[Goëric] Apprentissage en Anguille

Message par **[MJ] Le Sombre Garde** » 25 nov. 2011, 22:58

Sans se préoccuper le moins du monde de Goëric, le Sanglier se jeta en avant pour achever Arthur, encore au sol. Son épée perça l'armure de plate du chevalier et trouva le chemin vers son cœur. Celui-ci expira son dernier souffle et sa hache tomba de sa main sur le sol. Maintenant qu'il s'était débarrassé du mentor, il avait le champ libre pour s'occuper de l'écuyer. Mais celui-ci se jeta sur lui avant qu'il ne puisse se retourner.

Apparemment poussé par une furie vengeresse, l'épée de Goëric perça la jambe du chevalier au Sanglier au niveau de son genou. Celui-ci s'abattit alors au sol avec un râle de douleur. Mais Grégoire profita de ce moment pour se relever et attaqua Goëric.

Sa précipitation lui coûta cependant la touche puisque son épée passa largement au large du jeune bretonnien.

La hache d'Henri cueillit le chevalier à l'aigle à la jambe gauche alors que celui-ci venait de se remettre debout. Le jet de sang qui jaillit présageait le pire pour celui-ci. Il se jeta pourtant au corps à corps, faisant tournoyer sa masse.

Il faillit toutefois à trouver la cible adverse et la hache de Henri vola une nouvelle fois.

La hache fut bloquée par le bouclier et glissa pour frôler le genou gauche adverse, sans causer trop de dommages.

Gontrand hurla de rage et de douleur en voyant l'épée traverser la poitrine d'Arthur. En signe de revanche, il abattit de toute sa force sa masse sur le crâne du chevalier aux Feuilles qui explosa sous l'impact malgré la protection du casque. Des morceaux de crânes et de cervelles volèrent aux alentours. Gontrand se précipita ensuite sur le Chevalier au Sanglier.

Antoine et son adversaire ne parvinrent ni l'un ni l'autre à atteindre leur cible. La fatigue commençait déjà à s'installer.

La même chose se produisit pour Richard et le second fils de Tancrède.

Apparemment toujours sonné par le coup de marteau qu'il venait de prendre, le chevalier au Corbeau ne put rien faire. Rodrick lui parvint parfaitement à l'atteindre et le bras gauche de son opposant reçut un puissant coup de marteau.

Ce coup déstabilisa le chevalier ennemi encore plus car si son épée porta, ce fut pour trouver le bouclier adverse en défense.

Le marteau de Rodrick, en percutant la poitrine adverse, mit définitivement fin au combat. Le chevalier en profita pour se porter au secours de Richard.

Message par **Goëric** » 26 nov. 2011, 22:04

Comme il voyait les doigts de son maître laisser s'échapper l'arme qui tomba au sol, Goëric se sentit terriblement impuissant. Tout ça était de sa faute, ce combat, ce risque et cette mort qu'il n'avait pu éviter du fait de sa lenteur. Il hurla, l'idée de voir les tripes de tous ses adversaires fumantes sur le sol l'obsédait désormais. Il envoya alors sa lame dans le genou du lâche sans autre forme de politesse. Celui-ci s'écroula, le genou sérieusement blessé. Goëric leva alors son épée pour l'abattre sur le cou de son adversaire, mais déjà il vit l'ombre de Grégoire qui lui faisait dos et pouvait entendre qu'il accourait pour l'attaquer. Fort heureusement, Grégoire dans sa précipitation trébucha et l'écuyer put voir sa lame passer à sa droite. Il envoya alors son pied dans la tête du chevalier au sanglier pour qu'il tombe totalement et s'éloigna ainsi de celui-ci d'un bond pour continuer le combat en face à face avec Grégoire, supposant que l'autre adversaire ne pourrait plus vraiment se mouvoir sur le champ de lyce à en juger par l'état de son genou. Il se retrouvait donc face à Grégoire. Le visage de l'écuyer s'était totalement refermé, le jeune homme étant dans un état de concentration extrême, bien décidé à venger la mort d'Arthur.

Message par **[MJ] Le Sombre Garde** » 26 nov. 2011, 22:59

Si la colère donna à Goëric la vivacité et l'adresse nécessaire pour atteindre le bras de son adversaire, les trois autres chevaliers engagés au corps à corps eurent beaucoup plus de mal. Le Sanglier était encore un peu bousculé par le coup qu'il venait de prendre à la jambe alors que le chagrin aveuglait Gontrand. Enfin, l'épée de Goëric avait durement porté sur le bras de Grégoire, ce qui l'avait quelque peu gêner.

La furie de Goëric ne connaissait plus de limite et son épée vint trancher dans la jambe de Grégoire, la découpant proprement. Le chevalier s'effondra en arrière, le sang coulant à grosses saccades de son membre sectionné. A leurs côtés, Gontrand venait de recevoir un petit coup d'épée à la tête.

Henri reçut un léger coup de masse sur le torse et sa hache ne parvint pas à trouver l'adversaire, malgré le fait qu'il s'y reprit à deux fois.

Le Seigneur Antoine réussit à parer l'épée adverse mais celle-ci continua sa course pour érafler son bras gauche.

Alors que Richard peinait à faire quoi que ce soit à cause de sa blessure au torse, Rodrick et le fils de Tancrède se jetèrent l'un sur l'autre, et alors que le marteau du premier percutait de pleine force l'épaule adverse, l'épée du second perça sa jambe. Les deux chevaliers s'effondrèrent en hurlant de douleur sur le sol en même temps.

Dans les tribunes, la fin du combat déchaina les passions, suivant quelle équipe avait la préférence des spectateurs. On emporta les blessés pour les soigner, et les morts furent récupérer par leurs écuyers. Tancrède se leva de son siège et prononça à haute voix, tandis que les chevaliers survivants se rassemblaient en deux camps devant lui.

« Le combat ayant fini par la mort de l'accusateur, Sir Grégoire, l'accusé est déclaré lavé de tout soupçon et complètement libre. Écuyer Goëric de Brétiniac, je vous rends votre liberté. Allez. »

Puis il descendit des gradins pour aller se porter au chevet de ses fils blessés. Antoine posa sa grande main sur l'épaule de Goëric.

« Viens, rentrons au camp. »

Les suivants des trois chevaliers du Nord s'étaient joint à ceux du Seigneur Charles pour veiller les morts et les blessés dans le campement d'où s'était éveillé Goëric il n'y avait que quelques heures. Arthur reposait, mort, dans son armure, devant sa tente, tandis que Richard et Rodrick étaient allongés quelques mètres plus loin pour se faire soigner. Henri et Gontrand se faisait penser, mais leurs blessures étaient légères, de même que celle d'Antoine. Seul Goëric était sortit indemne physiquement de la bataille. Malgré la victoire, les mines étaient sombres, et quelques hommes pleuraient doucement au chevet d'Arthur. Henri, qui avait craint pour sa vie avant le duel, pleurait maintenant à chaudes larmes sur le cadavre de son ami. Gontrand prit la parole.

« Je suis désolé de dire des choses pareilles en ce moment, mais il faut qu'elles soient dites. Premièrement, comme promis, Goëric sera adoubé chevalier aussitôt que possible. Il est triste que ce ne soit pas Arthur qui le fasse. Deuxièmement, il nous faut rentrer à Bleuchamp très rapidement. Nous venons de tuer deux membres de la fine fleur de la chevalerie de Tancrède, blesser les autres et surtout bien amoché deux de ses fils. Il ne nous le pardonnera pas. Tant que le tournoi se tient il ne peut rien faire, mais soyez assurés qu'il agira dès la fin de celui-ci. Il nous faut être prêts alors. Et puis nous pourrons alors rendre hommage à Arthur. »

Antoine s'exprima derrière lui.

« Gontrand a raison. Je ne serais pas aussi catégorique sur le fait que Tancrède attende la fin du tournoi pour faire quelque chose. Devançons le et partons sur l'heure ! Mes hommes et moi vous accompagnerons jusqu'à Bleuchamp pour veiller à votre sécurité et participez aux funérailles d'Arthur. »

Message par **Goëric** » 27 nov. 2011, 17:10

Au retour du champ de lyce, l'écuyer n'était plus que l'ombre de lui même. Comme hébété, il se sentait pris d'une faiblesse extrême. Il s'affala dans ses quartiers avec l'impression qu'il allait dormir des années, l'esprit vide.
Quelques temps plus tard, il se réveilla et décida de sortir, entendant du bruit dehors. Il traina les pieds jusqu'au dehors de sa tente et vit la dépouille d'Arthur étendue sur le sol. Il eut l'impression qu'on voulait lui rappeler sa très grande faute. En effet, il était dur de faire abstraction du cadavre, ses cheveux roux et son tabard azur attirant inextricablement le regard. Henri était debout, non loin, et fixait Arthur, ayant déjà abandonné l'idée de dissimuler ses larmes. Goëric eut voulu pouvoir pleurer ainsi et se débarrasser pour ne fusse qu'un bref instant du poids de la culpabilité. Pourtant il ne pouvait pas. Il n'était pas aussi affligé que Henri, certes, puisqu'il n'avait pas eu le temps de créer des liens aussi proches avec Arthur, mais la culpabilité le rongeait. Autour de lui, tout était terne. On entendait plus loin l'agitation commune aux tournois, fait amplifié par le récent combat qui prit la vie de trois chevaliers. Hors, au campement, tout était calme, seul les quelques hommes qui reniflaient leur peine brisaient le silence. Les mines étaient aussi ternes que celle d'Arthur, voir plus. C'était à se demander qui était vraiment mort ici. Goëric croisa quelques regards, mais même ceux-ci se refusaient à parler, comme vides, et cette l'écuyer se complaisait dans cette situation.

Finalement, Gontrand vint mettre un terme à cet état de fait de par de son implacable pragmatisme :

« Je suis désolé de dire des choses pareilles en ce moment, mais il faut qu'elles soient dites. Premièrement, comme promis, Goëric sera adoubé chevalier aussitôt que possible. Il est triste que ce ne soit pas Arthur qui le fasse. Deuxièmement, il nous faut rentrer à Bleuchamp très rapidement. Nous venons de tuer deux membres de la fine fleur de la chevalerie de Tancrède, blesser les autres et surtout bien amoché deux de ses fils. Il ne nous le pardonnera pas. Tant que le tournoi se tient il ne peut rien faire, mais soyez assurés qu'il agira dès la fin de celui-ci. Il nous faut être prêts alors. Et puis nous pourrons alors rendre hommage à Arthur. »

Antoine s'exprima derrière lui.

« Gontrand a raison. Je ne serais pas aussi catégorique sur le fait que Tancrède attende la fin du tournoi pour faire quelque chose. Devançons le et partons sur l'heure ! Mes hommes et moi vous accompagnerons jusqu'à Bleuchamp pour veiller à votre sécurité et participez aux funérailles d'Arthur. »

A son tour, Goëric prit la parole.

" Quelle ironie. Non contente d'être fade, notre victoire nous mène désormais à la fuite. Et le tout à cause de la folie d'un homme, et du trop plein d'orgueil dont j'ai fais preuve et me refusant à fuir lors de la rixe. Trois hommes sont morts et je repars bredouille de ce tournoi. Messires, je ne me sens pas les épaules ni le mérite d'être adoubé. Créer des tensions fratricides au sein du Royaume et mettre fin aux jours d'un fils de seigneur ne mériterait-il pas le châtiment ? Regardez moi, je n'ai pas pris un seul coup, pas même une pichenette, misérable que je fais.Je me sentais innocent avant ce tournoi, mais depuis la mort d'Arthur je plie sous le poids de la culpabilité... "

Alors que Goëric se vidait comme une outre de ses remords, il sentait la force doucement lui revenir.
Bien que l'optique de la fuite ne lui plaisait guère, il avait désormais besoin de calme.

" Mais votre sagesse est grande sires, et je ne peux que m'accorder avec vous sur le fait que trop de sang a déjà coulé. "

Message par **[MJ] Le Sombre Garde** » 27 nov. 2011, 17:29

Henri sourit tristement à Goëric.

« Nous ne t'en voulons pas pour la mort d'Arthur Goëric. S'il y a un responsable à celle-ci, c'est bien Grégoire et dans une moindre mesure Tancrède. Ils t'ont forcé la main pour te faire combattre. Et c'est Sir Richard qui a demandé à un Jugement de la Dame par un combat des sept. Enfin, c'est l'épée de ce chevalier au Sanglier qui a mortellement percé l'armure d'Arthur. Ta seule faute est de t'être mis en travers du chemin de Grégoire en voulant combattre pour la justice. »

Antoine renchérit.

« De plus, Richard a engagé sa parole d'honneur de t'adouber mon garçon. Nous prenons cela très au sérieux par chez nous, aussi tu deviendras bientôt chevalier. Par contre, et je le comprends parfaitement, si ta conscience te tourmente, tu pourras rester et aider à réparer les dommages commis en ce jour. Maintenant, partons sans attendre. »

Tous les chevaliers se séparèrent sur ces mots, qui pour aller ordonner à ses serviteurs d'empaqueter ses affaires, tel autre pour aller récupérer quelques hommes qui manquaient encore. En l'espace de quelques heures tout le monde fut prêt au départ, féaux de Bleuchamp comme de Nordchâteau. Les bannières, de gueule, d'azur et de tango, levées bien haut arboraient le loup de sable, l'hippocampe d'argent et la tête équine de sable. Mais c'était le dauphin d'argent qui revenait le plus, en hommage au chevalier tombé au combat.

La longue colonne s'engagea sur le chemin en direction de Bleuchamp au petit trot.

Message par **Goëric** » 25 déc. 2011, 20:31

Le cortège était à présent sur la route, ne s'étant toujours pas débarrassé du voile de silence qui le couvrait depuis la mort d'Arthur, il prenait la forme d'une funèbre procession. Goëric, lui, portait déjà depuis plus d'une heure la bannière personnelle de son tuteur, privilège qu'il avait demandé à ses compagnons au début du voyage. Son bras commençait à s'engourdir, mais il ne comptait pas se défaire de son fardeau. Ce véritable chemin de croix, passion qui s'annonçait douloureuse, l'aidait à se soustraire des pensées honteuses qui le tourmentaient. Car il en avait la certitude : cette épreuve n'était rien face aux peines qui les attendaient lui, la petite troupe, et peut-être même une quantité d'autres personnes qui ne savaient encore rien de la rancoeur qui avait sournoisement fait son nid dans l'esprit de nombre d'hommes lors de ce tournoi et qui allaient sans doute en subir les conséquences.

Le bruit des sabots commençait à marteler le crâne de l'écuyer harassé par le froid et le poids de la bannière autour de laquelle ses doigts étaient comme gelés. Ses muscles tétanisés ne lui obéissaient plus, il s'approcha alors d'Antoine et lui demanda :

" Notre voyage touche t-il à sa fin ? "

Antoine tourna la tête vers Goëric.

« Impatient de rentrer hein ? J'étais comme toi avant, toujours à vouloir aller vite. Puis j'ai appris à aimer le voyage en vieillissant, profitant des paysages que je rencontrais. Ou alors c'est cette bannière qui commence à peser sur ton bras ? Tu n'es pas obligé de la porter jusqu'à Bleuchamp, tu sais. Mais bon, la jeunesse, toujours à avoir un orgueil plus gros que leurs ainés. »

La pique fut atténuée par le sourire chaleureux que lui envoya le seigneur de Nordchâteau. Se remémorer sa jeunesse lui faisait du bien, cela lui changeait les idées par rapport aux tristes évènements qu'ils avaient vécu.

« Enfin bon, de toute façon nous sommes bientôt arrivés. Tu vas pouvoir de délester de ton fardeau. »

En effet, à peine quelques lieues après cet échange, les murailles de Bleuchamp se dressèrent devant la colonne de cavaliers. Le Seigneur Charles sortit sur son perron pour observer d'un air étonné toute cette compagnie qui s'attroupait maintenant dans sa cour. Ses yeux s'agrandirent lorsqu'il aperçut les bannières des Chevaliers du Nord, et plus encore lorsque la prédominance du dauphin argenté lui fit comprendre que quelque chose clochait.

« Vous voici déjà de retour. Que s'est-il passé ? Où est Arthur ? Que faites vous ici Antoine ? Pourquoi ces mines ? Quelqu'un va-t-il me répondre à la fin ! Goëric, dis moi tout. »

Message par **Goëric** » 04 oct. 2012, 00:26

A peine furent-ils arrivés à bon port que déjà les chevaliers étaient confrontés à la pluie de questions du maître des lieux.

« Vous voici déjà de retour. Que s'est-il passé ? Où est Arthur ? Que faites vous ici Antoine ? Pourquoi ces mines ? Quelqu'un va-t-il me répondre à la fin ! Goëric, dis moi tout. »

Goëric était déjà descendu de ça monture et avançait en direction de Charles, il le salua en s'inclinant, conservant le silence. Après quelques secondes durant lesquelles les deux hommes s'observèrent sans mot dire, l'écuyer se décida enfin à tout raconter :

" A peine sommes nous arrivés à l'endroit ou se déroulait le tournoi qu'Arthur et moi décidions d'aller assister à une joute. Celle-ci opposait Grégoire à Richard. Après un acte déshonorable de la part du sieur Grégoire, la foule et les suivants de chacun des belligérants furent pris d'un émoi légitime qui dériva en confrontation à laquelle je fus mêlé. Pendant l'affrontement, je blessa au bras l'écuyer de Grégoire. Il en résulta que je fus condamné à affronter Grégoire en combat singulier mais messire Richard proposa un jugement de la dame à sept contre sept. Se tenaient à mes côtés Arthur, Richard, Antoine, Gontrand, Henri et Rodrick, des hommes de qualité je vous prie de me croire, si ces noms ne vous parlent pas tous.
Cette confrontation coûta la vie à Arthur et je pris celle de Grégoire. Nous partîmes alors aussi tôt que possible, ne sachant pas à quoi nous attendre de la part de Tancrède en guise de représailles, car nous doutions fort qu'il n'y en ait pas.
Je vous prie de m'excuser pour les troubles que j'ai causé monseigneur. J'aurais pensé que ces jeux se dérouleraient paisiblement mais la fatalité nous a joué un drôle de tour."

Message par **[MJ] Le Sombre Garde** » 10 oct. 2012, 21:04

Le Seigneur Charles parut effondré par cette nouvelle. Ses épaules s'affaissèrent et ses mains tremblèrent. Ce n'était plus un jeune homme, même s'il restait puissant et bien bâti, et la perte de son bras droit ne pouvait pas le laisser indifférent. Dans la cour, tout le monde, nobles comme vilains, chevaliers ou hommes d'arme, écuyers ou serviteurs regardaient la petite troupe les yeux ronds. La nouvelle était de taille et le risque d'un conflit était fort. Or Tancrède était un puissant seigneur, et pas du genre à se laisser faire. Enfin, Charles fit signe à tout le monde de démonter.

« Vous êtes les bienvenus dans mon château. Je vais prendre des dispositions pour que chacun d'entre vous soit logé et vous êtes conviés à ma table pour souper ce soir. Rodrick ! Occupe toi de trouver de la place pour les montures et les hommes de mes invités ! Antoine, Gontrand, Henri, , Richard, Rodrick, Goëric, suivez moi je vous prie. »

Tandis que l'intendant du Seigneur Charles donnait des ordres aux serviteurs, celui-ci mena les six survivants de la joute dans ses quartiers. Là, il servit à tous un verre de vin rouge de Bordeleaux et s'assit derrière une table en vois sur laquelle était représenté le Duché de l'Anguille. Bleuchamp se trouvait vers la forêt, avec au nord les terres de Tancrède, et encore plus au nord la baronnie de Norchâteau. Il regarda pendant un moment la carte avant de prendre la parole.

« La mort d'Arthur et de Grégoire va nous mener à la guerre, soyez-en sûrs. J'espère pouvoir compter sur vous et vos vassaux Antoine. »

Charles leva un sourcil interrogateur et Antoine répondit d'un hochement de tête. Norchâteau irait au combat aux côtés de Bleuchamp. Rassuré, Charles continua.

« Malheureusement, je serais obligé d'écrire à ton père pour lui dire que je ne peux plus te garder Goëric. Malgré toi, tu es responsable de cette guerre, et de la mort d'Arthur. Par conséquent, tu devras quitter mes terres. Tu pourras rester le temps de l'enterrement d'Arthur et ton adoubement, que je ferais moi-même. »

Richard prit la parole.

« Si vous me permettez, Seigneur, j'ai peut-être une solution à ce problème. C'est en effet un peu à cause de moi que Goëric s'est retrouvé dans le pétrin, aussi je me propose de l'accueillir. Je dois avouer que cette proposition est en partie intéressée : avec la guerre qui se profile, mes terres vont se trouver en plein milieu des combats et un chevalier de plus dans ma maisonnée ne serait pas de trop. »

Tous se tournèrent vers l'intéressé, attendant sa réponse.

Message par **Goëric** » 12 oct. 2012, 05:35

Les regards étaient à présent tous tournés vers Goëric, interrogateurs.

"Et puis quoi !" Se dit-il, étonné qu'un quelconque doute puisse subsister quant au choix qu'il prendrait. Il parcourut alors le groupe du regard avant de déclarer:

"Messeigneurs, je ne peux décemment pas fuir le conflit qui se profile comme si de rien n'était, vous laissant en deuil et avec une guerre à mener ! Sieur Charles, je comprend tout à fait votre décision et la retenue dont vous faites preuve face au fracas des sentiments qui doivent vous parcourir ne peut que forcer mon respect. Je resterais bien évidemment le temps des funérailles, et je serais honoré que vous m'adoubiez. Quant à la proposition que vous me faites, messire Richard, de vous accompagner sur vos terres pour vous prêter main forte, je ne peux qu'y consentir et c'est avec honneur ma lame se joindra à la votre."

Goëric désigna alors Bretiniac sur la carte.

"Avec votre permission messire Charles, j'aimerais envoyer un courrier à mon père pour le mettre au fait de la présente situation. Naturellement je demanderais instamment son support pour l'épreuve qui nous attend et je ne doute pas un seul instant que c'est avec entrain qu'il se joindra à notre cause. Tous les soutiens sont bons à prendre face à un ennemi aussi puissant que Tancrède. D'autant plus que les terres de notre ennemi se trouveraient être prises au piège. Charles au sud, Antoine au nord, Loïc à l'est. Qu'en pensez vous ?"

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