[Éloi] Princesse de la Foi

La Bretonnie, c'est aussi les villes de Parravon et Gisoreux, les cités portuaires de Bordeleaux et Brionne, Quenelles et ses nombreuses chapelles à la gloire de la Dame du Lac, mais aussi le Défilé de la Hache, le lieu de passage principal à travers les montagnes qui sépare l'Empire de la Bretonnie, les forêts de Chalons et d'Arden et, pour finir, les duchés de L'Anguille, la Lyonnesse, l'Artenois, la Bastogne, l'Aquilanie et la Gasconnie.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Thierry avait été très patient. Mais si au départ, les échanges en classique entre son frère et le tuteur de sa fille semblaient l’amuser, au vu de ses copieux sourires et hochements de tête, à présent, il semblait beaucoup plus embêté.

Tapant de la paume de la main sur la table, il empêcha Olivier de répondre.

« Bon, c’est bon là, tu étaleras toute ta sagacité plus tard, tu veux ? Dans cette maison on parle breton, c’est ma règle. »

Olivier ricana en prenant une bonne louche de soupe.

« Tu as raison, pardonne-moi. Je me suis laissé emporter. Pas tous les jours que j’ai l’occasion de parler en classique…
– Il fallait te faire prêtre tant qu’il était encore temps, petit frère. Mais tu préférais les affaires, c’est trop tard.
– Tu sais bien que ce n’était pas à moi de choisir. Je-
– Ooooh, baste ! Pas encore la pleurnicherie, pas maintenant, t’es un grand garçon maintenant, t’as les cheveux qui blanchissent ! Bon sang, allez, on parle d’autre chose ! »

Et de la même façon que Thierry avait totalement mouché sa fille et l’avait contrainte à se taire, de façon impressionnante, la même chose arriva à Olivier. Le grand bonhomme, régisseur-en-chef de Brionne, un homme riche et puissant, regardait le fond de son assiette de soupe comme un garçon engueulé par son père.

Le repas pouvait continuer, avec un silence religieux. Mais si Éloi pouvait bien tolérer le silence gênant (Après tout, au monastère, il arrivait souvent qu’il becte en silence), la puanteur immonde qui émanait d’Olivier n’était pas du tout la même chose.
L’estomac d’Éloi se serrait. Il pouvait bien faire de la fausse politesse, jouer bêtement à remuer sa cuillère dans sa soupe en prétendant prendre quelques petites lapées minuscules ça-et-là, quitte à ce que Tatjana finisse par jeter le tout — aucune sœur supérieure n’était pas là pour lui faire des remarques sur le gâchis d’aliments, et le contraindre à finir son assiette.

Mais même ça était trop pour lui. Alors qu’il amena une cuillère à sa bouche, les relents de merde de son compagnon de table en face l’assaillir, et il eut soudain la gerbe. C’est par un miracle qu’il parvint à serrer la bouche, balbutier des excuses, et, blanc comme un linge, s’épargner une situation humiliante en allant immédiatement aux toilettes.

Sitôt la porte des toilettes fermées derrière, il se jeta au-dessus des toilettes, leva le siège, et vomit tout son petit-déjeuner dans le fond de la cuvette en laiton. Une belle gerbe acide, qui lui brûla le fond de la gorge et tout le long de l’œsophage. Il resta là, malade comme un chien, attendant qu’il soit sûr d’être totalement vide pour se relever, aller devant l’assiette d’eau, et rapidement se rincer la bouche et se laver les mains, répétant des ablutions Shalléennes.

En sortant dehors, il vit qu’Olivier l’attendait, avec Tatjana qui remontait l’escalier avec une bassine d’eau. Le régisseur l’arrêta en riant et en disant quelques phrases en jutone, avant de parler à l’oblat.

« C’est cette infection qui est partout en ce moment, là ? Rah là là, tout le monde chez moi est malade ! Bon, avec cette pluie… Vous n’allez pas remarcher jusqu’à chez vous, quand même ? Ma voiture est devant, elle peut vous reconduire où vous le souhaitez ! »

Tatjana offrit de l’eau, et, avec son accent à couper au couteau, lui demanda s’il désirait quelque chose — comme une serviette, un divan où s’allonger avec une couverture, ou bien un verre de tisane pour se requinquer. Une fois les demandes — ou non — adressées par l’oblat, elle s’excusa et laissa les deux hommes ensemble.

Olivier regarda Éloi droit dans les yeux, avec un petit sourire. Avec le couloir étroit, il était tout proche de l’oblat, le mettait presque dos au mur, et lorsqu’il parlait, sa sale haleine empestait directement dans les naseaux du jeune homme.

« Allons, petit oblat… Mon frère m’a dit que tu venais d’Orléac… Tu sais ce que les Malicornes prévoient de faire à Orléac ? Dans ta maison ? Chez toi ?
Ne fais pas genre que tu ne t’intéresses pas à la politique. Tu sais ce que peuvent faire les soldats et les nobles. Valère le Goupil et sa catin de sœur empoisonnent la conscience du Duc. Ils vont venir chez toi faire du mal, ils vont provoquer une guerre privée, avec ou contre Théodoric. Le suzerain de notre pays est un dégénéré, il aime la guerre, peu importe qui affronte qui.
Moi, je prévois de sauver le duché. »


Il fit un grand sourire qui exposa ses dents cariées et ses gencives sanguinolentes.

« Tu me crois pas. Rien de ce que je te dis est concevable dans ton esprit. Et pourtant, je peux te jurer que je suis l’homme du duc qui aspire le plus à la paix. Même en servant tu-sais-qui.
Tu ne penses pas, que si tous ces braves chevaliers et ces nobles puissants étaient cloués au lit, ils laisseraient ta petite ville tranquille ? Ils ne tombent jamais malades, les nobles. Ils ont leurs petits donjons privés, ils vivent entre eux éloignés de la masse. Moi, je peux rappeler leur mortalité. Même les sangs-bleus chient mou quand ils ont la dysenterie. »
Jet d’empathie : 13, échec
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Frère Éloi
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

Me redressant péniblement de mes sordides épanchements, je m’adonne maladroitement à des ablutions ponctuées d’accès de vertige. Un soupir maladif échappe à mes lèvres blêmes, fugace exhalaison d’un malaise aussitôt de retour. Ce n’est qu’une fois la nausée belle et bien passée que je m’en retourne dans le couloir, blanc comme un linge.

Croiser Olivier Adelwijn au détour du couloir ravive mon malaise, et je lutte contre la tentation puérile de rebrousser chemin vers le cabinet d’aisance. Comme je m’avance encore un peu, quoique de plus en plus lentement, son sourire en coin se fait presque narquois. Je m’immobilise après quelques pas supplémentaires, quasiment nez-à-nez avec le repoussant notable. D’aussi près, son inexplicable aura m’entoure de tous côtés, tout comme son haleine qu’il me souffle au visage. Pourtant, plus que la nausée, c’est la peur qui me saisit présentement. Non pas une peur panique, qui me ferait perdre tout contrôle ; plutôt le genre de crainte mordante qui vous tenaille les entrailles sans jamais lâcher prise. Oui, s’il était encore permis d’en douter, Olivier Adelwijn respire, embaume, pue le danger à plein nez.

Ses premières paroles sonnent terriblement faux, comme il feint de se lamenter quant à la présence d’une épidémie en ville. Après une proposition spontanée de moyen de transport au sec, son regard se fait plus direct, et son propos bien insidieux. Je sais qu’il essaie de semer la discorde, de saper ma loyauté pour me dissuader de toute intervention, quelle que soit l’influence ou la capacité de nuisance qu’il me prête. Pour autant, force est de reconnaître que les doutes qu’il formule sont potentiellement fondés, et l’inquiétant scénario qu’il décrit, vraisemblable. Mais mon affection pour Orléac ne saurait suffire à légitimer ses motivations manifestement malsaines. Je dois me méfier, ne pas me laisser convaincre, tout en donnant activement des raisons au régisseur de ne pas me considérer comme un réel danger.

Arborant une expression la plus neutre possible après sa dernière intervention, je m’efforce de river mon regard au sien, pour ne pas trahir d’emblée le mensonge que je m’apprête à proférer de sang froid. C’est à mi-voix, d’un ton mesuré, que je prends le dangereux pari, croisant les doigts dans mes manches jointes pour offrir une performance crédible.

« Je ne doute pas de votre bonne foi, tout au plus de vos moyens.
Il y a certainement d’autres méthodes, à votre échelle d’influence, pour parvenir à vos fins sans nuire aussi démesurément au petit peuple. »


J’espère vraiment qu’il ne voit pas clair dans mon jeu, et qu’il ne perçoit chez moi que la méfiance marquée d’un jeune oblat au demeurant très influençable. A cette fin, plutôt que de lever le bouclier face à ses menaçantes assertions en coupant court à la discussion, j’entrebâille plutôt davantage la porte de mes convictions, de façon à pouvoir tester la véracité de ses dires. Ce-faisant, j’espère l’entretenir dans une incitation à la manipulation plutôt qu’au recours à la violence à mon endroit.

« Si toutefois je souhaitais éprouver votre bonne foi, comment m’assurer des réels desseins de la Révérende Mère ?
Un détail à relever ? Une question à lui poser ? »


Prenant sur moi, j’ose finalement passer devant le sinistre personnage, le frôlant avant de me retourner aux abords de l’escalier, et de m’adresser à lui un peu plus fort, souhaitant être entendu depuis la salle à manger.

« Je dois confesser ne pas me sentir très bien. Il vaut mieux que je prenne congé.
J’emploierais bien volontiers votre voiture, maître Olivier, si vous en êtes toujours d’accord.
Avec mes sincères remerciements. »

J’essaie donc activement de cacher ma défiance, et de paraître influençable quoique réticent.

Si Thierry s’impatiente, j’aimerais m’excuser, prétendant être malade si besoin, et rentrer au Temple, potentiellement en employant le véhicule d’Olivier. J’ai plein de raisons de chercher à demander une audience privée auprès de Sébire.

Comme on marche sur des œufs… Si d’aventure Olivier donne une consigne suspecte au cocher plutôt que de me laisser sortir tout seul, je me méfie et soit ne monte pas dans la voiture, soit ressors de l’autre côté sitôt monté (réaction exacte à déterminer).
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États temporaires
Une vie de Paix : +1 à tout jet visant à guérir un patient blessé, malade ou empoisonné.
La vie avant tout : doit tenter d'interrompre les affrontements auquel il assiste, à moins que le combat ne soit mené contre des ennemis.

Compétences :
- Maîtrise de l'Aethyr (1)
- Coriace : -1D3 dégâts subis.
- Réflexes éclairs : +1 aux tests d'initiative en situation de surprise.
- Résistance accrue : +1 aux tests d'endurance.
- Sang froid : +1 aux tests de caractéristiques effectués en situation de stress ou tension.
- Volonté de fer : +1 aux tests de volonté.
- Traumatologie : Sait administrer les premiers soins ou favoriser une guérison plus rapide.

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien.
- Langage secret (Classique) : Capable d'écrire et de lire le Classique.
- Législation : Sait manipuler le droit à son avantage.
- Doctrine du Culte (Shallya)

- Cuisine : Se débrouille en cuisine. +1 pour détecter des substances nocives dans la nourriture.
- Empathie
- Affûtage mental
- Incantation - Shallya
- Sens de la magie
Équipement porté sur soi :
8 sous d'argent 8 deniers
- Bâton de marche
- Robe de bure jaunie / Tenue en lin / Ceinture / Sandales
- Grande sacoche contenant couverts, rations diverses
- Livre de prière de Shallya
- Amulette de Shallya
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Les premières paroles d’Éloi n’eurent aucun effet positif, sinon de convaincre Olivier d’offrir un sourire carnassier.
Mais ses propos plus maladroits, et moins sonores, firent disparaître la grimace. Et voilà que le régisseur fit un signe de la tête au jeune oblat.

« Je vais vous raccompagner, alors. »

Il suivit le futur prêtre au rez-de-chaussée. Il trouva un parapluie devant une petite penderie, et s’approcha de la porte.
Juste derrière, Éloi observait ses chiens fous furieux, aboyant comme des demeurés, grattant la porte avec leurs pattes. Pourtant, sans une once d’inquiétude, le Nurglite posa sa main sur la poignée, et ouvrit en grand.
Les chiens se calmèrent instantanément. Et tous, sous la pluie, leur petite meute de six, s’assirent sur les fesses, la gueule close, droits de part et d’autre des dalles qui menaient à la grille de la maison.

Ouvrant grand le parapluie, Olivier offrit à Éloi de rester au sec une fois dehors, et le régisseur siffla à l’attention d’une grande voiture qui attendait sur la chaussée devant. Il arrêta son comparse avec un geste de la main, et c’est ainsi que, seuls, face-à-face, au milieu de la meute de lévriers, le Nurglite se fit plus causeur.

« Que penses-tu des femmes, frère Éloi ? »

Il semblait s’amuser tout seul de son étrange question sortie de nulle part.

« Je pense qu’elles sont diaboliques — plus que ce que le Bretonnien moyen imagine. Elles ont un pouvoir, une grande influence, que les mâles qui dirigent cette nation ignorent ; Elles les mènent par le bout de leurs nez, avec candeur, ou charme, ou gentillesse. Tu sers un clergé constitué quasi exclusivement de femmes, donc toi, tu dois avoir, j’imagine, un regard un peu plus clair sur le sexe qu’on dit faible.
Ta révérende-mère, Sébire de Malicorne, a une correspondance très étoffée. C’est son métier, de rédiger des lettres et d’écrire des missives. Le secret du courrier, voilà quelque chose de bien régalien…
Je souhaite que tu ailles fouiller dans ses lettres. Et que tu trouves ce qu’elle écrit à une femme qu’on appelle Amicia de Roye. »


Éloi senti son cœur se serrer. Le nom, en fait, lui était bien plus familier qu’il ne l’imaginait. Il ne sortait pas de nulle part, alors qu’il ne l’avait pas entendu depuis… Depuis des années, en fait.

« Dame Amicia est une jolie femme, héritière d’une seigneurie vassale de feu Lothaire de Carqueray — et j’ai de bonnes raisons de croire, qu’elle est secrètement fiancée avec le bâtard de Valère de Malicorne, le bailli Guerric.
Guerric est actuellement l’homme le plus recherché de tout Brionne. J’ai vu au conseil, comment Valère, Sébire, et leurs créatures ont réussi à séduire, influencer, et même corrompre son Altesse pour qu’il s’abstienne d’envoyer des prévôts le traquer — j’ai vu Sébire lui offrir des bijoux au dernier conseil, au cas où tu te demandais qu’est-ce que ta grande-prêtresse faisait à rentrer à l’abbaye d’Orléac alors qu’elle n’y siège jamais.
Va. Va voir dans ses papiers. Va voir ce qu’elle écrit à Amicia. Je n’ai aucun moyen de le prouver, je n’ai pas d’agents aussi près d’elle… Mais tu verras, que c’est son grand frère qui a ordonné le meurtre des banquiers Tiléens, et que c’est elle qui cache son neveu bâtard pour qu’il n’affronte pas les conséquences de ses actes. En utilisant les ressources du culte.
En faisant de la simonie… »

Devant la grille, le voiturier d’Olivier attendait, la forte averse laissant son chaperon dégoulinant d’eau. Il regardait les chiens, qui continuaient d’encercler les deux interlocuteurs les fesses par terre, sans même remuer la queue.

Amicia de Roye. Quand Éloi l’avait vue, il avait treize ans, et elle vingt — elle était tombée d’un mulet en accompagnant son père lors d’un tournoi, et c’était le jeune oblat qui l’avait soignée en urgence, avant d’aller s’occuper d’elle à la chapelle.
Elle s’était étrangement passionnée de foi et de lectures. On la sentait timide, avec peu d’amis. Elle avait écrit quelques lettres à l’oblat, bien écrites, et au langage tendre. Mais lorsque le jeune homme eut quinze ans, elle dit qu’elle allait se marier, qu’elle partait à Bastogne, et que malheureusement, elle ne pourrait plus le revoir.

Ça n’avait été qu’une amourette épistolaire. Et pourtant, elle serait encore dans le duché ?

« Qu’est-ce que tu vas faire, en partant d’ici, frère Éloi ? Comptes-tu me donner aux autorités ? Tu comprends que ni moi ni toi ne sommes dupes, et qu’il serait suicidaire de ma part de te laisser partir en vie, comme ça, sans chercher à te faire taire pour toujours. »

Il avait dit ça froidement. Mais étrangement, pas avec une voix nasillarde et sifflante, pas désagréable comme il avait fait durant tout le repas — il disait ça comme s’il annonçait un diagnostic neutre et sans sentiments, comme cet horrible Herr Doktor du collège.

« Et pourtant. Et pourtant… Peut-être y a-t-il quelque chose en toi, de minuscule, qui te fait douter.
Ta propre révérende-mère, c’est plus une princesse qu’une religieuse. Elle se vautre dans le luxe. Elle engage des arbalétriers et des coupeurs de gorge. Elle menace des gens. Elle profite de son statut pour séduire de jeunes filles, très jeunes filles. Elle est au-dessus des lois. Elle cache des criminels.
Elle a probablement tué plus de gens que moi. Moi… Moi, j’ai des raisons de servir Tu-Sais-Qui. De belles raisons.
Mes paroles n’ont, évidemment, aucune valeur pour toi. Mais garderas-tu le silence à mon sujet, le temps que tu te rendes compte toi-même que je dis la vérité ? »
Sens de la magie : 20, échec critique

Jet de connaissances (Malus : +2) : 3, large réussite
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

Les bourrasques de vent ont cessé, laissant place à une pluie lourde, battante, abondante, déversée sur le monde par Manaan depuis les cieux ombrageux. Un incessant clapotis bruisse autour de moi comme je m’avance à l’extérieur de la bâtisse, talonné par le grand Olivier Adelwijn, porteur du parapluie. Autour de nous, les chiens se sont tus, dès qu’ils nous ont aperçu dans l’embrasure de la porte d’entrée : assis en rang, de part et d’autres du chemin dallé, ils attendent. Contrairement à leur accueil lors de mes précédentes visites, les lévriers ne remuent pas même la queue, inquiétantes statues dressées dans le jardin détrempé. Un silence de mort a succédé aux aboiements, ponctuant d’une certaine tension les interventions du régisseur de Brionne. A l’abri de son parapluie, je respire un peu, son haleine répugnante presque imperceptible en extérieur. Le temps alentours semble figé autour de la curieuse scène que nous incarnons : deux badauds, sous un parapluie, devant une assemblée de chiens silencieux.

Il me parle encore de Sébire, et de sa relation épistolaire avec Amicia de Roye, un nom qui ne m’est pas inconnu. Et pour cause : deux années durant, j’ai eu l’occasion d’échanger avec elle plusieurs lettres. J’étais alors sensiblement plus jeune, mais je me souviens encore des élégantes courbes de son écriture. J’ai souvenir de notre rencontre fortuite le jour de sa chute de monture, de nos discussions à son chevet à la chapelle, et de nos premiers échanges épistolaires. Des courriers très sages, où nos discussions pieuses et lettrées servaient de prétexte commode au partage de préoccupations plus ordinaires de nos quotidiens respectifs. Je la croyais partie à Bastogne, loin de Brionne ; mais lui la dit fiancée au fils bâtard de Valère de Malicorne ?

Les dernières paroles d’Olivier me donnent le vertige, alors que je m’aperçois de l’inextricable guêpier dans lequel je suis fourré. L’abri salvateur du parapluie du régisseur me semble subitement matérialiser l’emprise de son influence sur moi, et l’assemblée de canidés autour de nous revêt des implications bien plus menaçantes dans mon esprit. Nerveux, je m’interroge : qu’est-ce que je fais ici, entouré d’ennemis ? Sébire m’a-t-elle envoyé dans cette maison en connaissance de cause ?

Si je meurs ici, tout cela aura-t-il été vain ? Si je meurs ici, Amandine n’en saura rien. Personne ne se souviendra de la mort d’Éloi, abandonné sans vie sous la pluie. On ne parle pas des oblats dans les hagiographies.

Sentant poindre la panique, j’inspire longuement, laissant un pesant silence ponctuer la question d’Olivier Adelwijn. Le ton froid, détaché du régisseur contraste maintenant avec son parler sifflant de tout à l’heure. Il parle franc, sans ambage, sans détour. Jetant un bref regard au voiturier à l’extérieur des grilles, je rétorque à mi-voix, tâchant tout à la fois de rappeler mon manque d’influence, de me montrer réceptif à son discours, et potentiellement malléable. C’est d’autant plus aisé que son discours est très crédible, et ses soupçons sans nul doute fondés.

« Je ne sais pas ce que je pense des femmes, mais je sais ce que je pense de Sébire de Malicorne. Elle est narcissique, manipulatrice, et se soucie peu des gens du peuple.

Je ne suis qu’un oblat attaché malgré lui au secrétariat de la révérende mère, mais j’ai déjà pu constater plusieurs situations en lesquelles son statut m’a semblé d’abord servir ses intérêts familiaux.

Je crois que vous dites vrai à son sujet. Pour ce que ça vaut. »


Le regard rivé au sien, je tâche de garder l’esprit vif et lucide. Une boule d’appréhension me taraude toutefois, lancinante, au creux du ventre. Je n’ai pas d’agents auprès d’elle.. Plusieurs éléments de langage employés par le régisseur me donnent l’intuition tenace qu’Olivier Adelwijn veut quelque chose de plus de moi ; j’aimerais lui demander quoi. Ma voix tremble un peu, mouillée, mais c’est peut-être pour le mieux, si cela peut conforter la sensation d’emprise et de contrôle de mon interlocuteur.

« J’irai consulter ses échanges avec Dame Amicia.
Si vos assertions se vérifient, que puis-je faire de plus pour vous ? »


Avant d’ajouter dans un murmure, des larmes dans la voix.

« Y a-t-il le moindre espoir pour Orléac ? »
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Olivier n’interrompit pas le jeune prêtre tandis qu’il allait tout seul à ses propres conclusions. Il n’avait fait qu’énoncer quelques propos fort communs — et, avec son propre for, l’oblat avait reconstruit l’idée et commencé à formuler une opinion.

Quand il eut terminé, le sourire du régisseur s’agrandit. Il fit un geste de la main vers le voiturier qui attendait sous la pluie, devant la grille, et celui-ci remonta derrière son attelage.

« Pardonne mes origines Jutones. Mais je ne peux pas m’empêcher de penser que, actuellement, mon bien cher frère…
Tu essayes de passer un marché avec moi. »


Ses yeux se mirent à briller d’une lueur inquiétante. Et son sourire sardonique s’étira à nouveau, pour montrer ses crocs aux gencives saignantes.

« J’adore mon pays pour ça. Peu importe qui tu es, pauvre ou riche, noble ou roturier, saint ou pécheur… Tu peux toujours passer un marché.
Neutralisons les deux premières clauses du contrat, afin d’éviter une avarie commune alors que je pense que nous sommes deux êtres très raisonnables : Tu gardes mon secret, ma véritable identité, et en échange… Je ne te fais pas de mal. Ni à toi, ni à tes sœurs. Je n’attaquerai pas les Shalléennes, aucune robe blanche, aucun sanctuaire de la Colombe… Tant que je ne vois pas les sergents du duc débarquer chez moi ou chez ma famille. »


Il marqua une pause, pour bien qu’Éloi prenne en compte la solennité de son propos.

« Ensuite… Tu te saisiras de la correspondance privée de la révérende mère avec dame Amicia. Et en échange, je te promets, qu’avec ces missives que tu me confieras… Je neutraliserai la famille de Malicorne. Sébire, Valère, et toutes leurs créatures — tu désires la protection d’Orléac par-dessus tout ? C’est cela, le profit que tu souhaites tirer ? Alors soit. Je défendrai Sybille de Carqueray. Je ferai chanter Valère pour qu’il laisse Orléac tranquille, et la petite seigneuresse orpheline, et qu’on laisse enfin ta ville en paix. Si mon chantage ne l’impressionne pas, je contacterai la famille Adorno, je leur révélerai le commanditaire du meurtre de leurs deux banquiers ; les secousses seraient suffisantes pour atteindre le Duc, et, si cela ferait beaucoup de torts à beaucoup de gens… Hé bien, tout ce qui t’intéresse, c’est ta petite ville et tes petites gens, pas vrai ? »

Il tendit sa main.

« Je sais que je te dégoûte, mon frère. Crois-moi, c’est bien réciproque : Je crache sur ta Déesse et sur ta Foi…
Mais enfin…
L’histoire n’est-elle pas pleine de cessez-le-feu entre ennemis jurés ? »

Jet d’empathie d’Olivier sur Éloi : 6, réussite
Jet d’empathie d’Éloi sur Olivier : 14, échec
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

«  Ce n’est jamais un marché équitable qu’il offre. »

Les paroles de Solène résonnent encore à mes oreilles. Nous y sommes, à la croisée des routes, où s’avance le lépreux tentateur. Les hagiographies des saintes regorgent de telles scènes, dépeignant la tentation de pactiser avec le malin : la morale de l’histoire mettant en garde contre la fourberie des ennemis de la Colombe. Je n’ai jamais douté du bien fondé des recommandations du dogme, car il semble bien normal de ne pas marchander avec qui veut vous nuire. Mais la réalité est souvent plus complexe que dans les recueils de psaumes, comme me le répétait souvent Amandine. Je suis en effet bien forcé de considérer avec attention la proposition d’Olivier Adelwijn, étant moi-même en situation très précaire, pour ainsi dire à la merci de mon ennemi. Si je venais à disparaître sans laisser d’indice supplémentaire, rien ne garantit que Solène, ou la Révérende Mère, seront en mesure d’en tirer les conclusions qui s’imposent. Je dois absolument m’extirper de ce guêpier, et aviser ensuite.

Le marché proposé par Olivier me semble curieusement déséquilibré, en sa défaveur pour la première clause de l’accord, en sa faveur pour le reste. De cette impression découlent deux hypothèses. Peut-être, d’une part, craint-il de s’attirer la suspicion de la Révérende Mère s’il prenait le parti de m’éliminer, et préfère-t-il de fait me faire chanter : le risque induit me semble toutefois démesuré en comparaison. La deuxième hypothèse, plus crédible à mon sens, est qu’il souhaite véritablement mettre la main sur cette correspondance, quitte à prendre des risques, et à promettre monts et merveilles en retour. Il me cache encore très certainement certaines de ses motivations.

La main tendue du régisseur me rebute au plus haut point à la simple idée de la toucher. Je m’efforce donc de relever les yeux vers mon dangereux interlocuteur, passant sur son sourire carnassier, rivant mon regard au sien avant d’accepter le contact de sa paume ouverte. Quelque part en mon for intérieur, j’éprouve un pincement au cœur de culpabilité, espérant que Shallya ne me jugera pas sur un marché passé sous la contrainte. Mais au fond, c’est surtout que je m’en veux de m’être laissé glisser dans un tel pétrin.

« Marché conclu.
Je ne sais pas où la Révérende Mère range ses correspondances, mais je vais m’atteler à trouver. »
Frère Éloi Voie du Prêtre Mystique
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La vie avant tout : doit tenter d'interrompre les affrontements auquel il assiste, à moins que le combat ne soit mené contre des ennemis.

Compétences :
- Maîtrise de l'Aethyr (1)
- Coriace : -1D3 dégâts subis.
- Réflexes éclairs : +1 aux tests d'initiative en situation de surprise.
- Résistance accrue : +1 aux tests d'endurance.
- Sang froid : +1 aux tests de caractéristiques effectués en situation de stress ou tension.
- Volonté de fer : +1 aux tests de volonté.
- Traumatologie : Sait administrer les premiers soins ou favoriser une guérison plus rapide.

- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien.
- Langage secret (Classique) : Capable d'écrire et de lire le Classique.
- Législation : Sait manipuler le droit à son avantage.
- Doctrine du Culte (Shallya)

- Cuisine : Se débrouille en cuisine. +1 pour détecter des substances nocives dans la nourriture.
- Empathie
- Affûtage mental
- Incantation - Shallya
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8 sous d'argent 8 deniers
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

« Goed, dat is afgesproken. »

Il serra sa poigne contre celle d’Éloi, et la lâcha aussitôt. L’oblat regarda la paume de sa main : elle était encore blanche.
Nul éclair. Nul tocsin. Nul rire venu d’outre-tombe. Pas même une petite secousse sur la péninsule de Brionne ; si Éloi s’attendait à l’apocalypse pour avoir ainsi failli, elle n’avait eu pas eu lieu.

Le régisseur tendit son parapluie, et le confia à Éloi.

« Ne t’inquiète pas. Il n’a rien de maudit », précisa-t-il tout de même avec un air plein de malice.

Il se retourna, claqua des doigts, cria deux mots en jutones, et immédiatement, les chiens se levèrent, et se mirent à le suivre, complètement calmes, comme des petits automates de sa suite.
Et c’est seul que le jeune prêtre s’approcha de l’attelage. Il indiqua où il désirait aller au conducteur, et grimpa à l’intérieur, et il pouvait quitter le manoir Adelwijn.



Il pouvait bien ruminer ses pensées le temps du trajet. Les chevaux battaient le pavé avec leurs sabots, tandis que la carriole se dirigeait tout droit, tout haut, escaladant les vieux remparts jusqu’à une altitude qu’Éloi n’avait jamais atteinte. La chaussée s’agrandit petit à petit, l’attelage dépassa des petits bastions aux herses relevées, et en contrebas, s’étendait toute la péninsule, quasiment totalement coupée du continent en cette heure de haute marrée — seul un pont permettait encore à des voyageurs d’atteindre le duché, et ses grandes plages et ses marais salants où étaient en train de paître des petits points blancs — des centaines de moutons. En bas, la cité, avec ses quartiers délabrés et son immense port, s’offraient à la vue partout où il y avait un horizon ; c’était à en donner le vertige.
Le chauffeur lança quelques regards de chouette vers le passager. Mais chaque fois qu’Éloi le dévisagea, il regarda tout droit comme s’il ne l’avait pas épié. Et il recommença, à la seconde où le prêtre étudiait le paysage par la fenêtre.

Au bout d’une bonne demi-heure, la voiture ayant traversé toutes les bastilles sans être arrêtée une seule fois, les chevaux ralentirent et stoppèrent, après un « Hue ! Hue-dada ! » de leur maître. Le conducteur déclara à Éloi qu’il était arrivé à bonne destination, et celui-ci pouvait mettre le museau dehors, en déployant le parapluie d’Olivier.

Il était au milieu d’une grande place. Un immense champ de terre battue, à ciel ouvert, sans aucun bâtiment, un paysage de vide, rarissime dans une ville où il n’avait pu voir que des ruelles étroites et des immeubles omniprésents — ce devait être un endroit où l’on installait des lices de tournoi ou des chapiteaux pour des spectacles.
Devant lui, il découvrit une immense cascade d’eau, qu’il avait pu seulement observer à l’horizon lorsqu’il vit Brionne devant lui pour la première fois. C’était tout simplement féerique, une merveille pour enluminure ; quel chef d’œuvre de technologie permettait ainsi de propulser l’eau si haut ? La cascade, lorsqu’il leva haut la tête à s’en faire mal à la nuque, semblait provenir d’une flèche à rosace scintillante de vitraux. Il y avait là-haut la chapelle du Graal de Brionne, le joyau de la Déesse-tutélaire de Bretonnie.
Il y avait un ponton suspendu au-dessus du vide, qui passait devant la cascade. Dessus, deux pèlerins en haillons, pieds-nus malgré la pluie, étaient agenouillés et en train de prier avec ferveur — ils tendaient leurs mains, pour essayer de toucher la cascade, mais elle était trop loin et ils risquaient tous les deux de passer par-dessus pour aller se rompre le cou trente mètres en bas. Plus loin, deux jeunes filles bien habillées, et protégées de la pluie par un serviteur portant une grande ombrelle, riaient aux larmes en les pointant du doigt.

Juste au-delà du ponton, Éloi découvrit des murs et des tours familières. Architecture de type de l’opus bretonnigenum, avec des croisées d’ogives et de jolis murs de pleine pierre blanche, le bâtiment avait tous les atours d’une riche abbaye ; comme celle d’Orléac dans laquelle il avait passé toute son existence.
Il entra comme n’importe quel croyant, directement par une grande porte qui menait à une nef. Dalles de marbres, vitraux, statues, cierges et meubles liturgiques en or — ce n’était pas un copié-collé de « son » église, mais il revenait dans un lieu qui pouvait paraître être sa maison. À la différence qu’il y avait là beaucoup plus de monde ; les robes jaunes comme la sienne étaient partout, dans toutes les petites alcôves où différentes saintes (Et même un rare saint) étaient honorés. Beaucoup de croyants aussi, des pauvres et des malades, car on n’arrêtait pas d’entendre des quintes de toux résonner grâce à l’acoustique des lieux. Un chevalier aussi, tout en armure, mais sans épée à sa ceinture, qui était en train de se recueillir en face d’un panneau de Shallya peinte, sa tête auréolée de peinture dorée.

Éloi alla se présenter à une prêtresse âgée en train d’allumer des cierges. Elle sembla fort désagréable et l’envoya balader, en jetant un mauvais regard à son parapluie dégoulinant d’eau. Il dit être ici pour rencontrer mère Sébire — elle changea vite de ton, et lui indiqua de passer par le cloître et d’aller chercher son suppôt. Le jeune oblat se signa et alla obéir.
Il quitta donc la chapelle pour passer devant des jardins, bien plus étendus que ceux d’Orléac ; et ceux d’Orléac étaient déjà riches. Sur le chemin, il ne put s’empêcher de remarquer que des prêtresses chuchotaient à voix basse dans son dos.

Il toqua à la porte désignée, et on lui dit d’entrer. Il pénétra dans une immense pièce, toute chauffée grâce à une cheminée où brûlait du bois, qui brillait de richesses ; il y avait là une grande horloge en bon bois, des étagères croulant sous les livres, des tables avec des rangées de documents, des fauteuils, des tapis et des broderies. Et, devant un secrétaire, il trouva Aléarde, lunettes sur son nez, un chat sur ses genoux, en train de rédiger des papiers.

« Oh ! Frère Éloi ! Vous avez trouvé le chemin jusqu’ici !
Allez donc poser votre parapluie devant l’âtre. Réchauffez-vous. Vous voulez boire quelque chose ? »


Elle reposa sa plume dans l’encrier, et se leva. Elle avait les cheveux dénoués, mais pas longtemps ; par pudeur, elle enfila un voile qu’elle enroula autour de son front. Beaucoup de Shalléennes oubliaient de se coiffer, à force de passer leur vie entourées de dames.

« La Révérende-Mère est très occupée. Si c’est très urgent, vous la verrez brièvement après l’office des vêpres qu’elle officiera elle-même.
Jolie nef, pas vrai ? Croyez-le ou non, pourtant, cette abbaye est plus petite que celle d’Orléac ; nous n’avons pas toutes les annexes et les dortoirs qu’il y a dans votre ville. Après-tout, c’est censé être Orléac le siège du diocèse. »


Elle attendit éventuellement qu’Éloi soit bien installé, et, s’il le fallait, elle demanderait à une oblate de passage de bien vouloir aller chercher de quoi boire. Puis, elle s’installa sur l’un des fauteuils, claqua de la langue plusieurs fois, et le gros matou roux de la pièce sauta sur ses genoux pour s’endormir en ronronnant.

« Alors, allez-y, mon frère. Dites-moi tout. »
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Frère Éloi
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

Le paysage de la vaste ville défile sous mon regard absent, les rues anonymes se succédant les unes aux autres derrière la vitre constellée de gouttes de pluie. Assis sur une coquette banquette, je rumine, l’esprit vagabond. L’adrénaline retombée, je cherche à déterminer quelle conduite adopter, au vu des révélations survenues depuis le déjeuner. Pour ce faire, je m’efforce de faire le point, le plus objectivement possible, sur les faits et enjeux dont j’ai désormais connaissance.

Olivier Adelwijn est un suppôt du Seigneur des Mouches. Ceux que Sébire et Solène me dépeignaient comme une secte nuisible bénéficient donc du soutien d’un influent magnat du commerce, en la personne de nul d’autre que le régisseur de Brionne. Se peut-il que la Révérende Mère le soupçonne d’ores et déjà, et qu’il s’agisse de la raison de ma mission ? Elle ne m’a jamais parlé de lui que pour me mettre en garde contre son influence. Dispose-t-il vraiment des moyens de mettre ses menaces à exécution ? Supposons que je relate tout à la Révérende Mère ; sera-t-elle seulement en mesure de contrecarrer ses plans ?

Je suis pourtant réticent à la seule idée de tout rapporter à ma supérieure. Non que je craigne de me parjurer, car parole donnée à un Nurglite ne saurait me lier lorsque des intérêts shalléens sont en jeu. Olivier Adelwijn n’est certainement pas dupe ; m’est avis qu’il s’attend à ce que je le dénonce. Pour m’avoir ainsi laissé courir, il doit certainement s’estimer intouchable, même par Sébire. J’ai beau examiner sa décision sous tous les angles, cette intuition ne fait que se conforter. Luttant contre l’abattement, je m’efforce d’accepter cette probabilité comme une donnée, et de poursuivre mon état des lieux.

Admettons que les influences respectives du régisseur et de l’aumônière de Brionne soient équivalentes, quand bien même je n’en sais rien. Valère de Malicorne, le frère de Sébire, siège également au conseil ducal, en qualité de chancelier de Brionne. Cette éminente distinction lui confère sans nul doute la capacité à égaler si ce n’est surpasser l’influence des Adelwijn sur les décisions du Duc, en supposant que ces-derniers ne disposent pas d’autres alliés de poids pour perturber le rapport de force. Suivant ces hypothèses, peut-être la Révérende Mère est-elle capable de contrarier les plans d’Olivier Adelwijn en ayant recours à l’influence de sa famille. Ce n’est que le moindre de mes doutes.

Ma principale incertitude tient aux intérêts de la famille de Malicorne. En dépit de toute la défiance que j’éprouve à l’égard du personnage, je crains qu’Olivier Adelwijn n’ai dit la vérité. Au fond de moi, je doute de la sincérité de Sébire de Malicorne. S’il ne m’appartient pas de juger la moralité des actions de ma supérieure, j’ai en revanche à cœur la défense des intérêts du peuple de Brionne – et a fortiori de celui d’Orléac. Or, le scénario géopolitique esquissé tout à l’heure par Olivier n’est hélas que trop crédible. A quoi bon avoir contribué, à ma modeste mesure, pendant toutes ces années, à répondre aux besoins des faubourgs, si au final tout cela finit dans la misère sordide des ravages de la guerre ? J’ai la pénible sensation de ne pas pouvoir influer sur le cours des choses, n’ayant pas confiance en la Révérende Mère, et la proposition d’Olivier ne m’inspirant que méfiance. Dès lors, vers qui me tourner ?


C’est le cœur serré que je franchis ainsi le seuil de la majestueuse abbaye de Brionne. Repliant précautionneusement le parapluie ruisselant, je le laisse un moment s’égoutter au-dessus des pavés, levant quant à moi le nez vers les voûtes en croisées d’ogives. Il émane de cette architecture, de ce mobilier, une familière atmosphère qui m’apaise quelque peu. Je respire un bon coup, et jette un œil par-dessus mon épaule, nerveux, avant de m’enfoncer plus avant au sein du bâtiment.

J’ai beau raser les murs, je perçois bien les regards détournés des sœurs que je croise. Est-ce simplement parce que je suis nouveau que j’attire ainsi l’attention ? Ou peut-être à cause du grand parapluie que je trimballe sous le bras ? Difficile de passer inaperçu avec un tel attirail.


Je ne sais pas à quoi je m’attendais en pénétrant dans la salle indiquée, par-delà le cloître, mais Sébire ne s’y trouve pas. Ni Solène. Seule Aléarde m’y accueille, au sein d’un mobilier si fastueux qu’on se croirait au palais ducal. Nul doute que la Révérende Mère a récemment eu l’usage de ces lieux. Ignorant dans un premier temps l’invitation de la jeune noble à m’installer dans l’un des fauteuils à l’aspect bien confortable, je dépose le parapluie du régisseur près de la cheminée, et arpente la pièce, vérifiant chaque fenêtre donnant sur l’extérieur. Je ne sais pas pourquoi, d’ailleurs : ce n’est pas comme si quoi que ce soit pouvait vraiment s’y tapir ou nous épier. M’apercevant finalement combien mon comportement peut paraître curieux aux yeux d’Aléarde, j’opte finalement pour la station debout, adossé au mur dans un coin sans fenêtre en vis-à-vis. Ainsi tourné vers mon interlocutrice à la position plus centrale, je décline d’abord son offre, nerveusement :

« Non, ça ira, je vous remercie. Il faut vraiment que je puisse voir la Révérende Mère. Le plus tôt sera le mieux. »

Je ne peux m’empêcher d’esquisser une moue contrariée en écoutant le début de sa réponse, mais lui laisse tout loisir d’achever son propos, avant de rétorquer d’un ton égal :

« Finalement, je veux bien un peu de vin. Je suis sûr que la Révérende Mère cache un bon cru quelque part. »

Surpris par ma propre irrévérence, je tâche, quoique un peu tard, d’assagir la conversation, sans toutefois rien révéler de ce dont je veux parler avec Sébire :

« Pardonnez-moi, la piquette des Adelwijn me rend aigri. Je passe une mauvaise journée.

Ces gens ne pensent qu’à l’argent ; ils ont investi pour maintenir la foire en pleine connaissance de l’épidémie qui sévit.

Et ils ont des goûts vraiment peu communs en matière d’art. Un panier de fleurs en train de faner en guise de tableau de salle à manger, c’est très curieux.

Est-ce que la foire est toujours censée avoir lieu ? Que pense la Révérende Mère de tout ça ? »
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- Alphabétisé : Capable d'écrire et de lire le Bretonnien.
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- Législation : Sait manipuler le droit à son avantage.
- Doctrine du Culte (Shallya)

- Cuisine : Se débrouille en cuisine. +1 pour détecter des substances nocives dans la nourriture.
- Empathie
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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Aléarde ne put s’empêcher de ricaner poliment, les lèvres closes, lorsqu’Éloi céda à l’envie de prendre un peu de vin.

« Hé bien dites donc, prenez garde, Brionne commence à déteindre sur vous ! Encore un mois ou deux ici et vous voudrez danser au palais des ménestrels !
J’ai bien… Une petite bouteille qui traîne. »


Elle se leva et alla chercher dans ses tiroirs, tandis qu’Éloi continuait son propos. Elle approuva de légers hochements de tête, tandis que le gros matou sautait sur une commode en miaulant, l’observant avec des gros yeux aux pupilles dilatées.

« Huh-hun ? Une « vie coite », vous voulez dire ? »

Entendant que l’oblat ne comprenait pas, et alors qu’elle avait toujours le dos tourné à ouvrir des placards et à chercher dans du bazard, elle expliqua distraitement.

« Un « Stilleven », c’est une sorte de… D’art nouveau, qui vient de l’Empire et de Marienburg — ils ont une grande école de ça, c’est de la peinture typique du Reik.
L’idée, apparemment, c’est de dessiner une… Pièce, de la vie normale, dans ce qu’elle a de plus simple. Du gibier, des étoffes, un repas, des fleurs dans un pot… L’objet de la peinture est double : il faut montrer l’abondance, la richesse matérielle d’un foyer, et en même temps, en montrer sa vanité. Si la peinture vous semble étrange, c’est le but recherché de l’artiste. Elle doit susciter chez vous des interrogations.
Pour être honnête, je suis très étonnée d’entendre ce que vous dites ; À la cour, les Adelwijn, les deux frères, se comportent comme des Bretonniens complètement acclimatés à la Bretonnie — ils sont des mécènes de nombreux trouvères nobles, et ils ont d’ailleurs financé quelques vitraux de l’abbaye que vous venez de traverser. Il se pourrait bien qu’en réalité ils fassent semblant, et aient plus d’amour pour leur contrée d’origine qu’ils ne le prétendent… »


Alors qu’elle mettait sur le tapis cette question, la voilà qui se gratta la tête, et qui chuchota à elle-même.

« Mais où je l’aie foutue, moi… ? »

Elle eut un soupir agacé, tandis qu’elle se retournait.

« La révérende-mère a tenté d’exposer des arguments rationnels au conseil du Duc pour faire empêcher la foire — ça a suscité un refus généralisé de tout le monde, y comprit de son propre grand frère ; comme quoi, sire Valère a ses propres opinions sur certains sujets… Trop d’argent est en jeu, et trop d’influence aussi. À l’heure où nous parlons les marchands et les nobles envahissent la ville. Les chevaliers veulent leur tournoi, les artisans leur métal précieux, les négociants leurs lettres de change. Si on interdit la foire à Brionne, tous iront chez le voisin : à la cour d’Aquitanie. Théodoric ne se laissera pas être distancé par un duché sur lequel il compte exercer une pression certaine.
L’Aquitanie a actuellement un chevalier du Graal comme dirigeant, mais c’est un pauvre maquillage pour ce qui se cache derrière. De sombres affaires ont complètement chamboulées le pays, une secte de serviteurs de Slaanesh, une rébellion paysanne… l’Aquitanie est devenue la risée de tout le royaume.
Heureusement, la révérende-mère est très forte pour influencer les hommes. Elle est parvenue à immiscer le doute dans l’esprit de Son Altesse. Elle lui a fait promettre que si elle découvrait des preuves sur les agissements d’une secte dans ses terres, il ferait tout pour agir contre — il ne souhaite pas souffrir de la même réputation que nos voisins. Malheureusement, les graffitis qu’a décelé Solène à Clermont-d’Aquitanie ne suffiront pas. Il lui faut quelque chose de plus probant, d’où votre enquête.
Dès que vous aurez une vraie piste, il nous faudra agir. Nous avons encore le temps de faire annuler cette foire, avant que quelque chose de plus grave ne s’y produise. »


Elle arrêta de s’agiter et de regarder partout comme une poule.

« Je ne trouve pas la bouteille que je veux vous faire goûter — il faut que j’aille chercher dans le cellier ! Vous m’attendez ? J’en ai peut-être pour vingt minutes. »

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Re: [Éloi] Princesse de la Foi

Message par Frère Éloi »

C’est relativement surpris que j’écoute Aléarde m’éclairer au sujet des significations et interprétations de l’art pictural de la région du Reik. Tandis qu’elle disserte, dos tourné, j’essaie quant à moi bien vainement de distinguer de quel type de papiers le secrétaire est jonché. Impossible toutefois d’en juger de si loin ; je reporte donc mon attention sur le reste de la pièce, tachant de repérer d’autres emplacements susceptibles de receler quelque correspondance épistolaire de la Révérende Mère. Je n’ai guère le temps que de survoler du regard les autres meubles avant qu’Aléarde ne se retourne, la mine déconfite.

Le reste de son monologue affairé me rend un peu d’espoir quant à la capacité des Malicorne à peser auprès du Duc. Mais s’il n’est pas nécessairement trop tard pour agir, encore faut-il que j’ai le cœur net quant aux intentions prêtées par Olivier Adelwijn à Sébire. Ce ne sont bien sûr là que des hypothèses, accusations lancées par un séide du Seigneur des Mouches, mais je demeure tenaillé par leur vraisemblance. L’ombre un doute amer plane sur le cours de mes pensées, et je veux vérifier si le notable a dit la vérité avant de décider quoi faire.

Si Aléarde s’absente, ne serait-ce qu’un quart d’heure, je dois pouvoir inspecter les tables et tiroirs du secrétaire, à tout hasard. Je maugrée un peu, entretenant un air songeur, le regard alternant entre l’âtre et les fenêtres.

« Si les marchands se rendaient en Aquitanie, il y a fort à parier que la contagion suivrait. »

Avant de river mon regard à celui de mon interlocutrice, haussant les sourcils avant d’esquisser un maigre sourire:

« Oh. Pardonnez mes jérémiades.

Je vous en prie, faites donc. Je vais méditer un peu. »



Un mode opératoire se profile dans mon esprit. Je me le répète une ou deux fois, n’ayant pas l’âme d’un cambrioleur.

Dès qu’elle aura quitté les lieux, je compterai mentalement jusqu’à cinquante avant de me diriger vers la table la plus proche, passant rapidement en revue les piles de documents. Dans le même temps, mes doigts chercheront à tâtons la présence de tiroirs dérobés, les ouvrant un à un.

Je suspecte que le secrétaire renferme les documents les plus privés, certainement au sein d’un compartiment verrouillé. Peut-être y a-t-il une clé déposée sur un endroit commode, étagère ou meuble.

Tout ne m’intéresse pas. Je cherche spécifiquement des lettres, ou notes, se rapportant à Dame Amicia… dont je reconnaîtrais l’écriture entre mille, j’en suis certain.

Je dois surtout rester vigilant, focalisant mon attention sur d’éventuels bruits de pas dans le couloir, de façon à ne pas me laisser surprendre le cas échéant.
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