"- Je fait pas de feu ici, c'est trop dangeureux. On pourra manger la viande, une fois arrivé, et si elle est encore mangeable. " Conclut il.
Erwin se sentait de moins en moins bien avec ses deux compères plus bizarre l'un que l'autre, mais il prenait sur lui pour garder son calme.
Il suivit cependant harrald lorsque qu'il lui indiqua n'avoir aucune confiance en l'elfe et souhaitant qu'il fasse le guet.
"- Tu as pas tort l'ami. On sais pas ce que ces mangeurs d'enfants ont dans le ventre."
Il allait voir l'elfe, à un distance de sécurité non négligeable et annonça.
"- Vous allez surveiller ce coté, et moi l'autre coté, en attendant que Harrald récupère un peu. Et je vous rappelle que c'est moi le patron !"
Oui, il suivait les idées d'Harrald à la lettre.
Restait à savoir ce que cette pendeuse de tripes avait prévu.
[Harrald & Talia] Le meilleur des deux mondes.
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Talia
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Re: [Harrald & Talia] Le meilleur des deux mondes.
La charrette avait transporté la viande que j'avais dépecée, celle-ci reposant à l'écart dans la carriole. J'avais préféré la mettre un peu de côté, ne souhaitant pas plus que ça me mêler à leurs affaires. J'avais noté la présence d'un sac qui avait attiré par plusieurs fois le regard suspicieux et plein de convoitise du compagnon d'Harrald - Erwin il me semblait. Les deux n'étant pas loquaces, loin de là, je n'avais pas instauré de conversation supplémentaire. A la place, j'avais mis à profit ce temps qui s'égrenait lentement dans la carriole, car j'avais beaucoup plus l'habitude des trajets rapides en courant à travers bois, pour essayer de plus en apprendre sur ces deux-là sans trop avoir l'air d'y toucher. Leur duo paraissait tellement inconcevable... mais beaucoup de choses le sont dans le monde des hommes, n'est-ce pas ?
J'avais soigneusement écouté, goûté, chacun des mots que l'un ou l'autre avait pu prononcer. Je comprenais leur défiance. Si j'en croyais les discours de mes pairs, j'aurai dû m'estimer heureuse de ne pas recevoir haine ou violence à mon égard, tout compte fait. J'étais une elfe naïve, mais même moi je m'en rendais compte.
Il y avait un soupçon de peur dans leur attitude et leur comportement. Plutôt chez Erwin. Harrald, lui, m'offrait une sorte d'indifférence distante, bien qu'il y ai un dédain spontané dans son regard ravagé lorsqu'il se posait sur moi.
Ca ne me faisait ni chaud, ni froid, même si je ne surprenais pas toute leurs paroles échangées à voix basse. Peut-être que si j'en avais saisi la teneur, j'aurais eu un autre avis...
Je jetais un regard direct à mes compagnons un peu forcés lorsque l'heure tacite du repas du soir arriva. Ils se contentèrent d'une nourriture que je ne connaissais pas, une sorte de "pain" si je compris bien. Pour ma part, je mordis à belles dents dans une fine tranche de viande, grommelant le ténu filet de sang qui goutta sur mes doigts et qui tacha ma cuisse. Sentant la présence de quelqu'un dans mon dos, je me retournais, levant les yeux sur un Erwin qui s'était planté à quelques mètres de moi.
"- Vous allez surveiller ce coté, et moi l'autre coté, en attendant que Harrald récupère un peu. Et je vous rappelle que c'est moi le patron !"
Je ne compris pas tout, sur l'instant. Je balayais les environs du regard, cherchant à découvrir le sens de ses paroles. Surveiller ce côté... c'est lui que je surveillais, oui ! Il alla se poster plus loin, formant un incongru et distant triangle avec Harrald et moi.
Ah ! Surveiller... la forêt ? Mais quelle était encore cette absurdité ? Ils croyaient qu'avec une Asrai à leurs côtés, ils craignaient quelque chose ?
Hum. Je me passais une main pensive sur le menton, non sans l'avoir essuyée dans l'herbe auparavant. Ce n'était pas une réflexion idiote, en définitive. Il était déjà arrivé que les miens, rendus un peu susceptibles par la saison estivale ou certaines évènements, s'en prennent à des voyageurs longeant la lisière sombre d'Athel Loren. Et quand bien même perçante était la vue des Asrai, je n'étais rien face à leur volonté, surtout si elle était aiguillonnée.
Malgré tout...
Je coulais un nouveau regard en coin à mes compagnons. Erwin feint de ne pas sentir son insistance, ou peut-être cet humain était-il réellement trop engoncé en lui-même pour y prêter une quelconque attention. Ce fut au tour d'Harrald de subir mon examen silencieux. Je remarquais, malgré l'obscurité tombante, que son bandage était bien misérable. L'homme risquait d'y laisser sa peau, je le voyais même sans être guérisseuse.
Je n'étais pas une très grande spécialiste des plantes de la forêt, ni une spécialiste tout court, mais plutôt une amatrice, détenant juste ce que la culture des Asrai pouvait apporter à un membre clanique... Sans faire un bruit, je pris la direction du sous-bois, décidée à aller y trouver de quoi confectionner un cataplasme. Je n'avais pas oublié le sentiment selon lequel mon destin croisait celui d'Harrald, et je ne comptais pas laisser le fil de mon avenir se dévider à cause de la folie d'un homme qui avait recherché la mort...
Oui, c'était ça. Tout en marchant dans l'ombre, je me fis cette réflexion, éclatante. Le manchot ne recherchait-il pas une sorte de mortifère délivrance dans ses actions téméraires, se situant au-delà de la simple bravoure ?
Peut-être... pourtant, il s'accrochait à la vie, ou à la survie, avec une poigne que même un mort ne détenait pas...
J'avais soigneusement écouté, goûté, chacun des mots que l'un ou l'autre avait pu prononcer. Je comprenais leur défiance. Si j'en croyais les discours de mes pairs, j'aurai dû m'estimer heureuse de ne pas recevoir haine ou violence à mon égard, tout compte fait. J'étais une elfe naïve, mais même moi je m'en rendais compte.
Il y avait un soupçon de peur dans leur attitude et leur comportement. Plutôt chez Erwin. Harrald, lui, m'offrait une sorte d'indifférence distante, bien qu'il y ai un dédain spontané dans son regard ravagé lorsqu'il se posait sur moi.
Ca ne me faisait ni chaud, ni froid, même si je ne surprenais pas toute leurs paroles échangées à voix basse. Peut-être que si j'en avais saisi la teneur, j'aurais eu un autre avis...
Je jetais un regard direct à mes compagnons un peu forcés lorsque l'heure tacite du repas du soir arriva. Ils se contentèrent d'une nourriture que je ne connaissais pas, une sorte de "pain" si je compris bien. Pour ma part, je mordis à belles dents dans une fine tranche de viande, grommelant le ténu filet de sang qui goutta sur mes doigts et qui tacha ma cuisse. Sentant la présence de quelqu'un dans mon dos, je me retournais, levant les yeux sur un Erwin qui s'était planté à quelques mètres de moi.
"- Vous allez surveiller ce coté, et moi l'autre coté, en attendant que Harrald récupère un peu. Et je vous rappelle que c'est moi le patron !"
Je ne compris pas tout, sur l'instant. Je balayais les environs du regard, cherchant à découvrir le sens de ses paroles. Surveiller ce côté... c'est lui que je surveillais, oui ! Il alla se poster plus loin, formant un incongru et distant triangle avec Harrald et moi.
Ah ! Surveiller... la forêt ? Mais quelle était encore cette absurdité ? Ils croyaient qu'avec une Asrai à leurs côtés, ils craignaient quelque chose ?
Hum. Je me passais une main pensive sur le menton, non sans l'avoir essuyée dans l'herbe auparavant. Ce n'était pas une réflexion idiote, en définitive. Il était déjà arrivé que les miens, rendus un peu susceptibles par la saison estivale ou certaines évènements, s'en prennent à des voyageurs longeant la lisière sombre d'Athel Loren. Et quand bien même perçante était la vue des Asrai, je n'étais rien face à leur volonté, surtout si elle était aiguillonnée.
Malgré tout...
Je coulais un nouveau regard en coin à mes compagnons. Erwin feint de ne pas sentir son insistance, ou peut-être cet humain était-il réellement trop engoncé en lui-même pour y prêter une quelconque attention. Ce fut au tour d'Harrald de subir mon examen silencieux. Je remarquais, malgré l'obscurité tombante, que son bandage était bien misérable. L'homme risquait d'y laisser sa peau, je le voyais même sans être guérisseuse.
Je n'étais pas une très grande spécialiste des plantes de la forêt, ni une spécialiste tout court, mais plutôt une amatrice, détenant juste ce que la culture des Asrai pouvait apporter à un membre clanique... Sans faire un bruit, je pris la direction du sous-bois, décidée à aller y trouver de quoi confectionner un cataplasme. Je n'avais pas oublié le sentiment selon lequel mon destin croisait celui d'Harrald, et je ne comptais pas laisser le fil de mon avenir se dévider à cause de la folie d'un homme qui avait recherché la mort...
Oui, c'était ça. Tout en marchant dans l'ombre, je me fis cette réflexion, éclatante. Le manchot ne recherchait-il pas une sorte de mortifère délivrance dans ses actions téméraires, se situant au-delà de la simple bravoure ?
Peut-être... pourtant, il s'accrochait à la vie, ou à la survie, avec une poigne que même un mort ne détenait pas...
"La sylve m'a parlé, mais je ne sais ce qu'elle attend réellement de moi..."
Sel'erin Talia, Voie du défenseur de la forêt
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"J'ai été exilée d'Athel Loren, et pourtant, sa voix susurre toujours à mon oreille ! On peut en chasser mon corps, mais elle restera toujours présente dans mon coeur."
Sel'erin Talia, Voie du défenseur de la forêt
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[MJ] Longrange
Re: [Harrald & Talia] Le meilleur des deux mondes.
Talia s'inquiétait du sort de son nouveau "compagnon" c'est ainsi, que ne souhaitant pas le laisser au mieux à une agonie de plusieurs jours.
Il y arriva, pratiquement au petit matin.
Harrald entendant encore le bruit des oiseaux du petit matin, mais si il pouvait encore bouger et marcher, il doutait que cela améliore quoi que ce soit à son état.
Puis, une silhouette fine vaguement familière sortie du sous bois. Cela aurait parfaitement pu etre n'importe quelle bandit venu leur trancher la gorge, mais non. Talia revient avec le bras chargé d'herbes et de larges trouvé on ne sait où en plein hiver.
Pour autant, cela semblait fonctionner, à défaut de pouvoir nettoyer la plaie correctement, au moins s'était elle refermer.
Il n'y avait plus qu'a espérer que le premier bandage était réellement propre comme l'arguait Erwin.
"- J'espère que tu lui a pas lancer de mauvais sorts ou que notre bon Herrald va pas se transformer en fée lui aussi, ca serait le ponchon sur la bière si vous voyez ce que je veut dire. Bon ramener vos miches sur la chariote, on va avancer. "
Il s'assura que son sac de granuleux était toujours la, et lorsque qu'ils furent tout deux prêt. Il fit claquer les rênes de son cheval, et le périple reprit.
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Harrald
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Re: [Harrald & Talia] Le meilleur des deux mondes.
Le stupide marchand avait écouté le bretteur sans vraiment bronché, et sans surprise accepta les instructions qui lui étaient données. Il releva son corps frêle et s’avança dans une démarche affreusement ridicule, se mettant grotesquement en avant et se donnant de grands airs. Arrivé à hauteur de l’elfe, celui-ci éleva une voix pompeuse et peu convaincante.
"- Vous allez surveiller ce coté, et moi l'autre coté, en attendant que Harrald récupère un peu. Et je vous rappelle que c'est moi le patron !"
Ce fut un bide total … et Harrald était sure dorénavant d’une chose. Ce type était totalement à coté de la plaque… il avait mentionné la carotte que le bretteur avait mise en place pour faire avancer l’âne. Sans surprise, la jeune femme le regardait des yeux écarquillées, et à peine il eut le dos tourné elle s’enfuyait déjà dans la forêt … Un geste inconscient, que comptait elle faire seule dans la pénombre de la nuit face aux dangers de la nature la plus pure ? Le bretteur ne s’en souciait pas vraiment, mais la revoir vivante aurait été un grand étonnement si elle ne revenait pas rapidement.
Une heure passa, laissant le chaotique en compagnie de son charmant patron bavant dans son sommeil, et ronflant comme un porc. Le bon point qui vint à l’esprit au bretteur fut qu’il était protégé des animaux les plus faibles, le ronflement du marchand faisant un bruit dantesque. Mais au final, le bretteur était contraint à rester éveillé le temps que Talia revienne, même si il commençait à douter du fait de la revoir un jour.
Les heures passèrent d’une lenteur folle, accompagnées par les cris des habitants de la forêt rappelant aux âmes perdues qu’ils étaient toujours accompagnés par ses ombres et maintenant bien éveillés le bretteur. Le crépuscule se levait maintenant accompagné par le soleil. Les craquements des branches non loin firent sursauter le bretteur qui commençait à piquer du nez après une nuit sans sommeil en plus de la fatigue accumulée lors de cette dernière journée. La jeune femme était de retour. De son pas de chat elle s’approchait du bretteur, les mains pleines de diverses plantes que le chaotique ne connaissait pas. Il la regardait de son air incrédule alors qu’elle était à sa hauteur et s’agenouilla en face de lui. Sa main refroidie par l’hiver tapant rejoignit celle d’Harrald qui compressait toujours la plaie, il comprit à cet instant ce qu’elle comptait faire.
Dans un premier temps, il fit son buté ne daignant pas pousser sa main. Mais au court d’une lutte rapide, il lâcha prise et laissa faire Talia ce qu’elle avait à faire. Il ne daignait toujours pas lui parler, ni même la regarder, alors qu’elle s’évertuait à soigner sa blessure. La plaie brulait toujours et c’était pire lorsqu’elle appliquait ces plantes, mais il n’en faisait rien, hors de question de montrer à cette femme qu’il souffrait. Après un moment de soin, les ronflements cessèrent, et le marchand passa devant le couple improbable le regard passablement étonné.
Les soins finalement terminés, le calvaire du bretteur semblait prendre enfin fin et la plaie semblait maintenant fermée. La jeune femme se releva et repartie à ses activités. Le bretteur chaotique lui était reconnaissant, la blessure ne lui causait plus aucune douleur, mais il ne pouvait ouvertement lui dire, il la regarda donc partir sans un mot. Le marchand sauta aussitôt sur Talia à peine avait elle quittée le chevet du jeune homme. Il n’entendit rien de la conversation, mais une chose était sure, il faisait encore des siennes.
L’heure de partir arriva et le grand brulé était enfin debout malgré une nuit blanche et glaciale. Il alla manger les biscuits de céréale, la viande crue le dégoutant purement et simplement. Malgré qu’elle l’ait aidé, de nouvelles questions se posaient au bretteur. Comment cette femme, après avoir passée la nuit dans la forêt, avait pu revenir vivante, et en plus de ça avec des plantes guérisseuses… Un nouveau sentiment s’emparait de lui vis-à-vis de sa soignante, la jalousie. Elle détenait des savoirs auquel il n’avait pas accès, il fallait qu’il les découvre.
Tout le monde était de nouveau à bord de la charrette, et l’heure du départ avait sonné. Le sentier dévalant à nouveau à pas de mouche, il était trop obsédé par les secrets de la femme pour se taire plus longtemps.
« Dit moi Talia, lança t’il alors qu’il sentait le regard du marchant perplexe se poser sur lui, quel est ton secret ? Comment peux-tu partir dans une forêt couverte de ténèbres et en revenir sans la moindre égratignure ? Comment savais-tu que ses plantes me guériraient ? »
Sa voix était toujours dénuée de sentiment, mais on pouvait clairement l’intérêt maintenant porté à l’elfe.
"- Vous allez surveiller ce coté, et moi l'autre coté, en attendant que Harrald récupère un peu. Et je vous rappelle que c'est moi le patron !"
Ce fut un bide total … et Harrald était sure dorénavant d’une chose. Ce type était totalement à coté de la plaque… il avait mentionné la carotte que le bretteur avait mise en place pour faire avancer l’âne. Sans surprise, la jeune femme le regardait des yeux écarquillées, et à peine il eut le dos tourné elle s’enfuyait déjà dans la forêt … Un geste inconscient, que comptait elle faire seule dans la pénombre de la nuit face aux dangers de la nature la plus pure ? Le bretteur ne s’en souciait pas vraiment, mais la revoir vivante aurait été un grand étonnement si elle ne revenait pas rapidement.
Une heure passa, laissant le chaotique en compagnie de son charmant patron bavant dans son sommeil, et ronflant comme un porc. Le bon point qui vint à l’esprit au bretteur fut qu’il était protégé des animaux les plus faibles, le ronflement du marchand faisant un bruit dantesque. Mais au final, le bretteur était contraint à rester éveillé le temps que Talia revienne, même si il commençait à douter du fait de la revoir un jour.
Les heures passèrent d’une lenteur folle, accompagnées par les cris des habitants de la forêt rappelant aux âmes perdues qu’ils étaient toujours accompagnés par ses ombres et maintenant bien éveillés le bretteur. Le crépuscule se levait maintenant accompagné par le soleil. Les craquements des branches non loin firent sursauter le bretteur qui commençait à piquer du nez après une nuit sans sommeil en plus de la fatigue accumulée lors de cette dernière journée. La jeune femme était de retour. De son pas de chat elle s’approchait du bretteur, les mains pleines de diverses plantes que le chaotique ne connaissait pas. Il la regardait de son air incrédule alors qu’elle était à sa hauteur et s’agenouilla en face de lui. Sa main refroidie par l’hiver tapant rejoignit celle d’Harrald qui compressait toujours la plaie, il comprit à cet instant ce qu’elle comptait faire.
Dans un premier temps, il fit son buté ne daignant pas pousser sa main. Mais au court d’une lutte rapide, il lâcha prise et laissa faire Talia ce qu’elle avait à faire. Il ne daignait toujours pas lui parler, ni même la regarder, alors qu’elle s’évertuait à soigner sa blessure. La plaie brulait toujours et c’était pire lorsqu’elle appliquait ces plantes, mais il n’en faisait rien, hors de question de montrer à cette femme qu’il souffrait. Après un moment de soin, les ronflements cessèrent, et le marchand passa devant le couple improbable le regard passablement étonné.
Les soins finalement terminés, le calvaire du bretteur semblait prendre enfin fin et la plaie semblait maintenant fermée. La jeune femme se releva et repartie à ses activités. Le bretteur chaotique lui était reconnaissant, la blessure ne lui causait plus aucune douleur, mais il ne pouvait ouvertement lui dire, il la regarda donc partir sans un mot. Le marchand sauta aussitôt sur Talia à peine avait elle quittée le chevet du jeune homme. Il n’entendit rien de la conversation, mais une chose était sure, il faisait encore des siennes.
L’heure de partir arriva et le grand brulé était enfin debout malgré une nuit blanche et glaciale. Il alla manger les biscuits de céréale, la viande crue le dégoutant purement et simplement. Malgré qu’elle l’ait aidé, de nouvelles questions se posaient au bretteur. Comment cette femme, après avoir passée la nuit dans la forêt, avait pu revenir vivante, et en plus de ça avec des plantes guérisseuses… Un nouveau sentiment s’emparait de lui vis-à-vis de sa soignante, la jalousie. Elle détenait des savoirs auquel il n’avait pas accès, il fallait qu’il les découvre.
Tout le monde était de nouveau à bord de la charrette, et l’heure du départ avait sonné. Le sentier dévalant à nouveau à pas de mouche, il était trop obsédé par les secrets de la femme pour se taire plus longtemps.
« Dit moi Talia, lança t’il alors qu’il sentait le regard du marchant perplexe se poser sur lui, quel est ton secret ? Comment peux-tu partir dans une forêt couverte de ténèbres et en revenir sans la moindre égratignure ? Comment savais-tu que ses plantes me guériraient ? »
Sa voix était toujours dénuée de sentiment, mais on pouvait clairement l’intérêt maintenant porté à l’elfe.
Harrald, Bretteur
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Compétence
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Talia
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Re: [Harrald & Talia] Le meilleur des deux mondes.
Les ombres de la forêt n'étaient pas les mêmes que celles que j'avais si longtemps côtoyées, en lesquelles je m'étais si souvent fondues. Mais, cette forêt restait un lieu de vie, un lieu de nature, un lieu en lequel aucun Asrai ne pouvait s'égarer ou se sentir mal à l'aise. L'hiver avait toujours été une saison rigoureuse pour nous, car elle endormait les esprits d'Athel Loren, les plongeant dans une torpeur qui les faisait somnoler. Mais nous-mêmes n'en étions pas si atteints que ça - seulement ceux qui avaient un lien des plus intimes, des plus quotidiens, avec la sylve. Et malgré que je pensais que c'était mon cas, la froidure n'avait de mordant que sur ma peau et non sur mon âme.
La nuit était rigoureuse mais pas encore glaciale. Je cherchais ces plantes que mon peuple m'avait apprise à reconnaître, et même si je n'avais jamais été une élève vraiment douée, j'avais en moi le savoir que tous m'avaient laissé. Peu à peu, je finis par trouver ce dont j'avais besoin, ne souffrant pas vraiment du manque de sommeil car les Asrai avaient des habitudes bien particulières concernant ce repos si vital aux autres races vivantes du Vieux Monde. Il nous suffisait généralement d'entrer dans un curieux rêve éveillé de quelques heures, au cours duquel je me surprenais à rejoindre les étoiles et leurs voix, leurs secrets. Toutefois, de temps à autre, il nous fallait entrer dans un sommeil extrêmement profond, au cours duquel nous effectuions une intense catharsis de l'esprit. Je comptais m'y livrer la nuit prochaine, ou peut-être l'autre... l'heure n'était pas venue.
Sur le chemin du retour, je m'interrogeais sur mes deux comparses, dans de vaines pensées que j'abandonnais à l'approche d'eux. Sans un mot, je vins m'agenouiller auprès d'un Harrald qui lorgnait Erwin, endormi. Sans brutalité mais avec insistance, je finis par le faire céder. Il retira sa main, me permettant de me pencher sur sa blessure, à laquelle j'appliquais le cataplasme que mes trouvailles m'avaient permis de confectionner, dans un mélange froid et pâteux de rares et robustes feuilles mâchées et émiettées. La nuit avait passé, et le jour se levait avec douceur.
Je ne relevais pas la remarque du marchand, pas plus que la froide distance du guerrier manchot. Un mutisme qu'il ne tarda pas à rompre une fois que nous fûmes montés dans la carriole, de nouveau en route, alors que je mâchonnais une lamelle de viande un peu faisandée.
« Dit moi Talia, quel est ton secret ? Comment peux-tu partir dans une forêt couverte de ténèbres et en revenir sans la moindre égratignure ? Comment savais-tu que ses plantes me guériraient ? »
Je le dévisageais. C'était typique des humains, ou presque. Il y avait comme une note de rancoeur, ou quelque chose d'approchant, dans sa voix. Parce qu'il ne comprenait pas. Chez les hommes, ce qui était opaque était toujours obscur, dans le sens de ténébreux. L'étrange était malfaisant. L'inconnu, ennemi et dangereux...
- La forêt traite mal ceux qui lui nuisent, répondis-je sans le regarder, laissant à mon corps allongé dans la charrette le repos qu'il avait mérité. Je ne suis pas venue en conquérante sous sa cime mais en demandeuse d'aide. Je me suis aidée moi-même, mais la sylve m'a permis de trouver ce que je cherchais. C'est tout.
Mon regard vagabonda tout de même jusqu'à lui, guettant sa réaction. Un mince sourire gagna mes lèvres. Un jour il comprendrait.
La nuit était rigoureuse mais pas encore glaciale. Je cherchais ces plantes que mon peuple m'avait apprise à reconnaître, et même si je n'avais jamais été une élève vraiment douée, j'avais en moi le savoir que tous m'avaient laissé. Peu à peu, je finis par trouver ce dont j'avais besoin, ne souffrant pas vraiment du manque de sommeil car les Asrai avaient des habitudes bien particulières concernant ce repos si vital aux autres races vivantes du Vieux Monde. Il nous suffisait généralement d'entrer dans un curieux rêve éveillé de quelques heures, au cours duquel je me surprenais à rejoindre les étoiles et leurs voix, leurs secrets. Toutefois, de temps à autre, il nous fallait entrer dans un sommeil extrêmement profond, au cours duquel nous effectuions une intense catharsis de l'esprit. Je comptais m'y livrer la nuit prochaine, ou peut-être l'autre... l'heure n'était pas venue.
Sur le chemin du retour, je m'interrogeais sur mes deux comparses, dans de vaines pensées que j'abandonnais à l'approche d'eux. Sans un mot, je vins m'agenouiller auprès d'un Harrald qui lorgnait Erwin, endormi. Sans brutalité mais avec insistance, je finis par le faire céder. Il retira sa main, me permettant de me pencher sur sa blessure, à laquelle j'appliquais le cataplasme que mes trouvailles m'avaient permis de confectionner, dans un mélange froid et pâteux de rares et robustes feuilles mâchées et émiettées. La nuit avait passé, et le jour se levait avec douceur.
Je ne relevais pas la remarque du marchand, pas plus que la froide distance du guerrier manchot. Un mutisme qu'il ne tarda pas à rompre une fois que nous fûmes montés dans la carriole, de nouveau en route, alors que je mâchonnais une lamelle de viande un peu faisandée.
« Dit moi Talia, quel est ton secret ? Comment peux-tu partir dans une forêt couverte de ténèbres et en revenir sans la moindre égratignure ? Comment savais-tu que ses plantes me guériraient ? »
Je le dévisageais. C'était typique des humains, ou presque. Il y avait comme une note de rancoeur, ou quelque chose d'approchant, dans sa voix. Parce qu'il ne comprenait pas. Chez les hommes, ce qui était opaque était toujours obscur, dans le sens de ténébreux. L'étrange était malfaisant. L'inconnu, ennemi et dangereux...
- La forêt traite mal ceux qui lui nuisent, répondis-je sans le regarder, laissant à mon corps allongé dans la charrette le repos qu'il avait mérité. Je ne suis pas venue en conquérante sous sa cime mais en demandeuse d'aide. Je me suis aidée moi-même, mais la sylve m'a permis de trouver ce que je cherchais. C'est tout.
Mon regard vagabonda tout de même jusqu'à lui, guettant sa réaction. Un mince sourire gagna mes lèvres. Un jour il comprendrait.
"La sylve m'a parlé, mais je ne sais ce qu'elle attend réellement de moi..."
Sel'erin Talia, Voie du défenseur de la forêt
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Sel'erin Talia, Voie du défenseur de la forêt
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[MJ] Longrange
Re: [Harrald & Talia] Le meilleur des deux mondes.
Logique, une elfe et un homme ne font jamais bon ménage.
Quoi qu'il en soit, la journée en contrepartie s'annonça clémente, et ce fut une douce journée d'hiver qui se déroula sans accroche.
Les quelques secousses du chariot sur la route sinueuse n'empêchèrent pas Harrald de récupérer, ayant put boire et manger correctement.
Le marchand s'avéra salvateur sur ce point. Il avait toujours une impressionnante quantité de nourriture et d'eau sur ses autres besaces. Nettement plus que pour une personne.
Les biscuits furent loin d'être gouteux, mais c'est avec ce gout dans la bouche, et une carcasse de Sanglier en train de faisander, que la nuit approcha, encore.
Alors que la soirée avait bien avancé, le marchand décréta.
"- Ma pauvre bécassine va devoir pousser le rythme, je vous annonce qu'on est en retard. On devrait arriver avant midi demain en avançant de nuit, et peut être qu'ils accepteront de me prendre la marchandise. "
Visiblement très pointilleux sur le temps, le marchand, distribua encore
des petits gâteaux secs à qui le voulait, avant de s'étirer hors de la charrette.
C'était le signe non-officiel de la pause chez Erwin.
Harrald put se lever non sans douleur, mais il était loin d'être au mieux de sa forme.
Qui dura peut, quand, ils entendirent sans mal des hurlements dans les sous-bois.
Erwin revint avec un pantalon mal remonté alors qu'a sa suite le pourchassait un être en simple robe de bure, paraissant assez jeune.
Ses traits étaient afinné par un manque flagrant de nourriture, mais il criait de choses.
"- Je sais que tu en as ! Il m'en faut, il m'en faut plus ! " Articulait il en courant tout.
Erwin dans sa fuite effréné et ridicule se mêla les pieds dans son pantalon et tomba à la reverse, laissant l'occasion à son poursuivant de lui sauter dessus.
" Harrald BORDEL BOUGE TON CUL ! " Appellait il au secours.
"- Il m'en faut plus, Ou que tu le cache ! Où est ce que tu le cache ! "
"- HAAAA ! "
Les cris se poursuivent ainsi, jusqu'à que les deux intéresses virent un regard d'un blanc laiteux les observer, des veines larges parcourant son visage.
"- Il m'en faut plus ! Je la sens d'ici !" Il était visiblement prêt à en venir au main, et ce même si il ne portait apparemment pas d'arme.
Il était en train d'étrangler Erwin en déballer des incohérences et en tremblant de façon frénétique.
-
Harrald
- PJ
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Re: [Harrald & Talia] Le meilleur des deux mondes.
7 Jahrdrung 2500
Je n’ai jamais vu autant d’aberration depuis que je foules cette terre. Les hommes sont rongés par le chaos, transformés. Et cruel monde, même les jeunes enfants subissent cette calomnie de plein fouet. Il m’a été apporté hier un jeune nourrisson de quelques jours … celui-ci avait des yeux sortants de ses orbites à la couleur d’un puits sans fond et ses mains étaient remplacés par d’immondes pinces pouvant démembrer un homme … une véritable monstruosité. Je ne sais plus quoi faire pour arrêter la pandémie …
Ce livret contenait des dizaines de pages parlant du chaos, de ses dieux et cultistes, de leurs idéaux, mais une seule parlait de ses transformations hideuses … Harrald aimerait tellement pouvoir trouvé pourquoi ces gens se transformaient … il pourrait gagner cette puissance qu’il recherchait tant, il en était sure.
Il resta plongé dans le manuscrit toute la journée, oubliant même cette femme qui ne voulait partager ses savoirs. Le soleil entamait son salut pour bientôt laisser la place à une nuit profonde. Le marchand semblait des plus agacés. De sa voix quelque peu désagréable à écoutée il apprit à ses deux protecteurs qu’ils avaient pris du retard et devraient voyager de nuit. Le bretteur était quelque peu fatigué de la nuit de guet qu’il venait de passer, et l’idée d’une nouvelle nuit blanche ne l’enchantait pas vraiment.
Lorsque la nuit fut enfin tombée, il rangea son livret à sa place, et regarda droit devant lui le chemin noir que leur carrosse suivait. Les paupières lourdes finirent finalement par se fermer pour peu de temps, il fut très vite réveillé par la charrette qui s’arrêtait. Le marchand s’enfonça dans la pénombre pour faire ce qu’il avait à faire laissant l’homme et l’elfe ensemble dans un silence glacial, tout comme la nuit qui les entouraient maintenant.
Le silence pesant ne dura qu’un instant et fut tranché par un cri mélangé d’horreur et de détresse. C’était le marchand. Tous les sens en alerte le bretteur se leva et dégaina son arme de son fourreau le plus rapidement possible. Que se passait-il ? Il observa la nuit ténébreuse de son regard noir mais la lune n’éclairait pas suffisamment pour qu’il puisse distinguer le marchand. Soudain, le souffle coupé, le pantalon en bas des guibolles dévoilant une anatomie des plus ridicules, probablement due au froid qui s’épandait sur la forêt, le marchand réapparu les yeux écarquillés de terreur. Un léger rictus illumina les lèvres du bretteur face à une scène aussi ridicule, ce marchand n’avait finalement aucune dignité.
Mais sa satisfaction fut des plus éphémères, et il comprit enfin ce qui provoqua une telle crise de panique chez son employeur. Un jeune garçon au visage émacié et aux membres des plus maigres le suivait. Il semblait lui crier quelque chose que le bretteur ne comprenait pas au premier abord. Il tendit l’oreille.
"- Je sais que tu en as ! Il m'en faut, il m'en faut plus ! "
Et oui … ils étaient finalement tombés sur un fou furieux. Ah moins que le marchand cache lui aussi quelque chose au bretteur et que le garçon aurait vu. Erwin tomba comme il se devait au sol, laissant apparaitre une lune que le bretteur n’aurait pas préféré voire ce soir. Il se retourna pour se relever mais le garçon était déjà dessus, sautant de toute sa longueur sur le marchand et hurlant des phrases qui n’avaient, à priori, aucun sens, mais elles avaient tout de même la chance d’aiguiser la curiosité du Bretteur. Le garçon les remarqua finalement lui aussi, et là, un détail choqua le bretteur, quels étaient ces yeux ? Ce regard était mort, tiraillé par les couleurs de l’aveugle. Un imposant nombre de fine veine entourait ses yeux … Harrald n’avait jamais rien vu de tel, il était stupéfait par une telle horreur.
La voix étouffée d’Erwin réveilla le chaotique dans sa contemplation de cette pupille mystique, lui indiquant au passage qu’il était peut être temps de bouger. Le bretteur descendit tranquillement de la charrette et avança vers le couple des plus étranges.
« Si tu m’entends, je te prierai de lâcher cet énergumène. Je n’ai rien contre toi, mais si il mourrait, je n’aurait pas salaire.»
Harrald continua son avancée délicate, ne lâchant pas du regard ses yeux lui posant tants d’interrogations.
Harrald, Bretteur
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Talia
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Re: [Harrald & Talia] Le meilleur des deux mondes.
Je m'étais plongée dans une toute légère torpeur, laissant le temps s'écouler devant mes yeux à la manière d'une rivière insensible, invisible. Les cahots de la charrette me devenaient lointains, le bruit du monde s'éteignait lentement, de même que ses couleurs. Je me surpris, à un moment, à mâchonner un bout de viande, sans pouvoir me rappeler quand je l'avais mis en bouche. Erwin refusait toujours obstinément d'y toucher, à l'inverse de son compère qui avait déclaré en posséder "sa part".
Je n'avais toujours pas saisi le concept, et avais renoncé depuis longtemps à y parvenir.
J'arquais un sourcil lorsque les paroles du marchand pénétrèrent l'apathie qui cernait mon esprit afin d'y faire résonner leur sens. J'ignorais la nourriture curieuse qu'il s'administra avant de proposer avec méfiance, imitant son exemple avec une leste souplesse lorsqu'il rejoint la terre en sautant à bas de la carriole. Sans un mot, je m'étais un peu éloignée, actionnant mes muscles afin d'en chasser le fourmillement. Je n'étais vraiment pas habituée à la station assise, encore moins à ce genre de voyage lent et monotone...
Ma bouche se mit à former toute seule des mots qui ne prirent aucun ascendant sur le silence. J'énonçais les paroles muettes d'un chant qui m'était cher et qu'une chasseresse m'avait appris une nuit de pleine lune. C'était un petit air simple, que l'on devait fredonner du bout des lèvres sous peine d'en rompre la fragile harmonie. Il parlait d'une Asrai qui voyait mourir sous ses yeux l'elfe dont elle avait croisé si intensément le regard la veille. Il y était question de ce que nous appelions amour, de haine aussi devant la fureur du Chaos qui fauchait chaque saison un peu plus des nôtres, mais également d'une émouvante fatalité qui se permettait de poser le doigt sur le fil de notre existence, sans que nous ayons le moindre mot à y redire, et qui d'un habile geste osait le rompre.
Les dernières paroles étaient une citation directe de l'Asrai désabusée, qu'en langage des hommes on pourrait à peu près traduire ainsi :
"Je n'ai jamais rien demandé à la vie
Car je suis humble et sage.
Pourtant elle se passe de mon avis
Quand elle me fait ombrage..."
C'était un bon résumé de la philosophie de la plupart des clans. L'existence était quelque chose de précieux, mais de souvent cruel, et surtout contre lequel on ne pouvait pas lutter. Ce n'est pas du désespoir ou du renoncement, mais une réaliste acceptation du malheur de ce monde. Vivre, c'est souffrir.
Plusieurs hurlements s'élevèrent du sous-bois dont Erwin ne tarda pas à émerger. Je fronçais les sourcils, m'en voulant de m'être à ce point abîmée dans mes pensées. Un jeune enfant le poursuivait, hystérique et fébrile. Il se jeta sur sa proie qui venait de chuter dans sa précipitation, et ne tarda pas à enrouler ses mains frêles autour de son cou. Je m'aperçus que son regard avait pris un voile impénétrable, et que des veines cernaient ses yeux comme autant de marbrures douloureuses. Leurs propos m'étaient incohérents, inarticulés, mais il me suffisait d'écouter cette voix avide, vorace, pleine d'un désespoir teinté de souffrance... pour savoir que l'un réclamait à l'autre quelque chose dont sa vie devait dépendre.
Harrald s'avança soudain, répondant d'une voix posée, semblant plus intrigué qu'affolé. Je ne comprenais rien ; le sang venait de battre à mes tempes comme un tambour sauvage d'homme-bête, et mon coeur ajoutait à ce désordre sa propre chamade emplie d'envolées irrégulières. Le monde chancela autour de moi, et mon âme renifla dans ce sentiment un relent immonde de bestialité, ce qui la hérissa.
Ma lance était dans la carriole. Mais je n'en voulais pas. Mes paupières battirent une unique fois comme je luttais pour conserver un seul îlot de lucidité. Des envies contradictoires se croisèrent dans mon esprit. Je m'effrayais moi-même.
Avec un cri strident et féroce, je courus en direction du jeune garçon, avant de me jeter sur lui. Je ne gardais en tête que deux choses, étincelantes dans la nuit de cet ivresse effroyable qui m'assaillait : prendre garde à ne pas me faire mordre par ma proie, et le forcer à lâcher prise en l'étranglant.
Je n'avais toujours pas saisi le concept, et avais renoncé depuis longtemps à y parvenir.
J'arquais un sourcil lorsque les paroles du marchand pénétrèrent l'apathie qui cernait mon esprit afin d'y faire résonner leur sens. J'ignorais la nourriture curieuse qu'il s'administra avant de proposer avec méfiance, imitant son exemple avec une leste souplesse lorsqu'il rejoint la terre en sautant à bas de la carriole. Sans un mot, je m'étais un peu éloignée, actionnant mes muscles afin d'en chasser le fourmillement. Je n'étais vraiment pas habituée à la station assise, encore moins à ce genre de voyage lent et monotone...
Ma bouche se mit à former toute seule des mots qui ne prirent aucun ascendant sur le silence. J'énonçais les paroles muettes d'un chant qui m'était cher et qu'une chasseresse m'avait appris une nuit de pleine lune. C'était un petit air simple, que l'on devait fredonner du bout des lèvres sous peine d'en rompre la fragile harmonie. Il parlait d'une Asrai qui voyait mourir sous ses yeux l'elfe dont elle avait croisé si intensément le regard la veille. Il y était question de ce que nous appelions amour, de haine aussi devant la fureur du Chaos qui fauchait chaque saison un peu plus des nôtres, mais également d'une émouvante fatalité qui se permettait de poser le doigt sur le fil de notre existence, sans que nous ayons le moindre mot à y redire, et qui d'un habile geste osait le rompre.
Les dernières paroles étaient une citation directe de l'Asrai désabusée, qu'en langage des hommes on pourrait à peu près traduire ainsi :
"Je n'ai jamais rien demandé à la vie
Car je suis humble et sage.
Pourtant elle se passe de mon avis
Quand elle me fait ombrage..."
C'était un bon résumé de la philosophie de la plupart des clans. L'existence était quelque chose de précieux, mais de souvent cruel, et surtout contre lequel on ne pouvait pas lutter. Ce n'est pas du désespoir ou du renoncement, mais une réaliste acceptation du malheur de ce monde. Vivre, c'est souffrir.
Plusieurs hurlements s'élevèrent du sous-bois dont Erwin ne tarda pas à émerger. Je fronçais les sourcils, m'en voulant de m'être à ce point abîmée dans mes pensées. Un jeune enfant le poursuivait, hystérique et fébrile. Il se jeta sur sa proie qui venait de chuter dans sa précipitation, et ne tarda pas à enrouler ses mains frêles autour de son cou. Je m'aperçus que son regard avait pris un voile impénétrable, et que des veines cernaient ses yeux comme autant de marbrures douloureuses. Leurs propos m'étaient incohérents, inarticulés, mais il me suffisait d'écouter cette voix avide, vorace, pleine d'un désespoir teinté de souffrance... pour savoir que l'un réclamait à l'autre quelque chose dont sa vie devait dépendre.
Harrald s'avança soudain, répondant d'une voix posée, semblant plus intrigué qu'affolé. Je ne comprenais rien ; le sang venait de battre à mes tempes comme un tambour sauvage d'homme-bête, et mon coeur ajoutait à ce désordre sa propre chamade emplie d'envolées irrégulières. Le monde chancela autour de moi, et mon âme renifla dans ce sentiment un relent immonde de bestialité, ce qui la hérissa.
Ma lance était dans la carriole. Mais je n'en voulais pas. Mes paupières battirent une unique fois comme je luttais pour conserver un seul îlot de lucidité. Des envies contradictoires se croisèrent dans mon esprit. Je m'effrayais moi-même.
Avec un cri strident et féroce, je courus en direction du jeune garçon, avant de me jeter sur lui. Je ne gardais en tête que deux choses, étincelantes dans la nuit de cet ivresse effroyable qui m'assaillait : prendre garde à ne pas me faire mordre par ma proie, et le forcer à lâcher prise en l'étranglant.
"La sylve m'a parlé, mais je ne sais ce qu'elle attend réellement de moi..."
Sel'erin Talia, Voie du défenseur de la forêt
Profil: For 7 | End 7 | Hab 13 | Cha 8 | Int 10 | Ini 10 | Att 14 | Par 9 | PV 35
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... erin_talia
"J'ai été exilée d'Athel Loren, et pourtant, sa voix susurre toujours à mon oreille ! On peut en chasser mon corps, mais elle restera toujours présente dans mon coeur."
Sel'erin Talia, Voie du défenseur de la forêt
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"J'ai été exilée d'Athel Loren, et pourtant, sa voix susurre toujours à mon oreille ! On peut en chasser mon corps, mais elle restera toujours présente dans mon coeur."
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[MJ] Longrange
Re: [Harrald & Talia] Le meilleur des deux mondes.
Pourtant alors qu'il allait lancer son avertissement pacifique, sa "compagne" semblait en proie à une lutte dans sa propre conscience des plus violente.
Elle laissa un aspect bestial prendre le contrôle, en tachant de faire attention à ne pas le "mordre" pour autant.
Elle se rapprocha au pas de course. Il la vit et lança hâtivement quelques mots en leva les bras.
"-Основы будет Азар ... Ha ! "
Un placage digne du bloodbowl. Talia aurait fait une excellente blitzeuse.
L'impact fut brutal et d'une vitesse totalement insoupçonné pour le jeune agresseur. Le souffle coupé, il se retrouva bien vite sur le ventre, avec un monstre déchainé sur lui.
Talia frappa sans la moindre retenue, et alors que ses poings se retrouver tacher de son sang poisseux, elle commençait à l'étrangler, avec une force et une haine dont elle se serait cru incapable.
Pour autant, elle se sentait comme dans une bulle, tout était beaucoup plus simple ici. Tuer ou être tuer.
C'était plus simple.
L'homme peinait à reprendre conscience, mais sembla plus résistante qu'un jeune individu de sa constitution, il parvint à soutenir le regard de son agresseuse alors qu'elle était en train de lui broyer la gorge à main nue.
Il leva son bras droit, tremblotant de toute part.
Il tentait d'articuler des mots.
"-Основы будет Азар ... будет гореть .... все сожг...ли
.... молнии"
Ses yeux blancs commencèrent à s'illuminer d'une lumière des moins naturelles, ses veines comme des dizaines de vers lumineux pulsant sous sa peau. Sa pupille devint inconstante. Et son bras se chargeait d'énergie magique. Si seulement, il pouvait l'appliquer sur le visage si haineux de Talia, il ne lui restait que quelques centimètres à franchir ...
Peut etre en avait il encore la force. Du sang coulait déja sous la pression des ongles de l'elfe.
Peut être pas.
Ce fut ce qu'Harrald voyait.
-
Harrald
- PJ
- Messages : 27
Re: [Harrald & Talia] Le meilleur des deux mondes.
Le bretteur foulait lentement le sol, retenant inlassablement sa respiration. Aucun geste brusque, ses yeux observant le moindre geste suspect. Il semblait que le garçon le regardait lui aussi, mais ne lâchait pas prise pour autant.
« Tout doux, Tout doux mon petit », ne cessait de répéter le chaotique qui s’approchait inexorablement.
A sa grande stupéfaction, il lâcha délicatement sa proie qui toussait maintenant bruyamment, respirant à grande pompe pour reprendre son souffle. Un charabia sans précédant accompagnait son geste. Le bretteur arrêta son avancé, regardant l’être humain les bras haut en l’air, prononçant une succession de mot ne voulant strictement rien dire, il était profondément instable.
Ensuite, tous ce passa rapidement, Harrald senti les feuilles craquées sur sa gauche et vit la femme chargée telle une furie sur le garçon qui semblait s’être rendu. Le choc fut d’une violence inouïe, projetant l’homme à quelques mètres du corps gisant du marchand. Les yeux écarquillés, le bretteur était, on peut le dire, dépassé. Que foutait cette femme ? Elle était devenue totalement folle.
Les coups pleuvaient sur le garçon qui ne pouvait que subir cette colère des plus étonnantes et incompréhensibles pour le bretteur qui commença à s’avancer alors que les deux mains de Talia rejoignaient le cou du jeune homme pour l’étrangler. A la grande surprise du bretteur, le garçon était plus résistant que prévu.
Une main tremblante prit son envole en direction du visage de la jeune femme, lentement, très lentement. Une nouvelle salve de mots sans aucun sens atteignit les oreilles d’Harrald n’en croyant pas ses yeux. Un mélange d’excitation et de jalousie le rongeait maintenant.
La main du garçon semblait être devenue foudre, c’était la première fois qu’il voyait quelque chose de telle. Approchant délicatement du visage de la femme transformé, le bretteur chaotique n’avait qu’une envie, voire ce qu’il allait se passer lorsque sa main entrerai en contact avec la peau de cette stupide femme.
Le tremblement de cette main à l’allure mystique n’indiquait malheureusement rien de bon, cette folle allait tuer un si beau spécimen devant les yeux du bretteur qui ne pouvait plus rester sans rien faire. Il devait pouvoir poser des questions à cet être prodigieux.
La terre de la forêt plongée dans la nuit crissa une nouvelle fois sous les pas du bretteur qui frondait maintenant sur l’elfe le regard empli d’une haine des plus curieuses, comment pouvait elle haïr un être aussi spécial … telle était la question que le bretteur se posait.
« Tout doux, Tout doux mon petit », ne cessait de répéter le chaotique qui s’approchait inexorablement.
A sa grande stupéfaction, il lâcha délicatement sa proie qui toussait maintenant bruyamment, respirant à grande pompe pour reprendre son souffle. Un charabia sans précédant accompagnait son geste. Le bretteur arrêta son avancé, regardant l’être humain les bras haut en l’air, prononçant une succession de mot ne voulant strictement rien dire, il était profondément instable.
Ensuite, tous ce passa rapidement, Harrald senti les feuilles craquées sur sa gauche et vit la femme chargée telle une furie sur le garçon qui semblait s’être rendu. Le choc fut d’une violence inouïe, projetant l’homme à quelques mètres du corps gisant du marchand. Les yeux écarquillés, le bretteur était, on peut le dire, dépassé. Que foutait cette femme ? Elle était devenue totalement folle.
Les coups pleuvaient sur le garçon qui ne pouvait que subir cette colère des plus étonnantes et incompréhensibles pour le bretteur qui commença à s’avancer alors que les deux mains de Talia rejoignaient le cou du jeune homme pour l’étrangler. A la grande surprise du bretteur, le garçon était plus résistant que prévu.
Une main tremblante prit son envole en direction du visage de la jeune femme, lentement, très lentement. Une nouvelle salve de mots sans aucun sens atteignit les oreilles d’Harrald n’en croyant pas ses yeux. Un mélange d’excitation et de jalousie le rongeait maintenant.
La main du garçon semblait être devenue foudre, c’était la première fois qu’il voyait quelque chose de telle. Approchant délicatement du visage de la femme transformé, le bretteur chaotique n’avait qu’une envie, voire ce qu’il allait se passer lorsque sa main entrerai en contact avec la peau de cette stupide femme.
Le tremblement de cette main à l’allure mystique n’indiquait malheureusement rien de bon, cette folle allait tuer un si beau spécimen devant les yeux du bretteur qui ne pouvait plus rester sans rien faire. Il devait pouvoir poser des questions à cet être prodigieux.
La terre de la forêt plongée dans la nuit crissa une nouvelle fois sous les pas du bretteur qui frondait maintenant sur l’elfe le regard empli d’une haine des plus curieuses, comment pouvait elle haïr un être aussi spécial … telle était la question que le bretteur se posait.
Harrald, Bretteur
Profil: For 8 | End 10 | Hab 9 | Cha 8 | Int 9 | Ini 9 | Att 11 | Par 10 | PV 50
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... he_harrald
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