[Johannes la Flèche] Une chasse pour une multitude de récompenses

Cette cité bretonnienne est également connue sous le nom de Cité des Damnés. Au cours des quinze cents dernières années, Moussillon s’est transformée d’un petit hameau en une vaste et sordide cité. Elle est bâtie dans un endroit particulièrement hostile des rives de la rivière Grismerie. Chaque printemps, les crues balayent les bidonvilles et submergent les rues sous plus de trente centimètres d’une eau fangeuse. Le froid et l’humidité envahissent les moindres fissures : le bois pourrit et se rompt, les pierres s’effritent et les champignons recouvrent tout. Plus de la moitié des maisons de la ville sont vides, témoignage de l’épidémie de choléra d’il y a deux siècles. La ville ne s’est jamais remise de cette hécatombe et est réputée pour être la plus miséreuse de toutes les cités bretonniennes.

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[MJ] Neferata

[Johannes la Flèche] Une chasse pour une multitude de récompenses

Message par [MJ] Neferata »

Il va sans dire que, pour le reste de la Bretonnie, le Moussillon est une terre de cauchemars où personne de censé ne voudrait y mettre les pieds. Une terre d'horreur ou les chevalier errants, du royaume et ceux voulant devenir chevalier du Graal vienne ici en recherche de quête à accomplir pour prouver leur valeur... et mourir sans y parvenir pour la plupart. Un lieu ou les mères s'en servent pour obliger leurs enfants à finir leurs soupes sous peine d'être envoyer dans le duché maudit ou les gens ont tellement faim qu'ils auraient mangés tous leurs enfants et veulent faire de même avec les enfants qui mettraient le pied ici.



C'est donc assez paradoxale pour Johannes d'avoir passé une nuit plutôt agréable sans aucun cauchemars dans un confort plutôt décent au point de n'être réveillé que par les timides rayons du soleil qui vinrent caresser son visage. Cela fut tout de même difficile de le sortir de son sommeil a point fermé. Chose normale vu la fatigue accumulée en une seule journée. Mais finalement, Morr finit par le laisser revenir dans le monde réel alors que le soleil était déjà bien haut dans le ciel.



Il devait être pas loin de midi, peut être un peu plus, peut être moins, mais cela n'avait au final que peu d'importance. Toujours est t'il qu'alors que le bandit s'extirper de sa botte de paille, il put constater que le propriétaire de la ferme. Si t'en est que la ferme possède encore un propriétaire. Vue l'état quelque peu laissé à l'abandon de l'étable et de la ferme.



En soit une bonne nouvelle pour le chasseur car, grâce a cela, il pourrait s'installer ici le temps de rassembler plus d'information sur cette étrange chasse pour une gamine. Cependant, le but n'était pas de s'enraciner ici et de changer de vie, ou la gamine risquait de lui échapper. Et mieux valait d'habord savoir ou était partie la cible avant de partir à sa poursuite. Heureusement, Johannes avait réussi à se faire un contact en la personne du tavernier du village et avoir un tavernier dans sa poche est toujours utile Par ailleurs, peut être peut il encore récupérer des informations du château... quand a comment ? Ça seul Johannes pouvait le savoir.



Par ailleurs, il pouvait y avoir d'autre piste à explorer autour du village, après tout des protecteurs d'une enfant ne peuvent pas laisser aucune trace malgré toutes les précautions du monde.

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Johannes La Flèche
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Message par Johannes La Flèche »

Il y a certaines choses dans la vie qui pouvaient être étonnantes, voire surprenantes, et cela non pas à cause de leur caractère extraordinaire dans une situation normale, mais plutôt l'inverse, parce que ces mêmes choses sensées être banales partout ailleurs se produisent dans un contexte qui est tout à fait anormal. Ainsi, n'était-ce pas insolite qu'un village reculé du Duché Maudit ne soit pas attaqué durant la nuit par des morts-vivants ou d'autres créatures horrifiques? Mieux encore, n'était-il pas surprenant que l'on puisse apercevoir le soleil dans les cieux soit-disant maudits du Moussillon? Oui, même dans cette région enténébrée, pourtant en proie aux orages, aux mauvais temps et à la grêle, même là l'astre diurne parvenait à se faire une place ; une petite place certes, précaire et timide, mais une place quand même. Avec un peu d'espoir, on aurait même pu dire que ces deux éléments, improbables dans cet endroit si particulier de la Bretonnie, étaient presque des signes de bon augure pour commencer la journée ; une journée bien avancée d'ailleurs, alors que le renégat achève de se lever.
Passant ses mains sur son visage, s'étirant les bras et les jambes, Johannes put pleinement profiter de son réveil ; là au moins, il n'y avait pas de caravane à escorter ou encore quelqu'un qui gueulait à tue-tête pour lui demander de venir à sa fameuse "partie de chasse". Prenant également quelques instants pour défroisser ses vêtements et faire partir les brins de paille qui s'y étaient accrochés, le hors-la-loi finit par prendre son sac et son arc, afin de partir chercher une piste, ainsi que des indices, pour poursuivre les ravisseurs de l'enfant. Toutefois, alors qu'il allait quitter les lieux, quelque chose percuta son esprit.

En effet, maintenant qu'il le remarquait, le rôdeur n'entendait aucun bruit provenant de la fermette juste à côté de l'étable. Contrairement aux cabanes et massures de son village natal, ou même celles du hameau dans lequel il se trouvait maintenant, aucun enfant ne s'amusait à l'intérieur de cette maison ; aucune mère n'était là pour les surveiller ou les gronder ; aucun père n'était présent ou sur le point de partir aux champs, ou n'aiguisait sa fourche ou bien sa faux. Ce silence mit la puce à l'oreille de Johannes. S'approchant doucement de la ferme, puis, passant légèrement sa tête au niveau de la fenêtre, le renégat ne put que constater l'abandon et le silence qui s'étaient emparés des lieux. Parfait. Une occasion idéale pour entrer à l'intérieur et pouvoir fouiller tranquillement l'endroit, sans risquer de se faire déranger par d'éventuels propriétaires. S'appuyant sur les montants de la "fenêtre", qui était en réalité un gros trou scié à même le mur de planches en bois, Johannes pénétra dans la cabane et commença à chercher, à farfouiller partout, espérant trouver quelque chose d'intéressant ou au moins d'utile pour la suite de ses péripéties.
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Aprés avoir passé plusieurs minutes à fouiller dans la fermette, le hors-la-loi voulut se poser un peu. Jetant négligemment son sac par terre, il prit un tabouret et le posa prés de la paroi, juste à côté d'une table ; calant son dos contre le mur et mettant ses pieds sur la table, Johannes, désormais assit dans une position assez confortable, balaya brièvement du regard l'endroit dans lequel il se trouvait.
Pour sûr que cette ferme délaissée ferait une cache parfaite ; cependant le rôdeur avait bien l'intention de repartir le plus tôt possible, afin de ne pas se laisser distancer par les cavaliers ravisseurs de l'enfant. A cet instant-là, à cette pensée précise, le hors-la-loi commença à fouiller dans les poches de son gilet en cuir, finissant par sortir son coutelas, examinant la lame pendant quelques secondes avant de commencer à se curer les ongles avec. Il était temps de faire un petit résumé de la situation.


Ainsi donc, notre rôdeur recherchait une fille, âgée d'une dizaine d'années, à la peau pâle, aux cheveux dorés, longs, et aux yeux bleux ; cette enfant étant gardée par toute une escouade de chevaliers itinérants, dont l'identité était inconnue mais qu'il ne fallait surtout pas sous-estimer. Autre chose de particulier à propos de cette fillette? Oui, ses "protecteurs", alors qu'ils étaient de passage dans le village, avaient acheté de quoi poursuivre leur chemin, mais s'étaient surtout procurés une poupée de chiffon ; une information à retenir, pour sûr. Pouvait-on en déduire que la fille possédait des capacités magiques ou au moins surnaturelles? C'était une hypothèse à garder sous le coude, car elle mettrait en lumière d'autres faits et caractéristiques jusque là inconnus de Johannes, et que ce dernier pourrait désormais prendre en compte.
Mais pour la retrouver, il n'y avait pas non plus trente-six solutions: récolter des informations, voilà une méthode aussi simple qu'efficace, qui permettrait au rôdeur de localiser sa cible ; que ce soit en cherchant des indices dans les environs, ou bien en interrogeant les témoins du passage des chevaliers.
Et enfin, peut-être la question la plus intéressante. Qui sont donc ces gens voulant retrouver cette jeune enfant? Pour commencer, il y avait le seigneur local et son conseiller, qui avaient déjà engagés toute une petite troupe d'hommes d'armes pour leurs recherches ; ensuite venait ce fameux Malbaude, qui lui aussi souhaitait mettre la main sur la fillette, et qui avait justement chargé le noble du village de faire le sale boulot à sa place. S'il y avait quelqu'un vers qui se tourner pour obtenir une récompense, c'était bien cet homme. Toutefois, il y avait un petit hic dans toute cette affaire ; en effet, si le hors-la-loi n'était pas un enfant de coeur, alors que penser d'une personne qui arrive quand même à se faire appeler le Chevalier Noir dans une région connue comme le Duché Maudit....
Au-delà des problèmes évidents d'absence d'éthique et de scrupules que soulevaient ce surnom, c'étaient surtout des questions de survie et de gains qui animaient les pensées de Johannes. Admettons que le rôdeur lui apporte la gamine. Qu'est-ce qui obligerait cet être à lui donner une récompense? Qu'est-ce qui l'empêcherait de l'abattre à vue, ou même dans le dos une fois qu'il aurait la fillette en sa possession?

Le hors-la-loi interrompit son curage d'ongles et plissa légèrement des yeux. La curiosité titillait son esprit: quand même, quel type de récompense pouvait bien offrir ce genre de personnage? "Des places importantes dans sa future suite", comme avait dit le seigneur casqué hier soir? Cela n'avait pas l'air pas trés tentant pour l'électron libre attaché à son indépendance qu'était le rôdeur. Mais peut-être que ce Chevalier Noir avait autre chose de plus....intéressant pour Johannes, qui sait. Cependant, à nouveau, est-ce que ce dernier tiendrait sa promesse? Car quelque part, notre bandit reconverti en chasseur ne se fait pas d'illusions sur la valeur de sa vie. Au fond, il n'est qu'un roturier, un homme de main sacrifiable dans toute cette histoire de traque à la gamine. Si son existence ne valait déjà pas grand-chose en Bretonnie, alors qu'est-ce qu'elle vaut maintenant qu'il a franchi la frontière du Moussillon?
C'est à ce moment-là qu'il pensa aux "serviteurs de l'ancien rival" de Malbaude, que le conseiller avait mentionné. Ces gens sont au moins aussi douteux que le Chevalier Noir, mais eux aussi sont des participants dans la chasse, donc eux aussi peuvent proposer une gratification ; voilà quelque chose qu'il ne fallait pas négliger. Toutefois, comment savoir quel genre de récompense offrait tout ce beau monde? Peut-être qu'il fallait s'introduire à nouveau dans le château, pour essayer d'en apprendre plus. Mais comment faire? A moins que.... Et puis que penser de.... Les pensées de Johannes se suivent et se succèdent, défilent de plus en plus rapidement, voire s'embalent ; pour chaque réponse que le rôdeur croit trouver, deux autres questions se posent ensuite, semblant alimenter un cycle de réflexion sans fin.
Mais d'un coup, à l'évocation d'une certaine personne, l'esprit du hors-la-loi se fige. Derrière sa capuche et son foulard, son visage se renfrogne, sa main se crispe un peu plus autour de son couteau, et son regard, désormais mauvais, semble chercher quelque chose dans la pièce. Il aperçoit alors une assiette en argile accrochée au mur. Prenant un courte inspiration, Johannes arme d'un coup son bras avant de lancer le coutelas, sifflant et fendant l'air, sur ce plat. Le tir fait mouche et l'assiette tombe au sol, se brisant en mille morceaux dans un petit fracas ; la dague, plantée dans le bois du mur, se tient dorévanant à sa place. Poussant une grande expiration, le rôdeur se lève et va chercher son coutelas, le retirant de la paroi d'un coup brusque et sec.

Oui, il ne fallait pas oublier ce petit nobliau impérial, cet espèce de blondinet handicapé ainsi que toute sa clique, surtout pas....

Alors qu'il range son couteau dans sa veste en cuir, le renégat tire une autre conclusion de toute cette histoire: trop de réflexion tue l'action. S'il veut avancer, Johannes doit continuer les recherches sur le terrain et ne pas rester là, à émettre des dizaines d'hypothèses, comme le ferait un mou du genou tout droit sortit des universités de Nuln ou d'Altdorf.
Ainsi, il retourne vers son sac, y rangeant les objets qu'il vient de trouver. Mettant son arc en bandouillère et sa sachoche sur les épaules, le hors-la-loi finit par partir de la fermette abandonnée. S'il n'avait pas trouvé des traces dans le village même, alors peut-être qu'en maraudant dans les environs du hameau, le rôdeur obtiendra de meilleurs résultats. Il se mit dés lors en tête d'explorer les environs, observant le sol et son environnement, à l'affût, à la recherche d'indices: des éraflures au niveau de l'écorce des arbres, des cendres froides, des traces de pas ou de sabots....Tout dépendra de ce qu'il trouvera.
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Johannes "La Flèche", Hors-la-loi
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[MJ] Neferata

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Message par [MJ] Neferata »

Une réflexion très utile a Johannes, permettant de faire le point sur toute cette affaire et les différentes possibilités de la marche à suivre. Qu'elle finalité serait la meilleure pour lui une fois la gamine retrouvée. Bien sur le nombre de possibilité était énorme mais... il allait falloir progresser. Flagorner et perdre du temps ici ne servirait pas. En tout cas les recherches dans la maison ne servirent pas plus que ça. L'endroit était certes en bonne état mais déserté même de ses meuble. Il n'y avait donc rien d'intérêt si ce n'est un abris temporaire.



Le point étant fait, Johannes ressortit de l'habitation décidée a trouvé plus de piste. Le village semblait ne plus pouvoir donner quoi que ce soit alors mieux valait partir en vadrouille à l'extérieur de celui ci. Sûrement les chevaliers escortant la gamine aurait laissé des traces de leur passage durant leur escale au alentour du village.



L'idée n'était pas mauvaise, cependant, en réfléchissant à l'intérieur, le temps c'était gâté assez vite. Des nuages sombre c'était accumulé au dessus de la région et faisaient déjà coulé une fine pluie. Mieux valait espérer que cela ne s'intensifie pas plus que ça. Cependant, Johannes était un homme ayant vécu la vie rude de bandit, il fallait plus que ça pour le décourager.



Sortant du village, le bandit put voir des traces de sabots sortir de ce dernier dans la boue. Sûrement que les cavaliers de la dernière fois étaient de sorties, mieux valait les éviter pendant les recherches.



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Johannes pris plusieurs bonnes heures pour rechercher toute la zone autour du village, explorer tout en restant au aguets d'arriver de cavalier voulant le déranger dans ses recherches. Cela aurait put être une cause perdue de trouver dans autant de superficie des traces d'un groupe voulant rester discret et juste de passage. Il aurait d'ailleurs été facile de perdre espoir et laisser tomber. Cependant, Johannes eu de la chance. Car, si les traces de pas ne font pas de bruit... d'autres si.



Car en effet, s'approchant de la foret, Johannes vie du mouvement lointain dans cette dernière, des hommes a chevaux, les cavaliers du village. S'approchant discrètement et utilisant la pluie pour ne pas être entendu, Johannes parvint de s'approcher suffisamment prés pour voir ce qu'il se passait.



Les cavaliers, descendu de chevaux et aux nombre de trois, était en train de fouiller un camps de fortune abandonné il y a peu de temps. Sûrement le campement des chevaliers escortant l'enfant. Il ne restait maintenant plus qu'à savoir ce qu'allait faire Johannes.

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Johannes La Flèche
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Message par Johannes La Flèche »

Alors qu'une bruine fine commençait à tomber, le renégat réajusta sa capuche, afin qu'elle lui couvre tout le visage. Même s'il était plus habitué à vivre au grand air qu'entre quatre murs, Johannes espérait secrètement que cette intempérie ne durerait pas ou ne s'aggraverait point ; que ses vêtements et ses bottes soient crottés par la boue ou bien marqués par la transpiration, cela ne le dérangeait pas spécialement, mais qu'ils deviennent mouillés et complètement trempés par la pluie et là il aurait de sérieux problèmes. Car avec des habits humides qui lui colleraient à la peau et une averse qui le glacerait jusqu'aux os, le hors-la-loi ne ferait pas long feu dans la nature.
Cependant pour l'instant, c'était le cadet des soucis du rôdeur, l'important étant de partir chercher des traces ainsi que de pouvoir remonter la piste menant à l'enfant. Et ce n'est certainement pas ce temps qui va l'en empêcher, aussi maussade soit-il.

Une fois rendu aux environs du village, Johannes entama ses recherches, s'agenouillant pour examiner le sol, les arbres et tout ce qui l'entourait de manière générale ; rien ne devait échapper à son regard perçant. Pataugeant dans la boue, il accorda toute son attention à la moindre éraflure, à la plus petite empreinte et même aux crottes d'animaux, mobilisant les techniques de chasse et de pistage qu'il avait utilisé lors de ses braconnages dans la forêt seigneuriale de son village natal.
Toutefois au beau milieu du bruit de la pluie, les instants se changent en minutes, et ces minutes ne tardent pas à se transformer en heures, des heures de recherches, tout ça pour un bien maigre résultat au final. Le hors-la-loi a quand même parcouru la moitié de la zone, cependant il n'a découvert que des fausses pistes: des traces de pas menant au hameau, une ou deux empreintes d'animaux sauvages, probablement des lièvres ou des renards, mais rien de plus.

Le rôdeur marqua une courte pause dans ses recherches, s'appuyant contre un arbre avec une main tout en se grattant la tête avec l'autre. Jusque là il n'avait rien trouvé, mais pourtant il était pratiquement sûr que les cavaliers ravisseurs étaient passés dans les parages.
Aprés tout, quand on cherche la furtivité, on ne va passer la nuit dans l'auberge du coin ou même dans un village ; non, on essaye de rester à l'écart de la civilisation, et du coup on se retrouve à camper quelque part autour du hameau. C'était d'ailleurs ce raisonnement qui avait poussé Johannes à mener son "enquête" ici plutôt qu'au village. Il y avait fort à parier que ni les paysans, ni même le tavernier ne savaient quelle direction avaient emprunté les chevaliers ; ici au moins, même si la tâche était longue et ardue, le renégat avait des chances de trouver des traces de leur passage. Mais voilà, cela prend du temps, sans parler de cette pluie qui risque d'effacer progressivement toutes les empreintes au sol. Néanmoins, le rôdeur s'obstine et ne veut pas lâcher l'affaire. Alors il retourne à sa tâche. Quand soudain, il aperçoit du coin de l'oeil d'étranges sillons à quelques mètres de lui.
S'approchant de ces traces, se trouvant désormais sur la piste qui quittait le village, Johannes se mit de nouveau à genoux pour examiner ces empreintes, les effleurant de ses doigts, se rendant compte qu'elles ont une forme bien spéciale, une sorte de U arqué en l'occurence: des traces de sabots.
Aussitôt, le hors-la-loi relève sa tête et regarde la direction de ces sillons. Ils semblent rester sur le chemin, mais cette même piste s'enfonce dans les bois à l'horizon. Probablement que se sont les sergents montés du seigneur Arch'bald qui ont laissés ces empreintes, et non les "protecteurs" de la gamine, mais peu importe ; le renégat à désormais une piste à suivre et un endroit vers où aller.


Toutefois, malheureusement pour notre rôdeur, les hommes du noble casqué ont été plus rapides que lui. Il avait passé des heures à chercher des traces, et voilà que maintenant ce sont des bruits résonnants à travers la forêt qui le guident. Avec toute la discrétion qu'on veut bien lui prêter, Johannes se rapproche doucement de ces sons, ne voulant pas se faire repérer alors qu'il touche au but. Se déplaçant à petits pas, sa silhouette courbée, sous le couvert de la pluie, il parvient enfin à se cacher derrière un arbre ; sa tête dépasse alors trés légèrement le tronc et il aperçoit ce qui est en train de se passer. Prenant une légère inspiration puis une expiration, étouffant le dépit qui montait en lui, le renégat ne peut que constater la situation: ces hommes d'armes lui ont fauché l'herbe sous le pied, fouillant ce qui est certainement le dernier endroit où les cavaliers ravisseurs se sont arrêtés. Ca lui apprendra à passer des plombes à réfléchir et s'interroger, et dire qu'un peu plus tôt il pensait avoir une longeur d'avance sur tout le monde....

Mais qu'importe, ce qui est fait est fait, quelle décision prendre désormais?
Aller vers eux et leur parler comme si de rien n'était? Certainement pas, ces miliciens ne sont pas stupides quand même. Comment réagirait-on si, pendant que l'on fouille un endroit dans le cadre d'une mission importante, quelqu'un déboule comme par hasard des bois et essaye de vous aborder avec des banalités? Non, cela paraîtrait bien trop suspect.
Peut-être leur tirer dessus, tout simplement? Non, cela serait plus stupide qu'autre chose. Johannes peut se révéler audacieux, mais là le rapport de force est clairement en sa défaveur. A un contre trois, il n'a aucune chance de l'emporter.
Alors il faut rester caché ici, à attendre et à observer les mouvements des sergents, peut-être qu'une occasion se présentera. C'est probablement la meilleure chose à faire dans ce genre de situation.


....M'enfin....


....Mouais....


....Alors oui....Mais non en fait....


Au bout de quelques secondes, Johannes se rendit compte qu'en adoptant cette tactique, il laissera surtout aux hommes d'armes le temps de fouiller tranquillement le camp, puis de trouver et de prendre les preuves -voire même d'effacer ou de détruire le reste des traces, pour enfin repartir dans le plus grand des calmes vers le donjon. Or il n'était pas du tout dans les désirs du hors-la-loi que la situation se déroule ainsi. Il ne pouvait pas rester les bras croisés, il devait faire quelque chose. Mais quoi?
C'est alors que son regard se pose sur les chevaux....
Une idée vient de germer dans l'esprit de Johannes. Regardant tout autour de lui, cherchant du regard un caillou, une pierre ou une branche, le renégat se demande s'il peut créer une diversion. Aprés tout, peut-être qu'en jetant quelque chose sur ces montures au repos et ne se doutant de rien, le rôdeur les ferait paniquer. Avec un peu de chance, elles partiront au triple galop, distrayant ainsi les sergents qui devront probablement arrêter leurs recherches et se séparer ou s'éparpiller dans ces vastes bois, s'ils veulent retrouver leurs canassons bien évidemment.
Au cas où il ne trouverait pas de projectile, le hors-la-loi tirerait alors sur les chevaux avec son arc, discrètement bien sûr ; quoi qu'il fasse, aucun des trois gens d'armes ne doit remarquer sa présence.
Johannes "La Flèche", Hors-la-loi
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[MJ] Neferata

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Message par [MJ] Neferata »

Plan simple, mais qui pouvait se révéler suffisamment efficace. Après tout, il ne fallait qu'un simple caillou, un peu de précision. .. et de la chance. Sur ces trois éléments, Johannes savait qu'il pouvait compter sur le deuxième et peut être le troisième jusque là. Le premier par contre, nécessitait un peu d'observation. Non pas que le lieu était dénué de pierre, mais plutôt qu'il fallait en trouver une suffisamment grosse pour faire paniquer les chevaux.


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Johannes parvint néanmoins à trouver son bonheur, un caillou pas trop petit, mais maintenant, le plus délicat restait à faire. Néanmoins, Johannes était un archer avec une bonne précision, sûrement que son tire ferait mouche ?


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Johannes jaugea la distance et mesura sa force. Il savait que le mieux serait de frapper suffisamment fort l'arrière train d'un des trois chevaux. Puis alors il faudrait croiser les doigts pour que l'animal panique et entraîne les autres avec lui. Ce n'était pas sorcier ? Non ? En théorie... oui. Dans les faits...


Et bien dans les faits, alors que la pierre vint s'élever dans les airs vers le fessier du destrier... jusqu'à ce qu'un visage vint se placer entre le projectile et la cible, un visage d'homme d'arme venu se vider la vessie alors que la pierre vint heurter son nez violemment au point qu'il se retourna d'un coup, tenant son visage endolorie. Cela aurait pu signer la fin du plan de Johannes... si ce n'était oublié un léger détail, léger mais long et pointue.



En effet, l'homme d'arme portant une lance, vint, en se retournant sous la douleur, venait tout simplement de piquer l'un des chevaux avec sa lance, cheval qui se mis à hennir violemment, se cabrant avant de partir au galop, entraînant avec lui les deux autres chevaux car, attachés ensemble. Les deux autres hommes d'armes, plutôt surpris par la situation se mirent a courir sans réfléchir après leurs montures.



Seul restait sur place le garde ayant pris un caillou en pleine tronche, encore un peu sonné... mais restant sur place. Cependant, ne comprenant pas trop de qui venait de se passer. Et s'éloignant pour fouiller les alentours, à l'opposer de Johannes mais toujours a porté d'écoute.

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Johannes La Flèche
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Message par Johannes La Flèche »

Prévoir le pire était presque une seconde nature chez le hors-la-loi: quelque chose pouvait toujours mal tourner, les plans pouvaient -et ne se déroulaient pas souvent comme prévu, les personnes comme les apparences pouvaient être trompeuses.... Ainsi, au moment où il aperçut un homme d'arme s'interposer malgré lui entre la pierre et les chevaux, Johannes serra ses dents et fronça ses sourcils. Il savait qu'une chose allait forcément capoter, mais quand même. Pourquoi cet imbécile avait décidé de pisser à ce moment-là, à cet endroit-là, juste devant les montures? Comment le rôdeur pouvait-il jouer d'autant de malchance? Dans ses pensées, le renégat était persuadé de connaître la suite: le sergent va être inévitablement alerté par ce caillou qu'on lui a balancé à sa face, il va ensuite prévenir ses camarades et tout le monde se tiendra doublement sur ses gardes, devinant forcément que quelqu'un d'autre est présent dans les environs.
Convaincu qu'il ne fallait pas traîner une seconde de plus, Johannes s'apprêtait à quitter les lieux. Quand il se rendit compte qu'en fait, au final, ce n'était même pas lui qui venait de créer la diversion tant espérée, mais bel et bien l'homme d'arme ; celle-ci, par conséquent, ne s'en retrouvait que plus réussie. En l'espace de quelques secondes, trois chevaux paniqués avaient entraînés deux sergents au loin dans les bois, n'en laissant qu'un, encore étourdit et titubant sur place, n'ayant probablement même pas conscience de tout ce qui l'entourait. La Chance souriait largement au malandrin ; et lui qui croyait plus tôt qu'elle le boudait....

L'occasion était parfaite, c'était le moment idéal pour agir. Mais si la Fortune peut être généreuse, ses faveurs ne sont que fugaces, il n'y a donc pas une seconde à perdre.
Le renégat commence alors à empoigner son arc, avant de le relâcher subitement. Rendu confiant par la tournure des évènements, une toute autre idée vient d'apparaître dans son esprit....
Il plonge ainsi ses mains dans les poches de son gilet en cuir, les fouillant rapidement, finissant par en sortir son coutelas et sa fiole de Mucus d'Araignée. Ouvrant trés légèrement le bouchon du flacon, approchant sa lame, le hors-la-loi applique et laisse couler une petite dose de ce poison sur le tranchant de son couteau.
Achevant de ranger sa fiole, s'agenouillant, posant également une main au sol tandis que l'autre tient son coutelas, Johannes prend une dernière grande inspiration.
Au beau milieu des bois décrépits et de la bruine qui tombe, on peut voir alors une silhouette qui se détache subitement d'un arbre, fendant l'air, coursant à toute vitesse vers un sergent toujours un peu assommé. Courant, chargeant comme un dératé, le rôdeur, le coeur battant la chamade, a toute son attention et son champ de vision concentrés devant, tandis qu'il peut voir l'homme d'arme de plus en plus proche de lui. Parvenant à quelques centimètres du garde, Johannes, prenant de l'élan avec tout son corps, lui porte un grand coup de poignard.

Désormais la discrétion n'était plus tellement de mise, il fallait compter sur la surprise, la rapidité, l'habileté, le poison....et la chance bien sûr.
Si hier le renégat n'avait pas pu atteindre Bobliano avec ses flèches alors qu'il n'était qu'à quelques mètres ; aujourd'hui, il compte bien frapper et réussir à toucher cet homme d'arme avec son coutelas. Aprés tout il n'est qu'à quelques centimètres, là ça devrait marcher.
Et si cela ne fonctionnait pas? Eh bien il le touchera tout de suite aprés, il réussira forcément à l'atteindre au bout de quelques secondes. Vitesse et Agilité sont ses compagnes, n'est-ce pas? Et si le sergent riposte? Alors le malandrin effectuera une grande esquive, une esquive que la Grâce disputera à la Dextérité....
Oui, toujours prévoir le pire....
Et donc dans tous les cas, dés que le poison aurait pénétré sa chair et fait son effet. Johannes, triomphant de son ennemi désormais paralysé, l'achèverait en lui tranchant la gorge avec son couteau, puis traînerait rapidement son cadavre derrière un arbre pour le cacher. Pas de témoin. Pas de traces. Donc pas de problèmes.
Une fois tout cela effectué, il fouillerait alors le camp à la recherche de preuves, d'indices et peut-être même d'une piste sur les cavaliers ravisseurs et l'enfant qu'ils détenaient en otage. Bien que ne voulant pas confondre vitesse et précipitation, le rôdeur essayerait d'effectuer ses recherches aussi rapidement que possible. Dans l'idéal, il doit pouvoir partir ou se cacher de nouveau dés qu'il entend les bruit signalant les deux autres sergents qui reviennent au loin. Dans l'idéal bien sûr....

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Johannes "La Flèche", Hors-la-loi
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[MJ] Neferata

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Message par [MJ] Neferata »

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Johannes ne perdit pas l'occasion qui c'était présenté à lui. Mieux, il avait réfléchi à pouvoir la rendre la plus productive pour lui. Le bandit se lança sur sa proie, poignard sortie pour le planter dans le flanc. L'homme d'arme vint à peine se redresser lorsqu'il sentit une douleur sourde se rependre dans son corps et... il s'effondra. Non pas qu'il était mort, mais le pauvre soldat était paralysé dans une position de souffrance, ne pouvant que regarder par ses yeux sans meme pouvoir les bouger. Le stratagème de Johannes fut donc une réussite.



Observant autour de lui, il pouvait entendre au loin les cris des deux autres soldats, pestants apres leurs destriers qu'il ne semblait pas arriver à rattraper. Sûrement c'étaient ils enfoncés un peu loin dans les bois et mettraient du temps à revenir... s'ils retrouvaient le chemin. Cela laissait donc du temps au bandit de mener sa petite enquête.



Par chance le campement ne semblait pas trop avoir été saccagé par les hommes du seigneur de ce territoire, à peine quelques choses avaient été déplacés ou déballé, mais sans plus. Tout cce qui était sur place, n'était d'ailleurs que des objets qui semblaient avoir été utilisé pour juste un soir et... pour juste une personne apparemment. Une couverture, un assiette en bois avec une cuillère, une poupée de chiffon, un feu de camps longuement éteint maintenant et des vêtements trempé. Uniquement utilisé semble-t-il par une enfant.



Mais il n'y avait rien en ce qui concerne les fameux chevalier escortant la petite fille. Peut etre qu'ils avaient pris leur affaires avec eu, mais alors pourquoi avoir tout laissé ce que la petite fille avait besoin ici ? Avaient ils trouvé mieux autre part pour elle ? C'était pour ainsi dire... bien étrange comme comportement.



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Cependant, Johannes parvint à remarquer quelque chose qui attira son regard, quelque chose de blanc, caché sous la couverture et trempé par la pluie. C'était un morceau de papier, un morceau dont l'encre commençait à couler mais Johannes put alors lire ce qui y était écrit. Ou du moins, il pu réaliser que l'écriture, bien que faites de la main d'un enfant était en Reikspiell, la langue de l'Empire.


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Certes, le bandit ne pouvait traduire exactement ce qui était écrit, mais il comprenait par quelque rapprochement et suite logique le sens de la lettre. Apparemment la fillette parlait de « rentrer chez elle et qu'elle était une princesse escorté par des chevalier. » Des noms impériaux étaient mentionnés mais aussi le Moussillon. Et c'était à peut prés tout ce que pouvait comprendre Johannes avec juste quelque relecture. Pour le reste, il faudrait sûrement travailler plus longtemps sur le texte et sûrement avec un peu d'aide de quelqu'un pouvait connaître la langue.



Mais maintenant, il fallait savoir la suite des événements, peut être pas fouiller un peu plus le camps ? S'occuper de l'homme paralysé à ses pieds... un peu des deux ? Rentrer directement ? Ou alors Johannes avait une autre idée.

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Johannes La Flèche
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Re: [Johannes la Flèche] Une chasse pour une multitude de récompenses

Message par Johannes La Flèche »

Dans chaque enquête, dans chaque recherche, il y a toujours ce moment, cet instant qui survient: malgré toutes les preuves et informations que l'on peut glaner, pour chaque question élucidée, deux autres s'ensuivent inévitablement. Ayant entamé la fouille du camp, commençant pourtant à récolter des renseignements, le hors-la-loi se trouvait précisément dans cette situation.
Au vu de ce qu'il avait découvert, de nombreuses interrogations s'emparaient de ses pensées. Jusqu'à présent, tout indiquait, tout portait à croire que les cavaliers s'étaient arrêtés ici....juste pour la fillette. Le temps de marquer une pause et, probablement, de prendre un repas.
A vrai dire, Johannes commençait à douter des informations que l'aristocrate blond aux yeux bleus lui avait donné la veille. Il n'était bien évidemment ni malin, ni discret de laisser ainsi, au grand air et à la vue de tous, des traces évidentes de son passage. Et puis que penser de cette note grifonnée sur un bout de papier? Est-ce qu'une enfant d'une dizaine d'années aurait pû sérieusement écrire tout ceci? Avec ses réelles intentions et toute une liste des noms de ceux qui la protège? Selon toute vraisemblance, c'était bien elle qui l'avait fait. Mais dans quelle circonstances? Dans un élan de sincérité, ou bien sous le joug et la contrainte de ses "protecteurs"? Pourquoi ces chevaliers ont délibérement laissé tous ces indices? A moins qu'ils n'aient dû partir dans la précipitation? Cependant, pour quelles raisons auraient-ils dépouillés la gamine à ce point? Peut-être avaient-ils prévu tout cela à l'avance?

Confronté à toutes ces questions et ces circonstances bien étranges, le renégat ne put s'empêcher de se grater la tête. Avec toutes ces preuves, quelques hyphothèses émergeaient dans son esprit ; mais elles étaient au mieux bancales, vaguement plausibles, au pire franchement tirées par les cheveux et totalement invérifiables. La réalité, rarement désirable comme désirée, se moquant bien des espérances que l'on fonde sur elle, finit pourtant par s'imposer au rôdeur: il lui fallait plus d'indices, et plus de temps pour en trouver. En soit, les traces déjà découvertes étaient bien sûr intéressantes, mais assez contradictoires, voire inexploitables pour l'instant. S'il veut vraiment résoudre cette énigme, le malandrin se doit de trouver plus de preuves, afin de pouvoir recoller tous les morceaux, toutes les pièces du puzzle entre elles et ainsi en tirer des conclusions, des résultats plus complets et conséquents.

Rangeant le bout de papier dans l'une des poches de son gilet, Johannes put toutefois constater qu'il n'en manquerait pas, du temps. Avec les deux autres sergents toujours la poursuite de leurs montures, il s'écoulerait au moins un bon moment avant que ces derniers ne puissent revenir sur place. Rien ni personne ne s'opposait donc au renégat dans la poursuite de ses recherches.
A moins que....
C'est alors que le malandrin se retourna, regardant dorénavant le troisième sergent qui était resté, son corps immobile gisant au sol, paralysé par son poison. Johannes l'avait presque oublié celui-là. Il ne pouvait tout simplement pas le laisser comme ça, dans un tel état, il fallait s'occuper de lui et vite. Mais comment?
Toujours aussi tétanisé par le mucus d'araignée, l'homme d'armes, réduit à l'impuissance et figé par la souffrance, put alors voir à travers ses yeux la silhouette encapuchonnée du renégat qui s'approchait de lui, se penchant au-dessus de son visage. Il aperçut ainsi la tête du rôdeur, qui l'inclina légèrement sur le côté, avant d'émettre un long hochement négatif.
D'un coup, le garde se sentit saisi aux pieds puis traîné vers les bois décrépits, dans la boue et sur plusieurs mètres, son dos raclant le sol ainsi que quelques pierres et branches. Aprés quelques secondes, il se retrouve placé juste derrière une souche d'arbre abattu. Soudain, il voit et ressent que Johannes commence à le dévêtir, à le déshabiller, lui enlevant son casque, sa tunique, ses braies et ses bottes, le mettant quasiment à nu.
Au beau milieu de la bruine et dans une atmosphère silencieuse, la sentinelle, la tête toujours immobilisée, aperçoit alors une nouvelle fois le visage masqué du hors-la-loi, ce dernier s'étant accroupi, cette fois-ci trés proche de lui, quelques centimètres seulement séparant leurs faces. Il peut ainsi entendre ce que le rôdeur lui murmure:

"Dors."

En un coup vif et sec, le renégat plonge son poignard dans la gorge du garde, celui-ci n'a même pas le temps d'expirer ou de déglutir, le rôdeur l'égorgeant net, comme il l'aurait fait pour achever du gibier. La morale comme le sadisme, la pitié comme la cruauté, toutes ses choses sont absentes dans ce geste. La raison en est trés simple: un cadavre, ça ne vas pas raconter aux autres ce qu'il a vu, et ça ne risque sûrement pas de se venger aprés ce qu'on lui a fait.

C'est donc sans plus de manière que Johannes se relève, se tournant désormais vers "l'uniforme" du garde pour s'en revêtir ; enfilant la tunique et les braies par-dessus ses vêtements, enlevant son foulard et sa capuche pour se visser le casque sur sa tête, le malandrin constate avec une certaine satisfaction qu'il n'y a aucune trace de sang sur les vêtements....
Au revoir Johannes La Flèche, bonjour Johannes l'homme d'armes, servant du seigneur Arch'bald. Peut-être qu'avec tout cela, il faudrait un jour envisager une reconversion dans l'espionnage....
Mais trêve de digression. Ayant désormais supprimé un ennemi et un témoin gênant, étant dorénavant sous couverture, le renégat, cachant son arc dans son sac et récupérant la lance laissée au sol, avait désormais toute la latitude nécéssaire pour prendre son temps et passer le campement au peigne fin. Et c'est ce qu'il fit, examinant les moindres recoins de l'endroit, à la recherche d'autres indices et de traces, notamment sur la direction qu'auraient pû prendre ensuite les cavaliers. Avec un peu de chance, si les deux autres sergents reviennent, il ne verront pas la supercherie ; il n'y a plus qu'à espérer que ces deux gardes ne connaissent pas vraiment leur ancien compagnon.

Toutefois, si les deux gardes et leurs chevaux ne reviendraient pas, s'étant probablement perdu dans les bois, et que le malandrin aurait fini de fouiller les lieux ; alors sauf évènement particulier, il ne s'attarderait pas plus longtemps ici et rentrerait discrètement à sa planque, méditant sur les nouvelles preuves ou pistes qu'il aurait trouvé et attendant la tombée de la nuit, là où son "déguisement" risquerait de lui être bien utile....
Johannes "La Flèche", Hors-la-loi
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"Être prévisible est une faiblesse"

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[MJ] Neferata

Re: [Johannes la Flèche] Une chasse pour une multitude de récompenses

Message par [MJ] Neferata »

Le déguisement était une stratégie qui pouvait se prouver efficace, mais aussi avec quelques risques. Après tout, si les gardes se connaissaient bien, sûrement que les deux autres remarqueraient la supercherie. Ou alors il n'en serait rien et Johannes pourrait continuer ses recherches tranquillement. Mais bien sur, en attendant de savoir ce qu'il allait se passer, Johannes continuait l'exploration du campement bien plus en détail et prenant bien plus son temps.



Cependant, il n'y avait pas forcement plus de chose à trouver, le bandit avait semble-t-il deja récupéré le plus importants... car, il n'y avait rien d'autre d'exploitable par la suite. Pas de trace de pas car il y en avait déjà bien trop pour en tirer quelque chose, et pas de détail sortant de l'ordinaire vue que l'endroit avait déjà bien été dérangé. Sûrement donc que l'archer avait eu un meilleur œil que les trois autres hommes d'armes, mais il était clairement frustrant de ne rien avoir pu trouver d'autre. Peut être en arrivant bien plus tôt...



Toujours est il que les deux autres soldats finirent par revenir... passablement épuisé après avoir courue comme des ânes dans la foret pour ramener leur chevaux. Crachant leur poumon, ils attachèrent leur monture a un arbre avoir de s'asseoir sur une pierre, observant un temps leur « camarade » continuer la fouille.



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Il y eu un moment de silence plutôt gênant pendant lequel les deux gardes regardèrent johannes de manière plutôt insistante. Avaient ils déjà remarqué la supercherie ? Ou alors avaient ils remarqués quelque chose d'étrange dans le comportement de leur camarade ? Ce n'était pour ainsi dire pas tres rassurant jusqu'à ce qu'un prenne la parole.


-Bon gars, t'trouves un truc ?


Phrase pour le moins idiote mais qui put grandement rassuré Johannes sur sa couverture. Au final, sûrement que le trois avait été choisis un peu au hasard pour enquêter, mais sans plus. Finalement, les deux se levèrent pour se diriger vers leurs chevaux.


-On y va, j'ai froid la, tu viens ? On dira qu'on a rien trouvé au seigneur.

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Johannes La Flèche
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Re: [Johannes la Flèche] Une chasse pour une multitude de récompenses

Message par Johannes La Flèche »

Depuis le début de cette journée, le hors-la-loi s'était toujours retrouvé dans un même genre, un même type de situation: de deux choses l'une, ou ses tentatives passaient et réussissaient, ou bien elles casseraient et échoueraient méchamment, entraînant de lourdes et cuisantes conséquences pour Johannes ; mais jusque là, malgré peut-être quelques incertitudes initiales, c'était passé crème....Sauf pour les pistes et les indices....
Cependant, ce n'était pas si grave que cela pour le moment, il y avait bien plus important maintenant.
Se retournant pour faire face aux gens d'armes, le renégat répondit à la première question, posée par l'un de ses "collègues", d'un air blasé:

"Pfff....J'pas trouvé grand'chose non." dit-il tout en se grattant la tête, il y avait bien un fond de vérité dans ses paroles.

Toutefois, lorsque les hommes d'armes annoncèrent leur intention de quitter les lieux, le rôdeur pencha légèrement sa tête sur le côté, presque surpris.
Cette traque, cet évènement auquel ils participaient était certainement d'une grande ampleur, impactant à coup sûr tout le Moussillon, voir peut-être la Bretonnie ; et ces gens-là préfèrent tout simplement lâcher l'affaire, optant pour la facilité, choisissant de ne pas pousser plus avant et de retourner rapidement au château....parce qu'il fait froid....
Oh, pauvres petits garçons, ils ont froid....
Une sorte de dénigrement, bien que larvé, naquit ainsi dans l'esprit de Johannes. Combien de nuits le malandrin n'avait-il pas passé à la belle étoile? Combien de fois ne l'avait-il pas fait dans une position inconfortable, ne dormant que d'une oreille, au sommet d'un arbre, au coeur d'un sous-bois ou bien d'un buisson? Combien de fois il avait tenté de s'emmitoufler dans sa couverture pour essayer d'échapper au vrai froid, celui qui mord le visage, qui pénètre et glace les bras comme les jambes, ne pouvant pas allumer de feu, sous peine de se faire repérer par des créatures sauvages et des hommes-bêtes.
Et voilà que ces hommes d'armes, en pleine journée, uniquement sous quelques fines gouttes de pluie, râlent parce qu'ils ont froid....
Qu'ils se servent de cela comme excuse, ou que cela soit réel, aux yeux et au jugement du hors-la-loi, ils n'en restent pas moins ridicules, voire même pitoyables, de véritables femmelettes en somme. Avec des gens comme ça, ce ne serait pas étonnant si, par la suite, les recherches menées par le seigneur Arch'bald piétineraient.
Tout ceci raviva d'ailleurs la mémoire de Johannes. Le renégat retournant brièvement dans le passé, se rappelant de ce que son père lui disait dans sa jeunesse, quand il rentrait des champs, au crépuscule ; ses paroles étant empreintes d'un bon sens typiquement paysan.

" 'coutes-moi bien fiston. D'la vie un vrai bonhomme i's'plaint pas. Y a qu'les pédés et c'gus d'la ville qui chouinent. Pigé? D'te façon c'tous les mêmes-là. "

Ah, souvenirs souvenirs....


Mais trêve de digression et de nostalgie ; si au final ces gardes se plaignent, cela reste leur problème, pas celui du malandrin. A présent le moment est à l'action et au choix, car ces sergents sont justement sur le point de partir. Que faire?

C'est alors que le malandrin a une idée, un projet qui lui vient en tête: celui-ci implique de quitter les hommes d'armes, d'une manière ou d'une autre, et finalement de ne pas retourner au château.
Car en effet, si le rôdeur revient au donjon, il sera alors contraint de passer ne serait-ce qu'un soir pour un soldat servile, soumis et obéissant ; or même le brigand sans foi ni loi qu'est Johannes possède encore en lui un certain un amour-propre, qui le rend attaché à sa liberté, son indépendance, et par-là même, assez réticent à l'autorité ainsi que la hiérarchie: pierres angulaires d'un système féodal qu'il n'a cessé d'éviter et de mépriser.
Si lors de son infiltration d'hier soir, il avait dû jouer le rôle du larbin de cuisine, le renégat n'avait alors pas vraiment eut le choix, et inutile de dire qu'il n'a certainement pas apprécié ce moment.
De plus, à quoi bon fuir son village et sa condition de serf en Bordeleau, si c'est pour se retrouver -même temporairement- dans une situation similaire, mais cette fois-ci au Moussillon? Pourquoi troquer l'autorité du seigneur Enguerrand contre celle -même passagère- du suzerain Arch'bald?

Toutefois, d'un autre côté....cette seconde masquarade pourrait se révéler trés utile et diablement efficace. Hier, alors qu'il passait pour un simple serviteur apportant les repas, le rôdeur avait eu l'occasion de récolter de nombreuses et précieuses informations. Justement, des renseignements, voilà surtout ce que Johannes recherchait à présent. La fin ne justifie-t'elle pas les moyens? Il fallait être réaliste, cette infiltration pourrait sacrément valoir le coup, même si pour l'occasion, le renégat devrait se comporter comme un soldat obéissant....Comme un soldat obéissant: ce qu'il a voulu précisément fuir, ce qui a fait de lui un hors-la-loi....

Le malandrin expire brièvement du nez. Que choisir? Que faire?
Alors qu'il voit les deux sergents se mettre en selle sur leurs chevaux, l'esprit du rôdeur est toujours en proie à l'hésitation, tiraillé ; la Fierté et le Pragmatisme se disputent son âme, voulant se l'approprier sans partage, sans concession.

Finalement, tandis que les hommes d'armes sont sur leurs montures et s'apprêtent à partir, ils voient Johannes qui finit par s'avancer vers eux, le visage du malandrin arborant un air sérieux:

"S'vous vous les gelez bah partez d'vant moi-là. J'vous r'joindrai, j'reste ici pour fouiller encore un coup. D'te façon on s'retrouve au château."

Peu importe que cette décision semble incohérente au vu de ce qu'il a fait juste avant. Tant qu'il le pourra, le renégat ne s'inclinera pas et ne courbera l'échine devant personne. C'est grâce ou à cause de cette liberté que le rôdeur est devenu ce qu'il est aujourd'hui, et il ne compte pas l'abandonner, même faussement ou momentanément. Aux dieux sombres l'infiltration, il trouvera des informations d'une autre manière, par une autre voie.


Partant du principe que les sergents montés s'en vont et attendant qu'ils aient bel et bien quittés l'endroit, le hors-la-loi retournerait alors le campement, cherchant à cacher dans la boue ou à rendre inexploitables les divers indices concernant les chevaliers et l'enfant qu'ils ''protégeaient''.
Ensuite, il ferait détaler le troisième cheval qui serait resté sur place, le fouettant avec une branche ou bien lui balançant une pierre, afin de le faire déguerpir dans les bois. Moins le rôdeur laisse de traces derrière lui, mieux c'est.
Enfin, si rien de particulier ne se passerait entretemps, il reviendrait alors sur ses pas, traversant puis sortant à nouveau de la forêt, il retournant discrètement à sa planque. Une fois sur place, il enlèverait alors "l'uniforme" qui portait sur lui, posant son sac, remettant sa capuche et son foulard, reprenant son arc.
Dés qu'il aurait terminé de se réhabiller, le renégat sortirait de sa cache et se rendrait au village ; direction la taverne, où en tant que Jaques le trappeur, il commencerait par commander une boisson, jetant un bref coup d'oeil pour voir s'il du monde ou des gens en particulier dans la salle.
Une fois toutes ces observations accomplies, il demanderait au vieil homme tenant cette échope des renseignements et des questions sur les environs du village. Est-ce qu'il y avait d'ailleurs d'autres hameaux autour de celui-ci? Est-ce que la localité dans laquelle ils étaient n'était traversée que par une seule route? Ou est-ce qu'au contraire il en existe plusieurs possibles? Et pour finir, Johannes lui demanderai s'il connaîtrait quelqu'un sachant bien lire le rèkschpil.
Johannes "La Flèche", Hors-la-loi
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"Être prévisible est une faiblesse"

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