[Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par [MJ] Kriegsherr »

Bamorel avait été vaincu. Malgré ses plans diaboliques, sa fourberie et son talent, il n’avait pas fait le poids contre un dieu. Mais les choses étaient différentes, maintenant. Raël Khem allait devoir affronter un autre adversaire, plus loyal, certes, mais aussi ô combien plus puissant que son adversaire précédent. Et il allait devoir faire ce combat seul.

Rahim Benalloud avait impressionné jusqu’ici. Sa force physique hors du commun n’était un secret pour personne : l’homme était une armoire à glace de près de deux mètres de haut et ses bras étaient plus épais que les jambes de la plupart des paysans bretonniens qu’il fut donné à notre héros de croiser. Psychologiquement, il ne semblait craindre rien ni personne. Sûr de sa force, et soutenu matériellement par toute l’équipe du calife de Copher pour lequel il concourrait, l’arabéen semblait invulnérable. Qui plus était, en dépit de sa grande force, l’homme n’était pas à caricaturer parmi « les bourrins ». Bien sûr, ce n’était pas une lumière, mais il était loin d’être bête et avait une grande expérience des combats. Comme Raël, il serait conseillé par les meilleurs avant le combat. Côté vivacité, Benalloud n’était pas à sous-estimer. Très bien proportionné, sa grande carrure n’était pas un handicap à sa vitesse, et même si elle nuisait forcément un peu à son explosivité, elle lui donnait l’avantage non négligeable de l’allonge pour contrebalancer.

Le maître d’armes chargé de conseiller Khem avait eu des choses à dire sur Benalloud. Il put indiquer, tout d’abord, que si l’homme semblait habile avec toutes les armes, il n’en restait pas moins que Rahim utilisait préférentiellement des armes traditionnelles issues de son pays. Il n’utilisait pas d’épée longue à lame droite de type bretonnien, par exemple, mais leur préférait les cimeterres avec lequel il était redoutable. Aux lances d’arçon et aux armures lourdes complètes, il préférait une lance de cavalier léger du désert et une armure qui n’entravait pas ses mouvements.

Sa monture usuelle, d’ailleurs, était très différente d’Asaph. Là où la jument de Raël Khem était un magnifique destrier à la robe noire, respirant la puissance et impressionnante par sa taille, l’étalon favori de Rahim, nommé Safel, montrait des qualités diamétralement opposées. Petit et rapide, le pur sang arabe était une bête non moins magnifique et tout aussi intelligente qu’Asaph. Plus rapide, plus agile, plus leste que sa concurrente bretonnienne, il compensait ainsi son déficit de force et de taille.

Les deux cultures étaient très différentes vis-à-vis de la cavalerie. En Arabie et dans le désert, le concept de cavalerie lourde caparaçonné en armure complète était étranger… Et pour cause ! Mis à part lors des croisades qui remontaient à des siècles, on n’avait rarement vu des gens assez fous pour se promener sous un soleil de plomb dans ce qui ressemblait à une casserole ou plutôt même un four ambulant ! Un pur sang comme celui de Rahim aurait été gêné par un caparaçon et le poids excessif d’une armure complète de fer. Non, comme dans le désert, il était capable de manœuvrer, de fondre sur sa proie tel le faucon du désert, puis de repartir, intouchable, en misant sur sa vitesse et son accélération.

Point potentiellement intéressant, il semblait que si Rahim n’avait que faire de ses suivants et serviteurs, il tenait en revanche beaucoup à Safel, la bête qui appartenait probablement au calife, mais qui avait été mise à sa disposition pour le tournoi.

L’arabéen était ambidextre. Il était rompu à tous les types de combat : à pied, à cheval, à une arme à deux mains, à deux armes à une main, avec un bouclier,… Chose notable, si Rahim était capable de faire preuve d’adaptation dans une certaine mesure, il restait toujours dans son style. Sûr de sa force à la limite de l’arrogance –la marque des grands champions à en croire le maître d’armes-, il préférait miser sur ses qualités, ses points forts, plutôt que sur les faiblesses de son adversaire. Ce qui n’était pas forcément une bonne nouvelle pour Raël Khem, puisque qu’avec ses armes favorites, et notamment les cimeterres, il était encore meilleur, frappant tel le scorpion, virevoltant comme l’hirondelle.

En conclusion, d’après le maître d’armes, il était probable que Rahim Benalloud s’adapte modérément à Raël Khem. Il serait probablement équipé de manière assez légère au niveau de ses protections et de son cheval, et ne tenterait sans doute pas une joute frontale. Quel choix allait-il faire au niveau de ses armes ? Le maître d’armes n’aurait pu le dire, mais à risquer un pronostic, il prédit quelque chose comme une lance légère et un petit bouclier rond à cheval pour le harceler à la manière traditionnelle des cavaliers légers, ou bien à l’inverse une masse à deux mains pour essayer de projeter Raël au sol d’un seul coup s’il s’approchait trop. A pied, il ne voyait pas l’arabéen rester sur une masse. Ce type d’équipement lourd n’avait en effet pas beaucoup d’intérêt contre les protections moyennes en mailles qu’affectionnait Raël. En revanche, miser sur un grand sabre à deux mains, un duo de cimeterres à une main ou une seule lame à une main et une rondache lui paraissait plus probable, étant donné que c’était avec ce type d’armes qu’il était le plus fort.

Du côté de Raël, il y avait également un point positif que le scythien avait pu noter le lendemain du combat contre Bamorel après sa nuit de sommeil : lorsque le Chacal s’était retiré de lui, il lui avait semblé dans un premier temps que ce dernier ne lui avait rien laissé. Mais c’était sans doute parce que le départ d’une présence aussi importante avait masqué les résidus de pouvoir qui s’étaient accrochés à lui. Ce n’était pas grand-chose par rapport à la puissance de l’avatar d’un dieu, certes, mais c’était déjà quelque chose !

Ce qui était sûr, c’était qu’à cet instant, Raël Khem était plus puissant que jamais, probablement proche de son zénith.

Profil mis à jour. Tu peux dépenser ton xp !

Pour la suite du RP, tu peux directement choisir tes armes et entrer dans l'arène ! Et je suis content car je me suis fait plaisir sur ce post, qui n'a pourtant rien de particulier, mais bon, j'ai pris du plaisir à l'écrire !
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 493#p70493

Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
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Raël Khem
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par Raël Khem »

Le soleil noir brillait, répandant des rayons opaques chargés de l'énergie nécessaire au Rien pour se tenir en place. Le ciel blanc ne s'en obstruait pas pour autant, laissant sa splendeur immaculée caresser les dunes infinies des déserts grisâtres. Il n'y avait rien, comme toujours. Plus de vautours aux ailes de feu, plus de meutes au service de Djaf, juste une étendue qui s'étalait à tous les horizons. Raël Khem était centre, en hauteur sur une colline scabreuse, les yeux opaques. Nul ne devait contempler le Néant au risque de déstabiliser à jamais son Ka. Un chacal de marbre noir était avec lui. Les yeux d'un jaune brillant, assis à la droite du guerrier, les oreilles dressés, la queue basse, solennel. Des éons passèrent alors qu'ils se tenaient au même endroit, silencieux. Une brise sans fin charriant froid et chagrin les frappait.

Des voix perçaient l'horizon.
Quatre voix cruelles et séductrices,.
Quatre voix qui appelaient à l'unisson un retour au Tout.
Quatre voix qui soutenaient le Noun originel.

Ce n'était que du bruit.

La créature mystique s'en effritait pourtant.

Poussière elle était, poussière elle redevenait. Ses cendres et ses gravats repartaient au désert du commencement, à la fin de toute chose. Aux dieux et aux démons qui se repaissaient des espoirs des hommes. Quand il sentit son heure venue, il jappa dans une langue comprise uniquement des entités cosmiques. Le son se répercuta dans le Néant, qui reprit dans la langue du Premier Peuple.


Raël Khem, Celui-Qui-A-Marché-Parmi-Les-Morts, tu as reçu le Ka d'un dieu.
Ce Ka t’était confié pour une tâche.
Cette tâche est accomplie.
Le Ka de Djaf, Celui-Qui-Est-la-Mort, t'es repris.

Alors l'humain nu qui se tenait debout s'effondra. Du haut de sa dune il chuta à sa source. Étendu au sol, aveugle et silencieux, il se recouvrait de sable gris et noir. Le chacal désagrégé trônait toujours en hauteur, observa de ses yeux d'hyacinthe celui qu'il avait aidé.

Raël Khem, Celui-Sous-Le-Regard-Des-Dieux, le pacte est accompli.
Djaf a décidé d'une nouvelle récompense à tes actes.
Une récompense pour que tu n'oublies pas le Pacte.

Mais le corps du Scythien était à présent enseveli sous les sables, devenant lui-même une des collines du désert éternel. Les paroles ne l'atteignaient plus, les pieds ne le foulaient plus, il était Un avec le Noun.

Par ma volonté je t'accorde un nouveau ren*.
Ton nom est Raël Khem, ton ren est Sakarim.
Ton ren est faible, ma volonté te rend fort.
Ton nom est Raël Khem, ton ren est Awtmtrw.

Une agitation se fit ressentir sous le sable. Des frappes lourdes et puissantes mais sans conviction, sans endurance.

Par ma volonté je t'accorde un nouvel cœur-ib.
La trahison de l'être cher t'affaibli.
Mais que vaut la perte du temporaire si cela t'offre l'éternel?
Tu te relèves déjà, la fureur gronde dans ton cœur-haty.

Alors les coups reprirent avec une nouvelle endurance. Ils ne s'arrêtaient plus et les dunes s'effondraient sous les chocs.

Par ma volonté je t'accorde un nouveau Ba.
Un être nouveau s'est présenté aux dieux.
Son nom est Asaph, son ren est Irtankh
Il offre son Ba pour renforcer le tien.

Une main s'échappa finalement du sol. Son propriétaire devait être paniqué car elle s'agitait dans tous les sens, impuissant à faire sortir le reste du corps.

Par ma volonté je t'accorde le shout.
Ta lignée se poursuit à travers tes actions.
L'être qui te succède est Aziz Khem, tu lui as donné le ren de Saraël.
L'héritage est construit, la mort est vaincue, tu reçois le calme.

L'ombre du chacal s'étendit alors, adoptant une forme humaine. La silhouette se releva, tangible et haut comme un homme. Avec calme et sérénité, elle descendit la dune sans toucher le sol. D'une main lente et ferme elle saisit celle de Raël qui parut être tiré sans aucun effort. Le sable lui-même le recrachait. Raël et son shout restèrent face à l'autre une poignée de secondes avant que l'ombre ne revienne à ses pieds, à sa place.

Ton djet est rétabli.
Sakarim est Awtmtrw.
Awtmtrw est Sakarim et Sadjaf.
Irtankh épaule Awtmtrw.
Le destin s'accomplit, ainsi en a décidé Djaf.

Le chacal se désintégra entièrement, laissant du vide là où il se trouvait dans le Noun. Une silhouette équine se dessina à l'horizon. Elle venait chercher son cavalier.

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Raël se leva plus fort que jamais.

Ses muscles ne le faisaient plus souffrir, porter son arme lui semblait plus aisé, il respirait mieux. Son esprit était intact mais son corps s'était amplifié. Il n'avait jamais imaginé pouvoir progresser à ce niveau. Il ne se souvenait pas de sa nuit mais sentait que les événements d'hier avaient un rapport avec son état actuel. Qui d'autre qu'un dieu pouvait fortifier à ce point un mortel? C'était dans son Ka, dans son Ba: il était devenu un héros, un vrai! Il avait atteint l'apogée! Rien ne serait plus impossible.

Même les aliments étaient plus forts en goût. Leurs saveurs dévalaient sa langue et son palais, les sons ravissaient ses oreilles, les odeurs les plus fétides devenaient des parfums délicats. L'euphorie lui passerait rapidement mais autant en profiter. Même les avertissements du maître-d‘armes sur Rahim Bellanoud ne lui parurent pas convainquant. Tout était possible désormais, tout!
Pour autant, une fois devant l'arène, la joie passée et le sérieux retrouvé, il dût se rendre à l'évidence: vaincre le champion de Copher serait plus que difficile.
Au fond un combat de ce genre reposait beaucoup sur un système de pierre-feuille-ciseaux. Chacun essayait de décrypter la tactique de l'adversaire pour l'anticiper, jouant autant sur l'analyse que sur le bluff.

Il n'utiliserait sans doute pas de masse.
Il était plus doué avec une rondache et une épée, ce qui était respectable.
Il aurait probablement une monture légère, là où la belle Asaph était un destrier puissant.

En bref, un guerrier léger contre un guerrier moyen, classique.

Sur quoi miser dans ces conditions? Raël avait son idée: si Rahim voulait être rapide, il suffirait de ne pas lui laisser le temps de mettre la vitesse à profit. Ainsi le guerrier du désert trahit ses origines en choisissant une fois encore l'armure de plaques bretonnienne et la lance d'arçon. L'arène n'était pas grande et la mobilité y serait réduite, les conditions idéales pour une charge dure et décisive.

Et par Djaf, quand il arriverait sur l'arène il lancerait:


-"Les chiens des villes comme toi ne méritent que la honte! En te terrassant j'honorerai mes ancêtres!"

Les crimes des arabéens seraient punis en ce jour!

Explications des termes égyptiens et des concepts cités dans le RP : faites un test d'INT de votre fiche de perso d'IRL, si vous réussissez vous pouvez lire le deuxième spoiler!
Dans l'ordre:
-Ka : souffle de vie, plus que l’âme humaine il est l’esprit divin, la puissance d’une personne.
- Ren: Ce terme correspond à la notion de nom. Pas seulement le nom commun donné à l'homme mais aussi le nom divin qui sert à être appelé par les mages ou les dieux. Les noms sont porteurs de sens et de message. Ainsi le radical Sa (ou Sat au féminin) devant un nom, par exemple Sadjaf, signifie une filialité masculine (fils de Djaf pour notre exemple). Cette filialité peut être biologique ou spirituelle.
Le ren est porteur de pouvoirs. Certains ren sont plus puissants que d’autres et fournissent plus de capacités.
-Awtmtrw : littéralement « Témoins de l’Éternité », « Témoin Éternel. »
Le ib et le haty. Ils se réfèrent tout deux au cœur ! Le cœur-haty est le corps physique, trône de la vitalité et roi du corps. Le cœur-ib représente plus ou moins le reste de la cage thoracique et est vu comme le canal qui va apporter l’énergie vitale pour renforcer le cœur-haty.
-Le Ba se rapproche de la notion de mobilité, de déplacement. Il est une forme d’âme si on peut dire, qui nous motive et nous permet d’avancer.
-Irtankh : sa traduction littéralement donne « Compagnon de Vie », référence au fait que la jument de Raël est sa plus fidèle amie en ce bas monde et lui donne l’énergie de mouvement dont elle déborde.
-Le shout représente à la fois l’ombre d’une personne (qui contient une part de son âme, indispensable) et le symbole de sa victoire sur la mort. En l’occurrence, en adoptant Aziz et en l’envoyant se former à Numas, Raël a perpétué son héritage spirituel, vainquant d’une certaine façon la mort.
-Le djet : il est le corps physique, siège de toutes les autres composantes citées plus haut. Raël a donc eu sa montée en puissante suite à l’amélioration des parties de son djet.
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Raël Khem, Maître-d'armes Scythien
Profil: For 14 | End 14 | Hab 11 | Cha 10 | Int 10 | Ini 15 | Att 16 | Par 16 | Tir 8 | NA 3 | PV 105/105
Lien Fiche personnage:

http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... _rael_khem
Equipement:

Compétences:
Compagnon : Aziz, voleur
Profil : For 6 | End 6 | Hab 11 | Cha 7 | Int 8 | Ini 10 | Att 8 | Par 9 | Tir 9 | NA 1 | PV 40/40
Compétences : Fuite (1) Chance (1) Escamotage (1) Mendicité (1) Vol à la tire (1)

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par [MJ] Kriegsherr »

Désolé du délai de réponse, pour le coup j'aurais répondu avant si je n'avais pas eu des problèmes familiaux importants que j'ai priorisé, dont j'ai parlé sur SetB.


Il était sans nul doute curieux pour un scythien de s'équiper en chevalier. Une armure lourde, une lance d'arçon, une tactique de cavalerie lourde de choc... Cela ne ressemblait guère aux lestes cavaliers du déserts, qui sortaient de nulle part, frappaient subitement, tels des scorpions, puis disparaissaient. Pourtant ce fut bien le choix de Raël Khem.

Ce dernier misait sur le fait qu'il pourrait obtenir un avantage s'il parvenait à frapper son adversaire sans que ce dernier ne puisse utiliser l'avantage de sa mobilité et de sa vitesse. Pour cette première demie-finale, le public de L'Anguille allait assister à une opposition de styles.

L'autre demie-finale opposerait l'elfe Arenthil Celian au local Alban de Rochebrume. Le chevalier bretonnien était expérimenté et rompu aux joutes. Il maîtrisait parfaitement son équipement et était dans son élément. De plus, il bénéficierait de l'appui du public, étant humain et bretonnien. Mais l'elfe ne serait pas à prendre à la légère non plus ! Oui, Alban était un professionnel des tournois, un noble avec plus d'une décennie d'expérience au plus haut niveau... Mais qui savait combien de décennies, voire de siècles de pratique Arenthil Celian avait derrière lui ? Sans aucun doute les hauts-elfes qui l'accompagnaient, mais ces derniers restaient aussi énigmatiques que leur champion, sinon plus encore. Il était impossible de leur tirer un mot à ce sujet.

Quoi qu'il en fut, la préoccupation du public était pour l'instant tournée vers le premier combat, celui qui verrait s'affronter les deux hommes du Sud. D'un côté, le puissant Rahim Benalloud, impressionnant de force, d'endurance et de maîtrise, rayonnant de confiance en lui, appuyé par tout ce que le calife de Copher avait pu mettre à sa disposition. De l'autre, Raël Khem, sans doute moins charismatique, plus froid, mais tout aussi efficace.

Et le moment était enfin arrivé. En ce début d'après midi, sous les cris d'une foule en délire et les sourires supérieurs des bourgeois et des nobles, les deux combattants entrèrent dans l'arène. L'affrontement promettait d'être épique, la rivalité entre les deux hommes devenant évidente aux yeux de tous lorsque dès leur entrée, les deux champions s'asticotèrent. Cela pouvait paraître anodin, mais en réalité, les plus grands combattants savaient combien une phrase bien choisie, un mot bien placé pouvait semer le doute ou la colère dans l'esprit de l'adversaire... Et par là-même perturber son entame du combat. En tous cas, le public aussi appréciait ce genre de provocations. A la boutade de Raël, Rahim répondit du tac au tac, de sa voix grave au ton assuré :


-Je ne vais pas me laisser impressionner par un vulgaire pillard ! Rat du désert !

Et sur ces mots, l’affrontement commença. Le maître d’armes ne s’était pas trompé : Rahim était juché sur un magnifique petit étalon à la robe blanche. La bête était noble, sublime, elle dépassait sans nul doute Asaph en termes de vitesse, d’accélération et d’agilité. Mais la jument de Raël n’avait rien à lui envier en termes de puissance et de force : sur ces domaines, elle lui était supérieure. De même, Benalloud était armé d’une lance de cavalerie plus courte que celle de Khem, et se protégeait à l’aide d’une rondache renforcée en métal d’excellente facture, typiquement arabéenne, richement décorée et munie d’un piquant central sur l’umbo. A la ceinture, sur chaque flanc, il portait un redoutable cimeterre.

Tout l’enjeu pour Raël était de pouvoir atteindre son adversaire frontalement, de manière à lui infliger une attaque redoutable avec toute la puissance de sa charge. A l’inverse, toute la stratégie de Rahim se basait sur l’évitement de cet impact : il voulait épuiser Asaph, écœurer Khem et saisir les opportunités de lui porter des coups sur les flancs pour empêcher celui-ci de se servir de sa lance.

Deux facteurs seraient primordiaux pour cette lutte : la vitesse et la mobilité. Dans les deux cas, Rahim Benalloud partait favori, mais une seule erreur pouvait lui être fatale.

En tous cas, lorsque Raël avança vers lui, au lieu de faire de même, il se plaça de biais, prêt à tourner en grands cercles autour de sa proie plus lente et moins agile, et à fondre sur elle pour frapper si l’occasion se présentait.

Le combat commence par un duel d’équitation. Les compétences des cavaliers auront peu d’influence comparées aux capacités de vos montures.

La méthode sera la suivante :

-Vous passerez un test sous : RAP du cheval + (HAB du cavalier/2)
jusqu’à ce que votre cheval n’en puisse plus, ou que vous arrêtiez de vous même.

Règles :

Une réussite de l’un et un échec de l’autre à ce jet donnera la possibilité d’une attaque avec riposte possible, mais avec les bonus de la charge pour vous, et sans ceux-ci pour celui qui a raté son jet.

Notez que ce n’est qu’une possibilité, vous pouvez aussi très bien choisir de ne pas affronter malgré le fait que vous ayez remporté le jet et que l’autre l’a raté.

Deux échecs ou deux réussites simultanées signifient que les deux combattants maintiennent leurs distances : ils ne se touchent pas.

Critiques : Un échec critique signifie que vous laissez à l’autre une opportunité de vous attaquer avec les bonus de la charge, sans pouvoir riposter. A l’inverse, une réussite critique vous donne l’opportunité d’attaquer avec les bonus de la charge, l’autre pouvant riposter sans les bonus de la charge s’il a réussi son jet.

Pour l’épuisement, à chaque tour après la valeur d’END du cheval (réduite de 2 pour Asaph pour prendre en compte la lourdeur de l’équipement [j’avais prédéfini : pas de malus si équipement léger, -1 si équipement moyen, -2 si équipement lourd]), le cheval fera un test d’END sous sa valeur modifiée (soit 9 pour vos deux montures après modificateurs).

Un seul échec à ce test signifiera que la bête n’en peut plus.

Arbitrairement, je vais faire les premiers rounds, jusqu’à la moitié de l’endurance des chevaux environ ou alors jusqu’à ce qu’il se passe quelque chose susceptible de modifier les stratégies initiales si ça se produit avant :

Round 1 :
Test de Raël et Asaph : 18. Hum, hard !
Test de Rahim et Safel : 6. Réussite.

Rahim bénéficie d’une opportunité d’attaque : il la saisit !
Attaque de Raël (malgré la charge adverse tu as + d’INI), tu frappes donc en 1er, mais sans charge : 19. Tu rates.
Attaque de Rahim en charge : 10. Il touche. Parade : 19. Relance : 8. Réussite. Localisation : bras gauche. Dégâts : 5.

Round 2 :
Test de Raël et Asaph : 5. Réussite
Test de Rahim et Safel : 16. Réussite.

Rien ne se passe.

Round 3 :
Test de Raël et Asaph : 2. Réussite
Test de Rahim et Safel : 12. Réussite.

Rien ne se passe.

Round 4 :
Test de Raël et Asaph : 4. Réussite
Test de Rahim et Safel : 9. Réussite.

Rien ne se passe.

Round 5 :
Test de Raël et Asaph : 7. Réussite
Test de Rahim et Safel : 17. Raté.

Raël bénéficie d’une opportunité d’attaque en charge !

Attaque de Raël en charge : 3. Touché. Parade : 18. Relance : 17. Ratée. Localisation : bras gauche. Dégâts : 40.
Riposte de Rahim : 18. Ratée.
Le début de l’affrontement fut singulier. Raël et Asaph tentèrent de fondre sur leurs adversaires, mais c’était exactement ce que Rahim et Safel avaient anticipé. Le pur-sang arabien se lança dans une course aussi soudaine qu’elliptique, plaçant idéalement son maître sur la gauche de Raël, du côté opposé à sa lance. Le scythien avait dû, pour s’adapter à la nouvelle position de l’arabien, stopper sa charge et pivoter pour tenter de le garder dans son arc frontal. Trop tard.

Déjà, tel l’éclair, Rahim fondait sur lui avec un cri guerrier. Il s’en fallut d’un cheveu que le scythien parvienne, dans un réflexe défensif, à placer son bouclier en interposition. Le choc fut violent, très violent. Malgré l’armure lourde, malgré le bouclier, le combattant de Nehekhara sentit la lance cogner contre le métal et le plier assez pour lui infliger une vive douleur. Fort heureusement pour notre héros, ses protections lui avaient épargné le pire, mais ça n’était pas passé loin. Il s’en tirait cette fois avec des contusions, mais cela lui servirait peut-être de leçon.

Quoi qu’il en fût, le ballet reprit entre les deux champions. Ce premier choc passé, ils continuèrent à se tourner autour, cherchant la faille, la moindre opportunité. A chaque fois que l’un s’approchait, l’autre était prêt, et Rahim évitait finalement le combat. Enfin, jusqu’à ce qu’Asaph parvienne à avoir le dessus sur Safel, lui rendant la monnaie de sa pièce pour le premier échange. Son cavalier ne se fit pas prier. L’occasion était là, il fallait qu’il en profite pour infliger un maximum de dégâts. La charge de Raël était parfaitement calculée, et cette fois-ci, Rahim, pris lui aussi sur son côté gauche, ne put rien faire pour l’éviter. Cette fois, c’était lui qui avait un temps de retard. Et la sanction fut évidemment plus rude que pour Raël qui avait lui bénéficié des protections de son armure !

Le choc que le champion de Copher subit l’aurait sans doute blessé conséquemment dans la réalité. Pas au point de l’handicaper ou de le mettre en danger de mort, pas assez non plus pour qu’on puisse qualifier la blessure de grave pour un colosse comme lui, mais ce n’était assurément pas non plus une blessure légère. A vrai dire, sur un homme de corpulence normale, non entraîné et en conditions réelles, la blessure aurait probablement été assez violente pour briser les os de l’épaule, voire la transpercer de part en part. Sur quelqu’un comme Rahim, en revanche, elle aurait causé des dommages, et des saignements, mais rien de létal ou d’handicapant.

En tous cas, les deux hommes en étaient à un partout ! Et bientôt, leurs montures commenceraient à fatiguer. Allaient-ils continuer dans cette voie, ou modifier leur tactique ?
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Raël Khem
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par Raël Khem »

La foule les acclamait, extatique, avide de combat et sang. La tension entre les deux adversaires était palpable. Le contexte, ironique. La vengeance entre deux peuples que tout séparait se jouait en Bretonnie, sur une terre d'envahisseurs à des milliers de kilomètres de leurs lieux de vie. Confiant en Asaph et en son bras, Raël s'avança au petit trot au centre de l'arène, cherchant une ouverture. Voir Rahim lui courir autour au lieu de charger le front ne fût pas réellement une surprise en soi. Le maître-d'armes avait vu juste sur la stratégie de l'arabéen: une attaque de serpent, vive et perçante, qui frapperait entre les points de la cuirasse pour affaiblir petit à petit l'ennemi. Aux yeux du nehekharien la technique n'était pas nouvelle au contraire, elle était typique des groupes de pillards et autres voleurs du désert qui cherchaient à démoraliser et pousser leur cible à se rendre tout en limitant les pertes.

La contre-mesure était connue de tous les nomades: attendre qu'une opportunité se présente, que l'adversaire prenne trop de confiance, qu'il se sente dominant dans l'affrontement. Quand Raël perçut ce comportement chez Bellanoud il colla à Asaph deux coups d'étriers pour l'élancer! Mal lui en pris: Le cavalier léger avait en réalité feinté sa faiblesse et répliqua derechef en esquivant la première charge. Seuls les réflexes hors du commun de notre héros lui permirent de limiter l'impact en posant devant la lance courte un bouclier métallique.
Son bras le faisait souffrir. Il suait à grosses gouttes dans la chaleur étouffante de l'armure, son souffle rendu difficile par l'air raréfié. Le soleil le tapait directement et c'est avec grand peine qu'il parvint à parer les deux assauts suivants, comptant d'ailleurs autant sur la lâcheté de son opposant que sur ses propres talents martiaux. Quand enfin l'ouverture vint il sut en profiter et asséna à l'ennemi une claque dont il aurait grand peine à se relever! Quelle ne fût pas sa déception de voir Rahim se remettre sans problème de l'assaut! Oui, ils étaient de la même pâte: des coups si faibles ne sauraient les faire tomber, ni l'un ni l'autre.

Asaph et Safel soufflaient déjà fort et bavaient tout leur saoul, indiquant une fatigue montante. Dans quelques passes au mieux les chevaux s'épuiseraient et refuseraient de charger d'avantage. A ce moment là Raël aurait l'avantage, au sol, avec son équipement lourd. En attendant il faudrait continuer d'épuiser Rahim et sa monture, de les pousser à bout. Quoi de mieux pour cela que des les faire courir davantage?

Rabaissant sa lance et prenant une bouffée d'hier vicié, Raël lança sa charge. Oui Safel était plus souple et rapide qu'Asaph mais elle se fatiguerait sans doute tout aussi vite, si ce n'était plus. La violence absolue serait le remède contre la vitesse et le défilement.
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Raël Khem, Maître-d'armes Scythien
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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par [MJ] Kriegsherr »

Les deux combattants continuèrent donc leur manège. Raël Khem espérait bien terminer le combat à pied, et il était vrai que si le combat s’éternisait sur les montures sans parvenir à dégager un vainqueur clair, il faudrait mettre pied à terre. Restait à savoir si son calcul était bon, et cela, seul la pratique permettrait de le déterminer.
Le combat commence continue donc sur le même modèle : le duel d’équitation.

Rappel de la méthode :

-Vous passerez un test sous : RAP du cheval + (HAB du cavalier/2)
jusqu’à ce que votre cheval n’en puisse plus, ou que vous arrêtiez de vous même.

Règles :

Une réussite de l’un et un échec de l’autre à ce jet donnera la possibilité d’une attaque avec riposte possible, mais avec les bonus de la charge pour vous, et sans ceux-ci pour celui qui a raté son jet.

Notez que ce n’est qu’une possibilité, vous pouvez aussi très bien choisir de ne pas affronter malgré le fait que vous ayez remporté le jet et que l’autre l’a raté.

Deux échecs ou deux réussites simultanées signifient que les deux combattants maintiennent leurs distances : ils ne se touchent pas.

Critiques : Un échec critique signifie que vous laissez à l’autre une opportunité de vous attaquer avec les bonus de la charge, sans pouvoir riposter. A l’inverse, une réussite critique vous donne l’opportunité d’attaquer avec les bonus de la charge, l’autre pouvant riposter sans les bonus de la charge s’il a réussi son jet.

Pour l’épuisement, à chaque tour après la valeur d’END du cheval (réduite de 2 pour Asaph pour prendre en compte la lourdeur de l’équipement [j’avais prédéfini : pas de malus si équipement léger, -1 si équipement moyen, -2 si équipement lourd]), le cheval fera un test d’END sous sa valeur modifiée (soit 9 pour vos deux montures après modificateurs).

Un seul échec à ce test signifiera que la bête n’en peut plus.

Arbitrairement, je vais faire les premiers rounds, jusqu’à la moitié de l’endurance des chevaux environ ou alors jusqu’à ce qu’il se passe quelque chose susceptible de modifier les stratégies si ça se produit avant :

Round 6 :
Test de Raël et Asaph : 13. Réussite.
Test de Rahim et Safel : 19. Raté.

Raël a une opportunité d’attaque !
Attaque de Raël (en charge) : 14. Tu touches tout juste. Parade : 17. Raté. Relance bouclier : 15. Ratée à cause de l’attribut « rapide de la lance d’arçon ». Tu as bien fait de jouer le bretonnien sur le coup ! Localisation : torse. Dégâts : 49. Ouch il commence à prendre cher !
Attaque de Rahim hors charge : 2. Il touche. Parade : 16. Ratée. Relance : 7. Réussite. Dégâts : 0.

Round 7 :
Test de Raël et Asaph : 15. Raté
Test de Rahim et Safel : 6. Réussite.

Rahim a l’opportunité de frapper en charge à son tour : 1 ! Réussite critique ! Parade impossible ! Localisation : Bras gauche. Dégâts : 36 ! L’armure lourde joue, ça se voit : tu prends moins cher que Rahim, pour l’instant ta stratégie est payante !
Raël attaque hors charge :14. Réussite. Parade : 16. Raté. Relance : 6. Réussite. Dégâts : 3.

Round 8 :
Test de Raël et Asaph : 17. Rate
Test de Rahim et Safel : 13. Réussite.

Rahim a de nouveau l’opportunité d’une attaque en charge : 4. Il touche ! Parade : 3. Réussite. Localisation : bras gauche toujours. Dégâts : 1.
Raël attaque à son tour : 2. réussite. Parade : 6. réussite. Dégâts : 0.

Vos 2 lances se brisent, suite à tous les assauts.

Round 9 :
Test d’END Asaph : 11. Raté.
Test d’END Safel : 18. Raté.

La fin se décidera donc à pied.
Le combat faisait rage. Et au long terme, il semblait que la tactique de Raël produisait ses fruits. Bien que plus rapides et légèrement plus nombreux les coups de Rahim étaient moins violents. Malgré le handicap de l’armure lourde, Raël avait réussi à placer une nouvelle charge qui n’avait, de nouveau, pu être parée ! C’était incroyable ! Le scythien était en feu et ces deux chocs très violents subis par Rahim, presque coup sur coup, l’handicapaient gravement. S’il avait pu ne serait-ce que parer, la situation eut été tout autre. Mais aujourd’hui, il n’y avait rien à faire, Raël Khem était tout simplement au dessus !

Malgré tout, le champion du calife de Copher sut se ressaisir. Il avait déjà connu des situations semblables, et parfois, il y avait la possibilité de renverser la situation in-extrémis pour peu qu’on y crût toujours. Rien n’était terminé jusqu’à la défaite complète, il fallait simplement continuer à lutter, ne pas s’énerver ou paniquer, garder son calme et profiter des erreurs adverses pour essayer de remonter la pente.

Et des erreurs de Raël, il y en eut ! Car après avoir subi, Benalloud put à son tour placer pas moins de trois charges d’affilée, dont une était tout simplement parfaite, imparable. Malheureusement pour l’arabéen, son choix d’équipement plus léger jouait contre lui : il avait beau rendre les coups reçus, il infligeait moins de dégâts. La lourde armure bretonnienne de Raël encaissait l’essentiel des dommages sans broncher, tandis que lui s’épuisait à petit feu.

Bientôt, dans une ultime charge, les deux lances des concurrents se brisèrent. De toute façon, leurs chevaux n’en pouvaient plus. D’un commun accord tacite, les deux hommes mirent donc pied à terre. Rahim était en ballotage très défavorable et il le savait. Il décida donc de jouer son va-tout en misant sur un duo de cimeterres. S’il parvenait à submerger le scythien de coups, il pourrait peut-être inverser la donne.

Malheureusement pour notre ami arabéen, tu disposes de ta botte secrète, ton coup en dégainant. Tu as donc naturellement l’initiative.

Round 10 :

Raël attaque : 11. Touché. Parade : 20. Echec critique. Tu gagnes !


Le champion de Copher ne vit pas venir le coup. Ses deux sabres croisés dans les mains, il s’approcha de Raël, tandis que ce dernier s’avançait vers lui, l’arme au fourreau. « L’idiot ! » se dit-il alors. « S’il croit pouvoir dégainer avant que je le coupe en deux, il se tr… ».
L’attaque fusa. Rahim, qui avait bénéficié d’une équipe compétente, était pourtant sans doute au courant de cette botte de son adversaire. Mais, qu’il ait manqué de lucidité ou l’ait sous-estimé, il n’avait pas jaugé la menace à sa juste mesure.

Avec une rapidité foudroyante, la lame du kopesh fila, passant entre les deux sabres de l’arabéen étonné. L’homme, bouche bée, ne put même pas esquisser un geste pour parer. Déjà, le plat de la lame de Raël venait cueillir son menton, l’envoyant au tapis sans plus de cérémonie. Il y resta un petit moment, sonné, comptant trente-six chandelles, tandis que la foule acclamait le vainqueur dans un tonnerre assourdissant d’applaudissements et de vivas !

Bien sûr, la Confrérie du Phare exultait, et partout les marchands congratulaient Jeannot pour son choix de dernière minute si judicieux ! Leur champion était en finale de leur tournoi, rien que cela, et après quel parcours !!! Raël Khem avait été exemplaire, triomphé des plus redoutables champions de toutes les contrées ! Et beaucoup dans le public, parmi lesquels Thibault de Pongevin, mais aussi les De Valfleuve, montraient leur approbation du style choisi par le champion scythien dans ce combat, un style tout à fait bretonnien.

Malheureusement pour eux, les chevaliers furent déçus par le prochain affrontement, qui vit leur ultime espoir, le vaillant « challenger » Alban de Rochebrume vaincu par son agile adversaire, l’elfe Arenthil Celian.

La technique de combat de ce dernier était parfaitement maîtrisée. Bien qu’il maniât une lourde hache à deux mains, sa rapidité d’exécution était de loin supérieure à tout ce qu’un être humain pouvait faire avec une rapière. Quant à la précision de ses coups, elle était chirurgicale. L’homme portait une armure complète non magique, qui semblait pourtant aussi légère et souple que du cuir, et était aussi solide que de l’acier. Misant sur l’esquive pour mettre en avant son habileté surhumaine et son manque de bouclier, il compensait son déficit de force physique par rapport aux colosses grâce à la puissance de son arme lourde, mais idéalement équilibrée.

Raël avait été témoin de son combat contre Alban, en compagnie du maître d’arme. Il avait eu lieu juste après le sien. Le bretonnien faillit l’emporter d’une seule charge violente, mais l’elfe se baissa au dernier moment et poussa le chevalier au sol du plat de sa lame. Il avait ensuite attendu que le seigneur de Rochebrume se relève, et dégaine épée et bouclier, pour descendre à son tour et lui administrer une leçon d’escrime. Virevoltant, insaisissable, il semblait prévoir à l’avance chaque mouvement du duelliste pourtant chevronné, il est vrai ralenti par sa lourde armure. Plusieurs fois, le bretonnien ne dut de rester dans la lice que grâce à ses réflexes et son grand écu. Mais à la fin, Alban, en concurrent rompu aux tournois, dût comprendre qu’il ne gagnerait pas. Alors il tenta le tout pour le tout, projetant son épée en avant, et frappant dans le même temps avec son bouclier. L’arme vola vers l’elfe et fut déviée d’un élégant revers de la large lame de la hache, tandis qu’un décalage à gauche, dans une position qui demandait une souplesse incroyable, lui permettait d’éviter le coup de bouclier.

Mais Alban avait de la ressource. Il avait prévu cette esquive, son assaut n’avait eu pour but que de briser la distance entre eux et de lui permettre de tenter une saisie, où sa force et son endurance supérieures pourraient sans doute lui permettre d’avoir le dessus. La manœuvre était ingénieuse. De sa main droite désormais libre, l’humain saisit la senestre de l’elfe et la tira vers lui, tandis que la foule retenait son souffle. Mais l’elfe ne se laissa pas maîtriser si aisément. Pivotant sur lui-même, il parvint à imprimer un mouvement de torsion à l’adversaire, ce qui lui donna assez de mou pour envoyer violement le manche de sa hache à deux mains dans la face du chevalier. Celui-ci s’effondra, sonné, tandis que l’elfe plaçait le tranchant de son arme sur son gorgerin, symboliquement, avant de lui tendre une main amicale pour l’aider à se relever.

En voyant cela, le maître d’armes de Raël n’eut hélas aucun conseil à lui donner cette fois-ci. Il se contenta de dire :


-Faites de votre mieux, demain. Cet elfe maîtrise mieux toutes les formes de combat que la plupart des vétérans qu’il m’ait été donné de voir. Il pourrait sans doute me battre à plate couture avec n’importe quelle combinaison d’armes, il les a utilisées durant les diverses étapes du tournoi. Même si à mon avis, il préfère de loin la hache à deux mains puisque c’est l’arme qu’il utilise à chaque fois qu’il sent qu’un combat important approche. De même je le sens plus à l’aise à pied que monté. Mais je pense que le mieux à faire, à défaut de pouvoir jouer sur ses points faibles, est de miser sur vos points forts.
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 493#p70493

Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 764#p70764

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Raël Khem
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par Raël Khem »

Les assauts s'enchainaient à nouveau. Le combat était long. Par deux fois Raël sentit son arme traverser les défenses adverses et atteindre des parties plus molles sans jamais jeter l'ennemi à bas mais le manque de visibilité offerte par le casque l'empêchait de se rendre bien compte de l'état des lieux. C'était sans doute le principal défaut de cet équipement bretonnien: certes il était résistant tout en restant plutôt maniable mais on n'y voyait rien et on y respirait pas. Le Scythien eut d'ailleurs bien du mal à reprendre son souffle après que Rahim lui eut administré une sentence dure. La plaque d'acier s'était pliée à l'impact mais n'avait pas plié, causant un lourd hématome mais rien de plus grave. Profitant sans doute de sa chance l'arabéen enchaina à nouveau et lança une charge surprise sur le bras gauche! Coup de chance: celui-ci étant le bras de bouclier, le guerrier du désert eut pile le temps de lever la main avant l'impact, transformant une charge dévastatrice en glissade sans importance.

C'est davantage au son qu'à la vue que notre héros sut que son arme était brisée. Le bruit du bois explosé retentit fortement dans l'arène, libération de toute l'énergie accumulée par les précédentes charges. Déterminé à en finir ici le guerrier sortit son khopesh, se préparant à démonter Rahim "à l'ancienne". Malheureusement Asaph n'irait pas plus loin. Le pauvre animal soufflait tout ce qu'il pouvait en bavant son saoul, les yeux mi-clos par la fatigue. Inquiet le guerrier leva les yeux, constatant que son opposant était dans la même situation. Tant mieux.
Avec douceur Raël flatta la crinière de sa belle avant de descendre, soulevant son casque pour lui poser un baiser près des yeux.


-"Tu as bien travaillé ma belle, laisse moi faire maintenant."

L'armure lui pesait vraiment. Son souffle était répercuté contre son visage avec une chaleur désagréable sous ce ciel de plomb. A travers les fentes il voyait un Rahim blessé, fatigué, acculé par les coups violents. Sans doute rendu fou de colère par la douleur, il avait sorti ses deux cimeterres et approchait à présent avec l'air carnassier de ceux qui sont persuadés de se jeter sur une proie facile. Evidemment. Vaincu à cheval il comptait se venger à pied, convaincu de la perfection de son art et de l'invincibilité de son style de combat. Comptant cette fois sur la vitesse plus que sur la force brute Raël rengaina son arme pour poser le coup qui était devenu sa marque de fabrique, son ultime spécialité. Dans ce genre d'affrontement c'était souvent celui qui touchait en premier qui l'emportait et le Khem savait comment frapper le premier.

Et trop sûr de lui le guerrier de tournoi ne vit rien venir.

La lame de bronze recouverte de bras le saisit au ventre avec une vitesse stupéfiante. Un arc de cercle parfait fendant air et armure avec une même facilité dans une horizontalité totale. Aucun déchet ne gâchait le mouvement, aucune défense ne l'atténuait. Rahim n'eut que le temps de cracher la vile qui lui remonta d'un coup à la gorge avant qu'un retour de frappe claqua du plat de l'épée à son menton et qu'il ne s'effondre, totalement.

Un vivat retentit dans le stade.

Dans un geste brusque le Scythien retira son casque et le jeta au sol avant de cracher un mollard dans le sable. Ses cheveux épais trempés de sueurs perlaient de gouttes salées et il resta un instant à contempler son adversaire assommé. Avec sa lourde armure sur le dos il finit par se retourner et par reprendre la bride d'Asaph qui hennit de déplaisir. A peine rentré dans la loge des artistes le guerrier fit tomber ces horribles plaques de métal. Elles avaient utiles mais bon sang qu'elles étaient désagréables à porter! Furieux, il retira une gourde des mains d'une assistante et s'enfila une rasade d'eau tiède avant de sortir, reprenant ses habits noirs classiques.
Dehors la foule était géante. Ils scandaient son nom à l'unisson:


"RA-ËL! RA-ËL! RA-ËL!"

Traverser la foule fût une gageure encore pire que d'habitude. Plus vaste que jamais elle avançait avec lui, débordant même les soldats de garde qui essayaient avec difficulté de rétablir l'ordre! Ce fût le maître d'armes qui le sortit du pétrin en l'attrapant aux épaules pour le tirer vers l'entrée réservée aux personnalités de l'arène. Il fallut courir sur la fin de parcours quand un badaud le reconnut et envoya la meute à ses trousses. Le prochain combat concernait Arenthil qui s'opposait à Alban. Ce fût expéditif. L'elfe montrait une supériorité évidente face à un adversaire pourtant loin d'être mauvais. Le bretonnien honora sans aucun doute son peuple et sa patrie mais sa défaite était assurée avant même que le combat ne commence. Raël en fût soufflé. L'elfe maniait la hache comme un demi-dieu et dansait avec son arme autour d'un opposant désemparé. Un homme moins expérimenté aurait pu croire de Rochebrume mauvais, simple jouet d'un adversaire talentueux, mais chacun ici savait qu'il n'en était rien. Le chevalier était un homme d'un grand talent que ses résultats aux épreuves du tournoi classaient parmi les meilleurs combattants humains du monde. Arenthil était simplement un trop gros morceau pour lui.

L'affrontement laissa le Scythien coi. Oui il avait combattu des ennemis puissants et triomphé mais même Rahim faisait figure de lapereau face à l'oreilles-pointues qui se battait tel un lion… Oui un lion… Cela donnait une idée.


-"Je ne vais pas me laisser battre en finale, il y a trop en jeu..."

Car il n'oubliait pas: il se battait pour son pays, pour son peuple et pour son âme propre, mis en sursis par Djaf.

Le lendemain il viendrait dans une armure légère de mailles avec son casque, une lance d'arçon, son fidèle bouclier d'acier frappé du crâne solaire et son khopesh, compagnon de toujours. Y aller monter était la meilleure solution possible: ou bien Arenthil montait aussi, auquel cas il serait moins performant, ou bien il serait à pied et plus vulnérable aux charges même s'il avait montré une grande agilité.

Le maître-d'armes avait cependant raison: dans un combat pareil il ne fallait pas compter sur les points faibles adverses mais sur ses propres points forts. Et des points forts le Scythien en avait un: la brutalité.
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Raël Khem, Maître-d'armes Scythien
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par [MJ] Kriegsherr »

Arenthil Celian se tenait debout au milieu de l’arène, parfaitement immobile. L’elfe était magnifique, rutilant dans son armure intégrale argentée incrustée d’or et étincelante. L’emblème du phénix, symbole typique des Asur, était plaqué en feuille d’or sur l’avant de son plastron d’ilthilmar. Il avait beau être à pied, sa façon de se tenir droit, son port altier et sa face impassible transpiraient la noblesse. Pourtant, il y avait dans son regard cet éclat martial qui ne trompait pas. Ce feu de la violence maîtrisée que partageaient tous les guerriers, et que Raël Khem connaissait trop bien pour ne pas le reconnaître.

Le contrôle de lui d’Arenthil Celian était parfait. Là où la plupart des combattants laissaient leurs émotions influer voire dominer leur perception martial, l’elfe paraissait totalement maître de lui. L’adrénaline, le stress, l’excitation, la convoitise et la peur : tout ce que l’on pouvait ressentir en entrant dans l’arène pour disputer une finale à haut enjeu, tout cela ne semblait avoir de prise sur lui. Pourtant, son regard ne trompait pas. Les sensations étaient bien là, enfouies. Il devait les ressentir comme tout être vivant. Simplement, leur énergie était canalisée. Antithèse de la versatilité et du Chaos, de la sauvagerie, de l’instinct et de l’envie, l’Asur était un guerrier de l’ordre, dans tous les sens du terme. Sa discipline, tant mentale que physique, était plus dure que l’acier. Là où son corps d’athlète, malgré son travail quotidien, ne pouvait égaler de par sa constitution la puissance et l’endurance d’un humain, le Haut-Elfe compenserait par une technique irréprochable, une précision chirurgicale et une rapidité d’exécution inégalée. Son esprit vif dominait ses émotions, en tirant le meilleur et en occultant le reste. A défaut de connaître son adversaire, il se connaissait lui-même, et cela, peu, très peu, pouvaient le prétendre à raison.

Face à lui se tenait Raël Khem, monté sur sa fidèle jument de guerre, Asaph. Son parcours avait été plus chaotique, moins maîtrisé, mais non moins réussi. Le maître d’armes humain était loin d’être un manchot : il atteignait presque la quintessence des possibilités de sa race l’arme à la main, comme il l’avait prouvé en affrontant triomphalement ses derniers adversaires. Du moins avait-il sans doute atteint son propre summum. Raël était sans doute plus fort et plus endurant que son ultime concurrent, cela se voyait rien qu’à la différence de carrure entre les deux combattants. Malgré tout, il ne fallait pas sous-estimer l’elfe pour autant. Même plus fin, ses muscles étaient étirés, ciselés, puissants… Largement assez pour manier une redoutable hache à deux mains ouvragée à double tranchant, en tous cas.


***Vingt et une heure plus tôt.***



Alors que le soleil déclinait sur la Bretonnie septentrionale, baignant L’Anguille dans une lueur de plus en plus rougeâtre, une ombre progressait dans les étroites ruelles entre les tentes du pré au tournoi, silencieuse et agile. Malgré la foule compacte qui grouillait dans ces artères de terre battue par d’innombrables pieds entre les murs de toile éphémères, la silhouette n’était pas ralentie. Curieusement, la masse de gens semblait même aider à sa discrétion. Quoi de plus discret qu’une forme humanoïde recouverte d’une cape et encapuchonnée progressant parmi des dizaines d’autres ? Rien dans son apparence extérieure ne laissait présager d’une quelconque importance de l’inconnu. Cela n’aurait pu être qu’un simple voyageur, un simple spectateur revêtu d’une simple cape grise fermée sur le devant.

Bien évidemment, il n’en était rien. La personne se dirigeait résolument vers le centre de la ville de tentes, d’un pas léger, rapide et assuré. Avec une vivacité hors du commun, la silhouette esquivait les passants, se faufilant comme un chat vers la tente surprotégée de Raël Khem, le champion scythien, finaliste du tournoi de L’Anguille. L’individu ne resta que quelques secondes à parler aux gardes qui entouraient la demeure du concurrent, avant que ces derniers ne hochent la tête et ne le laissent passer. Leur rideau était pourtant serré et intransigeant, précautions indispensables pour maintenir à distance les nombreux admirateurs et badauds et offrir à Khem un temps de repos largement mérité.

Et c’est une voix féminine qui vint tirer Raël de ses occupations. La femme ne se permit pas de rentrer, mais émit un petit toussotement convenu pour se faire remarquer à l’entée de la tente, et s’annonça d’un ton cristallin à l’accent chantant, une voix très belle ou très désagréable selon qu’on l’appréciait ou non :


-Hum hum… Monsieur Raël Khem ? Je suis Aducia Egdwïn, modeste garde elfe. Je viens de la part du seigneur Arenthil Celian. Si vous l’acceptez, il vous propose de le rejoindre là où vous vous êtes déjà parlé. L’itinéraire sera gardé par les nôtres, vous ne risquerez rien et ne serez pas dérangés. Et si vous ne souhaitez pas le rencontrer de nouveau avant votre affrontement, alors il m’a chargé de vous féliciter tout de même pour votre parcours et de vous souhaiter bonne chance pour demain.

***

Les sabots frappaient avec régularité le sol meuble de terre où seules subsistaient de rares mottes d’herbe ici et là, vestiges du pré qui avait été là avant que les jours de combats incessants ne transforment la zone en une aride arène. Le son hypnotique des fers sur la terre avait poussé la foule à se taire. Tout le monde retenait son souffle en voyant le champion du Sud fondre sur sa proie, lance d’arçon baissée. Face à lui, l’elfe ne bougeait pas d’un poil. Immobile, impassible, neutre face au spectacle impressionnant d’une charge à la lance de cavalerie.

Au dernier moment, juste avant l’impact, Arenthil se décala sur la gauche de son adversaire, côté bouclier, obligeant Raël à relever sa lance. Celian avait bougé trop tard pour que l’humain ne puisse passer la lourde hampe de l’autre côté de l’encolure de sa monture sans perdre tout son élan. Puis, dans un même mouvement fluide, comme s’il s’agissait d’une danse, l’elfe pivota sur lui-même tandis que le cheval passait à vive allure à côté de lui. Il tendit son arme, espérant faucher la bête dans son élan. Il avait trop de respect pour risquer de la blesser en lui brisant les os, mais il n’aurait pas hésité une seule seconde à la déséquilibrer pour la faire chuter, elle ou son cavalier. Mais Asaph était une jument endurante. Elle encaissa sans broncher le croche-pattes infligé et continua sa course sans perdre de vitesse, n’exposant pas son cavalier à un combat prolongé.

L’instant d’après, elle volta, et on se serait cru revenus à la situation initiale. L’elfe, de nouveau impassible, se tenait face au cavalier humain. La foule, qui avait poussé des cris d’effroi en voyant la première passe d’armes, s’était de nouveau tue. La tension était forte.

Puis Raël chargea à nouveau. Mais cette fois-ci, l’habile scythien avait rusé comme le fennec ! Il savait à quoi s’attendre, et avait concocté une parade. D’un signe invisible, une entente tacite entre monture et monteur, il avait demandé à Asaph de baisser la tête au dernier moment lors de la charge, afin qu’il puisse faire passer son arme de l’autre côté. Et, sous les yeux stupéfaits du public, le duo réussit son coup ! Magistralement. La coordination, l’exécution, la surprise, tout était parfait. Au moment où Arenthil commençait son mouvement de côté, la hampe de la lance le suivit, passant en diagonale de l’autre côté du coup d’Asaph. L’arme atteignit l’elfe au niveau de son casque. Le choc fut terrible, à tel point que le casque ailé du combattant aux longues oreilles vola quelques mètres plus loin. Mais la protection avait fait son office. L’elfe avait peut-être subi un choc violent, il n’en montra rien. Plaçant le manche de sa hache entre les pattes de la jument à la robe noire, il ne parvint pas à la jeter au sol, mais seulement à lui faire perdre l’équilibre. La jument, privée de ses appuis arrière, ralentit brusquement en se déportant d’un coup sur le côté opposé.

Ce fut suffisant. Raël Khem, déséquilibré par l’impact et la position croisée de sa lance, ne put se maintenir en selle malgré tous ses efforts. Le scythien tomba lourdement au sol, se meurtrissant légèrement le côté au passage. Il avait cependant connu pire. Le seul problème était que… L’elfe était beaucoup plus rapide que lui, et avait déjà son arme dégainée.

Pourtant, Arenthil n’avait pas profité de son avantage. Il ne faisait aucun doute qu’il aurait facilement pu simuler de frapper l’homme au sol de sa lourde hache sans que celui ne puisse rien faire pour l’en empêcher. Mais il ne l’avait pas fait. Il n’avait même pas choisi d’humilier son adversaire en plaçant sa hache contre sa tête ou son corps pour montrer qu’il aurait pu. Non, au lieu de cela, il s’en était retourné vers son casque qu’il avait ramassé un peu plus loin et replaçait sur sa tête comme si de rien n’était. Par chance, sans doute grâce au bout de tissu noué en lieu et place du fer de la lance, l’objet était intact. En conditions réelles, il aurait été peu probable que même le métal elfique résiste à un tel impact sans une seule déformation. Seul le gromril des nains aurait pu le faire sans broncher.

Il laissa son adversaire se relever, ce que Raël fit d’ailleurs très rapidement. Asaph était maintenant hors jeu. C’était un duel à pied, un face à face qui commençait. L’elfe partait avec un handicap, il était déjà considéré par les juges comme beaucoup plus amoché que l’humain. Néanmoins, cela ne paraissait pas le gêner, et sans doute avait-il encore bien assez de ressources pour espérer emporter la victoire. Il n’eut pas à attendre. Raël avait beau avoir chuté, il s’était relevé en un éclair, déjà opérationnel et en pleine possession de ses moyens. Il n’avait pas subi de coup. La victoire était là aussi à portée de main. Seul bémol, Asaph était hors jeu, et sa lance d’arçon désormais inutile. Son kopesh à la ceinture, son bouclier en main, il toisait Arenthil. Allait-il dégainer avant, comme l’elfe lui en avait laissé le temps, ou le laisserait-il s’approcher délibérément pour tenter son coup fétiche ?

Raël lance la charge sur son adversaire : 17.
Arenthil frappe pour tenter de faire tomber : 3. Touché. Test d’END d’Asaph : 1. Réussite critique. Elle reste debout !
Test de RAP d’AsaphX2 par rapport à l’INI d’Arenthil : 16 VS 19. Asaph gagne.

Possibilité d’une nouvelle charge.
Charge de Raël : 1. Réussite critique. Pas d’esquive possible ! Localisation : tête. Dégâts : 22.
Test d’END d’Arenthil : 1. Réussite critique. Il peut ignorer complètement le coup.
Riposte d’Arenthil : 6. Touché. Test d’END d’Asaph : 11. Test de FOR d’Arenthil : 8. Il obtient un meilleur différentiel. Asaph ne tombe pas car elle a réussi son test, mais elle est déstabilisée.
Test d’équitation de Raël : 14. Echec ! Tu tombes de ta monture en subissant au passage 1D6 dégâts de chute = 2.
Test d’END de Raël : 12. Il résiste bien et peut se relever immédiatement.
Test d’INI comparées (Raël VS Arenthil) : 14 VS 9. L’elfe gagne haut la main. Il choisit de récupérer son casque au lieu de bénéficier d'une attaque gratuite non parable.
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Raël Khem
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par Raël Khem »

Comme convenu pour ce post on va rester dans le passé! Le présent reprendra après la discussion.
Coincé en rouleau entre deux couvertures, le guerrier du désert soignait ses courbatures du jour par une cure de repos. Le coup vainqueur porté sur Rahim l'avait plus ébranlé que prévu et son bras droit subissait des petits pics de douleur sur le biceps. De plus un bleu acquis à la hanche contre Jean d'Estamille s'était développé, laissant une large trace noire et jaune. Avec un peu de mal aux abdominaux l'homme se releva, constatant par la même occasion que les dernières gênes dues à sa chute de cheval du premier jour s'étaient définitivement estompées. Une sècheresse lui envahit la bouche en repensant à l'épreuve du lendemain. Il avait vu de ses yeux l'habileté de l'elfe sur le champ de bataille, remettant à sa place un grand guerrier bretonnien pourtant bien loin d'être mauvais, au contraire! Pourtant tel un enfant contre un maître il avait été balayé. Incroyable.
Souhaitant chasser ces pensées défaitistes, Raël se versa une bonne rasade de vin local dans un gobelet et se l'envoya derrière la cravate cul-sec. L'arrière goût piquant et salé indiquait qu'il avait été éclaircit avec du sel de mer, une bien drôle d'idée. Les petits vins du coin n'étaient pas mauvaise d'ailleurs, depuis le début de son voyage aucun ne l'avait déçu sur ce point contrairement aux vinaigres des impériaux. Les alcools de palme, de citron et de datte de Numas lui manquaient cela dit, leur saveur chaude et sucrée ne se retrouvait pas dans le raisin, même ensoleillé, de Bretonnie.

Perdu dans ses pensées, il se laissa aller à une seconde coupe, pour le sommeil, qu'il partit pour siroter plutôt qu'engloutir. Une ombre passa derrière sa tente, discrète et furtive. Sa lame de kopesh finit dans sa main plus vite que l'œil n'aurait pu le voir. Si c'était encore un assassin il saurait le récompenser pour sa bravoure, avec un visage séparé par le milieu!
Contrairement à ses attentes cependant le mystérieux visiteur ne s'attarda pas à trouver une faille dans la tente mais plutôt à la contourner pour trouver les gardes! Voilà quelque chose de bien curieux pour un assassin que de chercher à sonner l'alerte. La forme se présenta ensuite sans entrer, d'une voix cristalline qui agaça au plus haut point le champion! Les elfes devaient être des créatures réellement magiques pour atteindre des timbres si insupportables. Elle parlait de l'endroit où Arenthil et lui s'étaient déjà parlés… Le phare? Nul besoin d'être un grand érudit pour comprendre que le lieu était pour eux hautement symbolique, comme sa guide lui avait expliqué sur le moment. Sans doute Celian voulait-il rencontrer à nouveau son adversaire avant le combat final.

-"Je... Je m'habille et j'arrive..."

Si l'elfe n'avait pas été de sa race mais de celle, plus classique, des hommes, le Scythien aurait refusé tout net. Tant d'embrouilles et de pièges avaient été dressés sur son chemin qu'il se serait méfié d'eux à tout prix. Mais là tout le monde serait au courant de la rencontre, même les gardes, et Arenthil n'avait jamais semblé un malhonnête! Il n'avait de toute façon besoin d'aucune tricherie pour vaincre.
Classique dans ses choix l'homme du Sud se choisit sa tunique noire. Elle était toujours un peu sale de poussière mais pour ce genre de rencontre il fallait, selon la coutume de Numas, être naturel. Attrapant tout de même son arme, car on était jamais assez prudent, Raël sortit de sa tente, tombant nez à nez avec une grande figure encapuchonnée de gris. Il y eut bien quelques applaudissements et vivas dans la direction du héros du jour, venant des fanatiques que le cordon de sécurité avait bien du mal à garder loin. Heureusement l'heure se faisait peu à peu tardive et leur nombre déclinait alors que l'appel du lit se faisait plus fort. En tout cas avec ce nombre de spectateurs la fête de clôture serait mémorable...


Et Aducia n'avait pas menti. Des elfes en armes étaient postés sur le chemin, canalisant eux aussi les margoulins et traines-savate de tout bord qui venaient arracher quelques miettes de la gloire du champion. Deux soldats l'encadrèrent bien vite pour le mener jusqu'au Phare où l'attendait Arenthil pour une dernière discussion avant un combat. Sans doute le plus difficile que le héros du Sud avait jamais eu à livrer.
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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par [MJ] Kriegsherr »

La guide elfe de Raël était grande et élancée, comme ceux de sa race. Discrète, elle était vêtue d’une cape longue faite d’un tissu simple mais fin de couleur bordeaux, tirant légèrement sur le gris. Le vêtement l’enveloppait entièrement, et comportait une capuche qui couvrait sa tête, dissimulant ses oreilles pointues et ses longs cheveux d’or aux mèches en pagaille que l’on devinait sans peine, dépassant parfois presque à certains endroits de sa capuche. L’habit était fermé sur le devant au niveau du coup par une épingle banale en forme de noix, probablement de facture humaine. Par-dessous sa cape, dont les pans restaient globalement fermés, mais s’écartaient parfois lors de mouvements un peu plus brusques, le scythien put constater qu’elle portait un habit complet composé d’un pantalon et d’un gilet de bonne facture, tous deux légèrement matelassés, et de couleur beige aux coutures marron. Même si elle s’était présentée comme garde, Aducia Egdwïn ne portait pas d’arme sur elle. Cela n’était pas nécessaire, d’ailleurs, car comme elle l’avait annoncé, un filet de gardes Asurs avait été disséminé tout le long de leur parcours jusqu’au phare, qui se passa sans anicroche.

Aducia s’arrêta au pied du phare, laissant Raël y monter pour retrouver Arenthil Celian qui l’y attendait. L’elfe se trouvait bien là-haut, seul, contemplant les dernières lueurs du soir sur la mer. Le soleil était déjà couché, mais il déployait encore ses rayons dans le ciel, illuminant la voûte céleste d’une couleur orangée particulièrement belle à l’Ouest, contrastant avec le bleu royal qui l’entourait, et celui plus sombre de la mer. Le spectacle pourtant simple de la nature était magnifique pour qui savait apprécier ces choses-là. Plus d’un maître artiste avait déjà peint ce genre de merveilles qui par bonheur se reproduisaient inlassablement.

Le champion elfe ne resta pas longtemps contemplatif. Il prit une longue inspiration d’air marin, et se tourna vers Raël Khem qu’il accueillit avec ces mots :


–Ainsi donc vous êtes venu, Raël Khem. Je vous en remercie.

Il laissa le scythien répondre s’il le souhaitait, puis il reprit, énigmatique :

–Je vous ai vu combattre et vous êtes un excellent combattant. Pour autant, pensez-vous qu’un combat soit à même de déterminer qui devra récupérer une arme magique aussi puissante que dangereuse ? Quels devraient être, selon vous, les critères d’un tel choix ? Devrait-elle revenir au meilleur combattant ? Au plus fort, au plus rusé, au plus loyal ? Au plus valeureux peut-être ? Ou au plus méritant ? A moins que ce ne soit au plus apte à la manier ? Ou au plus chanceux, qui sait ?

L’elfe leva un sourcil, curieux d’entendre ce que l’humain allait lui répondre.
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Raël Khem
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par Raël Khem »

La foule se faisait rare dans les rues de l'Anguille à cette heure tardive. Les bougies et autres torches d'éclairage public s'allumaient ça et là au passage de la milice ou des fonctionnaires publics responsables. Fidèles à leur parole les elfes balisaient le chemin avec une certaine discrétion: un duo de gardes par-ci, un trio par-là, tous en armes et couvrant le maximum de terrain avec efficacité. Leurs visages indéchiffrables s'illuminaient parfois d'un petit sourire en coin au passage du Scythien, preuve peut-être qu'ils comprenaient bien mieux que lui les enjeux de cette discussion. Sa guide se mouvait comme si de rien était entre les allées, connaissant le chemin presque d'instinct, se déplaçant avec la grâce d'un chat de mur en mur, de rue en rue. Sa tenue légère restait pour autant protectrice, preuve d'un caractère ou du moins d'une profession guerrière. Qui était-elle, cette femme aux longs cheveux qui semblait sortie d'un autre monde?

Au pied du phare elle s'inclina pour le laisser passer avec une grâce mémorable. Raël la remercia d'un petit "merci" avant d'entamer son ascension, pensif. Tous les elfes étaient-ils comme ça? Le peu de ce peuple qui l'avait vu était bien plus raffiné que les humains grossiers de Bretonnie mais elle avait quelque chose en plus, quelque chose de féérique. Ces pensées durent cependant s'écraser rapidement: la montée était plutôt éprouvante et à la soixantième marche la seule pensée qui lui venait se résumait à savoir quand est-ce que ce calvaire allait enfin cesser. Quand enfin l'air frais vint caresser son visage en sueur et qu'il eut finit de cracher ses poumons sur les marches de pierre il sut qu'il avait gagné. S'éjectant plus de la cage d'escalier qu'autre chose, ce fût pour trouver un Arenthil beaucoup trop serein et aussi énigmatique que d'habitude. A la réflexion c'était probablement un train commun des elfes que d'afficher un calme olympien en toute circonstance, surtout quand la situation s'y prêtait.


-"Pas de quoi. Ca me permet de profiter de la vue."

Et effectivement le spectacle était beau: le ciel bleu marine qui laissait pointer quelques nuances de rouge et d'orange, les étoiles qui apparaissaient soudainement, laissant les deux lunes prendre le relais, le calme du vent marin et des cris des mouettes. Tout cela était très similaire aux couchers de soleil sur les mers de sable finalement, les cris des oiseaux en plus. Une grande déception cependant: il n'y avait ni chaise pour s'asseoir ni boisson pour se désaltérer, ce qui aurait été bien utile après une telle montée. En bas les derniers passants s'agitaient pour rentrer et les tavernes ne désemplissaient pas. La quiétude du Scythien fût cependant troublée.

–Je vous ai vu combattre et vous êtes un excellent combattant. Pour autant, pensez-vous qu’un combat soit à même de déterminer qui devra récupérer une arme magique aussi puissante que dangereuse ? Quels devraient être, selon vous, les critères d’un tel choix ? Devrait-elle revenir au meilleur combattant ? Au plus fort, au plus rusé, au plus loyal ? Au plus valeureux peut-être ? Ou au plus méritant ? A moins que ce ne soit au plus apte à la manier ? Ou au plus chanceux, qui sait ?

Qui devrait posséder la lance? Lui, c'était évident.

Pourquoi? Parce que les dieux lui avaient dit de la prendre et parce qu'elle avait appartenu à son peuple en premier lieu. Mais en réfléchissant cela ne répondait pas vraiment à la question sous-jacente: qu'en ferait Raël une fois qu'il l'aurait entre les mains? A vrai dire il ne s'était jamais vraiment posé la question. Oui Djaf lui avait bien fait comprendre qu'il DEVAIT la récupérer mais en aucun la RAISON derrière sa récupération. Alors certes les dieux ne se trompaient jamais, mais lui-même? Il n'avait jamais prévu de s'en servir, il voulait juste la ramener...

Alors qui devait la manier? Quelqu'un qui ne saurait pas quoi en faire? Quelqu'un qui l'utiliserait à mauvais escient? Raël resta coi une longue minute, fixant l'horizon, perdu dans ses pensées. Une réponse lui vint finalement, la plus naturelle sans doute.


-"Elle revient de droit à mon peuple. Elle nous a été volée, je dois la récupérer. Mais je ne réponds pas à la question..."

Il prit une grande inspiration et chercha ses mots. En arabéen la tâche aurait été complexe, alors en reikspiel...

-"Je pense que celui qui mérite une arme pareille est celui qui s'en servira pour défaire les Forces du Nout. Des Ténèbres dans la langue d'Occident. Toute autre considération est fausse. Je peux être battue par un monstre, ça ne l'empêchera pas de ne pas mériter une arme pareille."

Le guerrier s'accouda sur le rebord de pierre qui bordait la plate-forme. La main sous le menton, pensif, il enchaina:

-"On entend ça mille fois dans les histoires pour enfants, pas vrai? Moi je ne suis pas un prêtre, je n'ai pas de grandes sagesses à donner sur le futur ou le devenir d'une arme pareille. Quand je l'aurai je me laisserai porter par le destin jusqu'à la ramener. A vrai dire je pense que cette arme entrainera à ma poursuite les voleurs et les servants du Nout. Et bien je trouve que cela est tant mieux, car ainsi je détruirai le Mal sans même devoir le chercher..."

Il poussa un petit soupir et se releva, posant les mains sur le calcaire froid. C'était une question bien compliquée que de savoir qui avait le droit d'utiliser quelque chose.
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