[Gastien de Vagne] Des promesses à tenir...

Cette cité bretonnienne est également connue sous le nom de Cité des Damnés. Au cours des quinze cents dernières années, Moussillon s’est transformée d’un petit hameau en une vaste et sordide cité. Elle est bâtie dans un endroit particulièrement hostile des rives de la rivière Grismerie. Chaque printemps, les crues balayent les bidonvilles et submergent les rues sous plus de trente centimètres d’une eau fangeuse. Le froid et l’humidité envahissent les moindres fissures : le bois pourrit et se rompt, les pierres s’effritent et les champignons recouvrent tout. Plus de la moitié des maisons de la ville sont vides, témoignage de l’épidémie de choléra d’il y a deux siècles. La ville ne s’est jamais remise de cette hécatombe et est réputée pour être la plus miséreuse de toutes les cités bretonniennes.

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[MJ] Bugman
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[Gastien de Vagne] Des promesses à tenir...

Message par [MJ] Bugman »

Les livres furent entassés sans le moindre respect, non pas que les chevaliers de la belle Bretonnie dédaignaient et méprisaient le savoir, simplement, pour les arts noirs, les sorcelleries impies et les ouvrages inscrit à l’encre de sang sur la peau, la Dame soit louée, les assaillants n’avaient aucune idée de quelle créature pouvait bien provenir ce cuir tanné et ils n’avaient pas l’intention de l’apprendre. Pourquoi fallait-il donc que les ennemis de la Dame cherchent toujours à infliger tant d’horreurs au monde ? Et pourquoi donc fallait-il que les bons chevaliers en payent le prix ? Tant de sombres pensées à mesure que tout ce qui pouvait brûler était entassé dans une pile infecte au plus bas de la tour. Tous sortirent avant que Sigurant ne lance sa torche dans cet amas, avant que les flammes dansantes n’effacent de cette terre cette bâtisse maudite, la dernière vision qu’en eurent les enfants de Gilles fut le reflet du feu sur le revenant, ses orbites vides contemplant la salle qui l’avait vu périr et renaître. Cette idole grotesque à la gloire de la folie de certains hommes brûla à son tour dans le foyer purificateur mais la lance chevaleresque était déjà loin, cachée par les aléas du décor, rendant la pierre à la poussière. Toujours plus de poussières, de cendres et de malheurs.

Du retour nul ne se préoccupait vraiment, les goules fuyaient à leur approche, avant même qu’elles ne soient visibles autrement que par un bruissement dans ces buissons malades. Nulle épée ne fut brandie et seuls les brandons illuminaient la nuit. Les discussions mourraient avant de naître et même Gaheris n’arrivait à raviver un semblant de joie dans le cœur de ses compagnons. La félicité des deux amants dura plus longtemps, mais comme tous les sentiments heureux en Moussillon, la flamme de leur bonheur s’étiola et s’éteignit à son tour dans les heures tardives sous la lueur glauque de la lune maudite. Le dernier de jour de voyage se fit dans une ambiance morne et pesante, le silence uniquement rompu par le battement des sabots sur les rares pavés et par la mastication d’un ogre qui n’avait pas vu, ou ne voulait pas voir, l’humeur morose provoquée par la fin prématuré du serment de chevalerie d’Erec. Tout juste le silence fut-il interrompu par Pellinore lorsqu’il désigna les traces d’un cheval qui s’écartaient de la piste. Le manchot ne retournerait pas au village finalement, sans doute encore plus atteint qu’il ne l’avait montré par la perte de sa main directrice.

Même l’accueil des paysans au village ne changea rien. Le hameau était en fête, nul ne souciait vraiment que le nécromancien ne soit qu’en fuite, seulement du fait qu’il avait été chassé, et c’était amplement suffisant pour eux. Seulement, l’accueil de l’ogre fut bien moins spontané, les rires s’étranglant dans les gorges et les gueux devenant bien trop prévenants pour être honnête. Le dernier chien du village aboya sans discontinuer sur la montagne de graisse. Le servant de la gueule avait faim, et sa faim inspirait la peur. Bière éventée, vin qui ferait passer de la piquette impériale pour un cru elfique, nourriture rance et escargots mal cuits, tout était offert à ceux que le village voyait comme des héros. Et la soirée passa, plus sombre chez les chevaliers que chez la plèbe. Seul incident notable, le maresquier qui avait trop bu pour son bien déclara haut et fort que la perte d’un chevalier pour se débarrasser d’une menace pareille, ce n’était pas cher payé. Le poing ganté de fer de Pellinore le frappa au visage, l’envoyant dans la boue que sa misérable engeance n’aurait jamais du quitter, et seule l’intervention du vert chevalier épargna au méprisable de se préoccuper d’autre chose que de la fracture de sa mâchoire. (¹) Dans la nuit, le chien se tut.

A
u petit mâtin les chevaliers se séparèrent, Accolon souhaitant ramener au plus vite la dame de son cœur en un lieu qui lui siérait mieux que ce hameau grouillant de vermines et de rats, Enide partant à la recherche d’Erec sur les routes tandis que Gaheris et le fougueux Pellinore retourneraient errer de village en village. Partant le dernier, Sigurant souhaita tout le courage de Gilles au jeune chevalier, avant de s’en aller rejoindre le château de son cousin, le noble Aucassin, pour l’informer de la recrudescence des morts qui marchent dans le duché. Il avait bon espoir qu’un noble aussi puissant que son parent puisse faire appel à maints chevaliers du haut et du bas Moussillon pour aider son petit cousin à pacifier la région.

Une grosse voix toussa derrière Gastien, Zod souriait de toutes ses dents en montrant la bourse du petit noble...
Jet de volonté de Zod sur Int+End/2= 8: 9, échec.
Jet de charisme pour négocier de Gastien: 16, échec, Zod demandera plus en fin de contrat, je te laisse faire le marchandage ^^

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Gastien de Vagne
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Re: [Gastien de Vagne] Des promesses à tenir...

Message par Gastien de Vagne »

Le voyage de retour vers le village fut bien plus aisé que celui vers l’ancienne tour du nécromant. Les chevaliers ne rencontraient plus de revenant sur le chemin, pourtant le moral du groupe ne s’améliorait pas pour autant. La perte d’Erec avait même réussi à atteindre le joyeux couple et chaque bretonnien avançait en silence, perturbé de temps à autre par l’ogre lorsqu’il avait un petit creux. Gastien était tout autant infecté par le départ de son ami chevalier que les autres, se sentant encore responsable de son funeste destin. Le calme qui c’était instauré fut brisé par Pellinore quand il signalait des marques de sabots en dehors du chemin. Tout portait à croire qu’il s’agissait du chevalier manchot s’éloignant du sentier principal. Mais pour aller où ? Impossible à dire...

Arrivé au village, ses habitants accueillaient leurs héros à bras ouverts. Le mage noir avait beau être vivant, le savoir en fuite meurs suffisaient amplement. Bien que la venue de l’ogre brisât leur élan d’enthousiasme, la nourriture de qualité discutable arrivait à calmer son appétit pour un temps. Pourtant les chevaliers n’avaient pas vraiment l'envie de festoyer. Cela fut vite confirmé quand un des gueux disait que la perte d’Erec était un prix convenable pour leurs tranquillités. Son visage rencontra très vite le poing de Pellinore, qui fut calmé pour éviter une blessure grave. Gastien demeurait silencieux à côté. Si son compagnon n’avait pas agi, il ne savait pas si c’est lui qui aurait frappé l’insolent. Il espérait que son ancien compagnon allait bien, ou du moins qu’il était encore en vie.

Le lendemain, les chevaliers prenaient chacun un chemin différent. Accolon emmenait sa promise en lieu sûr, Enide partait sur les traces de son camarade brisé, Gaheris et Pellinore continuaient leur quête d’errance dans le duché maudit et Sigurant se rendait au le fief de son cousin pour lui informer de l’activité grandissante des morts-vivants dans la région. Il fallait maintenant faire un choix sur la marche à suivre.

La priorité était la neutralisation définitive du nécromant. Pour cela, il devait partir à sa recherche mais il y avait un problème. Il ne connaissait pas les alentours et dans un tel duché, cela serait fatal. Il n’avait ni les connaissances, ni l’équipement, ni la puissance nécessaire pour un tel projet. Il devait donc trouver une solution à cela. Sa première action fut d’aller voir Accolon et dame Morgause pour leur demander ceci :

Accolon ! Dame Morgause ! J’aurais une chose à vous demander avant que vous ne partiez. Je voudrais savoir tout ce que vous saviez sur ce nécromant, notamment comment et pourquoi vous avez été capturée. Je peux comprendre si vous ne voulez pas parler de cela avec moi. Vous avez dû subir d’épouvantables souffrances à cause de ce monstre. Or j’ai juré de le retrouver et de le terrasser pour que plus personne ne subisse le même sort que le vôtre. Chaque détail peut avoir son importance donc si vous vous sentiez capable d’en parler, j’en serais très reconnaissant.

Après avoir glané quelques informations avec Acollon et sa demoiselle, Gastien se dirigeait vers son ami Sigurant :

Sigurant pourrais-je te demander une faveur ? Je voudrais t’accompagner jusqu’au château de ton cousin Aucassin. Je compte partir finir ce que nous avons commencés mais je ne pourrais le faire seul. J’espère pouvoir compter sur son aide pour occire cet adepte des arts noirs une bonne fois pour toutes.

Maintenant que tout cela fut réglé il ne restait plus qu’un détail à régler. Zod semblait vouloir une augmentation pour tous les risques encourus jusqu’à maintenant. Il est vrai que le pauvre avait bien souffert pendant l’aventure, perdant au passage sa précieuse arme à poudre. Or sa demande faisait réfléchir le chevalier. Au regret de le constater, sa bourse était bien légère et il ne pourrait pas garder les services de l’ogre bien longtemps. Il fallait donc marchander avec le fils de la gueule et chercher un terrain d’entente :

Zod il faut qu’on parle de notre accord. Je sais bien que nous avons conclu que le contrat se terminerait à la mort du nécromancien mais j’avais espéré que nous le terrassions à la fin de notre quête. Ce n’est malheureusement pas le cas mais je compte bien partir à sa poursuite. Cela risquerait de prendre plusieurs jours, si ce n’est plusieurs semaines. J’imagine que cela t’arrangerait car je continuerais à te payer comme convenu. Le problème c’est que je ne pense pas avoir l’argent nécessaire pour te payer par la suite. Je pourrais avoir l’argent nécessaire pour quelques jours en plus mais ensuite cela sera compliqué. Si tu m’accompagnes jusqu’au moment où je n’aurais plus un sou, tu risquerais de finir en plein milieu du duché et vu le peu d’activité dans le coin, tu aurais bien du mal à trouver d’autres emplois. Alors que si tu commençais à te diriger en dehors du duché...


Apparemment l’ogre commençait à comprendre où voulait en venir son employeur et fronçait les sourcils pour suivre son raisonnement :

Je te payerais bien évidemment la somme qui t’est due pour l’aide apportée pendant cette mission mais je pense que pour notre bien commun, il est peut-être temps de nous séparer.

Restait à savoir si le mercenaire accepterait cette rupture de contrat assez rapide. La seule chose qu’espérait Gastien était de ne pas payer les réparations de son canon portatif. Il n’avait beau rien y connaitre, un tel engin devait coûter cher et il n’aurait pas les moyens pour le rembourser. Dans ce cas-là, le ventre-dur risquerait de ne pas apprécier et qui sait de quoi était capable un ogre en colère...
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Même si tu es terrorisé devant l’ennemi, prouve lui qu'il combat un guerrier et non un lâche.
Épée bâtarde :- arme à une main : 16+1D8 dégâts ; 11 parade
- arme à deux main : 24+1D10 dégâts ; 12 parade
Épée de naissance de Gasconnie : - arme à une main : 16+1D8 dégâts ; 12 parade ; précise
- arme à deux main : 24+1D10 dégâts ; 14 parade ; précise et percutante
Brigandine : 12 protection au torse et bras ; -2 INI, ATT et PRD

Compétence :
-Coup précis (1) (B)
-Coup puissant (B)
-Étiquette (B)
-Alphabétisation (E)
-Coriace (B)
-Monte (A)
-Histoire (E)
-Parade (A)
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Re: [Gastien de Vagne] Des promesses à tenir...

Message par [MJ] Bugman »

La demande du jeune Gastien auprès des deux amants lança ce qui pourrait être qualifié d’un froid, pas l’un de ces froids légers, aisément dissipés qui s’égarent parfois dans le sud de la belle Bretonnie, non un de ces froids qui venaient du nord, glacial, mortel. Ces grands froids qui s’abattant, ruinaient récoltes et bétails, fendaient les pierres et poussaient les rares survivants aux pires exactions dans l’unique objectif de survivre un jour de plus. Et il y avait de quoi, demander à une jeune femme, une dame qui plus est, de ressasser puis d’exposer le meurtre de sa famille, son enlèvement ainsi que les sévices qu’elle avait subie enfermé aux mains d’un odieux nécromancien.

-« Sachez, sieur chevalier qu’il ne m’est guère plaisant d’amener à ma remembrance de si odieux événements, que vous me sauvâtes la vie ne vous octroie point à aborder de tels sujets. Sachez seulement que pour votre gouverne, notre ancestrale demeure fut assaillie par un vil vampire dont l’emblème portait la marque de l’Imposteur et son infâme clique nécrotique. Je vis les miens périr devant moi, occis par la plus sombre des magies, leur corps ravagé par les arts noirs, la vie arrachée de leur carcasse sans vie. Dame, la seule raison pour laquelle mon cœur bat encore est sa bénédiction qui terrassa le premier qui osa porter la main sur moi, rendu à la poussière à mon contact. Quant au chien qui m’emporta, il s’agissait de l’un de ses séides, intrigué par le pouvoir de la Dame. Vous savez tout désormais. J’aimerai vous souhaiter le bonsoir, mais le cœur n’y serait pas. »

Sur ces dures paroles, les deux amoureux s’en furent, pour partir le long de leur propre chemin, vers l’ancien Moussillon, aujourd’hui inclus dans le duché de Lyonesse, au grand dam de moult de ses nobles. Sigurant fut bien plus simple à convaincre, n’ayant nul embarras à accueillir un camarade de voyage, d’autant plus qu’il allait lui présenter l’hospitalité de son cousin, l’un des derniers à tenir aux règles de la chevalerie et grand amateur des arts nobles de la chasse et de la poésie. Ils partirent donc séance tenante, suivant la vielle route dans les marais, serpentant à travers les eaux putrides, d’abord sur de la boue, s’arrêtant un peu trop souvent au goût du chevalier moussillonnais pour les nombreuses pauses déjeuner de l’ogre, dont les flatulences ponctuaient bruyamment le voyage. À vrai dire, mis à part les deux arrêts pour la nuit, Sigurant ne demanda qu’une seule halte, le temps qu’une énorme forme grise disparaisse lentement dans le couchant, vers le cœur des marais. C’est au crépuscule du troisième jour qu’ils arrivèrent en vue du château Hane, une puissante forteresse, toute de pierres taillées, gardée par une solide herse et plusieurs barbacanes, une place inexpugnable, sans doute antérieure à la déchéance du duché maudit. À l’entrée, sous l’immense bannière portant trois fleurs sables sur fond d’argent entourant une fleur de lys, décoration pouvant uniquement être offerte par le Roi de Bretonnie, attendait un grand homme vêtu d’une longue robe pourpre entouré de quelques courtisans.

-« Sigurant, mon jeune cousin, bienvenue dans mon humble demeure, et bienvenue à vous aussi jeune chevalier dont le nom m’est encore inconnu. Je suis Aucassin, seigneur de ce château et j’ose espérer que vous accepterez mon humble hospitalité. »

Jet de charisme -3, 14

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Gastien de Vagne
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Re: [Gastien de Vagne] Des promesses à tenir...

Message par Gastien de Vagne »

Apparemment, le sujet était encore assez sensible pour les deux amants. Cependant il eut des nouveaux indices sur le nécromancien. Celui-ci était le sbire d’un vampire, un redoutable seigneur de la non-vie et puissant adepte de la magie noire que seuls les plus valeureux chevaliers pouvaient espérer vaincre. Morgause reçut la bénédiction de la Dame après que sa famille périe de sa main, ce qui la protégea de ses pantins. Un pouvoir que le vil nécromancien voulût étudier. Elle avait même mentionné une information intrigante. L’emblème du vampire était similaire à celle d’un traître et de son ordre maléfique, mais avant qu’il n’ait eu le temps de poser plus de question à ce sujet, les deux amoureux saluaient froidement le chevalier alors qu’ils s’en allaient vers leur ancienne demeure.

Heureusement pour lui, Sigurant accueillit sa demande avec plus d’enthousiasme. Il devait être ravi d’amener son camarade chez son cousin Aucassin, noble seigneur bretonnien qui s’efforçait de maintenir le code de la chevalerie et grand amateur de chasse et de poésie. Gastien était impatient de rencontrer une telle personne, bien qu’il se demandât si c’était possible de chasser autre chose que des morts-vivants par ici. Or Zod ne semblait pas encore vouloir se séparer de son employeur malgré leur petite discutions. Bien que réticent à cette idée, le Bastognois accepta sa présence comme escorte jusqu’au fief d’Aucassin. Avoir un peu plus de force brute ne serait pas de refus vu la nature hostile du duché. Le voyage ne dura que quelques jours et rien de bien fâcheux n’arriva entre-temps. Il eut bien ce moment où une étrange masse grisâtre se trouvait non loin du groupe, qui du stopper son avance pour la laisser passer et éviter de l'approcher. Encore assez ignorant face à la faune des lieux, le jeune chevalier demanda à son compagnon quel était cette drôle de forme. S’il devait lui faire face, il serait bon de savoir si c’était un prédateur des marais, une autre abomination nécromancienne, voire même les deux à la fois.

Sigurant lui parla donc de cette créature, qu'il nomma homme gris. Il la décrivait comme une grande créature humanoïde, dépassant facilement un homme, avec un corps plus végétal qu'animal. Elle possédait des longues griffes acérées et parfois même des bois de cerf. Il s'agissait d'une bête locale assez rare, qu'on trouvait surtout proches des marais et lacs qu'ils protégeaient pour une raison quelconque. Les légendes sur eux étaient très diverses. Tantôt elles racontaient qu'il aidait les chevaliers dans leur quête du Graal et d'autres comment elles dévoraient les villageois égarés dans les marais la nuit. Même s'il était curieux de connaître leur véritable nature, Gastien estima plus juste de ne pas chercher une potentielle confrontation avec une chose qu'il ne connaissait pas vraiment. Si leur motivation exacte était encore un mystère, il était sûr que si son camarade chevalier ne voulait pas l'approcher, c'est qu'il y avait une bonne raison.

À la fin du troisième jour, le château Hane fut enfin en vue. Une solide fortification de pierre, démonstration de la puissance du seigneur local face à l’environnement mortel de ses terres. Avant de pouvoir rencontrer le maître des lieux, Gastien avait laissé Sigurant avancer un peu plus en avant pour pouvoir discuter seul avec Zod :

Écoute Zod, je pense qu’il faut qu’on parle de la suite du contrat. Quand nous serons arrivés au château Hane, je compte mettre un terme à notre contrat. Je sais que nous avons convenus de le finir à la mort du nécromancien, mais je ne pensais pas qu’il nous échapperait. Il nous faudra plusieurs jours pour pouvoir le débusquer et l’éliminer. Tu seras sûrement avantagé, car tu seras payé sans faire grand-chose. Le problème est que je n’aurais sûrement plus l’argent pour te payer par la suite. Il te serait préférable de me quitter maintenant plutôt qu’au milieu des marais, sans savoir vers où aller. Tu seras évidemment payé pour le travail accompli et je peux même tenter de négocier avec sir Aucassin pour que tu restes dans l’enceinte du fief jusqu’à l’aube.

Arrivé au niveau de Sigurant, Gastien pouvait apercevoir une bannière à l’entrée avec un détail fort intéressant. L’insigne brodé dessus était entouré d’une fleur de lys, décoration uniquement attribuée par le roy de Bretonnie, voulant sûrement dire que la famille du seigneur local avait réussi un grand fait d’armes par le passé. L’homme qui les accueillait se révéla être le fameux sir Aucassin. Après s’être présenté, Gastien fit une légère révérence en direction du seigneur local :

C’est un grand honneur que de voir le seigneur local nous accueillir. Gastien de Vagne, chevalier errant de Bastogne et combattant de la Dame. Votre cousin m’avait beaucoup parlé de vous et de votre domaine en bien. J’étais fort intrigué de voir le fief d’un autre chevalier dans ces sinistres terres et je suis fort impressionné par le bastion dans lequel je me trouve.
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Même si tu es terrorisé devant l’ennemi, prouve lui qu'il combat un guerrier et non un lâche.
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Épée de naissance de Gasconnie : - arme à une main : 16+1D8 dégâts ; 12 parade ; précise
- arme à deux main : 24+1D10 dégâts ; 14 parade ; précise et percutante
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-Coup précis (1) (B)
-Coup puissant (B)
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Re: [Gastien de Vagne] Des promesses à tenir...

Message par [MJ] Bugman »

-« Voyons, en ces terres, de telles précautions sont bien souvent nécessaires et je ne suis pas peu fier que de dire que ce castel de pierre sert fidèlement ma famille depuis des générations et plus encore. Mais je manque là à tous mes devoirs en vous entretenant sur le pas de mon séjour, je vous en prie, entrez donc. »

Et tous pénétrèrent dans le hall de pierre, marchant sur le sol pavé et sous le regard de gargouille artistiquement sculptées. Le maître des lieux ne les accompagna à vrai dire que jusque dans la salle commune où il les abandonna aux bons soins de ses serviteurs le temps qu’il puisse organiser un banquet pour la soirée qui s’annonçait pour le moins avenante. Devant un tel luxe, d’autant plus rehaussé qu’il ne pouvait qu’être comparé à la crasse ambiante du Moussillon, le bon de Vagne mit quelques minutes à se souvenir de son imposant compagnon resté à l’extérieur. Certes, le sieur Aucassin était un droit dans la notion d’hospitalité, mais comme de juste, celle-ci ne s’appliquait qu’aux nobles et aux chevaliers, or l’imposant mercenaire n’était manifestement ni l’un, ni l’autre. Tout à son désarroi qu’il s’entretint avec une humble servante du devenir de son massif compagnon de route, et de ses craintes quant à la gent équestre du château si la créature n’était pas nourrie.

-« Il en estoit de function d’haitier noble sir. La beste aura matière pour ses hideus maschouêres »

La jeune femme, véritable bourgeon de beauté paysanne (puisque nul noble ne ferait travailler une dame d’un sang si proche du sien), s’inclina et s’en fut quelques instants le temps d’alpaguer un jeune page qui passait par là, laissant ainsi le temps au jeune chevalier d’admirer la finesse des tapisseries ornant les murs. On pouvait y voir les batailles de Gilles, la dispute des deux meilleurs chevaliers ou encore les exploits de Landouin, le parangon des vertus chevaleresques. Avant d’avoir pu constater avec un plaisir renouvelé la finesse de la dentelle ornant les non moins belles œuvres de tissus, le bironnois fut à nouveau guidé par la jeune femme qui lui présenta ses quartiers, dans l’aile réservée aux invités de marques du seigneur Aucassin, s’excusant platement de l’absence du chevalier Sigurant, logé comme de juste dans les appartements familiaux avant de lui présenter une cordelette à tirer si il fallait quoi que ce soit au jeune noble.

L’intérieur du logement était à l’aune du reste de la bâtisse, de belles pierres, du gros appareil pour être exact, formaient les murs de ces trois pièces, marque d’estime pour un simple chevalier, tandis qu’au murs pendaient tapisseries et tableaux, tant pour réchauffer la pièce que pour l’embellir, aidés en cela par de moelleux tapis et un foyer crépitant. Contre le mur opposé à l’entrée, se trouvait un bureau, un flacon d’encre et même quelques parchemins vierges, le tout éclairé par la lumière déclinante provenant d’une percée dans le mur. Le verre était un matériau coûteux, luxueux même et malheureusement il était fort dur de s’en procurer dans le duché maudit alors oui, l’ouverture vers l’extérieur ne disposait pas de carreau pour conserver la chaleur. Sans doute pour pallier à ce manque de matière et de fortune, les occupants successifs du château avaient du se contenter de l’antique rabat pour clore l’entrée, empêchant ainsi le froid autant que la lumière de pénétrer dans la pièce. Toutefois, ils surent trouver une parade ingénieuse à cet affront à l’esthétisme, puisque en lieu et place du volet de bois ou de peau, c’était une tapisserie à nouveau qui se déroulait pour occulter l’ouverture, dépeignant assez ironiquement un soleil radieux. Dans la seconde pièce, plus petite, se trouvaient un grand lit à baldaquin, doté de riches tentures et un coffre de bonne taille, finement ouvragé pour que l’occupant des lieux puisse aisément se décharger de ses fardeaux. Enfin, la dernière pièce, la plus exiguë des trois, contenait une salle d’eau, un nécessaire pour se raser à l’aide d’un petit miroir de bronze poli, des savons pour se laver, des huiles pour se oindre, un baquet d’eau parfumée et encore une fois cette petite cordelette pour appeler un serviteur.

Il s’écoula deux bonnes heures avant que le sieur de Vagne ne soit dérangé, par un page cette fois-ci, jeune garçon au visage vierge des stigmates des maladies honteuses de l’adolescence et aux membres finement proportionnés, qui avait pour tâche de l’escorter jusqu’à la grande salle commune pour qu’il puisse y prendre place à la droite du seigneur des lieux. Le Moussillon était un duché maudit, une terre sombre et crasseuse mais ici, dans ce château, vivait la Bretonnie.
Test d'observation: 2, belle réussite. Ici tout n'est que qualité, pas d'oeuvre au rabais, le luxe indique bien que tu es chez un grand noble de Bretonnie.
Même si ils ne sont pas indiqués ici, un second jet d'observation et ton jet en histoire de bretonnie ont déjà été tirés mais apparaîtront au message suivant ^^

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Re: [Gastien de Vagne] Des promesses à tenir...

Message par Gastien de Vagne »

Aucassin affirma que pareil dispositif était nécessaire pour vivre ici et qu’elle existe depuis bien avant lui. Gastien se demanda comment sa famille avait pu continuer à prospérer ici après le règne du duc Landouin, mais mieux valait ne pas lui demander. De plus, Aucassin devait quitter ses hôtes pour finaliser le banquet de ce soir, dont les nouveaux arrivants furent invités. Enfin... tous sauf un. Zod n'était effectivement qu'un mercenaire, voir une ignoble bête pour certains. Il restera donc dans les étables du château le temps de son séjour. Avec du personnel à disposition pour éviter qu'une petite fringale nocturne ne le poussa à goûter la monture du seigneur locale. Le jeune chevalier remercia l’hôte de son hospitalité envers lui et son servant, en lui assurant qu’il ne causera aucun problème.

Alors que les serviteurs accompagnaient l’ogre dans ses futures étables, Gastien admira la riche décoration des lieux. Les nombreuses tapisseries représentaient divers combats de grands guerriers d’antan, démontrant du courage et de la puissance des héros bretonniens. Perdu dans sa contemplation, il en fut sorti par une jeune domestique, d’une certaine beauté malgré ses origines roturières, qui l’accompagna vers ses appartements. Une fois entrée, elle lui indiqua une cordelette au cas où il aurait besoin de quoi que ce soit avant de se retirer et de le laisser seul.

Le jeune chevalier prenait son temps pour découvrir les lieux. Un bureau se trouvait au centre de la pièce, avec parchemins et flacon d'encre pour les plus érudits. Ce meuble eu pour effet de faire sourire le jeune noble. Cela lui rappela comment il avait appris à lire et écrire. Plus jeune, sa mère lui imposa des cours entre deux entraînements au combat. Selon elle, le savoir était une arme aussi redoutable que la lame d’un chevalier. Gastien rétorqua que ce n’était pas une plume qui vaincrait l’ennemi et forgerait ses futurs récits. Pourtant, elle s’accrochait à instruire son fils et aujourd’hui, celui-ci le remerciait de s’être acharné sur la tête de mule qu’il était.

L’unique fenêtre était voilée par une tapisserie d’un grand soleil. Curieux, le chevalier l’écarta pour constater qu’il n’y avait pas de vitre entre l’extérieur et le bureau. Il décida alors d’ouvrir les volets pour y découvrir le sombre paysage du Moussillon. Des marais sinistres et des forêts lugubres à perte de vue, alors que le Soleil se couchait lentement pour laisser place à l’obscurité. Ce panorama lui glaça le sang, au point qu’il se demanda comment les nobles d’ici pouvaient dormir sans être angoissés par les horreurs rôdant non loin d’ici. Il referma les volets en espérant pouvoir trouver le sommeil plus tard.

Il se dirigea ensuite vers la chambre, et quel plaisir de voir qu’il y avait un lit propre à sa disposition. Il jeta son sac près du coffre, laissa de côté ses armes ainsi que son armure de maille et se laissa tomber sur le lit. Enfin une nuit en dehors de la fange et sans promesse de démangeaison ou de mal de dos quelconque. Il n’aurait jamais imaginé à quel point le confort de sa vie d’avant lui aurait manquée. Cela le frappa d’un coup. De mémoire, cela ferait presque un mois qu’il était sur les routes. Un mois à arpenter le duché maudit et à guerroyer pour la Dame. Et beaucoup de choses c’étaient passés entre-temps. Le premier combat dans le village, la rencontre avec ses compagnons, l’assaut sur la tour du nécromancien... Sans parler de la fuite de chez lui. Comment était Biron aujourd’hui ? Était-ce encore le fier fief qu’il avait connu ? Ou bien est-elle tombée en décrépitude suite à la mort tragique de la famille dirigeante ? Il pourrait envoyer une lettre pour savoir qui était le nouveau seigneur local. Mais pour dire quoi ? Qu’il avait échoué et déguerpi comme un lâche ? Hors de question de salir son honneur ainsi. Et avant même de penser à réparer les tords du passé, il avait des promesses à tenir.

En parlant de promesse, Gastien se souvint qu’il avait une soirée à laquelle il était invité. Et autant dire qu’il était tout, sauf présentable. Un mois d’errance dans la nature réduirait n’importe quel héros en un vulgaire bandit de grand chemin et la bienséance lui interdisait de se présenter ainsi. Il inspecta donc la dernière salle, pour constater qu’il y avait de quoi se nettoyer pour ce soir. Il remarqua même un petit miroir à disposition. Il n’avait pas eu le luxe de pouvoir se contempler dans la glace depuis son départ de Bastogne. Or, quand il porta l’objet jusqu’à son visage, il fut estomaqué.

Ses cheveux n’avaient plus leur éclat d’autrefois et ils descendaient presque jusqu’à ses épaules. Son visage était marqué par les cernes, démontrant de la fatigue engendrée par son voyage. Mais ce qui le choqua le plus fut sa barbe naissante. Un duvet juvénile bien plus long qu’il ne l'aurait pensé. Il voyait bien que c'était lui. Seulement un lui vieilli par le temps et les événements. Il imaginait bien que l’aventure le changerait, mais pas pour si peu.
Il secoua la tête pour reprendre ses esprits. À ce rythme-là, il ne sera prêt qu’à la fin de l’hiver prochain. Il ôta donc sa tunique pour la déposer sur son lit, puis il tira sur la cordelette dans la salle d’eau. Au bout de quelques minutes, des bruits de pas se fit entendre et un serviteur fut à sa disposition. Gastien lui dit alors :

“Veuillez nettoyer mes vêtements pour ce soir. Je ne voudrais point que sir Aucassin soit offusqué par mon manque d'hygiène pour un tel événement. Je souhaiterais avoir ma tunique juste après m’être lavé. Sinon, tâchez de me trouver un habit de rechange. Une tunique du même cachet fera l’affaire. Et tant que vous y êtes, apporter moi de quoi m'essuyer.”

Le jeune paysan aillant ses ordres, il quitta la chambre sans rien rajouter. Le noble pouvait enfin s’occuper de lui-même. Il plongea dans la bassine d’eau puis appliqua sur lui le savon, puis l’huile de bain. Il s’occupa ensuite de son visage en rasant le peu de barbe qu’il avait. En sortant de la pièce, il constata qu’il y avait une serviette ainsi que sa tunique classique, lavée et pliée, sur son lit. Il se sécha rapidement puis enfila sa tenue. Maintenant qu’il était prêt, il ne lui restait plus qu’à attendre. Même s’il avait envie d’explorer les alentours du château, il se devait être à l’heure pour le banquet. Il profita du temps qui suivit pour simplement se reposer.

Un peu plus tard un garçon ordinaire, ce qui était rare vu la condition de la populace locale, vint le chercher pour l’emmener vers les salles où se déroulait les festivités. Même si Gastien pouvait se permettre de goûter aux joies de la noblesse chevaleresque pour cette soirée, il ne devait pas oublier pourquoi il était là. Il cherchait avant tout de l’aide face au nécromant. Qu’il s’agira de nouveaux compagnons d’armes, de plus d’équipements ou encore de nouvelles informations, tout était bon à prendre. Si un vampire était réellement derrière tout cela, le jeune chevalier savait qu’il n’avait aucune chance face à lui. Ce soir, il profitera du calme d’être noble. Mais demain, le devoir d’être chevalier l’appellerait à nouveau.
Gastien de Vagne, voie du chevalier bretonnien
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Même si tu es terrorisé devant l’ennemi, prouve lui qu'il combat un guerrier et non un lâche.
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- arme à deux main : 24+1D10 dégâts ; 12 parade
Épée de naissance de Gasconnie : - arme à une main : 16+1D8 dégâts ; 12 parade ; précise
- arme à deux main : 24+1D10 dégâts ; 14 parade ; précise et percutante
Brigandine : 12 protection au torse et bras ; -2 INI, ATT et PRD

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-Coup précis (1) (B)
-Coup puissant (B)
-Étiquette (B)
-Alphabétisation (E)
-Coriace (B)
-Monte (A)
-Histoire (E)
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[MJ] Bugman
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Re: [Gastien de Vagne] Des promesses à tenir...

Message par [MJ] Bugman »

La grande salle, apprêtée pour l’occasion se dévoilait dans toute sa majesté nobiliaire. Les tapisseries portant les armoiries de dizaines de familles chevaleresques dansait lentement sous le souffle de l’air agité par pas moins de six feux ronflants dans des âtres symétriquement disposés. Et pourtant la salle restait agréablement fraîche, principalement du fait des douze mètres nécessaires avant d’atteindre le plafond. Foulant le dur sol de pierre taillée, heureusement couvert d’épais tapis, le chevalier errant aux boucles d’or toutes lavées de frais eut tout le loisir nécessaire à la contemplation des emblèmes tissées*. De fait certaines d’entre elles remontaient à l’époque de Landouin, tandis que d’autres, plus nombreuses et plus récentes étaient quelque peu entachées des sombres événements ayant conférés au Moussillon sa sombre réputation, même si d’aussi loin que sa mémoire portait celle suspendue derrière le siège ouvragé d’Aucassin ne semblait pas y être mêlée.

L’hôte des lieux l’accueillit d’ailleurs fort chaleureusement, l’invitant même à siéger à sa droite, en temps qu’invité de marque, même si nulles armoiries ne pendaient derrière lui, simplement à cause de son arrivée impromptue et de la relative faible importance de la famille de Vagne. Sigurant, tout aussi propre que son compagnon put s’asseoir en face de son camarade après avoir donné une chaleureuse accolade à celui qu’il appelait systématiquement cousin, au mépris relatif de l’étiquette locale, sans doute outrepassée par les liens du sang. Juste dans son dos flottait sa bannière personnelle, un dragon d’argent sur parti de sinople et de gueules. Les derniers invités rejoignirent tranquillement la salle et se placèrent selon les règles de l’étiquette avant de se préparer à entamer gaiement le repas.

Et, fidèle à la réputation du château, le-dit repas fut somptueux, commençant d’abord avec des langues de flamands roses en gelée, des morceaux de pommes acides et les premières gorgées d’un porto tiléen accompagnant un massif melon bordé de jambon cru, le service enchaînant fort vite avec un ensemble de quatre grandes soupières de cuivre comportant chacune une soupe différente, ici aux bettes et aux poireaux, là aux carottes et aux navets, le tout généreusement agrémenté d’une crème épaisse et fort fraîche. S’ensuivirent les potages, dont les puissantes effluves emplissaient les narines autant que les larges morceaux de viandes régalaient les yeux et l‘estomac. Après quelques bouteilles d’hypocras, et plusieurs poissons d’eau douce, le plat principal fut apporté, un énorme jarret de porc, délicatement rôti au miel tandis que les ménestrels et les troubadours faisaient enfin montre de leur art raffiné. Un banquet digne de nobles adhérant aux antiques lois de la Bretonnie et comme de juste,

Reposant sa coupe de vin, un puissant rouge non coupé dont les simples effluves métalliques avait fait tourner la tête du jeune chevalier errant, le maître des lieux aborda enfin le sujet central :

-« Bien, pendant que nous nous restaurons et que j’espère, vous appréciez l’hospitalité de ma maison, pourriez-vous exposer en vos termes la raison de votre venue en ces lieux ? »
Jet de connaissance sur les armoiries pendues et leur histoire : 8, c’est une réussite légère
Jet d’intelligence, 19, ai-je besoin de faire un dessin.
Passons à l’alcool, 19 et 12, bon, tu n’es pas fin saoul mais c’est loin d’être glorieux

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Gastien de Vagne
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Re: [Gastien de Vagne] Des promesses à tenir...

Message par Gastien de Vagne »

Après quelques minutes à traverser les divers couloirs du château, le chevalier tout propre se retrouva dans la grande salle. Elle pouvait impressionner le simple paysan de par sa grandeur, mais cela était courant chez la noblesse chevaleresque. Les différentes tapisseries placées en hauteur représentaient les emblèmes de chaque famille noble présente, dont un œil attentif pouvait distinguer celle datant de l’âge d’or du duché et celle d’aujourd’hui. Gastien n’avait aucune bannière pour représenter sa lignée, mais cela ne le dérangeait pas vraiment. Il n’était qu’un humble chevalier venant d’une petite famille du duché voisin. Il aurait été étonné de voir quelqu’un le reconnaître ce soir. Il remarqua d’ailleurs qu’il ne serait pas le seul noble à n’avoir aucun emblème au-dessus de sa place. Sûrement un autre errant arrivé il y a peu. Une bonne nouvelle car il sera aisé de s’en faire un allié pour sa quête.

Quand l’heure du banquet arriva, Gastien prit sa place à la droite du maître des lieux. Les invités arrivaient les uns après les autres, notamment Sigurant qui n’hésita pas à faire passer les accolades amicales avant les distinctions sociales envers son cousin. Le repas fut somptueux et les plats aussi délicieux qu’exotiques se succédaient en continu. Le jeune chevalier dégustait pour la première fois des langues de flamants roses, mets bien luxueux même pour lui. Il redécouvrait même certains plats dont il avait goûté plus jeune, notamment les potages et le succulent rôti. Avec les chants et récits qui emplissaient la salle, le bironnois profita pleinement de cette soirée.

Jet d'intelligence : 1
Cependant, il garda à l’esprit qu’il n’était pas ici pour s’amuser. Il écouta d’une oreille les diverses conversations autour de lui et en tira plusieurs informations. Il y avait une hiérarchie spécifique à cette tablée. Exceptés Gastien et Sigurant, plus les invités étaient proches d'Aucassin, plus il était puissant et influent. Les trois seigneurs locaux les plus proches de lui qui, d’après les paroles des nobles, auraient à eux trois une puissance militaire égale à celle de leur hôte. Ils seront d’une grande aide dans la traque du nécromant. Le troisième errant était tout aussi important vu qu’il était juste après les trois seigneurs. Cela était étrange vu qu’il n’avait pas de bannière. Un errant venant d’une famille réputée mais lointaine ? Ou peut-être avait-il accompli un fait d’armes lui permettant de siéger si près ? Ce chevalier mystérieux l’intriguait de plus en plus.

Alors qu’il essayait d’en apprendre plus sur lui, Sir Aucassin lui demanda la raison de sa présence ici. Gastien allait enfin pouvoir demander de l’aide de la part de ce puissant chevalier. Cependant il y avait un léger problème. Les différents alcools bues commençaient à lui donner le tournis et bien qu’il fût encore maître de ses paroles, ceux-ci n’étaient pas exactement les mêmes que ceux dans son esprit :

Oh bien sûr messire. Je ne peux qu’apprécier cette soirée ainsi que ces mets délicats dont certains mettaient même inconnus. Ceux-ci sont d’une rare qualité et je ne pensais pas en trouver de telles sortes dans ce duché.
Mais passons. Si je suis ici, c’est pour vous demander de l’aide dans ma quête. J'ai récemment affronté un ignoble nécromancien qui menaçait la région. Avec Sigurant et d’autres camarades bretonniens, nous l’avons traqué jusqu’à dans sa tanière et nous avons failli le vaincre. Mais le lâche a réussi à prendre la fuite et doit se terrer ailleurs pour continuer à servir ses sombres maîtres.
J’aurais pu simplement partir en me disant qu’il n’était plus une menace. Mais j’ai fait serment de le terrasser. Peu importe où cet infâme mage se trouve, il n’échappera pas à la justice de la Dame !


Alors qu’il termina sa phrase, le jeune chevalier se rendit compte qu’il se tenait debout, le verre bien haut, et comprit qu’il avait parlé assez fort pour que tout le château ne l’entende. Tous les nobles le regardaient avec interrogations. Certains s’amusaient de voir la fouge caractéristique des errants, mais une plus grande partie de l’assemblée le foudroyait du regard pour son manque flagrant de tenue envers le seigneur local. Embarrassé par son comportement, Gastien se rassoit et attendit que les conversations reprirent pour continuer :

Enfin, comme je le disais... J’ai besoin d’aide. Je ne vous demande pas forcément du matériel ou des forces supplémentaires, quoiqu'elles ne seraient pas de refus. Je demande surtout des informations. Je ne connais pas bien la région et partir à l’aveugle et sans guide me serai sûrement fatal. Je voudrais aussi savoir s’il n’y a pas des lieux propices pour un rassemblement de ces adeptes de la magie noire. N’importe quelle piste me sera utile.
Gastien de Vagne, voie du chevalier bretonnien
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Re: [Gastien de Vagne] Des promesses à tenir...

Message par [MJ] Bugman »

Les années passées à apprendre l’art de la table et de l’étiquette n’avait finalement pas été si vaines pour le jeune bastognois. Légèrement éméché certes, mais le regard toujours acéré il décrypta bien aisément les positions de chacun autour de la table. Seulement si il maîtrisait fort bien l’observation, la discrétion était un élément qui, visiblement, demandait encore bien du travail. Sa légère, mais au combien bruyante incartade provoqua un silence assourdissant dans la salle, en contrepoint total avec la joyeuse ambiance précédemment. À vrai dire le seul autre au son audible fut une corde de luth qui grinça dans une ignoble fausse note avant de se rompre sèchement.

-Eh bien, que de commentaires élogieux sur ma table et sur les chants et la musique. Il est bien heureux que la politesse ne se soit pas complètement perdue dans la jeunesse des autres duchés du plus beau des royaumes. Mais si je suis bien sûr prêt à vous prêter quelques uns de mes gens d’armes et tous les chevaliers errants se portant volontaires, je n’ai malheureusement pas la remembrance de quelque lieu propice aux adeptes des arts sombres que vous souhaitez si ardemment, et bruyamment, occire…

-N’y a-t-il pas la grotte près de la cascade mon cher hôte ? Celle où jadis vous alliez chasser en compagnie de votre respectable maisonnée.

La voix douce qui s’élevait en réponse au maître des lieux provenait du chevalier sans bannière, qui n’avait par ailleurs pas le même accent que la majorité des convives. Les murmures d’assentiments enflèrent tout autour de la tablée et le silence gênant fut bien vite couvert par les poèmes de Roland et de Bertrand, ce dernier étant délicatement mâtiné de scandale puisque aux dires de certains cercles de dilettantes, il n’aurait les bourse qu’à la ceinture. L’écart du jeune chevalier avait visiblement été mis sur le compte de la jeunesse et de la fougue, lui permettant alors de s’en tirer à bon compte vis à vis de ses pairs, chez qui une piètre réputation pouvait être aussi handicapante qu’une blessure des plus invalidantes, comme la perte de sa main directrice par exemple…

Le repas finit bel et bien par se conclure après une délicate oie fourrée aux framboises sur, luxe inouï dans te telles contrées, un sorbet aux mangues venues des lointaines terres du sud, bien en deçà des terres qui tâtèrent jadis de la foudre des croisés. Les convives se séparèrent sous les auspices d’une bonne soirée, bien qu’encore assez fraîche et nombre d’entre eux s’en retournèrent en leurs appartements...
Jet secret d'intelligence d'Aucassin pour la planque
Charisme de Gastien, malus de quatre du fait de l’alcool et de la piètre prestation devant les nobles (bien que fort drôle à lire ^^) : 2

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Gastien de Vagne
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Re: [Gastien de Vagne] Des promesses à tenir...

Message par Gastien de Vagne »

Le jeune chevalier avait, sans le vouloir, attiré toute l’attention de la tablée. Même les bardes regardaient Gastien avec étonnement, n’ayant jamais vu de noble agir avec autant de disgrâce. Malgré cela, son hôte répondit à sa demande, qui ne lui apporta aucune nouvelle piste dans sa traque. Heureusement, le mystérieux chevalier lui donna l’information qui lui manquait. Un ancien terrain de chasse de la famille d’Aucassin où pouvait abriter sa proie. Avec cette intervention, la maladroite prestation du bastognois fut bien vite oublié et les conversations ne tournaient plus qu’autour du noble sans blason. Gastien en profita pour réagir à la réponse du chevalier inconnu :


Et bien messires, cela s’avère être peu, mais suffisant pour continuer ma quête. Sir Aucassin, pouvez-vous m’en dire un peu plus sur cette fameuse cascade ? J’imagine qu’un rapide coup d’œil dans les jours à venir ne serait pas plus mal.


Il se tourna ensuite vers lui :

Je vous remercie de cette précieuse information que vous m’offrez. Pourrais-je savoir votre nom ? J’ai remarqué que votre accent était différent des convives. Vous n’êtes donc pas originaire du Moussillon ? Et vu que vous connaissiez quelques récits par rapport à la famille de notre hôte, dois-je supposer que vous le connaissiez ? Dans ce cas, comment cela se fait-il que vous n’ayez aucune bannière pour représenter votre maisonnée ?

Ah quel étourdi je fais. Je ne me suis même pas présenté convenablement. Veuillez excuser mon manque de savoir vivre. Gastien de Vagne. Chevalier errant de Bastogne et féroce combattant face à la non-vie.


Le banquet se termina en beauté avec un plat de plus somptueux. Non seulement cela était une merveille pour les papilles, mais en plus Gastien découvrait une nouveauté des lointaines terres du Sud. Il ne voyait même pas ce qu’était le fruit qui donna la saveur de ce sorbet, lui qui ne connaissait de ces royaumes que les tapisseries importées par le commerce ou les croisades de l’époque. Sa famille n’avait pas vraiment d’histoire par rapport à celle-ci, préférant guerroyer sur leur terre que chez leurs voisins d’au-delà les mers. Le jeune chevalier était du même avis. Toutefois, il ne serait pas contre l’idée de se rendre un jour là-bas. Enfin... sans forcément devoir combattre ses habitants.

La soirée continua avec des digestifs et autres boissons pour accompagner la discussion entre nobles. Gastien, plus modérés sur leurs consommations, en profita pour continuer à rassembler des informations, notamment sur les fameux scandales dont était accusé le chevalier sans armoiries. Il se joint aux diverses discussions des autres convives, n'hésitant pas se vanter de ses exploits accomplis jusqu’ici. Il aperçut également les trois puissants vassaux d’Aucassin et hésita à aller les voir pour leur demander de l’aide. Après tout, ils étaient aussi des chevaliers, donc ils seraient réceptifs à sa quête. Il n’avait même pas forcément besoin de plus de soldat ou matériel. Simplement de répandre son histoire pour attirer de nouveaux compagnons susceptibles de l’accompagner. Mais en y réfléchissant, ce n’était pas forcément une bonne idée.

Avoir une trop grande force de frappe pourrait ralentir la progression du groupe. D’autant plus qu’il faudrait prévoir bien plus que des combattants si leur nombre atteignait un seuil critique. Et puis si une simple cohorte de chevalier pouvait passer relativement inaperçu, c’était une autre histoire avec une armée complète de guerrier de la Dame. Se souvenant ainsi des paroles de Dame Morgause, qui avait mentionnée un imposteur, le chevalier s’imagina un instant que des traîtres à la solde du maître nécromant pouvaient se trouver à côté de lui. Le surveillant lui et ses alliés pour éviter qu’il ne pose plus de problème par la suite. Ou encore pour se débarrasser de lui car il devenait gênant. Voir pire encore !

Gastien se calma et reprit lentement son sang-froid. Mieux valait éviter de sombrer dans une folie dictée par des suppositions. Il s’agissait simplement d’une soirée entre valeureux bretonniens. Rien de plus. Pour ce qui était des vassaux, il préféra éviter d’attirer d’avantage l’attention. S’il avait de la chance, la seule chose qu’on retiendra de lui était un chevalier juvénile avec une tolérance à l’alcool plutôt limité.

La soirée toucha à son terme et chaque invité retourna dans sa chambre, en marchant plus ou moins droit. Le bironnois la retrouva sans trop de difficulté, l’alcool ne le faisait que légèrement tourner la tête. Une fois sur son lit, il prit le temps de réfléchir un peu. Il avait passé une agréable soirée, rencontrer des bonnes personnes et discuter de choses parfois bien insignifiantes. Quand fut la dernière fois qu’il avait eu ce genre de loisir ? Il se souvenait des dîners à Biron, qu’il qualifiait de “superficiel et d’un ennui bien plus mortel qu’un orc”. Mais maintenant qu’il connaissait la vie d’aventurier, côtoyant la mort ou la sentant non loin à chaque instant, il commençait à comprendre l'utilité de ce genre de futilité.

Commençant à sentir la fatigue prendre le dessus, il décida donc d’aller se coucher. Bien qu’il ne sût pas quand il allait partir pour cette fameuse cascade, il devra garder la forme pendant son séjour ici. Il pouvait bien partir dans deux jours que demain aux premières lueurs de l’aube. Et même s’il devait rester un moment, il avait toujours quelques idées en tête pour ne pas se laisser distraire par la paresse.
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