[EVENT][Bordeleaux]...le bon grain de l'ivraie.

[[EVENT] Matthias Altdorfer]

Accoudé à la rambarde, Matthias admirait la grande bleue et ses reflets d’argent lorsqu’il entendit l’appel de l’explorateur. N’étant guère éloigné de lui il fut le premier à venir à sa rencontre et d’une révérence simple mais dénotant un certain respect il s’adressa à lui :

Bonjour monsieur, je me nomme Matthias Altdorfer et je suis le médecin mandaté par le temple de Shallya pour vous escorter à travers la jungle Lustrienne. J’aimerai beaucoup m’entretenir avec vous au sujet des dangers à venir et sur mon rôle au sein du groupe d’exploration.

J’ai aussi un herbier à remplir pour mon temple et j’aurais besoin de vos connaissances sur la Lustrie pour tenter de compléter au maximum et de la manière la plus efficace cet ouvrage qui fera certainement office de référence dans tout l’Empire. Il me faudrait des noms de plantes, des descriptions, les lieux où les trouver, leurs effets bénéfiques ou néfastes afin d'en répertorier le plus possible, si ce n'est toute. Si vous aviez un peu de temps à m'accorder avant notre arrivée.

Embrassant le bateau d’un regard il continua sur un ton moins formel mais plus soucieux :

J’ai aussi entendu dire que le bateau avait changé de capitaine. Je ne sais pas si ce sont des choses courantes lors de voyage tel que celui-ci mais ce ne sont pas des choses qui me laissent à penser que tout se déroule comme prévu. J'espère simplement que cela ne causera pas trop de souci.

Revenant à son interlocuteur:

Je n'ai pas encore rencontré les autres membres de l'équipe d'exploration mais je n'ai put m'empêcher de remarquer cette jolie jeune femme aux cheveux de feu qui déambule parfois sur le pont.

Le médecin adressa un large sourire entendu à l'explorateur.

[[EVENT] Béatrix Rozëntall]

La mystérieuse réponse du prêtre surprit Béatrix autant qu'elle la ravit. En effet, malgré les quelques érudits à bord, elle s'était depuis longtemps résignée à l'idée de devoir voyager en compagnie de rustres incultes ou de rats de bibliothèque asociaux. La présence d'un homme aussi vif d'esprit et aussi sensible ne manqua donc pas d'accentuer sa bonne humeur. Prise au jeu, elle s'entendit répondre en ces termes :

"Certains traversent la vie comme ils marchent dans la nuit, n'y voyant rien, inquiets et apeurés, ne sachant pas qu'il leur suffirait de lever les yeux au ciel pour que la douce lueur lunaire illumine leur campagne. D'autres disent naître plusieurs fois, ne se rendant compte qu'à la fin que les derniers instants qu'ils vivent ne sont pas moins vrais que les premiers jours de leur vie. Personnellement je ne suis ni l'un, ni l'autre. Constante inconstante, je glisse sur l'histoire comme la pluie sur les toits. Et si je tend vers quelque chose, c'est uniquement pour me jeter dans la mer avant de m'évaporer de nouveau en un cycle sans fin. Parfois douce et fluide, parfois violente et cruelle, je ne suis personne mais je m'appelle "l'Eau"."

L'élémentaliste se tut. Les mots étaient sortis tout seuls, inexorablement tel le flux d'un court d'eau, faisant preuve d'une certaine poésie dont elle ne s'était jamais cru capable. D'abord intimidée par elle même, elle laissa rapidement ses dernières pensées pour retrouver sa spontanéité.

"Mais au delà des apparences et de mon air doux, cela ne m'empêche pas de m'enflammer quelques fois !" Continua-t-elle en riant.
"Les derniers hommes m'ayant énervée ont d'ailleurs trouvé mon côté intransigeante et bornée. Ils cherchaient la douceur, il n'ont eu qu'un rocher et la seule chose qu'ils aient embrassés ne fut ni de l'or ni mes lèvres mais notre bon vieux sol !"

Amusée de s'être rappelée ces souvenirs mouvementés de ses aventures de voyage, elle lança un clin d’œil complice à son interlocuteur toujours attentif.

"Heureusement pour vous, je suis sous un bon jour malgré ce voyage qui s'éternise et ce paysage monotone. Je ne blâme pas l'océan que je pourrais admirer à longueur de journée mais plutôt ce bateau et les hommes qui sont dessus. Ne vous sentez-vous pas un peu à l'étroit entre ces mercenaires norscans et ces marins en manque de loisirs ?
Enfin tout n'est pas noir, j'ai rencontré un charmant érudit qui nous accompagnera sur le continent, et si la conversation n'est certes pas son point fort, je vous recommande chaudement sa compagnie."

Elle se tourna en direction de la rambarde du navire et de Matthias.

"Et ce jeune homme là-bas m'a l'air fort sympathique !"

Béatrix soupira.

"Sûrement lui parlerai-je à notre arrivée à terre mais en attendant, ce vent du large me donne des envies d'évasion. Plus que l'élément aqueux. Plus que le feu ou la terre, je souhaiterai présentement être le vent et pouvoir m'envoler vers la Lustrie."

C'est tout naturellement que la magicienne enchaina ses dires par quelques pas de danse. Lentement et avec grâce, elle entama une valse silencieuse et solitaire, comme s'il n'y avait personne d'autre qu'elle sur le pont. A plusieurs reprise elle effleura des matelots qui passaient près d'elle mais jamais elle ne les heurta. A l'instar de la prose poétique, elle n'avait jamais pratiqué la danse mais ne s'y débrouillait pas trop mal.
La chorégraphie dura quelques secondes avant qu'elle ne s'arrête enfin. Face au prêtre de Taal.

"Pour revenir à des préoccupations plus terre à terre, ma venue vers vous a un objectif spécifique autre que faire votre connaissance. En quoi consiste notre expédition précisément ? Expédition anthropologique certes mais cela fait un peu léger comme information. Avons-nous un itinéraire particulier ? Un but précis ? Je suppose que nous n'allons pas errer dans la jungle comme des âmes égarées. De manière générale, j'apprécierai toute information complémentaire que vous pourriez me donner. Je vis l'instant présent mais cela ne m'empêche pas d'être prévoyante et prudente. Ce qui n'entame en rien l'affection que je vous porte." finit Béatrix qui s'empêchait depuis tout à l'heure d'appeler Rolf Altberger, "Mon gros ourson".

Attendant la réponse du prêtre, elle fut interrompu par le cri de Jakob.

-"Que tous les membres de l'expédition se rassemblent autour de moi, dépêchez-vous!"

L'élémentaliste sursauta. Pourquoi fallait-il un rassemblement à ce moment ? Alors qu'elle allait sûrement obtenir des renseignements importants sur la mission. Tant pis pour le capitaine, le rassemblement attendra pensa-t-elle. Bien sûr, elle irait assister à l'évènement mais elle attendrait d'abord le retour du prêtre sur ses questions.

Scusez si le message paraît un peu long mais j'avais beaucoup de messages à délivrer :p. Pour ma conversation avec le prêtre, j'utilise encore Charisme (lvl 3) si ça peut le convaincre de me dire des choses qu'il ne devrait pas ou de s'épancher un peu plus que nécessaire (mais pourquoi ai-je l'impression qu'il n'en sait pas beaucoup plus que nous ? ^^).

[[MJ] Urizen]

Le caractère mâtiné de la jeune femme, mêlé d'ingénuité et d'une force certaine de tempérament que les ébranlements de la vie n'avaient pas, semble-t-il, diminué, amusait Rolf Altberger. La vie fruste et solitaire qu'il menait depuis de trop nombreuses années avait terni son vernis d'aménité et de bienséance. Le prêtre de Taal s'égayait à l'humeur espiègle de la jeune femme.



" Malheureusement, chère demoiselle, il y a bien longtemps que je n’accorde plus grand intérêt aux bagatelles de mon clergé. Avec le passage des années, les détails n'ont plus plus toute leur importance. J'ai par chance eu cette occasion inespérée de découvrir les territoires sauvages du continent Lustrianien. Nos plus éminents hommes d'esprit et autres cryptoanthropologues nous affirment que les forêts ancestrales de Lustrie recèlent des trésors censés nous renseigner sur l'origine de notre monde, les conditions de notre naissance et même, prêtant-on, sur celle des dieux...Chaque raison d’effectuer ce périlleux voyage à son mystère...Beaucoup y recherchent la gloire et les richesses, certains cherchent à y mieux connaitre les Hommes, d'autres, finalement, ne souhaitent que désapprendre et les oublier. Plus prosaïquement, quant à notre itinéraire, j'aurais tendance à penser que cet homme doit certainement en savoir plus que nous tous réunis. "

Dit-il en désignant l'explorateur Wastelander qui, justement, souhaitait rassembler les membres de l'expédition.

" Vous me raconterez cela. Excusez mon impolitesse Béatrix mais je vais maintenant aller me reposer. Je n'avais jusque là jamais navigué en haute mer et ce voyage m'est pénible. "

En se tenant au bastingage, Rolf Altberger se dirigeait en direction des bâtiments où, autant que pour se mettre à l’abri des éléments, il allait chercher un refuge à la promiscuité des hommes.

[[MJ] Urizen]

Journal du jeune Johan, moussaillon à bord du Wilhelm III

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