[Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

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Après un duel aussi épique, le temps était venu pour le vainqueur du tournoi de l’Anguille de recevoir sa récompense. Raël Khem avait passé les dernières semaines à enchaîner les combats les plus difficiles, à affronter les ennemis les plus redoutables. L’intensité avait monté crescendo, comme promis par la Confrérie du Phare, et l’affrontement final se terminait en apothéose. Que demander de plus ? Globalement, si l’on excluait les tentatives d’assassinat, les tricheries et les enlèvements, tout s’était déroulé pour le mieux.

Sur le champ des affrontements, l’organisation était débordée. Il fallait empêcher l’envahissement du terrain, et gérer la mise en place d’une petite estrade et d’un podium pour les vainqueurs, le tout en s’assurant que les récompenses soient acheminées sous bonne garde et à temps. Puis ce serait la cérémonie de remise des prix, présidée par l’intendant Godemar Fitzgodric en personne, qui était aussi chef de la Confrérie du Phare.

Cauchemardesques à gérer pour les organisateurs, ces difficultés n’impactaient en rien les participants qui s’y étaient distingués. Et c’est sur un petit nuage que Raël Khem fut conduit, d’abord dans les coulisses situées sous les tribunes pour se refaire une beauté. Après quoi il y eut un certain temps d’attente durant lequel il y eut une valse de personnalités autorisées qui vinrent lui adresser leurs félicitations, personnalités dont il ne connaissait pas la plupart autrement que de vue. Heureusement, cela ne dura guère.

Dehors, on avait installé le podium, et dégagé un espace. Les gens étaient en place, et Godemar était en train d’asséner un discours de clôture assommant au public pour le faire patienter. Des membres de la Confrérie du Phare couraient un peu partout, portant des messages. Lorsque Raël fut conduit par un serviteur à la sortie, espérant enfin pouvoir voir l’arme tant convoitée, un autre membre de la Confrérie leur fit signe de ne pas y aller. Il attendait un feu vert pour les autoriser à rentrer sur le terrain. Apparemment, il y avait une présentation des divers concurrents bien classés, et le grand vainqueur n’entrerait qu’en dernier. Le meilleur pour la fin, comme ils disaient.

Enfin, le moment arriva. Sous les acclamations de la foule, le scythien entra. Arenthil Celian, Rahim Benalloud, Alban de Rochebrume, tous avaient déjà reçu leurs récompenses et leur part des honneurs. Mais, tout aussi appétissants qu’ils fussent, ce n’étaient que des apéritifs avant le plat de résistance.

Nul autre que Raël Khem lui-même n’aurait pu décrire ce qu’il ressentait en pénétrant pour la dernière fois dans l’arène éphémère sous un soleil radieux de fin d’après-midi. Les spectateurs, présents par milliers, scandant son nom, Godemar Fitzgodric, debout devant le podium le désignant de ses mains. Les trompettes jouant l’hymne qu’il avait lui-même choisi quelques jours auparavant, pour une autre épreuve. Les autres concurrents, l’applaudissant eux aussi, avec plus ou moins d’enthousiasme.

Il y eut un petit discours de Godemar pour le féliciter, doublement en tant qu’organisateur pour sa victoire, et en tant que chef de la Confrérie du Phare, pour avoir accepté de concourir pour eux. Le nom de Jeannot fut cité, comme le dénicheur de « cette perle rare, cet inconnu venant des déserts brûlants du Sud, qui a été repéré dans le feu d’une bataille où il a fait preuve d’une bravoure exceptionnelle et de qualités non moindres en tuant maints peaux-vertes, dont des chefs, ainsi que des trolls, et a été révélé au grand public, en exclusivité dans le tournoi de l’Anguille ». Les chaleureuses félicitations de rigueur dispensées, l’on passa à la récompense.

Et quelle récompense ! Il fallait plusieurs personnes pour la transporter, et encore plus pour l’escorter. Il y eut d’abord un coffre qui lui fut présenté, apporté par deux jeunes pages habillés aux couleurs de la Confrérie du Phare. Il s’agissait d’une petite cassette parallélépipédique rectangulaire, d’une cinquantaine de centimètres de longueur sur une trentaine de côté et d’une hauteur d’une bonne vingtaine. Elle était de solide bois de chêne cerclée d’acier trempé, et munie d’une serrure renforcée. Ouvert, le coffre laissait apparaître son contenu qui fut théâtralement annoncé par Godemar : cent écus d’or ! Rien que ça !

Il y avait l’argent, bien sûr, mais c’était loin d’être la seule récompense, ni même la plus belle. Une autre récompense, honorifique, celle-ci, accordait à Raël Khem une citoyenneté d’honneur de la ville de l’Anguille, ainsi qu’un rang de membre honoraire de la Confrérie du Phare, pour service rendu. Cela pouvait paraître anodin, mais ces récompenses avaient leur utilité. Le statut de membre honoraire de la Confrérie du Phare, par exemple, donnait droit à utiliser gratuitement les moyens de transports de la compagnie, ainsi qu’à l’hébergement et au couvert gratuit dans ses bases, et, cerise sur le gâteau, une réduction de dix pour cent au moins sur tous les produits vendus par la Confrérie. Quant à celui de citoyen d’honneur de l’Anguille, c’était une nouveauté dont les prérogatives étaient peu définies, mais qui avait pour but de forger une identité spécifique à la ville, distincte de la Bretonnie. Un habile coup de communication servant les intérêts de la Confrérie, en somme. D’autant que le vainqueur d’un tel tournoi, qui avait été une franche réussite, ne pourrait pas être ignoré, même par la noblesse locale. Ces deux récompenses étaient représentées physiquement par des rouleaux de parchemins marqués de sceaux, ainsi que par deux médaillons.

Mais le principal n’était pas là. Le principal, c’était cette arme amenée dans son long écrin de bois fin, délicatement posée sur coussinet de velours rouge, couleur qui faisait agréablement ressortir les tons de la Lance d’Affliction. L’arme en question était, nous l’avons déjà décrite, une lance antique à la hampe de bois et à la pointe en bronze forgé. Raël l’avait déjà vue, mais là, elle était magnifique.

Lance d’Affliction :

Description : Une lance antique à la hampe de bois et à la pointe en bronze forgé. Elle a appartenu à Ehmeb le Protecteur, également dit « le Téméraire », Héraut du Roi-Dieu, premier champion du souverain Alcaadizar le Conquérant. On dit qu’elle absorbe l’énergie des morts-vivants.

Utilisation : Lance d’Affliction. Comme toutes les lances, 2 modes d’utilisation possible (1 ou 2 mains). De plus, la Lance d’Affliction est utilisable à pied comme à cheval.

1 main :
20+1D10 dégâts.
10 parade.
Long
Perforante (5)
Magique (peut toucher les êtres éthérés).
Solidité surnaturelle : ne peut être brisée, cassée ou coupée.
Les dieux l’ont décidé ainsi : régénération (même magique) impossible pour les blessures infligées par cette arme (mais guérison à un rythme normal possible).
Fléau des morts : dégâts doublés contre les morts-vivants, auquel cas l’équivalent des dégâts supplémentaires infligés régénère le porteur d’un montant égal en PVs (dans la limite de son maximum de PVs).


2 mains :
30+1D12 dégâts.
12 parade.
Long
Perforante (5)
Rapide
Percutante
Magique (peut toucher les êtres éthérés).
Solidité surnaturelle : ne peut être brisée, cassée ou coupée.
Les dieux l’ont décidé ainsi : régénération (même magique) impossible pour les blessures infligées par cette arme (mais guérison à un rythme normal possible).
Fléau des morts : dégâts doublés contre les morts-vivants, auquel cas l’équivalent des dégâts supplémentaires infligés régénère le porteur d’un montant égal en PVs (dans la limite de son maximum de PVs). Ne peut être touchée par un mort-vivant (sinon celui-ci se fait peu à peu aspirer son essence vitale).
Mais alors que l’on pensait la cérémonie finie, Arenthil Celian, qui était juste à côté de Raël Khem, sur la deuxième marche du podium dans son armure rutilante, sans son casque, leva la main et fit un signe vers la tribune. Aussitôt, du tunnel d’où sortaient les combattants, une jeune elfe vêtue d’une splendide armure rutilante et ornée de tissus chamarrés de garde maritime, protection qui paraissait cependant bien pâle à côté de celle d’Arenthil, s’approcha. Le scythien la reconnût de suite. Il s’agissait d’Aducia Egdwin, l’elfe aux cheveux d’or qui avait été la messagère de Celian la veille au soir. Elle tenait dans ses mains un petit coffret cubique de bois noir, probablement de l’ébène, finement incrusté d’acajou aux teintes rousses, formant des motifs abstraits d’une grande harmonie.

Arrivée devant Arenthil, elle s’inclina en ouvrant la boite, révélant son contenu : le casque d’ithilmar de ce dernier. Celian prit alors la parole et dit à son vainqueur :


–Ce casque est fait d’un métal très rare que vous ne trouverez nulle part ailleurs qu’en Ulthuan, l’ithilmar, le “Ciel d’Argent” dans votre langue. Il protège aussi bien que l’acier, mais est beaucoup plus léger et ne s’émousse ni ne rouille pas. Ce casque vous protégera sans jamais vous gêner. Seule l’élite de nos troupes et les seigneurs de mon peuple y ont accès. Je vous en fais don, Raël Khem, à vous personnellement, parce que je sais que vous vous en montrerez digne.
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Raël Khem
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par Raël Khem »

Il n'y avait que la chaleur de l'atmosphère, la crasse de la poussière soulevée par une foule déchaînée qui s'emparait de chaque recoin de l'arène, mordant sans honte sur le sol sacré qui avait vu s'affronter les héros du tournoi. Bien vite il sembla à la garde de l'Anguille, pourtant nombreuse et bien équipée, que cette hémorragie de spectateurs ne saurait être endiguée par des bras humains! A se demander pourquoi ils n'avaient pas embauchés quelques videurs de races inférieures, telles que les ogres ou les géants, pour servir de protecteurs ou d'anti-émeutiers. Après avoir perdu quelques hommes dans la folie de la fête, le capitaine en charge de cette triste arène pris sur lui de dégager de ses propres mains les derniers participants présents. Agrippant le dernier duo de ses puissantes pognes, c'est avec un mouvement des hanches absolument maîtrisé qu'il les tira pour les ramener vers les vestiaires, juste à temps. Bien lui en pris: moins d'une minute après la fuite les dernières barrières d'écus et de gourdins cédèrent, laissant une vague de fanatiques sportifs fondre sur la position précédente de Raël et d'Arenthil. Un d'entre eux, à la grande crête jaune et rouge, semblait d'ailleurs particulièrement décidé à ramener un trophée de ce combat, fusse-t-il un grain de sable.

Assis dans sa loge, les mains tremblantes du combat, les yeux écarquillés sous l'impact de sa victoire nouvelle, Raël observait ses pieds, très concentré visiblement sur la pointe de ses sandales, couvertes de salive et aspergée de sang. Une importante patrouille lui passa sous le nez sans manquer de le saluer mais ne s'arrêtant pas pour autant: il y avait dehors une petite révolte à mater et les cris qui parvenaient de l'extérieur prouvaient que quand il s'agissait de rétablir l'ordre la Confrérie savait y faire. Son ancien adversaire n'était pas resté; avec un sourire contrit il s'en été reparti chez son peuple, pour y subir sans doute des moqueries subtiles et des reproches déguisés. Mais peu semblait lui importer d'ailleurs l'avis de ses congénères: il avait montré lui aussi un talent fou pour le combat, bien supérieur à ce que la majorité des humains pourrait jamais atteindre. Après quelques ventilations, rires nerveux et claquages de sa propre tête à l'aide de ses mains, le Scythien réalisa que tout s'était joué à la chance. Deux champions s'étaient affrontés, plus rien d'autre n'avait compté durant l'espace de quelques minutes puis les dieux avaient fait un choix. Un choix définitif.

Et les dieux l'avaient choisi, lui.

Il eut besoin de vomir dans les latrines pour faire partir les derniers résidus de stress et de peur.

C'était fait. Pour de bon. Enfin. Après tout ce temps.

Dubitatif, le guerrier resta un long moment à genoux, la tête au-dessus des chiottes, un peu de matière digestive sur les lèvres et un horrible goût en bouche. Plus que sa victoire il constatait maintenant que les visions des dieux étaient plus que vraies, les signes divins se révélaient justes, le doute n'était plus permis, s'il l'avait jamais été. Le destin s'était modifié pour lui et un prix serait à payer. Le prix serait toujours à payer.


-"Messire Khem?"

Un serviteur se tenait debout derrière lui, une bassine d'eau à la main. Raël souffla un bon coup, se secoua les épaules et se releva d'un bond, comme sur un ressort, pour s'emparer du contenu de la bassine et s'en laver le visage. Le domestique lui offrit un rire gêné avant de lui demander de bien vouloir sortir pour la remise des récompenses. La file qui attendait en dehors des latrines laissa le guerrier comprendre qu'il était resté là un certain temps…

Dans la cour, l'estrade était montée et les frères de la Confrérie du Phare tenaient des discours grandiloquents sur la puissance de l'Anguille, l'importance de ce tournoi, ce qu'il représentait pour les autorités et, bien sûr, l'étonnement absolu que fût la réussite d'un étranger. La plupart des citoyens ne pouvaient l'apercevoir, mais Jeannot affichait un rictus dissimulé à grands peines. Le commerçant astucieux savourait sans doute déjà la publicité démentielle et les gains politiques qu'il tirerait de l'événement. Peut-être que la fameuse sécession de l'Anguille n'était plus si loin et que seuls quelques élus, comme ces nobles trop crispés dans la tribune d'honneur, pouvaient s'en douter. Un par un les gagnants (et perdants) montèrent sur la tribune pour y recevoir un prix. A chaque fois les vivas redoublaient, laissant probablement sourds la plupart des spectateurs. On distribuait de l'or, des titres, des flatteries et autres bontés de bon aloi. Personne ne s'y trompait: le gros morceau était à venir et quand le nom de Raël fût appelé, l'arène entière trembla sous les bravos.

Ce fût un défilé de gens en belle tenue qui vinrent lui serrer la main et lui dire un mot de félicitations: le prévôt de la cité, le grand prêtre de Manaan, un prêtre supérieur de Shallya, le délégué du Duc, les chefs de toutes les branches commerçantes que la ville pouvait compter, des capitaines influents, des banquiers et notaires, chevaliers d'infanterie ou maître-artilleurs, tous voulurent ce petit morceau de gloire, sans oublier les frères Fitzgodric dont le cadet qui insista fortement sur sa joie sans borne. Le discours 'enchaina, soporifique pour l'assistance qui voulait voir la récompense suprême! Oui il y eut cet énorme coffret d'or, contenant une véritable fortune (et qui fit briller les yeux du champion), oui il y eut les nombreux titres et avantages des plus intéressants, mais les regards étaient rivés sur ce sarcophage blindé qui transportait une relique plurimillénaire.
Le spectacle était à couper le souffle. Tous les présents sur l'estrade se penchaient pour observer la merveille: sa hampe rouge et pourpre en bois rare, son bronze parfait et conservé comme à la sortie de la forge, ses multiples dorures et inscriptions antiques gravées sur le manche. Raël l'a pris dans ses mains, la soupesa et la laissa voltiger quelques instants dans des mouvements souples.

C'était une sensation étrange. Comme un déjà-vu… Ou plutôt une rencontre inattendue. Quand on croise son ami d'enfance au détour d'un marché, quand on mange le plat préparé par un parent dont on a été éloigné trop longtemps, une nostalgie. Il n'avait jamais tenu cette arme, ni aucune lance auparavant d'ailleurs, mais elle lui semblait pourtant si familière, comme s'il l'avait toujours connu. Un nom se grava dans sa mémoire, un nom ancien et perdu, qui lui échappa des lèvres sans même qu'il y pense.


-"Ton nom est Hnytanx, tu es protectrice des vivants..."

Une main se posa sur son épaule, le faisant sursauter. Il s'était tant perdu dans sa contemplation qu'il n'avait pas vu Arenthil avancer vers lui, secondé par la belle Aducia Egdwin dont les grands cheveux blonds flottaient au vent. Ils étaient splendides tous les deux, dans leurs armures argentées et brillantes de mille feux au soleil.

"–Ce casque est fait d’un métal très rare que vous ne trouverez nulle part ailleurs qu’en Ulthuan, l’ithilmar, le “Ciel d’Argent” dans votre langue. Il protège aussi bien que l’acier, mais est beaucoup plus léger et ne s’émousse ni ne rouille pas. Ce casque vous protégera sans jamais vous gêner. Seule l’élite de nos troupes et les seigneurs de mon peuple y ont accès. Je vous en fais don, Raël Khem, à vous personnellement, parce que je sais que vous vous en montrerez digne."

Deux larmes orphelines perlèrent des joues du héros humain. Il se saisit du casque avec une prudence religieuse. Sur le côté gauche la trace du coup de kopesh était visible mais l'intérieur n'avait pas bougé d'un pouce. Cet objet était en tout point admirable. Avec ménagement et un calme retrouvé, Raël poussa son ancien casque pour mettre le nouveau, un peu juste mais à sa taille. Un large sourire éclaircit son visage alors qu'il refermait le boitier.

-"Merci, Arenthil. J'en ferai bon usage."

C'était plus que banal à dire, mais il ne trouvait rien à ajouter. Cinq secondes très gênantes passèrent avant que la jeune femme lance un clin d'œil à Raël suivit d'un mouvement de tête vers le public, qui attendait le geste du vainqueur. Beau joueur, celui-ci se décida à faire comme un ancien héros nehekharien sur une fresque murale et pointa sa lance droit vers le ciel avec un cri du cœur. La foule explosa en acclamations. Il hurla ensuite dans la langue arabéenne:

-"Dieux! Ma victoire est aussi la vôtre!"

Une page de sa vie se tournait, une autre allait commencer. Dans d'autres nations, dans d'autres lieux...
Hnytanx signifie: la Lance porteuse de vie. "Vie" est ici employé dans le sens de la "Vie sacrée".
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 22 août 2019, 15:13, modifié 2 fois.
Raison : +75 xps MAJ complète + bonus fin de scénario inclus
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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par [MJ] Kriegsherr »

Félicitations, tu as fini ce long scénario !

Profil mis à jour.


Chaque chose avait une fin, même les meilleures. C’était d’ailleurs surtout lorsqu’on appréciait vraiment quelque chose que le temps semblait bizarrement s’écouler beaucoup plus vite, alors qu’à l’inverse, lorsqu’on subissait un calvaire, les minutes paraissaient des heures. Ainsi, la relativité du temps jouait systématiquement contre celui qui la ressentait. Fort heureusement, ces considérations n’empêchaient pas de profiter des plaisirs éphémères de la vie. Que ressentit Raël Khem suite à sa victoire ? Comment savoura-t-il les jours qui suivirent ? Vivait-il uniquement l’instant présent, ou se remémorait-il avec sans doute une pointe de nostalgie le long chemin pour en arriver jusqu’ici, à moins qu’il n’ait déjà les yeux tournés vers l’avenir ?

Sans doute notre héros était-il arrivé à son apogée. Il avait atteint un niveau d’accomplissement de soi que peu d’hommes arrivaient à approcher. Au summum de son art, il exprimait le meilleur de lui-même, et même s’il pourrait sans doute encore acquérir quelques compétences ou se perfectionner dans d’autres domaines, ce ne serait qu’à la marge. L’ennui, une fois arrivé au sommet, c’était d’y rester le plus longtemps possible. Car il était un ennemi contre lequel ni Raël, ni personne ne pouvait rien. Un ennemi qui terrassait les plus puissants guerriers et réduisait les montagnes en poussière. Le temps.

Quoi qu’il en fût, il restait à notre héros la décision de ce qu’il comptait faire de toutes ses capacités extraordinaires. C’est alors qu’il participait à un énième dîner imposé à la Confrérie, que Jeannot Fitzgodric lança à Raël :


–Au fait, mon ami, avez-vous entendu parler de cette exposition temporaire au musée d’Altdorf ? Elle sera consacrée aux trésors de votre pays ! Il paraît qu’on y exposera moult artefacts prêtés par de riches collectionneurs ou normalement enfermés dans les réserves, ce sera une réunion inédite d’objets du désert. Elle ne durera qu’un mois, ce serait dommage de la manquer !
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par Raël Khem »

L'heure était à la fête, à la joie, à l'amusement! Enfin Raël pouvait décompresser, se vider la tête et se remplir l'estomac! La semaine suivant la fin du tournoi s'étalait en festivités diverses, les vendeurs itinérants achevaient leurs stocks, les soudards profitaient des dernières largesses de la Confrérie, les marchands locaux s'en mettaient plein les poches grâce à l'ivrognerie des anciens spectateurs. La soirée qui suivit la victoire ultime fût mémorable: les Frères du Phares mirent des moyens colossaux pour marquer à jamais les esprits: table de banquet géante accueillant tout ce que l'Anguille comptait de sommités et de notables, banquet gigantesque où vins fins et viandes en sauce s'enchainaient à un rythme soutenu, les restes de chaque service étant donné à la populace en liesse de recevoir de tels trésors gustatifs. Et c'était compter les poissons préparés de mille façons, les desserts de crème et de miel, les fruits frais du monde entier, le chocolat de Lustrie.

En tête de table on trouvait Godemar Fitzgodric, patriarche de la maisonnée et maître incontesté de la Confrérie. A droite il avait placé Raël, autant vainqueur du tournoi que symbole d'autorité. A ses yeux tout était probablement symbolique, le champion de son clan ayant réussi il était devenu plus qu'une force de frappe, un argument de puissance et de réussite qui lui servirait à imposer ses volontés aux potentats de Bretonnie. Et puis en matière publique ce tournoi était une réussite totale: après avoir prouvé qu'ils pouvaient organiser un événement autant spectaculaire ils avaient aussi montrés qu'ils étaient plus à même de choisir les guerriers que la noblesse d'essence purement martiale! Il suffisait de voir le sourire qui écrasait son visage quand il s'adressait aux aristocrates de haut-rang, pourtant vexés dans leur orgueil d'avoir une place de table flouée par un étranger, un arabéen de surcroit! Vers vingt-et-une-heure après le neuvième et dernier service, Jeannot à la gauche de son grand-frère, toqua l'épaule gauche de Raël qui parlait de tout et de rien avec un certains "Grand-Baron de Fontaineau", un vassal direct du Duc.


-"Suivez-moi donc mon ami, j'ai une dernière douceur à vous présenter!"

Après avoir salué plus que de raisons ses invités, le richissime marchand emmena Raël dans les étages du manoir familial, un peu plus loin dans la ville. Les murs décorés avec goûts faisaient la part belle aux tableaux familiaux et aux diplômes, contrats commerciaux et cadeaux de partenaires. La visite non-guidée s'acheva sur une chambre sobre mais au mobilier aussi robuste que décoré, aux soies rouges et argent. Une grande cheminée recouverte de gobelets de fer sur son haut était éteinte, Jeannot, une bougie à la main, dit simplement:

-"Allumez-là, je vais chercher le nécessaire."

Attrapant la bougie et un tison, Raël se mit à la tâche, faisant chauffer les brindilles puis le bois frais et une bûche posée à côté du foyer. Jeannot avait ouvert les fenêtres pour laisser rentrer un peu d'air. Il revint quelques secondes plus tard avec deux verres à vin d'or et d'acier, une boisson ambrée qui ne disait rien au Scythien ainsi qu'une boite contenant deux bâtons de feuilles. Il en attrapa un et tandis l'autre à son invité.

-"Ce sont des cigares de Lustrie. Je les fais ramener de Bourbeville spécialement pour moi, attendez je vais vous montrer comment on s'en sert."

Pédagogue, il attrapa un canif de sa poche pour décapiter le bel outil et l'allumer au feu de cheminée, invitant l'homme du Sud à faire de même. Le goût de la fumée était âcre et amère, bien loin des notes fruitées des narguilés d'Arabie, mais les saveurs d'arrière-goût n'étaient pas désagréable. Le breuvage également, bien que fort, avait une note de joie.

-"J'imagine que vous ne m'avez pas fait venir que pour un moment de calme?"

Le gros marchand eut un rire.

-"Hé bien pour une fois, c'est le cas. Vous en avez assez fait alors pourquoi ne pas profiter d'un moment de détente?"

Les deux hommes restèrent silencieux quelques minutes à regarder le feu tout en savourant les luxes présents.

-"A la vérité je dois vous remercier, plus que par les récompenses qui vous ont été données. Vous avez fait beaucoup pour la Confrérie mais encore plus pour l'Anguille, sans le savoir. Vous ne le verrez peut-être pas de votre vivant, moi non plus d'ailleurs, mais nos descendants si. Oh oui, ils verront..."

----------------------------------------------------------------------------------------------

Trois jours d'ivresse passèrent à une vitesse stupéfiantes. Avide de satisfaire un stress trop accumulé, une pression trop grande, le héros d'un jour se perdit quelques temps dans les chairs nues de femmes faciles et les boissons aux cent parfums accumulés par les marchands de la ville. Le soir, quand il faisait frais, il s'écartait de la folie des festivités pour s'isoler près de sa tente et essayer sa nouvelle arme. Il était difficile pour ses bras habitués aux lames de manier une hampe de lance. Du temps serait nécessaire pour se montrer digne de Hnytanx, les premiers affrontement seraient rudes…

De temps à autres il montait au phare pour observer la mer et réfléchir à la suite. Cette débauche ne saurait être que temporaire et il faudrait rapidement se décider sur le futur à choisir: rentrer chez soi ou continuer la quête des artefacts nehekhariens. Quelques fois Arenthil était présent lui aussi et ils échangeaient quelques banalités avant de se séparer. Depuis sa défaite il avait toujours montré une grande politesse mais aussi un peu de distance vis-à-vis de Raël, sous-entendant à l'occasion que son peuple avait peu goûté au spectacle et lui en tenait rigueur. L'éternelle Aducia Egdwïn, sans doute assez jeune encore, se tenait souvent à ses côtés, peut-être comme conseillère, protectrice ou servante? Malgré sa voix désagréable Raël l'appréciait pour sa discrétion, sa petite timidité dissimulée ainsi que son visage toujours rayonnant de vie.
Un soir Arenthil le prévint qu'il partirait bientôt. Son peuple avait besoin de sa hache ailleurs et ses talents seraient plus utiles contre des ennemis des elfes que contre des guerriers en tournoi.

La journée suivante poussa le champion à la réflexion, entre deux miches de pain. Oui il allait partir, il ne savait pas où, il ne savait pas quand, mais il allait repartir. Et si ses voyages lui avaient appris quelque chose c'est que partir seul était plus que dangereux. On pouvait être le meilleur guerrier du monde: un coup de matraque bien placé pouvait envoyer dans le coma, définitivement. Après beaucoup d'hésitations et de tergiversions, le Scythien alla carrément trouver la jeune Aducia pour lui demander, en tentant de limiter au maximum son accent arabéen:


-"Je pense que vous le savez mais Arenthil s'en va bientôt et moi également. Je vais probablement rester en Occident et je pense que voyager avec un compagnon serait utile. Mais si Arenthil vous fait confiance alors moi également. Je voulais vous proposer de m'accompagner, autant pour m'aider à protéger mon peuple que pour vous permettre de voir le monde. Croyez-moi, c'est formateur!"

Son esprit le lui faisait aisément comprendre sans besoin d'introspection: il cherchait à remplacer Rayna et à se faire pardonner pour les femmes qu'il avait pu laisser tomber dans l'Empire. C'était sans doute égoïste de proposer une chose pareille à une soldate qu'il ne connaissait que peu et avec laquelle il avait somme toute fort peu parlé... Mais il avait confiance: si elle était aussi forte que le reste de son peuple et aussi rusée que son champion, elle serait une aide précieuse pour la suite.

De toute façon, qu'elle accepte ou pas, le Musée d'Altdorf serait sa prochaine destination...
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par [MJ] Kriegsherr »

Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 493#p70493

Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 764#p70764

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