[Gaebril] Le tocsin de la foi

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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[MJ] Le Grand Duc
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[Gaebril] Le tocsin de la foi

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Les sabots du cheval de Gaebril glissaient sur les ardoises mouillées qui tapissaient la piste tandis qu'une pluie fine mais glaciale tombait sur la morne lande et s'infiltrait entre les mailles du haubert du jeune chevalier errant. En contrebas de ces arrêtes rocheuses où sa monture trébuchait tous les cent mètres, les marécages du Moussillon s'étendaient, noirs et masqués par une brume épaisse et inquiétante. Seuls quelques arbres morts dépassaient de cet épais manteau gris, comme autant de soldats squelettiques gardant l'entrée du Duché Perdu.

Voilà plusieurs semaines désormais que Gaebril avait quitté Château Maupertuis et qu'il errait dans le Nord du Moussillon en quête de rédemption. Il était allé de village en village, interrogeant les paysans miséreux et mutés qu'il croisait, offrant son aide aux maresquiers qu'il rencontrait au plus profond des marais ou portant son épée là où il y en avait besoin. Mais le temps passait et peu de quêtes épiques s'étaient présentées à lui. Il avait retrouvé un mouton égaré dans une tourbière, aidé une rebouteuse à débarrasser les alentours de sa hutte d'une bande de loups faméliques et escorté une charrette d'un village à l'autre. Rien de tout cela ne s’apparentait aux faits d'armes qu'il avait à l'esprit au moment où il avait quitté les siens, et le Moussillon, aussi corrompu soit-il, semblait réticent à l'aide qu'on lui offrait. Ici, les gens vivaient dans une telle misère et entourés de tant de dangers qu'ils faisaient peu cas des jeunes fanfarons plein de foi qui clamaient venir ici pour les aider. Dans le Duché Perdu, chaque monstre occis était remplacé par un autre et ce genre de héros itinérants étaient donc vus avec, au mieux, une indifférence accablée, au pire une méfiance caractérisée.

Cependant, Gaebril venait d'accomplir son premier véritable fait d'arme. A mesure qu'il descendait la piste caillouteuse, il passa devant un abri de berger effondré dans lequel, la veille, il avait abattu trois goules qui s'y terraient. Les paysans d'un village proche lui avaient indiqué cet endroit comme maudit et abritant des monstres, et le chevalier téméraire s'y était rendu et avait trouvé là ces trois créatures réprouvées qu'il avait passé par le fil de l'épée. Mais c'était une consolation bien maigre comparé aux exploits des Chevaliers du Graal, qui a eux seuls avaient vaincus mille dragons et armées de démons. Seul, isolé dans la pluie et le froid, juché sur son cheval qui avançait la tête basse, Gaebril devait devait se sentir bien seul. Le Moussillon était hostile et ingrat, et c'était peu être là l'objet de sa malédiction : même les intentions les plus nobles et les cœurs les plus purs ne pouvaient rien contre la corruption qui le rongeait.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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