[Bowen] Tournoi à Quenelles

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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[MJ] Le Sombre Garde
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Re: [Bowen] Tournoi à Quenelles

Message par [MJ] Le Sombre Garde »

Romain prit son temps pour réfléchir aux questions que lui posait Bowen. Il savait que la réponse était importante pour le jeune homme et il pesait chaque mot. Finalement, il se lança dans sa réponse, une seule longue réponse, qui il espérait satisferait la curiosité du jeune homme. Son œil unique le scrutait attentivement.

« Le Graal représente un idéal à atteindre. Il force le chevalier à se surpasser, à aller au delà de ses limites. Tout au long de sa quête, il va rencontrer toute sorte de personne, découvrir le monde. Il est très commun que la quête mène en dehors de la Bretonnie. Cela nous permet de connaître le monde qui nous entoure, et ses habitants, bon et mauvais. De plus, pendant la quête, il n'est pas rare que le chevalier se retrouve à affronter un monstre ou sauve un village d'un péril où il se trouvait. C'est donc une noble entreprise à mener. Car ce n'est pas le but, le Graal qui est important, même si être bénit pas la Dame a ses avantages. C'est le chemin mené pour y parvenir qui compte, qui construit vraiment le chevalier.

Pour la deuxième question, Norchâteau n'est pas mon domaine. C'est celui de mon frère. À la mort de mon père, le château est allé à lui, et j'avais deux choix : soit rester et le servir, soit partir et servir un autre maître. Ne voulant pas qu'il y ait un climat de guerre de succession, c'est ce choix-là que j'ai choisi. Je me suis lancé sur les routes de Bretonnie il y a maintenant sept ans, avec pour seuls compagnons mon destrier et mon épée. J'ai combattu maint ennemis sur nombre de champs de bataille avant de finalement venir à Gryseracince servir messire votre père. Et pour l'instant, cela me convient.

Enfin, ta troisième question est très intéressante, et je ne peux que donner des pistes de réflexion. Notre vœu nous dit qu'il faut être fidèle à notre lige et à la Dame, ainsi qu'aux idéaux de la chevalerie. Il n'est pas forcément aisé de les concilier : qui sommes nous pour juger des actes de nos suzerains ? Nous ne devons pas comme eux gérer des terres, et c'est mon avis que nous ne comprenons pas forcément toute la portée de leurs actions. Par exemple, mon lige me demande de massacrer la population d'un village, femmes et enfants compris. Mon serment me dit de lui obéir, mais les idéaux de la chevalerie voudraient que je refuse. Que choisir ? Je choisis personnellement de faire confiance à mon seigneur et de suivre ses ordres. Peut-être que les villageois sont des hérétiques. Peut-être que leur seul tort fut de payer leurs impôts en retard. Mais ce n'est pas à moi de décider ce qui est bon et ce qui est mauvais.

Enfin, bien sûr que je tiendrais parole et que je répondrais à ta quatrième question. Mais ne tarde pas trop car je ne rajeunis pas et tu m'enterreras sans aucun doute. »


Le chevalier replongea dans ses pensées, laissant Bowen méditer sur ses paroles.

Enfin, alors que le soleil descendait à l'horizon, les cavaliers arrivèrent à une auberge. Il s'agissait d'une bâtisse de taille moyenne avec une cour enclose et des écuries pour les montures des voyageurs. Cela semblait plus sûr que de dormir dans les bois, surtout après la découverte macabre de la journée. Un jeune homme vint les accueillit dans la cour, s'inclina et prit leurs chevaux. Une grosse femme entre deux âges les attendaient sur le perron de l'auberge. Un sourire chaleureux s'étalait sur sa face, mais lorsqu'elle vit les armes des Gryseracine sur les tabards, son sourire disparut et ses yeux se durcirent. Sa voix resta néanmoins courtoise.

« Bienvenue au Repos du Cerf messeigneurs. Désirez vous un repas et une chambre ? »

Bohémon lui répondit que oui, ils prendraient des deux et pour tout le monde. Puis, alors qu'ils entraient dans la taverne, se retourna vers les autres.

« Vous avez vu son changement d'expression lorsqu'elle a vu nos couleur ? Ce n'est pas normal. Vous les écuyers, essayez d'en savoir plus là dessus et aussi sur le corps que l'on a découvert plus tôt. Ouvrez vos deux yeux et vos deux oreilles. Pas de repas si pas d'informations. »

La salle commune était chaude, une cheminée trônant au milieu d'un des murs. La population de l'auberge était clairsemée : un groupe de manants buvaient dans un coin, un routier et ses gardes dinaient dans un autre et plusieurs chevaliers errants étaient installés de par et d'autres. Les écuyers n'avaient que l'embarra du choix.
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Bowen de Gryseracine
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Re: [Bowen] Tournoi à Quenelles

Message par Bowen de Gryseracine »

Il n'était donc pas encore question de se reposer après une rude journée de marche puisque Bohémont donna aux écuyers une nouvelle mission : celle de comprendre pourquoi les villageois étaient hostiles et s'il y avait un lien avec les cadavres de la forêt d'il y a quelques heures. Leur repas seraient leur récompense... et Bowen avait terriblement faim. Mais il serra les dents, garda le dos droit et accepta humblement la mission du chevalier de son père. Se plaindre était indigne d'un aspirant chevalier, et les mots de Romain résonnaient encore dans son esprit jeune. Il devait se montrer digne d'être considéré comme le suivant d'un chevalier aussi sage.

Un chevalier doit faire confiance à son seigneur, avait-il dit, et doit se montrer digne des attentions de la Dame. Il doit se montrer implacable et endurant. Une pointe d'orgueil naquit dans le cœur du jeune page alors qu'il se répétait que pour être un bon chevalier, il fallait être un bon écuyer.

Se faisant aussi discret que possible en traversant la taverne plus ou moins bruyante, Bowen jeta un œil à ce qui partageaient la chaleur du foyer de la taverne. Un groupe de paysan, un marchand itinérant et plusieurs chevaliers errants se partageaient tables, chaises et boissons... Il fallait approcher le groupe qui répondrait au mieux aux questions du jeune page.

Les paysans connaissent certainement leurs terres comme personne d'autre, mais Bowen a aussi appris que les petites gens peuvent se montrer férocement territoriales quand quelqu'un commence à poser les mauvaises questions... De plus, si ces fermiers habitaient le hameau, ils partageraient sans doute la même hostilité envers les étrangers et la bannière de Gryseracine. Les regards méfiants qu'ils jetaient à la compagnie de chevaliers n'auguraient rien de bon...

Peut-être que les chevaliers errants qui se restauraient là se serait montrer plus bavard, mais un curieux pressentiment empêchait Bowen de se résoudre à aller les questionner. Des chevaliers errants sans écuyer pour les accompagner étaient des guerriers habitués à voyager d'un bout à l'autre du royaume, en quête de gloire et de fortune. L'écuyer avait déjà suffisamment de mal à se faire écouter par ses supérieurs, aller à l'encontre de nobles personnages pour leur demander quel était le climat social d'un village de paysans était l'invitation parfaite pour être renvoyé et taxé d'insolence ou d'arrogance...

Restait donc le routier fatigué et ses gardes. À la mine grise et au regard désabusé du marchand, Bowen devinait la lassitude qui s'était emparée de l'homme. La route avait dû être dure et les gardes camouflaient leur épuisement sous des dehors gaillards et paillards... Un marchand itinérant traverse villages et territoires sans s'en attacher, et il faut savoir connaître quelles routes sont dangereuses et quels villages ont besoin de blé, de grain ou de bière... D'ailleurs... Pourquoi un marchand itinérant auraient besoin de garde à Quenelle ? Résolu et déterminé à découvrir la vérité sur l'hostilité des villageois et la présence de cadavres en forêt, le jeune page s'approcha du marchand fatigué et demanda, de sa voix la plus humble et amicale.  « Monseigneur, votre escorte et vous-même semblez bien fatigués alors que la nuit ne vient que de débuter. S'est-il passé quelque sur la route ou dans le village pour que votre visage porte les marques de la désillusion ? Les habitants de ce bourg semblent être accablé par la tristesse... Se sont-ils brouillés avec les étrangers ou leur seigneur...? »

Attendant que le marchand termine sa réponse, le jeune page renchérit avec enthousiasme.  «Monseigneur, est-ce que, par le plus grand des hasards, avez-vous emprunté ou emprunterez-vous la route menant à Quenelle ? Les routes sont-elles sûres en cette période de l'année ? Les bandits, les bêtes et les mécréants laissent-ils les voyageurs en paix ?»
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Re: [Bowen] Tournoi à Quenelles

Message par [MJ] Le Sombre Garde »

Test de charisme : 4, réussite
Le marchand accueillit Bowen à sa table sans mot dire, juste avec un signe de tête. Pendant ce temps, les autres écuyers s'étaient répartis aux autres tables et essayaient d'en apprendre plus. Les gardes du routier avaient jaugé le jeune homme, et considérant qu'il ne poserait pas de problèmes, continuèrent à boire leur bière brune servie dans de grande chope. Des plats avec des restes de nourriture reposaient sur la table, témoins muets du souper garni qui avait été servi plus tôt dans la soirée. Finalement, le routier répondit à Bowen.

« La fatigue que vous voyez est juste celle du voyage. Nous avons fait tout le chemin depuis Couronne et nous continuons toujours plus au sud. Si cela faisait des semaines que vous étiez sur les routes, vous aussi aurait l'air las. »

Il s'interrompit pour se rafraichir la gorge d'une gorgée de bière.

« Quant aux propriétaires de l'auberge, ils ne sont pas tristes, ils sont juste retournés par les nouvelles. Un jeune seigneur et ses suivants sont passés plus tôt aujourd'hui d'après ce que j'ai pu comprendre. Ils ont raconté une histoire disant qu'un des villages sous sa protection s'est fait massacré par des hommes d'une maison voisine. Comme preuve, il a montré un bouclier ensanglanté. Il portait les armoiries qu'arborent vos compagnons là-bas. »

Voilà qui faisait prendre sens à l'attitude froide de l'aubergiste quand elle avait vu leurs armoiries.

« Si j'étais vous, je ne resterais pas seul cette nuit. Les gens en colère peuvent commettre des actes qu'ils regretteront le matin venu, mais ça sera trop tard pour vous. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, je vais me coucher. J'ai une longue route demain. Au lit les gars. »

Le marchand finit sa bière, se leva, rota, puis monta au premier étage, suivit de ses gardes. Il ne restait plus à Bowen que de retourner voir les chevaliers et de leur faire un compte-rendu. Les nouvelles n'étaient pas bonnes.
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