[Harrald & Talia] Le meilleur des deux mondes.

[Talia]

Comme une mer, grandissante, qui roule à la limite de la conscience, derrière les rochers de la colère. L'eau qui se ramasse sur elle-même, gronde au-delà du brouillard de la vision... jusqu'à ce qu'elle se présente soudain sur la ligne de l'horizon, sous la forme d'un mur mouvant de... de quoi ? Ce n'est pas que de la rage, c'est davantage de la bestialité. Primitive, où aucune pensée précise ne se fraie de chemin, où seules les émotions parviennent à se faire entendre, mais ainsi elles forment un vacarme des plus abrutissants. Et l'on se surprend à ne plus être soi-même, à sentir plutôt qu'à comprendre qu'on n'est plus réellement maître de son corps, mais encore pire, de son propre esprit. C'est une sorte d'état de double-conscience, ou plus exactement de dédoublement de celle-ci.

On se voit se voir. On se sent percevoir. C'est fascinant, dans un sens. Mais terriblement effrayant. Et c'est de cette peur, intime, trépidante, qui vous fouaille le ventre, que naît une nouvelle émotion. Une sorte de... d'indignation. Intense et hurlante. Une rébellion de l'âme qui récuse la soudaine fureur dont on est tant l'objet que le sujet.
Et puis soudain... Le curieux oeil du cyclone. Avez-vous déjà eu cette impression, cette sensation, que d'un seul coup vous quittiez le monde, vous vous éloigniez de lui, alors qu'il reste pourtant à vos pieds ? Que, subitement, chaque onde bruyante, chaque couleur, chaque fragrance, était plus ténue, plus lointaine, plus étouffée... comme si elle s'étiolait juste avant de vous être perceptible.

Je considérais mon corps, du haut de cette ivoirienne tour mentale. Lentement, pendant une longue éternité, j'en repris la direction, investissant d'une Asrai sérénité chacune de ces fibres gagnée par l'ivresse animale. Reprenant ce qui me revenait de droit.
Ma chair était souillée de sang, mes poings de chair. Pourtant, une autre préoccupation attirait mon attention et mon regard. Cette foudre crépitante et douce, merveilleuse, sublime... qui s'avançait vers mon visage, comme si elle voulait entrer en contact avec mon âme au travers de mes traits.

"Quel farfadet es-tu ? songeai-je en l'espace d'un bref instant. De quel esprit viens-tu ? Pour quelle raison as-tu quitté le giron d'Athel Loren, douce lumière de la sylve ?"

Pourtant, je ne ressentais pas sa facétie ou son hostilité, le sentiment que les farfadets exprimaient généralement. Mais que pouvait bien être d'autre cet éclat, ce nimbe, ce...

Cette main ?

Ma vue redevint claire, je n'en prenais conscience que maintenant. Juchée sur le corps d'un... non, du jeune garçon ! C'était sa main, flambant de magie, qui venait à mon encontre !

Dans un brusque réflexe, je me jetais en arrière... le coin de ma vision s'emplissant brutalement d'une grande ombre bondissante...

[[MJ] Longrange]

La mer grandissante était aussi impitoyable.

Sur ces pensées de plus poétiques, Talia sentit un pied sur son coté, la forçant à lâcher sa cible.

/hrp Harrald en charge à coup de pied, (31/35 )
Talia tu prend 4 dégats non lethal. C'est un coup de pied pas un calin.
bon j'applique pas de bonus de charge, et je compte que tu y va mollo, tu veut pas lui faire mal ( vive le faux méchant ).
touche, pas touche ? /hrp

Harrald posa délicatement ses semelles sur le torse de sa compagne avant de l'envoyer rouler à 2 mètres.
Il voulait la sauver, et en soit, l'action "héroïque" fut un succès.
La main frôla le visage de l'elfe, mais finalement, elle s'en sortit indemne, et put se relever sans mal.

Entre eux, le jeune homme étrange posait sa main droite sur le sol comme appui et se releva d'un air terrifiant.
L'herbe brula dans des éclats inconstants de violets pourpres. Il maniait des énergies loin d'être de simple artifices.


"- Vous allez ... apprendre à me ... craindre ! " soufflait il.
Sa rage se reporta immédiatement, sur l'elfe. L'insolente qui avait oser le blesser.
Alors qu'il parut secouer de violents spasmes il mêla la menace en entamant une autre incantation

"- хаоса придет судить тебя до смерти ..."

Cette fois ci, sa deuxième main se plaça sur son avant bras droit comme pour ... "charger" quelque chose."

Cela semblait être une puissante boule d'énergie défiant toute les lois de la physique et de la gravité. La cohérence du monde même.

Un sourire sadique parcourut son visage malade. Il ricanait sans retenu, et faisait durer.

Il pointa sa main vers l'elfe.



"- Je suis INVINCIBLE ! "


Pendant ce temps Harrald était dos à l'homme, et le marchand était hors de vue.

[Talia]

Les bottes d'Harrald m'atteignirent de plein fouet, m'envoyant valser plus loin. Mon souffle fut brutalement interrompu mais non pas coupé, même si en me redressant je me doutais qu'un énorme hématome n'allait pas tarder à fleurir sur ma chair pâle, presque translucide. Pourtant, je compris que ç'avait été une manoeuvre salvatrice, et j'adressais rapidement un regard empli d'une grave gratitude à Harrald.

Je reportais rapidement mon attention sur le jeune homme. Il venait de... de faire preuve d'un pouvoir étrange, mais effrayant, malsain. La sphère qu'il avait créée de ses mains semblait distordre la nature même du matériau réel, comme si, douée de sa propre conscience, elle souhaitait transformer ce monde en un autre qui lui serait plus familier. C'était une curieuse gangrène arcanique à mes yeux, une puissante force dont l'essence même était contagieusement maléfique.

Je soutins le regard du fou, et je pris peur. Non pas que je craignais pour ma vie, car je savais que mon existence n'était qu'un passage saisonnier dans le long cycle de ce voyage... Mais bien pour lui, car à sa mort son périple s'arrêterait entre les mains des divinités du Chaos. Et cette seule idée était terrifiante.

Les humains étaient décidément les plus déments de tous les êtres vivants de ce monde.

Et pourtant, je savais qu'en cette situation, je ne pouvais guère compter que sur mes deux compères pour m'en sortir, aussi déplaisante que soit cette vérité. Pourtant, aucun Asrai n'attend la mort ou la délivrance, il se bat bec et ongles pour y parvenir. Je n'avais pas oublié que la sylve avait de grands projets pour moi...
Je me détournais aussi vivement que j'en étais capable, me mettant à courir en direction de la carriole en prenant garde de conserver une juste trajectoire afin que l'inconscient n'ai pas à bouger pour me garder dans sa ligne de vue. Si jamais je parvenais à l'atteindre, je comptais bien y prendre ma lance...

[Harrald]

La main tremblait toujours aux abords du visage de la femme lorsque Harrald fut enfin à porté de jambe de l’elfe. Son pied quitta lourdement le sol avant de s’écraser contre les côtes de l’elfe. Même si il voulut retenir son coup pour ne pas trop blesser la femme qui l’avait soigné quelques heures auparavant, le corps décolla du sol pour s’écraser plus loin dans les ronces qui filaient sur le sol. Oops, c’était plus ou moins l’idée du bretteur face à cette démonstration des plus imprévues, mais elle avait cherché l’homme qui au final ne regrettait absolument pas son geste, quelle idée de s’en prendre à un tel spécimen. Alors que l’homme aux mains fluorescentes rageait de vive voix, l’elfe adressa un sourire au bretteur qui ne comprenait absolument plus cette folle.

L’homme rare aux yeux d’Harrald chantait une nouvelle fois ses sombres élucubrations incompréhensibles alors que les yeux de l’elfe s’écarquillaient de plus en plus. C’était étrange, mais il semblait qu’une nouvelle source de forte luminosité implosait dans le sous bois. Ne comprenant pas vraiment ce qu’il ce passait, le bretteur tourna les talons, et comprit enfin la terreur non contenue de la jeune femme.

"- Je suis INVINCIBLE ! "

Cette fois le chaotique comprit très bien les dires du fou qui se dressait fièrement face à lui, et non sans amertume, il était presque convaincu par les dires du garçon. Ses mains formaient maintenant une sorte de sphère d’énergie pure et condensé que le bretteur n’avait jamais imaginé, même en rêve. Une seul et unique certitude se fit à son esprit à cet instant précis … si un humain entrait en contact avec une telle chose, il n’en sortirait probablement pas vivant. Même si Harrald tenait à acquérir cette puissance qui le fascinait, il ne pouvait plus laisser amplifier cette attaque à l’allure dévastatrice. L’instinct de survie parla, la lame pourfendit l’air non sans hésitation de la part du bretteur, abimer une telle créature était un sacrilège, mais il fallait avant tout survivre.

« Maintenant calme toi, nul n’est invincible… tous ne sommes que des jouets entre les mains de la vie. »

Sur cette phrase, la lame pénétra la chaire, du moins, le bretteur l’espérait. L’espoir … non, il ne pouvait en avoir, de la conviction, c’était de ça dont il avait besoin.

ATT en coup précis sur l’articulation des bras.

Xp total : 115 XP +10 PC (chaos universel )

[[MJ] Longrange]

Le temps parut se ralentir. Il ne fallait pas être mage pour savoir que tant d'énergie en contact avec un corps ne pouvait pas faire bon ménage.

Au vu des rires frénétiques que poussait le jeune homme, il espérait sans doute pulvériser son adversaire d'un seul coup.

Alors qu'il pointa son bras vers elle, il dut réajuster sa visée alors que son membre tremblait toujours plus devant un tel déferlement d'énergie magique.

/hrp Harrald tu est 2 pas derriere lui tu agit le premier. Talia tu commence à courir ASAP vers le chariot.

L'épée d'harrald trouva sans le moindre mal l'articulation à l'épaule du jeune sorcier bougeant à peine.

/hrp
Reussite auto dégats max. et critique( comme tu me l'a indiquer ) .
66 dégats en critique. Hors combat direct.

Cette fois ci, alors qu'il s'apprêter à déverser son énergie dans la direction approximative de l'elfe, un violent coup vient lui pénétrer l'épaule droite, lui détruisant, des os de la clavicule et déversant des gerbes généreuses provenant des artères sur son agresseurs.

Il émit un râle de douleur, et s'affaissa sur ses genoux, les yeux vides, son bras directeur emplit d'énergie la relâcha finalement

... Хаос .... мой ... хозяин

Dans ses derniers forces, il dit ces mots, incompréhensible. Et un sillon de destruction se causa en face de lui, alors qu'un puissant rayon pourpre parcourut d'éclair lumineux creusa une tranchée prés d'un mètre de profondeur avant de repartir dans la foret en brisant une demi-douzaine d'arbres.

/hrp vous avez de la moule de pas etre en face. Les gens. Y'a pas besoin de jets de dégats pour ce sort /hrp

Le bras droit du jeune homme avait littéralement cuit sur place, comme si les énergies qu'il commandait l'avait fait imploser sur place, et semblait prêt à se détacher aussi facilement que du beurre fondu, et il s'effondra sans vie.

"- Putain de merde , qu'est c'est que ce bordel ! " Fit Erwin qui s'était cacher derriere la carriole en sauvant son sac de granuleux.

Le calme revint, mais l'ambiance était des plus oppressante, quelque un devrait enlever le cadavre fumant du milieu de la route.
Erwin reprit un peu de contenance.

"- Joli coup, Harrald. Bah. C'est louche. Mais c'est pas nos affaires, dégageons ce type de la, et allons y. "

[Harrald]

La lame du bretteur pénétra la chaire comme de la beurre et brisa les os comme du bois … elle avait dévastée le corps frêle qui tremblait maintenant alors que le sang coulait en abondance enivrant le chaotique d'une odeur des plus charmante. Harrald comprit trop tard qu’il y avait été un peu trop fort … le corps tombait à genoux croulant sous le poids de l'attaque dévastatrice du bretteur chaotique. Un mélange de sensation de puissance et de plaisir bouillonnait en lui, il avait mis à terre un adversaire des plus redoutables, mais en même temps, il avait lui-même tué cet être qu’il aurait aimé plus que tout interrogé … il s'en voulait quelque peu.

Ne sachant trop comment, le jeune homme trouva la force d’articuler une dernière fois ses sombres élucubrations … une lumière aveuglante fit basculer Harrald sur le dos, soufflé par une explosion des plus dévastatrices qu'il ai jamais connu. La main tremblante sur son épée, le bretteur faisait face au ciel lunaire que laissait apparaitre devant lui les arbres nus. Il se redressa faisant maintenant face au corps gisant de l’être tant jalousé et à une tranchée haut comme un nain s’étendant sur plusieurs mètres. La vue de cet chose irréelle fit ravaler sa colère au bretteur … il n’aurait probablement jamais pu faire face à une telle puissance bien longtemps, l’avoir abattu était une bonne chose. Ses cotes lui faisant toujours mal, il se releva difficilement. Il aperçut les bras du garçon …

« Une puissance à double tranchant n’est ce pas ? » se chuchota t’il.

Erwin choisit cet instant pour refaire parlé de lui.

"- putai* de Merd* , qu'est c'est que ce bordel ! "

Pour la première fois depuis leurs rencontre Harrald comprit un peu les sentiments qu’il pouvait ressentir, mais une question le tourmentait, que lui voulait il à se marchand ridicule. Alors qu’un calme oppressant s’installa dans la nuit noire, le marchand itinérant reprit :

"- Joli coup, Harrald. Bah. C'est louche. Mais c'est pas nos affaires, dégageons ce type de la, et allons y. "

Louche ... était-ce vraiment le mot ? Harrald aurait plutôt tendance à décrire ce qu'il venait de se passer comme magique. Le bretteur avait néanmoins quelques questions à poser à ce marchand … peut être n’était il pas aussi insignifiant que prévu. Cet homme lui voulait quelque chose, il fallait que le chaotique découvre ce que c’était.

« Dit moi Erwin, Que te voulait-il ? Je te prierai de me dire la vérité, je ne suis pas d’humeur à entendre un tissus de connerie si tu vois ce que je veux dire. » Conclut-il en balançant sa lame encore souillée par le sang de l’être étrange qui s’en était pris à lui faisant comprendre au marchand ce qui en découlerait si celui-ci décelait ne serait-ce qu'une once de mensonge dans ses dires.

[Talia]

Incroyable. C'était proprement incroyable. C'était fou. Insensé. Les mots de cet acabit se pressaient dans mon esprit, se jetaient les uns contre les autres, provoquant un vacarme assourdissant qui m'abrutissait. Je regardais avec un mélange d'horreur et d'incompréhension les dégâts qu'avaient provoqués le jeune humain. J'en étais muette et abasourdie. Comment cela était-il possible ? Comment un homme qui n'avait eu qu'assez de temps pour apprendre à parler pouvait-il libérer une telle divine fureur... ou plutôt, véhiculer. Car elle s'était débridée presque toute seule et en aucun cas il ne l'avait maîtrisée, du moins était-ce ainsi que je voyais les choses. Il s'était fait posséder, ni plus ni moins, par un pouvoir qui le dépassait dans tous les domaines.

Pour calmer mon émoi, je me forçais à réfléchir convenablement, avec moins d'affolement. Les hommes avaient ceci de spécial qu'ils formaient un peuple prêt à tout sacrifier, jusqu'à leur âme, pour obtenir une puissance qui les dominait, les dévorait de l'intérieur. Mais ils ne semblaient pas s'en rendre compte... C'est un peu comme crier en pleine montagne alors que la neige des sommets frémit de son propre poids. On pense pouvoir s'en sortir, on s'imagine ensevelir son ennemi de telle manière qu'il va jusqu'à disparaître du monde... Mais inéluctablement on s'enterre soi-même, sorte de marionnette de la propre mort que l'on a voulut offrir.

Je m'approchais du cadavre en combattant sauvagement ma répugnance à approcher un être aussi vil. Harrald ne l'avait pas manqué, ça non. Je m'agenouillais à ses côtés, posant légèrement mes doigts sur son front encore chaud. Un long frisson secoua mon échine, comme mon imagination m'envoya des sensations électriques, vestiges inventés par mon inconscient d'un pouvoir qui avait disparu. Néanmoins, j'avais presque l'intime conviction qu'il allait se relever, avec la même rage inscrite sur les traits...

- Puisses-tu échapper aux griffes du bourreau que tu t'es dévolu, ami, murmurai-je.

Je penchais le buste en avant, infimement, avant de me redresser avec une grimace dégoûtée. Non, je ne pouvais même pas lui accorder assez de compassion pour un baiser sur le front, c'était impossible. Enfin... assez de compassion, oui, car son sort était monstrueux - même s'il se l'était lui-même confectionné. Mais plutôt je ne pouvais pas embrasser une chair qui s'était ainsi salie.

Mais je devais revenir à des préoccupations plus immédiates... Harrald apostrophait Erwin, et je le comprenais. Je me portais à la hauteur de mes deux compagnons, la mine soucieuse et sombre.

- Réponds avec sincérité, je te prie, fis-je d'une voix légèrement chantante à l'adresse du marchand. Cet homme - et je désignais le cadavre de l'index - avait mérité la mort, mais pas la torture éternelle qu'il y a derrière entre les mains des puissances qu'il invoquait. Et j'espère, pour toi-même et l'intégrité de ton âme, que ce n'est pas de ta faute s'il y a fait appel...

[[MJ] Longrange]

Le marchand Erwin, fut quelque peu ... gêné, en voyant la tête de ses compagnons.
Visiblement, ils ne se satisfaisaient pas de ses explications hâtives.

Harrald agit le premier, il avait plusieurs fois prouver que sa patience avait une limite bien défini. Puis, sa lame souillée était comme un avertissement de plus.

"- Harrald, je te jure que je n'en sait rien ! Je fait juste des livraisons de paquets à droite à gauche, mais .. .C'est la première fois que je vois ca. "

Puis Talia prit la parole.

Étrangement, elle semblait bien plus effrayante que Harrald, c'était un exploit en soi, mais Erwin était au première loge pour avoir vu l'étendu de ses " crises"
En fait, il y'avait comme une competition d'intimidation entre l'épée ensanglanté d'Harrald, et les poings ensanglanté de Talia.

Il prit peur. Rapidement.

"- Je vous jure, sur la tete de Sig ... .( il se ravisa ) de tout les dieux, que je ne sais rien ... D'habitude ca se passe ,bien, deux trois trucs bizzards, mais c'est pas mes affaires, je donne le paquet, il me donne de l'argent et chacun traces sa route. Même les gardes de Guisorieux et les patrouilles, ils avaient l'air de me connaitre, et ils m'ont jamais poser probleme.
Je donne ca à Georges, bonjour mamie, et au revoir ... Si vous plait. Vous verrez à la fin du trajet, je suis pas responsable de ce qui se passe ici, si vous voulez, je vous donne de ma part ... Mais me faites pas de mal !

Il commençait à sérieusement paniquer.
Logique en voyant

[Talia]

Je surpris l'étrange sentiment qui donnait à ses yeux affolés un pitoyable fond de panique. C'était une sorte de... de peur, de dégoût peut-être, aussi ? Je lui avais inspiré de la peur ? De l'effroi ? Une quelconque épouvante ? Mon regard suivit l'un des mouvements du sien parmi tous ceux auxquels il se livrait. Je me heurtais à mes propres points sanglants. Ca ne me choquait pas. En tant que guerrière elfe, j'avais déjà combattu le chaos, et même une lance n'est pas assez longue pour que la chair ne se peigne pas du sombre pourpre qui coule dans les veines des homme-bêtes... Mais ça ne me plaisait pas. A plus forte raison quand il s'agissait d'un fluide certes un peu chaotique... mais si pathétique !

Je pliais les genoux pour m'accroupir, essuyant promptement mes mains dans l'herbe pour en débarrasser le sang qui les maculait. Une fois ma tâche accomplie, je me relevais, prêtant toute mon attention à Erwin qui finissait sa... supplication ?
Sa panique m'atteignait comme une gifle... lointaine. Ce n'était qu'un humain. Il ne m'aimait pas et je le lui rendais un peu. Mais, malgré tout, il était dans une situation telle que mon devoir était de l'apaiser. Un peu.

J'allais poser une main légère comme une feuille sur son épaule, ignorant le mouvement de recul que mon geste aurait pu lui instiller. Mes yeux quêtèrent les siens, s'y rivant, avec une profonde assurance.

- Tu parles tellement, je ne comprends pas tout, dis-je d'une voix basse, flûtée. Mais personne ici ne t'en veut.

Un regard bref mais appuyé à Harrald lui fit comprendre que cette fois-ci, ça serait bien s'il n'en rajoutait pas. A ce rythme-là, Erwin allait s'enfuir à toutes jambes dans la forêt... Cette seule idée me faisait l'effet d'un grand vent froid au creux du dos.
J'allais remonter dans la carriole, affichant un sourire qui était plus destiné à la réconciliation qu'à exprimer mon amusement.

- On reprend la route ?

Au fond de moi, l'incident m'avait plus profondément bouleversée que je ne voulais bien l'admettre. Mais je commençais à ressentir une certaine lassitude, vestige des efforts de la chasse dont une nuit blanche n'avait pas aidé à effacer les marques, et mon esprit déjà malmené d'une par ma réaction violente que je ne m'expliquais pas et de deux par la découverte d'un tel gouffre de folie chez les hommes, ne demandait qu'à un peu de repos avant d'arriver à Guisorieux.

Qu'Orion veille sur moi ! Si deux hommes étaient capables d'être tellement éprouvants, comment allais-je m'en sortir dans toute une bourgade...

[Harrald]

Harrald réfléchissait à grande vitesse aux dires du marchand. Bien que passablement vexé par le fait que Talia soit plus persuasive que lui, il avait au moins les informations qu’il souhaitait obtenir. Non sans surprise, le marchand était bien un être des plus faibles, et surtout complètement à l’écart de se qui venait de se produire ici, néanmoins, la cargaison du client était pour le moins étrange. Le chaotique était heureux finalement de cette rencontre, il semblerait que le destin pouvait parfois lui sourire. L’elfe posait un regard insistant que sur le bretteur qui n’y prêta aucune attention, il semblait trop occupé à réfléchir pour faire des remarques pour le moment.

Avoir aidé le marchand semblait l’amener doucement mais surement dans les méandres noires et sinueuses de la puissance, et la proposition du marchand de donner sa part du butin fit sourire sournoisement le bretteur, il avait trouvé ici bien plus intéressant que tout les richesses du monde. Néanmoins, il devait amener avec lui des preuves. Sans attendre plus longtemps, il retourna ses pas pour rejoindre le corps inanimé du jeune homme aux pouvoirs fulgurants. La lame du bourreau trancha l’air, sectionnant entièrement le bras carbonisé du monstre.

Ne prêtant pas attention à la réaction de ses comparses, il essuya délicatement sa lame sur les habits rapiécés du mort et la rengaina dans un bruit de cliquetis des plus sonores dans sont fourreau. Ses pieds s’enfonçaient passablement dans le sol, imbibé du sang de l’inconnu. Sans plus de courtoisie, il ramassa le bras qu’il posa sur son épaule avant de se diriger lui aussi vers la charrette.

« Oui, partons, je voudrai néanmoins voir cette fameuse marchandise que tu transportes. » Conclu t’il d’un ton bourru avant de commencer à monter.

Une fois confortablement assis dans le transport, il casa le bras encore fumant dans un coin ou il ne risquait pas de le perdre. Son bras se tendit alors vers le marchand.

« La cargaison donc ... »

Cette phrase fut terminée par son plus beau sourire, mais aussi le plus terrifiant sur le visage stigmatisé de cet homme au regard déchu.