[Odia] De l'ombre à la lumière

[Touque Ridebaie]

« Ce s’ra avec plaisir m’bon amis »

Touque Ridebaie était très content, car son amie était d’accord pour rejoindre le Mootland et y ouvrir une auberge. Il s’imaginait déjà devant les fourneaux en train de cuisiner des tourtes pour ses clients affamés, alors qu’Odia arpentait l’auberge en tenant dans ses mains de multiple plat à servir…

Après cette rude aventure, il avait besoin d’au moins dix ans de repos avant de repartir à la conquête de la gloire. Le jeune halfling fut rapidement sortit de sa rêverie, quand le bruit des sabots se fit de nouveau entendre.

Sa compagne lui indiqua qu’il était temps de déguerpir et elle n’avait pas tord. C’est donc d’un pas plein d’entrain que les deux compagnons partirent en direction du Mootland. Ridebaie bourra sa pipe, l’alluma et se mit à fumer, tout en chantant une chanson joyeuse. À plusieurs reprises, Touque proposa sa pipe à Odie…

Le voyage promettait d’être long… très long…

[[MJ] Nyx]

Oh oui il était temps, les bruits de troupes envahissaient la bourgade, un hurlement de rage leur parvint, Odia se doutait bien de qui il émanait. Après tout dans ce monde immense et injuste elle n'avait qu'un ennemi encore en vie, et celui-ci elle aurait du mal à en venir à bout s'ils se rencontraient de nouveau. Laissant derrière eux les lueurs du pillage ils s'enfoncèrent dans la nuit, butant régulièrement, la lune n'était pas visible, les bois à droite offraient un couvert inquiétant d'où provenaient des sons inamicaux. Droit devant ils trouvèrent une route qui descendait vers une plaine, loin à l'horizon une ville, sur leur gauche une chaine de montagnes. La nuit fut longue mais au matin les champs qu'ils abordèrent n'étaient pas marqués par les brûlures de la guerre, ici pas de plaie ni de cadavres affamés. Dans le matin nouveau et froid de ce jour d'hiver sous une pluie fine ils abordèrent la première partie de leur voyage, sur le bord de la route, après le bas côté, en lizière de champ un homme dormait enveloppé dans une couverture, sous un âne.

[Odia]

Qu’elle chance ils avaient eu. Odia observait en haut d’une légère colline surplombant le village qu’elle venait de quitter avec son ami, Touque. L’attaque avait débuté, et les cris de rage résonnaient dans le village. De petites lueurs commençait à embraser les environs de la petite bourgade, laissant perplexe la géante fasse à tant de cruauté. Il était vraiment temps pour elle de reprendre une vie plus paisible, l’aventure c’est bien, mais tellement dangereux.

« Pôrtons m’n ômis, y’ô plus rien ô voire lô. » conclut elle en tournant les yeux de la scène obscure, priant pour ne plus avoir à croiser le chemin d'Engueyran.

Très vite, leur fuite tranquille se transforma en une dangereuse balade, une nuit noire et profonde s’était installée dans les environs, la lune semblait ne point vouloir pointer le bout de son nez durant cette soirée. C’est donc à tâtons que la géante avançait, grommelant à moitié à chaque obstacle raté. Très vite ils arrivèrent à un dilemme difficile à sonder à l’heure actuelle, la fatigue commençait à se faire ressentir, et ils semblaient maintenant s’être suffisamment éloigné du danger qui les guettait.

Ils décidèrent donc finalement de passer la nuit à l’intersection de trois chemins tous plus différent les uns que les autres, la forêt, noire et inhospitalière, un village aux airs paisibles mais sur lequel planait l’ombre de l’armée d’Engueyran et enfin une montagne aux allures sauvages. Odia n’avait pas la tête à réfléchir, en admettant qu’elle l’ai eut un jour, et elle se coucha mollement mais ne parvint pas à trouver le sommeil, toujours hantée par les derniers jours qu’elle avait vécus.

Le lendemain matin, après une nuit de suspicion intense ou la beauté incomprise se rappela que ça faisait bien longtemps qu’elle n’avait pu prendre soin de son doux visage, imaginant la pauvre allure qu’elle devait porter actuellement, ce qui la tortura. Mais quand bien même, ce n’était pas le moment de penser à ça, il fallait maintenant reprendre la route. Le paysage était doux, pas encore ravagé par les batailles sanglantes que les humains aimaient tant. Ca rappela la campagne d’où elle venait, lui provoquant au passage un léger pincement au cœur.

Regardant de toute part, cherchant le moindre détail qui pourrait les aider, Odia senti un léger coup dans ses genoux, Touque lui montrait du doigt un âne. Il ne payait pas vraiment de mine, son poil tantôt gris, tantôt blanc habillait un corps frêle orné d'une tête aux airs stupide fixant la géante. Et là, un ronflement paisible vit tromper la tranquillité environnante, une couverture de laine couvrait un homme au pied de l'ane. Elle haussa ses larges épaules en signe d’incompréhension et commença à s’avancer vers eux.

« Qu’est c’que t’fais lô mein bon m’sieur ? Tô un problème ? » Lança t’elle d’un ton qu’elle voulait agréable alors que son sourire tapageur laissait apparaitre ses chicots.

[[MJ] Nyx]

Le bonhomme se redressa sur un coude, à travers les gouttes qui tombaient de plus en plus drue, depuis l'abri donné par son âne il jaugeait la femme qui lui avait adressé la parole, à son cou Odia remarqua un foulard noir, en ces temps anciens le tissu noir était rarissime et il n'était pas réservé aux funérailles dont la couleur n'était pas fixée.

V'z'allez êt' toute mouillée ! V'nez vous abriter ! L'Martin v'f'ra point d'mal !

En même temps il faisait signe d'approcher et de se glisser sous l'âne; bien que costaude la pauvre bête n'en mènerait pas large, et c'est le cas de le dire, quand Odia se serait glissée dessous, si elle acceptait l'invitation.

Le paysage n'était pas vide, il offrait d'autres protections, un châtaignier notemment au beau milieu du champ en jachère derrière l'homme.

Dans le lointain, preuve d'une mort récente, le tocsin sonna, pourtant il n'était pas de coutume de le faire sonner avant Laudes, qui d'ailleurs le remarqua Odia, n'avaient pas été sonnées. L'homme attendait sa décision d'un air aimable avec dans les yeux une lueur de tristesse et de lassitude.

[Odia]

Suite aux paroles de la géante, l’homme se redressa lentement, semblant porter tout le poids du monde sur ses épaules. Il donnait vraiment une image des plus surprenantes qu’Odia avait pu voire depuis son départ du village, qui se servait d’un âne pour s’abriter de la pluie ? Elle remarqua rapidement le foulard d’un noir de jais autour du coup de l’homme, une très belle pièce. Elle n’en avait jamais vu à dire vrai, son village était des plus pauvres, et ce genre de folie n’était pas dans leurs moyens.

L’homme prit alors la parole, tel un gentleman, demandant à Odia de bien vouloir la rejoindre en son humble abri. Était-il attiré par elle ? Elle ne le savait pas, mais son visage avait rosit d’excitation alors qu’elle s’encastra avec l’homme sous la pauvre bête. La grande femme du se recroqueviller pour que rentre son large buste sous le pelage gris pale de la bête, qui commençait probablement à maudire ce nouveau rôle qu’on lui avait attribué.

Dans un silence planant à nouveau, la géante observa le paysage verdoyant soumit à la pluie maintenant battante, engorgeant la terre d’eau qu’elle déversait dans les divers sentiers qui l’arpentaient. Un temps de chien conclut Odia.

Sans vraiment s’y attendre, les cloches du village voisin commencèrent à sonner, apprenant la mort probable d’un des habitants du village. Néanmoins, la géante fut surprit que celle-ci se fasse entendre avant que la prière du matin ne soit finalisée.

« Z’êtes d’che coins m’ein bon m’sieur ? demanda Odia avec une courtoisie certaine, Y’a eu quelqu’un d’mort ? »

La forme n'y était peut être pas, mais le fond lui était donné. Son regard était maintenant porté sur l’homme au foulard noir, attendant sa réponse. Histoire de meubler la conversation, qui ne s’annonçait pas vraiment des plus joyeuses, elle reprit.

« Savez m’ein bon m’sieur, il n’fait pas très bon d’rester dans les environs. Changer d’air n’vous sera qu’bénéfique »

Elle n’en dit pas plus, mais l’ombre Engueyran planait toujours dans son esprit, et elle savait qu’il pouvait réapparaitre très rapidement dans ses environs.

[[MJ] Nyx]

L'homme attendit tout serré contre une des patte de sa bête, nerveuse qui jetait des regards effrayés à Odia, que les cloches se taisent:

V'z'êtes dans l'vrai, 'tôt nous s'rons affamés, f'dra partir vers chez l'baron au sud, not' sire est bon et on a la belle vie, 'fin n'avait... Le 'csin sonne pour not' bonne d'moiselle, la pôv' petiote, l'baron n'z'a t'jours protégé, sa fille elle accueillait au cuisines les pôv' erres qui passaient la port'.

Il fit une pause.

Pour nous éviter la guerre l'a accepté d'épousailler le frère d'un de par là d'où vous v'nez. Elle estimait de son devoir d'le faire.

L'homme ferma les yeux l'événement le touchait aussi, Odia voyait sa grande peine.

L'est mort'au loin, z'y ont même pas r'du son corps au vieux seigneur.et l'ôt' mal prop' y d'mande dime ! Prétend qu'elle l'aurait trahis... P'sonn'y croit, not' sire sonne l'csin l'y même y perd la tête.

V'nez, la pluie cesse, p'renez vot' p'tit ami l'est tout mouillé, on va aux cuisines du chateau c'moi l'cuisinier. On m'nomme le Pierro !

Il lui tend la main pour la saluer. Et tire sur la longe pour faire avancer l'âne vers le petit chateau devant dans la plaine.

[Odia]

Odia était déboussolée par les mots que l’homme prononçait de son ton triste et monotone. Elle connaissait la fin de cette histoire, le jeune garçon qui travaillait à l’écurie du sire Guillaume lui avait compté. La femme dont le deuil était ici fais était la femme du fou furieux qui l’avait libéré des griffes de son frère, de ce loup solitaire et dangereux qu’est Engueyran. La géante avait très rapidement blanchit, la nouvelle l’attrista, elle avait l’air d’être une charmante jeune femme, un peu trop pour la narcissique qui était un peu jalouse de la défunte.

L’homme se releva lorsque la pluie cessa, laissant Odia plongée dans ses pensées, elle essayait de remettre ses idées en place, et surtout de comprendre comment une ci douce demoiselle avait fini avec un tel époux. L’homme lui proposa d’aller aux cuisines, et l’estomac gargouillant de la géante ne refusa point, elle se leva de toute sa hauteur, surplombant celui qui s’était présenté comme étant le cuisinier de la cour. Il lui tendait une main qu’elle serra volontiers, un véritable gentleman, ce présentant sous le nom de Pierro.

« V’nez m’n amis, allons grailler un pio peu, lança Odia à Touque qui n’avait toujours pas bougé. »

Elle cogitait toujours, regardant l’homme un peu plus loin qui tirait son âne qui avait retrouvé de la vigueur après avoir été soumis à la lourde charge de protéger l’ogre naine de la pluie. Ils avançaient vers une grande demeure, probablement un château, laissant admirative la géante face à cette architecture de grosse pierre grise brute. Sur le chemin, la géante reprit la parole.

« Dite moi m’n amis, ch’te bôtisse est elle bien protégée ? Demanda elle en montrant du doigt le château. J’peux vous dire qu’Engueyran, l’mari de cette pauvre demoiselle qu’vous v’nez d’me parler est point loin d’ici avec une piote armée p’vant déchirer une piote ville.»

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Pierro à ses mots se figea, il se retourna et la fixa, sa tête disait ce qu'il mimait avec ses lèvres. Il souffla respira avant de pouvoir donner de la voix :

Oh par Sigmar ! La Dame nous protège ! Qu'allons-nous devenir ? ! Vite ! Il faut que vous voyiez not' sire !

Pour des raison de rapidité j'ai abandonné la retranscription de l'accent du brave cuistot

C'est moitié courant qu'ils firent le reste de la route, moitié car Odia et Martin n'y mettait pas vraiment du coeur.
Arrivés à la bâtisse Odia pu répondre à sa question : Non ils n'étaient pas bien protégés, les fortifications étaient en piteux état, les rouages du pont levis plein de nids et de poussière quand ce n'était pas des paniers. Cependant il n'aurait pas fallut de beaucoup pour les remettre en état, avec des bras et un peu de temps, c'est ce que lui indiqua Touque qui avait l'air de s'y connaitre. Les paysans costauds et débonnaires vaquaient à leurs occupations l'esprit tranquille bien que la mine triste sans se douter du danger qui pesait sur eux. Ce pays n'avait pas dû connaitre beaucoup de guerre.

Pierro les installa à la cuisine devant un gruau qui sentait bon le bouillon de poule, il partis aussitôt chercher à la chapelle du lieu le vieux baron.

Quelques minutes plus tard, celui-ci entrait, épaules voutées, regard à terre, lointain, les cheveux en bataille pour ceux qu'ils lui restaient. Il écouta Odia mais de loin, hochant de la tête comme un jouet d'enfançon. Quand elle eut finit il se leva et s'en fut sans un mot, sans un regard, la tristesse avait eut raison de lui.

Pierro se tourna vers les aventuriers écarta les bras en signe d'impuissance. Le tocsin se remit à sonner, La géante compris alors pourquoi le cuisinier était si loin du château et pourquoi il avait éprouvé le besoin de s'en éloigner.

[Odia]

Le cuisinier de la cour semblait être paniqué par ce que venait de lui apprendre la géante. Il gesticulait parlant d’un certains Sigmar qu’Odia ne connaissait pas, surement un homme important du coin, conclut elle.

Elle suivit à coup de grandes grandes enjambées l’homme qui trottinait maintenant, toujours affolé. Elle comprit dans ses murmures rapides qu’ils allaient voir le baron alors que les cloches résonnaient à nouveau. A mesure qu’ils approchaient du château, l’ogre naine remarqua pour la première fois les paysans qui s’activaient dans les champs, le regard triste, les pupilles gonflées, Odia en était sure maintenant, le deuil de la dame du pays serait compliqué.

Les questions posées par la grande femme à Pierro trouvèrent vite réponses, le château était dans un état pitoyable. Même si elle n’y connaissait rien, le pont levis ne semblait plus en état d’être remonté, malgré son bois aux allures inébranlables. La roche qui constituait les remparts, au loin si brute et vaillante faisant maintenant pâle figure. Non, le château n’était définitivement pas impénétrable, surtout pour l’armée de sauvage que menait Engueyran.

Néanmoins, Touque et son œil aguerris apprit à la géante que malgré l’état de délabrement apparent, ce serait vite remis en état ce qui était une bonne nouvelle. Une fois les remparts passés, Odia découvrit la peuplade qui vaquait à ses occupations, n’ayant aucune idée de l’ombre qui planait tragiquement sur eux. De l’extérieur, elle n’aurait jamais imaginée que la ville au pied de la bâtisse du baron était si grande. La rue principale qui menait au château permit à la géante d’apercevoir une taverne et un petit marché ou les paysans échangeaient leurs produits.

Avant d’entrer dans la plus belle bâtisse, Odia remarqua la petite chapelle de laquelle les sons du cruel désespoir du baron sonnaient sans fatiguer. Enfin arrivés dans la cuisine, la géante et son ami furent installés à une table ou Pierro leurs servit de quoi se rassasier avant de les laisser en s’excusant. Après un petit moment ou l’ogre naine blinda son estomac à bloque, un vieillard apparu à leurs yeux, le regard livide, les yeux marqué par de grandes cernes noires. Une barbe grise de quelques jours commençait à s’installer sur son visage.

Pierro fit sommairement les présentations, et demanda à Odia d’expliquer au maitre de ses terres la situation. Elle reprit l’histoire au commencement, modifiant le passage ingrat de l’assassinat de sang froid du sergent qui lui valut de se retrouver aux cotés du démon. L’homme semblait ne pas l’écouter, hochant la tête frénétiquement à la fin de ses phrases, cet homme avait été déchiré par la mort de sa fille, il n’était plus en mesure de vouloir et de pouvoir prendre des décisions.

Lorsque les derniers mots eurent finit de résonner dans le sous sol de la demeure, il se leva, portant le poids du monde sur les épaules, et sans un mot sortit de la pièce. Un silence gêné s’installa alors entre les occupants de la cuisine. Odia, les yeux rivés sur son assiette désespérément vide maintenant, était profondément désolée pour ce vieillard et ce peuple qui était maintenant à la dérive, privé de tout guide.

Les cloches reprirent leur chant mélancolique, brisant le silence embarrassant qui régnait sur la pièce depuis maintenant quelques minutes. La géante releva les yeux, plongeant son regard dans celui du cuisinier.

« L’faut prendre chez choses dans ch’mains, susurra t’elle dans sa moustache, si nous faisons rien, tous ces pauvres gens s’ront obligés de s’exiler, comme çô ô été le côs pour le village d’où nous venons. »

Odia se leva, un regard combatif inhabituel figé sur son visage. Elle n’allait pas fuir Engueyran indéfiniment, il semblait que pour une raison inconnue, partout où elle allait, il était toujours là à semer la terreur autour de lui. Il était temps d’arrêter de fuir, il fallait faire face à son destin, même si celui-ci avait l’apparence d’un guerrier sanguinaire sans cœur.

« Oui m’n ami, ram’ner le maximum d’monde, nous d’vons remettre che château en état, non, nous d’vons même le prépôrer ô recevoir l’armée du démon »

[[MJ] Nyx]

Piero voulu bien se plier aux exigences d'Odia, il n'aurait pas pensé à rassembler tout le monde, il fit donc signe à un garde qui porta le message au chef de la garde qui vint à eux pour entendre lui aussi le récit de l'attaque imminente, ou du moins pressentie comme telle, le chef de la garde compris ce qu'il fallait faire plus vite qu'Odia elle même. il la remercia et lui proposa de l'assister car elle avait une carrure qui pourrait leur être utile, les ordres pour prévenir un siège furent donnés, lui aussi aboyait quand il ordonnait, mais au contraire d'Engueyrand il ne mal traitait personne, répétant sans fin les explications de consignes simples à quelques uns des volontaires les plus bornés, explications qui ne furent pas inutiles à Odia. Enfin il la fit monter sur une estrade de marchand et la présenta :

Oyez ! Oyez ! Mes gentils sires et gentes dames ! Voici Odia Dria, elle vient de loin et a survécu à une bataille et un pillage pour nous avertir des projets insensés d'Engueyrand le fou ! Elle a voulu nous aider alors nous devons nous montrer à la hauteur de sa détermination ! Nous protégerons le baron comme il nous a protégé !

La foule galvanisée par le vieux soldat fut réceptives aux indications et le travail débuta par la remise en état du pont levis, Pierro travaillait, Touque cuisinait et Odia se retrouvait au commande assistée par le vieux garde, le baron quand à lui n'avait rien dit, il s'était vêtu d'une armure en côte de maille rutilante, et sonnait le tocsin toute la journée à heure régulières. L'étrange rythme de ses sonneries finissait par être supportable, comme quoi on s'habitue à tout, il leur rappelait pourquoi et contre qui ils devaient lutter. Une équipe de bucherons remisaient des réserves de bois dans un coin de la cours, le puis était vérifié par un autre groupe constitué d'un adulte et de quatre enfants, des femmes ramenaient de la volaille pour l'enfermer, des sacs de blés avaient trouvés refuge dans les écuries qui de toute façon étaient vides, seul un vieux destrier paissait tranquillement dans la cours, le compagnon des champs de batailles du baron.
Ils avaient maintenant plus de volontaires que de tâches à faire, c'était Odia qui devait s'en charger.