[Johannes la Flèche] Combattant de la liberté

Cette cité bretonnienne est également connue sous le nom de Cité des Damnés. Au cours des quinze cents dernières années, Moussillon s’est transformée d’un petit hameau en une vaste et sordide cité. Elle est bâtie dans un endroit particulièrement hostile des rives de la rivière Grismerie. Chaque printemps, les crues balayent les bidonvilles et submergent les rues sous plus de trente centimètres d’une eau fangeuse. Le froid et l’humidité envahissent les moindres fissures : le bois pourrit et se rompt, les pierres s’effritent et les champignons recouvrent tout. Plus de la moitié des maisons de la ville sont vides, témoignage de l’épidémie de choléra d’il y a deux siècles. La ville ne s’est jamais remise de cette hécatombe et est réputée pour être la plus miséreuse de toutes les cités bretonniennes.

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[MJ] Le Faussaire
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Re: [Johannes la Flèche] Combattant de la liberté

Message par [MJ] Le Faussaire »

Souple comme un roseau, calme comme un ruisseau, le rôdeur avance. Il avance de travers, penché en avant, les genoux au niveau des épaules, mains sur son arme. Il glisse en bas de la butte, frôle quelques saules, s'écrase sous quelques pins crochus, et monte enfin vers cet autre précipice.

Le chemin, il n'y en a aucun depuis longtemps. L'herbe est fine, basse, balayée par le vent. En face, la lune est haute, le sol très bas. Et puis il monte encore, au ras du sol, les mains tremblantes d'excitation. Soudain, un bruit se fait entendre : le vent se met à siffler, à claquer sa longue coule, sans l'enlever pour autant. L'air est plus frais tout à coup, plus humide aussi. Voilà que le rôdeur arrive au bord de la seconde butte, au-devant des bosquets, face à l'inconnu.

Il jette un œil par-delà sa cachette, et il voit ... Pas grand-chose. D'abord un creux, une autre pente verticale - quelques mètres de chute, pas plus - et puis c'est une étendue plate, grumeleuse, couverte de petits grains pâles au clair de lune. Juste devant cette plage, une immense zone vide s'étend devant lui, qui contourne son perchoir par le coté. Ensuite, c'est une grande zone d'ombre, de ténèbres humides et glacées. Au bruit et à l'odeur - désormais très forte et abondante -, le malandrin reconnaît le sel, les algues, l'océan. Voilà ce qui lui fait face actuellement : l'Océan noirâtre, le pays sous-marin de Manaan et de tous ses bienfaits.

De son œil habile, le rôdeur aperçoit des volutes sur l'eau lointaine - des remous, des tumultes, des ombres portées par la lune. De son autre œil, il voit de l'écume, des dents rocheuses, camouflées par la marée. Il y a là des récifs, des hauts-fonds, des pièges pour noyer quiconque oserait passer par ces eaux désertes. Et pourtant, il voit une ombre large, immobile, qui dort par terre. Au jugé, et vu la forme, cela ressemble à une barque, une petite embarcation de pêche en solitaire, seule et mal gardée.

Et puis il attrape sa lunette, et scrute la barque. A première vue, c'est une belle embarcation - pas de touffes de mousse, pas de mollusques sur la coque, pas de trou béant ... Et la lumière fut. Sur la proue de l'engin, une pâle mais étrange lueur surgit, s'embrasant sans bruit ni détonation. Les rayons s'évasent dans tous les sens, révélant les mottes de sable alentours, le terrain vide, les couleurs sombres de la coque... Mais en cherchant la source de cette lueur, Johannes s'éblouit. La lunette passe par mégarde sur le globe lumineux, et l'instant d'après, Johannes ne voit plus qu'un écran bleu pâle avec son œil gauche. Fermer l'oeil n'y change rien, la couleur de l'astre s'est incrustée sous sa paupière.

Chose encore plus étrange que cette bulle luminescente, le rôdeur n'a pu trouver la moindre trace de feu ou fumée durant son inspection. Pas une torche, pas un brasier. Juste une bulle au sommet de la quille d'une barque.

Mais alors, tandis que sa vue revenait à la normale et que l'ombre reprenait ses droits sur sa cornée, des bruits surgissent dans ses tympans. Des sons - Non, des mots. Des mots surprenants, puisque incompréhensibles.

- "Xun dos gow ol ?

- Siyo, ol reeks de'sweat"


Une seconde plus tard, les mots reviennent à la charge.

- "Tah ol. Elgg-ol".

Devant cette présence certaine et ces mots peu rassurant - Johannes les entendait distinctement après tout, cela pouvait lui donner une idée de leur proximité -, le rôdeur sentit la sueur perler sur son front.

L'instant d'après, alors qu'il replaçait son arc ou reprenait ses manoeuvres discrètes, il put entendre non loin de lui :

- "Vas-y, cours, petit être.", suivi d'un plus lointain :

- "Fais du bruit. J'aime quand ils crient."
Test de Dissimulation - Johannes : 3, trop facile.
Test d'INT à -2 - Johannes : 18, rien de spécial à l'horizon.
Test d'HAB+INI/2 pour avancer rapidement et silencieusement : résultat secret.
Test de Perception - Johannes : résultat secret.

Test de Perception, à +2 - ??? : 1.
Test d'Orientation - ??? : 2.

[Choix du joueur : J'observe et je discerne ce que je peux, et surtout autour de la barque - en utilisant la jumelle si besoin]

Test de Perception, +4 avec la lunette, -2 pour la nuit - 19.
Test de Perception, à -4 - ??? - 2.

Test de Discrétion de Johannes pour sa prochaine action : 20. AH.

Les jets à sens unique ...
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
Mais attends, t'as les moyens j'espère ?

...

Oh, tu sais, on peut toujours s'arranger... >>

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Johannes La Flèche
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Re: [Johannes la Flèche] Combattant de la liberté

Message par Johannes La Flèche »

Il n'y eut que le silence qui répondit aux injonctions de la voix.
Johannes fit de suite quelques pas en arrière, disparaissant des rebords rocheux de la butte.
Une seconde de plus, et le voilà qui s'accroupit, serrant sa mâchoire, lâchant au sol sa jumelle et son grand sac vert.
Ayant déjà encoché une flèche à son arc, le hors-la-loi libéra rapidement sa main gauche tout en tenant l'arc avec sa main droite, au niveau de la poignée, et des lanières de cuir au centre servant de repose-flèche, retenant par là même son trait au niveau du fût.
C'est un bandit de moins en moins calme qui s'empare de sa fiole de poison, et, trempant la pointe de sa flèche dans un mucus verdâtre, empoisonne en toute hâte son projectile à l'aide de sa main nerveuse. À peine a-t'il terminé ce geste qu'il range son flacon, et s'élance d'un coup dans la pénombre, le cœur palpitant comme jamais.

Alors comme ça on a trouvé Johannes "le petit être" ?
C'est bien.
Maintenant va falloir le choper.

Le rôdeur ne perd plus un seul instant, il se dirige imméditement vers la voix la plus proche -celle qu'il a entendu prés de lui, d'un pas léger, vif ; une allure cherchant avant tout la Vitesse, évitant la Précipitation. Dés qu'il verra le premier de ces gugusses sous le clair de lune, le malandrin continuera de se rapprocher de lui dare-dare jusqu'à une quinzaine de mètres à peu prés ; pas le temps de vraiment viser ; sa flèche venimeuse partira soudainement, et sifflera à toute vitesse vers la silhouette...

Si le tir réussirait et que ce poison foudroierait sa victime, alors Johannes se précipiterait sur elle et lâcherait son arc pour dégainer son surin ; il la prendrait à la gorge et lui enfoncerait sèchement sa dague dans ses deux orbites -ou dans n'importe quelle merde globuleuse qui lui servait d’œil, lui crevant bien les pupilles au passage. Si aucune autre menace ne serait proche de l'ombre, celle-ci enchaînerait tout de suite en plongeant son coutelas dans le bide -ou la partie molle et tendre qui faisait office de ventre, violemment, à plusieurs reprises... histoire de lui apprendre le concept de la douleur.
Une fois ceci accompli, Johannes reprendrait son arc, le rangerait en hâte sur lui, et ressortirait sa fiole pour enduire le tranchant de son couteau. Après cela, il descendrait, aussi discrètement que possible, en direction de la plage, et surtout de la barque...

Mais que faire si son premier tir ratait?

Si la situation le permettrait, le renégat devenu fébrile sortirait son lasso, et le jetterait instantanément sur l'être qui lui faisait face ; si réussite il y avait, la racaille masquée s'élancerait sur lui, poursuivant son plan à base d'arrachage d'yeux et d'éventrement.
Toutefois, si ce ne serait pas possible, alors Johannes se préparerait au choc et au corps-à-corps ; jetant son arc et sortant d'un coup son pochon de poudre Noweleuse, il balancerait cette substance à la gueule du type, tout en essayant de parer ses assauts ; il temporiserait jusqu'à pouvoir percer sa garde, porter son coup pendant que l'ennemi serait incapable de se défendre. Encore viser et transpercer les yeux en premier. Toujours. Avant de laisser ce gusse dans sa souffrance, et de se faufiler vers la grève où se trouvait ce fameux canot.
L'échec était interdit à ce stade là ; ça allait passer, ça devait passer, ou sinon...

Cependant, comment le bandit réagirait s'il tombait sur deux créatures à la place d'une?

La solution sera à la fois simple à imaginer, et compliquée à faire. Un tir empoisonné pour la première, et un coup de corde ou de poudre hilarante pour la deuxième. Le hors-la-loi foncerait tout de suite, en priorité, sur l'être que son lasso ou son pochon aurait mis hors d'état de nuire. À la surprise générale, il ciblerait les mirettes de son ennemi, mais aussi sa gorge et la grosse artère qui la parcourait -qu'il poignarderait de manière à provoquer une hémorragie ; puis il se détacherait de lui pour bondir brutalement sur son congénère, normalement empoisonné et gisant au sol, avec l'intention de lui administrer le même traitement.

Il improviserait à l'arrache pour la suite.

Quoi? Comment ça, Johannes peut échouer tout au long de ses actions? Il peut même mourir? Il est complètement flingué de déclencher un combat comme ça? Tout seul contre deux créatures -au moins, qu'il ne voit même pas?
Peut-être.

En fait, il ne pense même pas à tout cela ; le feu de l'action ainsi que la frénésie de l'affrontement absorbent déjà ses sens, et aveuglent sa pensée. À un tel point qu'on peut résumer son attitude en une seule phrase:

C'EST PARTI BÉBÉ!!
Johannes "La Flèche", Hors-la-loi
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"Être prévisible est une faiblesse"

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[MJ] Le Faussaire
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Re: [Johannes la Flèche] Combattant de la liberté

Message par [MJ] Le Faussaire »

Tapis dans l'ombre, le rôdeur libère ses mains, et empoigne sa fiole. D'un geste fébrile mais propre, il enduit sa flèche, jette le flacon dans le sac, et s'élance à ras-terre, loin de la pente. Sa tête balaye les environs, pendant que la corde se tend. Là, une forme se sépare des projections de la butte - elle a des bras, des bras armés !

Soudain, les doigts relâchent la tension. La ficelle siffle jusqu'à claquer les gants du rôdeur, et une percussion vient conclure l'échange. Une aspiration se répand dans les oreilles de Johannes - la cible est touchée, la cible est vivante. Ni une ni deux, l'arc tombe sur l'herbe rèche, et le poignard s'élance, suivi de son porteur. D'un bond, la distance est bouclée. D'un seul coup, la lame trouve une cavité pour s'enfoncer. Un cri étouffé surgit, suivi d'un autre, tous deux effacés par l'atterrissage grossier du rôdeur et de sa proie.

- " Elgg ukta ! "

La voix se perd dans la pénombre, sans réponse. Les syllabes rauques résonnent dans la tête de Johannes, avant de revenir à l'assaut :

- " Elgg ! Elgg xor-tlu elggen !"

Dans son élan, quelque chose a du manquer à l'assassin - quelque chose qui lui lacère le dos, l'empêche de lever le bras gauche au-delà de son épaule. Qu'importe, la chose sous ses genoux dégueule du sang - ou ce qui semble être du sang -, elle ne peut plus rien lui faire. D'un reflet de lune, le rôdeur perçoit des traits fins, élancés, un casque long et lisse comme une ogive ou un clocher. Sous ses genoux, de la maille cliquète, tandis que deux mains glabres et longues tentent en vain de l'étrangler.

S'en suit un volte-face, un bond, un autre cri venu d'ailleurs, et puis...

Et puis ce fut la course. Effrénée, haletante, jusqu'à n'importe quel abri de secours. Qu'importe le terrain, la distance, le lieu, pourvu qu'il y arrive. D'abord prendre le sac, puis bifurquer et - tomber. Oui, il venait de tomber. D'un coup, il sent une présence sur lui. Un reflet survient, mais sa chute l'aveugle soudainement. Tant pis. Il faut courir. Courir, courir, encore courir.

Et puis ce fut un cri. Un son glaçant. Le genre de hurlement strident qui vous noue les tripes, qui vous renverse le sang, gèle les méninges et trouble le sommeil. Un beuglement métallique, qui résonne et qui vous frappe, comme le cri d'une bête que l'on égorge, ou d'une mère qui perd son fils en place publique.

C'est alors que Johannes, mais aussi Jean et Jacob, eut un choc : De tous les contes de son enfance, de toutes les terreurs qu'il avait imaginé dans sa jeunesse, il se souvint d'une seule. Celle que ses parents eux-même craignaient le plus, celle qui terrorrisait tous les villages à la nouvelle lune. Celle dont on avait fait une chanson, qui se résumait à "Cours aux collines, part t'abriter !"

Tombant à plat ventre à cause du choc, Johannes comprit. Tandis que deux sifflets lui rasaient la capuche, tandis que le sol se rapprochait dangereusement de lui, il revit le visage du défunt : les lèvres pales, le visage et les mains acérées, les yeux froids et inhumains, et puis les oreilles aussi ...

Johannes, avait tué une Fée.
Tour 0 --
Test d'Hab pour enduire de poison : 7, pas de souci.
Test de Dissimulation - ??? : Résultat secret
Test de Perception pour discerner quelqu'un, à -3 malgré tes compétences : 5, tout pile.

Une silhouette en vue, à dix mètres ou moins, sur ta droite, qui vient de la plage.
TIR - Johannes, avec bonus de "Adresse au tir", "Acuité visuelle", "Mort silencieuse" : 13, TOUT PILE !
Touche le torse, pour 18PV après calcul.
Jet secret - Hm. Pas de riposte.

Tour 1 --
Johannes lâche son sac, rengaine son arc.
Johannes dégaine son surin.
Test d'INI de la cible - pas assez pour t'empêcher d'agir.
Johannes charge la cible paralysée, à +6 - 13, ça touche, à la tête, pour 23PV ; La cible pisse le sang.
??? cherche l'assaillant - 10, 2, trouvé ;
??? tire sur l'assaillant - 2,19 ; Une touche dans le dos, pour 19PV après calcul.
Jets secrets.

Tour 2 --
?!? perd 6 PV - Sous le choc ;
Johannes scrute la plage - 6, il y a quelqu'un, à 15 mètres ou plus.
Johannes casse le fût du carreau avec son action mineure
Action majeure - Courir, direction le sac laissé derrière.
Test secret de ??? - 10 puis 3, ça passe.
Test d'INI opposé, Johannes vs ??? - 20v1. Euh....
Re-test secret de ??? - 15 puis 20. EUUUUUH ...

Tour 3 --
Test de SAN - Johannes : 14. Pas de terreur, juste de la peur.
Action mineure - Courir.
Tu atteint un minuscule paquet d'arbres / arbustes.

Tu es libre d'agir, tu as perdu 19 PV, il est possible que tu saignes, mais tu as surtout peur.
Effet de la peur (cf le wiki) :
<< ... il se sent extrêmement mal à l'aise, troublé, et tous ses jets de lutte ou de manœuvre autour de la cible de sa peur se font à -2. Le malus ne peut être annulé que si la victime se reprend (Avec un nouveau de jet de SAN dans ton cas ) une fois qu'il est à l'abri de l'objet de sa peur, ou s'il bénéficie de l'action d'une autre personne (Par exemple une prière d'un prêtre, un sortilège, ou une action héroïque).
La fuite ne subit pas de malus. >>

Et puis, parce que t'as quand même une paire de couilles conséquentes pour te jeter volontairement dans un tel traquenard
+5 PdC Ranald ou Khaine, au choix.
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
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Johannes La Flèche
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Re: [Johannes la Flèche] Combattant de la liberté

Message par Johannes La Flèche »

Sous le regard de la Lune et sur le sol herbeux, une ombre se relève péniblement, et se précipite comme une dératée dans un bosquet d'arbres au feuillage sombre. Voilà qu'elle se met derrière le tronc d'un des arbustes, à la hâte, manquant de trébucher et de chuter entretemps sur une racine. Ses mains tremblantes s'agrippent d'un coup à l'écorce de la plante, comme si elle avait besoin d'appui pour ne pas tomber, ses jambes trépidantes ne semblant plus supporter le poids de son corps.

Johannes est choqué ; choqué d'avoir survécu.
Il a complètement perdu son sang-froid ; il n'a même pas compris la moitié de ce qu'il s'est passé.
Le rôdeur sait juste qu'il vient de crever un elfe et... et que... que son cri résonne encore dans ses oreilles, dans son esprit.

Dans la pénombre, il s'accroupit subitement à terre, cherchant plus que jamais un couvert et une cachette derrière cet arbuste au tronc blanchâtre.
Sa main droite, ensanglantée, se porte brutalement au niveau de son visage pour baisser son foulard noir, laissant entendre une respiration rauque et haletante à l'extrême.

"Oh putain qu'ça c'est d'la soirée!" se murmure-t-il brusquement, comme pour essayer d'évacuer la peur et la tension, qui semblent avoir pris complètement possession de lui.

L'apache encapuché serre de nouveau sa mâchoire, reprenant plus ou moins le contrôle de sa respiration.
Mais le Cri, l'Émoi et l'Angoisse restent forts, et continuent de désorienter, de malmener son esprit ; ils assaillent les pensées de Johannes, l'agressant comme il a agressé la fée un peu plus tôt. Il est incapable de réfléchir plus de cinq secondes.
Et malgré tout... il se sent encore débordant d'énergie, rempli d'adrénaline, toujours prêt pour passer à l'action.

Vitesse. Violence. Mort.
VITESSE-VIOLENCE-MORT.
Le bandit vient de les éprouver avec passion, comme jamais auparavant.

Ce n'était pas la première fois que le rôdeur baroudait. Le Trépas, il l'avait déjà frôlé dans son passé.
Mais là... c'était autre chose... Un évènement inédit dans la vie de cette racaille, pourtant endurcie dans son incroyance.
Un à-coup extraordinaire, inouï, bien au-delà du simple impact physique ou psychologique que Johannes venait de recevoir...

Une Illumination!
Un choc à la fois intime mais puissant ; une sorte d'inspiration nouvelle, surnaturelle, tout aussi intense -si ce n'est plus, que ce qu'il venait de vivre.
De toute son existence, c'était la première fois que Johannes ressentait ce souffle, cette Révélation fiévreuse, là, dans son cœur et ses boyaux.
Il sentait en lui - à côté du frisson de la Peur, quelque chose de Grand ; quelque chose d'Absolu ; quelque chose de... de Mystique.

C'était comme si... le DIVIN l'avait effleuré.

Un DIEU avait posé son regard sur lui.

...Oui...


C'était le Destin. Son Destin.
Je prends les 5 Points de Croyance en Khaine.
L'ombre se releva soudain, et se retourna fébrilement, derrière l'arbre, toujours collée contre son écorce.
Elle se trouvait presque dans un état second. Avec le Trouble dans la peau. La Peur à l'esprit. L'Intensité dans le sang. Et la Destinée aux tripes.
Au sein des ténèbres, voilà que sa tête se penche légèrement hors du tronc, regardant devant elle, à sa gauche, à sa droite, puis tout autour.
Johannes rassembla ses sens tant bien que mal ; ses yeux se plissèrent d'un coup, et portèrent son regard en direction de la colline, de la falaise et de la plage ; ses oreilles tentèrent d'écouter tout ce qui les entouraient ; il essaya d'observer de suite, d'entendre et de discerner rapidement quelque chose, qui lui donnerait un indice sur sa situation et celle de son ou de ses ennemis.
Sa main tremblotante se porte déjà sur la poignée de son arc, prête à dégainer et à réagir dés la seconde suivante.

L'avait-on poursuivit? Est-ce qu'on l'avait perdu de vue? Et où était la grande créature qui lui avait tiré dessus?

Johannes voulait avoir promptement des réponses à ces questions. Et ces mêmes réponses allaient déterminer la suite de ses actes.
► Afficher le texte


S'il arrivait à ne remarquer aucune chose au beau milieu de la nuit, s'il échouait à distinguer le moindre son ou la moindre silhouette, alors l'apache s'ensauverait ; quittant tout de suite le couvert de l'arbuste, il sortirait à toute vitesse du bosquet, et se mettrait à courir comme un zèbre des Terres du Sud, à en perdre haleine ; sa course effrénée le mènerait vers la première butte et la grande forêt, d'où il avait émergé quelques minutes plus tôt. S'il parvenait à rejoindre cet endroit sans encombre, le rôdeur gravirait promptement la colline, pour ensuite aller scruter nerveusement, depuis le promontoire, le paysage à l'Ouest, dont il reviendrait à peine.
Peut-être que la ou les grandes-oreilles auront cessé de le pourchasser à ce moment-là.
Mais on ne savait jamais...

Bien sûr -il serait presque inutile de le dire, si le bandit apercevrait plusieurs silhouettes émaciées, ou entendrait plus d'une voix d'humanoïde résonnant dans l'obscurité, il s'enfuirait de la même manière, vers la colline et les bois, et ferait exactement les actions décrites plus haut.

Toutefois, il restait aussi une troisième possibilité... Celle où Johannes repère non seulement son ennemi ainsi que ce qui l'entoure, mais qu'il perçoit en plus un signe du Destin. Si jamais, au grand jamais, cela devait se produire, alors le hors-la-loi ne reculerait pas ; bien au contraire...

Il ne restait plus qu'à voir.
Johannes "La Flèche", Hors-la-loi
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Re: [Johannes la Flèche] Combattant de la liberté

Message par [MJ] Le Faussaire »

Tapis dans l'ombre, les mains tremblantes, le rôdeur scrute toutes les directions, en quête d'un signe, d'une proie, d'un mouvement. Pendant un certain temps, rien ne survient, sinon des soupirs et un peu de vent. Soudain, un cliquetis surgit sur la gauche, suivi d'autres qui se répercutent. Il y a quelqu'un non loin de là. Impossible de savoir qui, quoi, combien, mais quelqu'un est là, quelque part.

Sans hésiter, Johannes s'élance, rebrousse chemin à toute allure, le dos toujours en feu. Deux sifflets virevoltent autour de lui, et lorsqu'il bondit enfin jusqu'à la butte en bord de bois... Rien. Plus un mot, ni un soupir. Désormais dos à la lune, dans l'ombre de la pente, le bandit ne peut plus se fier à ses yeux. Le souffle court, les mains moites, il se retourne, à plat ventre, jusqu'à tenir le sommet avec ses doigts. Il se hisse, jette un œil par-dessus la pente, et...

Là !

Oui, là, quelqu'un ! Un casque en ogive, un plastron de mailles, un corps fin et longiligne - comme Johannes. Juste derrière, un autre ! Un autre qui ... Qui marche ? Le premier s'approche au pas de course, lames au clair. De peur ou d'audace, le rôdeur se renfonce dans sa cachette. Le voilà qui sort des pointes, qui plante des picots dans sa semelle. Peut-être que cela ruinera le cuir, mais au moins, ces bottes auront bien servi. La maille s'approche, il est temps d'agir.

Cette fois, Johannes reprend son souffle, se plie à nouveau vers le sommet de la butte, et commence à se lover contre celle-ci, coté lune. L'effort est d'abord très facile - Johannes est grand, peu épais, et plutôt souple pour sa taille -, mais vient alors le moment de vérité : basculer le poids sur les jambes, et espérer que les pointes tiendront. Le rôdeur lance la première jambe, rien ne survient. Pas un craquement, pas un bruit, sinon celui du coureur qui s'approche. Alors, il lance l'autre jambe, la plante, se penche en arrière ... Et c'est la chute.

Quelque chose lâche dans son mouvement, une jambe prend plus de poids que l'autre, le pied gauche glisse, la main gauche est mise sous tension ... Mais Johannes est justement blessé au côté gauche. La douleur lui décroche les doigts, la glissade reprend, et enfin, le rôdeur atterrit. Sonné par l'impact sur l'herbe rêche, il est aveuglé un court instant, tandis qu'un nuage de poussière ou de pollen l'enveloppe et l'étouffe.

- " Uk's phor ! Phor-gaer !"

Sans savoir d'où vient le bruit, le rôdeur entend des pas, du cuir qui grince, des mots sans aucun sens. Et puis, une grande inspiration, et le bruit d'un cor. Un son tonitruant, grave, terrifiant, qui vous glace et vous fait bouillir le sang en même temps.

Mais alors que la poussière retombe, Johannes entend un autre cor. Rouvrant les yeux au milieu de ce sable volatile, il aperçoit enfin le signe tant attendu. En face de lui, debout, dos à la lune, un individu se dresse à une dizaine de mètres. Un individu semblable à sa précédente victime : seule et isolée.

Dans une seconde, tout au plus, la poussière sera retombée. Dans une seconde, tout au plus, le destin de Johannes serait joué. Il fallait agir, et vite. Réagir aussi vite que l'éclair, comme une bête en chasse, prête à bondir ...

Et surtout, il fallait faire mal.

Test de SAN pour reprendre ses esprits - 58, c'est non.
Test de perception contre dissimulation - Johannes vs ??? - 9 v 15. Tu échoues, mais moins qu'autrui...

Choix du joueur : Je cours vers les hauteurs, en arrière toute.
Test de Perception - ??? : résultat secret.
Réaction de ??? - inconnu (tirer, rater, courir)


Tour 4 --
Test de SAN - 69, impossible de ne pas trembler.
Test de Perception demandé par le joueur - 1. Tu vois beaucoup de choses.

Choix du joueur : Je me couche, place les pointes sur mes bottes, et me prépare à m'accrocher à la butte

Test d'HAB : 6, ça te prendra le tour de les planter sans te blesser.

Test de Perception - ??? : résultat secret.
Test de Dépl. Silencieux - ??? : 13, tu entends du bruit en approche.

Tour 5 --
Test de SAN - 31, tu reprends enfin ton souffle.
Test de HAB+INI/2 pour se placer contre la butte, à +2 : 19. Aïe, ça glisse.
Test de FOR pour se ratrapper / hisser avec les mains : 16, c'est la chute.

Test d'INI - ??? : 17,11, pas terrible.
Quelque chose grince.
Quelqu'un prend une grande inspiration.

Un cor se fait entendre.

Tour 6 -
Test d'INI opposé : 5 v 19, Johannes l'emporte, encore.

La douleur prend le dessus, et ta folie passagère revient.
Tu as mal partout à cause de ta chute.
Tu as besoin d'exercer ton penchant sadique.


Viens me parler en MP pour les jets des prochains tours, ce sera plus simple comme ça. Sinon, viens sur Discord, ça fluidifiera la conversation :mrgreen:
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
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Johannes La Flèche
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Re: [Johannes la Flèche] Combattant de la liberté

Message par Johannes La Flèche »

Petit avant-propos:
La violence, c'est violent ; le sang, ça tâche. La Mort n'est pas forcément belle à regarder.
Si vous n'aimez pas ces choses, vous savez ce qu'il vous reste à faire.
(Et dans le doute, ça vaudra aussi pour les postes suivants)
Voilà, maintenant que tout ceci est dit...


Au pied de la butte, devant la falaise, Mil'thunyr l'elfe noire se dirige rapidement vers le petit panache de poussière qui s'est formé dans la pénombre, et qui commence déjà à retomber. La cruelle créature, fière guerrière de Naggaroth, possédait tout pour massacrer rapidement cette sous-race singulière ; ce "petit être" dont l'acharnement meurtrier lui donnait déjà du fil à retordre.
Mais peu importe ; sa lame, son armure, ses réflexes éclairs et sa détermination funeste viendraient à bout de ce salaud à capuche.
Elle fait un pas de plus, en direction de cette retombée grisâtre ; sa cible surgit d'un coup devant elle, surin en main, emportée par un soudain élan ; une fraction de seconde, et leurs regards se croisent ; Mil'thunyr entr'aperçoit quelque chose dans ses yeux, qui brillent d'un éclat menaçant. Oui, une chose intense, une chose qui possède, qui balaye puis écrase toute raison, toute logique. Tout bon sens.

J'VAIS T'CREVER SALOPE
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Une explosion de violence, littéralement: voilà ce qui percute de plein fouet la druchii, qui tombe de suite à la renverse ; une rafale de coups frénétiques se déchaine sur sa poitrine, son cou et son visage ; son sang gicle par à-coups de sa bouche, de ses yeux, de sa joue crevée et de sa mâchoire déboitée. Le tranchant de la dague déchire ses chairs à toute allure, avant de se figer dans le creux de sa joue.
Les larmes aux yeux, la fée beugle de douleur, de toutes ses forces ; mais son cauchemar ne s'arrête pas.
Alors elle se met à sabrer le ventre de l'adversaire, d'un coup de lame inattendu, et commence à griffer son visage avec ses doigts acérés.
La guerrière aux longues oreilles enchaîne de suite en donnant un gros coup de genoux dans la panse de son ennemi ; sa dextre bloque d'un coup le bras de l'ombre, l'empêchant in extremis d'utiliser son gourdin qui vient d'être dégainé contre elle.
Maintenant sa prise sur le bras, saisissant son épaule de son autre main, l'elfe dégage le "petit être'' qui était sur elle dans un puissant mouvement, avant de l'envoyer au sol. Celui-ci mord complètement la poussière, roulant brusquement sur l'herbe pendant quelques mètres.
Le truand ensanglanté pousse alors un grognement étrange, et, lâchant son gourdin, s'appuie sur ses coudes puis ses paluches, et ne tarde pas à se relever ; s'emparant nerveusement de son lasso, il le balance à toute vitesse sur son adversaire.

Mil'thunyr sent d'un coup la corde qui s'enroule autour de son cou sanguinolent, et le nœud se durcit brusquement, augmentant un peu plus sa douleur.
Ses fines mains - ignorant le surin toujours planté dans sa joue, viennent se crisper autour du lasso pour essayer de relâcher la pression ; en vain. Elle est immobilisée, comme tenue en laisse par cet apache et par son audace insolente.
Mais l'elfe noire peut désormais compter sur autre chose: son frère d'arme qui vient d'arriver sur les lieux au pas de course, et qui charge de suite cette sous-race encapuchée.

Cette dernière se dérobe-t-elle? S'enfuit-t-elle face à cette situation défavorable, face à sa mort qui devient vraisemblable?

Non... Au contraire.
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La solution face la violence? Plus-de-VIOLENCE : telle était la réponse d'un Johannes dérivant dans son élément favori, alors que paradoxalement, sa situation se dégradait de seconde en seconde. Mais c'est justement dans le Pire que le rôdeur est le meilleur.

En un battement de cils, la lame barbelée du druchii se dirige vers l'ombre, fendant l'air à toute allure pour... frapper brutalement le vide. Son assaut rate lamentablement, car son arme, maniée avec une maladresse honteuse pour le genre elfique, parvient à peine à effleurer la peau de la sous-race. Celle-ci ne s'en rend même pas compte, car elle ne perd pas son temps dans le feu de l'action.
Un sourire féroce surgit sous le foulard du bandit, et il tire subitement sur sa corde ; Mil'thunyr, toujours ligotée par le lasso, se rapproche brusquement de lui, et il se rapproche d'elle à toute vitesse.
Mais ce serait sans compter le frère d'armes de la fée ; ce dernier est bien décidé à corriger son premier échec dans le sang.
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Le guerrier de Naggaroth s'élance vers ce salopard, sa lame frappe à nouveau, et finit par toucher quelque chose ; l'attaque est portée avec tant de puissance qu'elle réussit à trancher totalement un membre du truand ; la chair se détache dans un grand arc-de-cercle saignant, avant de retomber mollement au sol.
Est-ce que le rôdeur à mal sur le coup?
Non.
Est-ce que cette mutilation lui fait abandonner le combat?
Non plus.
Remontant sa corde à toute allure, il fonce sur la guerrière et, en un clin d'œil, se glisse précipitamment dans son dos, tandis qu'un de ses bras s'enroule autour de sa gorge, histoire de bien l'étrangler. Une seconde s'écoule, et l'apache arrache sa dague de la joue de sa victime.
Le frère d'arme de Mil'thunyr s'arrête brusquement ; il se rend compte alors d'une chose, d'un fait qui lui fait écarquiller ses yeux en amande.
Cette sous-race a pris sa camarade en otage. Le truand vient de trouver son bouclier vivant, et il a bien l'intention de l'emporter avec lui dans sa mort, de plus en plus plausible à ce stade.
Le second druchii, devenu fébrile, porte plusieurs coups de lame vers cet adversaire acharné ; mais rien n'y fait, rien ne vient vraiment heurter le tranchant de son arme, si ce n'est l'armure et le corps de sa congénère. Le bandit porte alors le coup de grâce ; il replonge son surin à la hâte, dans le cou de sa captive, l'égorgeant, lui faisant rompre ses chairs et ouvrir sa trachée, une bonne fois pour toutes.
Mil'thunyr sent l'éclaboussure de sang qui jaillit d'un coup de sa gorge, de son nez et de sa bouche ; sa douleur devient intense, déchire ses pensées, elle est insupportable. L'elfe noire ne voit plus rien, n'entend plus grand chose ; comme une spectatrice impuissante voit un spectacle se terminer, elle sent que sa vie la quitte peu à peu...
Son cadavre sanguinolent finit par s'effondrer dans l'herbe, lâché par les mains du salaud, elles-mêmes devenues tremblotantes - à l'image de tout son corps, fatiguées par cette lutte âpre et sans fin. Mais ce n'était pas terminé ; pas encore.
Sa dextre plonge de suite au niveau de sa ceinture, sur un de ses sachets ; elle en ressort une poignée de poudre blanche qui s'élance de suite après dans les airs, en direction du guerrier naggarothii, et plus spécialement vers ses narines...
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À cette seconde précise, à ce millième de seconde tout particulier, une perle de sueur surgit sur la peau pâle du guerrier.
Cette goutte, à la fois minuscule et grossière, se mit à dévaler le front de la grande créature, avant de parcourir l'arête de son nez ; elle se stoppa au bout de ce fin appendice, puis grossit un petit peu plus ; la voilà qui chute brutalement, avant de s'écraser d'un seul coup dans l'herbe.

Ploc.

Dans son élan, la silhouette sauvage, mutilée et maculée de sang, relève de suite sa tête.
Sous sa capuche, ses yeux perçants se braquent brusquement dans ceux de la fée.
Un petit ricanement commence à raisonner sous son foulard, alors qu'elle se dirige maintenant vers elle, la fixant toujours du regard.
Plus elle se rapproche de l'elfe, plus son rire devient plus fort, nerveux, fiévreux même.
Si seulement il savait...
Sa main se crispe autour de son couteau.

Tu me vois, petite fée.
Mais je te vois aussi.
Je sais ce que tu sens.
Je sens ce que tu sais.


J'ARRIVE

À cet instant, au pied de cette falaise, deux êtres riaient ; et ce n'était pas pour les mêmes raisons.
Si le rire de l'ombre venait de son "humour" au goût plus que douteux, celui de l'elfe noir transpirait la panique, le renoncement désespéré, et l'abandon à la folie. Même pour lui, combattant cruel et implacable de Naggaroth, c'était trop violent.
Oui, la mort de sa sœur d'arme sous ses yeux, combinée aux effets de cette poudre euphorisante, étaient venues à bout de ses nerfs.
La Panique aux milles tentacules se mettait à paralyser son esprit ; elle le faisait rire et pleurer dans la même seconde, le rendant incapable de réagir à ce qui fonçait sur lui.
Une main. Une dague.
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L'elfe noir se sent brusquement attrapé au col, avant de sentir une lame qui s'enfonce complètement sous sa fine mâchoire. Il continue de rire, tandis qu'une bave de plus en plus rougeâtre dégouline de ses lèvres. Le voilà qui sanglote de nouveau, subitement, alors que ce poignard frénétique continue de trancher sa chair, s'acharnant désormais sur sa gorge. Le druchii sent quelque chose qui se rompt, comme un lien, comme une chaîne qui se brise brutalement en lui. Après le ricanement et les pleurs, la Souffrance s'empare de son esprit, pour ne plus jamais le lâcher... Son regard ne voit plus que du sang. Du rouge ; du noir qui coule. Partout.
Une poignée de secondes s'écoule, et une deuxième dépouille aux longues oreilles s'écrase dans l'herbe rougie, ne tardant pas à baigner dans ses propres fluides.
Le bandit quant à lui, tout tremblant et haletant, essaye de se maintenir debout tant bien que mal. Il titube, lourdement, avant de tomber brusquement sur ses genoux, et s'effondre lui aussi au sol... De grosses larmes s'écoulent de ses yeux ; un sourire tordu déforme sa bouche ; il pousse plusieurs gémissements étranges, entre l'Agonie et le Plaisir...

Johannes l'a fait. Il pourra bien mourir ce soir... Mais il l'aura fait.
Trois grandes créatures ; Trois guerriers Druchii ; Mieux équipés, plus rapides, plus agiles, face à un Johannes isolé, puis blessé.
Tous abattus, au couteau, Un par Un ; en une seule soirée.
Voilà une expérience assez nouvelle... pour ne pas dire plaisante, très plaisante.

Qu'est-ce qu'ils en pensaient d'ailleurs, ces elfes?
Ah oui, c'est vrai...


Image

Et dire qu'au départ, ces fils de putes qui font des tarifs aux stryganis avaient pris le rôdeur pour une proie...

Un soupir, mêlant encore Souffrance et Jouissance, et le voilà, dorénavant inerte, flottant dans son propre sang ainsi que dans celui de sa victime, allongée juste à côté de lui.
Le rôdeur ne bouge plus. Son regard est figé, vitreux. Sa bouche entrouverte et ensanglantée ne fait plus aucun bruit.
On peut le dire: Johannes est décédé cette nuit...
Son corps et son esprit sont entre les doigts squelettiques de la Mort, et celle-ci les jauge du haut de ses deux orbites creuses.
Johannes "La Petite Frappe" ; Johannes, l'ancien paysan, évadé on-ne-sait-trop comment de la Bretonnie féodale ; Johannes, le simple hors-la-loi, l'opportuniste insouciant et un peu paumé, sans but, sans croyance et sans envergure.

...Oui, Johannes est mort ce soir...

Aucun Remord ; aucun Regret ; à aucun moment.

Si se serait à refaire. Il le referait.

-Car cette Fin n'est que le Début-
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-C'EST REPARTI BÉBÉ-
Dans ces Ténèbres, sous le regard des astres, sous les yeux du Dieu à la Main Sanglante, c'est un autre Johannes...
Un Johannes qui a un Sens ; une Destinée à accomplir ; une Mort à atteindre ; une Fatalité à subir ; et à faire subir.
Car oui, il y a des situations où la Main du Destin doit être forcée, où Celui-ci doit être regardé en face, dans les yeux, afin d'être provoqué.
Je prends 12 points de Croyance en Khaine.
De longs doigts blêmes, tremblotants, se mettent à fouiller un sac maculé de rouge ; maladroitement, ils finissent par en ressortir une fine fiole. Cette potion contenait un liquide à la saveur âpre, et un arrière-goût dont l'amertume s'installait durablement dans le fond de la bouche ; mais c'était ce même liquide, salvateur, qui allait aider le trompe-la-mort à rester en vie ; pour l'instant en tout cas...
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Peu à peu, le rôdeur dégoulinant de liquide rougeâtre se relève sur ses coudes, puis sur ses jambes, d'une manière étourdie et mal assurée. L'Extase du meurtre vient de le quitter, ne laissant en lui que le Vide, et surtout la Douleur ; une intense Douleur: celle d'avoir été mutilé physiquement.
Johannes continue de perdre du sang à grands traits, et la souffrance qu'il éprouve est telle qu'elle le fait tomber à nouveau dans l'herbe, dans une chute assez pitoyable à voir:

"Putain d'merde, siffle-t-il avec ses lèvres déformées, entre deux grognements.

Incapable de se relever, le bandit se traina alors dans la pénombre, tant bien que mal, vers le cadavre du premier elfe qu'il avait réussi à immobiliser avec son lasso. Une fois prés de la dépouille du druchii, l'apache encapuché fit tout de suite quelque chose qui lui apparaissait comme évident et prioritaire: Cracher un gros mollard sanglant sur sa sale gueule.
Une fois ce geste accompli, Johannes s'empara de la corde nouée autour du cou de sa victime pour en desserrer le nœud. Récupérant ainsi le lasso, il l'enroula autour des chairs de son membre découpé, avant de le serrer d'un coup, de toutes ses forces, quitte à tirer sur la corde avec ses dents. Il n'y aurait plus qu'à espérer que ce garrot de fortune stoppe l'hémorragie qui menaçait d'achever le hors-la-loi ; sans parler des nombreuses autres blessures, toutes aussi douloureuses, qui parcouraient, voire lézardaient le reste de son corps.
Avec son surin, le truand coupa le bout de la corde qui était reliée au nœud, afin de ne pas être trop gêné dans ses mouvements par le reste du cordage qu'il porterait sur lui.
Soudain, le voilà qui releva sa tête, et jeta un coup d'œil à l'horizon.

Le cri de sa première victime raisonnait encore dans sa tête ; mais il y avait aussi un autre son qui se perdait en échos dans son esprit: celui d'un cor de guerre. D'autres fées vont-elles arriver en renfort? Oui, bien sûr qu'elles vont se ramener. Ce n'est qu'une question de temps...
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Toutefois, si Johannes n'apercevrait aucun ennemi venant de l'Ouest, alors il s'attarderait un peu plus sur les cadavres des deux elfes.
Il les fouillerait à la hâte, palpant leurs corps à travers leurs vêtements et leurs armures, voulant trouver avant tout des bandages et autres onguents médicinaux. Si jamais il découvrirait de l'argent sur eux, il le prendrait aussi ; sans parler de leurs armes d'une qualité et d'une efficacité reconnues ; le genre d'arme qui conviendrait parfaitement au trompe-la-mort... quitte à ce qu'il abandonne son gourdin en bois. À ce sujet, par exemple, ses petits yeux perçants chercheraient surtout une épée, un sabre, ou une hache particulièrement tranchante.

Mais que ferait le bandit après cette fouille? Ou comment réagirait-il s'il verrait d'autres druchii arriver dans sa direction?
Dans un grand effort, le rôdeur se relèverait, et se mettrait à courir vers la lisière de la forêt à l'Est, d'où il avait émergé quelques heures plus tôt. Dépassant l'orée et les premiers bosquets, il s'enfoncerait aussi vite que possible dans les bois. Tout dépendrait de sa situation pour la suite.
S'il aurait pu quitter le lieu de ses meurtres sans être repéré, et une fois qu'il aurait atteint les frondaisons épaisses, Johannes s'arrêterait un instant pour panser ses blessures, à l'aide des hypothétiques bandages et autres remèdes qu'il aurait pu trouver sur les corps des deux fées.
Quoi qu'il en soit, le rôdeur continuerait ensuite sa fuite au sein de la forêt ; avançant si possible au pas de course, il poursuivrait sa trajectoire pendant quelques instants, avant de tourner d'un coup à droite.
Là aussi, il persévèrerait dans cette direction le temps d'un moment, avant de tourner brusquement à gauche.
Il répèterait la même chose, virant de nouveau à droite, puis à gauche. Au bout d'une poignée de minutes, il retournerait de nouveau à droite, avant de... continuer tout droit.
Si son Destin le soutenait, il parviendrait à semer ou à désorienter ses éventuels poursuivants aux longues oreilles.

Peut-être que cette chasse à l'homme ne durera que quelques minutes, ou peut-être qu'elle durera plusieurs heures, voire plusieurs jours.
Peut-être que Johannes parviendra à s'échapper, ou bien il sera retrouvé et pourchassé jusqu'à sa mort.
Quoi qu'il arrive, malgré la Souffrance, les Larmes, le Sang ainsi que les Blessures, le renégat ne se rendra pas. Il n'abandonnera jamais.
Il se battra jusqu'au bout, avec l'énergie du Désespoir s'il le faut ; il refusera la Servitude et l'Humiliation promises par les Druchii en cas de capture. Ces cruelles créatures peuvent bien traquer Johannes autant qu'elles le veulent, mais elles ne l'auront pas, pas vivant en tout cas...
Johannes "La Flèche", Hors-la-loi
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"Être prévisible est une faiblesse"

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[MJ] Le Faussaire
Warfo Award 2022 du meilleur membre - Développement
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Re: [Johannes la Flèche] Combattant de la liberté

Message par [MJ] Le Faussaire »

Rampant vers sa proie, le rôdeur put sentir les moindres ridules du sol, tant son corps meurtri beuglait des injures à chaque mouvement. Sa besogne avec la corde sembla durer une éternité - pas parce que la corde résistait, mais simplement parce que les gestes de Johannes se faisaient lents et maladroits. Serrant son bras avec le chanvre usé, il prit appui sur ses genoux, puis ses cuisses, pour se dresser. Ah, que c'était facile de se dresser quand on était de taille moyenne... Sauf que Johannes n'était absolument pas de taille moyenne. Il l'oubliait souvent à cause de ses voyages, mais Johannes toisait tout le monde, tout le temps, qu'il le veuille ou non.

Une fois debout, ses sens le troublèrent, soit à cause de l'altitude, soit pour tout un tas d'autres raisons. Il tourna lentement vers l'Ouest, vers la seconde butte et la plage, et alors il vit. Il aperçut des étoiles, des petites billes, des perles de lumière lointaine, innombrables jusqu'à l'horizon... Puis il en aperçut d'autres, fixes et bien moins brillantes, perchées bien haut dans le ciel. Il secoua la tête, eut la nausée, et seulement alors son regard se fit plus net. Les étoiles du sol étaient encore là, toutes semblables à des sphères bleuies à la surface de l'eau...

Sauf qu'il savait d'où venaient ces lueurs. Les trois fées en avaient allumé une lors de leur introduction. Il y avait là dix, quinze - non, trente ... Des dizaines de perles en approche. Des dizaines de perles, et autant de barques et de canots débordants de fées arrogantes, assoiffées de douleur et de haine, prêtes à terroriser petits et grands, nobles et paysans, pour leur propre plaisir. Johannes avait été chanceux, ceux qu'il avait croisé n'avaient été que trois. Là, sur l'eau, ils pouvaient être une centaine sinon plus.

Alors il fouilla à la hâte, décrochant dagues et ceinturons, casques bosselés et bourses trempées de sang. Le cadavre possédait peu d'affaires, et peu d'ornements : deux coutelas étranges, une cape craquelée et dure, deux sachets de cuir trempé, et une sorte de fiole en cristal, remplie d'encre ou de liquide opaque. Les lames étaient identiques, terrifiantes - mi-incurvées mi-dentelées, elles n'avaient ni garde ni pommeau. C'était le genre d'outil plus apte à déchirer qu'à trancher, plus capable de scier que percer. Cependant, de tout ce que le rôdeur palpa, rien ne lui sembla se rapprocher de bandages, d'onguents ou de remède. Pas un rouleau de tissu, pas une poche de pâte à modeler, rien. Bien sûr, il y avait les vêtements et les armures du cadavre ou bien sa cape de "cuir plaqué", mais il faudrait du temps pour les enlever à ce dernier ou les enfiler ;

Johannes avait-il le luxe de ces précieuses secondes ? Si oui, qu'est-ce qu'il prendrait, qu'est-ce qu'il laisserait ?

Une fois son choix fait, il recommença son ascension - d'abord jusqu'à la position debout, puis jusqu'à un lieu moins dégagé. A chaque fois que son pied foulait le sol, il sentait son ventre se tordre, se figer brusquement, l'obligeant à se courber et s'appuyer contre un arbre pour ne pas tomber à la renverse. Il retenta l'expérience, voguant de gauche à droite, mais dès qu'il quittait un appui, le sol se dérobait sous ses pieds, l'univers se troublait devant ses yeux.

Il avait chaud, il avait froid, il avait mal, il avait faim, il avait la nausée, ... Tout était un calvaire, tout était une épreuve. Regarder droit devant peignait les environs de teintes gris clair et bleu nuit, se heurter à une racine fusillait tous ses membres et ses pensées. Il ne savait plus si ce qu'il entendait était vrai ou non. Il ne savait plus si les grognements étaient les siens ou ceux d'un autre - ou ceux d'un poursuivant, ou d'une bête invisible.

"Courir" était très vite devenu "marcher", puis "marcher" était devenu "tituber", et désormais ... On ne savait plus.


Vas-y, cours, petit être...

Vas-y, cours, ...




***


Il ouvrit les yeux.

Une lumière blanche lui plissait les paupières, crispant son visage du front au menton.

Il faisait jour ? A moins que ... Etait-ce la lune ?

Dans tous les cas, il était là. Il était seul.

Test d'END : 17, c'est la chute de tension. Fatigue, stress, vision qui se trouble, etc.
-2 à tous tes jets "physiques".

Tu n'avais pas mal pendant le combat, là c'est la pluie de sensations. De quoi appeler ta mère en pleurant, si tu le pouvais.

Tu bois la potion ... sauf que tu n'es pas "Légèrement blessé". 0/65 PV c'est gravement blessé, surtout vu ce qui t'a blessé. Je vais être gentil après ce que tu viens de réussir, et autoriser d10 PV de soins : 8 PV, ça va mieux, mais tu feras pas un tour de rodéo de plus, et t'as toujours mal dans le dos, au ventre, aux mains, etc.

Test de Perception, à -3 à cause de la nuit : 3, tu vois des choses en approche.
Test de Fouille, à -2 : 7, pas de bandages à première vue, ni d'onguents.
Test de FOR pour se relever, à -2 : 6, tout pile. L'effort te semble surhumain, mais tu le fais.
Test d'HAB+INI pour avancer : 12, raté. C'est la pluie de sensations contraire, la vision qui se trouble.

Test d'END : 16 : le malus passe à -4 (l'obscurité du bois est déjà rajoutée).

Test de SAN : 30. Pas d'effet supplémentaire.
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
Mais attends, t'as les moyens j'espère ?

...

Oh, tu sais, on peut toujours s'arranger... >>

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Johannes La Flèche
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Re: [Johannes la Flèche] Combattant de la liberté

Message par Johannes La Flèche »

Il n'y avait qu'un vide, le Vide. Un vaste Néant, sans limites et sans fin, insaisissable comme la brume, noir comme de l'obsidienne, pareil à une nuit sans lune. Il n'y avait plus rien dans cette dimension, aucune chose tangible, aucune substance palpable, aucun être réel... si ce n'est une carcasse, un corps baignant dans ces ombres flottantes, au beau milieu de cet univers béant. Oui, une personne, plus exactement.
Toutefois, plus le regard se rapproche, plus il constate que l'homme suspendu au sein de ce vide semble... transpercé?
On jurerait en tout cas qu'un millier de lames - toutes plus barbelées les unes que les autres, ont traversé sa chair et ses vêtements, de sa tête encapuchée à ses bottes trouées, en passant par son cou, son ventre, ses bras et ses jambes. Si la Curiosité l'emporte sur le Dégoût, et que le regard poursuit son observation, il remarquerait que ce corps apparaît aussi percé, criblé d'aiguilles, sombres et désincarnées, comme l'on ferait avec une sorte de poupée vaudou venue des Terres du Sud.

L'homme était immobile.
Paralysé.
Impuissant.
Abattu.
La Douleur était... indescriptible.
Oui, oui elle était là ; Dame Souffrance écrasait tout sous ses bottines d'acier ; elle pénétrait et déchirait la peau comme l'esprit avec ses mille armes et ses nuées d'aiguilles.


Pourtant, malgré tout cela, malgré ce déluge de tourments, les yeux ainsi que les orbites creusées de Johannes restent sèches. Son menton ne se crispe plus. La morve ne découle même plus de son nez. Sa gorge reste encore nouée.
Cela fait bien longtemps qu'il n'a plus la force de pleurer, de geindre, ou même l'envie de le faire.
Après tous ces coups reçus, toutes ces blessures infligées, tous ces combats menés...
Que penser?
Non. Rien. Ne plus y réfléchir.
Que faire?
Que faire?
Que faire?
Que faire.

Une sensation traverse d'un coup le corps du trompe-la-mort, parcourant sa peau comme une vague déferle sur une plage.
Mais elle ne se retire pas.
Une épée se brise ; une aiguille disparait. Puis une autre, puis deux, puis cinq autres lames s'évaporent dans le Vide...
Le sentiment grandit, s'accentue, à l'image d'un écho qui s'amplifie lorsqu'il raisonne. Le voilà qui prend le truand aux tripes, et qui s'enfonce, peu à peu, au sein de ses entrailles. Les glaives, les épines: tout se dissipe de plus en plus vite, seconde après seconde.
Une flamme, noirâtre et glaciale, surgit soudain sur son ventre, puis se répand comme une traînée de poudre sur tout son corps. Désormais enveloppé dans ce feu sinistre, le rôdeur se trouve débarrassé de toute aiguille, de toute lame qui lui perçait les chairs.
Non, même brûlé par ce brasier, Johannes n'a pas mal, il n'a... plus mal... Il se sent vivant.
D'autres silhouettes, aussi éthérées que celle du bandit, se manifestent tout autour de ses yeux.

Défonce-les
Les corps massacrés des nobles de la Tour d'Affaloi ; le cadavre gonflé de l'écurie ; les dépouilles égorgées des elfes...
Il les voyait ; ils tournaient lentement sous le regard du renégat.
Un sabre. Ce seul sabre qu'il avait pris.
Johannes n'abandonnera pas ; il ne déposera jamais les armes.
Il ne sait plus le faire de toute façon.
Non, s'il avait lâché son gourdin, ce n'était que pour mieux s'emparer de cette lame...

Défonce-toi
La voix surnaturelle qui prononçait ces mots se fit de plus en plus forte, raisonnante, puissante.
Les flammes noires gagnèrent en hauteur et en intensité, brûlant le corps de Johannes sans pour autant le calciner.
L'apache voyait maintenant de grandes cascades aux flots écarlates. Des torrents haineux, des rivières mortelles, des fleuves meurtriers, des mers bouillonantes de sang. Au bout de ce déluge de fluides fielleux se trouvait une grande silhouette. On ne pouvait, on ne saurait la reconnaître.
L'ombre fit un simple geste du bras, et le sang se noirci...
Tout devenait sombre, dégoulinant, poisseux ; à l'image de cette fiole en cristal dont il s'était emparé.
Non. Le truand ne se couchera pas, pas comme ça. Il préférait encore s'enculer par lui-même plutôt que par ces petites pédales de druchii.
Car oui, est une pédale toute personne, tout être s'en prenant à autrui, pour la simple raison qu'il est plus faible que lui.

DÉFONCE TOUT
Une faille lumineuse s'ouvre tout à coup dans le Vide. Le trompe-la-mort est brusquement projeté vers elle, à toute vitesse ; son corps enflammé laisse un sillage glacé dans le Néant et puis...
Johannes se sent toujours en vie ; il sent sa grande carcasse qui frémit. Tout frissonne, tout fait... vivre, du moindre cheveu jusqu'au bout des orteils. Voilà maintenant qu'il a soif.
Sa main valide se met alors à bouger, sur tout le long de sa taille ; elle va chercher sa gourde à l'aveuglette ; elle n'arrive pas à l'attraper, ni même à la cerner. Dans un nouvel effort - encore un, il parvient à entrouvrir ses yeux ; ses paupières tremblotent, à défaut d'être écarquillées.
Sa tête se tourna lourdement d'un côté, puis de l'autre ; où se trouvait-il encore? Où est-ce qu'il avait mis sa putain de gourde?
Il n'y aurait que la Main Sanglante pour pouvoir répondre à ces questions.
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Johannes "La Flèche", Hors-la-loi
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