[Mêlété] Brionne

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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Re: [Mêlété] Brionne

Message par [MJ] Ombre de la Mort »

Mélétê fut incapable de dire si ce n'était qu'une impression ou non, mais lorsqu'elle traversa le portail, dans le sombre tunnel de quelques pieds qui lui faisait suite, elle sentit une profonde vague de froid l'envahir, un certain engourdissement généralisé de son corps la rendant lasse. Elle sentit, plus qu'elle ne vit, quelque chose tournoyer autour d'elle, l'observant sous toutes les coutures matérielles de son être. Elle eut l'impression qu'on lui chuchotait des mots inintelligibles à l'oreille. Elle n'en comprit que la fin.
Il finira avec deux sous et une épée.
+10 PdC Mórr
Elle ne fléchit pas, continuant d'avancer, mais l'expérience fut des plus singulières. Elle déboucha finalement après quelques mètres sur le bout du tunnel. Elle le ne vit pas venir, passant par elle ne savait quel subterfuge d'un noir de jais pesant à la pièce qu'elle supposait être le lieu de réunion.
► Afficher le texte
L'endroit était des plus sinistres, à peine éclairé par quelques bougies et la lumière lunaire, habillement amenée par une ouverture vers l'extérieur. Et partout, des crânes. Des squelettes. La présence de Mórr était visible partout. Cependant, une voix, dont Mélétê n'arrivait pas à identifier l'origine pas dans la pièce, récitait une litanie.
Ô Mórr, Toi qui règne sur le Royaume d’en bas
Sur les caveaux d’insondable mystère
Où l’horizon morne et plombé s’étire
Ô Mórr, Toi qui surveille l’esprit des défunts
Quand le temps s’arrête
Et que la pénombre se fait nuit
(Une cloche commençait à être frappée sur un rythme lent).
Seigneur de la Mort qui demeure en toute chose
Seigneur des Rêves
Roi du calme et du silence
Humblement, nous t’adressons d’ici
Notre reconnaissance infinie.
Au même moment où la litanie se terminait, Amphret émergea de la pénombre insondable du tunnel derrière Mélétê. Ce fut la première fois qu'elle vit une expression aussi perturbée sur le visage de cet homme pourtant robuste de constitution et d'esprit. Son visage, blême, reprenait quelques couleurs, comme s'il eut été frappé par un froid intense. Portant la main à ses joues, Mélétê constata qu'elle aussi était frigorifiée. Derrière Amphret, paisible, la prêtresse les salua d'un hochement de tête, sourire aux lèvres.
ImageBienvenue dans la cellule Brionnaise de la Communauté du Saint Suaire. Frères, Soeurs, révélez-vous. Ces deux âmes sont ici pour nous assister. Mórr les a jugé dignes de notre confiance.
Des alcôves, jusque là cachées dans les ombres, des silhouettes émergèrent.
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Cliquez si vous l'osez ..
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" It's gonna be legen... wait for it... dary ! »"
Des questions ? Mon Antre t'est ouverte...
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Mélétê
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Re: [Mêlété] Brionne

Message par Mélétê »

Mélétê tremblait encore tant de froid que de l'expérience troublante qu'elle venait de vivre en traversant le tunnel. Pour la première fois de son existence, la jeune femme avait réellement senti l'intense présence d'un de ces dieux qu'elle priait parfois en des instants critiques ou d'abandon. Mòrr était entré en contact avec elle.

*Pourquoi ?*

La question n'avait évidemment qu'une réponse. Si le dieu des morts l'avait choisie, c'était uniquement parce qu'il l'avait décidé. Les dieux n'avaient pas besoin d'une raison tangible pour forcer les humains à accomplir leurs desseins. Les clergés enjolivaient les choses en parlant d'élus ou de prophètes mais Mélétê n'avait jamais cru à ces sornettes.

*Shallya, mère de miséricorde, Ranald, trompeur parmi les trompeurs, pourquoi votre présence n'a jamais été palpable ? Pourquoi ce dieu des morts auquel je m'étais jamais intéressée m'a donné la preuve de son existence alors que vous non ?*

Mélétê était bouleversée. Sa foi était ébranlée. Les quelques instants fugaces mais ô combien prégnants au côté de Mòrr, la litanie, le froid surnaturel qui l'avait transpercée, tout concourrait à faire prendre en elle les racines d'une croyance nouvelle et fondée sur l'expérience, bien réelle, qu'elle venait de vivre. Lorsqu'elle se retourna enfin, elle chercha à apercevoir d'autres signes mais il n'y eut que le chevalier bretonnien pour émerger du noir. La jeune femme fut déçue. Elle eut l'impression d'avoir soudain été abandonnée alors même qu'elle avait été éveillée à une conscience nouvelle. Amphret avait dû le lire sur son visage car il était circonspect de sa réaction.

*Pourtant...*

Pourtant, la hors-la-loi avait été profondément touchée et elle savait que sa vie ne serait plus la même désormais. En passant la main sur sa joue glacée, la jeune femme y sentit une larme. Elle aurait voulu poser mille questions à la prêtresse qui les avait rejoints mais cette dernière ne lui en laissa pas l'opportunité et appela ceux dont Mélétê n'avait même pas remarqué la présence.

- Le Saint Suaire ? Elle n'avait jamais entendu parler d'une telle confrérie. Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda-t-elle, rhétorique. Devez pas avoir beaucoup de copains à la surface si z'êtes obligés de vous planquer ici.

La pique était sans saveur. Elle avait été balancée plus par habitude de la bravade qu'autre chose et, surtout, mais Mélétê l'avait bien remarqué, sans aucune conviction. La jeune femme avait été déstabilisée au point de ne plus avoir le goût pour la dérision vis-à-vis des serviteurs de Mòrr qui avaient émergé du noir.

- C'est pas qu'on est nombreux mais on aura toujours plus de chances de réussir qu'à nous deux, hein Amphret ? La jeune femme retrouvait doucement ses esprits. C'est pas tout ça mais, maintenant qu'on est là, va falloir se retrousser les manches sans tarder. Et si on commençait par TOUT se dire, hein ? Parce que, je sais pas pourquoi mais j'ai l'impression qu'y a encore des détails que t'as pas dit, ma jolie.

Mélétê regarda les membres du Saint Suaire et la prêtresse puis enchaîna :


- D'accord. Je vais faire preuve de bonne foi : je commence mais après c'est à vous. On me laisse pas avec des questions sans réponse, hein ?

De nouveau, la jeune femme raconta son arrivée à Brionne, son premier et seul vrai contact avec l'ombre dans les rues de la ville le soir même, la malheureuse fille morte entre ses bras, son investigation dans les égouts avec Guilbert, la découverte d'Elisabeth, l'interruption de leur enquête par l'arrivée de gens trop bien informés de leur présence pour être honnêtes, la rencontre avec le père d'Elisabeth, Cristobal et Amphret, le camp dissident dans la forêt, l'implication du Duc de Brionne dans les malheurs des chevaliers, les changements de comportement récents et suspects du Duc, l'attaque du convoi pour tenter d'obtenir un moyen de l'approcher. Tout, elle raconta tout jusqu'à leur arrivée au temple de Mòrr quelques heures plus tôt. Lorsqu'elle eut terminé son monologue, elle ajouta :

- Maintenant, on a besoin d'aide pour s'infiltrer auprès du Duc et découvrir ce qui se passe, qui est ce malade mental qu'il protège et pourquoi.

Puis, elle donna un coup de menton en direction de la prêtresse :

- J'ai tout mis à plat. A toi, maintenant : affranchis-nous...
Modifié en dernier par [MJ] Le Cartomancien le 28 juil. 2020, 11:05, modifié 1 fois.
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Re: [Mêlété] Brionne

Message par [MJ] Le Cartomancien »

Et la machine est relancée !
Sous les sombres alcôves résonnait une silencieuse mélodie. Un silence religieux mais harmonieux. Les flammes des bougies vacillaient, comme si le vent parvenait encore à souffler, comme si la vie parvenait encore à tenir jusqu'à son dernier souffle.
Mêlétè venait de dire beaucoup de chose. Tant d'intrigues et de mésaventures, tant de secrets devaient certainement se trouver sur son chemin.

La jeune femme venait de faire une confession: y avait besoin d'aide. De l'aide et du soutien surtout.

Il semblait que le destin était scellé, un choix a été fait, une nouvelle porte s'ouvrait tandis qu'une autre se fermait au même instant.

D'un air sobre, calme mais attentionné, la prêtresse répondit alors à Mêlétè avec les paroles suivantes:

ImageLe Saint-Suaire soupçonne que de sombres puissancessont soient à l'oeuvre... Je crains que nous allions faire face à quelque chose qui nous dépasse en tant qu'humains. Mais étant les agents des dieux, nous devons tenter de rétablir l'ordre, même si cela signifie de voir faire face à des puissances surnaturelles. Après tout, nous ne pouvons être complètement sûr de ce que nous affrontons en ces temps sombres. Approcher le duc ne sera pas simple, mais infiltrersles rangs nous offrira une série d'indice supplémentaires et nous donnera un avantage. La question restant: comment se rapprocher du Duc ? Plusieurs possibilités s'offrent à nous en fin de compte. Nous avons récemment apprit, par pur coïncidence j'imagine, que la demeure du Duc cherche à recruter une nouvelle servante et un garde, ce serait peut-être l'occasion pour vous et Amphret de vous infiltrer directement. Toutefois, cette approche est risquée: imaginez que l'on vous reconnaisse ! Je n'ose envisager ce qui se passerait. En revanche, une autre approche moins directe est possible. Nous approchons bientôt de la date d'une des fêtes locales de Brionne: la bonne moisson. Comme toute fête traditionnelle célébrant la prospérité et la promesse de bonne récoltes, la ville entière sera occupée par les festivités. Peut-être que la surveillance de la demeure du Duc sera réduite. Ce serait l'occasion parfaite pour tenter de s'y infiltrer en douce en plus d'une diversion. Néanmoins, les festivités seraient aussi une occasion pour l'Ombre d'exalter ses vies, peut-être tiendrons nous une chance de le coincer, encore faudrait-il l'appâter.
Comme vous vous en doutez, plusieurs voies s'offrent à nous, mais vous avez éventuellement des suggestions à nous faire, voire un meilleur plan. Souvenez vous que le Saint-Suaire est avec vous.
Un semblant de plan, une communauté secrète prête à aider, un Duc et une ombre à faire tomber. Et pourtant, il semblerait que ce soit Mêlétè qui doit faire la différence.
Quelle serait sa réaction ? Quelle sera sa décision ?
Quel va être son choix ?
Je ne prétendrais jamais connaître l’avenir car j’en connais plusieurs.
Il n’est jamais question d’une unité, mais d’un tout. Le destin est un mille-feuille aux saveurs improbables.



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Re: [Mêlété] Brionne

Message par Mélétê »

Du coup, moi aussi je suis grave à la bourre pour te répondre. :Oo:
Ainsi donc, Mélétê avait enfin l'opportunité qu'elle cherchait d'entrer dans le cercle fermé des gens du Duc. Rien de mieux pour en apprendre beaucoup en peu de temps. C'était risqué bien sûr mais elle n'était pas sotte, loin de là.

*Je saurai faire, pour sûr !*

Aucune raison qu'elle se fasse prendre ; personne ne la connaissait à Brionne et les seuls Bretonniens qu'elle avait croisés étaient de son côté. Personne n'avait clairement vu son visage ; pas même cette ombre qui avait dû fuir lorsqu'elle l'avait surprise à écorcher cette pauvre fille des rues. Personne ne se doutait de sa volonté de s'approcher au plus près du Duc. Personne ne pouvait subodorer ses desseins.

*Non, aucun risque de ce côté-là...*

Il allait juste lui falloir ravaler sa fierté et sa verve pour se faire engager comme bonniche sans se faire jeter à la porte aussi sec, voire pire : éveiller quelque soupçon malvenu dans l'esprit du Duc ou de ses gens.
Par contre, Amphret ne pourrait pas l'accompagner car lui avait sans doute était plusieurs fois vu aux côtés de sire Cristobal dans sa lutte contre les hommes du Duc. C'était un risque trop important que de l'infiltrer lui aussi. Elle ne voulait pas perdre ce qui pouvait s'avérer être son unique opportunité de mettre un terme à tout ce malheur.


- Bon, ce que tu dis m'a l'air pas mal du tout... J'aime bien l'idée de me faire engager au service du Duc. Y aura pas mieux pour voir ce qui se passe de près. Par contre, j'irai toute seule, elle se tourna vers Amphret avec un sourire. Je pense que t'as déjà dû rencontrer le Duc ou son entourage proche, des gens de sa maison, des hommes à lui... enfin, bref, des gens qui vont te reconnaître à coup sûr, pas vrai ? La jeune femme secoua la tête de gauche à droite. Pas question qu'on perde cette chance. Et puis ça sera moins suspect si je me fais engager toute seule plutôt que si on arrive, comme par hasard, à deux pour les deux postes qu'il faut, non ?

Mélétê soupira, l'air presque désolé que Amphret ne puisse pas l'accompagner. Elle fit quelques pas, observant au passage les personnes présentes qu'elle n'avait pas encore pris le temps de réellement regarder, puis elle reprit son discours.

- Voilà comment je vois les choses : je me fais engager comme bonniche, comme ça on a déjà quelqu'un dans la place et on marronne pas en attendant la fête de... de quoi déjà ? Ah oui, la fête de la prospérité et des bonnes récoltes, merci Amphret. Je peux fureter la nuit sans avoir à jouer les filles de l'air pour entrer. Je récupère des infos, peut-être même que j'arriverai à démasquer l'autre malade, puis quand je sors... Ça sort une bonniche quand même c'est pas enfermé de longue dans le château, rassure-moi. Elle avait interrogé Amphret sur le ton de la plaisanterie mais s'en n'était pas vraiment une au final.

*Manquerait plus que je sois coincé dedans, tiens !*

- Quand je sors, on se retrouve ici et on voit comment ça avance. De votre côté, vous continuez à préparer une infiltration pendant la fête. Ce sera encore plus facile si je suis à l'intérieur. C'est bon pour vous ?

Son regard allait de la prêtresse à Amphret, de Amphret aux membres du Saint-Suaire, des membres du Saint-Suaire à la prêtresse... Elle attendait leur approbation à tous.

- Alors, on fait comment pour me faire engager ? conclut Mélétê avec le sourire.
Modifié en dernier par [MJ] Le Cartomancien le 28 juil. 2020, 11:05, modifié 1 fois.
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Re: [Mêlété] Brionne

Message par [MJ] Le Cartomancien »

La jeune femme sonnait assez sûre d’elle. Amphret n’avait pas vraiment l’air rassuré et répondit face à ses questions à elle:

« Certes ce sera moins risqué, mais s’il t’arrive quelque chose on pourra difficilement te porter assistance. J’aime pas du tout noircir le tableau, mais vous pensez pas que le dingo risque de s’en prendre aux bonnes et donc à toi ? Ça semble plutôt pas trop dangereux aux premiers abords, mais si l’ombre est éventuellement liée au Duc, ça pourrait tourner au vinaigre cette histoire, non ? Et comme on risque de facilement me reconnaître ce sera un peu difficile, on pourrait pas prendre un gars du Saint-Suaire pour accompagner Mélètê ? J’aime pas trop l’idée de la laisser seule là-bas. »



Avant que le groupe ne dispose et se sépare la prêtresse s’imposa calmement mais sereinement :
Image Je peux éventuellement envoyer un chevalier afin de jouer le rôle du garde à remplacer mais cela devra attendre. J’ai grand espoir dans le succès de ce plan, mais Amphret n’a pas tort : cela peut s’avérer très dangereux. Imaginez qu’il cherche à engager une servante car il serait arrivé malheur à la dernière ? Il faudra tenter de se renseigner ! Je prie Morr pour que votre mission se déroule sans accroc et salue votre courage. Le Saint-Suaire est avec vous. Amphret pourrait chercher à habiter l’une des auberges à proximité pour tenter de pouvoir vous aider en cas de coup dur.
Sa voix était teinte d’une telle sincérité que l’on pouvait en sourire chaleureusement malgré l’aspect morbide de la divinité que cette personne vénère. Ainsi, elle ponctua ses paroles calme emplissant les murs de ce qui semble être un caveau par le fameux signe de Morr : « le Suaire de Morr ». Elle plaça la paume de sa main sur son visage et la fit redescendre lentement. La seule variation était le pouce qui formait un angle droit avec les autres doigts tendus de la main, ce devait sans doute être le signe distinctif de l’ordre du Saint-Suaire.

Aussitôt sortit que les étoiles et Morrsleb étaient pendus au firmament. Il était peut-être temps de se reposer. Une fois à l’auberge, une bière un peu forte et un repas léger allait marquer le début d’une nouvelle étape, une nouvelle page à tourner…

Mélètê fit un rêve des plus troublant : elle pouvait apercevoir une silhouette de dos. Elle pensa que c’était sa sœur car cette silhouette était féminine. On l’appela mais elle se mit à courir avant d’être happé par quelque chose. On était dans une ruelle de Brionne, difficile de dire laquelle. Quand Mélètê l’a rattrapa, elle gisait au sol, nu avec pour seul vêtement un linceuil gris pâle. En se rapprochant elle vit une image mentale de la prêtresse de Morr effectuant le geste du Suaire de Morr en même temps que le corps inerte de sa sœur se mit à bouger pour imiter la prêtresse en ricanant d’un air malade, instable, fou et en même temps ….
En détresse ?


C’est à ce moment qu’elle se leva. La matronne la salua :
« Ben dis donc, tu étais agité toi ! J’avais peur de te réveiller parce que bon avec toutes ces histoires on a tendance à avoir du mal à dormir ! Tiens, voilà le ptit déj ! Offert par la maison, parce que c’est bientôt la fête de la moisson ! Et puis nous en Bretonnie on est généreux et on accueille bien nos hôtes pas comme ces traîtres d’impériaux ! »
Elle quitta la chambre en poursuivant son inintéressant discours qui enchaînait sur l’idiotie des taxe et du fait de vénérer un type qui se baladait avec pour seul vêtement un pagne en fourrure et un gros marteau doré qui boutait la vermine comme personne.
Mais pour Mélètê, c’était l’heure.
Prenant ses affaires, elle se leva, mangea et se mit en quête de la demeure du Duc.

Il devait être huit heure et demi, le soleil se levait donc, chassant les dernières ombres résiduelles de la nuit. Les badauds sortaient déjà, râlant car la journée allait être difficile en raison du travail quotidien. On voyait l’equarisseur qui sortait une étrange petite bouteille de sa besaçe, cela ressemblait à un parfum très fort, ce qu’il devait certainement utilisé quand il rentrait chez lui afin de ne pas agresser les nezs de la maison. On apercevait d’un coin de fenêtre, une jouvencelle se pomponnant toute souriante, certainement parce qu’elle va rendre visite à quelqu’un puis servir les clients de l’auberge plus tard dans la soirée cette fois-ci. Le Vieux-Monde se lève.
Cette petite scène se répétant à chaque aurore était tout ce qu’il y avait de plus ordinaire pour des gens normaux. Toutefois, Mélètê qui se rendait vers l’immense bâtisse du Duc n’était aucunement concerné par cette scène. Elle était spéciale, maudite de ne plus faire partie de cette normalité, de cette vie assommée par la routine.

Alors qu’elle se rendait donc vers le manoir, on apercevait des lampions. Décidément, les gens du peuple ont l’air de se montrer impatient pour les festivités. Tant mieux pour eux.
Quelques rues plus loin, une place vide. Une fontaine quelconque au centre semble être la seule décoration autorisée.
Puis y’avait l’manoir.
Un grand et imposant bâtiment. Les murs étaient en bois d’ébène laqué, avec des pierres plus pâles bordant les coins. Un grand escalier fait d’une pierre lisse semblable au marbre menait à la porte d’entrée : une immense double-porte de bois, cela devait faire sans doute cinq bons centimètres d’épaisseur. Des renforts en aciers avec des ornements et le blason de Brionne et la demeure du duc était ainsi présentée.

Les portes étaient ouvertes, visiblement elle était attendue. Elle apprit de la part de la gouvernante qui l’accueillait que quelqu’un était passé hier pour annoncer la venue de Mélètê. Aussitôt les présentations faites, la gouvernante fournie à Mélètê son « uniforme » : une robe grise plutôt bien ornementée avec un col pas trop ouvert et une bande pour les cheveux. Elle lui fit le tour du manoir, du moins des pièces qui la concerneront le plus dans sa fausse profession : la cuisine, les chambres d’hôtes au premier étage, la plongerie, le puit, la cour externe, le jardin… On pouvait facilement oublier tout ce qu’il y avait.
Toutefois, on lui défenda formellement de pénétrer les appartements privés du Duc sans son autorisation stricte sous peine de prendre une raclée, voire « pire » disait la gouvernante.

Elle précisa alors à Mélètê le train quotidien :

- à 9 heure, il fallait laver le linge près du ruisseau traversant l’arrière du manoir
- à 11h il fallait préparer le repas de midi avec le chef cuisinier
- à une heure de l’après-midi : la plongerie et la vaisselle avec les autres bonnes, le manoir avait accès à l’eau courante via un puits et une pompe dans la cour. Il faut manger avant par-contre !
- à quatre heure : on fait les lit et on range le linge du premier étage dans les chambre d’hôtes seule !
- ensuite on passe balai et serpillère dans le hall et la salle à manger au rez de chaussé dès cinq heure, des passages de personnes peuvent arriver
- la journée se termine à six heure, heure à partir de laquelle Mélètê était libre de vaquer à ses occupations en ville.

La gouvernante complimenta aussi Mélètê pour son joli physique « un beau brin de femme par ici, ça changera un peu des vieilles biques » qu’elle avait dit! Toutefois elle insista pour préciser à cette dernière qu’on attend d’une « bonne » bonne qu’elle soit discrète et ne se plaint pas. Ainsi, quand il y aura des gens, on se fait petit et on tente de ne pas attirer l’attention, on obéit à ce qu’on nous dit sans faire d’histoire et on ne pose pas de questions idiotes.

Son emploi du temps donné, son uniforme prêt, elle se mit donc au travail pendant toute la journée. Mélètê pouvait dès à présent plannifier son espionnage ou ses écoutes, qui sait peut-être y avait-t-il déjà quelque chose qu’on pouvait découvrir dès son premier jour ? Mais cela pourrait être risqué aussi…

On commençait donc par le linge ! Mélètê faisait semblant de faire innocement son travail mais tendit tout de même l’oreille et affûta sa vision en quête de détail croustillant…

Jet de perception : obtention d’un 19, échec, c’était pas loin du tant redouté 20 !
Force est de constater qu’elle ne trouva rien, aucune bonne avec un ragot en plus, pas de sang sur les draps ni de tâches traitresses si ce n’est que le jaune crasse et une horrible odeur pisse. Ces draps n’ont pas été lavé depuis un long moment, sans doute 4 semaines.
Et ça commençait mal, parce qu’à force de chercher des détails, Mélètê avait pris un peu de retard. En effet, dans la cour intérieure du manoir, un sympathique jardin avec un pseudo labyrinthe et des haies en formes d’animaux, dont l’une ressemblait à une chauve-souris mais en plus poilus et grande, cette effigie était bien terrifiante, on pouvait y apercevoir un cadran solaire fait en bronze. Il affichait déjà 11 heures et des bananes. Il semblerait que les fouilles qu’elle entreprend lui font perdre du temps sur ses tâches ! Il fallait désormais qu’elle pli le linge rapidement et qu’elle se rende dans les cuisines pour préparer le repas avec le maître cuisinier.

Elle pénétra donc dans les cuisines. Elles étaient grandes et étrangement propres ce qui était surprenant compte-tenu des « standards » du coin. Les murs et le sol étaient en carrelage d’un blanc aussi immaculé que propre. Il y avait deux fours, dont un four à pain, plusieurs plans de travail, des seaux d’eau, un évier avec l’eau courante (s’il vous plait !) deux marmites chacune sous une cheminée distincte spécialement prévue à cet effet. Mélètê avait appris par le biais d’autres bonnes, qu’il n’y avait en réalité qu’une seule cheminée dans tout le manoir. En effet, la bâtisse était construite de façon à ce que les différentes cheminées se rejoignent toute dans la même « colonne » qui réunissait la fumée des différents points. En d’autres termes : il y avait plusieurs petites cheminées qui se regroupaient en une seule grande cheminée, ce qui signifiait également que la salle à manger était, derrière les murs, en face de la cuisine, le grand salon au-dessus des deux pièces précédentes et le bureau du duc au-dessus du tout. Cet ingénieux système permettait de sauvegarder de l’espace et d’optimiser la répartition de la chaleur via un système compliqué de tuyauterie qui capturait la chaleur produit par les braseros afin de la répartir dans le manoir en hiver. En fin de compte, c’était un système étonnement sophistiqué pour une ville en Bretonnie, l’architecte du manoir semblait être innovant !

Malheureusement, Mélètê ne put avoir le temps d’admirer cette prouesse architecturale dans le domaine de l’urbanisme bretonnien. En effet, elle fut interpellé par une voix aussi portante qu’aïgue. On vit une ombre, certes plus petite que Mélètê, mais pas moins costaude. Un homme, la quarantaine certainement, coiffé d’une toque et d’une fière moustache fine et noire. Il ne devait pas faire plus haut qu’un mètre cinquante, mais ses bras était aussi épais que des troncs, son ventre avec une couche de graisse et de muscles qui surprennement était bien saillant
: « petit mais costaud » comme on dit. Son accent était tiléen, il avait un petit air comique avec sa grande toque et son petit physique faisant contraste avec sa musculature apparente, on aurait pu le prendre pour un nain.

« Ma qué cé qué tou fais ? Jé t’annetend dépouis oune moment ! On doit sé mettre au travail au plous vité ! Aliba ! Sinong, lé duc né va pas être content ! Au faité, jé m’appelle Giorconni, y é souis lé cuisinier. »

S’inclinant d’une courbette qu’on ne réserve qu’aux grandes dames, il proposa de baiser la main de Mélètê dans un geste aussi inapproprié que déplacé et exagéré. Mais en réalité il se voulait galant et se tenta de se comporter comme un vrai gentleman en expliquant calmement le menu du jour à Mélètê et en expliquant comment il souhaitait procéder. Il avait l’air de faire en sorte que la jeune femme se sente à l’aise et pas trop déstabilisée par l’urgence, une attention qui lui fut rarement attribué.
Le menu du jour : soupe de légume avec un artichaut et sa salade de carotte. C’était bientôt la fête de la moisson et la plupart des plats se rapportait à ce thème. De plus il fallait manger ces légumes sinon ils étaient perdus et le cuisinier a souligné qu’il détestait le gâchis.

(tu as l’occasion de pouvoir poser des questions au cuistot, il n’y a que vous de présent dans la pièce si tu le souhaites. Les éventuelles réponses seront décrites dans le prochain post, attention aux questions, car souvent on est plus disposés à parler d’endives que de meurtrier se cachant dans le manoir !)

La préparation du repas terminée, Giorconni finit par dispenser Mélètê du service. Il devait être midi trente, Mélètê avait droit à une courte pause d’une demi-heure pour s’alimenter avant de passer à sa prochaine tâche. Et comme il est midi … le manoir et ses occupants vont être disposés à se mettre à table, ce qui signifiât que c’est le moment idéal ou pas pour se faufiler et …
Fouiner…
Mélètê put sortir de la cuisine par une autre porte qui contourne la salle à manger, ce qui permettait de revenir au hall et de monter les escaliers, les appartements du Duc étant au second étage il fallait se faufiler jusque-là… Mais si elle se fait prendre, nul doute que tout ceci sera suspect…
Va-t-elle donc fouiner ou simplement prendre le temps de se reposer et éventuellement discuter avec d’autres domestiques ?

(c’est désormais à toi de jouer !)
Plan du manoir (se mettra à jour au rythme de l'exploration)
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Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 09 juin 2020, 10:52, modifié 1 fois.
Je ne prétendrais jamais connaître l’avenir car j’en connais plusieurs.
Il n’est jamais question d’une unité, mais d’un tout. Le destin est un mille-feuille aux saveurs improbables.



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Message par Mélétê »

L'accoutrement n'était pas miteux, loin de là ! Loin également de ce qu'elle avait pu voir chez les riches bourgeois et les Nobles d'Altdorf qui ne s'intéressaient pas vraiment à la manière dont étaient vêtus leurs gens. Mais, ici, dans la maison d'un Duc de Bretonnie, par Shallya ! il fallait que les domestiques soient propres et bien mis. C'était tout juste si la gouvernante ne l'avait pas parfumée ; et elle avait même un bandeau pour coiffer ses cheveux !

Par contre, commencer par le tour du propriétaire d'une demeure aussi vaste que cossue lui avait donné le tournis. Une cour, des chambres, un jardin, des chambres, les cuisines, des chambres, le puits, des chambres, les lavoirs, des chambres... Et des escaliers aussi, des larges, clairs et décorés pour le Duc, sa famille et leurs invités et des petits, sombres et en colimaçon pour que le personnel se déplace sans avoir à emprunter les mêmes passages.

A peine changée et alors qu'elle cherchait encore comment faire tenir le bandeau sur sa tête, on l'avait envoyée en corvée de lessive avec, sur les bras, un panier en osier rempli de lourds draps souillés de... de... Mélétê préférait encore ne pas le savoir. Nettoyer les saletés des autres, et spécialement des Nobles, la rebutait mais elle était en mission et le souvenir de la présence de Mòrr à ses côtés tout comme la perspective de trouver trace de sa sœur chez le Duc lui permirent de continuer à savonner et gratter les tâches sans avoir à rendre son repas du matin.

Les conversations des autres lavandières n'avaient pratiquement aucun intérêt mais ça ne coûtait rien de tendre l'oreille au cas où... Bercée par les cancans désolants de ces dames, Mélétê finit par se perdre dans ses pensées. Le rêve de la nuit était encore prégnant dans son esprit et cela l'inquiétait. D'habitude, elle n'accordait aucune importance à ce genre de chose mais il fallait bien avouer que les récents événements avaient bouleversé ses croyances. Désormais, la jeune femme redoutait qu'il ce soit agi d'un avertissement divin.


*... ou un message, peut-être ? Soupir. Bordel, Janis, t'es où ? Qu'est-ce que tu fais ? Pourvu que t'ais rien à voir avec toute ces atrocités. Lourd soupir. Oh bordel de bordel...*

Lorsqu'elle émergea de ses pensées, l'heure avait bien tourné et les autres étaient parties. Nouveau soupir.

*Ça commence bien ! Même pas une journée à trimer et j'suis déjà à la bourre.*

Elle se hâta d'aller étendre la lessive et courut jusqu'aux cuisines. Ce fut essoufflée et rouge comme une pivoine qu'elle fit irruption au milieu des casseroles en étain.

« Ma qué cé qué tou fais ? Jé t’annetend dépouis oune moment !

*Qui c'est ce guignol !?*

On doit sé mettre au travail au plous vité ! Aliba ! Sinong, lé duc né va pas être content ! Au faité, jé m’appelle Giorconni, y é souis lé cuisinier. »

- Hey ! Qu'est-ce tu fais !? Me touche pas, espèce de sale petit m... !

Le courroux ajoutant du rouge à son front déjà bien empourpré, Mélétê avait retiré sa main avec empressement et commençait à invectiver le cuisinier quand elle prit conscience qu'elle était en train de mettre en péril sa présence auprès du Duc et, par la même, ses chances d'arrêter le malade mental qui s'en prenait aux pauvres filles des rues. Relâchant la crispation dans ses épaules, elle essaya de retrouver une contenance plus en adéquation avec son rôle.

- S'cusez, m'sieur, fit-elle en mimant de son mieux une révérence. C'est qu'j'ai pas l'habitude des bonnes manières et... Et p'is j'aime pas trop bien qu'un... homme... me touche sans que j'y ai autorisé. Comprenez ? Mais j'suis contente d'être ici, savez. Oh pour ça oui, m'sieur. Contente, contente. Je m'appelle M... Milly.

Espérant qu'il n'était pas trop tard et que le cuisinier allait accepter ses excuses mettant sur le compte de la nouveauté et du stress sa réaction par trop vive, Mélétê fulminait intérieurement de son emportement. Il allait lui falloir contrôler ses réflexes de survie dictés par une vie entière à se méfier de tout le monde, sinon elle n'allait pas rester ici longtemps.

*Ah bravo ! Quelle conne, je suis ! Pour ce qui est de rester discrètement à sa place, on repassera...*

Elle soupira de soulagement quand le cuisinier lui adressa un petit sourire contrit et commença à détailler le menu.

*C'est pas passé loin...*

Découpant comme on lui disait tout ce qu'on lui disait, Mélétê préféra ne pas poser de question. Il valait mieux faire profil bas pour le reste de cette corvée. Elle remit donc à plus tard son investigation auprès du cuisinier mais, une fois son office terminé, elle commença à s'aventurer dans le manoir.

C'était un risque mais Mélétê pensait qu'il serait plus crédible, le premier jour, de prétendre s'être un peu égarée si jamais elle se faisait remarquer ; ce qui risquait fortement d'arriver quand elle se serait vraiment perdue dans ce dédale de couloirs et de chambres...
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Message par [MJ] Le Cartomancien »

Mélètê profita du fait que personne ne prêtait grande attention à elle pour se faufiler discrètement du haut du grand escalier de l’entrée. Elle grimpa les marches à toute vitesse car il ne fallait pas vraiment trainer très longtemps par ici.
Jet de discretion
Déplacement silencieux : +1 à HAB
HAB de Mélètê : 11
Jet : obtention d’un 20 naturel…
dommage
Se faufilant à grande enjambée du haut de l’escalier, elle prit soin de regarder derrière elle afin de s’assurer que personne ne la voyait. Toutefois, elle ne pensa pas à regarder devant elle.
Elle heurta un mur, dont l’impact la força à atterrir sur son postérieur. Quand elle leva la tête ce n’était pas un mur mais bien une silhouette humaine qui était à l’origine de la chute.

Devant elle, se tint un homme, grand et massif. Gambison aux couleurs de la baronnerie, un gourdin au fourreau et un casque de fantassin. L’homme, surprit, inspecta la chose qui était à l’origine du fait que son postérieur soit désormais au sol et qu’il ait mal.
D’une grosse voix irritée vint la tirade suivante :

« Regardez où vous marchez par la Dame ! Et puis, qu’est-ce que vous foutez ici ? D'habitude, les bonnes ne viennent que plus tard dans l'après-midi et puis je vous ai jamais vu vous ! Expliquez vous immédiatement avant que je vous fasse virer à grand coup de pied dans le train ! »

Avec sa grosse voix, on l’entendait dans quasiment tout le manoir. Rapidement, d’autres gardes s’attelèrent. La scène était observé par les regards de quelques serviteurs qui trainaient par ici. Rapidement, il y avait au moins 6 gardes autours de Mélètê qui devait de suite trouver le meilleur baratin à pouvoir lancer pour se sortir d’une telle situation épineuse.
Jet de CHAR pour tenter de baratiner…
CHAR de Mélètê : +1 grâce à déguisement
12 de CHAR
Obtention d’un 20….
quand Ranald ne veut pas...
Quoiqu’ait pu dire Mélètê, au lieu de désamorcer la situation, ça n’a fait que faire monter la température davantage. Les gardes crièrent à l’imposteur. Celui qui semblait être leur supérieur indiqua à deux d’entre-deux d’amener la suspicieuse bonne au sous-sol afin qu’on sache
Les gardes ne discutèrent pas, elle fut saisie puis entrainé dans les sous-sol afin de l’interroger et en savoir plus. Là, sur les murs couverts de suie et d’obscurité, on pouvait deviner un petit cachot personnel, pas très rassurant.
Deux gardes accompagnaient donc Mélètê en la soulevant par chacun de ses bras. Plusieurs portes sur les côtés ainsi qu’une « mauvaise odeur ». Pas une odeur sentait mauvaise, mais plus une odeur envoyant un signal au cerveau afin qu’il commence à générer de la sueur glacée. Le genre de signal qui vous annonce que vous devriez commencer à angoisser, vous inquiéter, paniquer.

Une lourde porte devant, on la flanqua derrière. Une table au centre avec deux chaises. On lui intima de s’asseoir et d’attendre. Les gardes étaient strictes et sévères mais se montrait plus « galant » face à une dame même suspecté, sans doute dû au fait qu’ils soient Bretonniens ou quelque chose du genre. Un véritable avantage, car si Mélètê était un homme on l’aurait tabassé sans vergogne puis attaché et écarteler jusqu’à qu’il dise ce que ses tortionnaires voulaient entendre.
L’attente fut insoutenable. Elle était sans défense, sans secours, sans moyen de communiquer avec ses alliés. Elle était isolée…

Son attente, dans cette pièce de briques brillante d’humidité, comme si elles transpiraient à force de retenir la chaleur extérieure, toucha à sa fin une fois que l’on entendit les loquet de la porte s’ouvrir. Le garde qui était resté avec elle se remit au garde à vous.
Entra alors le même personnage qui avait donné l’ordre d’envoyer Mélètê au cachot. De ce qu'elle a put comprendre, les gardes pensent qu'elle est ici afin d'atteindre la vie du Duc ou d'accomplir de sombres choses dans le manoir...

Il ne se fit pas attendre et s’assit sur la chaise en face de Mélètê. Son regard était stricte, sans complaisance et sous tension. Il portait une épaisse moustache sous son nez, épaisse mais bien taillé. Une légère cicatrices sur son front dégarni reposant sur un cou épais et musclé avec des épaules taillées carré. Une gambison, mais ornée d’une plaque de cuirasse, une épaulette sur le bras gauche et des gantelets. Il ouvrit de suite les hostilités :


« Je ne le demanderai qu’une seule fois : êtes-vous bien ce que vous prétendez être ? Que cherchez vous à faire par ici ? Répondez ! Je vous laisse une chance de vous expliquez en long et en large ! »


Il va falloir bien réfléchir à ce qui va être dit pour ce coup-là…
Quand même, Ranald a eu un sacré culot aujourd’hui, se dirait-on !
Je ne prétendrais jamais connaître l’avenir car j’en connais plusieurs.
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Message par Mélétê »

*Inutile de résister... *

Si la situation pouvait encore être sauvée, il n'y avait qu'en continuant de jouer son rôle que Mélétê y arriverait.
Alors la jeune femme prit son parti de se laisser faire. C'aurait été suicidaire que de s'opposer à ces six colosses et totalement contreproductif dans son entreprise. Certes, Ranald n'avait pas été de son côté - peut-être était-il susceptible et n'avait-il pas apprécié sa récente crise de foi ? - mais rien n'était perdu pour autant. Déjà, le traitement qu'elle reçut n'avait pas été brutal ; on ne l'avait pas rossée, tout juste avait-elle été malmenée. La condition féminine chez les Bretonniens avait, au moins, cela d'avantageux. Il ne faudrait pas espérer de clémence, néanmoins si on venait à découvrir la raison de sa présence ici. Il allait falloir se montrer convaincante...

Pour commencer : sangloter.
Lorsqu'elle fut jetée sur la chaise, Mélétê s'efforça d'embuer ses yeux. Elle avait déjà usé de ce tour assez simple à mettre en œuvre en pratique. D'une part, la situation se prêtait bien au désespoir et il n'en faudrait pas beaucoup pour persuader son cerveau qu'elle était perdue et, d'autre part, il s'agissait d'une réaction physique aisée à provoquer. Il suffisait de déglutir péniblement plusieurs fois, renifler, regarder fixement le garde planté là, faire trembler sa mâchoire, haleter, laisser l'émotion l'envahir. Autant de stratagèmes qui provoqueraient l'apparition de picotements dans le nez et la montée de quelques larmes. A partir de là, deux ou trois clignements d'yeux appuyés ne manqueraient pas d'embuer ses jolis yeux noirs. Suffisant, elle espérait, pour commencer à donner le change. Au pire, elle pouvait poser ses mains sur le visage et discrètement écraser les glandes lacrymales au coin de ses yeux, près du nez.

Ensuite : s'excuser.
Elle n'était qu'une bonniche récemment engagée et, même si les gardes avaient été prompts à la mettre aux arrêts, elle pouvait continuer à arguer de sa méconnaissance du manoir ducal pour justifier sa présence au mauvais endroit au mauvais moment. Il lui faudrait s'excuser, s'excuser encore, s'excuser mille fois, jurer de ne jamais recommencer, pleurer, bien sûr, implorer la pitié et jurer tous les dieux qu'elle était de bonne foi. Après tout, elle n'avait rien fait de répréhensible et les gardes n'avaient aucune raison de penser qu'elle était une espionne ou un assassin. Sinon que la situation s'était peut-être déjà présentée ? D'ailleurs, elle ignorait ce qui était arrivé à sa prédécessrice au poste... Se pouvait-il qu'elle était « écartée » parce qu'un complot contre le Duc avait été découvert ?

Pour terminer : feindre l'incompréhension.
Pour bien enfoncer le clou, Mélétê devrait jouer les ingénues tombées des nues, montrer qu'elle était dépassée par la situation et la réaction exagérée des gardes. Répéter qu'elle ne comprenait rien, qu'elle n'avait rien fait de mal, qu'elle n'avait fait que s'égarer pour son premier jour de travail. Qu'elle n'était qu'une bonniche comme les autres, un peu perdue et pas très maline.

Lorsque le chef de la garde revint et lui laissa une chance de s'expliquer, elle mit en œuvre son unique plan...


- Je... je... tremblements de menton, halètements et reniflements. Pardonnez, m'sire. Je... J'ai... Hoquets dans la voix, respiration erratique, déglutitions pénibles. Qu'est-ce que... Q-q-quoi ? Je... Je s-suis... qu'une bonniche, m'sire. Sanglots, tremblements d'épaule, les mains sur la bouche pour une respiration souffreteuse et exagérée, ses doigts essuyèrent les premières larmes et appuyèrent sur les glandes lacrymales au passage. J'ai... j'ai pas fait pour exprès... j-je cherchais la g-g-gouvernante qu'elle m'a accueillie... p-pour savoir le... le... l-le travail à f-f-faire. Voix erraillée, prise par l'émotion, visage décomposé, sanglots. Qu'est-que j'ai fait d'mal, m'sire ? J'veux pas... p-p-perd'e euc'travail, m'sire... J'ai... j-j'ai qu'ça pour vivre et... et c'est une bonn' place. Qu'est-ce qui s'passe, m'sire ? Qu'est-que j'ai fait ? Escusez, m'sire. J'ferais p'us... j-juré, craché. Plongée de la tête au creux des mains et sanglots redoublés avec tremblements des épaules et hoquets. M'sire, qu'est-que j'fais là ? Maman... Ma b-bonne mère... Fondu aux larmes, effondrement sur la table, les bras piteusement croisés sur la tête.
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Re: [Mêlété] Brionne

Message par [MJ] Le Cartomancien »

Jet de CHAR, pas de bonus de +1 parce que les gardes ne pensent pas que tu sois réellement une bonne
Bonus de +2 parce que ce que tu dis est convaincant et les pleurs font toujours chavirer le cœur des hommes
Obtention d’un 16
Au moins c’est pas un échec critique !
Auehm…
La scène était convaincante et avait le don d’attiser la pitié des cœurs tendres. Toutefois, le capitaine des gardes demeurait complètement inflexible. Pas qu’il percevait le mensonge caché derrière les sanglots, mais bien une forme de lassitude à devoir assister à la même chose.
Aussi se contenta-t-il de soupirer très fortement


« c’est bon ? vous avez fini votre pièce de théâtre ? Vous savez, ce n’est pas la première fois qu’on a des voleuses qui viennent ici en se faisant passé pour des bonnes. Vous venez à peine d’arrivé, on vous avait donné vos consignes le matin même, c’est difficile de croîre ce que vous nous chantez là. Normalement on se contente de les jeter en prison une bonne semaine ou deux. Mais comme ce sont bientôt les festivités on peut bien faire une exeption, après tout c’est le temps de la moisson et de la clémence. Malheureusement je ne pense pas qu’on pourra vous garder ici.
Voilà comment ça va se passer : on vous jête dehors et vous revenez le lendemain, peut-être que la gouvernante pourra être convaincue de vous garder, après tout vous n’avez pas vraiment causé de réel problème, plus fait un grand coup de peur. Seulement, on va vous surveiller la prochaine fois, si tant est que vous revenez travaillé ici. Le duc à l’air plutôt occupé ces temps-ci et je doute fortement qu’il ait besoin de savoir qu’il y a une affaire de cambriolage dans sa maison.
Me suis-je montrer clair mademoiselle ? »


Ainsi la conversation se termina par un oui, on sèche les larmes, on se relève. On l’accompagne à la sortie, croisant le regard courroucé du garde percuté ainsi que de la gouvernante qui venait d’être mise au courant de la situation.
Il se pourrait bien que Mélètê perde son prétendu boulot.

Comme il fut annoncé : on la jeta dehors, manquant de chuter dans l’escalier menant à la grande porte du manoir.
Début d’après-midi, soleil au zénith. Il fallait manger, grignoter quelque chose. Et puis faire son rapport aux autres.

Jet caché
Un cri ? Non plus un gémissement étouffé.
Mélètê se rendit lieu dans une ruelle avoisinante, attiré par ce sont étrange comme une luciole est attirée par la lumière.
Puis elle vit la scène.
Silhouette, fille, sang, cadavre.
L’ombre !!!!!
Elle se tenait là, devant elle ! Une autre victime tombant au sol ! Une jeune et belle jouvencelle dont le corps sera désormais préservé des affres du temps et des rides car désormais sans vie, une seule blessure à la poitrine, pas d’effusion de sang brutale, propre presque.
Mélètê, dans ce cours moment de lucidité venait de découvrir quelque chose en plus sur cette ombre.

En effet, malgré l’obscurité, due aux toits des maisons cachant le soleil dans la ruelle, elle parvint à distinguer la silhouette…
Une silhouette féminine, de corpulence similaire à la sienne, presque comme un air de déjà-vu. Étrange et singulier.
La silhouette se rendit compte que Mélètê la scrutait. Avec la sinistre grâce d’un linceul mortuaire que l’on met sur le corps des morts avant de les révéler aux proches. Elle s’élança, fuyant la vérité que Mélètê pouvait découvrir en la poursuivant.

Et Mélètê s’élança dans la course poursuite.
Jet d’HAB pour mélètê
caractéristique d’HAB de Mélètê : 12
Obtention d’un AUTRE 20 NATUREL
Mais c’est quoi ce manque de bol absolu ?
C’est absurde à ce rythme
c'est quasiment le troisième échec critique d'affilé.
Elle s’élança comme un fauve poursuivant une proie, elle avait entendu des histoires sur les lions de chrace qui fondait sur leur proie à la vitesse de l’éclair sans la moindre pitié.
C’est ce qu’elle fit.
Avant de se prendre le pied dans un seau qu’elle avait à peine aperçu.
Seau qui la déséquilibra.
Et elle finit par tomber près d’une échelle brisée à peine visible à cause de l’obscurité et du fait que son attention se focalisait entièrement sur l’ombre, pour s’empaler la jambe gauche en plein dans le mollet, la clouant ainsi littéralement au sol.
(tu subis 20 points de dégâts, tu saigne, perdant 1d6 pv par minute tant que tu n’appliques pas de presse ou tente de soigner ta blessure, je vais mettre à jour ton profil)
Dure journée…
Apparement elle avait fait du bruit, des gens accourais et vire la scène: Mélètê blessée à proximité du cadavre.
Ça faisait quand même suspsect...
Mais les gens ne posèrent pas plus de questions car une figure familière passa alors en se frayant un chemin à travers la foule. Il s'agissait du chien de garde de Claudine.

jet caché


Enfin un visage familier !
Il parvint alors à convaincre les gens à proximité de l'innocence de Mélètê. Il l'aida même à panser sa blessure et la conduit là où Mélètê souhaitait aller, se proposant ainsi en fier sauveur gentleman.
Décidément, les bretonniens et leur galanterie, c'est une sacré histoire.
Il y avait un rapport à pondre au Saint-Suaire aussi...
Je ne prétendrais jamais connaître l’avenir car j’en connais plusieurs.
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Re: [Mêlété] Brionne

Message par Mélétê »

Transpercée par la douleur, Mélétê tomba au sol en hurlant malgré elle. Immédiatement, elle serra les dents et tenta de reprendre son souffle mais sa jambe meurtrie la faisait tant souffrir qu'il lui fallut trop longtemps avant de retrouver ses esprits. De lourdes larmes avaient déjà coulé sur ses joues et elle tremblait chaque fois qu'elle posait les yeux sur la blessure qui lui enflammait le mollet.
Haletante, elle chercha l'Ombre dans la direction où elle l'avait perdue mais il n'y avait plus aucun espoir.
Elle reporta donc son attention sur le morceau de bois qui transperçait sa jambe. Instinctivement, il lui semblait que la meilleure chose à faire était encore de le retirer mais elle n'osait y toucher de peur d'augmenter son supplice. Ayant complètement oublié la présence d'un nouveau cadavre non loin, elle inspira profondément plusieurs fois, cherchant le courage d'agir. Lorsque ses doigts tremblants commencèrent à déplacer le morceau de bois, la douleur fut de nouveau si vive qu'elle ne put retenir un autre cri. Arrêtant ses mains à hauteur de son genou pour tenter d'endiguer la souffrance, elle se surprit à sangloter.


*Pourquoi !? Pourquoi tu te joues de moi, Ranald !? Tu m'avais abandonné bien avant que je me détourne de toi ! Alors pourquoi me punir maintenant ? Pourquoi !? Le meilleur moyen de me ramener dans ton giron n'était-il pas de te montrer présent et magnanime ? Toutes ces années de prières, d'offrandes et d'actions en ton nom... Pour rien. Aujourd'hui tu aurais pu te porter à mes côtés et me prouver que j'avais eu tort mais au lieu de ça tu n'as fait que me conforter dans mon choix de vous ignorer, toi et ton inconstance ! J'en ai assez de ne jamais savoir si mes réussites et mes échecs sont de ton fait ou simplement dus à mes propres défaillances. J'en ai assez et je te chasse de mon cœur et de mon esprit... Je te chasse car un autre, miséricordieux et juste, lui, m'a touché de sa présence réconfortante. Adieu, Ranald, dieu des voleurs et de la chance... Adieu.*

Revenant doucement à la réalité, Mélétê constata que ses cris avaient ameuté le voisinage. Avec le cadavre de la malheureuse à ses côtés, certains raccourcis pouvaient être rapidement faits et lui valoir de se balancer au bout d'une corde au lever du jour. Malgré tout, elle se traina jusqu'au corps encore chaud pour constater que la pauvre fille ne respirait plus. Elle allait appeler à l'aide lorsqu'un colosse s'avança jusqu'à elle.

- G-Guilbert ?... Un trop plein d'émotions déborda Mélétê qui se mit à sangloter en portant une main à sa bouche, trop heureuse de voir son ange gardien lui porter secours.

Elle venait de renier Ranald et voyait dans l'arrivée imprévue de Guilbert un signe de celui vers qui elle s'était tournée depuis peu. Un signe avéré de la présence de Mòrr pour lui indiquer que son heure n'était pas encore arrivée et qu'elle avait beaucoup à faire avant. Elle s'était engagée auprès du Saint Suaire pour mettre un terme définitif aux agissements de l'Ombre et Mòrr ne la laisserait pas échouer.


- Mòrr soit loué. Le menton tremblotant, hoquetant, elle s'inquiéta de la présence de l'homme dans la ruelle. S-si les sbires de ce malade t-te tombe dessus, tu... t'es bon pour endosser tous les meurtres à sa p-place. Qu'est-ce... que tu fais là ? P-pourquoi t'es revenu ? C'est trop d-dangereux pour toi.

Guilbert secoua doucement la tête.

- T'en fais pas, ma jolie...

Devant tant de dévouement, la jeune femme ne put retenir un torrent de larmes. Elle était heureuse de revoir Guilbert à son chevet en ce moment critique. Elle chassa bien vite ses angoisses, car elle ne pouvait, bien sûr, pas se permettre de refuser cette aide providentielle, et tendit ses bras implorants vers le colosse. Lorsqu'il la releva en l'amenant contre lui, elle se sentit immédiatement en sécurité et enlaça le cou du videur qui se mit à rougir.

- Guilbert... emmène-moi au temple de Mòrr, souffla Mélétê, la tête enfouie contre l'épaule de son sauveur.
- Faut arrêter le saignement d'abord. Sinon, t'y arriveras jamais.

Délicatement, il aida la jeune femme à s'adosser contre un mur.

- Ca va faire mal...

Mélétê serra les dents et inspira profondément. D'un signe de tête elle signifia qu'elle était prête. A nouveau la douleur vrilla ses sens. Elle se mordait la lèvre inférieure et gémissait à mesure que le morceau de bois était retiré. Dans les derniers instants, n'y tenant plus, elle ferma les yeux et se recommanda à Shallya, fille de Mòrr et Mère de Miséricorde. Quand se fut terminé, elle suait autant qu'elle pleurait mais, le souffle court, elle se sentait déjà mieux de ne plus avoir de corps étranger planté dans son mollet. Elle soupira son soulagement et rouvrit les yeux. Comme un rappel à sa mission son regard rencontra le cadavre étendu dans la ruelle.

- Il a recommencé, Guilbert. commença-t-elle, la voix blanchie tant par la peine psychologique qui l'accablait que par la souffrance physique qui pulsait dans toute sa jambe du mollet à la hanche. Il a de nouveau tué presque sous mes yeux et j'ai encore échoué à l'arrêter. La jeune femme déglutit pour ravaler ses larmes. Il nous nargue, Guilbert. Il se met à tuer en plein jour car il n'a pas peur des conséquences. Il est protégé et... Elle s'interrompit. Amène-moi au temple de Mòrr, je dois voir la prêtresse. Les choses ont un peu changé depuis la dernière fois où tu m'y as accompagné.

Prenant appui sur sa jambe valide et contre le mur, Mélétê entreprit de se redresser. Elle avisa son mollet. Guilbert avait utilisé son écharpe nehekharienne pour panser la plaie et contenir du mieux possible le saignement. Un bandage de fortune mais un bandage tout de même.

- Espérons que ça suffira.

La jeune femme claudiqua jusqu'à son compagnon et vint s'appuyer sur le bras qu'il lui tendait.

- Ca ira. Il faut emmener cette pauvre femme aussi. On ne peut pas la laisser là.

Comme la première fois, Guilbert souleva le corps inerte et le posa sur son épaule. Ensuite, il offrit de nouveau son bras libre pour soutenir Mélétê et l'aider à rejoindre le temple de Mòrr où elle avait beaucoup de choses à raconter ; son échec bien entendu mais aussi cette nouvelle apparition de l'Ombre et ce qu'elle avait cru apercevoir.

* Janis, s'il te plait, ne soit pas mêlée à tout ça... *

Se pouvait-il que l'Ombre, ce malade détraqué et vicieux, pût être sa sœur ? De nouveau les larmes embuèrent ses yeux. Elle avait vu cette silhouette familière au-dessus du cadavre mais elle refusait encore de conclure quoi que ce fut. Certes, il lui avait clairement semblé voir une femme mais elle avait pu être trompée par une foule d'éléments ; les ombres de la ruelle, la stupéfaction de se retrouver une fois encore nez à nez avec ce fou dangereux, ses aspirations à revoir sa sœur, son émoi d'avoir échoué dès le premier jour et tant d'autres choses. Oui, il y avait tellement de zone obscure encore qu'il devait y avoir une autre possibilité.
Pour l'heure, il fallait que Mélétê se fasse soigner et puisse se reposer. Elle redoutait d'être immobilisée par sa blessure pendant des jours, voire des semaines, et de faillir à la mission qu'elle s'était donnée. Au moins, elle n'était plus seule. Il y avait le Saint Suaire désormais, Amphret et Guilbert...
J'ai pris le parti de ne pas « jouer » mon compte-rendu auprès du Saint Suaire car ce ne serait qu'une répétition sans intérêt des événements passés. Mais si c'est gênant pour toi, n'hésite pas à me le dire et j'éditerai.
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