabo. Il est un peu obscurci par de la buée que je fais disparaître en passant ma main dessus. Je me rase assez grossièrement. J’essaye de garder une jolie moustache, je débroussaille dans le collier de barbe pour que ça fasse propre, j’égalise mes mèches. La coiffure me demande deux fois plus de temps que ne m’en a demandé le bain. J’essaye de faire négligé et propre à la fois, de me laisser un air de garçon aventureux tout en étant parfaitement accueilli dans un dîner officiel – avoir l’air d’un mauvais garçon chez les bons aristocrates, et d’un aristocrate propre sur soi chez les roturiers, c’est l’astuce pour être sûr d’atteindre le maximum de filles. Voire de garçons, de temps en temps, ça a pu m’arriver.

Je me rhabille tout de go. Et les cheveux encore mouillés, je peux enfin aller virer mon cul dehors pour rejoindre Carlomax.





Pas le temps de chercher Triboulet. Y aura du temps pour ça plus tard. Là, je met le nez dehors. Je vous avoue que j’ai franchi le rez-de-chaussée à toute vitesse : Je me suis même pas retourné pour observer ce qu’il y avait derrière moi. Plus que tout, j’ai refusé de jeter le moindre regard vers la porte cadenassée par un verrou que j’ai reconnu durant mon rêve. C’était qu’un rêve. C’était qu’un rêve. C’était qu’un rêve. J’ai bu, je délirais, c’était qu’un rêve. J’ignore. C’était qu’un rêve.
Bien sûr que non ce n’était pas qu’un rêve.
Putain de.

Je fous les pieds dehors. Le soleil, pas encore à son zénith, me fait très mal aux yeux. Un beau symptôme de gueule de bois. Le bain tiède m’a ragaillardi, mais je suis encore malade. Derrevin est moins bondée qu’hier. Les échoppes sont étrangement ouvertes, mais les pégus et les pêcheurs sont tous partis bosser. Y a donc du commerce ici ? Encore ? Ça vaudra le coup de s’y arrêter un instant. Peut-être chez Jacquot, reprendre de quoi bouffer avant de m’en aller. Car je sens que je vais m’en aller – je n’ai pas l’impression que je vais faire de vieux os ici.
C’est d’ailleurs pour ça que j’ai décidé de ne pas attendre Carlomax, et d’aller le voir le plus tôt possible. Vérifier s’il n’a pas son trousseau de clés sur lui Lui demander comment il compte organiser mon trajet jusqu’à Castel-Aquitaine. Je pense pas passer un jour de plus ici. Ou peut-être que si. On verra. Et puis, j’ai quelques questions à lui poser avant. Quelques curiosités, auxquelles il n’a pas pu répondre hier. Peut-être qu’il a aussi des choses à me dire, lui. À propos d’hier soir. La bagarre, tout ça.

J’arrive devant la caserne. Y a des sales types en train de s’occuper de leurs armes. Je dis « des sales types » parce que tous les gueux qui portent un armement me mettent mal à l’aise. Alors, c’est qui ces péquenots en cuir bouilli ou en haubert, qui sont en train d’aiguiser des fauchons avec des petites pierres ou qui vérifient la longueur de lances d’infanterie ? Ex-hommes d’armes de Binet ? Paysans recrutés et armés sur le tas ? Herrimaults vétérans de dizaines de raids ? J’en ai rien à carrer. Mais en m’approchant l’un d’eux ne peut pas s’empêcher de se lever du tonneau sur lequel il était assis, et de me faire un signe de tête.

« Hé. Qu’est-ce que vous voulez ? »

Lui, contrairement à la sentinelle, n’a pas intégré le fait que même quand on n’a que mépris pour quelqu’un, il est essentiel de lui parler poliment. Je force un sourire figé, en coin, pour lui répondre :

« Pardonne-moi. Je souhaiterais discuter avec Carlomax.

– Ben, Carlomax il est occupé. Il est en réunion. »

Je te demandais pas s’il était occupé trou du cul, je t’ai dis que je voulais lui parler. Bon. J’ai pas mangé, je suis de mauvaise humeur, le soleil me fait TRÈS mal aux yeux. Je me contente d’encaisser et de reformuler.

« Oui… Oui, bien sûr qu’il est occupé… Permets-tu, mon brave, que je l’attende à l’intérieur ? »

Il jette un regard à son collègue. Son collègue, qui est resté assis, hausse les épaules. Alors mon interlocuteur hausse les épaules aussi.

« Oué. Oué tu peux l’attendre à l’intérieur, j’suppose. Mais t’attends qu’il ait fini. »

Oh merde, il me tutoie, le con. Bon, j’ai vraiment très mal à la tête, alors on va laisser couler.

« Merci. »

Et je rentre à l’intérieur. C’est un terrain militaire. Enfin, « terrain militaire » c’est un terme, très, très impropre. Disons que Binet a dû investir dans une bonne défense, et qu’il a donc trouvé que c’était une bonne idée de construire une caserne rudimentaire, avec au milieu de quoi permettre à quelques hommes d’armes d’organiser des simulacres de bagarre et de formation pour mieux servir leur maître. Le problème, c’est que Binet, il devait avoir de quoi nourrir et solder quelques dizaines de types. Là, c’est envahi. Rempli à ras bord de types équipés d’un armement tout ce qu’il y a de plus hétéroclite. On va du milicien qui porte hasardeusement une lance toute neuve, au chevalier tout en harnois de plates qui a bien révisé sa posture de parade et sa demi-épée. Tout un tas de monde dans une caserne trop petite, qui chahutent, qui font du brouhaha, qui ont du mal à organiser un entraînement. Je dois jouer des épaules pour me faire une place parmi eux.

Je localise un escalier qui mène à l’étage. Près d’une colonne en pierre, je croise les bras et je me repose. Je vais attendre que Carlomax ait fini en regardant tranquillement des combattants en train de se battre. Moi-même n’ose pas participer – j’ai trop mal à l’épaule.
Et puis, je suis curieux, mais j’ai bien envie de croiser la sentinelle de la nuit dernière. On sait jamais.

Après tout. Ce n’était qu’un rêve.

Jets effectués par Katarin et intégrés au post :
Héraldique : 8, réussi tout juste - la bague n'évoque pas de grande famille connue - le lion a l'air trop féroce, trop bestial, trop agressif, par rapport aux armoiries classiques, notamment à Couronne, qui mettent en avant sa noblesse et sa puissance.
Charisme : 9, réussi de 1 - le garde à l'entrée des baraquements accepte de laisser entrer Armand.
Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 04 sept. 2019, 09:26, modifié 2 fois.
Raison : 6 xps, +2 car j'ai adoré tout du long, pas de fausse note, extra ^^ / Total d'xp : 8
Fiche : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_armand_de_lyrie
Image

Échiqueté d'or et d'azur à la bordure de gueules à la guivre de gueules halissante
Stats :
FOR 9 / END 9 / HAB 11 / CHA 15* (14) / INT 9 / INI 8** (10) / ATT 13** (15) / PAR 11** (13) / TIR 8 / NA 2 / PV 70/70
*Bonus grâce à la chevalière portée à l'auriculaire
**Malus à cause du harnois (inférieur)

État temporaire :
Compassion : +2 aux jets d'empathie (Reste une journée)
Esprit compatissant : +3 aux jets de résistance à la peur/terreur (Reste une journée)
Pompette : +1 CHA, -1 INT.
Migraine : -1 CHA
Visière épaisse : -2 aux jets de perception (Lorsque le casque est porté)

Compétences :
- Anticipation : +1 en ATT et +1 en PAR à partir du 3e round face au même ennemi
- Coup précis (1) : Malus atténué de 1 lors de la visée d'une partie précise
- Coups puissants : +1d3 de dégâts
- Coriace : Résiste à 1d3 dégâts de plus
- Dégainer l'épée : +1 en INI lors du premier round
- Parade : Valeurs de parade doublées
- Sang-froid : +1 lors d'actions réalisées sous stress
- Volonté de fer : +1 sur les tests pour résister à la peur

- Baratin : +1 pour embobiner quelqu'un à l'oral.
- Empathie : Capable, sur un test, de lire les émotions sur le visage de quelqu'un.
- Empathie animale : Capable, sur un test, de deviner les émotions d'un animal.
- Étiquette : +1 lors des interactions avec la haute société
- Humour : +1 pour divertir et amuser.
- Intrigue de cour : Capable de déceler et deviner des intrigues.
- Monte : Ne craint pas de chutes lors d'une montée normale
- Vœu de la Pureté échoué : -2 dans la résistance aux tentations terrestres

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien
- Art (Peinture) : Sait peindre des tableaux.
- Danse : Excellent danseur
- Héraldique : Capable de reconnaître les blasons des familles nobles, et d'en savoir plus sur eux sur un test

Équipement de combat :
- Épée bâtarde (Inférieure) : 2 mains / 23+1d10(+1d3*) / 22** (11) parade
- Lance d'arçon : 1 main / uniquement à cheval / 20+1d10(+1d3)* / 16** (8) parade / "Long" (Malus de -2 ATT pour les adversaires) / "Épuisante" (Malus de -1 d'utilisation après END/2 tours, à chaque tour, max -4) / "Percutante" (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) / "Rapide" (Malus de -2 PAR et/ou -2 HAB pour toute esquive tentée par l'adversaire) / Se brise après 4/5 utilisations
*Avec la compétence Coups puissants
**Avec la compétence Parade


Tête : 13 protection
Torse : 13 protection
Bras : 13 protection
Jambes : 8 protection

- Destrier Bretonnien (Ravel) : FOR 10 / END 13 / SAU 8 / RAP 10 / INT 9 / DOC 12 / ATT 9
Équipement divers :
3 Eo

- Un beau doublet
- Un grand manteau
- Des bottes neuves
- Une jolie écharpe

- Nourriture
- Hydromel

- Bague affichant un lion - +1 CHA

- Insigne argenté marqué du blason de Lyrie
- Pendentif monté en clou
- Un flacon à l'odeur immonde
- 3 bouteilles de tonique miraculeux
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