[Jeanne de Fleurouge] Posse comitatus

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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[MJ] Igaram
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[Jeanne de Fleurouge] Posse comitatus

Message par [MJ] Igaram »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ



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« Avez-vous déjà entendu parler de l’Histoire du col de Montdidier ? Demanda le Tiléen perché sur sa mule, tandis que le groupe s’engouffrait dans un chemin qui coupait à travers deux crêtes dont le sommet était recouvert d’un voile de neige.
C’est l’explorateur Marc Oppoleaux qui l’a déniché, et étudié. Généralement, on date la découverte de la passe en l’An 2104 du couronnement de Sigmar, ou en 1126 de l’An de l’Unification par Gilles le Breton, ça dépend quel calendrier vous utilisez. Mais ça c’est l’explication facile, la date qu’on apprend aux écoliers pour qu’ils aient une culture plus large que profonde ; ça serait camoufler toute la difficulté qu’il a fallu à Oppoleaux pour arriver à venir ici.
Regardez autour de nous, mes amis ; Des massifs acérés, des routes pierreuses qui cassent les genoux-

– Une pluie qui arrête pas de tomber depuis trois jours… Souffla une voix rauque mais féminine, perchée sur une ânesse qui ne cessait de braire hi-han toutes les cinq minutes.
– On ne sait pas à quoi ressemblait tout cet endroit au temps du Dédale, quand toutes les forteresses naines étaient reliées entre elles par d’ingénieux systèmes de tunnels creusés dans la roche. Mais voilà, il y a quatre siècles, il y a un jeune homme du duché de Quenelles qui est arrivé ici.
– C’est le meilleur passage du récit, railla la voix rauque qui pivotait sur son âne pour regarder le groupe qui suivait derrière.
– C’était un roturier. Mais un roturier issu d’une famille riche ; alors que ses grands-parents étaient des paysans crottés, ils avaient accumulé assez d’argent pour offrir les services d’un instituteur pour leurs enfants, et leurs enfants eux-même parvinrent à envoyer l’un de leurs fils, Marc, dans la ville de Château-Quenelles pour pouvoir apprendre un métier et-
– Attend Fabrizio, coupa à nouveau celle juchée sur l’ânesse. Elle change ton histoire ; Il y a trois mois tu racontais que Marco c’était le bâtard du duc, faudrait-
– Bon sang, Contessa, tu vas me laisser terminer mon histoire, oui ?! cria soudainement le guide du groupe, pourtant normalement d’un naturel suave et posé. Moi je t’interromps pas quand tu ennuies tout le monde à raconter tes anecdotes inintéressantes sur comment t’étais mousse à Sartosa ! Neuf fois sur dix tu finis juste par raconter comment tu t’es tassée au rhum avant de frapper des gens !
– Hahaha, j’avoue, c’est tout moi.
– Donc, je reprends ! répéta le guide, avant de s’éclaircir la voix par un ahem bien audible, et de reprendre le cours de son racontar probablement fictif en grande partie d’une petite voix de prestidigitateur. Marc Oppoleaux était un jeune homme talentueux, travailleur, et volontaire – il s’adonnait à cette science artistique si compliquée qu’est la cartographie. Un véritable petit génie, qui manipulait avec adresse le compas et le crayon, que la cour ducale engagea pour parcourir l’entièreté du duché de Quenelles – et il était grand, le duché de Quenelles, le plus grand des duchés Bretonniens. Le jeune érudit se fit donc aussi aventurier, et il devint un fier trappeur, capable de marcher et dormir dans des massifs montagneux comme des forêts vierges. Il se passionnait pour toute la faune et la flore qu’il rencontrait. Il n’aimait pas beaucoup les hommes, alors il avait préféré se consacrer à la nature-
– Ah ! Voilà pourquoi ça allait mieux dans ton récit de dire que c’était un bâtard : ça donnait l’explication de pourquoi il passait ses journées à chier derrière un arbre. Là on sait pas trop pourquoi.
– Mais un jour, repris le guide sans même noter l’interruption de Contessa, alors qu’il était dans une auberge de la rivière Brienne, perché sur son journal sur lequel il grattait des observations et croquait la topographie de la seigneurie où il reposait, il découvrit la plus belle femme qui lui fut jamais donné de voir. Une figure élancée, grande – plus grande que lui – et fine, une personne pleine d’audace et de verve, ce qui tranchait pas mal avec les femmes Bretoniennes.
– J’avoue, qu’est-ce qu’elles sont connes les femmes Bretoniennes.
– Tout chez elle, que ce soit son corps ou son âme, la séparait des filles qu’il fréquentait jusque-là. La courtiser n’était pas un jeu, c’était un exercice, où chacune de ses avances était rejetée avec une taquinerie méchante par la femme. Mais le détail le plus important à remarquer, c’était la taille de ses oreilles. Elle était une Fée, une habitante de la forêt interdite d’Athel Loren…
Lorsqu’elle le quitta, il n’avait de pensées que pour elle. Ses voyages à travers Quenelles ne le passionnaient plus autant qu’avant. Et alors que d’autres ducs proposaient de l’argent pour qu’il vienne cartographier leurs propres domaines, il n’avait plus la flamme qui l’avait habité par le passé. Alors, il fit quelque chose d’invraisemblable : Il décida d’entrer dans Athel Loren.

– Qui ici a déjà couché avec une elfe ?
– Marc Oppoleaux n’était pas un aventurier guidé par l’avidité et l’opportunité, continua le guide bien décidé à ne pas supporter les interruptions de sa comparse qui avait déjà dû entendre l’histoire des dizaines de fois, à chaque fois qu’ils passaient les Voûtes avec un nouveau groupe de voyageurs, des petits détails modifiés à chaque fois selon la manière dont le guide appréciait le récit. Il n’entrait pas dans Athel Loren avec le désir insatiable de chercher du bois à couper et des clairières à aménager. Il entrait avec un pieux respect, sans armes, juste son nécessaire de survie et son journal dans lequel il croquait. C’est ainsi que, très étonnés par ce jeune homme bien sensible et respectueux par rapport au reste de sa race-
– Eh, il parle de nous là !
– -ils décidèrent de le garder auprès d’eux. Il passa plus de douze ans dans la forêt, émerveillé par la vie et la magie de ces lieux. Il apprit les coutumes et les manières des Fées, les différences entre leurs tribus, il se mit à s’habiller et à parler comme eux, et hormis ses oreilles, il devint lentement indissociable de ceux qui s’appellent… Asrai. »

Le guide eut un fin sourire après avoir dit ce dernier mot. Il savait bien maîtriser son récit pour laisser des pauses et faire durer le suspense. Il faut dire, son audience crédule était faite de gens qui en majorité n’avaient jamais vu un elfe de leur vie. Même en Bretonnie, de l’autre côté des montagnes qu’ils étaient en train de traverser, la plupart des habitants n’avaient d’eux qu’une image fantasmée, teintée d’éblouissement et de frayeur, et c’était encore plus vrai pour ceux qui vivaient non pas dans les grandes villes à l’architecture grandiose que les humains avaient colonisé, mais qui depuis des siècles hantaient le bois interdit d’Athel Loren. Le mot même Asrai était inconnu pour la plupart d’entre eux.

« Il pouvait à présent aller-et-venir dans la forêt. Et c’est ainsi qu’il décida de la traverser, pour déboucher de l’autre côté. Il découvrit alors avec une grande épouvante les Voûtes…
Ici est une région où règne le chaos. Même les Nains, qui pourtant ont fait de la montagne leur environnement familier, ont des ennuis à garder ces sommets. Mais c’était pire encore au temps d’Oppoleaux. Habillé comme un Asrai, il s’est mit en quête de trouver un passage qui franchirait les collines et les crêtes.

– Aussi dans ta version où c’est un bâtard, tu donnes l’explication de pourquoi ce crétin il est pas resté à Athel Loren à baiser des elfettes : C’est parce que papounet il était dans les Frontalières à casser de l’Orque.
– Il traversa des grottes et grimpa sur des flancs de falaise, se nourrissant uniquement de baies et de fruits séchés durant son périple. Frigorifié, seul face à la nature, il dût échapper aux gobelins qui pullulaient, les harpies qui volaient avec prédation dans le ciel, les trolls qui dormaient dans les profondeurs des caves où il se réfugiait la nuit pour échapper aux tempêtes…
Un jour, il fut attaqué par un cruel orque noir. Une bête gigantesque et épouvantable, alors qu’il n’était qu’un jeune homme affamé et désarmé ! Avec une massue haute comme moi-

– C’est à dire, pas beaucoup.
– -la peau-verte frappa de grands coups qui sifflaient dans le ciel. Il dût bondir, hop ! En arrière ! Zou, de côté ! Esquivant chacun des assauts de son adversaire !
Et soudain, la bête hurla de douleur, et s’écrasa à terre, raide mort. Perché sur la colline se tenait un nain, portant une magnifique armure ouvragée d’acier et d’or. Un brave guerrier, avec une barbe si longue qu’elle touchait le sol, blanche et épaisse, mais soyeuse et entretenue. Le Nain fit tonner sa voix avec un écho qui pulsait dans les falaises.
Halte-là, elgi !
imita le guide avec ce qu’il imaginait être une voix de Nain, c’est à dire grave et gutturale. Tu entres dans les Voûtes, c’est un endroit dangereux et inhospitalier ! Comment un être chétif et peureux comme toi peut prétendre survivre ici !
Marc Oppoleaux leva ses mains en l’air, et il implora d’une petite voix : brave Nain, grand seigneur
, imita cette fois le guide en se pinçant le nez et en prenant l’accent nasillard et snob qu’on prête aux Bretonniens. Je ne suis point un guerrier, je suis un savant. Je viens ici car je sais que vos grands et honorables ancêtres avaient fait de ce pays une arrière-cour, et qu’ils voyageaient sans peine tant leur astuce et leur valeur était inégalable !
Le seigneur Nain ronchonna, en observant celui à qui il avait sauvé la vie en utilisant une magnifique arbalète. Tes mots me plaisent. Mais ! Tu es bien étrange ! Je n’ai jamais vu personne qui te ressemble ! Es-tu elgi, ou umgi ?
Le Bretonnien sourit : Je suis un umgi, qui a appris à connaître les elgi. Je suis ici car je souhaite découvrir le monde et tous ses ouvrages. Je dessinais des cartes et des plans pour un Rik de Bretonnie, et un beau jour, en voyant tout son domaine que j’avais parcouru et soigneusement dessiné, il me dit : Je te maudis, Marc Oppoleaux, car maintenant que je découvre comment mon domaine était en fait plus petit et plus étroit que je ne l’imaginais, tu m’as volé plus de terres que tous mes ennemis réunis !
Le grand Nain rigola gaiement à la plaisanterie, mais il restait malgré tout méfiant envers ce homme-elfe. Alors il demanda : Tu es un elgi, tu es un umgi, vas-tu chercher à devenir un dawi à présent ?
Et Marc plissa ses lèvres, pour faire apparaître un léger sourire. Je ne prétendrai jamais à cela, honorable Nain. Nous Bretonniens préférons la moustache à la barbe.
C’est comme ça que les Nains lui ont montré le secret du chemin de Montdidier, la seule route praticable pour qu’un convoi de chevaux et de chariots parvienne à traverser les montagnes noires depuis Quenelles jusqu’au Wissenland. Et ce Marc Oppoleaux, ce petit érudit courageux même sans armes, était devenu ami des Bretonniens, des Asrai et des Nains. C’est grâce à lui que nous pouvons ainsi traverser les domaines de ces races pourtant si différentes, d'ordinaire si enfermées dans leur inimité naturelle...
C’est quoi pour vous la morale de ce récit ? »


Tout le monde réfléchit. Sauf Contessa.

« Les Elfes elles sont bonnes. »
***
Cela faisait plusieurs jours que Jeanne s’était enfuie en toute hâte de la baronnie de Fleurouge. Aidée par son frère, peut-être par affection, peut-être parce qu’il cherchait à se débarrasser d’elle, elle avait fuit en toute hâte le domaine dans lequel elle avait grandit pour s’aventurer dans les terres impardonnables des Principautés Frontalières.
Parodie de seigneurs et de baronnets, peuplade superstitieuse et affamée, dangers de brigands ou de monstres à chaque tournant… Il fallait n’avoir jamais connu autre chose que la vie dans ces provinces pour oser prétendre qu’il s’agissait de la normalité. Même les plus crottés et les plus martyrisés des paysans Bretonniens y vivaient des vies plus douces et avaient des ventres plus remplis. Franchissant un décor de marais, de forêts hantées, de hameaux encerclés par des palissades en bois, elle se mit en quête d’atteindre le col des Crocs de l’Hiver, afin de commencer le voyage par-delà les Montagnes Noires et atteindre le Royaume fantasmé de la Bretonnie, d’où ses ancêtres étaient venus pour chasser les peaux-vertes et sauver les forts Nains assiégés.
Il aurait été peut-être plus prudent de tenter de descendre vers le sud, jusqu’à la cité de Myrmidens, afin de trouver une nave qui l’aurait fait traverser le Golfe Noir afin d’atteindre l’Estalie ; Mais choisir cette voie aurait demandé de l’argent, qui manquait à la seigneuresse, et aurait demandé de traverser les routes très peu sûres des Principautés, d’autant plus lorsqu’on est une jeune fille seule.
Heureusement pour elle, c’est dans le piémont des Crocs de l’Hiver qu’elle fit la connaissance de Fabrizio di Galeazzo.
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Il était laid. Une grande tête pour un petit corps chétif, des cheveux noirs qui blanchissaient, il avait des verrues et des boutons, et des rides naissantes autour de ses yeux et de ses lèvres. Il devait avoir la quarantaine, quelque chose dans ce genre. Il était exubérant. « Bavard » était un énorme euphémisme pour le caractériser : il parlait tout le temps, avec un débit de paroles continuel. Agité, rigolard, il avait la mauvaise habitude à être très tactile et avenant avec tout le monde. Certains le trouvaient attachant. D’autres avaient envie de l’étrangler, pour exactement les mêmes raisons.
Fabrizio dirigeait une caravane marchande. Un entrepreneur indépendant, qui n’avait pas la protection d’une guilde, d’une banque ou d’une corporation. Tout seul, avec son argent et ses bêtes de somme, il n’arrêtait pas de traverser le monde dans un sens puis un autre, en faisant des échanges au jour le jour. Il expliquait qu’il n’avait pas d’autre toit que le ciel au-dessus de sa tête. Il racontait être le fils d’un patricien de la ville Tiléenne de Remas, qui avait été exilé de force par ses frères jaloux de son talent.
Test d’INT : 8
Jet : 1. Réussite critique.
Mais il n’avait vraiment pas fallu longtemps à Jeanne pour comprendre que c’était un bonimenteur hors-pair. Il s’emmêlait dans son récit, dans ses explications, donnait des versions différentes selon aux gens à qui il parlait… Il était sûrement Tiléen, ça s’entendait à son accent, et peut-être que certaines de ses inventions avaient une petite part de vrai. Mais elle avait été assez maligne pour ne pas se faire emmêler par ses promesses d’or et l’assurance de ses très nombreuses relations qui seraient haut-placées dans toutes les villes de Tilée. Il ne devait sûrement pas valoir plus qu’un marchand-nomade dont la fortune pouvait se faire et se défaire en une seule journée.
Elle accepta malgré tout de le suivre. Non pas qu’il avait fait naître chez elle une avidité par ses mensonges. C’était simplement qu’elle savait que traverser les Voûtes était une épreuve, et qu’il valait mieux être nombreux pour espérer passer de l’autre côté en vie. Fabrizio, ravi d’avoir des portes-glaives de plus pour l’escorter, accepta sa compagnie gratuitement. Il ne semblait pas particulièrement choqué par la présence d’une femme armée à ses côtés. Il faut dire, il en avait déjà une dans son entourage : Contessa.
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Elle semblait être la garde-du-corps personnelle de Fabrizio. Tout comme lui, elle adorait les bravades et les racontars, mais elle n’avait pas le talent de son comparse : Fabrizio racontait des histoires avec une trame, un récit, il était capable de donner des sentiments dans son interlocuteur ; un talent parfait pour un commerçant qui souhaitait vendre sa camelote. Contessa, elle, se contentait de divaguer en même temps qu’elle buvait comme un trou, puis généralement elle se mettait à se perdre dans ses explications, à rire ou à devenir violente. Elle était parfaitement insupportable. Mais comme elle était haute de six pieds, qu’elle avait un poitrail immense, et qu’elle portait en permanence sur elle trois pistolets et une grosse hache, personne n’avait le courage de lui dire de se la fermer.
Test CHAR : 9
Jet : 18. Échec.
Le pire, c’est qu’elle avait prit Jeanne en grippe. Peut-être un mot que Jeanne avait dit sans faire exprès, ou une antipathie inexplicable. En tout cas, la bretteuse ne pouvait pas s’empêcher de déclarer à haute voix des plaisanteries mauvaises à l’insu de la jeune chevaleresse.

La caravane était constituée de quelques ânes et mulets, d’un tas de bordel qui était empaqueté sur leur dos. En plus de Contessa, Fabrizio s’était assuré le service de six types à la mauvaise dégaine qui étaient issus du coin. Parce qu’ils étaient un peu grand et qu’ils avaient l’air un peu débrouillards, il leur avait proposé une somme ridicule pour le suivre et le protéger. Ils étaient du cru, et avaient des raisons diverses d’être là : Tout comme Jeanne, beaucoup étaient ici parce que, pour une raison ou une autre, ils avaient été obligés de fuir leurs hameaux consanguins et brutaux. L’appel de l’aventure, une vendetta qui les visait, une dispute familiale… Aucun n’avait l’air particulièrement violents, mais comme Jeanne, ils étaient armés, et il était naturel de se méfier des possesseurs de lames. Fabrizio ne les connaissait pas, mais avec son naturel beau parleur, il avait très vite fait leur connaissance. Les veillées au coin du feu, à chaque arrêt pendant les étapes du voyage, étaient le moment parfait pour passer le temps, en même temps qu’une bouteille qui circulait de bouche en bouche, en parlant de sa vie et des raisons pour lesquelles ils étaient là.
Mais il y avait aussi un groupe très étrange qui s’était joint à l’aventure et qui souhaitait traverser les Voûtes : Des pèlerins de Shallya, menés par le père Milan.
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Les prêtres hommes du culte de Shallya sont très rares dans les temples, mais pas parmi les prêtres errants. Un homme bon, calme, qui parlait peu mais qui avait toujours des mots de réconfort pour le groupe, il était venu accompagné de toute une famille de six personnes : un grand-père, sa fille, et ses quatre petit-fils et filles. La mère avait reçu le grand malheur d’être lépreuse. Son père et ses enfants avaient décidé de l’accompagner lors d’un long voyage qui était censé les amener en pèlerinage jusqu’au temple de la Douce à Couronne, afin de pouvoir implorer sa pitié et un miracle. Personne ne se sentait à l’aise autour de la lépreuse, pas même ses enfants, la faute à la peur de la contagion et aux superstitions qu’on prêtait envers cette affliction. Seul le père Milan s’assurait qu’elle soit bien au chaud et toujours nourrie.

Les premiers jours, la montée du croc de l’Hiver fut difficile, mais pas vraiment éprouvante. Ce fut une autre paire de manche lorsqu’il fallut s’engager sur le Col de Montdidier.
Test d’END : 8.
Jet : 15. Échec.
Très vite, au cours des jours de l’ascension, le vent se faisait plus fort, des pluies verglacées n’arrêtaient pas de tomber sur le petit groupe. Ils gelaient, car l’humidité de la pluie se transformait vite en glace qui les alourdissait. Jeanne, perchée sur son cheval, eut très vite des ennuis. Elle attrapa des gelures aux pieds, que heureusement, le bon prêtre Milan parvint à soigner avec un onguent afin qu’elle ne risque pas d’avoir une infection et de perdre l’usage entier de sa patte. Il restait qu’elle était très fatiguée et malade.
Elle était loin d’être la seule. Au fur et à mesure que les jours passaient, Fabrizio avait beaucoup moins d’histoires drôles et sympathiques à raconter, et les heures de marche se firent de plus en plus silencieuses. Le soir, il fallait trouver un endroit où dormir, souvent une grotte qu’il fallait au préalable fouiller avec des torches et des tromblons pour s’assurer qu’il n’y ait pas un monstre qui se cache à l’intérieur. Les Voûtes étaient bel et bien une épreuve à traverser. Mais si Contessa l’endurait avec hargne, quand bien même ce n’était pas la première fois qu’elle était obligée de subir ce parcours, les pèlerins de Shallya acceptèrent cette épreuve avec humilité. La peine et la douleur montrait leur dévotion envers Shallya.

C’était une de ces journées de marche comme les autres. Fabrizio assurait qu’il ne restait pas encore beaucoup de distance à parcourir parce qu’il disait reconnaître un des sommets qu’ils dépassaient – mais il avait déjà dit ça trois ou quatre fois au cours de la semaine. Droit devant, les pèlerins de Shallya marchaient, avec un des caravaniers, Lukas, qui devait s’assurer que la voie soit bien ouverte à l’aide d’un gros tromblon. Jeanne était derrière eux, à bonne distance, sur son magnifique cheval qu’elle avait du mal à garder nourrit et en bonne santé : il y avait jusque là des herbes et des prés où il pouvait se repaître, mais à présent, ils traversaient un sentier bien moins herbu. Derrière se trouvait le reste du groupe, qui poussait de toutes leurs forces les mulets et les ânes têtus le long du col.

Rien n’allait se passer comme prévu. Mais nous n’écririons pas ces mots si la traversée s’était effectuée sans aucun ennui.
Test d’observation (INI+INT)/2 : 8
Jet : 15. Échec.
Il n’y avait a priori aucune raison d’être particulièrement aux aguets. Le col de Montdidier était censé être pratiqué par les marchands, même si Fabrizio avait eu la fabuleuse idée de faire bifurquer le groupe et d’emprunter un détour moins balisé et entretenu – il prétendait qu’il ne voulait pas passer par la Grande Route de Loren pour finir à Quenelles, où la douane était trop coûteuse, et qu’il préférait faire passer le convoi par le duché de Gasconnie. Pourtant, les Voûtes regorgeaient de dangers, tapis dans les restes des tunnels nains, dans les grottes et dans le ciel. Lukas tout seul, en tête de groupe, ne pouvait pas servir seul d’éclaireur.
Alors qu’ils contournaient une falaise, Jeanne entendit un sifflement dans l’air. Elle se retourna et vit une flèche qui avait atterrit derrière elle, qui avait rebondit sur un morceau de pierre sédimentée puis s’était cassé. Elle leva la tête, les yeux écarquillés, et aperçut des gobelins équipés d’arcs sommaires qui se mirent à bander les cordes de leurs armes pour commencer à déverser une grêle d’acier.

« Gaffe ! Là-haut ! » hurla de toutes ses forces Contessa en sortant l’un de ses pistolets. Elle visa, et tira, et alors une détonation terrifiante résonna dans un écho à travers la totalité de la montagne.
Le cheval de Jeanne reçut deux flèches. Il hennit de douleur et de peur, vola en l’air, et projeta sa cavalière au sol.
Test pour résister à la chute (END+HAB)/2 : 8
Malus pour cause de fatigue et d’engelures (-1)
Malus pour cause d’armure (-2 HAB)  : 6.
Jet : 17. Échec. Jeanne subit des dégâts de chute et perd 5PV. Les dégâts sont mitigés par la compétence « Monte ».
La cavalière s’écrasa violemment au sol. Elle s’éclata le dos, mais eut le réflexe de cavalière, grâce à toute sa jeunesse passée à dos d’équidé, de rentrer son cou contre elle et de ne pas se raidir. Elle se fit mal en s’éclatant au sol, mais au moins elle ne s’était pas cassé le cou ni brisé un de ses membres.
Elle resta à terre, sonnée, le monde autour d’elle devenant flou et ses oreilles bourdonnant d’acouphènes. Elle n’aperçut que tardivement l’ombre d’un homme qui sprintait vers elle de toutes ses forces en hurlant.

« HEY ! JEANNE ! DEBOUT, ALLEZ ! »

Fabrizio avait sorti un pistolet. Il ouvrit le feu dans la direction des gobelins de sa main gauche, saisit le col de Jeanne de sa droite, et força la chevaleresse en la tirant violemment. Il fonçait avec elle dans l’autre sens, et l’amena jusqu’à un chariot tracté par un âne.
L’un des gardes de la caravane, Woldred, eut l’intelligence de détacher la bête de somme et de lui claquer le croupion afin de le forcer à s’échapper : ça allait être chiant de rattraper et retrouver l’âne, mais c’était mieux que de le laisser exposé, les gobelins l’auraient forcément troué de flèches. Fabrizio jeta Jeanne à couvert derrière le chariot, et se tassa derrière lui aussi, tandis qu’une pluie d’acier tomba et se ficha dans le solide bois derrière lequel ils trouvaient refuge.

« Oh ! Oh bordel ! Oh ! Oh j’suis trop vieux pour ça ! Oh merde ! »

Fabrizio se tenait fermement la poitrine et haletait. Woldred, qui rechargeait difficilement une arquebuse, le foudroya du regard. À ses côtés se tenait le père Milan, qui se couvrait la tête, ainsi que le jeune Erhl, qui ne devait même pas avoir quinze ans, qui était en train de préparer une arbalète. Bien que Woldred avait de bons réflexes, il paniquait et se mettait à crier sur le guide de la caravane :

« Bordel, mais quelle puterelle tu es ! postillonna Woldred. C’était quoi cette idée que t’as eu de nous écarter du chemin ?! Tout ça pour gratter quelques pièces, gros radin !
– Ta gueule, Woldred ! railla le bonimenteur. Tu sais pas qui sont les Bretonniens, leurs collecteurs de taxes sont plus dangereux que les gobelins !
Vous êtes tous en vie, non ?! J’ai même récupéré Jeanne, ça pourrait être pire !

– Sors-nous de là, vieux renard !
– Oui, deux minutes, je réfléchis, je réfléchis ! »

Il rechargea son pistolet. Puis, le Tiléen eut une illumination. Il se pencha un peu, et siffla de toutes ses forces à l’attention de l’autre chariot où le reste du groupe se tenait à couvert.

« Hey ! Contessa ! T’es encore en vie ?!
– Malheureusement pour toi ! répondit l’écho rauque de l’ancienne pirate, avant qu’elle ne se lève et tire avec son arquebuse dans un fracas sonore.
– Prend le groupe avec toi et retourne en arrière ! J’ai besoin que tu contournes le sentier de tout à l’heure ! Prends les gobelins à revers, on va rester là et les fixer avec notre tir !
– Bien ! Vous arrêtez pas de donner tout ce que vous avez, surtout ! »

Elle aboya ensuite des ordres et des insultes à l’attention des gars qui l’accompagnaient, et tout ce beau monde recula en arrière. Fabrizio se retourna et montra alors un second pistolet à Jeanne et au père Milan.

« Bon, l’un d’entre vous veut bien prendre ce truc et nous aider à les massacrer un peu ?
– J’ai fais le serment de ne pas posséder une arme, maître Fabrizio, se défendit Milan avec un ton calme malgré le déluge de fer provoqué par les gobelins.
– Woah, ça vous dit de sortir de là avec un drapeau blanc pour aller leur expliquer ?
Et toi Jeanne, tu sais tirer avec un pistolet, au moins ? »


Pour un chevalier Bretonnien, utiliser une arme à distance était un déshonneur suprême. Mais les Principautés Frontalières n’étaient pas la Bretonnie, et les parodies de chevaliers qui y vivaient avaient une vision de l’honneur qui pouvait être très variable…
Qu’importe que Jeanne accepte ou refuse de brandir un pistolet à poudre. On entendit un hurlement de terreur, mais qui vint de devant. Les caravaniers levèrent leurs museaux et se rendirent compte d’où ça venait, même si le petit Ernst ne put s’empêcher de dire ce que tout le monde pensait à voix haute.

« C’est les pèlerins de Shallya, ils sont attaqués !
– Lukas est avec eux, ils sont en sécurité
, rassura Fabrizio. »
On entendit une détonation d’arme à poudre. Puis à nouveau un autre hurlement qui devait venir d’une des gamines de la lépreuse. Fabrizio soupira.
Le père Milan, qui était calme, se mit en revanche à se relever. Il était en train de manipuler Jeanne pour voir si elle était blessée par sa chute de cheval, mais à présent, il avait arrêté de l’observer pour jeter un regard noir vers l’avant. Les pèlerins s’étaient apparemment cachés derrière un gros rocher, mais des gobelins avec des lances descendaient pour les encercler et tenter de les massacrer.

« Il faut que nous allions les aider !
Nous ?! Vous voulez dire, vous, hein ? Parce que c’est pas avec votre bonne volonté et sans épée que vous allez aider qui que ce soit !
– Ils sont désarmés, ils vont se faire tuer !
– Oui bah si on courre jusqu’à eux on va se faire tuer aussi ! J’ai déjà donné tout ce que j’avais à sortir la gamine de là, je vais pas y retourner pour aider une lépreuse et ses marmots ! »


Woldred et Ernst restèrent tout aussi passifs, même s’ils étaient plus lâches. Contrairement à Fabrizio qui disait très clairement qu’il allait laisser des gens désarmés mourir, eux décidèrent simplement de tourner la tête pour ne pas avoir à soutenir son regard.
Alors, le père Milan se retourna vers Jeanne. Il lia ses mains et l’implora.

« Pitié ! Ils ne parviendront pas à survivre ! Je vous en supplie, essayez de les sauver ! Si vous sprintez assez vite pour aller sous le sommet les archers ne pourront plus vous atteindre !
– Ah parce que vous êtes spécialiste de tactiques, maintenant ?
demanda Fabrizio en se levant pour faire feu avec son pistolet rechargé, et répondre à la pluie de flèches.
– Je vous en supplie, Jeanne ! »
Je suis le Dieu des morts et des vivants, Le Gardien du cycle éternel de la vie et de la mort et Le Défenseur de la création telle qu'elle m'a vu naître.

Craignez-moi, car je ne pardonne pas. Adorez-moi pour cette même raison. Et vénérez-moi car je suis bon et juste envers toutes choses. L’Équilibre sera.

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Jeanne de Fleurouge
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Re: [Jeanne de Fleurouge] Posse comitatus

Message par Jeanne de Fleurouge »

Jeanne se demandait depuis combien de jours elle avait commencé sa quête. De peur d’être rattrapée, elle n’avait guère pris de temps pour se reposer et avait rapidement perdu le décompte des jours. La fuyarde n’avait également pas encore eu l’occasion de débuter son journal, même s’il n’y avait rien de particulier à raconter. Pour le moment, elle n’avait pas croisé de monstres, mais dans ces bois, cela ne saurait tarder. Son aventure ne faisait que commencer, son heure viendra bien assez tôt. Surtout que la chevaleresse avait choisi de passer par le col des Crocs de l’Hiver.

Une personne lâche ou un roturier aurait choisi la facilité et se serait dirigé vers le sud pour atteindre la Bretonnie par navire. Il s’agissait d’un chemin plus long, mais il était aussi beaucoup plus sûr. Toutefois, Jeanne n’était pas une vulgaire paysanne. Elle était une digne descendante des nobles chevaliers bretonniens et en tant que chevaleresse, il était de son devoir de faire face à l’adversité et de prouver sa valeur. Il était donc totalement logique qu’elle emprunte la route la plus risquée. Il était également hors de question qu’elle abandonne son destrier pour une vulgaire structure de bois.

Durant la traversée du col, l’aventurière fit la rencontre d’une caravane qui se rendait en Bretonnie. La jeune fille connaissait en grande partie les nombreux dangers que pouvaient abriter les montagnes, c’est naturellement qu’elle se dévoua à la protection du groupe.

Le convoi est dirigée par un certain Fabrizio di Galeazzo, si c’était son véritable nom. Il s’agissait d’un homme aussi laid que menteur, rien d’extraordinaire de la part d’un marchand et sa manie de toucher ses interlocuteurs avait le don d’énerver Jeanne. Le bonimenteur le comprit bien vite lorsqu’il eut l’impertinence de mettre sa main sur l’épaule de Jeanne. Le regard noir et froid de la jeune fille ainsi que sa main qui se posa sur sa garde firent rapidement comprendre au vieil homme qu’il ne devrait jamais recommencer. Sauf s’il souhaitait perdre sa main, mais le charlatan devait certainement tenir à ses membres puisqu’il ne retenta jamais sa chance. Toutefois, si l’on choisissait d’ignorer cette habitude, le vieux caravanier n’était pas désagréable et les nombreuses histoires qu’il contait rendaient le voyage plus agréable. De plus, il faisait parfois participer son auditoire, comme lorsqu’il demanda qu’elle était la morale de sa première histoire. Pour la noble, la réponse était claire, il y en avait deux : « La diplomatie peut permettre de résoudre des problèmes » et « N’oublie jamais une arme, il n’y aura pas toujours un nain pour sauver ta peau. »

La garde personnelle de Fabrizio, une certaine Contessa, aimait également raconter des histoires, mais elle ne possédait pas le talent de son employeur. Ses histoires étaient bien souvent incompréhensibles, perdant rapidement leur fils conducteur. Le sujet de ses racontars était bien trop souvent salace au goût de la damoiselle, elle en avait d’ailleurs fait la remarque plus d’une fois. La jeune cavalière avait également en horreur l’habitude de la mercenaire les habitudes liées à la boisson de la géante et de son comportement une fois ivre. Plus d’une fois, Jeanne fit part de sa désapprobation et sans l’intervention du tiléen, il était fort probable que du sang aurait été versé. Et puis, la femme portait des pistolets, raison de plus de se méfier d’elle.

Le dernier membre digne d’intérêt du groupe était un prêtre de Shallya, le père Milan. Un prêtre de Shallya, c’est un élément assez inhabituel pour être répété, mais ils étaient peut-être plus nombreux auprès des pèlerins et sur les routes. La fille de Fleurouge n’avait pas assez voyagé pour en être vraiment sûre. Le serviteur de Shallya était fidèle aux enseignements de la déesse, soignant la chevaleresse lorsque des gelures attaquèrent ses membres. Toutefois, la bonté de l’homme se manifestait le plus lorsqu’il assistait de son mieux une fidèle de Shallya et sa famille en pèlerinage vers Couronne. La malheureuse était atteinte de la lèpre et à moins d’un miracle, elle était condamnée, même sa famille n’osez s’approcher d’elle. Contrairement aux autres membres du groupe, c’était la pitié et non la peur qu’éprouver Jeanne envers la malade. Inconsciemment, la bretonnienne ne pouvait s’empêcher de mettre en parallèle sa quête et le pèlerinage de la mère. Cette dernière voyageait pour sauver sa vie, tandis que la noble voyager pour sauver sa baronnie.

De manière générale, le voyage ne faisait qu’empirer depuis le début de l’ascension du col et elle se joignait souvent au Père Milan lorsque celui-ci prier la déesse de la guérison. Les gelures ne se guérissaient guère et la demoiselle craignait qu’une infection n’aggrave son état, le pire serait une amputation. Il était hors de question de rentrer à Trois-Marche infirme, la mort serait préférable. Elle comprit que le groupe était mentalement à bout lorsque Fabrizio n’avait plus d’histoire à raconter, ou ne s’en donnait plus la peine. Les seuls divertissements possibles se déroulaient lors de la fouille de grottes et de cavernes à libérer afin d’avoir un abri pour la nuit. Elle profitait de ses instants de repos afin d’écrire dans son journal, regrettant la perte de son jeu d’échec. Elle l’avait enfin commencé, mais il n’y avait toujours rien digne d’intérêts d’inscrit dans celui-ci. Même le pauvre Vaillant, le destrier de Jeanne, n’était pas au meilleur de sa forme. Le pauvre cheval avait de plus en plus de mal à trouver de quoi se nourrir et la vivacité de celui-ci s’en ressentait.

La journée commençait comme toutes les autres avant elle. Fabrizio clamait que nous nous rapprochions du but, des paroles que personne ne croyait. Ils disaient cela depuis trop longtemps. Cupide comme tous les autres marchands, le tiléen avait osé refuser la protection du Duc de Quenelles, préférant entrer par la Gasconnie. Elle avait d’abord hésité à les quitter afin de poursuivre sa quête, mais elle avait fait serment de les escorter jusqu’au royaume et cela lui aurait pesé sur la conscience si le serviteur de la Vierge Éplorée venait à mourir.

Que ce soit à cause de la fatigue ou parce que la caravane était proche du royaume, Jeanne avait baissé sa garde et ne réagit que trop tard. Ne comprenant pas quand une flèche se brisa près d’elle, elle ne fit que lever les yeux vers les falaises. Sa réaction était trop lente à cause de la fatigue et ne comprit que trop tard qu’ils s’agissaient de peaux vertes. Deux projectiles, peut-être même plus, atteignirent Vaillant qui se cabra et jeta sa cavalière à terre. Heureusement, la chevaleresse eut le réflexe de ne pas se raidir ce qui lui sauva probablement la vie. Toutefois, la chute fut dure et les sens de la jeune fille avaient été touchés. L’aventurière avait l’impression d’avoir mis sa tête sous une cloche lorsque celle-ci sonnée. Sa vue avait également était touchée, après un flash lumineux, tout ce qu’elle voyait était maintenant embrumé. Son cerveau avait perdu tous ses repères et tentait vainement d’assimiler ce qui se tramait. Les aventures de Jeanne de Fleurouge se seraient certainement arrêtées là s'il n'y avait eu le tiléen qui tira la demoiselle à l'abri.

Une fois derrière le chariot, les sens de la jeune guerrière revinrent petit à petit. Elle ne comprit pas le début des conversions de ceux qui l’entouraient ni la réponse de la sauvageonne au marchand, mais elle était maintenant plus ou moins prête au combat. Éliminer le chevalier en premiers à l’aide d’arcs et de flèches, une tactique qui puait la lâcheté et la sournoiserie. Il ne fallait s’attendre à rien de mieux de la part des gobelins dont le courage ne se mesurait que par leur nombre. Jeanne aurait tenté de jeter un coup d’œil afin de savoir combien de peaux vertes étaient présentes et de trouver un chemin pour les affronter. Il était hors de question resté caché, mais il faudrait attendre que Père Milan ne finisse de l’ausculter. Pendant que le prêtre examinait la demoiselle, Fabrizio eut l’insultante idée de proposer un pistolet au fidèle de Shallya qui refusa, puis le proposa à la chevaleresse qui n’eut pas le temps de répondre. Un cri se faisait entendre, puis un second. En dépit des dires du charlatan, tous savaient ce que cela signifiait. Il était clair que l’ennemie avançait et connaissant la stratégie favorite des vermines vertes, les pèlerins ne tarderaient pas à être submergés. Il était également évident à la jeune femme que ses lâches préféreraient les laisser mourir malgré les suppliques du saint homme. Il finit par se tourner vers Jeanne, sachant sans doute qu’elle était la seule membre du groupe à être pourvu d’honneur. C’était un acte inutile de sa part, la jeune fille s’était déjà levée pour commencer sa course vers les miséreux. Le sort du vieillard, de Lukas ou de la lépreuse ne l’intéressait pas, mais elle voulait protéger les enfants. « Protégez les faibles et les innocents » était un des commandements de la chevalerie et qui pouvait être plus faible et innocent qu’un enfant ? Elle se tourna vers les combattants avant de filer vers son destin.

Libre à vous de vous terrer comme des lâches, mais jamais je ne vendrais la vie d'enfants pour sauver la mienne.

La chevaleresse s’élança aussi vite que ses pieds meurtris pouvaient la porter vers son premier combat. Son bouclier levait afin de la protéger des tirs. Un léger sourire, presque imperceptible, se dessinait sur son vissage à la pensée que son aventure commençait enfin.
Modifié en dernier par [MJ] Igaram le 27 avr. 2019, 11:22, modifié 1 fois.
Raison : +6 xp +2 PdC la dame +1 PdC Shallya / Total: 6xp 2 PdC la dame 1 PdC Shallya
Jeanne de Fleurouge, Voie du chevalier bretonnien

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Profil: For 8 | End 8 | Hab 6* (8) | Cha 9 | Int 8 | Ini 8 | Att 9* (10) | Par 8* (9) | Tir 8 | NA 1 | PV 52/60
* malus Plastron en plaques légères
Compétences

Martial
- Coup puissant : +1D3 de dégâts bonus
- Monte : Pas de chute lors d'une monté normal. Peut garder le contrôle de sa monture lors de situation périlleuse sur test réussi.
Social
- Autorité : + 1 bonus au test de commandement face à des militaires.
- Étiquette : + 1 bonus lors des tests concernant la haute société.
Intellectuel
- Alphabétisation : Le personnage sait lire et écrire.
- Traumatologie : Peut réaliser des premiers soins. Si la blessure est légère et que du matériel est disponible, soigne 1D6. Si la blessure est moyenne ou grave stabilise. Sur test réussi, peut soigner une fois par jour pour END/4 si le personnage passe au minimun 30min à prodiguer des soins, si le test échoue END/8.
Équipement
Épée bâtarde : Deux mains / 24 + 1d10 dégâts; 12 parade OU une main / 16 + 1d8 dégâts; 11 parade
Rondache aux couleurs des Fleurouges : 4+1d6 dégâts / 14 parade / Déstabilisant
Plastron en plaques légères : Torse / protection de 10 points / -2 Hab, -1 ATT et PAR

Une chevalière avec les armoiries des Fleurouge
Une outre d'eau
nécessaire d'écriture
Journal de voyage
Sac à dos
3 rations
Croyances
la Dame du Lac : 12
Mymidia : 6
Shallya : 4
Véréna 2
Quêtes
Tableaux de chasse
Gobelin : 1
Gobelin de la nuit: 1


Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:jeanne_de_fleurouge

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[MJ] Igaram
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Re: [Jeanne de Fleurouge] Posse comitatus

Message par [MJ] Igaram »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ



« Oh c’est le ponpon ça ! Railla Fabrizio en entendant la remarque de la chevaleresse, tout en se penchant pour recharger le pistolet qu’il venait de faire détonner. Je vais quand mêm-
-Jeanne !
Cria-t-il subitement en voyant la jeune fille se soulever hors du chariot et s’élancer à toute vitesse vers les pèlerins en danger. JEANNE ! Vaffanculo ! Couvrez-la ! »
Gains :
+2 Points de croyance envers la Dame pour ton abnégation.
+1 Point de croyance envers Shallya pour tenter de sauver ses pèlerins.
La jeune femme fonça à toute vitesse dans le No-Man’s-Land qui s’était constitué entre le chariot et la falaise d’où les gobelins assaillants pouvaient tranquillement faire pleuvoir leur grêle d’acier. La vaillance de la chevaleresse égalait sa bien mauvaise posture : il lui fallait sprinter à toute vitesse pour écouter le conseil du père Milan et être capable d’atteindre l’angle mort, sous le sommet, d’où elle n’aurait plus à subir les flèches des peaux-vertes. Elle replia son bras vers sa tête, afin de protéger son visage de sa rondache : mais si ce bouclier très fin était parfait dans le corps-à-corps, il n’offrait qu’une protection immensément modeste face aux arcs ennemis.
Elle pouvait uniquement compter sur ceux restés derrière le chariot, qui, sous l’ordre de Fabrizio, firent feu de toutes leurs armes pour forcer les gobelins à baisser la tête.
Étant donné que les deux groupes de tireurs sont bien à couvert, les tirs souffrent d’un large malus (-6). En revanche, les gobelins comme les caravaniers vont devoir subir un test de moral : s’ils échouent, ils perdent un tour d’action et doivent sauter leur tour.
Je met les résultats des jets de dès à la toute fin.
Il était difficile pour la chevaleresse de percevoir l’échange de tir. Tout ce qui comptait pour elle, c’était de se jeter en avant, à toute vitesse, malgré la lourdeur de son armure et la blessure sur ses pieds. Ce qu’elle comprenait du combat, c’est ce dont elle pouvait entendre : Il y eut deux détonations rapides, le hurlement d’un gobelin, Woldred qui hurla une insulte tellement fort qu’elle résonna dans un écho à travers la totalité de la montagne, et puis, près de ses pieds, une autre flèche qui s’est cassée sur l’une des pierres. Elle atteint malgré tout la falaise et jeta son corps contre. Elle avait réussit, elle n’était maintenant plus exposée aux flèches des gobelins.
Elle fit le tour de la crête en la longeant, se collant bien à la pierre, un regard anxieux au-dessus d’elle afin de s’assurer qu’il n’y avait pas une des immondes peaux-vertes qui tenterait de la foudroyer d’une flèche depuis un interstice ou une ouverture dans la pierre. Mais finalement, elle parvint jusqu’à ceux qu’elle souhaitait sauver.

Derrière un gros rocher se cachaient les pèlerins de Shallya. Perché dessus se trouvait Lukas, qui agitait dans tous les sens une grosse massue en hurlant. Autour de lui, quatre ridicules gobelins s’approchaient avec grande précaution. Ils auraient peut-être chargé sans aucun ménagement si seulement le gamin des frontalières n’était pas en train d’insulter leurs mères, leurs grands-mères et leurs arrières-grands-mères tout en sautillant et en les menaçant de son arme. Le danger qui ressentaient les gobelins devait surtout venir du fait qu’il y avait l’un d’entre eux raide mort aux pieds du gros rocher : il avait sûrement été tué par le tromblon de Lukas, a en juger par la quantité de plomb qu’il avait reçu.

Aucun des gobelins n’avait aperçu la Jeanne qui arrivait dans leur dos. Une toute petite distance la séparait du groupe. La chevaleresse aperçut un petit chemin vers sa gauche, qui allait en hauteur : il lui permettrait sûrement d’atteindre le nid des archers, ou bien de suffisamment s’élever pour observer si d’autres assaillants pouvaient intervenir. Les archers pouvaient tout aussi bien prendre ce chemin pour descendre avec des renforts. Il fallait néanmoins vite se décider. Les quatre peaux-vertes commençaient à ne plus éprouver autant de couardise, et ils s’approchaient lentement avec des petites lances qu’ils comptaient utiliser pour larder Lukas.

Détermination de l’initiative
sur un d10
Caravaniers : 1-5
Gobelins : 6-10
Jet : 2.

Feu des caravaniers, qui ont initiative

Compétence Tir de Fabrizio : 16.
Malus : -6 (Couverture), -4 (Distance)
Tir avec le premier pistolet (Main forte) : 13. Échec.
Tir avec le second pistolet (Main faible, -3 Tir) : 3. Réussite : Un archer gobelin est tué sur le coup.

Compétence Tir de Woldred : 14
Malus : -6 (Couverture), pas de malus de distance (L’arquebuse a une plus grande portée)
Tir : 20. Échec critique. L’arme à poudre subit un incident de tir : il faudra maintenant 3 NA pour que Woldred la remette en état.

Compétence Tir Ernst : 9
Malus : -6 (Couverture), pas de malus de distance (Arbalète)
Tir : 9. Échec.

Résistance au moral des gobelins et riposte
Malus : L’un des leurs vient de se faire tuer (-2)
Bonus : L’arquebuse de Woldred ne pouvant plus faire feu, ils subissent moins de pression (+2)

Gobelin 1 : Tué par Fabrizio.
Gobelin 2 : (END+INT)/2=6.
Jet : 13. Échec. Le gobelin se planque.
Gobelin 3 : Jet : 17. Il se planque.
Gobelin 4 : 6. Réussite, il se lève et bande son arc.
Gobelin 5 : 17. Échec, il se planque.
Gobelin 6 : 15. Échec, il se planque.

Gobelin 4 se lève et tente de tirer sur Jeanne.
Compétence Tir : 7.
Bonus : Jeanne est clairement exposée (+8)
Jet : 16. Échec.

Tour des caravaniers.
Fabrizio : Recharge.
Woldred : Recharge.
Ernst : 6. Échec.

Tour des gobelins
Bonus : Tir pas assez nourri (+2)

Résistance :
Gobelin 2 : 10. Échec.
Gobelin 3 : 8. Réussite. Il va bander son arc.
Gobelin 4 : 20. Échec critique : Il s’enfuit et quitte le combat.
Gobelin 5 : 8. Réussite. Il va bander son arc.
Gobelin 6 : 1. Réussite critique. Il trouve le courage de bien se relever et de viser, mitigeant son malus.

Feu :
Gobelin 3 se lève et tire sur le chariot.
Compétence Tir : 7
Malus : Le malus de distance et de couverture est trop élevé (-8) : Le gobelin ne pourra tuer que sur une réussite critique.
Jet : 3. Échec.

Gobelin 5 :
Jet : 16. Échec.

Gobelin 6 : Son malus n’est que de (-4).
Jet : 3. Réussite : Un héros pour son peuple.
Détermination de la victime sur un d3 (1 : Fabrizio. 2 : Woldred. 3 : Ernst). : 3.
Ernst perd 33 PV (Il lui en reste 22.)

Jeanne est trop en avant pour assister au reste de l’échange de tir.
Je suis le Dieu des morts et des vivants, Le Gardien du cycle éternel de la vie et de la mort et Le Défenseur de la création telle qu'elle m'a vu naître.

Craignez-moi, car je ne pardonne pas. Adorez-moi pour cette même raison. Et vénérez-moi car je suis bon et juste envers toutes choses. L’Équilibre sera.

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Jeanne de Fleurouge
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Re: [Jeanne de Fleurouge] Posse comitatus

Message par Jeanne de Fleurouge »

Fabrizio n'était pas d'accord avec Jeanne, rien de surprenant puisqu'ils possédaient des valeurs diamétralement opposées. Tandis que la chevaleresse ignorait la réplique du marchand, elle leva son bouclier et chargea. Elle avait parcouru que quelques pas qu'elle entendit le marchand ordonner un tir de couverture. Ce n'était pas comme ci les caravaniers auraient arrêté de tirer, mais s'était l'intention qui compte. Se concentrant uniquement sur sa course, elle ne fit pas attention au gobelin qui prenait la fuite ni au cri d'un des gardes qui devait être blessé. Le père Milan pourra s'occuper de lui. Tout juste eut-elle le réflexe de rentrer sa tête entre ses épaules quand une flèche se brisa à ses pieds.

Jeanne finit sa course en se laissant percuter contre le mur rocheux. Elle profita des quelques secondes de répit afin de remercier silencieusement la Dame du Lac d'avoir guidé ses pas, la Dame de la Compassion de l'avoir protégée et la Dame de la Guerre d'avoir influencé les tirs des caravaniers. Elle longea la crête de manière à s'exposer le moins possible, se méfiant de chaque crevasse suspecte à partir de laquelle un gobelin pourrait en profiter pour l'abattre lâchement. Elle atteignit ceux qu'elle voulait sauver sans autres dangers.

Les pèlerins étaient dans une situation précaire, quatre peaux vertes les tentaient de les encercler et un cinquième gisait mort au pied de Lukas. Il était évident que les gobelins voulaient étriper le jeune homme, mais aucun d'eux n'avait le courage d'agir le premier, surtout qu'il était évident que Lukas se fatiguait seul en agitant sa masse. Sur la gauche de la jeune chevaleresse, un chemin menait probablement aux archers ou a des vermines supplémentaires. Les gobelinoïdes étaient connus pour être pire que les cafards et on pouvait être sûr que si on en voyait un, il y en avait certainement dix de plus qui traînaient. Toutefois, la situation se faisait pressante et la jeune femme n'avait pas le temps de vérifier. Elle décida donc de charger les gobelins sans un cri afin de profiter de l'effet de surprise pour tenter de déstabiliser le gobelin le plus proche à l'aide de son bouclier et si l'effet de surprise était suffisant, assénait un coup d'épée à un autre ennemi à portée. Cette tactique pourrait faire débat parmi les chevaliers, mais il ne s'agissait que de gobelins. Des créatures que l'on pouvait à peine qualifier d'adversaire tant ils étaient lâches et qui ne méritaient donc aucun honneur.
Modifié en dernier par [MJ] Igaram le 28 avr. 2019, 14:53, modifié 1 fois.
Raison : +4 xp / Total: 10xp 2 PdC la dame 1 PdC Shallya
Jeanne de Fleurouge, Voie du chevalier bretonnien

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Profil: For 8 | End 8 | Hab 6* (8) | Cha 9 | Int 8 | Ini 8 | Att 9* (10) | Par 8* (9) | Tir 8 | NA 1 | PV 52/60
* malus Plastron en plaques légères
Compétences

Martial
- Coup puissant : +1D3 de dégâts bonus
- Monte : Pas de chute lors d'une monté normal. Peut garder le contrôle de sa monture lors de situation périlleuse sur test réussi.
Social
- Autorité : + 1 bonus au test de commandement face à des militaires.
- Étiquette : + 1 bonus lors des tests concernant la haute société.
Intellectuel
- Alphabétisation : Le personnage sait lire et écrire.
- Traumatologie : Peut réaliser des premiers soins. Si la blessure est légère et que du matériel est disponible, soigne 1D6. Si la blessure est moyenne ou grave stabilise. Sur test réussi, peut soigner une fois par jour pour END/4 si le personnage passe au minimun 30min à prodiguer des soins, si le test échoue END/8.
Équipement
Épée bâtarde : Deux mains / 24 + 1d10 dégâts; 12 parade OU une main / 16 + 1d8 dégâts; 11 parade
Rondache aux couleurs des Fleurouges : 4+1d6 dégâts / 14 parade / Déstabilisant
Plastron en plaques légères : Torse / protection de 10 points / -2 Hab, -1 ATT et PAR

Une chevalière avec les armoiries des Fleurouge
Une outre d'eau
nécessaire d'écriture
Journal de voyage
Sac à dos
3 rations
Croyances
la Dame du Lac : 12
Mymidia : 6
Shallya : 4
Véréna 2
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Tableaux de chasse
Gobelin : 1
Gobelin de la nuit: 1


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[MJ] Igaram
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Re: [Jeanne de Fleurouge] Posse comitatus

Message par [MJ] Igaram »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ



Jeanne décida de ne pas observer le chemin. Il représentait pourtant une cible tactique : combien de peaux-vertes risquaient d’accourir en renfort d’ici ? Peut-être que sa surveillance aurait eu un intérêt, si seulement elle n’était pas seule, et si seulement la situation ne pressait pas.
Car devant elle, les quatre gobelins commençaient à se séparer et à cerner Lukas, qui trépignait sur son rocher. La chevaleresse, sans s’annoncer, s’approcha dans le dos du gobelin le plus proche d’elle, tandis qu’elle entendait derrière elle de nouveaux les tirs de pistolet de Fabrizio qui résonnaient dans l’écho de la montagne.

« Oï ! Désen d’là ! Couina une des bestioles en tentant de larder l’humain. Pourkoi ki fé sa ? Pourkoi y bondi ?
– Cé d’la danse, débil’ !
Expliqua son collègue, visiblement plus docte et érudit. Cé kom sa ki fon pour s’reproduire !
– Sa veut dire koi re-pro-cuire ?
– Cé s’faire soi-même mé en plus piti ! »

Compétence ATT de Jeanne : 10
Malus : -1 (Armure)
Bonus : +3 (Surprise)
Jet : 13. Raté de un.
Jeanne mit fin de façon bien abrupte au débat anthropologique des gobelins. Elle chargea avec son bouclier l’un des gobelins, le poussa très fort, et le jeta à terre. Ce ne fut que de justesse que la peau-verte parvint à se relever et à s’enfuir en criant, évitant ainsi de se faire empaler par l’épée de la chevaleresse : au moins, il avait été incapable de riposter.

« Oh ! Un zom’ ! Un zom’ dan not’ dos !
– Koi ?! Attaké par surprize ! Sa s’fait pô ! Tué le zom’ ! »



Deux des monstres s’approchèrent de Jeanne. Ils portaient de ridicules lances, l’un d’entre eux une rondache très similaire à la sienne, mais il ne fallait pas sous-estimer la pauvreté de l’adversaire : Il fallait attendre d’eux une manière de combattre vicieuse et acharnée.

Jeanne attaqua en premier, pressant son avantage pour ne pas leur laisser le temps de respirer. Mais la jeune chevaleresse fut bien trop téméraire : Elle s’avança un peu trop, frappa grossièrement avec sa lourde épée bâtarde qu’elle manipulait avec une seule main, et l’ennemi qu’elle visait n’eut pas de mal à profiter de sa petite taille pour faire un saut en arrière et l’éviter. Il lui fit un sourire taquin, montrant toutes ses dents acérées de peaux-vertes.
Son collègue frappa la chevaleresse avec toute sa force. Elle se retourna rapidement et dévia l’arme avec sa rondache. Fort heureusement, elle était armurée et avait eut un bon réflexe pour se défendre, mais elle avait senti la douleur l’assaillir sous son plastron.

Lukas, observant la scène, se dépêcha de réagir. Le jeune homme se jeta hors de son rocher en hurlant, se saisit de sa massue, et se rua vers l’un des monstres. Il le bastonna comme un fou furieux, et le gobelin ne put échapper à la mort qu’en criant et en reculant.

Plus concentrée, Jeanne se remit en posture de combat, bouclier devant elle, pointe de l’épée se reposant dessus. Elle fit face à ses adversaires, donna des petites impulsions en avant pour les forcer à réagir. Mais ni elle, ni eux ne se découvrirent véritablement. Enfin, elle trouva une ouverture dans l’un de ses adversaires. Elle se jeta sur lui, le taillada vivement, et le monstre fut sérieusement blessé, à en juger par ses cris de douleur stridents et les pas qu’il fit en arrière.

Lukas se mit à hurler. Un vif coup d’œil derrière elle lui permit de voir que le jeune homme avait été attaqué par une pointe acérée. Protégé uniquement par une légère tunique, il subit le dégât de plein fouet. Leurs ennemis avaient été sérieusement atteints, mais pour combien de temps encore ?
Observation de Jeanne (INI+INT)/2 : 8
Jet : 3, réussite.
Jeanne nota alors, par un vif coup d’œil à sa droite, que l’un des enfants de la lépreuse était en train de bouger. Loin de se cacher en se couvrant les oreilles, il rampait lentement vers le tromblon que le caravanier avait jeté au sol, certainement après avoir fait feu et tué l’un des gobelins. L’arme était probablement déchargée, et les munitions n’étaient pas sur lui, mais il semblait savoir l’utiliser.
Pour l’heure, les gobelins ne l’avaient pas remarqué.
Malgré son échec, Jeanne garde l’initiative sur les gobelins (8>6)
Deux gobelins s’avancent en criant et en attaquant de manière désordonnée. L’un est équipé d’une lance à deux mains, l’autre d’une lance avec une rondache. Les deux autres gobelins se tournent vers Lukas et tentent de se jeter sur lui.

Règle particulière des gobelins :
Petit et lâche : Chaque fois qu’un gobelin est tué, les autres doivent subir un test de moral. S’ils échouent, ils quittent le combat. Ce test se réalise avec un bonus de +6 si une figure d’autorité est présente (Kosto, chef de guerre gobelin…) et décide d’intervenir en « motivant » un des gobelins.

Résolution du premier round de Jeanne
Jeanne tente d’attaquer un des gobelins.

ATT : 9 (-1 armure)
Jet : 18, échec.

Gobelin 1 :
ATT : 6.
Jet : 19, échec.
Gobelin 2 :
Jet : 3, réussite.

Jeanne tente de parer avec sa rondache :
PAR : 8 (-1 armure)
Jet : 2. Réussite.

Résolution : Le gobelin attaque avec une lance, dans le torse (19), zone protégée.
(FOR Gobelin : 5x2) + 16 + (1d6 : 5) – (END Jeanne : 8) – (Plastron : 10) = 13.
Jeanne perd 13PV. Il lui en reste 42

Résolution d’un deuxième round

Jeanne :
Jet : 13, échec.

Gobelin 1 :
Jet : 14, échec.
Gobelin 2 :
Jet : 11, échec.

Résolution d’un troisième et dernier round

Jeanne :
Jet : 7, réussite.

Jeanne décide d’attaquer celui qui a le moins de protection de parade.

Gobelin 1 :
PAR : 6
Jet : 19, échec. Il prend les dégâts de plein fouet.

Résolution : Jeanne vise (15 : le torse)
(FOR Jeanne : 8x2) + 16 + (1d6 : 3) + (Coup puissant : 1d3 : 3) – (END Gobelin : 5) – (Veste en peau de squig : 5)
Le gobelin perd 28 PV. Il lui en reste 7.

Les gobelins ripostent par une attaque.
Gobelin 1 :
Jet : 9, échec
Gobelin 2 :
Jet : 17, échec.



Résolution de combat de Lukas
Lukas saute de son rocher et profite d’une initiative.
Il utilise une masse d’armes. Il n’y a pas de précision dans l’encyclopédie, mais je traduis le « ou à deux main, le long manche permettant une bonne prise en main » par un bonus en ATT de +1

Compétence ATT de Lukas : 9
Jet : 6, réussite.
Parade du gobelin qu’il vise : 15, échec, il prend les dégâts de plein fouet.

Résolution : Lukas vise (5 : le bras droit)
(FOR Lukas : 8x2) + 18 + (1d8 : 7) – (END Gobelin : 5) – (Veste : 5)
Le gobelin perd 31 PV, il lui en reste 4

Les gobelins ripostent.
Gobelin 3 :
Jet : 8, échec
Gobelin 4 :
Jet : 11, échec.

Résolution d’un deuxième round

Lukas :
Jet : 16, échec

Gobelin 3 :
Jet : 17, échec
Gobelin 4 :
Jet : 5, réussite.
Parade de Lukas :
PAR : 8
Jet : 8, réussite tout juste.

Résolution : Lukas perd 21 PV. Il lui en reste 39.

Résolution d’un troisième et dernier round

Lukas :
Jet : 10, échec

Gobelin 3 :
Jet : 17, échec
Gobelin 4 :
Jet : 15, échec.
Je suis le Dieu des morts et des vivants, Le Gardien du cycle éternel de la vie et de la mort et Le Défenseur de la création telle qu'elle m'a vu naître.

Craignez-moi, car je ne pardonne pas. Adorez-moi pour cette même raison. Et vénérez-moi car je suis bon et juste envers toutes choses. L’Équilibre sera.

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Jeanne de Fleurouge
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Re: [Jeanne de Fleurouge] Posse comitatus

Message par Jeanne de Fleurouge »

La vermine n'avait pas remarqué Jeanne, trop occupée à se questionner sur la nature humaine. Mais la Dame ne semblait pas trouver ce genre d'action honorable puisqu'au moment où Jeanne lança son attaque, le gobelin réussi à l'esquiver. Peut-être avait-il aperçu un mouvement du coin de l’œil ou s'agissait-il d'un instinct animal ? Son échec aurait pu être bien pire si le gobelin n'aurait pas réagi avec la couardise propre à sa race pour contre-attaquer. L'un d'eux se permit même une remarque sur les embuscades, ce qui eu pour effet de faire enrager la chevalerresse. Comment osait-il tenir de tel discours alors que sa race était la couardise et la tromperie incarnée ? Il sera le premier à périr.

Le début du combat fut difficile. La guerrière était top téméraire et trop emportée par sa colère pour porter ses attaques et un gobelin plus chanceux ou plus malin en profita pour lui porter un coup. Elle réussit à dévier la lame qui ne fit que glisser sur son armure et lui rappela la réalité des combats. C'était pourtant la première leçon d'escrime que son frère Charles lui avait appris. L'héritier des Fleurouge lui avait bien expliqué que contrairement aux relations avec les femmes qui se devaient d'être ardentes et spontanées, l'escrime se devait d'être calme et réfléchi. Toutefois, les deux situations demandaient du courage et de la confiance en soit. Se rappelant de ses leçons, Jeanne se mit en position défensive le temps de se calmer et d'analyser la situation. La frustration gagna les gobelins qui laissèrent une ouverture que Jeanne exploita. Le gobelin moralisateur reçut une blessure impressionnante et bien qu'il refusa de quitter le combat. Il était également possible qu'il n'avait plus les capacités physiques pour y parvenir. Dans tous les cas, la chevaleresse allait bientôt mettre fin à ses souffrances.

Un cri de Lukas lui fit comprendre que la situation n'était pas idéal. Un rapide coup d’œil dans sa direction lui permit de voire que le jeune homme avait réussit à gravement blesser une des vermines qui l'attaquait, mais qu'il en avait payé le prix. Il était nécessaire que le caravanier tienne, au moins le temps que Jeanne élimine ses adversaires. De l'autre côté, un des enfants de la lépreuse avait trouvé le courage de ramper vers le tromblon. L'aventurière ignorait si l'arme était chargée, mais les munitions n'étaient pas un problème puisque de simples pierres pouvaient faire l'affaire. Le vrai problème concernait la poudre et elle ignorait ou se trouvait la réserve. De ce qu'elle savait, celle-ci pouvait très bien être en la possession de Lukas. Elle se refusa d'ordonner à l'enfant de rester caché, de peur d'attirer l'attention d'un des peaux-vertes sur lui. Toutefois, la priorité était de le protéger et elle ferait tout son possible pour empêcher l'un des goblinoïdes de l'approcher s'il venait à être découvert.
Modifié en dernier par [MJ] Igaram le 29 avr. 2019, 19:44, modifié 1 fois.
Raison : +4 xp/ Total: 14xp
Jeanne de Fleurouge, Voie du chevalier bretonnien

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Profil: For 8 | End 8 | Hab 6* (8) | Cha 9 | Int 8 | Ini 8 | Att 9* (10) | Par 8* (9) | Tir 8 | NA 1 | PV 52/60
* malus Plastron en plaques légères
Compétences

Martial
- Coup puissant : +1D3 de dégâts bonus
- Monte : Pas de chute lors d'une monté normal. Peut garder le contrôle de sa monture lors de situation périlleuse sur test réussi.
Social
- Autorité : + 1 bonus au test de commandement face à des militaires.
- Étiquette : + 1 bonus lors des tests concernant la haute société.
Intellectuel
- Alphabétisation : Le personnage sait lire et écrire.
- Traumatologie : Peut réaliser des premiers soins. Si la blessure est légère et que du matériel est disponible, soigne 1D6. Si la blessure est moyenne ou grave stabilise. Sur test réussi, peut soigner une fois par jour pour END/4 si le personnage passe au minimun 30min à prodiguer des soins, si le test échoue END/8.
Équipement
Épée bâtarde : Deux mains / 24 + 1d10 dégâts; 12 parade OU une main / 16 + 1d8 dégâts; 11 parade
Rondache aux couleurs des Fleurouges : 4+1d6 dégâts / 14 parade / Déstabilisant
Plastron en plaques légères : Torse / protection de 10 points / -2 Hab, -1 ATT et PAR

Une chevalière avec les armoiries des Fleurouge
Une outre d'eau
nécessaire d'écriture
Journal de voyage
Sac à dos
3 rations
Croyances
la Dame du Lac : 12
Mymidia : 6
Shallya : 4
Véréna 2
Quêtes
Tableaux de chasse
Gobelin : 1
Gobelin de la nuit: 1


Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:jeanne_de_fleurouge

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[MJ] Igaram
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Re: [Jeanne de Fleurouge] Posse comitatus

Message par [MJ] Igaram »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ



La chevaleresse décida donc de ne pas aboyer d'ordres à ses camarades : c’était se priver du soutien d’un bouche à feu qui aurait pu anéantir leurs assaillants, mais elle préféra courageusement défendre les pèlerins sans risquer d’attirer l’attention sur leur gosse. Elle leva son épée, se retourna, et décida d’attaquer les ennemis qui tenaient encore devant elle.

« Meurt spèce de zom aux grands ch’veux ! »

Les monstres se jetèrent sur elle en même temps. Plus fous et fourbes que tout à l’heure, tentant de la transpercer de leurs lances dardées. Elle parvint à rester droite, à se remémorer les anciennes leçons de son maître d’armes. La peur du combat disparaissait face à cette rage purement guerrière, ce second souffle qui naît face au danger lorsque l’on est assez exercé pour résister à la panique. À sa droite, elle entendit à nouveau son camarade hurler. Lukas venait de recevoir une lance à travers son corps, face à un ennemi étonnamment exercé pour un gobelin. La chevaleresse se rua à l’assaut, tenta d’exterminer l’opposition qui avait survécu pendant trop longtemps.
Un coup vif, un ennemi qui relève sa lance un peu trop tôt, et c’est fini : son épée fend le crâne de son adversaire, découpe le ridicule capuchon qui est posé entre ses grandes oreilles, et il s’écrase en criant d’un son très aigu, raide mort.

« Oh non ! Le zom’ a tué Kennit !
– Spèce d’enkulé ! »

4e round de Jeanne.
ATT : 9
Jet : 10. Raté de un.

Gobelin 1 :
Jet : 18, échec.
Gobelin 2 :
Jet : 20, échec critique : Le gobelin s’avance trop et Jeanne saisit immédiatement l’opportunité pour tenter une riposte gratuite.

ATT : 9
Jet : 16, échec.

4e round de Lukas.
ATT : 9
Jet : 12, échec.

Gobelin 3 :
Jet : 1. Réussite critique. Le Gobelin peut attaquer une seconde fois immédiatement.
Jet : 10, échec.

Lukas parade :
Jet : 10, échec.
Résolution : Le gobelin vise (14 : le torse)
(FOR Gobelin : 5x2) + 16 + (1d6 : 6) – (END Lukas : 9) – (Tenue en lin : 1)
Jet : Lukas perd 22 PV. Il lui en reste 17.

Gobelin 4 :
Jet : 13, échec.

5e round.
Jeanne :
Jet : 3, réussite.

Elle vise le gobelin le plus blessé.

Gobelin 1 :
Jet : 2, réussite, il pare avec sa simple lance.
Résolution : Jeanne vise (2 : la tête)
(FOR Jeanne : 8x2) + 16 + (1d8 : 2) + (Coup puissant 1d3 : 3) – (END Gobelin : 5) – (Capuchon : 3)
Le gobelin perd 29 PV. Il meurt.

Petit et lâche enclenché.

Test de résistance au moral : (END+INT)/2 = 5
Gobelin 2 :
Jet : 7. Échec. Il s’enfuit du combat.
Gobelin 3 :
Jet : 6. Échec, il s’enfuit du combat.
Gobelin 4 :
Jet : 16. Échec, il s’enfuit du combat.
Quelques menaces et cris bestiaux de la part de Lukas, histoire de se mettre au niveau des orques dont ils devaient avoir l’habitude, suffirent à mettre en déroute tout le reste. Ils disparaissaient plus loin sur la route du col, ne se repliant même pas pour aller avertir leurs camarades archers qui devaient encore être en train d’obliger Fabrizio à baisser la tête. Pendant quelques instants au moins, il y avait un répit.
Il ne dura pas, puisque lorsque Jeanne s’approcha du rocher, elle entendit la détonation d’une arquebuse.

Lukas se tenait contre le rocher. Il pissait le sang. Il en cracha un peu, tout en se tenant le ventre sur lequel il avait été blessé par deux fois. C’était peut-être le plus impressionnant avec les blessures de guerre : Le caravanier était en train de couler, comme un seau dans lequel on aurait creusé un trou. Il avait l’air parfaitement commun, sale, barbu, et la chevaleresse savait qu’il l’était avant même d’entreprendre le voyage à travers le Montdidier, où l’on avait dû rechigner sur le rasage et le bain.

Sans même dire un mot à Jeanne, Lukas s’approcha du garçon qui avait tenté de se saisir de son tromblon : un jeune homme qui ne devait pas avoir treize ans à en juger par les trois poils qui se baladaient sur son menton. Lukas lui arracha des mains, tout en lui lançant un regard noir.

« Retourne te cacher, morveux.
– Je voulais vous aider, et-
– Oui, oui. Allez. »

Il forma une boule de salive ensanglantée dans ses joues, qu’il expulsa en crachant sur le côté. En titubant et en haletant, il fit quelques pas vers la seigneuresse de Fleurouge, posa la crosse de son tromblon au sol, et commença le rechargement de son arme à poudre.

« J’te dois une fière chandelle… J’ai ben cru qu’c’était foutu pour moi. Fabrizio il bouge encore ? Que je le finisse moi-même. »

Il jeta un mauvais regard au petit chemin par lequel les gobelins étaient descendus pour l’embusquer. Il menait directement vers le nid duquel les archers se tenaient. Plus haut, il y avait un petit pic : si les ordres de Fabrizio avaient bien été suivis, Contessa ne devrait pas tarder à émerger de cette position, d’où la pirate et le reste du groupe pourraient tranquillement canarder les archers et les contraindre à la fuite.
Observation de Jeanne :
(INI+INT)/2 : 8
Jet : 16, échec.
« Ils étaient pas nombreux, pour tout dire… C’est bizarre, d’habitude les gobelins ça attaque pas s’ils sont pas au moins cinq ou six fois plus.
Tu préfères qu’on fasse quoi ? En plus, faut surveiller cette bande d’idiots, là. Je peux compter sur eux pour se planquer, mais s’il y a d’autres de cette vermine qui débarquent...
- Je souhaite venir avec vous
, dit alors le garçon un peu plus débrouillard que le reste de sa famille.
- T'es pas retourné te cacher avec maman, toi ?
- Madame de Fleurouge
, fit-il en ignorant Lukas, avec une petite voix grasse qui commençait à peine à muer, les gobelins sont partout, si vous tombez je mourrai dans tous les cas. Demandez à Luk- Je veux dire, à monsieur Desa de me donner une arme, je peux vous aider ! »

Lukas Desa observa dédaigneusement le jeune homme, puis il haussa les épaules.

« Je peux lui filer une lame ouais. Au point où on en est, ça fera un corps en plus, non ? »
Je suis le Dieu des morts et des vivants, Le Gardien du cycle éternel de la vie et de la mort et Le Défenseur de la création telle qu'elle m'a vu naître.

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Jeanne de Fleurouge
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Re: [Jeanne de Fleurouge] Posse comitatus

Message par Jeanne de Fleurouge »

Jeanne avait préféré jouer la prudence le temps de savoir si des gobelins n’avaient pas remarqué l’enfant. Ces derniers n’avaient pas réagi ou craignaient trop de se mettre à découvert tant qu’un de leurs adversaires était encore debout. La chevaleresse risquait de se retrouver seule plus vite que prévu, lorsque Lukas poussa de nouveau un cri de douleur. À l’inverse de ses deux ennemis qui tournèrent leur tête vers le caravanier, elle resta concentrée et profita de l’occasion.La vermine verte qui l’avait insulté s’était tournée vers le garde. Un large sourire pouvait être visible sous une écharpe de couleur orange qu’il avait remontée avant le début du combat. Il marmonna quelques choses d’incompréhensibles avant de remarquer trop tardivement l’épée de Jeanne qui s’approchait de son crâne. Ses habits orange commençaient à s’imprégner du sang de son porteur lorsque Lukas lança un cri bestial. Que ce soit en réaction de sa blessure ou de la mort du petit monstre, le hurlement eut comme mérite de les faire fuir. C’est donc sous les injures d’un Lukas enragé que les gobelins s’enfuirent héroïquement et trop rapidement pour que Jeanne ne se lança à leur poursuite.

L’aventurière rapporta son attention sur son compagnon. Il faisait peine à voir, il était déjà couvert de crasse à l’origine, mais le voyage ne l’avait pas arrangé, bien que Jeanne ne devait pas être elle-même dans un bel état. Combien de jours s’était écoulait depuis sa dernière toilette ? Certainement autant de temps s’étaient écoulés depuis la dernière fois qu’elle s’était brossée ses cheveux. Elle n’était pas d’un naturel coquet, mais il y avait un minimum à respecter pour ne pas être confondue avec un roturier. Mais les considérations sur la propreté pourront attendre leur arrivée en Gasconnie, Lukas était bien trop blessé pour continuer un combat et il ne tardera pas à rejoindre les jardins de Morr s’il continue à se vider de son sang. Toutefois, ce n’était pas ses blessures qui l’inquiétaient, mais le gamin qui avait choisi de les rejoindre ainsi que la santé de Fabrizio. Elle lui répondit d'un ton à moitié sérieux.

Je lui en doit une, alors ne l'abîme pas trop.

Tandis que l'arquebusier chargeait son arme, la chevaleresse lui fit un résumé de la situation de l'autre coté.

Aux dernières nouvelles, il tenait des archers Peaux-vertes à distances avec Ernst et Voldred. Père Milan est également avec lui. Contessa et les autres sont parties les prendre à revers.

Lukas - Ils étaient pas nombreux, pour tout dire… C’est bizarre, d’habitude les gobelins ça attaque pas s’ils sont pas au moins cinq ou six fois plus. Tu préfères qu’on fasse quoi ? En plus, faut surveiller cette bande d’idiots, là. Je peux compter sur eux pour se planquer, mais s’il y a d’autres de cette vermine qui débarquent...

C'est vrai. Si on compte ceux qu'affronte Fabrizio, il n'y en a qu'une dizaine.

Le fils aîné de la lépreuse fit brusquement part de son intention de se battre et décida de plaider sa cause auprès de Jeanne, ignorant superbement Lukas. L'idée d'envoyer un enfant au combat ne réjouissait pas la fille de Fleurouge, mais avec le caravanier gravement blessé, il lui fallait un plan de secours. Il était également probable que l’adolescent prenne de mauvaises initiatives en cas de refus. Toutefois, elle n'avait pas l'intention de l'envoyer se battre aveuglément. Elle accepta donc l'enrôlement volontaire à contre cœur.

Très bien Goran, mais il y a deux conditions. Et elles sont non négociables. Premièrement, tu suis mes ordres ou ceux de Lukas. Cela veut dire que si nous d’ordonnons de t’enfuir, ou de te cacher, tu le fais sans discuter. Pour la seconde, tu ne te battras pas en première ligne. Tu surveilles nos arrières et ne te battra uniquement si l’un de nous tombe ou si l’une de ces vermines arrive à se faufiler, menaçant ta famille. Compris ? Maintenant, si le vieux Artilli sait comment s’occuper d’une blessure va me le chercher, sinon voit s’il a des bandages propres.

Une détonation au loin rappela a la chevaleresse qu'il fallait faire vite et hurla au jeune garçon de se hâter.

Voyant que le jeune homme avait finit de recharger son arme, la demoiselle mit un genoux à terre et lui demanda de retirer sa tunique.

Ôte ta tunique.

Un geste perturbant venant de la noblesse bretonnienne, encore plus puisqu’il s’agissait d’une demoiselle. Mais Jeanne était originaire des principautés et de nombreuses cultures s’étaient mélangées. Là ou un chevalier aurait laissé un simple homme d’armes se vider de son sang sans sourciller, les chevaliers de Fleurouge se comportaient souvent en officiers et nombre d’entre eux suivaient, au moins en partie, les enseignements de Myrmidia. L’un de ces enseignements les plus évidents était qu’un soldat mort et un soldat qui ne se bat pas. Il y avait également la possibilité que Lukas ignorait la différence de statut et avait juste mal compris l’ordre de Jeanne qui dut s'expliquer.

C'est pour voir tes blessures.
Jeanne de Fleurouge, Voie du chevalier bretonnien

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Jeanne de Fleurouge] Posse comitatus

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ



« Heuuuuu… D-D’accord ? »

Le caravanier ne put s’empêcher de bredouiller à la réflexion de la chevaleresse. Il y avait peut-être quelque chose de comique à voir un grand homme bourru et barbu se mettre à rougir comme un adolescent, mais il obéit prestement, posant son tromblon contre la roche pour le garder à portée de main.
Il ne fallut pas longtemps pour que Goran, l’un des enfants de la lépreuse, ne sorte de sa cachette. Il était accompagné d’un homme beaucoup plus âgé que lui, osseux, le dos voûté par des années de travail difficile – on reconnaissait bien Artilli, un homme désagréable, à moins que ce ne soit sa timidité qui le conduisait à peu parler avec ses camarades de route. Il semblait hagard, et tremblait de tout son corps.

« Tenez, je… Je sais faire un bandage, je… J’ai l’habitude, avec ma fille, et... »

Il tendit quelques linges propres, que pourtant Desa ne put s’empêcher d’éloigner avec sa main en grimaçant.

« C’est entré en contact avec la… Avec… Votre fille ? Non parce que, j’ai pas envie de chopper un-
– C’est propre,
répondit Artilli d’une voix grave qui laissait paraître un soupçon de rage.
– Je vous fais confiance, l’ancien. »
Capacité « Traumatologie » de Jeanne.
1d6 : 6
Lukas gagne 6PV. Il lui en reste 23.
La chevaleresse noua solidement les bandages autour du tronc du caravanier. À en juger par les très nombreuses cicatrices qui lui ornaient le poitrail, ce n’était pas la première fois qu’il était blessé. Peut-être que les pointes acérées des lances goblines risquaient de provoquer chez Lukas une infection, mais Milan était un très bon médecin, il pourrait soigner plus professionnellement les lacérations une fois que tout le monde sera hors de danger.

« Merci… J’crois que je vais tenir. Au moins pour l’instant. »

Lukas leva les yeux au ciel. Il leva alors la main et pointa du doigt une corniche très élevée qui surplombait le col. Quelques petites ombres se déplaçaient dessus, trop animées et trop fines pour être des peaux-vertes. Il y eut un hurlement lointain, dont Jeanne entendit l’écho montagneux de là où elle se trouvait.

« Choisissez vos cibles, feu à volonté! »

Il y eut des détonations successives, de pistoles ou d’arquebuses. Depuis la crête il semblait y avoir du mouvement, bien qu’il était impossible de dire si la pirate tirait avec assez de précision pour infliger des pertes aux archers. Lukas se souleva, encore torse-nu, et ramassa son tromblon.

« Faut qu’on aille voir ça de plus près… Gamin, prends-moi ça. »

Le caravanier sorti de sa botte un grand poignard qu’il retourna afin de la tenir par sa la lame très fine et allongée. Jeanne reconnu une miséricorde, une arme lâche et traître dont l’intérêt était de pouvoir être enfoncée dans la visière d’un casque ou à travers les interstices d’un harnois, afin d’achever un chevalier blessé et jeté au sol comme une tortue retournée. Artilli fronça les sourcils, et alors que Lukas et Jeanne étaient déjà en train de s’éloigner vers le chemin qui menait vers la corniche aux archers, le vieux arrêta son petit-fils en lui attrapant fermement l’épaule.

« T’es prêt à abandonner ta mère ?
– Je suis prêt à la défendre.
– En mourant face aux peaux-vertes ? Tu fais ce que tu veux Goran, si t’y vas je t’en empêcherai pas, mais si tu meurs, ça la tuera avant la lèpre. »

Goran fronça les sourcils, puis tourna les talons et trotta pour rejoindre le couple de fantassins. Alors que Jeanne continuait d’entendre des détonations et de voir des flash lumineux depuis la corniche, elle n’entendit plus aucun tir depuis la route où se trouvait Fabrizio. Passant derrière Lukas qui grimpait vaillamment le chemin de pierre, elle se retrouvait à présent pile à l’endroit de l’embuscade.

« Tire pas, pirate ! Hurla Lukas en faisant un grand signe de la main à Contessa qui était en hauteur. C’est nous ! »

Il y avait là deux cadavres de gobelins tués par balle. Les autres avaient décampé. Il suffisait de regarder à droite pour voir les ombres fuyantes de ridicules monstres verts qui prenaient leurs petites jambes à leur cou, fuyant à toute vitesse vers des grottes et des trous dans la roche qui devaient être leurs domiciles.
Du moins, c’était sans doute leur but. De se replier en bon ordre et de retrouver une couverture. Car alors que les gobelins archers et lanciers se précipitaient vers l’une des cavernes, une ombre gigantesque en sorti. Une ombre terrifiante, plus grande et plus large qu’un homme, recouverte d’une énorme carapace d’acier. Une ombre sanglante et armée d’une gigantesque massue dégoulinante. Une ombre verte.
Compétence ATT de ??? : 14
Jet : 12, réussite.

Un gobelin tente de parer.
Bonus : +2 à cause de l'effet "lent" de l'arme de ???
Jet : 13, échec.

Résolution : ??? vise (8 : la jambe)
(FOR ??? : 14x2 = 28)+28+(2d8=1+7) Relance à cause de la capacité « percutante » (6+7) + (Violence forcenée : 1d10 : 10) – (END Gobelin : 5) – (Veste : 5)
Le gobelin subit de plein fouet 69 dégâts. Il meurt immédiatement.
L’ombre se jeta sur l’un des gobelins, et lui arracha net la jambe avec sa massue. Le gobelin fut projeté en l’air, volant dans le ciel comme une balle, raclant le sol et laissant une traînée de sang vif sur les cailloux à l’atterrissage. Les gobelins furent arrêtés nets dans leur retraite. Complètement terrifiés, ils dressèrent leurs armes pour tenter de se défendre. L’un d’eux, plus hardi que les autres, tenta même de larder l’ennemi de sa lance.
ATT du gobelin : 6
Jet : 3, réussite. Il vise (le torse : 13)
Aucune parade possible de ??? (Violence forcenée)
Résolution : (FOR Gobelin : 5*2) + 16 + (1d6= 4) – (END ??? : 12) – (Carapace naturelle : 12)
??? perd 6 PV. Il lui en reste 94.
La lance du gobelin se brisa contre l’armure du monstre. Une armure d’autant plus étrange qu’elle semblait littéralement greffée à son épiderme. Le monstre enragea à la très légère morsure du bâton pointue : il ferma son poing gigantesque, et frappa le gobelin tellement fort qu’il l’écrasa contre le sol, lui brisant ses os et le laissant convulser sur le sol, en train de cracher son sang.
Le monstre étrange se mettait à rager. Autour de lui, les gobelins se dispersaient et fuyaient dans tous les sens. La bête criait, s’agitait, pivotait dans tous les sens. Il se retourna contre la montagne, et se mit à cogner la roche avec son crâne en rageant, laissant derrière des traces de sang. Il donnait des coups de boule contre la pierre, si fort que son museau d’orque se brisait, et qu’un de ses yeux était arraché. Mais il ne semblait absolument pas endolori par cette violence bestiale. Il se retournait, le visage défiguré, et regarda comment Lukas, Jeanne, et Goran se tenaient là, à une centaine de mètres, debout sur une colline. Alors, le monstre leva les yeux au ciel, ouvrit grand sa bouche, et hurla en postillonnant des filets de baves et des crachats rouge.

« WAAAAAAAAGHHHHH !!! »

Sous ses pieds sortirent des gobelins. Quatre, vêtus d’une étrange tenue noire et portant un couteau édenté dans chaque main. Alors même que le monstre chargeait d’un pas très lent, ce furent les gobelins noirs qui le dépassaient et qui sprintaient de toute leur vitesse vers le groupe, et qui allaient sûrement attaquer les trois caravaniers avant le monstre de fer.

Lukas était d’ailleurs déjà en train de reculer. Tremblant, le visage livide, il reculait en regardant Jeanne.

« Bordel, mais… Mais c’est quoi ce truc ?!!
Jeanne, qu’est-ce qu’on fait ?! »

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Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Jeanne de Fleurouge
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Re: [Jeanne de Fleurouge] Posse comitatus

Message par Jeanne de Fleurouge »

Jeanne avait commencé à examiner les blessures de Lukas dans l’attente du retour de Goran. La vue d’un homme dénudé ne choquait guère la chevaleresse. En effet, même si l’on pouvait la considérer comme pure, ce n’était pas la première fois qu’elle voyait un homme dévêtu. Lorsqu’elle commença à développer une curiosité envers le sexe opposé, la jeune noble et son amie Rosa avaient espionné les chevaliers et les diestros après leur entrainement lorsqu’ils se rendirent dans les étuves. Ces bains publics n’étaient pas mixtes et puisqu’ils étaient une possession baronniale, elles n’offraient que des services honorables. Il fut difficile pour les deux jeunes filles de trouver un poste d'observation, elles finirent par escalader un arbre assez grand pour profiter de la vue. Bien que l'idée originale venait de Rosa, elle n'en profita que très peu. C'était le visage écarlate et les mains devant ses yeux qu'ils ne cachaient pas que son amie profita de la scène. Jeanne trouvait son comportement mignon, mais elle observa les détails de la scène avec intérêt même si son visage était certainement aussi rouge que sa camarade. Toutefois, leur manque de discrétion fit qu’elles furent rapidement découvertes et durent prendre la fuite, même si elles ne furent pas reconnues. Les combattants avaient également pu trouver leur intention amusante et n’avaient parlé de cet incident dans l’unique but de flatter leur ego.

Les gestes de la jeune femme étaient focalisés sur le torse du caravanier et elle observait en silence les cicatrices qui marquaient le corps de Lukas. Il avait beau être un roturier, ses nombreuses marques gravaient sur son corps montré qu’il avait vu plusieurs combats et qu’il avait survécu. Cela rassuré Jeanne de savoir qu’elle pouvait compter sur quelqu’un, même si elle ne l’admettait jamais. À force de caresser le torse du garde à la recherche de blessures cachées, ce dernier se mit à rougir. À moins qu’il ne rougît déjà avant et que Jeanne ne s’en était pas rendu compte. En ce rendant compte du spectacle qu’elle offrait, sa peau prit également une teinte rosée. Heureusement, Goran était rapidement revenu avec le vieil Artilli ce qui brisa cet instant gênant pour les deux combattants.

L’ancien avait apporté des bandages avec lui et elle n’en voulut pas à Lukas de demander s’ils avaient été utilisés pour soigner la lépreuse. Elle aurait posé la même question s’il ne l’avait pas devancé. Le vieil homme leur assura que les bandes de tissus étaient propres, sur un ton si ferme que ni Jeanne ni Lukas n’osèrent le mettre en doute. Désireuse de reprendre ses esprits, la jeune femme serra les bandes aussi fort qu’elle le put. Peut-être un peu trop, mais si c’était le cas son camarade ne s’en plaignit pas et lui offrit même un merci.

Ce n'est que du temporaire, il faudra que tu ailles voire Père Milan quand la vermine sera en fuite.

Une fois la remarque faîtes, Lukas désigna une corniche. Jeanne pouvait y apercevoir des ombres s'y déplacer. Elles étaient trop fines pour être des orques et trop grandes pour être des gobelins, il s'agissait sans doute de Cortessa et ses hommes. Ils avaient certainement fini de se mettre en position. Les hurlements de la sauvageonne suivie par les détonations confirmèrent la situation.

Les deux combattants se levèrent afin de se préparer à partir. Le caravanier sortit une lame de sa botte, la chevaleresse ne cacha pas son dégout devant cette arme de lâche. Il s'agissait d'une miséricorde, les possesseurs prétendaient souvent qu'ils ne s'en servaient uniquement pour soulager les blessés. Toutefois, il était évident que tout cela n'était que mensonge et que la dagasse ne servait qu'à éliminer les nobles combattants une fois à terre. Il semblerait que Lukas doit sa vie également autant à la fourberie qu'à son courage. Quand Goran se décida à partir, son grand-père l'arrêta. L'adolescent n'avait pas fait part de ses intentions à sa famille. Une discussion familiale s'en suivit, Jeanne et Lukas ne s'en mêlèrent pas, ils étaient des étrangers et cela ne les concerner pas directement. Le jeune garçon put finalement partir avec un avertissement sur le sort de sa mère s'il devait rejoindre les jardins de Morr trop tôt. Avant de se mettre en route, Jeanne désigna le gobelin au jeune combattant lui donnant l'ordre de prendre la lance du gobelin. L'arme était de mauvaise qualité, elle était faite par des peaux-vertes, mais elle serait mieux adaptée à un combattant débutant.

Le groupe emprunta le chemin que la demoiselle n'avait pas eu le temps de vérifier. Maintenant qu'elle y pensait, ils ont eu de la chance qu'aucun renfort ne soit arrivé, si cela avait été le cas Lukas n'aurait pas survécu et Jeanne aurait été submergée. Le chemin trop étroit pour laisser passer un groupe. S'il devait y avoir un combat, l'avantage du nombre pour les gobelins disparaîtrait vite. En parlant de combats, cela faisait un moment qu'aucun coup de feu n'avait retenti. La bataille était certainement terminée, il ne restait plus qu'à savoir qui était le vainqueur. Lorsqu'ils arrivèrent sur la corniche, Lukas fit de grands signes et signala leur présence. La jeune femme, remercia intérieurement le garde de cette initiative. Elle ne put s'empêchait de penser que si c'était elle qui aurait fait signe, la bougresse aurait vidé ses armes par " accident ".

À la vue des gobelins en fuite, il était clair de voir qui était le vainqueur. Jeanne était déçue de ne pas avoir pu participer de manière plus importante dans l'escarmouche, mais les pèlerins étaient saufs. Elle avait remporté une petite victoire. Son admiration devant le plus pur exemple du courage gobelin fut perturbé par l'apparition d'une énorme silhouette en armure. Ils avaient trouvé la raison qui avait poussé les gobelins à attaquer sans l'avantage du nombre. La brute tenta d'utiliser tout le savoir faire de sa race dans le domaine du commandement afin de rallier ses troupes, mais il ne réussit qu'à éliminer deux peaux-vertes. L'un des deux tenta même de se défendre. Devant cet échec cuisant, l'orque entra dans une rage folle et s'attaqua à la montagne.

L'orque n'était pas normal, du moins d'après ce que Jeanne connaissait de cette race barbare. Le comportement pouvait s'expliquer par l'intelligence réduite de ses bêtes ou leur habitude d'ingurgiter divers types de champignons hallucinogènes. Toutefois, les mouvements du monstre ne semblaient pas être gênés par son armure. Ses mouvements n'étaient pas naturels, ou plutôt trop naturels. Même les meilleures armures sont sensées entraver les articulations. Ses hurlements avaient fait fuir la plupart des gobelins, mais quatre autres portant des capuchons noirs l'avait rejoint et commencèrent la charge.

Lukas commençait à reculer à mesure que la panique le gagner et que les encapuchonnés se rapprochait. Ce n'était pas surprenant, Jeanne était également prise dans le doute et la peur. Elle n'avait que peu d'expérience du combat, accompagnant généralement la garde et lors des rares patrouilles qu'elle fit, il y avait toujours quelqu'un pour la protéger. Pour la première fois, c'était à elle de prendre des décisions et de faire face.

Lukas - Bordel, mais… Mais c’est quoi ce truc ?!!

- Un monstre suffisamment brutal pour faire oublier leur lâcheté aux gobelins.

Lukas - Jeanne, qu’est-ce qu’on fait ?!


Que faire justement, Jeanne n'en avait absolument aucune idée. Rester sur place signifiait être se battre à deux contre un contre des gobelins dont la force serait augmenté par des drogues à base de champignons. La jeune femme se souvenait maintenant de certaines rumeurs qui faisaient mention de gobelins noirs. Ils étaient plus coriaces que les autres et ils ignoraient le danger ou la douleur, mais surtout ils riaient comme des ensorcelés. Lukas ne survivrait probablement pas à un nouveau combat et même si elle parvenait à les vaincre, elle serait seule et épuisée face à l'orque. Il y avait également Goran, mais il n'a aucune expérience et ne sera que d'une aide limité. Elle avait accepté sa demande dans l'unique but de l'encadrer de peur qu'il ne soit trop téméraire, mais cela le mènera probablement à sa mort puis ce sera le tour des pèlerins. Non, elle pourrait envoyer le jeune garçon les prévenir afin qu'ils rejoignent Fabrizzio. Cela faisait un problème de régler, il ne restait que les monstres verts.

Le premier problème était de réduire leur nombre. Il était peu probable que Contessa arrive à réduire leur rang, surtout si d'autres gobelins avaient décidé de prendre d'assaut la corniche. La solution apparut presque comme un hasard. La retraite était trop lâche pour être envisagé, mais un repositionnement était toujours possible. Le sentier menant au pèlerin était assez étroit pour limiter le nombre de passants. Certes, les gobelins seraient en hauteur, mais ils étaient trop petits pour réellement en profiter. Cela pourrait même faciliter le combat puisqu’ils seraient à taille plus ou moins égal. Lukas pourrait également prendre une position plus reculée et adaptée pour faire feu sur les lignes arrières. Le principal avantage de cette tactique était de limiter l'avantage du nombre de l'adversaire, mais un deuxième pouvait apparaître. L'orque était incontrôlable et il était probable que si le combat s'éternisait trop, il s'attaquerait aux gobelins qui s'enfuiraient avant d'avoir eu l'occasion de frapper ou riposteraient. Les peaux-vertes sont autant connus pour leur sauvagerie que pour leur nombreux conflit interne.

- Trés bien. Goran, tu cours le plus rapidement possible rejoindre ta famille, s'ils sont toujours cachés tu les escortes vers Fabrizzio. S'ils sont déjà partis, tu le rejoinds et lui expliquer la situation.


Elle avait formulé ses ordres de manière à ce que le jeune garçon ne les ressente pas comme une insulte ou une mise à l'écart, mais comme des objectifs important à réaliser. De plus, elle ne savait pas si le marchand aurait le courage de les rejoindre, mais elle espérait qu'il comprendrait au moins qu'elle lui avait envoyé l'adolescent pour le protéger et qu'il l'empêcherait de revenir.

Lukas. Tu l'accompagnes jusqu'au sentier et tu te trouves une position de tir sûr. Je vais rester en arrière pour couvrir la marche et m'assurer que la vermine ne parte pas n'importe où. Puis je garderai le passage pendant que tu concentrera les tirs sur leur rang arrière.

Même s'ils ne sont pas d'accord avec son plan, il est peu probable qu'ils ne veuillent rester sur le plateau. Il faudra maintenant jouer à un jeu dangereux afin qu'ils mordent à l'hameçon sans se laisser attraper.
Jeanne de Fleurouge, Voie du chevalier bretonnien

Image


Profil: For 8 | End 8 | Hab 6* (8) | Cha 9 | Int 8 | Ini 8 | Att 9* (10) | Par 8* (9) | Tir 8 | NA 1 | PV 52/60
* malus Plastron en plaques légères
Compétences

Martial
- Coup puissant : +1D3 de dégâts bonus
- Monte : Pas de chute lors d'une monté normal. Peut garder le contrôle de sa monture lors de situation périlleuse sur test réussi.
Social
- Autorité : + 1 bonus au test de commandement face à des militaires.
- Étiquette : + 1 bonus lors des tests concernant la haute société.
Intellectuel
- Alphabétisation : Le personnage sait lire et écrire.
- Traumatologie : Peut réaliser des premiers soins. Si la blessure est légère et que du matériel est disponible, soigne 1D6. Si la blessure est moyenne ou grave stabilise. Sur test réussi, peut soigner une fois par jour pour END/4 si le personnage passe au minimun 30min à prodiguer des soins, si le test échoue END/8.
Équipement
Épée bâtarde : Deux mains / 24 + 1d10 dégâts; 12 parade OU une main / 16 + 1d8 dégâts; 11 parade
Rondache aux couleurs des Fleurouges : 4+1d6 dégâts / 14 parade / Déstabilisant
Plastron en plaques légères : Torse / protection de 10 points / -2 Hab, -1 ATT et PAR

Une chevalière avec les armoiries des Fleurouge
Une outre d'eau
nécessaire d'écriture
Journal de voyage
Sac à dos
3 rations
Croyances
la Dame du Lac : 12
Mymidia : 6
Shallya : 4
Véréna 2
Quêtes
Tableaux de chasse
Gobelin : 1
Gobelin de la nuit: 1


Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:jeanne_de_fleurouge

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