[Lhyn] Les campagnes de Brionne

[[MJ] Urizen]

Lhyn s’était mise en route en direction de la ville de Sibourne où elle devait rejoindre l'apothicaire Thircien Loyseux. Ces dernières semaines en compagnie d’Eladriande avaient été riches en enseignement. Le vieil Haut-elfe lui avait appris les rudiments de son art, mais les remugles de la cité de Brionne et l’inactivité physique lui étaient pénibles. C'était avec entrain qu'elle avait accepté la mission proposée par Eladriande.

Dans les campagnes de Brionne, les champs étaient déserts, les hommes étaient occupés à mourir. Les communications par coches étaient restreintes à leur minimum et Lhyn n’avait été dépassée que par deux véhicules. Au terme de sa première journée de marche, elle avait parcourue près de 40 kilomètres. Elle était fourbue, mais cette longue marche, en elle, avait réveillé le gout de l’effort et elle espérait rejoindre Sibourne avant la fin de la journée du lendemain. A la tombée de la nuit, elle décida d'établir un campement de fortune dans une petite clairière d’un bois qui courait le long de la rivière Brienne. Comme à son habitude, un feu de branches et sa cape faisant office de couverture la protègeraient de la fraicheur nocturne.

Test de surveillance

Lhyn INI 11 -> lancé 2 =réussite -> gain d'1 XP supplémentaire

Quelque chose, plus précisément quelqu’un, se rapprochait de la clairière où elle avait élu son campement. Lhyn l'avait entendu et s'apprêtait à accueillir ce visiteur nocturne de la pointe de sa lance. Un jeune elfe sylvain lui apparut alors entre deux bosquets.

A la lueur de son feu, Lhyn le reconnu de suite. Quelle surprise !...ce n'était autre que Eoweinn Kalion, fils de Landabériel Ildauwann, fils de Lysandil Eldacar , fils de Ethanadiel Turindo , ce jeune elfe orgueilleux qui lui avait appris quelques passes d'armes et lui avait promis monts et merveilles avant de l'abandonner à sa désillusion. Eoweinn avait été une des causes de son départ de la forêt sacrée d'Athel Loren qui abritait leur clan depuis le début des temps Sylvestres. Maintenant, il arborait une fière crête multicolore, signe ostentatoire de son appartenance à la classe des danseurs de guerre .

[Lhyn]

Tient tient tient, mais qui voila ? Je te salue Eoweinn Kalion, que fais-tu à errer par les bois des humains si loin de notre chère forêt ?

Je ne voyais plus en lui qu'un compagnon d'arme possible et une occasion de m'entrainer un peu. Il m'avait appris à regarder plus loin que ma condition et toute mon aventure m'avait tant apporté que j'étais riche de cette expérience et je la lui devais, s'il ne m'avait pas séduite puis abandonnée je n'aurais été qu'une petite herboriste rêveuse et je serais surement devenue amère. Mais je n'oubliais pas qu'il n'avait pas honoré ses promesses, un bon tour un jour ou l'autre serait ma revanche et nous en rirons tout deux.

En attendant je souriais d'un air calme et amical que tempérait ma lance pointée sur lui. Je n'étais pas présomptueuse, de nous deux il aurait certainement le dessus si nous nous battions, mais je ne voulais pas non plus baisser totalement ma garde.

Tu n'as pas été très discret.

Que j'ai pu l'entendre me dérangeait, les danseurs de guerre étaient dans mon esprit des êtres exceptionnels.

[[MJ] Urizen]

- " Je n'ai pas cherché à te surprendre Lhyn Siffalia Ness Tal Sedrin. Sache que si j'avais voulu le faire, la pointe de mon épée serait déjà sur ta gorge....sa récente promotion n'avait pas contribué à diminuer son arrogance et l'estime qu'il se portait.

- " je te cherche depuis deux semaines. Un de tes compagnons de route, un elfe nommé Hyndel, m'a indiqué que tu te rendais en Tilée en compagnie d'un jeune humain et que tu souhaitais rejoindre Ulthuan. J'ai remonté ta trace jusqu'à Brionne. Que fais-tu dans la ville des humains ?! " -...sa question avait le ton d'une réprobation. Puis il se radoucit car ce qu'il allait révéler à Lhyn nécessitait de la compassion. Le jeune danseur de guerre était plus à l'aise dans le maniement des armes que dans celui de ses sentiments.

- " La maladie des hommes...la peste a frappé Athel Loren...ton départ à accablé ta mère de chagrin...je sais que c'est en parti de ma faute...elle était très affaiblie...Lhyn...ta mère est morte." -

[Lhyn]

Je vacillais à l'annonce de cette nouvelle qui me paru impossible autant qu'obscène. N'importe quel autre elfe me l'annonçant aurait eut à répondre de son déplorable sens de l'humour. Mais je le crus et je me sentis responsable de cette perte. Ma mère n'avait pas autant de charisme que mon père mais elle avait une telle douceur et faisait preuve d'un tel dévouement à l'égard des autres qu'il me paru injuste qu'elle fut partie.
La maladie des humains... Ce n'était pas possible.

Comment est-ce possible...

En moi un vide se faisait, je ne réalisais pas encore la perte. Comme souvent en cas de nécessité mon esprit pratique reprit le dessus.

J'ai un devoir à accomplir pour Eladriande. Il m'a pris sous sa protection et m'a enseigné une partie de son savoir. Je vais chez un apothicaire, la maladie vient des hommes, il aura peut-être un remède que nous pourrons utiliser sur notre famille.


Nous ne pouvions plus rien faire pour nos morts, mais nous pouvions aider les vivants. Je ne comprenais pas comment cette maladie avait pu atteindre les nôtres... Plus jamais je n'entendrais le rire de ma mère ni sa douce voix chantante et son départ n'avait rien de naturel, le coeur gonflé je me retournais pour poursuivre ma route, j'avais une raison de plus d'y aller et de faire vite.

Je croyais que nous étions immunisé contre les maladies des humains... Comment ce fait-il que Père n'ai rien pu faire ?

Je ne lui avais pas posé la question, elle était plus pour moi que pour lui.

M'accompagnes-tu ? Ni espoir ni désire de le voir m'accompagner, une simple demande, il était danseur de guerre, je n'étais qu'une aventurière qui avait abandonné sa famille.

[[MJ] Urizen]

- " Nos ancêtres, dans leur sagesse, avaient pressentis le danger que représentaient les maladies et la corruption des humains. Athel Loren nous a de tout temps offert ce dont nous avions besoin pour vivre avec elle. Nous n'aurions jamais du ouvrir les portes de notre forêt ancestrale à leur commerce. Ni ton père, ni les autres n'ont pu y faire quoi que ce soit.

Lhyn, tu dois rentrer, les tiens ont besoin de toi...notre place n'est pas parmi les humains. " -

Le sentiment du jeune danseur de guerre était mêlé entre sa culpabilité, l'estime muette qu'il portait à sa compatriote d'avoir braver un inconnu qu'il redoutait et l'aversion qu'il portait aux affaires des hommes.

- " Je t'accompagnerai...mais ensuite, tu devras choisir." -

[Lhyn]

Une chose à la fois. Pensais-je.

Je n'avais pas le temps d'entreprendre une longue discussion avec lui et c'est en marchant d'un pas plus léger que mes sombres pensées que je repartais, il avait dit qu'il me suivrait. J'espérais qu'il serait moins entier que mon précédent compagnon elfe ou nous irions au devant de nombreux ennuis.

Nous vivons en retrait de tout, que savons nous des humains ? Ils souffrent aussi de cette maladie, ce qui nous rend égaux à eux d'une certaine manière. La mort est la même pour tous. Aldric l'avait éprouvé. Je laissais le silence s'emparer de mon enfance et l'alourdir, Aldric, ma mère, qui serait le prochain ? Eladriande ?

Je me suis engagée à faire une course, je la ferais jusqu'au bout, mais n'essaie pas de me protéger si je suis en danger, je ne voudrais pas perdre un compagnon. Si séduisante soit la solitude elle m'est cruelle pour le moment.

Je n'étais pas prête à lui raconter ce que j'avais vécu. A la prochaine halte je me promis de faire quelques exercices, ils me permettraient de ne pas trop penser.

[[MJ] Urizen]

La suite est par ici : Sibourne