Ainsi pendant deux longues et fatigantes semaines, l'écuyer s'entraîna tous les jours au combat en duel et les différentes techniques de combat rapproché que pu lui apprendre le maître d'arme Heinman. Ainsi il apprit comment se battre avec son nouveau bouclier et comment parer plusieurs types d'attaques avant de riposter soit avec son épée soit avec le bouclier lui-même. Le bouclier ne servait pas seulement à bloquer les coups adverses, il servait également à charger son adversaires et à le pousser pour le faire reculer, laissant souvent de la place pour charger et prendre l'initiative, ou dans certains cas plus favorables à déséquilibrer totalement le combattant en le faisant chuter à terre. Une fois sur le sol l'adversaire était à la merci du chevalier. Yorick apprit également à mieux se servir de son épée grâce à certaines bottes secrètes de l'impérial dont une (le Stursaus ou quelque chose qui y ressemble) que le Musicien aimait particulièrement, car même vicieuse et subtile, elle n'en demeurait pas moins honorable de par sa complexité. Toutefois cet entraînement martial s'accompagna également de séances de musculation physique, destinées à préparer le Tempérant à porter la lourde armure de plaque qu'il porterait le jour du Tournoi. Ce fut lors de sa deuxième semaine d'entraînement que l'écuyer découvrit le cadeau que lui avait fait sir Dietrich. Une armure lourde d'obsidienne l'attendait dans le hall de la demeure de sir Dietrich.
"- Joli" Commenta le maitre d'arme
Heu, Ahem oui fascinante répondit le jeune écuyer quelque peu abasourdi par la somptuosité de l'armure qui lui faisait face. Elle se composait de tous les éléments constituants d'une bonne armure, à savoir : Le heaume à visière de plaque, le coletin protégeant le cou et le col, des spallières, un plastron et sa pansière. Les brassards, cubitières, protège-poignets et gantelets protégeaient tout le bras du bas de l'épaule jusqu'aux mains. Les tassettes, genouillères à ailettes, grèves et solerets quant à eux protégeaient les jambes de haut en bas également. A cela il ne fallait pas oublier très certainement une épaisse cotte de maille à capuchon qui devait certainement aller plus bas que la taille.
Par la Dame, Cette chose doit peser une tonne ! pensa le jeune et inexpérimenté chevalier.
"- Dans l'empire seul les chevaliers et les régiments d'élite en sont équipé. Mais vous les bretonniens, vous savez faire vos boites de conserves. "
"- Je vais demander à un larbin de t'aider à l'enfiler. Une armure de tournoi a un poids repartit sur tout le corps. Mais ca reste pesant, comme tu va le voir "
J'espérai vraiment que vous me diriez cela mon cher maître. Heureusement que l'entraînement physique que j'ai reçu durant cette semaine et durant mes quelques années de service auprès de Sir Gibaud m'aideront à la supporter. Heureusement également que nous disposons encore d'une bonne semaine d'entraînement pour m'aider à m'habituer à son poids, qui je n'en doute pas, doit être titanesque !
Durant la deuxième semaine où Yorick de Moussillon s'entraîna avec son armure sur le dos en permanence, ce dernier s'aperçut très rapidement que bout de quelques quarts d'heures de combat, le poids du métal sur le dos le fatiguait très vite. Néanmoins il s'endurcit avec le temps et chaque jour il arrivait à combattre plus longtemps avec l'armure. De plus, avec tout cet attirail sur le dos et par le temps ensoleillé du Sigmarzeit, l'apprenti chevalier étouffait rapidement de chaleur. Comme si toutes ces contraintes ne suffisaient pas, il se rendit vite compte que l'armure ralentissait beaucoup ses mouvements pendant le combat, lui qui aimait beaucoup bouger. Il apprit donc à encaisser les coups avec son armure et à bloquer ces derniers avec son bouclier. Il se jura alors qu'une fois l'armure sienne, il la personnaliserai à son goût en ôtant quelques pièces peu utiles afin de lui procurer une meilleure visibilité et mobilité.
Au terme de sa dernière semaine d'entraînement, le maître d'arme vint rendre visite au chevalier qui était occupé à briquer et lubrifier son armure dans l'armure de la maison.
"- Bien bien. Il semblerait que le jour soit venu. Ta présence ne m'a pas été désagréable, tu te défend plutôt bien pour quelques un de ton age. Je n'ai pas pu t'apprendre tout ce que je sais, mais c'est ce que je peut faire de mieux en aussi peu de temps. Passe mes hommages à Sir Dietrich et remercia le pour la rondelette somme qu'il m'a confier.
Merci énormément à toi Maître d'armes pour ton enseignement qui m'a été plus que profitable, je saurais m'en souvenir quand viendra l'heure de mon adoubement. Tu m'as également montrer que mon arrogance des premiers jours était totalement infondée et je m'excuse pour cela. A présent j'essaierai d'être plus humble dans mes actes. Je ferais parvenir tes remerciements et adieux à Sir Dietrich.
A ce moment précis, l'écuyer se rendit compte qu'il n'avait pas vu une seule fois le marchand nordique durant ces deux dernières semaines et il se souvint de la promesse d'enquête qu'il avait faite au Duc de Bastogne. Yorick se souvint alors du comportement étrange de Sir Dietrich lors de l'exécution des manants et il se demanda comment le noble impérial avait bien pu occuper son temps depuis lors. Il se promit à lui même qu'il essaierai d'en savoir plus.
Mais dis moi Heinman, comment se fait-il qu'on ait pas vu une seule fois Sir Dietrich dans les parages deux déjà deux semaines ? Sais-tu ce qui le retenait si longtemps ailleurs ?
Le maître d'armes omis de répondre à sa question et pris congé.
Enfin, bonne chance pour le tournoi. Je sais que tu sera à la hauteur. Les autres chevaliers n'ont pas ta ...tempérance au combat Ha ! "
Avec un sourire bienveillant, Yorick répondit :
Merci pour tes encouragements maître d'armes, je saurais m'en souvenir pendant les combats. Je te souhaite un bon retour dans l'Empire, et qui sait ... Peut-être nous reverrons-nous un jour ! Je l'espère de tout coeur !
Sur ce le maître d'armes quitta la demeure.
Ensuite, plus tard dans la matinée. Un émissaire de la cour du Duc informa Yorick de l'imminence du tournoi celui ci se déroulerait dés l'aube le jour prochain.
Yorick fut également convier auprès de Sir Dietrich.
Avant de quitter la demeure, Yorick empaqueta toutes ces affaires dans un baluchon en rangeant soigneusement son armure. Il attacha ce dernier solidement sur le dos de son destrier et prit les rênes pour accompagner à pieds l'émissaire. Il n'oublia cependant pas de s'équiper du plastron aux couleurs de Sir Dietrich qui embellissait quelque peu sa tunique de lin et accrocha par dessus son ceinturon auquel pendouillait le fourreau de son épée. Il avait également placer le fanon verte de Dame claire entre sa tunique et le plastron...
Durant le trajet jusqu'à la résidence du marchand, le jeune écuyer remarqua que le bourg de Bastogne avait bien changer pendant la durée de son entraînement. En effet, il n'avait pas quitté la demeure de Dietrich et n'avait pas vraiment eu de nouvelles de l'extérieur depuis déjà deux semaines. La ville était en effervescence. On installait des banderoles, et échoppes d'étoffes, de souvenirs, et d'alimentation çà et là dans toute la ville, destinés à vendre le plus de bien possibles aux visiteurs venus des quatre horizons pour assister au tournoi. L’évènement, en plus d'être un joli divertissement pour la gente noble et bourgeoise, était également un bon moyen d'attirer du monde en ville et de faire des affaires pour les marchands itinérants ou non.
Après une bonne marche, les deux hommes atteignirent la résidence privée de Sir Dietrich. Une belle maison aux airs gothiques qu'on voyait surtout dans l'empire. Une maison de marchand à n'en pas douter, quand l'écuyer vit les grandes fenêtres laissant passer beaucoup de lumière à l'intérieur, mais indéfendable en cas d'attaque.
Avant d'entrer dans la résidence, Yorick fit savoir à l'émissaire d'annoncer au maître des lieu sa venue et de bien vouloir le faire patienter pendant qu'il s'occupait de son destrier.
Tu as bien compris Emissaire, un homme de la stature et du rang de Sir Dietrich comprendra bien qu'un cheval et le plus fidèle ami de tout chevalier bretonnien, et il ne m'en voudra certainement pas de le faire attendre pour m'occuper un peu de mon destrier.
Après un quart d'heure d'attente Yorick entra dans la demeure où Sir Dietriech l'invita à s'assoir et boire du vin de l'Anguille avec lui.
"- Bien le bonjour. Le maitre d'arme m'a fait part de tes progrès. Tu n'est pas sans savoir que le tournoi commencera demain. Et que je compte sur toi pour te démener durant ces épreuves. Il s'agit de notre honneur à tout deux. "
Je ferais tout mon possible pour ne pas vous décevoir Sir, et j'honorerai avec tout mon courage et mon honneur votre blason.
Et le jeune chevalier s'inclina en guise de salut, plus pour la bienséance que par réelle envie de s'incliner devant un marchand impérial.
"- Tu sais certainement comment cela fonctionne. Le duc présidera les épreuves avec des participants tirés au sort. Seulement une coutume du duché de Bastogne autorise les participants de renommé inférieur à celle de l'adversaire à provoquer le duel en corps à corps au sol. Il serait judicieux que tu utilises ceci pour prendre l'ascendant sur ceux qui te surpasse en combat monté. "
Cela est vrai Sir que maître Heinman ne m'a pas entraîner au combat monté et encore moins aux joutes équestres. Néanmoins, je pense avoir un bon niveau d'équitation. Je m'y entraîne depuis mon plus jeune âge, bien que je ne pense pas atteindre le niveau d'un vrai chevalier, j'essaierai de faire tout mon possible pour désarçonner le plus grand nombre de mes adversaires, d'autant plus que je suis dans les faveurs de certaines damoiselles de la cour. Je n'aimerai pas les décevoir autant que je n'aimerai pas VOUS décevoir sir.
Néanmoins Yorick se souvint qu'aucun cours du maitre d'arme ne l'avait pas préparer au combat monté. Il avait les bases de la cavalerie. Mais le combat en joute était autrement plus difficile. Il risquait gros à se mesurer aux autres sans entrainement.
"- .. Quand à l'armure que tu as vu, je l'ai fait importé pour toi ... Elle sera tienne ... Si tu gagnes mais Je suis confiant en tes capacités. "
Sir... votre confiance m'honore, je ne vous décevrai pas, dussai-je y laisser la vie, bien qu'il serait regrettable d'en arriver jusque là lors d'une joute.
Tu n'est pas n'importe qui n'est pas ?
Evidemment que non, je ne suis pas n'importe qui ! Je suis Yorick de Moussilon dit Le Musicien ou Le Tempérant dans ce duché, fils de Malebaude de II de Moussilon dit Le Cruel, Ecuyer de sir Gibaud d'Armagnac, et fidèle serviteur du Duc Bohémond de Bastogne, du Roy Louen Coeur de Lion et de la Dame !
J'ai recu l'éducation propre à tout noble destiné à devenir chevalier bretonnien, j'adhère aux valeurs nobles et vertueuses de la chevalerie bretonnienne et des compagnons de Gilles le Breton. Je voue ma vie au graal et à la Dame. L'honneur, la noblesse d'esprit, le courage et l'amour de ma terre natale furent les premiers valeurs qui me furent inculquées et j'ai voué ma vie toute entière à parfaire mes connaissances et mes compétences pour servir du mieux que je le peux mon Royaume.
Si après cela, je suis encore n'importe qui... Je vous demande Sir ... qui puis-je bien être ?
Sir dietrich eut l'air convaincu par la démonstration quelque peu extravagante du jeune écuyer.
Bien alors nous irons ensemble jeune Yorick, et nous détrônerons le champion en titre du tournoi !
Je l'espère bien sir, mais à présent je dois vous quitter, car j'ai un rendez-vous qui m'attends au château du Duc. Si votre seigneurie veut bien m'excuser ... Et sans un mot de plus il sortit de la demeure, laissant son cheval dans les luxueuse écuries de la résidence du marchand et prit le chemin du château de Bastogne.
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Une fois arrivé aux portes de celui-ci, le soleil déclinait déjà dans le ciel et la journée touchait à sa fin. Le chevalier revit enfin sa demeure bien aimée, bien qu'austère, le château ducal lui était familier et les gens qui l'occupaient lui étaient familier. Il arriva au poste de garde devant les portes et s'annonça aux gardes.
Soldat, je suis Yorick Le Tempérant, écuyer de Sir Gibaud d'Armagnac, fait place et laisse moi pénétrer dans l'enceinte du château.
Bien Sir, vous pouvez entrer et bienvenue chez vousrépondit un garde l'ayant reconnu.
L'écuyer entra dans l'enceinte du château et traversa la cour intérieure saluant çà & là quelques nobles qu'il connaissait de vue. Il fut soulagé de ne pas rencontrer son maître chevalier Sir Gibaud et déçu de ne pas rencontrer le princesse de Bastogne Dame Claire. Mais à cette heure de la journée, elle devait très certainement être dans ses appartements occupée à se préparer pour le dîner du soir. Yorick saisi le fanion vert qui lui avait été offert deux semaines plus tôt et le porta à ses narines pour en humer les effluves de parfum qui y restait. L'odeur lui donna du baume au coeur et il se sentit ragaillardi pour rendre visiter au père de Dame Claire, le bon Duc de Bastogne.
Arrivé au porte du donjon, Le Musicien se présenta à nouveau au héraut qui se tenait devant les portes, encadrés par deux hallebardiers en uniforme jaune et rouge du duché.
Messire Héraut, je suis Yorick le Tempérant et je viens en ces lieux car je dois rendre compte de certaines affaires au Duc Bohémond de Bastogne, aie la bonté de m'annoncer à celui-ci, et ensuite reviens me voir pour me prévenir quand le Duc jugera jugera bon de me recevoir. Tu me trouveras au mess en train de souper.
Bien Monseigneur, je vais de ce pas prévenir le duc de votre requête, vous serez informez de sa réponse le plus rapidement possible. Monseigneur. le héraut s'inclina en guise de prise de congé et s'en alla vers les appartements du Duc.
Yorick quant-à lui quitta le donjon et alla prendre son souper au mess. A peine eu-t-il le temps d'avaler sa première lampée de ragoût accompagné d'une miche de pain, que le héraut vint déranger son dîner.
Monseigneur, le Duc vous fait savoir qu'il n'est pas trop occupé pour le moment et qu'il accepte de vous recevoir et d'entendre ce que vous avez à lui dire.
Et bien ne faisons pas attendre le Duc en ce cas. Merci héraut, j'y vais de ce pas. Et l'écuyer sans terminer son repas se leva, quitta le mess et entra dans le donjon pour rejoindre les appartements de Bohémond de Bastogne.
Une fois arrivé, il toqua trois fois à la porte et entra dans les appartements après qu'il ait entendu une voix derrière l'en autorisant.
Monseigneur Duc, merci de m'accepter au sein de vos appartements et de m'accorder un peu de votre précieux temps. Je vous promet de ne pas être trop long pour que vous puissiez retourner à vos occupations ducales le plus rapidement possible.
Ha vous voilà enfin Sir Yorick, cela fait deux semaines que je suis sans nouvelles du seul écuyer qui participera au tournoi. Quels ragots m'apportes-tu de l'extérieur du château mon brave ?
Messirecommença Yorick en s'inclinant bien bas en guise de salut et de remerciements
Comme vous le savez, cela fait déjà deux semaines que je m'entraîne durement tous les jours pour être le plus prêt possible et au meilleur de ma forme lors du tournoi qui débutera demain. Cet entraînement m'a été offert par Sir Dietrich et exécuté par un maître d'armes, Messire Heinman, s'étant déplacé spécialement des contrées impériales.
A l'extérieur du château le bourg est en ébullition et tous les préparatifs se passent à merveille pour les joutes à venir. Mais je pense honnêtement que les gens ne sont content qu'en façade...Il font mines d'être content de par cet évènement qui leur amène un peu de clarté dans leur vie morne, mais la peste court toujours à travers le royaume, Elle détruit le bas peuple de bretonnie de l'intérieur. Enfin je ne suis pas venu vous voir pour parler de politique ou d'économie Monseigneur. Veuillez me pardonnez de vous avoir rappelez la mauvaise conditions des manants, votre grandeur doit certainement être au courant plus que moi de ces choses là, et n'a certainement pas envie d'en entendre parler plus qu'elle s'en occupe déjà...
Comme vous me l'avez demandé tantôt, je suis resté aux aguets quant-aux agissement de sir Dietrich durant ces deux dernières semaines. Malheureusement, je ne pourrais pas vous en dire beaucoup sur ces actions. Mon entraînement était intensifs, et je n'ai pu voir le marchand que très peu. En fait, je ne l'ai pas vu durant toute la durée de mon entraînement car il n'était pas dans sa demeure. J'ai essayé de me renseigner auprès du maître d'armes ou de ces serviteurs, de manières assez discrètes bien évidemment, Mais mes interlocuteurs ont toujours su esquiver mes interrogations de manières subtiles... Comme s'ils essayaient de me cacher quelque chose, ou de me dissimuler la nature des occupations de sir Dietrich. Cela m'a parut assez louche, mais je m'en remet à votre saint jugement mon Duc.
J'aurais certainement plus le loisir d'être en présence du marchand durant le tournoi. Dois-je continuer mon investigation monseigneur ?
L'entretien avec le duc fut bref, celui-ci donna à l'écuyer ses ordres et l'invita à manger à la table des seigneurs du château pour la soirée, à retrouver sa chambre pour la nuit et à partir au tournoi en sa compagnie le lendemain à l'aube...