[EVENT][Bordeleaux]...le bon grain de l'ivraie.

[[MJ] Urizen]

L’intervention du nain ne parvint pas plus à dégriser le Norscan qu'à tempérer des ardeurs belliqueuses que plusieurs semaines d'inaction à bord du vaisseau Wastelandais semblaient avoir endormi. Alors que Roïk retournait à sa table avec cynisme, un grand dadet, lui aussi postiché et fardé, flanqué d'une toilette de velours carmin et d'une mouche précautionneusement placée à la commissure de ses lèvres, manqua de le percuter en surgissant d'un cabinet de dégustation pour les gentilshommes de la clientèle.

Svartfal agitait de plus belle le serveur palissant qui semblait se dégonfler comme une baudruche. Tout autour, les clients glapissaient et une damoiselle défaillit dans les bras d'un jeune gentilhomme qui s'en saisit de justesse.

" Que se passe-t-il à la fin ici ?! Que fait cette brute et ce...nain...hirsute...mais qui les a donc laissé rentrer...c'est vous Castagnier ?!....mais vous, appelez-donc au guet, Guillemette ! Preste, preeeeeste, voyons ! "

" Et faites-lui donc lâcher Béranchon ! " ......ordonna-t-il à deux garçons de salles, ahuris.

Piétinant du comptoir à la porte d’entrée où il essayait de retenir les clients effarouchés qui fuyaient au dehors, à la volée, il s'époumonait sur le pas de l'échoppe :

" au guuuuuuueeeeeeet ! "

[[EVENT] Roïk Hareckson]

La situation n'avait pas évolué de la façon voulue: le Norscan ne s'était pas calmé et le propriétaire de la taverne avait associé Roïk à l'énervé, les problèmes que le mercenaire allaient connaitre allaient également lui retomber dessus.

Deux possibilités s'offraient à lui, agir tout de suite en sortant de la salle et disparaître dans la rue ou attendre de voir la fin de l'histoire et de risquer de pâtir de son intervention...

D'un coup d'oeil, il chercha la porte de la salle donnant sur la réserve ou sur une sortie arrière mais il se dit que tenter un départ de cette façon laisserai à penser qu'il avait quelquechose à se reprocher. Il décida donc de se lever et de quitter le lieu d'une façon normale et de s'éloigner avant que ça ne dégénère...

Les cris et la demande du propriétaire de séparer le Norscan de ceux qui subissaient son ivresse et sa frustration devaient lui permettre de ne pas être le centre d’intérêt des personnes dans la salle.

Il s’arrêta d'un seul coup en se rappelant le commentaire du pompeux sur l'esthétisme de sa barbe, une seconde il hésita à se retourner , attraper le premier banc ou siège à sa portée et d'aller le fracasser dans les noix de l'insultant...

Tu dois quitter cette ville dans quelques heures, sois plus intelligent que le nain qu'ils s’imaginent que tu es...

Il se détourna rapidement, passa la porte et, quittant tout de suite la rue principale, il s’enfonça directement dans une des ruelles bien moins empruntées. Il espérait, tout en s'éloignant, ne pas être prit dans la suite de la situation explosive toujours envenimée par les invectives du Norskan audibles malgré la distance croissante...

[[EVENT] Ingmar Olricssen]

Ingmar profitait de ce moment de détente en ville avant de devoir retourner sur la bateau. À l'aide de ses trois compatriotes, ils s'arrêtèrent devant plusieurs échoppes, regardant ce que les artisans avaient à offrir. Il se laissa tenter par une petite sucrerie du Mootland, en offrant un en même temps à Béatrix, jeune femme qui se révélait d'excellente compagnie. Ils plaisantèrent ensemble et passèrent un bon moment. Tout le contraire de l'érudit, qui ne se préoccupait pas le moindre du monde d'eux. Il avait l'air franchement antipathique, et Ingmar pu sentir que l'homme avait quelque chose contre lui. Mais il ne s'en offusqua pas le moindrement, se contentant de le surveiller puisque c'était sa tâche de les protéger tous deux durant cette escale. Il n'avait qu'à ne pas lui adresser la parole et tout irait bien. Le Norse n'aimait pas affronter les autres pour rien.

Les difficultés ne mirent pas longtemps à surgir. Tout d'abord, deux hommes qui se chamaillaient à vendre des trucs débiles, de l'un poussa les quatre aventuriers. En voyant Maximilian vérifier rapidement si sa bourse était toujours là, Ingmar fit de même pour s'assurer que le manant de leur avait pas volé quoi que ce soit.
Il fit signe à Knut et Béatrix d'en faire de même, il serait toujours temps de le rattraper s'il manquait quoi que ce soit.

Ou peut-être pas. Ils entendirent des grognements familiers provenant d'une taverne à coté d'eux. Des hommes en perruques, qui ressemblaient plus à des femmes qu'à des hommes en vérité, fuyaient l'endroit, manquant trébucher à cause de leurs jupes, leurs collants et leurs souliers.
Sans attendre, Ingmar fit signe à Knut de le suivre à l'intérieur. Et le spectacle qui s'offrait à eux était le même que d'habitude : Svartfal qui se mettait en colère contre un serveur de l'établissement. Il n'y avait que deux raisons qui pouvaient mettre le mercenaire dans cette colère : Soit on le privait de femmes, soit on le privait d'alcool. Dans ce cas-ci, la deuxième solution semblait la bonne. Et si nos Norse auraient éclaté de rire habituellement, le temps n'était pas à la plaisanterie. Les tantouzes avaient appelé à la garde, et si Ingmar se fiait à leur réputation, Svartfal risquait le cachot pour avoir un peu trop secoué la perruques de ces femmelettes.

En trois grands pas, Ingmar se retrouva à coté de son subordonnés, à lequel il cria en Norse :

«Bon sang Svartfal ! Tu vas le lâcher immédiatement ! On part d'ici la garde s'en vient ! »

Et aidé de Knut, il essaya de le tirer vers lui pour le faire lâcher ce pauvre homme qui était sur le point de s'évanouir de peur. ll fallait quitter cette endroit le plus vite possible !

1- Vérifier si sa bourse est toujours là
2- Test charisme + commandement pour savoir si Svartfal l'écoute
3- Test de force (Lutte? ) pour savoir si ils peuvent le tirer vers eux, faire lâcher le serveur pour quitter l'endroit au plus vite.

Bref tenter de le raisonner ^^

[[MJ] Urizen]

Roïk filait dans la venelle en jetant des regards par dessus son épaule pour s'assurer que personne n'allait sur ses pas. Il aperçut l'arrivée d'Ingmar accompagné d'un de ses mercenaires. Ces deux là se débattaient au milieu d’une foule qui commençait à se bousculer sur le pas de l’établissement. A n'en pas douter, l'agitation et la clameur, comme elles avaient guidé les deux Norscans, ne tarderaient pas à attirer des personnes moins salutaires à l'égard du forcené.

****************************

Test d'observation
Initiative d'Ingmar = 10
Jet de dé= 15
Résultat du test = échec

Sans avoir remarquer le départ du nain, Ingmar et Knut pénétrèrent dans l'estaminet, bousculant les badauds attroupés qui essayaient de passer leur tête pour profiter du spectacle. Ils firent de même avec le minet effarouché qui geignait sur le pas de l'établissement. Béatrix, qui désapprouvait les manifestations de violence, préféra rester dehors. Sous le joug de Svartfal, un serveur à postiche dansait une gigue désarticulée.

Test de commandemment
Charisme d'Ingmar 11 + 3 (compétence autorité nv3) = 14
Jet de dé = 18
Résultat du test = échec

Test de force
Force d'Ingmar 12 + 1 (compétence lutte nv1) = 13
Jet de dé = 10
Résultat du test = réussite

Svartfal avait bu plus que son soûl et restait insensible aux commandements de son chef. Ingmar cramponna alors son compagnon et parvint à lui faire céder sa prise. La réussite de son entreprise eut pour effet de lui faire reprendre les esprits que la fureur et l’alcool, comme à l’accoutumé, avaient dissipé sous leurs voiles. Le gaillard Norscan et ses deux compagnons d’armes qui l’entrainaient à leur suite fuirent sous les conspuations de la populace. Un peu plus tard, en empruntant des ruelles contournées, ils parvinrent enfin sur les quais où se trouvait le havre du Wilhelm III.

L'après midi ne s'était pas si mal passé pour Maximilian finalement. Béatrix l'avait rapidement lâché pour aller de son côté, et l'érudit avait eu tout le loisir de fureter dans la bibliothèque de la ville. Si celle-ci était loin d'égaler celle, colossale, de Nuln, et que nombre de livres étaient juste désuets, Maximilian avait put dénicher quelques ouvrages dignes d'intérêt, les Bretonniens ne semblant visiblement pas aussi strict au niveau de la censure que les Impériaux. Sur le chemin du retour, il s'était demandé comment s'en étaient sortis les trois brutes dans l'estaminet. Non pas que leur sort l'intéressait grandement, mais une éventuelle arrestation risquait de compliquer l'expédition. Il avait marqué un temps d'arrêt en posant le pied sur le ponton, Svartfal était maintenu par les bras par deux autres Norses tandis que qu' Ingmar lui expliquait sa façon de penser à l'aide d'arguments frappants. Maximilian avait haussé les épaules et avait poursuivit son chemin vers sa cabine, notant au passage que si ces barbares n'avaient aucune discipline, ils savaient y faire pour punir ceux qui ne suivaient pas les ordre du chef.

Le reste de la journée se déroula sous de meilleurs auspices. Chacun vaqua à ses occupations ou essaya de tuer le temps qu’il n’avait su occupé utilement. Le crépuscule s’annonçait. Un léger souffle de l'horizon remontait le long de l'estuaire. Les matelots du Wasteland finissaient de remiser dans la cambuse du navire les nourritures que 3 semaines de voyage avaient consommé. Sous les instructions du second, leurs corps fumants, ployables sous l'éreintante activité, se contractaient et se dépliaient. Le capitaine Hendricks était descendu à quai en début d'après-midi et n'était toujours pas revenu à bord. Manann seul savait où cette vieille canaille s’en était aller trainer sa mauvaise patte.

La nuit venait de tomber. Chacun ayant été convié par Holswig-Haagen, tous eurent la surprise de se retrouver dans les quartiers du capitaine-mercenaire Reiklander. Parmi eux, se trouvait un homme d’une cinquantaine d’année, peu loquace, portant de long cheveux et une barbe grise et vêtu de vêtements rapiécés en fourrure. Les hommes du Wilhelm III le disaient prêtre de Taal mais personne depuis le départ de Marienburg n’avait osé troubler son humeur taciturne et réservée.

Dans la soirée, un matelot vint chercher l'érudit dans sa cabine, il avait été convié à rejoindre Holswig-Haagen dans sa cabine. Maximilian demanda à l'homme ce que lui voulait le capitaine-mercenaire , mais le matelots se contenta d'une réponse laconique : " Chais pa'moi, on m'a d'mandé d'vous chercher, alors voilà. " et il s'éloigna dans la coursive sans plus d'explications. L'érudit lâcha un long soupir. En fait, il ne pouvait y avoir qu'une seule raison pour qu'on le convoque : l'esclandre du Norse de ce matin. Ceci dit, il n'y était pour rien, lui, et si Holswig-Haagen voulait passer un savon à quelqu'un, qu'il le fasse au principal intéressé. Il arriva dans la cabine en dernier, tout le monde était là et n'attendait plus que lui, visiblement. L'érudit s'installa sans cérémonie dans un coin et attendit, les yeux rivés sur un étranger d’une cinquantaine d’année portant de long cheveux et une barbe grise et vêtu de vêtements rapiécés en fourrure. Maximilian supposa qu'il devait s'agir d'un prêtre de Taal, Dieu de la Nature et des Lieux Sauvages, mais sa présence ici était aussi incongrue qu'un Gobelin dans le grand temple de Sigmar à Altdorf.

Encore une fois, elle se présentait en retard au rendez-vous. Elle demanda donc rapidement où se trouvait la réunion à une matelot qui passait par là et qui lui indiqua la cabine du capitaine. Elle s'y précipita et entra dans la pièce, les cheveux encore ébouriffés par son course. A la vue du lettré, elle sourit et alla enlacer son coup avec ses avant bras dans une gentil geste d'affection. Après tout, celui-ci avait voulu l'aider cette après-midi lors de la bagarre de la taverne. Elle remarqua alors la présence d'un homme d'une cinquantaine d'année. Vêtu de fourrures rapiécés, elle sentit immédiatement un curieuse aura émanant de lui. Sans nul doute était-il capable de choses surnaturelles mais la magicienne n'en savait pas plus. Il ne semblait pas hostile et sa présence paraissait du fait du capitaine. Il n'y avait donc pas de raison de s'inquiéter mais elle cacherait tout de même ses pouvoirs.

L'arrivée de Holswig-Haagen coupa net aux interrogations. L'air grave et las, il commença sans ambages.



" Olricssen, sachez que je n’apprécie guère l’attitude de vos hommes. Il m’est déjà difficilement supportable de les voir saouls ou en train de cuver leur alcool sans qu’en plus ils doivent m’attirer des ennuis lors des escales. Vous ne devez pas ignorer les rumeurs qu’on fait circuler sur vous et vos congénères. Je me fiche de ces ragots superstitieux. Je vous ai engagé car je sais que vous et vos hommes sont parmi les plus aguerris aux dangers des jungles de Lustrie, cependant, il serait plus honorable que vous prouviez votre valeur martiale et votre fougue en temps voulu. Je me montre garant de vous…mais ne me rendez pas la tache plus inconfortable et malaisée que ce qu’elle n’est déjà."

Dit-il en laissant trainer son regard dans un coin de la pièce où se trouvait le sergent Kampffart, crispé sur une chaise.



Son coup d’œil passa de son sergent à Roïk, lui signifiant de la sorte qu'il n'était pas dupe de sa présence dans l'estaminet lors de l'incident. Il reprit son monologue avec un ton responsable et solennel qui se voulait stigmatisant.

" Je vous demanderai donc, à vous et à vos hommes, Olricssen, de ne plus descendre à terre jusqu'à ce que nous soyons parvenus à notre destination finale. Ne prenez pas ça comme une punition. Cette mission a été mandatée par l'université d'Altdorf, et autant que faire se peut, je souhaiterai que vous mesuriez la pleine dimension de la respectabilité de cette institution impériale. Je l'ai accepté en raison des nobles valeurs qu’elle prône et je ne pense pas me tromper en affirmant que la présence de chacun d’entre vous, autant que la mienne, atteste de cette éminence. Elle consiste à amener ces hommes là jusqu’à destination..."

Dit-il en désignant Maximilian Ernst, l'érudit de Nuln, et Roïk Hareckson l'engingneur nain d'Altdorf.

"...et que Sigmar m'en soit témoin, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour qu'ils y parviennent. "

" Afin que les choses soient bien claires et pour éviter d’éventuels nouveaux problèmes, peut-être que certains d'entre vous avez des questions à me soumettre ?! "

L'arrivée de Holswig-Haagen ramena l'érudit à la réalité. Comme il s'y attendait, le capitaine-mercenaire leur fit un pompeux monologue en rapport avec les soucis de ce matin. Maximilian nota le coup d'œil de Holswig-Haagen vers le Nain et en déduisit que Roïk avait dû être impliqué d'une façon ou d'une autre. Cependant, la fin du discours l'inquiéta nettement plus. La façon dont le capitaine-mercenaire avait tourné la chose laissait sous-entendre que Bordeleaux ne serait pas la dernière escale avant la Lustrie, or il ne pouvait y en avoir d'autres… À moins que… Maximilian s'éclaircit la gorge et demanda : " J'ai effectivement deux question : la première est, j'en suis certains, celle qui brûle les lèvres de tous, à savoir qui est cet homme et que fait-il ici ? " en désignant le Prêtre de Taal " Mais je suis certain que vous alliez y venir. Mon autre question va juste me permettre de m'assurer que vous ne comptez pas tous nous envoyer à la mort : est-ce vous avez envisagé que le Whilhelm III fasse escale à Lothern ? "

Holswig-Haagen répondit de l’air las d’un homme rompu à une vie incertaine et exposée aux risques de l’aventure.

" Herr Ernst, je ne vous cache pas que les jungles de la Lustrie recèlent de nombreux dangers…"

Il laissa sa réponse en suspens pour rebondir sur la suite de la question de Maximilian. Le capitaine-mercenaire essaya de restituer, de mémoire, le monologue soucieux que ce vieux loup de mer de Hendricks, prenant conscience des dangers d’un tel voyage, avait tenu lors de leur première rencontre à l’université d’Altdorf. L’homme d’arme s’appliqua à être le plus précis possible afin de laisser le moins de prise à la condescendance de l’érudit.

" Le capitaine Hendricks vous en aurait certainement mieux parlé que moi…Non, le Wilhelm III ne mouillera pas à Lothern. Notre prochaine escale nous emmènera à Magritta, dans un peu moins de 2 semaines. Puis nous descendrons en direction du port de Copher, le port des épices, en Arabie. Les côtes septentrionales de l’Arabie sont infestées de pirates, nous serons escortés par un navire-corsaire Estalien. Ensuite, nous naviguerons en navigation côtière jusqu’à Sudenburg, dans le Golfe de Mèdes. L’Empire maintient cette colonie depuis les dernières croisades. Ce comptoir commercial, idéalement placé sur la route de la soie, est une escale pour les navires marchands de la marine impériale en route vers Cathay. De ce point de départ, se déroule une route optimale jusqu'au point géographique de Lustrie où nous devons mouiller. Nous attendrons que les conditions météorologiques, climatologiques et océanographiques soient réunies pour profiter du vent favorable de l’alizé qui souffle de l’Est vers l’Ouest. "

Le capitaine-mercenaire se tut, laissant l’homme se présenter lui-même. Au bout de plusieurs secondes de silence du principal concerné, il reprit en laissant trainer sur lui un regard interrogatif et défiant.

"…c’est Rolf Altberger, un prêtre de Taal. Puisse le dieu de la nature et des lieux sauvages nous accompagner de sa bienveillance au-delà du Grand Océan ! "

Sa réponse signifiait que l’entreprise, périlleuse, nécessitait que soit adjoint, au courage des hommes, la grâce des dieux !

Un prêtre de Taal ? Béatrix sentit son poste à bord du navire vaciller légèrement. Si le prêtre les accompagnait dans cette expédition, quel serait son rôle ? De plus, un serviteur du Dieu de la nature pourrait-il vraiment accepter la manière dont elle manipulait les éléments ? Tout en écoutant la fin de la conférence, elle se promit d'aller en toucher deux mots au capitaine après que les autres membres soient partis.

[[EVENT] Matthias Altdorfer]

Matthias avait profité pleinement de son excursion au sol, il n’avait pas déboursé le sou qu’il n’avait pas et avait tout de même profité de l’exotisme des lieux. Mais il était vrai que pour lui l’exotisme pouvait tout aussi bien se trouver au coin de la rue ou dans une bourgade éloignée de l’Empire.

Une fois à bord, il retourna à son office où il vérifia, pour la centième fois, l’emplacement de ses flacons et de son matériel en général. Une fois ses préoccupations effacées par la certitude d’un rangement adéquat et correspondant à ses habitudes et avouons-le, à ses petites manies, il lui prît l’envie d’aller respirer les embruns marins sur le pont et de regarder l’immensité de la mer.

Le vent fouettait ses cheveux et le balancement lancinant du bateau berçait notre apprenti voyageur et favorisait ses rêveries contemplatives. Ses yeux étincelaient sous l’émotion qui l’étreignait et ses pensées voyageaient aussi, sinon plus vite que lui-même.

Il avait parlé avec les matelots sur le bateau et il savait donc pertinemment que la Bretonnie n’allait pas être la seule escale de ce magnifique vaisseau. Les noms évoqués avaient une saveur épicée aux oreilles de Matthias, la première escale allait être L’Estalie. Matthias n’en savait pas grand-chose à vrai dire et les marins n’étaient guère expansifs à son sujet. Ils préféraient de loin lui raconter des histoires sur leur destination suivante : l’Arabie. Les marins lui contaient de vagues histoires, tenant plus de racontars de bonnes femmes que de véritables récits de voyage. Il était question de carpettes volantes, de tables qui parlent, de cordes s’agitant comme des serpents et d’autres élucubrations de la même veine qui ne dupaient pas notre scientifique. Certes, les mages Arabes étaient réputés, et ça il le tenait de l’un de ses mestres de Médecine, pour leurs grands talents de guérisseurs, mais faire voler des tapis. Non, il ne pouvait pas le croire.

Revenant à des pensées actuelles, il se rappela qu’en ce moment même, dans les quartiers du capitaine, une partie de son groupe se faisait réprimander pour leur conduite à leur dernière escale. Il avait vaguement entendu des rumeurs de bagarre d’ivrognes, d’alcool, de taverne, de gardes et de Norses. Pourquoi fallait-il toujours que les hommes se battent et en viennent aux mains ? Cela ne provoquait qu’hématomes, côtes fêlées et dentition allégée et ne soulageait nullement les maux qui les tourmentaient réellement. Il espérait juste que les actions irresponsables du groupe qu’il devait maintenir en bonne santé n’allaient pas lui rendre la tache encore plus difficile qu’elle ne s’annonçait déjà. Son temple lui avait confié une mission, il le représentait dans cette expédition, et foi de Matthias toutes ces personnes reviendraient à bon port en vie !

[[MJ] Urizen]

Comme le ciel était beau quand le crépuscule approchait. Le peu de nuage prévoyait une nuit étoilée, d'une beauté merveilleuse que seuls les voyageurs peuvent apprécier. Elle resterait toutefois fade et vaine face à la splendeur d'une soirée lustrienne. Mais qu'était-ce? Le capitaine-mercenaire appelait les participants à l'expédition? Un rendez-vous dans sa cabine pour une mise au point? Impeccable, ça éviterait à Jakob de devoir le faire lui-même! Tardant un peu par dessus le bastingage, notre homme fût surpris par les éclats de voix en tout genre qu'il entendait sortir du bateau. Sentant que tout allait finir par mal se passer, l'aventurier se décida à rentrer. Les quartiers du chef de navire étaient pleins à craquer d'énergumènes en tout genre. L'explorateur reconnu le nain qu'il avait rencontré plus tôt, une jolie demoiselle, un type avec une peau d'ours et un vieux qu'il ne connaissait pas, en plus d'un rouquin et de ses cinq ivrognes. Ne manquait que le médecin et la troupe était complète. Allait-il vraiment devoir partir en milieu hostile avec une telle bande? Il semblerait que oui... Pour l'heure ils semblaient se faire réprimander sévèrement, en tout cas c'était ce que disait leur mine basse et leur intérêt pour leurs chaussures. Voyant qu'il fallait débloquer la situation, le robuste homme s'avança. -"Hola capitaine! Que vous arrive-t-il? Ma petite troupe aurait-elle causé quelques ennuis en ville?"

Ce n’est pas tant l’interruption nonchalante de l’explorateur Wastelander que le désagrément de devoir reprendre un sermon auquel visiblement il ne semblait trouver aucune satisfaction qui dessina une moue d’agacement sur le visage d’Holswig-Haagen…

Il s’en acquitta avec une magnanimité affectée.

" Kaepernick, je mettais certaines choses au point qui me semblent importantes...il aurait été de bon ton de vous en préoccuper plus tôt…Il y a eu pour ainsi dire un incident dans un établissement de dégustation de vins et de liqueurs avec l’un des hommes d’Olricssen. Mais je crois que cela ne se produira plus..."

Conclut-il en en épiant le chef-mercenaire Norscan, qui jusque là était resté flegmatique et impénétrable. Le suspens de sa phrase laissait place à un ultime et salutaire sursaut d’orgueil d'Ingmar, mouvement de caractère qu'il s’inquiétait de ne toujours pas voir survenir. Comme un médecin qui avait vu partir de nombreux patients atteints d’un mal infectieux, le capitaine-mercenaire, rompu au commandement des hommes et à leur vanité, savait trop bien l’importance de percer l’abcès d’un organe ou d’un membre malade avant que leurs miasmes ne se propagent à l’ensemble du corps.

Le sergent Kampffar fit grincer sa chaise sur le sol et sortit de la cabine en laissant trainer un regard de réprobation à l'encontre de Holswig-Haagen dont il avait espéré, sans aucun doute, plus de sévérité.

Le capitaine-mercenaire sigmarite croisa les bras, signifiant par cette posture que la conversation était close.

Une fois de plus les réputations avaient eu la part belle dans la réunion qui se déroula après l'escale Bretonnienne. Les Norskans buvaient trop et ne savaient pas tenir l'alcool et c'était évidement la faute du nain... Roïk avait rejoint le navire rapidement après être sorti de la taverne et avait été un des premiers à rejoindre la cabine de la réunion, lui permettant de confirmer la liste des participants à la l'expédition. Ne réagissant pas à l’insinuation, l'ingénieur écouta Holswig-Haagen donnant une importance particulière à la présence de sa personne et de l'érudit durant l'expédition, chose dite et entendu de tous, il eut conscience des éventuels avantages qu'il pouvaient en tirer si besoin: le but de l'expédition était de mener et protéger deux personnes durant le voyage. D'un autre coté, il espérait pouvoir aider par ses connaissances au bon fonctionnement de l'expédition. Il n'avait pas de question particulière sur l'expédition mais la densité du groupe et le nombre d’égocentrisme qui y coexistaient, concentré dans la même pièce, il finit par prendre la parole... -" Moi j'ai une question pratique, je ne connais rien aux expéditions et voyant le groupe constitué, je voudrais savoir qui commandera sur le terrain? Je comprend que certains connaissent la Lustrie, d'autre mènent des hommes, plusieurs commandements sont déjà notables à cette table, alors qui décide au besoin quand nous aurons plusieurs personnes capables et légitimes pour prendre la décision finale ?"

" Je suis responsable du corps martial de cette expédition, tous les hommes d’armes sont par conséquent sous mon autorité. Toutefois, mon action est circoncise dans le but d'aider Kaepernick à nous guider et je m’en remets entièrement à sa connaissance de l'environnement dans lequel nous allons nous aventurer. Enfin, lorsque nous aurons atteint notre destination terminale, Meine Herren Meister, nous serons tous à votre service"

[[MJ] Urizen]

L'aurore pointait, dévoilant l’horizon incertain. Les matelots du Wilhelm III étaient déjà sur le pont du navire, quoique leur activité semblât moins affairée qu’à l’habitude. Holswig-Haagen se tenait en haut de l'appontement, les poings serrés sur les hanches. La physionomie de son visage se partageait entre le dépit et la colère. A la proue, là où d’habitude, matinalement, se tenait le capitaine Hendricks, humant les embruns et semblant y chercher une parcelle de vérité que seule l'immensité de l'océan pouvait conférer, une bande de mouettes se disputait le poisson que l'une d’entre elles venait de pêcher. Le sigmarite renâclait. Exaspéré, il éructa sans réellement espérer qu'un d'entre les matelots puisse lui donner une réponse satisfaisante :



" Où est ce fichu Hendricks ?!"

Un nain, que personne ne semblait avoir remarqué jusque là, en dépit de son accoutrement exubérant, se tenait accoudé contre un tonneau, fumant une pipe.



"Si vous voulez parler de ce vieil anchois du Wasteland, il ne viendra pas, la faute à un sacré coup de malchance. Faut dire que j'ai rarement vu une telle déveine au jeu, il y a perdu jusqu’à sa pipe...j’en viendrais même à penser qu’il a triché...remarquez, je ne lui jette pas la pierre, héhé, une rascasse de mon espèce n’est pas fait pour prendre racine... "

Holswig-Haagen le coupa net.

" Pouvez-vous me dire où est-ce que je peux trouver le capitaine Hendricks ?! "

" Que j'sois glabre sur l'instant, je n'en sais foutrement rien et à vrai dire, je m'en contrefous ! Hé, et vous, que faites-vous sur mon navire ?! "

" Qu’est-ce que vous voulez dire par - votre navire - ?! "

" Herr Kapitän…c’est bien comme ça qu’on vous appelle chez vous non ? "

...lança le nain en imitant le fort accent du Reikland du capitaine-mercenaire.

"… hé bien, il se trouve justement que j'en ai fait l'acquisition hier soir. Pour le peu qu'il semblait y tenir à son rafiot, j’parie qu’il vous aurait fait faux bon à l'escale suivante. Vous devriez vous estimer heureux, là, vous avez la chance de tomber sur moi ! "

Holswig-Haagen se saisit avec âpreté d’une feuille chiffonnée que le nain lui agitait devant le nez avec cynisme. Il la défroissa d'un revers de main. Le papier, sans nul doute fait sur un coin de table entre deux rasades de mauvais alcool, était rédigé d’une écriture de mouche parsemée de fautes. En bas, le paraphe du capitaine Hendricks était bel et bien apposé.

Sans mot dire, le capitaine-mercenaire sigmarite tourna les talons et fila en direction des appartements de la poupe.

" Suivez-moi sur le champ ! "

" Astique moi ça p'tit gars ! "

...lâcha le nain à un matelot près duquel il passa en décochant un glaviot sur une pièce d’accastillage.

" J'veux que ça brille jusqu'à Sartosa. Sinon j’te pends par la quenouille au grand mât ! "

*******************************

Quelques dizaines de minutes plus tard, le nain posait gaillardement ses mains criblées de bagues et autres apparats sur la barre à roue en reniflant bruyamment l’air du large.

" Ah canaille, je sens qu’on va bien s’marrer ! "

[[EVENT] Béatrix Rozëntall]

Accoudée au bastingage du navire, Béatrix contemplait l'immensité aqueuse de l'océan avec émerveillement. Pour elle, le scintillement du soleil matinal sur les vagues valait tout l'or du monde. Mais il était temps de revenir à des occupations plus terre à terre. La réunion d'hier soir c'était bien déroulée, hormis peut-être le sermon d'Holswig-Haagen concernant l'affaire norscane. Elle n'avait toutefois pas eu le temps d'aller lui parler, celui-ci s'étant immédiatement retiré dans ses quartiers à la fin de son discours. L'élémentaliste avait donc du rejoindre son lit sans parler du prêtre. En effet, elle n'avait jamais vraiment été caractérisée par sa foi religieuse et même s'il lui arrivait parfois de visiter quelques églises, elle doutait fort que l'influence de Taal s'étende jusqu'en Lustrie. De plus, curieuse de nature, elle aurait voulu en savoir plus sur les compétences de ce nouveau compagnon.

Elle entreprit donc de rechercher le capitaine afin de l'interroger sur la chose et ne mit pas longtemps pour le trouver. A peine avait-elle fait quelques pas que le militaire cherché passa devant elle tel une bourrasque, les traits crispés et l'air furieux. Intimidée par tant de colère, la magicienne estima avec sagesse que le moment n'était peut-être pas opportun. Elle changea donc de plan; Si elle ne pouvait pas parler à Holswig-Haagen, elle s'adresserait directement au prêtre. Après tout, elle était une pratiquante illégale de la magie mais elle appartenait officiellement à cette expédition.

Elle surpris l'homme non loin de là en train de parler à un matelot. Elle s'approcha timidement et s'éclaircit le gorge pour attirer son attention.

"Aheum... Bonjour. Je suis Béatrix, enchantée de faire votre connaissance. Nous n'avons pas vraiment eu l'occasion de nous parler hier soir aussi je me disais que nous pourrions faire plus ample connaissance." proposa-t-elle en une sourire radieux. Elle enchaina rapidement :

"Mais vous voulez sûrement que je me présente d'abord, oui, c'est la moindre des politesses. Euh, à vrai dire je n'ai pas grand chose d'intéressant à raconter, j'ai passé les dernières semaines en..."

Elle s'interrompit brutalement.

"Bref, d'autre part j'aime bien les animaux, en particulier les oiseaux. Les pinsons tout particulièrement. Savez vous qu'il existe deux espèces de pinsons dans ma région ? Mais ils sont morphologiquement très proches, c'est pour cela qu'on les confond souvent. Mais moi je sais qu'ils sont différents. Par exemple quand j'étais enfant, nous posions souvent un bol de miettes sur le rebord de la fenêtre pour les oiseaux mais jour mon ami Mathias a voulu me convaincre que..."

Pour la deuxième fois elle s'arrêta dans son monologue. Le prêtre n'était sûrement pas intéressé par ses souvenirs d'enfance, et encore moins par son intérêt pour les animaux. Mais que raconter d'autre ? Elle ne pouvait sans doute pas lui conter ses capacités de maitrise élémentaire, mais la nature était toute sa vie. Elle n'avait jamais rien fait de remarquable qui ne concerne pas les plantes ou les bêtes.
Gênée de s'être laissée emporter et honteuse de n'avoir rien à raconter, elle sentit le rouge lui monter aux joues et entreprit de fixer le sol avec embarras. Après quelques secondes de silence, elle se reprit avant de relever la tête et sourit joyeusement.

"Enfin ma vie n'est pas très intéressante, je suis sûre que la votre l'est beaucoup plus. Rolf Altberger c'est bien cela ? Puis-je savoir d'où vous venez ? Et que comptez vous trouver en Lustrie ?"

Avant toute chose, il était nécessaire de savoir si le prêtre de Taal était un allié et de connaître son comportement à son égard. Si elle pouvait en apprendre un peu plus sur lui au passage, ce serait parfait.

Je me suis permis de trouver le prêtre pour éviter des posts inutiles mais si cela gêne ou s'il est introuvable pour le moment, je changerai.
Sinon, concrètement j'utilise la compétence Charisme (lvl 3) pour donner une bonne impression de moi et le mettre en confiance.

[[MJ] Urizen]

Le prêtre de Taal discutait avec un matelot inquiet au sujet du départ du capitaine Hendricks et de l'arrivée de ce drôle de nain. Il écouta le monologue maladroit de la jeune Béatrix en esquissant un sourire attentionné et s'adressa à elle avec une délicatesse et un raffinement d'esprit que son apparence ne pouvait laisser présager.



" Fringilla coelebs, Fringilla montifringilla..."

Dit-il songeusement, semblant s’étonner lui même de la résurgence des tréfonds de sa mémoire d’un savoir académique depuis longtemps désuet.

" Lorsque nous étions enfant, nous habitions un domaine agricole reculé de l'Ostland. Pour pallier à notre relatif isolement, par péché d’orgueil ou simplement par bienfaisance à notre égard, même après toutes ces années je ne sais réellement, notre père, qui s’inquiétait de nous élever aux choses sensibles de l'âme, fit construire une grande volière au vieux Hanz-Jakob, l’un de nos métayers, piqué de ces oiseaux chanteurs. Leurs douces mélodies étaient un charme à nos jeunes oreilles. "

Légèrement troublé à son tour par son épanchement, il se revêtit du voile du mystère, lequel, pour une raison ou une autre, semblait lui seoir.

" Je suis jusqu'où la forêt s'étend. Pour vous dire vrai mademoiselle, mon existence a été un long voyage et lorsque les circonstances ont su suffisamment aiguillonner mon intérêt pour momentanément le suspendre, ou plus prosaïquement, quand mon corps las nécessita du repos, mon esprit, mu par d'autres transports, y découvrait des paysages que les sens ne peuvent connaitre, de fait que toujours je fus en mouvement et que je ne saurais dire d’où je viens tant partout fut chez moi. "

Altberger regardait astucieusement la jeune femme. Qu’il ait eu vent ou non de son infortune et des récents évènements dont elle avait eu à souffrir, il lui témoignait une sympathie non feinte.

" Une vieille maxime qui fait fi des turpitudes de la matière hasarde que nous naissons véritablement là où, pour la première fois, notre âme s’éveille à la vie. Mais peut-être préféreriez-vous celle-là : un homme ne se définit non pas d’abord par ses origines mais réellement par ce vers quoi il tend. "

" Et vous, d'où êtes-vous chère enfant ?! "

[[EVENT] Jakob Kaepernick]

Tout s'éclaircissait, les membres du groupes étaient descendus, avaient vidés de son alcool un débit de boisson puis avaient provoqués une bagarre. L'affaire classique en somme, il en faudrait plus pour étonner un vieux routard de l'aventure comme Jakob!
En revanche l'apparition du nain capitaine le désarçonna; comment un commandant de vaisseau pouvait-il abandonner son navire pour quelques parties de cartes? Le professionnalisme se perdait de nos jours... Enfin, fondamentalement ce nabot ridicule avait raison, si l'ex-capitaine avait tout abandonné aussi facilement, on aurait pu se poser des questions sur son comportement durant la traversée si celle-ci avait été dangereuse.

Pour l'heure, les deux hommes étaient partis discuter et la loge se désemplissait des membres de l'expédition, une dizaine de minutes plus tard l'explorateur se trouvait sur le pont à compter les mouettes. La suite des opérations promettait d'être difficile, il faudrait faire le point... Faire le point? Voilà la bonne idée!
Se plaçant à une extrémité du bateau, Jakob cria à pleine gorge.

-"Que tout les membres de l'expédition se rassemble autour de moi, dépêchez-vous!"