[Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par [MJ] Kriegsherr »

Le jeune Aziz était enthousiaste et de toute évidence ne soupçonnait rien de la gravité des propos qu’allait lui tenir le scythien, et de tout ce qu’ils impliqueraient. C’est donc avec un grand sourire qu’il écouta Raël lui exposer sa décision, une décision lourde de conséquences. Le guerrier avait bien fait d’anticiper la réaction de son fils adoptif lorsqu’il prononça la sentence, puisque le sourire de celui-ci c’était décomposé et avait été remplacé par une expression de stupeur, puis d’incompréhension. Avant qu’il n’ait pu répondre, Raël continua en répondant par avance aux interrogations qui s’étaient immédiatement formées dans l’esprit de l’adolescent. Pour autant, les explications qu’il donna, toutes rationnelles qu’elles fussent, ne consolèrent guère l’enfant. Ce n’était plus de l’incompréhension, mais de la tristesse et de la déception qui se lisaient dans les yeux d’Aziz. Aussitôt que Raël eut fini, il baissa la tête, honteux, et répondit, lui aussi en arabéen :

-Père, seigneur… Je sais que je vous ai déçu ces derniers temps. Et je vous l’ai dit, vous êtes mon modèle, je rêve d’être comme vous plus tard, de partager vos aventures. Mais par pitié, ne me chassez pas. J’ai été trop souvent seul. Ne m’abandonnez pas, père. Je ne vous décevrai plus, je le jure. Si c’est à cause de Marguerite, je vous l’ai dit père, je suis prêt à y renoncer pour vous. Je vous obéirai, je vous suivrai, je ferai ce que vous voudrez. Mais ne me rejetez pas loin de vous, s’il vous plaît.

La supplique était authentique, saisissante, c’était un véritable cri du cœur, une mise à nu de ses sentiments bruts, sans filtre. Tout son être était tendu, de son regard intense plongé dans les yeux du scythien, à ses mains jointes en signe de prière. Il attendait une parole, un signe, un regard de la part de Raël Khem qui aurait contredit la décision qu’il venait d’annoncer. L’adolescent espérait qu’il était encore temps, car rien n’avait été acté, il n’était pas encore parti, il n’avait pas embarqué, rien d’irréversible ne s’était encore produit.
***
Quant à la prochaine épreuve, -la troisième, celle du tir-, elle s’approchait déjà à grands pas, alors que la deuxième venait tout juste de s’achever. A ce sujet, les précisions des membres de la Confrérie du Phare pourraient s’avérer utile, notamment sur le matériel autorisé. Pour faire simple, n’importe quelle arme de tir ou de lancer était autorisée, à la condition qu’elle ne soit pas magique et effectue un tir unique (ce qui exclue de fait les armes de type « tromblon », ou qui tirent par salves et non projectile par projectile). L’arme devait être individuelle et non prévue pour une mise en œuvre collective (ce qui exclue les armes de siège, balistes et autres canons). Le projectile devait lui-même être unique et ne pas se fragmenter avant impact, ni exploser (l’objectif étant de mesurer la précision et non pas la puissance destructrice de l’arme si on tire proche du but sans le toucher).

Sinon, les armes utilisées pouvaient varier du simple caillou projeté à mains nues aux plus fines créations impériales à poudre noire, en passant par toutes les armes de jet (couteaux, haches, lances, étoiles,…), les frondes, les sarbacanes et les arbalètes, sans oublier bien entendu l’indétrônable roi des classiques en la matière : l’arc. Pour sa part, Raël Khem pourrait s’équiper de ou des armes qu’il souhaitait, mise à disposition si besoin par la Confrérie. Il disposerait alors du soir et de la matinée suivante pour s’entraîner (ou faire autre chose).

Le changement d’arme en cours d’épreuve serait autorisé, à la condition que la nouvelle arme réponde aux mêmes critères. C’était au concurrent d’apporter son propre matériel. En cas d’invalidité de celui-ci, aucune arme ne lui serait prêtée en remplacement par l’organisation (mais il pouvait tout de même demander aux autres participants ou à des tiers de lui prêter une arme, ou en acheter ou la louer s’il le peut, ou à défaut ramasser des pierres par terre et les jeter).

Pour les modalités de l’épreuve, elles ne seraient dévoilées que le lendemain, juste avant l’épreuve. Mais il était fortement conseillé d’être précis à courte comme à longue distance, car il y aurait des tirs à toutes les distances, c’était une certitude.

NB : Tu peux continuer l’épisode avec Aziz en parallèle du choix de tes armes éventuelles pour la suite du tournoi.

Si tu choisis une arme « exotique », ou dont le maniement est complexe, il te faudra une justification RP et/ou un entraînement pour la manier au mieux sans malus.

Tu as donc un peu de temps (une soirée et une matinée) pour faire ce que tu souhaites avant le début de l’épreuve 2, qui aura lieu le lendemain après-midi.
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Raël Khem
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par Raël Khem »

J'avais mis cette chanson durant la rédaction du post, je crois que j'en ai rarement trouvé une aussi proche de l'ambiance que je voulais faire ressortir:
La réponse d'Aziz, bien que fortement prévisible et même prévue par Raël, n'en brisa pas moins le cœur de ce dernier. Oui, cela lui coûtait de se séparer de l'enfant qui l'avait accompagné, soutenu, inquiété parfois, tout au long de son voyage. Sa présence l'avait agacé parfois, aidé souvent, il avait tout donné pour aller le secourir alors qu'il aurait pu le laisser à son destin sans un regard en arrière. Au fond, était-ce vraiment ce qu'il voulait? Se séparer de la seule personne qui lui ait toujours souri, quoi qu'il fasse ou dise, qui l'avait attendu comme un héros alors qu'il aurait pu se laisser aller à une vie de prince dans les bras d'un être corrompu? Qui n'avait jamais hésité à le suivre, même dans les quêtes les plus folles?

A l'endroit de son esprit où se trouvait sa conscience, il doutait. Telle une fissure dans le mur de la détermination, la crainte de la solitude et le regret perçaient leur chemin vers la décision finale. Qui affronterait avec lui les dangers à venir? Qui l'aiderait à se remettre de ses défaites et le féliciterait de ses victoires?

Qui le pousserait à se dépasser pour vaincre l'adversité et à contenir sa colère devant des innocents?


-"Ce n'est pas à cause de toi Aziz, pas à cause de tes erreurs. Cette décision, j'aurais déjà dû la prendre il y a longtemps..."

Sa voix blanchissait malgré le son rauque de la langue arabéenne. La situation lui était insoutenable et sans les douleurs fantômes de son bras trop vite guéri, il aurait fuit hors de la tente pour échapper à cette humiliation.

-"Plus la liste de mes réussites s'allonge et plus celle de mes ennemis en fait autant, Aziz. Pour eux, tu es mon point faible, un défaut dans ma cuirasse qu'ils pourront exploiter à leur guise en te menaçant ou en t'assassinant sans parler des accidents comme hier..."

Se relevant avec quelques difficultés, il s'assit à côté du jeune garçon et posa sa main sur son épaule.

-"Je ne peux pas me ranger dans un camp et demander à des alliés de te protéger. Nous sommes seuls dans les pays du Nord, Aziz. Je suis et serai toujours seul contre ces pillards. Viendra un jour où le défi sera trop grand ou mes adversaires trop malins et ils te feront du mal pour m'atteindre ou pour le plaisir... Que devrai-je faire ce jour-là? Te regarder mourir, si loin de chez nous? Je ne peux pas, Aziz. J'ai déjà vu des dizaines de personnes rendre l'âme, mais ça je ne pourrai pas..."

Sa main retomba mollement sur le lit. Raël soupira.

-"Je vais parler à Jeannot pour lui demander de trouver un moyen de t'y emmener, je te confierai alors une mission que tu devras accomplir: tu devras aller au quartier Scythien d'Al-Haik et leur remettre le petit chacal d'or que j'ai trouvé chez d'Albon. Ensuite, tu leur diras venir de ma part et que tu dois aller à Numas pour te former à l'art de la guerre."

La douleur fantôme commença à s'estomper, signe sans doute que l'esprit du guerrier, calmé par la parole, était désormais en bien meilleur état suite à cette confession. Raël se leva pour écouter ce qu'Aziz avait à dire et, sans l'écouter peut-être, se retourna.

-"Je vais parler à Jeannot. Nous nous reverrons après l'épreuve de demain, Aziz. Repose-toi bien, tu vas avoir besoin de force."

--------------------------------------------------------------------------------------------------------
La même soirée, le maître-d'armes se rendit donc chez son mécène marchand. Essayant de se faire annoncer. Une fois devant le marchand, ou un intermédiaire chargé de porter un message, il dirait:

-"Je souhaiterais envoyer Aziz pour une mission urgente au port d'Al-Haik, en Arabie. Est-ce possible? Je sais que c'est difficile, mais c'est de première importance."

--------------------------------------------------------------------------------------------------------

La troisième épreuve était celle que Raël redoutait le plus: le tir! Contrairement à bon nombre de ses frères d'armes, notre héros n'avait jamais vraiment maîtrisé ou même apprécié l'exercice du combat à distance, lui préférant la chaleur du corps à corps. Malgré son aversion pour ces armes, il lui faudrait malheureusement passer l'épreuve quand même alors autant en choisir une qu'il connaissait: l'arc. Certes, c'était difficile à manier et il manquait clairement d'expérience mais c'était mieux que ces machines étranges qu'on appelait des "arbalètes" voire même des "fusils". Une invention des djinns, sans l'ombre d'un doute.

Une fois la nature de l'arme définie, il fallait en posséder une. Certes, Raël aurait pu facilement demander un arc à la Confrérie, mais une autre idée lui vint, une idée folle mais qui pourrait marcher. Au pire, il n'aurait qu'à retourner sur la solution de facilité.
Aussi se mit il à la recherche d'Arenthil Celian, déjà pour le féliciter pour sa performance mais aussi pour lui demander de lui prêter un arc elfique. Le Scythien ne connaissait pas bien les elfes, mais il avait entendu murmurer dans la foule de l'Anguille que leur artisanat était prodigieux et si c'était bien eux qui avaient bâtis les murs et le phare de la ville, cette réputation n'était pas usurpée. Avec une telle arme, il augmenterait ses chances en compensant ses lacunes par de la qualité d'armement. Ainsi il se renseigna auprès des passants, des gardes et du personnel pour savoir où il pouvait le trouver. Il irait le chercher même dans le quartier elfique! Une fois trouvé, il lui dirait sans doute:


-"Bien le bonsoir, sahib. Je tenais à vous féliciter pour vos scores aux épreuves, vous avez été impressionnant à ce qu'on m'a dit et votre points en témoigne! Les elfes sont-ils tous des combattants nés ou êtes vous particulièrement entraîné? Je m'excuse d'avoir, sahib, pour mon énervement en haut du phare, je me suis emporté pour peu...

Je voulais vous demander un petit service... Je ne suis qu'un guerrier et je ne sais pas me servir d'une arme à distance. Pourtant, on m'a dit que les armes des elfes étaient si merveilleuses qu'elles pouvaient améliorer la précision d'un débutant! Pourrais-je vous demander de m'en prêter une, pour l'épreuve de demain?"


Raël détestait parler en reikspiel sur ce ton mielleux qu'il ne maîtrisait pas. Certes, il n'avait jamais vraiment eut de difficulté avec cette langue, certains disaient même qu'elle sonnait étrangement bien dans sa bouche, mais le vocabulaire lui manquait et était difficile à retrouver. Sans cette formation accélérée de plusieurs mois à travers Empire et Bretonnie, il n'en aurait jamais été capable...

Dans tous les cas, que l'elfe accepte ou refuse, il irait s'entraîner avec un arc une partie de la soirée et le lendemain matin. Au cours de l'épreuve, il adopterait toujours une posture équilibrée, n'allant pas trop vite ni trop lentement.
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 09 mai 2017, 13:55, modifié 2 fois.
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Raël Khem, Maître-d'armes Scythien
Profil: For 14 | End 14 | Hab 11 | Cha 10 | Int 10 | Ini 15 | Att 16 | Par 16 | Tir 8 | NA 3 | PV 105/105
Lien Fiche personnage:

http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... _rael_khem
Equipement:

Compétences:
Compagnon : Aziz, voleur
Profil : For 6 | End 6 | Hab 11 | Cha 7 | Int 8 | Ini 10 | Att 8 | Par 9 | Tir 9 | NA 1 | PV 40/40
Compétences : Fuite (1) Chance (1) Escamotage (1) Mendicité (1) Vol à la tire (1)

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par [MJ] Kriegsherr »

Peut-être par instinct paternel, quoi qu’il ne fût pas le père biologique d’Aziz, Raël Khem sut répondre à l’une des angoisses les plus profondes exprimée à demi-mots par celui qu’il avait fait le choix d’adopter, d’intégrer à sa famille, de considérer comme un fils. Comme tous les fils, Aziz avait peur de décevoir son père. Et sans doute, comme pour tous les pères, la réciproque était-elle vraie, en dépit du fait que beaucoup d’enfants l’ignoraient. Cette décision très lourde de conséquences, cette séparation non pas forcée, mais choisie, Aziz craignait au fond de son être, au fond de son âme, qu’il ne s’agisse que de la traduction d’un regret, d’une déception de Raël, comme si celui-ci avait souhaité finalement revenir sur son adoption, comme s’il s’était dit qu’Aziz ne méritait plus d’être son fils. Le poids de cette décision, Aziz avait eu peur de devoir le porter comme un fardeau sur ses épaules, de sentir à jamais la honte et la culpabilité de n’avoir même pas été la hauteur des attentes de la seule personne qui avait jamais compté à ses yeux.

Cet écueil, au moins, les mots de Raël surent l’éviter. Il lui expliqua clairement que ses fautes, qui n’étaient au final que du menu fretin, des broutilles sans la moindre importance comparées à la force de leur lien, n’étaient pas la cause de ce qui pouvait être vécu comme un abandon. Le poids de la responsabilité de la décision, qui aurait pu peser sur Aziz s’il s’en imaginait responsable –et c’était bien ce qu’il s’était imaginé-, le guerrier le lui ôtait, le reprenait sur lui. Ce n’était pas le fardeau d’Aziz que de supporter les conséquences de cette difficile décision. Non, c’était celui de Raël, et il l’assumait pleinement, même si pour cela il devait en souffrir. La charge qui aurait pu écraser l’enfant, le briser, mais lui pouvait la supporter. Certes, son esprit n’en était pas moins torturé, son cœur n’en était pas moins ardent, son âme pas moins meurtrie, son amour pas moins fort. Mais il était plus endurci, il avait déjà vécu et traversé avec succès de nombreuses épreuves, et sans doute pensait-il avoir la force d’en endurer une de plus, peut-être même la plus terrible de toutes, justement pour le bien de celui qu’il nommait fièrement son fils.

Pour autant, bien que soulagé du poids de la culpabilité, de cette responsabilité, l’adolescent restait dans un profond état de choc. D’un coup, tout paraissait si proche, si rapide, si réel, si inattendu aussi. Alors qu’il venait à peine de retrouver son père, quelques semaines auparavant, après avoir été enlevé et élevé pendant plusieurs mois sous la férule d’une créature maléfique jusqu’à la moelle, alors que tout paraissait s’améliorer, que l’avenir lui semblait enfin radieux pour la première fois sans doute depuis longtemps, son espoir de grandir en famille et de vivre dans les pas de son père lui était ôté du jour au lendemain, et par la décision exclusive de ce même paternel. C’était très dur à avaler, très difficile à digérer. La nouvelle était abrupte, elle tombait sans prévenir, telle un couperet. Et elle semblait irrévocable et bien avancée.

Jamais auparavant Raël n’avait senti Aziz aussi bouleversé. Cet état ne se manifesta pas par des mots, mais par un long regard suppliant, à la fois plein d’amour, d’incompréhension toujours, mais au bord des larmes, à peine retenues. Puis, lorsqu’il posa la main sur son épaule, par des tremblements que le guerrier ressentit, incontrôlables, véritables, sincères. La déclinaison de la longue liste des arguments du scythien n’y changea rien. Quelque part, ils le savaient tous deux, les décisions logiques n’en étaient pas moins douloureuses.

Et ce lien qui s’était tissé peu à peu depuis leur première rencontre dans les marchés d’Al Haïk, ce lien improbable entre un chapardeur qui volait pour survivre et un grand guerrier scythien, fidèle serviteur d’un Roi pourtant mort des millénaires auparavant, était devenu aussi précieux, aussi fort qu’il aurait pu l’être et paradoxalement aussi fragile. Tout avait commencé à Al-Haïk, quand au lieu de couper la main d’Aziz, Raël avait pris une décision et l’avait amené avec lui, alors que rien ne l’y obligeait. Par un étrange caprice du destin, la situation était exactement inversée, et maintenant, alors que tout semblait vouloir les réunir, Raël avait de nouveau pris une décision, cette fois de renvoyer Aziz à Al-Haïk.

Les yeux embués de larmes qu’ils se refusaient à verser, le père et le fils se séparèrent ce jour là sur un silence lourd. Aziz refusant peut-être de croire à ce qu’il venait d’entendre, ou alors encore sous le coup de l’émotion, il n’avait pas prononcé un mot en réponse au monologue de Raël. Oui, ils allaient avoir besoin de force pour surmonter cette nouvelle épreuve, l’un comme l’autre, de force, mais aussi et surtout de temps.


***

Trouver Jeannot Fitzgodric fut chose relativement aisée pour le champion de la Confrérie du Phare. Il lui suffît de se rendre à un bâtiment officiel et de demander une entrevue pour qu’il soit introduit dans la demi-heure qui suivait chez son mécène. Celui-ci se montra étonné de l’étrange requête présentée par son protégé, mais en bon marchand qu’il était, sentait qu’il était dans son intérêt d’y satisfaire sans poser de question. C’est pourquoi il s’empressa de répondre, d’un ton mi-surpris, mi-conciliant :

-Et bien… Heu… Voilà une singulière demande, messire Khem. Mais soit, de toute façon, notre Confrérie a des échanges réguliers avec divers négociants arabéens là-bas. Même si je dois dire nous ne prévoyions pas d’y envoyer un navire dans les jours à venir, nous pourrions sans doute avancer la réalisation l’un de nos projets en lien, faire affréter un vaisseau et vous arranger un départ dans les jours à venir. Mais au plus tôt, il faudra compter disons, trois à quatre jours le temps, de louer l’embarcation et l’équipage à un armateur, et de réunir et charger la cargaison. Cela ferait un départ juste avant les phases finales du tournoi.
Ceci vous convient-il ?


***

Comme l’apprit rapidement Raël Khem, Arenthil Celian était hébergé non pas sur le campement, mais bien en ville, dans le quartier elfe pour être précis. Un étrange endroit de la ville, où l’on rencontrait surtout des bourgeois et marchands à l’air pressé ou affairé parmi les oreilles pointues. Quant au concurrent elfe qui était en tête du classement général avait pour l’instant brillé sur les deux épreuves, il se tenait à l’intérieur d’une sorte de consulat d’Ulthuan où il avait élu résidence pour la durée du tournoi, et se trouvait devant ce qui semblait être une petite chapelle ou un autel sans doute dédié à quelque divinité elfique que Raël ne connaissait pas.

Voyant que ce dernier approchait, il cessa de prier et se releva d’un mouvement fluide pour le saluer en s’inclinant avec respect. Après avoir écouté ce que son concurrent avait à dire sur ce qui c’était passé au phare et dans les épreuves passées, il lui répondit, un léger sourire amusé aux lèvres :


-Quand il naît, le lion n’a qu’à grandir pour devenir un formidable combattant. Tel n’est pas le cas pour les elfes. En vérité, mon peuple compte bien peu de véritables guerriers tels que moi. La plupart de nos soldats sont des citoyens qui s’entraînent pour défendre notre nation. Seule notre longévité bien supérieure leur permet de travailler assez pour dépasser vos guerriers professionnels moyens.

Toutefois, n’ayez crainte, le talent ne s’apprend pas, et un combattant tel que vous par exemple, surpassez individuellement de très loin la grande majorité des conscrits de nos forces armées. Au fil du temps, avec les batailles et les tournois, j’ai appris à ne pas sous-estimer les races plus jeunes.

Pour ce qui s’est passé à la tour, c’est moi qui n’aurais pas dû juger votre culture aussi sévèrement. Nous autres vivons des siècles voire des millénaires, mais cela ne nous donne pas le droit de vous juger pour autant, car tout comme vous nous faisons des erreurs.


Concernant la requête que lui présenta Raël Khem pour l’arc, l’Asur lui répondit :

-Là encore, il ne s’agit que de légendes. Il est vrai que notre artisanat est plus fin, et notre œil plus aiguisé que le votre, naturellement, ce qui explique notre précision supérieure en général. Nos arcs sont équilibrés et tirent là où vous visez, mais ils ne peuvent pas viser à votre place.

L’elfe s’éloigna en faisant signe à Raël de le suivre, et pénétra dans une pièce du consulat qui semblait être l’armurerie. Il amena notre héros devant un râtelier d’arcs de facture supérieure à tout ce que pouvait produire les meilleurs artisans humains, puis lui dit de choisir librement le sien. Après quoi l’elfe prit congé en s’excusant –il avait encore beaucoup de choses à faire avant le lendemain-, lui souhaitant bonne chance pour la suite du tournoi par la même occasion.
Ajout d’un « arc elfique » (30+1d8 dégâts Malus de -2 TIR tous les 36 mètres Précise et Perforante [3]) dans ton inventaire.

Profil mis à jour.
***
Lorsque Raël rentra sur le champ du tournoi, il n’eut hélas pas le loisir de s’entraîner longtemps au tir comme il le souhaitait. En profitant des dernières lueurs du crépuscule avant la nuit, il ne put tester son arme qu’un petit quart d’heure avant que la trop sombre luminosité ne le contraigne à remettre la suite au lendemain matin.

Mais le lendemain matin non plus, il n’eut pas tout le temps souhaité pour se familiariser avec l’arc construit par les elfes. En effet, le maître d’armes à qui il avait demandé des rapports après chaque épreuve arriva pour remplir sa mission. Il n’avait pas pu trouver Raël la veille –et pour cause, notre héros avait été très occupé entre le passage à l’infirmerie avec Aziz, la visite au consulat des elfes et l’entraînement sur le champ de tir- et avait donc décidé de venir le jour même de la troisième épreuve au matin.

Il commença par annoncer à Raël Khem qu’il n’y aurait pas de rapport concernant l’épreuve de tir du jour, d’abord puisque celle-ci réunirait tous les candidats en même temps sur le terrain, et ensuite parce qu’elle ne révèlerait de toute façon rien d’intéressant, les armes de tir étant interdites durant la seconde phase du tournoi, les duels en élimination directe. Puis il en vint au résumé du déroulement de la 2ème épreuve. Globalement, les bretonniens y avaient brillé, mais pas seulement. La particularité de l’épreuve du combat à cheval individuel était qu’un grand nombre e concurrents qui n’avaient aucune chance de prétendre à la victoire finale s’étaient intercalés entre les favoris et outsiders. Le maître d’armes ne s’attarda pas sur eux, même si le plus doué d’entre eux avait réussi à se hisser à la dixième place.

Parmi les choses potentiellement intéressantes que le professionnel avait notées pour son collègue, figuraient plusieurs observations.

D’une part, la remarquable habileté des kislévites à cheval, dans un style comparable à celui des nomades du désert, plus léger que celui des bretonniens, mais non moins efficace.

Ensuite, comme toujours jusqu’à présent, l’elfe n’avait pas déçu. Il avait fourni une très belle performance montée, sur un magnifique coursier elfique, et maniait la lance avec précision et habileté. Sa défense à cheval, en revanche, était son point le moins fort. Il aurait été mensonger de prétendre qu’il était mauvais avec un bouclier à cheval, mais on pouvait dire qu’il n’était pas le meilleur dans ce domaine.

Il y avait aussi la moindre performance d’un petit nombre de candidats, comme Juan Gonzagues ou Karloman Bras-de-Chêne qui étaient clairement moins bons à cheval qu’à pied, et de loin !

Concernant les bretonniens, la plupart étaient exactement dans le même style classique de chevalier lourd, un style qu’ils maîtrisaient tous au minimum bien, mais certains plus proche de la perfection que d’autres, comme c’était facilement visible à la simple lecture du classement. Globalement, il ne faudrait pas les affronter à cheval, même les « petits » concurrents, car cela les transcendait. Seules exceptions notables et étranges, le style peu orthodoxe de Sargon de Gazac. Celui-ci avait été incroyablement chanceux ou avait révélé des capacités insoupçonnées sur l’épreuve. Les lances de ses mannequins équipés d’armes d’hast s’étaient brisées sur son bouclier, et ses attaques qui avaient fait mouche avaient systématiquement abattu les automates à chaque coup. Ce qui était étrange, car l’homme semblait petit et frêle d’apparence, et que selon le maître d’armes, sa maîtrise technique à cheval, tout comme celle d’Orchias, était très faiblarde pour des nobles bretonniens. Ils avaient d’ailleurs chacun perdu beaucoup de points dans les épreuves d’habileté à cheval du début en préférant prendre les dix points sans même tenter de passer les obstacles, puis en montrant une rare incompétence dans tous les passages techniques. Orchias, quant à lui, était une force de la nature, physiquement, et cela avait pu compenser sa faiblesse, là où Sargon ne devait sa très bonne place qu’à la pure chance, apparemment. Mais ils étaient les deux seuls bretonniens qui se distinguaient du lot par la qualité médiocre et inattendu du contenu de leur prestation, d’autant plus étrange que malgré tout Sargon réalisait un très bon score au final sur l’épreuve.

Du côté des impériaux, leur polyvalence se confirmait bien. Sans être les meilleurs, les champions originaires de l’Empire avaient réussi de très belles performances, très propres, dans un style très académique typique que leurs ordres de chevalerie enseignaient aux nobles impériaux.

Yvon Bamorel, le mercenaire, avait de nouveau étonné par la qualité de sa prestation. Il était d’ailleurs le premier au classement de l’épreuve à n’être ni elfe, ni kislévite, ni bretonnien. Cette fois-ci, il n’avait pas fait montre d’une force hors du commun comme sur la première épreuve, mais avait surpris par la rapidité d’exécution de ses attaques. Il semblait toujours avoir un temps d’avance sur ses mannequins, qui étaient pourtant fabriqués avec le même mécanisme et donc étaient d’une difficulté égale pour tous.

Enfin, le maître d’arme lui présenta le classement de la deuxième épreuve ainsi que le classement général, afin que Raël se fasse une idée de son positionnement avant l’épreuve de tir.

Classement de la 2ème épreuve :
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Classement général à l’issue de la 2ème épreuve :
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Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
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Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
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Raël Khem
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par Raël Khem »

Quelques jours, trois, quatre au plus. Après ce délai, Aziz serait en sécurité pour de bon, sur un navire puis auprès des Scythiens. C'était le meilleur choix possible en cet instant que d'accepter, ce que Raël fit, évidemment.

-"C'est parfait. Je vais dire à Aziz de se reposer en attendant le départ. Si c'est possible, j'aimerais une garde rapprochée près de lui en attendant le départ, j'ai de bonnes raisons de penser qu'on va tenter de m'atteindre à travers lui."

Si le marchand n'avait rien de plus à lui dire, le guerrier s'en irait s'entraîner un peu. Ces histoires l'agaçaient au plus haut point et il espérait que les commanditaires de l'assassin se tiendraient tranquilles jusqu'au début des duels éliminatoires. C'était d'ailleurs assez probable, mais Raël ne souhaitait pas parier là-dessus: qui savait ce qui pouvait passer par la tête de gens près à tout? N'avait-il pas lui même tenté l'impossible plusieurs fois et réussi?

-------------------------------------------------------------------------------------------------

La réaction de l'elfe surprit le Scythien, même si elle lui fit davantage plaisir qu'il n'aurait pu l'avouer publiquement. Ainsi même les elfes étaient capables de se tromper et de reconnaître la valeur des humains? C'était une bonne nouvelle, après toutes les rumeurs que le guerrier avait entendues sur eux: qu'ils étaient arrogants, hautains, cyniques... En voir un de si bonne compagnie rehaussait sa race dans l'estime du maître-d'armes, même après son petit blasphème sur le phare.

-"Je vous remercie pour votre aide. Je ferai de mon mieux pour honorer cet arc..."

En réalité, Raël ne se faisait pas d'illusion: il allait se planter dans les grandes largeurs et en mettre la moitié à côté, au moins. Pour autant, la facture de cette arme l'impressionnait: jamais à Nehekhara il n'avait vu un bois d'une telle qualité, une gravure d'une telle finesse et une corde si puissante qu'elle semblait pouvoir tirer un javelot! Après avoir remercié bien bas son bienfaiteur, le futur maître-archer s'en retourna au campement tester son nouvel outil. Clairement, la précision était bonne mais c'était ses yeux et le geste qui lui faisaient défaut. Il faudrait s'entraîner encore mais la nuit tombait.

Cette nuit-là il trouva un sommeil sans rêve, le premier depuis bien longtemps. Il en ressortit revigoré, presque rajeunit. Ses muscles ne le faisaient plus souffrir, il était prêt.

Le maître-d'armes vint le chercher ensuite pour lui raconter ce qu'il avait vu. Les performances des uns et des autres l'étonnaient peu, sauf ceux de ces outsiders qui avaient vaincus sans aucune difficulté tout en étant incapable de faire quoi que ce soit à cheval. Se pouvait-il qu'ils possédaient des armes spéciales? Improbable, mais pourquoi pas, après tout Raël n'y connaissait rien en magie, il ne pouvait pas juger.

En tout cas sa place actuelle dans le classement était insuffisante, même s'il doutait de pouvoir la faire remonter avec la prochaine épreuve. Il ne restait plus qu'à croiser les doigts et attendre l'intéressant: l'épreuve suivante.
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Raël Khem, Maître-d'armes Scythien
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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par [MJ] Kriegsherr »

Pour l’épreuve du tir, l’espace où se déroulait la compétition avait été réaménagé. A l’endroit où se trouvaient normalement les spectateurs pauvres, puis la route et quelques tentes, l’on avait fait dégager un espace, de manière à créer un champ de tir à la fois sécurisé et parfaitement droit sur une centaine de mètres. A divers intervalles, des cibles de paille avaient été placées, que les candidats étaient censés atteindre. L’épreuve ne se passait pas un par un, mais groupe par groupe, chaque concurrent ayant sa propre « ligne » du terrain et donc ses propres cibles à toucher. L’épreuve était très inhabituelle pour un tournoi bretonnien. En vérité, plusieurs concurrents issus de la noblesse locale étaient aussi inexpérimentés que Raël Khem en la matière et s’en plaignaient, traitant cette épreuve d’indigne de leur rang et de leur honneur, tout juste bonne à faire briller les étrangers et autres roturiers.

Evidemment, l’organisation avait prévu cela, puisque les points maximum potentiels sur cette épreuve étaient bien moindres que dans les autres : cent cinquante points au plus si aucune cible n’était manquée, sans compter les bonus. Pour la plupart des candidats qui étaient de sérieux concurrents pour le titre, il s’agirait surtout de limiter la casse, un peu, d’ailleurs, comme pour notre héros. Par chance pour lui, ce dernier avait pensé à s’équiper d’un arc à la fois suffisamment précis et suffisamment puissant pour qu’il lui soit permis d’espérer atteindre la cible à n’importe quelle distance, y compris la plus éloignée à cent mètres de là. Tout dépendrait donc surtout de sa précision, il n’avait de cible « hors de portée », même si pour les plus éloignées, seule la chance lui permettrait d’atteindre son but compte tenu de sa précision au mieux médiocre.

Lorsque ce fut son tour, Raël se mit donc en place dans sa rangée, cette fois-ci entouré à droite et à gauche de candidats connus dont il pourrait comparer les performances au siennes en direct, si le cœur lui en disait. A moins qu’il ne préfère rester concentrer sur lui uniquement, dans sa bulle, indépendamment des résultats des autres.

Epreuve de tir :
Maximum de points : 150.
Séries de 10 tirs, distances différentes entre 10 et 100 mètres. A chaque fois il y a un pallier avec un certain nombre de points en jeu.

10 mètres= 1 point par tir réussi. =10 points max.
Score Raël : 4. Conforme aux probabilités jusqu’ici.

25 mètres= 2 points par tir réussi. =20 points max.
Score Raël : 12. Joli !

50 mètres= 3 points par tir réussi. =30 points max.
Score Raël : 21. Incroyable !

75 mètres= 4 points par tir réussi. =40 points max.
Score Raël : 0. C’est plus conforme, même si tu n’as pas été chanceux.

100 mètres= 5 points par tir réussi. =50 points max.
Score Raël : 10. Pas trop mal compte tenu du malus.

Total de points : 47 ! Pas terrible dans l’absolu, mais joli total compte tenu de ta capacité de tir.
La première cible était située à seulement dix mètres, relativement simple à atteindre, quelle que soit l’arme utilisée. Beaucoup de personnes qui n’étaient pas habituées à l’usage d’armes de tir choisirent donc de privilégier des armes de lancer (dont une hache équilibrée pour Karloman), voire des cailloux, souvent à raison d’ailleurs, les résultats, à niveau égal, étant meilleurs qu’avec un arc, une arme à feu ou une arbalète, plus difficiles à manier, car moins instinctives et demandant plus de précision et de maîtrise. Raël Khem n’avait pas fait ce choix. Toutefois, il obtint un score moyen faible, correspondant à sa réelle capacité de tir. Sans doute aurait-il eu légèrement plus en utilisant des cailloux, mais cela ne joua guère que sur quelques points.

La seconde cible était nettement plus éloignée, à 25 mètres. Les spécialistes du lancer pouvaient encore l’atteindre, mais cela était considérablement plus difficile. Seuls les virtuoses du javelot ou de la fronde purent atteindre leur cible. A une telle distance, toucher la cible avec une hache de lancer demandait une force prodigieuse. Le seul utilisateur –norse- qui y parvint à deux reprises fut l’inévitable Karloman Bras-de-Chêne, une véritable prouesse qui fut saluée bruyamment par son clan. Quant à notre héros, son résultat à cette distance intermédiaire parfaite pour son arme fut plus que probant !

A cinquante mètres, les lanceurs purs s’écroulèrent tous, sauf quelques frondeurs parmi les plus émérites. Ceux qui avaient utilisé des arcs courts et n’étaient pas exceptionnellement doués touchaient trouvaient aussi leurs limites, bien qu’ils touchent encore de temps en temps.

A soixante quinze-mètre, les arcs simples étaient à la limite de leur portée utile pour les pratiquants moyens. Au-delà, ils n’atteindraient plus grand-chose, seuls les arcs longs ou elfiques comme celui de Raël permettraient de toucher les cibles, mais avec une grande difficulté quand même.

A toutes les distances, un petit nombre d’utilisateurs avertis avaient choisi de manier des arbalètes ou des armes à feu. Chez la grande majorité d’entre eux, ces armes étaient parfaitement maîtrisées et leurs scores furent importants. Quelques excellents archers équipés d’arcs longs réalisèrent de très belles prestations également, mais dans l’ensemble, la plupart ressortit de l’épreuve avec très peu de points dans la besace, à l’instar du scythien.

Au final, s’étaient distingués positivement parmi les favoris :
L’elfe, bien sûr, qui équipé d’une arme semblable à celle de Raël, plus courte, plus facile et plus maniable qu’un arc long mais avec une portée, une puissance et une précision au moins égale.
Il n’avait toutefois pas terminé premier, son duel avec l’impérial Edrik Wassenberg équipé d’un mousqueton de haute précision à lunette tirant des balles spéciales, petit bijou de technologie sorti tout droit de l’école des ingénieurs d’Altdorf ayant tourné à l’avantage de ce dernier.
Sans doute les plus précis après ces deux là, mais équipés d’un matériel peu adapté au tir à pied sur de longues distance, à savoir des arcs courts qu’ils avaient du échanger contre des arcs longs qu’ils maîtrisaient moins pour les tirs aux plus longues distances, les deux archers à cheval kislévites, Nicolaï Vassiliev et Bogdan Volkov, avaient réalisé des performances excellentes.
Venait ensuite un groupe composé de Rahim Benalloud, Oswald von Instanstadt, Yvon Bamorel, Don Alberto di Matelli et Juan Gonzagues respectivement avec un arc, une arme à feu et des arbalètes. Ils avaient eu de très bons résultats sur cette épreuve, étant des tireurs émérites, mais pas exceptionnels.
Un quatuor suivait, ayant réalisé des performances très honorables, mais un cran en dessous des précédentes. Il s’agissait notamment de Dragomir Teles avec un arc long et de Gaston Favre avec la même arme d’ailleurs, pour avoir une telle précision, nombreux étaient les spectateurs à penser et à dire en tribunes qu’il devait braconner, mais la plupart s’en fichaient, heureux que leur champion, l’homme du peuple, s’en tire pour une fois pas trop mal et ridiculise même l’ensemble de la chevalerie bretonnienne par ses performances nettement supérieures… Enfin toute ? Non, car les deux irréductibles seigneurs bretonniens venant de loin, Sargon et Orchias, avaient encore fait montre de leur « bizarrerie » en se démarquant assez clairement de la masse des leurs, positivement. Utilisant des arbalètes apparemment sans le moindre complexe, ils avaient enchaîné des tirs d’une précision moyenne à bonne, ce qui avait scandalisé la partie la plus conservatrice de la noblesse, mais avait nuancé pour être même félicité par une autre partie pour leur avoir évité l’humiliation d’être vaincus par Gaston Favre.
A part cela, les résultats étaient globalement très médiocres quand ils n’étaient pas tout simplement mauvais, égaux voire même la plupart du temps inférieurs à celui obtenu par Raël Khem en termes de points.

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Alors que l’épreuve était déjà terminée depuis un bon moment, alors qu’il rentrait dans sa tente après avoir vaqué à ses occupations, Raël fut interpellé par quelqu’un dans les méandres de la « ville de toile », comme on appelait maintenant l’éphémère campement qui s’était monté autour du pré des épreuves pendant la durée du tournoi. L’homme paraissait être un bourgeois bretonnien d’une richesse légèrement supérieure à la moyenne de sa classe sociale, et d’une corpulence grassouillette sans être obèse. Il devait avoir dans les quarante ans, et avait les cheveux et les yeux marron, un personnage plutôt banal, somme toute.

Cet homme s’adressa à notre champion dans les termes suivants :


-Et, toi là ! Tu ne serais pas le héros du Sud venu des déserts lointains et tout le blabla ? Alors tu ferais mieux de m’écouter, car j’ai une proposition à te faire. Soyons réalistes, je t’ai vu à l’œuvre, tu es à une minable 15ème place. Un score honorable, mais qui ne te feras rien gagner. Moi, je te propose un marché pour qu’on empoche tous deux le pactole facilement. Je dispose d’un capital que j’ai misé judicieusement. Si durant les épreuves de groupe qui arrive, tu t’arranges pour mettre en valeur et protéger les bonnes personnes, en leur offrant des points et en éviter qu’ils ne soient éliminés trop vite, quitte à toi-même te sacrifier au final, tu seras grassement rémunéré sur mes bénéfices. Qu’est-ce que tu en dis ?


L’homme n’était pas armé, mais il ne manquait pas d’audace pour proposer ainsi un marché pour truquer les deux prochaines épreuves en plein camp, qui grouillait de gardes depuis la tentative d’assassinat sur Khem. A moins que le bourgeois n’ait graissé quelques pattes pour avoir une certaine « tranquillité » durant sa discussion. Quoi qu’il en fut, il n’y avait en l’occurrence pas l’ombre d’un témoin pour corroborer la réalité de l’existence de sa proposition… En tous cas en apparence, car plusieurs tentes jouxtaient la « ruelle » dans laquelle ils se trouvaient, et que les minces « murs » de toile n’entravaient en rien les sons. Il était donc possible que si quelque cherche à les écouter depuis l’une des tentes alentours, il l’ait pu.
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Raël Khem
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par Raël Khem »

L'épreuve était sans doute la plus contestée de toutes et la plupart des participants plus "combattants" se plaignaient du ridicule d'un tir à l'arme à distance. Raël aussi, d'ailleurs, n'appréciait vraiment pas cette partie du tournoi et espérait juste qu'elle finisse rapidement pour pouvoir passer à autre chose. Quand on l'appela à se présenter avec son groupe sur le champs de tir, il traîna les pieds, ne souhaitant pas se ridiculiser en public.

L'expérience, d'ailleurs, se déroula telle qu'il l'avait prédit: en catastrophe. Il n'obtint même pas un tiers des points de l'épreuve et se ridiculisa publiquement. Voilà une situation des plus pathétiques, pire encore que sa chute à cheval qui, si elle était une erreur, restait un excusable accident. Durant toute la durée de l'épreuve il s'était concentré sur sa cible, avait fait le vide dans son esprit, avait fait corps avec son arc: pour des dattes.
D'ailleurs il remarqua sur le tableau des score que la noblesse bretonnienne avait globalement échoué de façon terrible à l'épreuve, ce qui entraîna un léger remaniement du tableau des scores.

Dans tous les cas, Raël se pressa d'attraper son arc et de rentrer dans la ville de tentes, il lui tardait d'aller se coucher pour se reposer et oublier cette journée maudite. D'ailleurs le score de ce Dragomir Teles l'inquiétait: il était constamment dixième, un score honorable donc. Cela voulait-il dire qu'il était polyvalent, sans faille ni force, ou qu'il ne révélait pas tout son jeu? Avec un peu de chance il serait possible de le percer au grand-jour durant les combats en groupe, sinon...

Le guerrier sursauta quand on l'appela, perdu dans ses pensées. il s'agissait d'un bourgeois, comme les autres. Un de ces gras gars qui souhaitait se faire de l'or sur le dos des autres. Raël soupira et balaya l'argumentation d'un geste de la main.


-"Laissez tomber, l'argent ne m'intéresse pas, maintenant fichez moi la paix et laissez-moi me reposer."

Se faisant, le guerrier laissa son interlocuteur sur place pour aller rejoindre son lit. Cette épreuve l'avait démotivé.
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 19 juin 2017, 21:47, modifié 1 fois.
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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par [MJ] Kriegsherr »

Si le tir avait globalement mécontenté la plupart des candidats, l’épreuve suivante, elle, promettait d’être à la fois plus spectaculaire et plus satisfaisante pour les participants rompus aux combats de mêlée. Toutefois, elle aurait la particularité d’opposer, non pas des individualités, mais bien des équipes. Et en ce sens, les plus puissants combattants pouvaient faire pâle figure s’ils allaient seuls affronter la masse des ennemis. A coup sûr, la clef de la victoire ne se trouverait pas uniquement dans la somme des performances individuelles, mais aussi et surtout dans l’organisation, la cohésion, la tactique mise en place par chaque équipe.

Les paysans et roturiers qui n’y connaissaient rien, eux, ne voyaient pas l’intérêt de tout cela. Ils étaient seulement excités par la perspective d’un nouveau spectacle encore plus grand qui allait se jouer sous leurs yeux, mais étaient plus friands d’exploits individuels que de subtiles stratégies qu’ils ne comprenaient pas et ne cherchaient pas à comprendre. Après tout, ils étaient là pour se divertir et voir de beaux combats, pas pour réfléchir.

A l’inverse, les nobles étaient bien placés pour le savoir, et lorsque le soleil se leva sur le champ de tentes qui avait poussé devant L’Anguille à l’occasion du tournoi, nombreux étaient ceux qui étaient déjà debout pour consulter les affiches annonçant les compositions des équipes pour l’épreuve de l’après-midi. L’ennui était la très forte proportion de nobles parmi les concurrents, dont le classement ne reflétait pas forcément la qualité tactique, ni le rang et l’origine. S’il n’y aurait sans doute pas de problème quant au constat qu’il y avait nécessité d’établir une stratégie, on n’échapperait pas à l’inévitable querelle d’égos pour savoir qui la déterminerait et selon quelles modalités. Car une autre chose était sûre : si tout le monde n’en faisait qu’à sa tête en s’autoproclamant chef d’équipe et n’écoutait pas les autres, ce serait la catastrophe assurée.

Pour autant, jouer collectif jusqu’au bout n’était pas forcément non plus dans l’intérêt de tous. Globalement, le fait que son équipe gagne était une bonne chose. Mais l’épreuve n’en restait pas moins individuelle, avec des points différents pour chacun en fonction de sa performance au combat et seulement de cela. Il n’y aurait pas de bonus accordés aux stratèges et tacticiens, excepté les avantages qu’ils pourraient tirer de leurs propres idées.

Et puis, il y avait encore une autre chose. Raël Khem l’avait lui-même vécu : alors qu’il était pourtant parmi les vingt premiers du classement général, et encore mieux classé au combat pur, il s’était fait approcher par un parieur désireux d’empocher une mise en truquant le jeu. Rien ne disait que d’autres ne se seraient pas laissés tenter par de telles offres d’argent facile, pour favoriser tel ou tel, ou à l’inverse nuire à tel ou tel. Ainsi, au sein même de sa propre équipe, il pouvait y avoir des « traîtres », ou plutôt des « vendus », qui poursuivraient des objectifs propres et bien différents du sportif. Fort heureusement, ils ne pourraient pas agir directement, l’organisation du tournoi ayant bien sûr pensé à cela. Les « touches amies » ne seraient pas comptabilisées, et ceux qui sciemment et de manière ostensible tenteraient de faire de l’antijeu de quelque façon que ce soit seraient immédiatement disqualifiés en risquant en plus une forte amende dans le but de les dissuader.

Pour sa part, le scythien reçut tôt le matin de la visite à l’entrée de sa tente, peu après l’aube et les premiers chants des coqs. Il s’agissait cette fois de participants au tournoi qui venaient juste d’apprendre qu’ils seraient dans la même équipe et qui désiraient établir une tactique. Ils avaient fait vite, car les équipes venaient tout juste d’être affichées, l’organisation ayant sans doute dû travailler toute la nuit pour former des groupes équilibrés. Quoi qu’il en fût, ces gêneurs du matin qui exposaient de grandes stratégies incompréhensibles au lever du lit se pressaient pour rien, puisqu’une annonce portée par messager à tous les concurrents « impairs », dont faisait partie Raël Khem, arriva quelques temps après, annonçant une réunion pour discuter en équipe du sujet, sous un grand chapiteau. Elle aurait lieu vers dix heures, et était bien évidemment facultative. Mais en tant que membre du top 15 au classement général, le scythien, si toutefois il souhaitait s’y rendre, y aurait sans doute son mot à dire.

Concernant la composition des groupes et les règles des épreuves individuelles, qui seraient les mêmes, le guerrier du Sud en prit rapidement connaissance, notamment grâce ou à cause des gêneurs matinaux qui avait débarqué devant chez lui en proposant chacun sa tactique miracle et en se chamaillant de vive-voix.

En réalité, il s’avéra que la Confrérie de Phare s’était finalement rabattue sur la solution la plus simple concernant la formation des équipes. Deux groupes, en alternant en fonction des positions au classement général. Ceux qui étaient classés par numéro pair seraient ensemble, les impairs aussi, et en cas d’ex-æquo, il y aurait un tirage au sort entre les concurrents pour savoir qui rejoindrait quelle équipe. Au final, il y avait deux groupes assez conséquents en nombre, d’une centaine de personnes chacun. Cela faisait réellement « petite bataille », sauf qu’ici, tous les combattants ou presque étaient d’expérimentés compétiteurs. Pour des raisons de commodité, les deux groupes resteraient les mêmes pour la seconde épreuve en équipe.

Pour éviter un massacre, les armes seraient des fac-similés en bois, mais avec les mêmes caractéristiques que les vraies. Cette fois-ci, les points seraient attribués de manière assez simple. Chaque combattant virtuellement « tué » rapportait 15 points, chaque « blessé » (assez gravement) 5 points s’il n’était pas tué ensuite, ou pas « tué » par la même personne. Survivre tout au long de l’épreuve apportait un bonus de 20 points si l’on s’en sortait indemne ou quasi-indemne, 10 si l’on était « blessé ». De plus, la victoire de son équipe, que l’on soit éliminé ou pas à la fin de l’affrontement, apportait un bonus de 20 points à tous ses membres.

Techniquement, rien n’interdisait les tactiques et coups déshonorables (frapper un homme au sol, achever les blessés faits par un autre [=frag-steal]…), la seule limite étant les tricheries qui elles étaient disqualificatives, y compris les actes d’antijeu ou qui étaient accomplis dans le but unique, non de gagner, mais de favoriser ou de défavoriser tel ou tel, qu’il soit de son équipe ou non (par exemple : pousser un coéquipier pour qu’il tombe devant les ennemis). En revanche, se moquer des stratégies d’équipe, la jouer solo et ne pas porter d’aide à des compagnons en difficulté ne serait pas pénalisé, même si cela et plus globalement les attitudes déshonorantes en général seraient très mal vues par le public et le jury, qui étaient bretonniens et donc très attachés à l’honneur. Une tactique trop solitaire serait de toute manière extrêmement dangereuse et sans doute pénalisée par elle-même, car l’homme isolé se retrouverait vite encerclé par une masse d’ennemis. Evidemment, par ailleurs et comme pendant toute la durée du tournoi, toute aide magique ou extérieure de quelque nature qu’elle soit (dopage, équipements magiques, potions,…) était strictement prohibée sous peine de disqualification immédiate du contrevenant.

Raël allait-il daigner honorer de sa présence la réunion de son équipe ? Sinon, allait-il au moins demandé à être informer de la stratégie décidée, ou se présenterait-il directement à l’épreuve sans s’occuper de ces choses là ?

Si oui, tu peux directement te rendre au chapiteau, ou tu constates la présence de tous les favoris et outsiders crédibles impairs assis autour d’une table ronde au centre (bref, tous les « nommés » qui sont classés impairs au classement général sont là). Les autres présents, moins bien classés, sont debout tout autour, ils sont nombreux (autour de 70/100 membres environ). Au vu de ton classement, tu peux t’asseoir à la table et même formuler une proposition si tu en as une. Sinon, tu peux écouter et donner ensuite le cas échéant ton avis si tu n’es pas d’accord ou que tu veux modifier la tactique proposée.

NB : Les points donnés ici pour chaque faux blessé/tué etc. le sont à titre indicatif. En vérité je n’ai pas encore fait les calculs pour savoir si c’est trop (peu probable), ou trop peu (ce qui me paraît extrêmement probable même si j’ai déjà revu les points très à la hausse par rapport à ce que j’avais prévu initialement).
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par Raël Khem »

Après sa mauvaise performance d'hier ainsi que son classement, passable au mieux, honteux au pire, le Scythien comptait bien sur le fait que nul ne serait assez fou pour venir le déranger de bon matin. Pourtant, c'est ce que firent des inconscients, venant pavaner devant sa tente alors qu'il dormait paisiblement. Ils s'entre-racontaient des histoires abracadabrantes sur des sujets guerriers, visiblement ils tentaient d'établir une stratégie. Un importun osa même entrouvrir la toile, souhaitant annoncer à Raël qu'ils étaient dans son équipe et qu'ils comptaient sur lui pour mettre au point une tactique. La seule réponse qu'il obtient fût une sandale dans la figure, suivi d'un coup de pied aux fesses bien placés de la part de notre héros. Bien entendu, cela ne suffit pas à faire éclater la véritable petite bulle de commérage qui s'était établie près de son lieu de repos, forçant le maître-d'armes à s'habiller, dans un large soupir.

Quelques uns, moins idiots que les autres, lui apprirent que les équipes venaient d'être choisies, par numéros "pair" et "impair'. De souvenir, il était un impair car 13ème. Bon, une réunion se tenait apparemment sous un chapiteau non-loin, vers dix heures. Parfait, cela laissait juste le temps de manger un morceau avant d'y aller. En d'autres temps, il se serait moqué d'une réunion stratégique, se contentant de réunir autour de lui une petite équipe de motivés et de se lancer dans une de ses stratégies d'improvisation dont il avait le secret. Toutefois, la situation était fort différente aujourd'hui: les adversaires n'étaient pas tous des sbires de bas-étages ou des gobelins, certains possédaient un niveau martial équivalent voire, d'après les scores, largement supérieur au sien. A côté de telles bêtes de combat, une équipe d'individus faibles risquait fort d'être vaincue en peu de temps et lui ensuite. Toutefois, plus il y repensait, plus l'idée de petits groupes d'infiltrés chargés d'éliminer les "forts" de l'équipe adversaire lui paraissait alléchante.

Cette pensée se confirma lorsqu'il traversa la mer de participants en voulant accéder à la table ronde où une dizaine de personnes siégeaient. Il s'agissait de tous les outsiders et favoris impairs qui étaient arrivés à des scores très honorables, dans les vingt première place. Raël poussa hors de sa chaise un individu au score plus faible que le sien et pris sa place à la table des champions. Son idée se précisait: les dix premiers, environ, de chaque groupe allaient apparaître comme des héros, des mentors que les autres combattants allaient suivre à la bataille. A partir de là...


-"Je propose que nous formions un mur d'hommes qui se chargeront de retenir le gros des troupes ennemies et de faire un barra infranchissable. En plus de cela, je propose la création d'un certain nombre de groupe d'élite, menés par l'un d'entre nous. Leur tâche sera de trouver et d'éliminer au plus vite les plus hauts classés de nos adversaires."

Il laissa passer quelques secondes pour retrouver ses esprits. L'accent bretonnien commençait à lui monter à la tête et il en perdait son reikspiel.

-"Nos ennemis vont s'organiser comme nous, avec les meilleurs les guidant et les autres obéissant. Si on décapite leur commandement, ils se trouveront rapidement désorganisés et sans symboles, à partir de là, ils seront simples à faire tomber. Tout le monde y gagnera, en terme de point et de gloire!"
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par [MJ] Kriegsherr »

Finalement, notre héros s’était bien rendu sous le chapiteau pour la réunion de son équipe des « impairs ». Autour de la table où il s’était assis, on retrouvait tous les favoris et outsiders : Arenthil Celian, Nicolaï Vassiliev, Don Alberto di Matelli, Rahim Benalloud, Yvon Bamorel, Juan Gonzagues, Orchias de Vouiller. En tant que 15ème au classement général, Raël était le 7ème mieux classé de son équipe. Thibault de Pongevin, le jeune noble chevalier errant avec lequel il s’était entraîné, faisait également partie de son équipe, mais il n’était que 31ème.

L’intervention de Raël fut relativement appréciée par la majorité des gens présent, d’autant plus qu’il possédait des soutiens, notamment celui de Thibault qui lui assurait l’assentiment des chevaliers. Avant qu’il n’arrive, en effet, chacun semblait avoir son idée sur ce qui devait être fait, mais les gens ne s’entendaient pas entre eux. Les nobles bretonniens voulaient définir eux-même la stratégie sans se plier à la volonté d’un étranger et encore moins d’un non-noble. Juan Gonzagues et Don Alberto di Matelli s’étaient opposés fermement sur tous les points, comme c’était prévisible et attendu entre un tiléen et un estalien. Nicolaï était resté impassible, tandis que l’elfe était ignoré, car dérangeant. Rahim, lui, était trop imbu de lui-même pour être suivi dans ses propositions, n’offrant guère d’espoirs aux moins biens classés que lui qu’il voulait utiliser comme de vulgaires boucliers humains. Yvon, pour sa part, se contentait d’écouter en attendant qu’un consensus se dégage. Orchias de Vouiller, lui, paraissait complètement perdu. Ces discussions stratégiques semblaient trop compliquées pour lui, et même inintéressantes. A vrai dire il semblait s’ennuyer ferme et la seule qu’il disait était à qui voulait entendre qu’il avait faim. On se demandait même pourquoi il était venu ici, car cela semblait être une corvée pour lui.

Bien entendu, la proposition de Raël Khem ne fut pas tout de suite acceptée. Il y eut des palabres, des récriminations, des exclamations, des contre-propositions. D’autres reprirent la même idée en la reformulant et en la faisant passer pour la leur. Mais après une bonne demi-heure de blabla et de chamailleries, un consensus se forma, et la quasi-totalité des présents donnèrent leur assentiment à cette solution. Il n’y avait plus qu’à attendre l’épreuve de l’après-midi pour la mettre en pratique.

Test caché.
En sortant de la tente du conciliabule, Raël Khem aperçut dans la foule la silhouette imposante d’Orchias de Vouiller qui rentrait probablement dans sa propre tente. Et effectivement, c’était bien le cas. On sentait d’ailleurs une agréable odeur de sanglier rôti à la broche s’en échapper. Mais ce qui était le plus intéressant, c’est que le hasard voulut qu’en soulevant la porte de toile pour y rentrer, le colosse laissa apercevoir durant un instant l’intérieur de la tente, où l’attendait un Sargon de Gazac à l’impatient, fourbe et souriant. Le pan de toile retomba vite, dissimulant la suite, mais il était certain que ces deux là, dont les tentes étaient côte à côte, étaient toujours fourrés ensemble. Mais comme en l’occurrence, ils étaient dans deux équipes différentes, on pouvait se demander si leur réunion était purement amicale ou si cela cachait quelque chose de plus.

Bien sûr, il n’était pas illégal vis-à-vis du règlement de parler avec des membres de l’équipe adverse. Cela ne constituait pas un motif d’exclusion, quoi que l’on dise. Mais cet élément pouvait être intéressant pour Raël et son équipe plus globalement. Certes, il ne pourrait plus les revoir tous avant l’épreuve elle-même, mais c’était déjà ça de pris, un renseignement potentiellement utile.


***


Quelques heures plus tard, après le déjeuner, c’est sous un soleil de plomb que nos compétiteurs se rendirent dans le grand pré qui leur servirait de « champ de bataille », sous les regards, les huées, les cris et les applaudissements d’une foule compacte de spectateurs. Les combattants formaient deux groupes qui se déploieraient chacun d’un côté du terrain herbeux et plat.

Très vite, Raël eut la confirmation qu’il avait vu juste en observant l’équipe adverse se mettre en place. Ils étaient organisés, mais apparemment pas selon la même disposition que son équipe. En l’occurrence, les champions les plus forts étaient systématiquement entourés de sortes de petites « gardes personnelles » de fidèles moins bien classés, de sorte que l’armée était scindée en une multitude de petits groupes, dont le plus imposant était une véritable petite armée de bretonniens à pied agglomérée autour de sire Alban de Rochebrume et de ses compatriotes nobles de Bretonnie, dont Sargon de Gazac. Il y avait aussi le groupe des norses autour de leur chef Karloman, et un groupe d’impériaux. Les autres formaient une pléiade de petits groupes qui étaient plus des alliances de circonstance pour éviter d’être seul que de véritables formations tactiques.

Il y eut un petit temps de flottement, entre cinq et dix minutes, pour permettre aux deux armées de se déployer à leur convenance et de peaufiner leurs dernières tactiques d’avant combat.

Une fois que chacun fut en place, une sonnerie de trompette retentit et le départ de l’épreuve fut donné. Un grand nombre de juges et d’arbitres étaient disposés tout autour du terrain pour veiller à ce qu’il n’y pas de tricherie flagrante. Mais des actes d’antijeu et de triche suffisament discrets ou camouflés en maladresses passeraient forcément inaperçus dans la cohue, surtout au début où il y avait encore une masse compacte de participants, puisque personne n’était encore éliminé.

Pour sa part, Raël Khem était entouré d’un petit groupe « de chasse », comme il l’avait demandé, comportant en tout quatre membres dont Thibault de Pongevin faisait partie, s’étant porté volontaire.

Comme dit sur la CB, libre à toi d’agir pendant les moments dans le post où cela te semble opportun (tu as du temps avant l’épreuve vers onze heures-midi après que tu aies vu Orchias aller voir Sargon, et aussi pendant les 5 minutes de déploiement.

Pour le déploiement tu peux choisir face à quel groupe ennemi tu te positionnes. Sachant que les bretonniens (les plus nombreux), sont au centre, face à votre ligne, et que les autres groupes adverses gravitent autour.
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 493#p70493

Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 764#p70764

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Raël Khem
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Re: [Raël Khem] Le cheval, le corbeau et la relique.

Message par Raël Khem »

Les débats furent plus houleux que Raël ne l'aurait pensé! Au départ, il avait estimé que sa tactique, qui alliait la bravoure à pied à l'ardeur des combats contre les champions ennemis le tout mélangé à une probable occasion pour chacun d'empocher des points allait avoir l'approbation générale mais... C'était bien naïf d'en penser ainsi! Il n'était qu'un étranger, du Sud de surcroit, ce qui lui donnait directement un désavantage en terme de capacité de conviction. On lui asséna que sa tactique était dangereuse, abrupte, avant de la corriger pour ne pas en dire plus qu'il ne l'avait fait. On le regarda de haut, arguant d'une méthode de combat lâche mais sans rien proposer de mieux. On le railla de son inexpérience stratégique, en enchaînant sur des tactiques de même niveau.

En bref, on parle de tout et n'importe quoi et on se chamailla comme des enfants. Au final, malgré les réticences d'un bon nombre de participants, ce fût la stratégie retenue. Raël en remercia d'ailleurs Thibault de Pongevin, dont l'appui avait été décisif pour convaincre la têtue noblesse bretonienne. En sortant, notre guerrier regarda la petite armée qui se préparait au combat. Seraient-ils à la hauteur de son plan? La réussite demandait la construction d'un véritable mur de piétaille qui rendrait les champions adverses vulnérables... Mais cela supposait que le "mur" tienne, au moins quelques temps.

A côté de ça, Raël remarqua Orchias et Sargon se rendre dans la même tente. Il aurait sans doute pu s'en soucier, mais il se doutait trop bien que ces deux-là devaient préparer un plan de trahison chacun dans leur coin. De toute façon, sur le champ de bataille, ce ne serait pas un homme ou deux qui feraient la différence, surtout que des traîtres il y en aurait assurément dans les deux camps. Aussi, le Scythien décida de tracer sa route sans se soucier de ces espèces de cachotteries dont il se fichait éperdument.
Non, il y avait plus important à faire: s'isoler un peu et se recentrer, surtout sur la suite des événements. Il allait avoir besoin de trois, peut-être quatre hommes avec lui. Thibault lui avait déjà dit qu'il voulait en être et le bretteur avait accepté à contrecoeur. Non pas que la présence du chevalier errant le gênait, au contraire, il le trouvait sympathique, mais engoncé dans son armure lourde, il aurait eu tout à fait sa place en première ligne, à se prendre des coups sans pour autant en souffrir.

L'épreuve allait commencer. En face, les adversaires semblaient avoir eu une idée similaire à la sienne, le "mur" en moins. Ils étaient répartis en groupe serrés autour d'un champion, sans doute pour créer des équipes d'assaut très mobiles. Maintenant, ce serait un tout ou rien: le mur de combattants allait charger et, si tout se passait comme prévu, forcer les sbires ennemis à abandonner leurs chefs pour ne pas être submergés par le nombre. Raël se plaça sur le flan gauche, avec ses quatre acolytes. Ils allaient profiter de la mêlée générale qui allait suivre pour passer en douce et tenter de couper quelques têtes de haut-placé. Il ne restait plus qu'à prier les dieux.
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 19 juin 2017, 21:48, modifié 1 fois.
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Raël Khem, Maître-d'armes Scythien
Profil: For 14 | End 14 | Hab 11 | Cha 10 | Int 10 | Ini 15 | Att 16 | Par 16 | Tir 8 | NA 3 | PV 105/105
Lien Fiche personnage:

http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... _rael_khem
Equipement:

Compétences:
Compagnon : Aziz, voleur
Profil : For 6 | End 6 | Hab 11 | Cha 7 | Int 8 | Ini 10 | Att 8 | Par 9 | Tir 9 | NA 1 | PV 40/40
Compétences : Fuite (1) Chance (1) Escamotage (1) Mendicité (1) Vol à la tire (1)

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