[Gastien de Vagne] Des promesses à tenir...

Cette cité bretonnienne est également connue sous le nom de Cité des Damnés. Au cours des quinze cents dernières années, Moussillon s’est transformée d’un petit hameau en une vaste et sordide cité. Elle est bâtie dans un endroit particulièrement hostile des rives de la rivière Grismerie. Chaque printemps, les crues balayent les bidonvilles et submergent les rues sous plus de trente centimètres d’une eau fangeuse. Le froid et l’humidité envahissent les moindres fissures : le bois pourrit et se rompt, les pierres s’effritent et les champignons recouvrent tout. Plus de la moitié des maisons de la ville sont vides, témoignage de l’épidémie de choléra d’il y a deux siècles. La ville ne s’est jamais remise de cette hécatombe et est réputée pour être la plus miséreuse de toutes les cités bretonniennes.

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[MJ] Bugman
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Re: [Gastien de Vagne] Des promesses à tenir...

Message par [MJ] Bugman »

« Ma foi, il n’y a que peu à en dire, mes terres sont vastes et à vrai dire je ne puis toutes me les remémorer mais Gefrelar pourra sans nul doute vous y guider avec grande sûreté et si il s’avère qu’un nécromant se trouve effectivement là-bas, il s’assurera qu’il soit occis avant d’avoir pu nuire... »

La voix du maître des lieux s’était durcie, presque acérée dans les derniers instants de la phrase, ne laissant nulle place au doute quant au devenir de l'éventuel nécromant s'étant réfugié dans ce lieu. Mais le fil des discussions reprit bien vite après ce léger éclat et l'invité errant put se rapprocher assez de du noble sans bannière pour lui adresser ses remerciements. Devant ce petit discours débité d’une seule traite par le jeune invité, le chevalier sans nom ni blason ne put retenir un petit rire amical :

-« Paix, paix mon jeune voisin, je me nomme Urien héraut de mon seigneur allié à messire d’Aucassin, c’est d’ailleurs à force de visites et des conseils de mon père que j’en sais tant sur le maître du château d’Hane, quant à mon accent, eh bien, retenez-vous que de juger un duché en n’en ayant vu que si peu de lieux. Une dernière chose d’ailleurs, si vous êtes ce que vous prétendez, rassurez-vous la non-vie saura vous trouver elle aussi...»

Le dîner s’acheva paisiblement, les poètes et autres conteurs disparaissant promptement au profit des serviteurs chargés de débarrasser la tablée. Gastien finit lui aussi par quitter l’assemblée de nobles pour retourner dans ses appartements, uniquement pour trouver ceux-ci ouverts, occupés par une servante pudiquement voilée qui, sous couvert de refaire le lit, laissa tomber sciemment un petit message plié sur les draps* avant de se retourner rapidement pour partir. Seulement là où aurait du se trouver l’entrée se tenait un chevalier passablement éméché qui la laissa partir sans vraiment écouter ces excuses, légèrement interloqué par ce visage partiellement dissimulé qu’il avait déjà vu quelque part lors de la première partie de cette soirée.

Le message plié sur le lit était court, deux phrases à peine, quelques mots seulement :

Le Mal habite cette demeure. Ne croyez personne et fuyez pour votre âme !
*Jet pour repérer l’activité de la servante, 5 ça passe largement
Jet pour reconnaître la servante, 5 jolie réussite aussi, oui tu pourrais la reconnaître facilement et tu sais où tu l’as déjà vue
Du fait de tes deux belles réussites, tu pourras tenter de rattraper la femme que tu as choisis de laisser partir via discord ^^

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Gastien de Vagne
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Re: [Gastien de Vagne] Des promesses à tenir...

Message par Gastien de Vagne »

Aucassin ne lui donna pas grand-chose de plus concernant la cascade, mais Gastien sera accompagné. Son nouvel allié se nomma Gefrelar, chevalier et maître de chasse du domaine, et saura le guider et soutenir si ses suspicions s’avéraient justes. Un compagnon de plus ne sera pas de trop car malheureusement, certaines menaces du Moussillon ne pouvaient être réglés avec un peu de force et une bonne lame. Le seigneur local termina ses paroles sur un ton sévère, annonçant le funeste destin qu'attendrait tout nécromant ayant eu l'idée de s'installer sur ses terres. Même s'il ne le dénigrait pas, l'errant avait toujours pour plan d'interroger un mage noir sur la nature de leur pouvoir. Si le premier qu'il avait rencontré lui avait filé entre les doigts, il ne laisserait pas le prochain s'échapper aussi facilement.

Son attention se tourna ensuite vers le chevalier sans bannière. Le dénommé Urien était le messager de son père, proche allié d’Aucassin. Il lui expliqua qu'il était bien du Moussillon, un brin vexé par la question du chevalier. Embarrassé, Gastien répondit :

Veuillez m’excuser d’avoir supposé le contraire. Comme vous dites, je connais assez peu notre cher royaume. Bien que je sois loin de ma demeure pour servir la Dame, je profite de ma quête pour découvrir les mœurs et coutumes de nos confrères d’armes. Nous sommes tous de preux guerriers, et pourtant nous sommes tous différents les uns des autres.

Les derniers mots d’Urien laissèrent le bastognois perplexe, ne sachant pas comment les prendre. Étant donné son but, il décida de le voir d’un bon œil. Le dîner se termina avec les derniers vers des bardes. Les convives regagnèrent leur chambre après les festivités, tantôt seul ou en bonne compagnie. Un peu pompette, Gastien fit comme la plupart et se dirigea vers ses quartiers. S’il partait demain, alors il devait être en forme pour le combat à venir.

De retour dans ses appartements, le noble fut étonné de voir une personne occupée les lieux. Dans sa chambre se trouvait une servante qui rangeait ses affaires. Aussi tard et après un banquet, voilà qui était bien étrange. Le chevalier allait lui dire de sortir d'ici, mais il remarqua qu’elle laissa tomber un bout de papier sur le lit. Elle allait quitter les lieux, mais fit plutôt face à son occupant. L’indésirable s’excusa de sa présence tardive, tandis que Gastien essaya de déterminer pourquoi il recevait un message de la sorte. Il laissa inconsciemment filer la servante et ne jugea pas nécessaire de l’interroger. Les mots écrits devraient suffire pour répondre à ses questions. Gastien se posa sur le lit, prit le papier entre ses mains et le déplia lentement pour lire les deux phrases. Sur l’instant, son esprit se bloqua et n’arriva pas à comprendre les mots qu’ils avaient en main. L’instant d’après, il chercha frénétiquement sa lame et se prépara à une attaque venant de nulle part. Celle-ci était adossée au coffre d’à côté, comme il avait laissé avant de partir pour la soirée. En voyant son équipement à la même place que la veille, il s’efforça de reprendre ses esprits et réfléchi calmement.

Gastien avait envisagé que l’ennemi ne serait pas loin, près à frapper quand il s’y attendrait le moins. Mais recevoir un avertissement anonyme de la sorte était des plus inattendus. Le message voulait dire deux choses : la menace était bien plus sérieuse qu’il ne l’avait imaginé et qu’il y a des personnes qui le savent. Mais dans ce cas, chaque individu dans ce château était un potentiel allié ou un traître caché. À qui pouvait-on avoir confiance et de qui devait-on se méfier ? Le chevalier commençait à douter de tout son séjour au château d’Hane. Est-ce que son expédition aux chutes n’était pas un piège pour l’éliminer ? Avait-il innocemment discuté avec des partisans de l’ennemi ? Avait-il la certitude qu’on ne l’observait pas à ce moment même ? Tant de questions se bousculèrent dans son esprit, au point qu’il n’arrivait plus à savoir quoi faire. Mais une chose était sûre : si le mal sévit en ces lieux, il est de son devoir de l’arrêter.

Le problème étant qu’il est difficile de combattre un ennemi invisible. S’il parlait de ses doutes à la mauvaise personne, cela pourrait lui être fatal. Gastien avait bien des idées sur qui il pourrait compter et qui il valait mieux éviter, mais ce n’était que des suppositions. Au final, l’unique personne en qui il pourrait avoir confiance était celui qui avait écrit cette lettre. Et le seul moyen de savoir était justement en train de filer ! En jurant intérieurement qu’il était un idiot fini, le chevalier se précipita vers l’extérieur de la pièce pour rattraper la servante. Par chance, elle n’était pas loin et partait d’un pas pressé. Le noble bretonnien voulait lui courir après, mais en supposant qu’il était surveillé, un tel acte serait des plus suspects. Il devait agir de manière subtile. Lui viens alors une idée saugrenue. Sans le vouloir, il venait de se donner une certaine réputation durant la soirée, qui n’était pas des plus glorieuse. Il risquait de perdre le peu de crédibilité qu’il lui restait, mais il n’avait pas le temps de penser à un autre plan. En essayant de paraître le plus soûl possible, il lança à la domestique :

Mad’moizel’ ! J’ai un truc à vous d’mandez ! Attendez !

Après réflexion, l’idée était plus irréfléchie qu’autre chose. Pourtant, on l’avait bien remarqué au banquet à cause d’un acte entraînée par l’ivresse. Si une oreille indiscrète venait à passer par là, il pourrait mettre cette étrange action sur le compte d’une trop forte consommation de vin. Bien évidemment, la servante ne s’arrêta pas. Au contraire, elle accéléra l’allure pour le distancer. Pour autant, le chevalier continua dans sa prestation quelque peu ridicule et finit même par la rattraper. En attrapant son poignet, Gastien continua son cirque en lui demandant :

Dit... J’vous aurais pas croisé quelqu’ part ? Ça va m’ rev’nir... Ah oui ! C’est vous qui vous occupiez d’Zod ! Vous pourriez m’dire si tous passent bien ? Il est pas mauvais, mais il s’emporte s’il bouffe pas un truc.

Confuse, la domestique ne savait pas quoi répondre à l’énergumène émincé qui l’agrippait le bras. Mais dans un vif mouvement, elle fut tirée vers lui et le chevalier lui chuchota :

Qui a déposé ce mot ? Donnez-moi juste un nom et je vous laisserais partir comme si de rien n’était.
Gastien de Vagne, voie du chevalier bretonnien
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Même si tu es terrorisé devant l’ennemi, prouve lui qu'il combat un guerrier et non un lâche.
Épée bâtarde :- arme à une main : 16+1D8 dégâts ; 11 parade
- arme à deux main : 24+1D10 dégâts ; 12 parade
Épée de naissance de Gasconnie : - arme à une main : 16+1D8 dégâts ; 12 parade ; précise
- arme à deux main : 24+1D10 dégâts ; 14 parade ; précise et percutante
Brigandine : 12 protection au torse et bras ; -2 INI, ATT et PRD

Compétence :
-Coup précis (1) (B)
-Coup puissant (B)
-Étiquette (B)
-Alphabétisation (E)
-Coriace (B)
-Monte (A)
-Histoire (E)
-Parade (A)
Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_gastien_de_vagne
Aventure actuel : viewtopic.php?f=113&t=7203

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[MJ] Bugman
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Re: [Gastien de Vagne] Des promesses à tenir...

Message par [MJ] Bugman »

*La gifle partit par réflexe, un automatisme qui résonna longtemps dans le couloir désert. Il s’écoula une poignée de seconde le temps que les deux comprennent ce qui venait de se passer, et une autre bonne dizaine pour que la servante, le bras incriminé encore saisi par la chevalerie alternante, tantôt saoule tantôt maîtresse de ses mots et de ses gestes. À vrai dire, nul ne pouvait la blâmer pour son acte instinctif puisque, bien loin des belles ballades, des chansons de geste et des contes pour enfants, lorsqu’un noble poussait une jeune et jolie servante dans une alcôve discrète, ce n’était que rarement pour des paroles et des actes honorables.*

-« Morbleu, êtes vous complètement stupide ? Si on me voit ici avec vous, surtout dans ces maudites frasques, cela risque d’arriver aux mauvaises oreilles alors de grâce, laissez moi partir séance tenante et suivez mon conseil au plus vite imbécile. La lignée fidèle de Maldred l'imposteur hante ses lieux. »*

Le jeune chevalier bastognois avait passé bien des années à étudier l’histoire de son royaume, tant dans les ballades des ménestrels que dans les contes que tout petit on lui contait. Il avait même fréquenté parchemins et codices poussiéreux, au grand bonheur des sages locaux (certains savaient même lire le classique et les marchands venaient des fiefs alentours pour profiter de leur expertise en manuscrit, du moins jusqu’à ce que l’un d’eux soit fleurdemysé et un autre pendu pour contrefaçon). Et de fait, le nom de Maldred lui disait quelque chose, oui il connaissait ce mot, c’était un lieu. De nouveaux engrenages se mirent en place dans son cerveau aviné. Non, ce n’était pas un lieu mais une personne, un chevalier du Moussillon, un duc ? Ces réflexions s’avérèrent fatales pour l’esprit encore sonné du jeune homme et sa mémoire l’abandonna sans le moindre regret, le laissant seul, le regard bovin face à la jeune femme qui rengainait la dague, simple mais parfaitement aiguisée, qui avait trouvé son chemin face au bas-ventre du chevalier sans que celui-ci ne s’en aperçoive. Dégageant d’un coup sec son second bras (les errants, même fin saoul, savait faire preuve de constance, fusse dans leur poigne) et se massant l’avant-bras engourdi, elle reprit devant le chevalier encore éberlué :

« Avelyne, maintenant tenez votre parole »

Et sans plus de ménagement pour la dignité bastognoise, elle s’en fut, essayant au passage de bousculer ce chevalier si peu discret, n’obtenant comme seul résultat de se faire mal à l’épaule et disparut au coin du couloir replaçant son voile sur un joli minois visiblement encore vexé par son échec. Gastien quant à lui, s’en alla se coucher, peu d’informations en tête mais l’avertissement encore très présent dans l’esprit. Fermant sa porte et se dévêtissant pour plonger au royaume des rêves dans ses luxueux appartements, il eut une révélation, ce n’était pas en tant que servante qu’il la connaissait, du moins elle ne servait pas lors du banquet de la soirée, mais elle jouait pour les invités lors du repas. Une des artistes qui s’était produite ce soir là, jouant de la citole, si sa mémoire ne le trompait pas. La nuit passa sans autre anicroche, si ce n'est les aboiements des chiens de chasse du seigneur de la maison, réverbérés par les pierres du château. Sans doute quelque proie avait fait l'erreur de s'aventurer trop près d'eux.

-« Estions navrois d’ainsi vous éveillois monseigneur mais Sire Aucassin requerois vostre présence. Vostres armes ont été polies et vétures apprêtées pour vostre chevauchée. »

Le serviteur qui venait de le réveiller en tirant le rabat de bois qui séparait les trois pièces de l’extérieur, de sa lumière et de sa froideur. Le feu n’était plus que cendres mais les tapisseries et tapis avaient rempli leur office et il faisait encore bon vivre dans les lieux. Une nouvelle journée commençait, même si il devait sans doute être plus proche de l’après-midi que de l’aube. Une journée qui appelait à la chevauchée héroïque, à la mise à mort de suppôt du mal et à la gestion d’un ogre aussi. Restait aussi l’avertissement de la musicienne. Un nuage passa devant la fenêtre. Il commençait déjà à pleuvoir, le Moussillon n’accepterait donc pas le soleil aujourd’hui.
*
Jet de charisme de Gastien, 18, la gifle part directement, on a pas idée d’alpaguer les dames de cette manière. Goujat.

Second jet de charisme, pour savoir si Gastien inspire assez la confiance et la compétence pour que la servante souhaite en révéler plus, 11, visiblement, c’est bien trop dangereux à ses yeux, tu es plus proche du chiot à évacuer que du preux chevalier.

Jet de connaissances historiques de Gastien, sans malus du fait de la compétence Histoire, 20. Gastien ne savait visiblement même pas qu’il s’est passé des choses dans le Moussillon au fil des siècles même si Maldred ça te dit quelque chose (par contre il peut vous réciter les batailles de Gilles de tête).

Tu peux te préparer à l'expédition, n'hésite pas à venir me voir en mp pour du matériel ou t'occuper de l'ogre ^^

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Gastien de Vagne
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Re: [Gastien de Vagne] Des promesses à tenir...

Message par Gastien de Vagne »

Le chevalier s’était exercé à parer des coups d’estoc, à esquiver des revers d’épée, et même à répliquer face à un combattant voulant engager un pugilat. Pourtant, il ne vit pas la gifle partir et fut momentanément troublé par celle-ci. Qu’une servante le fuît ainsi était une chose, mais qu’elle osait le frapper était intolérable ! Et pour couronner le tout, elle jugea approprié de le réprimander tel un enfant ayant brisé un vase par accident. Alors que la demoiselle essaya de retirer son bras, effort futile étant donné l’écart de force, Gastien senti la colère monter en lui et s’apprêta à répondre face à pareille humiliation. Cependant, un mot dans le sermon de la dame le surprit, car sans savoir pourquoi, il avait une vague impression de connaître le nom de Maldred. Bien qu’il connaissait l’histoire de la Bretonnie, il n’arrivait pas à se rappeler, probablement car l’alcool lui faisait plus d’effet qu’il ne voulait l’admettre.

Plongé dans une réflexion qui ne menait nulle pars, le chevalier ne remarqua qu’à l’instant la lame affûtée en bas de son ventre. Réalisant enfin que l’inoffensive demoiselle était celle qui avait l’avantage, la colère se changea en stupeur, puis en frayeur. Il retenait toujours la servante, mais non plus car ils voulaient l’empêcher de fuir, mais plutôt car il n’osait plus bouger, au risque de se faire transpercer. Ce n’était que quand elle rengaina sa lame que Gastien desserra sa main. La domestique récupéra alors son bras de la poigne du chevalier, qui ne résista pas en retour, puis se pressa de quitter les lieux. Néanmoins, elle dédaigna répondre au noble en lui donnant son nom, avant de disparaître au tournant d’un couloir. Gastien ne réagit pas de suite, regardant toujours bêtement l’endroit d’où Avelyne avait disparu. Quelques minutes passèrent et il se rappela enfin pourquoi il voulait retourner dans ses appartements. Le chevalier se dirigea alors vers sa chambre en espérant que personne n’était là pour assister à la scène.

Arrivé dans sa chambre, il referma aussitôt la porte avant de s’effondrer sur le lit. La demoiselle venait de lui donner bien plus de questions que de réponse. Le plus gênant étant que Gastien ne s’attendait pas à ce genre de réponse. Il imaginait que c’était un chevalier ou une dame de la cour qui était à l’origine du message, pas une vulgaire roturière. Mais était-ce vraiment le cas ? En y réfléchissant, ce n’était pas la première fois qu’il la voyait. Elle n’était pas une employée du château, mais une musicienne dont il avait écouté les prestations pendant le dîner. Mais alors, depuis combien de temps travaillait-elle au château d’Hane ? Pourquoi avait-elle une arme sur soi ? Comment cela se faisait-il qu’elle sache écrire ? Et par dessus tout, qu’elle était son but ? Pourquoi vouloir refuser de l’aide dans un tel moment ? Quelque chose ne collait pas dans cette histoire, mais une chose était sûre. Elle était sûrement l’une des rares personne à qui il pouvait faire confiance. Le problème étant que le bretonnien ne pouvait pas la voir sans raison, au risque d’éveiller les soupçons. Et malheureusement, Avelyne ne semblait pas prête à coopérer. Il fallait donc un nouveau plan. Un plan plus réfléchi et moins bruyant que le précédent. Ou peut-être qu’il faudrait l’inverse...

La nuit se passa sans encombre, excepté les quelques aboiements venant de l’extérieur. Un domestique vient tirer le chevalier de son sommeil. Il en profita pour ouvrir les volets de la chambre, laissant la lumière du soleil pénétrer les lieux. Gastien fut tenté de rester un peu plus pour se prélasser au lit, tant la chaleur de la chambre était agréable. Mais le message du serviteur lui rappela qu’il avait à faire durant cette journée. Aucassin l’attendait, son équipement était fin prêt et le chevalier était paré au voyage. Il devait néanmoins faire deux trois tâches avant de partir, à commencer par se restaurer. Il n’était pas bon de partir le ventre vide, surtout s’il devait s’attendre à combattre un mage noir et ses pantins morts-vivants. Le bastognois suivi donc le domestique jusqu’à la salle du banquet de la veille. La salle n’avait pas tellement changé depuis, excepté le nombre de convives à table qui avait diminué. Gastien vit au loin le maître d’Hane et décida d’aller le saluer, tout en prenant son repas. Bien que plus modeste que pendant la soirée, il y avait tout de même quantité de mets savoureux.

De la venaison accompagnée de diverse pois et lentille constituait le plat principal, le tout accompagné de quelques miches de pain. Du vin était aussi à disposition, mais se rappelant les débauches de la nuit précédente, le jeune chevalier préféra s’abstenir. Quand le repas se termina avec des pâtisseries, l’errant en profita pour discuter avec le seigneur local. Après avoir échangé quelques mots sur la soirée, et heureusement l’accident avec Avelyne ne fut pas mentionné, Gastien en profita pour lui demander un service. Le chevalier voulait profiter du peu de temps qu’il avait pour en apprendre un peu plus sur le duché, et donc il demanda si le maître des lieux avait quelques livres à disposition et s’il pouvait les lire avant son départ. D'abord surpris, Aucassin répondit qu’il avait bien les archives du château mais celui-ci voulait bien savoir en quoi ses écrits pouvaient aider le chevalier à vaincre le nécromancien. Par sécurité, Gastien décida de ne pas lui avouer ses doutes et lui dit simplement qu’il voulait savoir s’il y avait des livres parlant de la nature hostile du Moussillon pour le voyage à venir. Le seigneur local lui autorisa l’accès, bien qu’il ne garentie pas au chevalier qu'il trouvera ce qu’il voulait dans ses vieux grimoires. Suite au repas, Gastien se dirigea donc vers les salles privées du château d’Hane pour trouver des réponses.

La salle n’était pas réellement bien grande à première vue, plusieurs étagères de taille modeste ainsi qu’un espace pourvu d’une table et de chaises pour lire en toute quiétude. Cependant il aurait fallu un temps considérable au chevalier pour pouvoir examiner l’intégralité des documents ici présents mais il savait précisément ce qu’il cherchait. Ses premières recherches reposèrent bien sur la nature dangereuse du Moussillon. Malheureusement, il ne trouva rien à ce sujet, il devra donc demander conseil auprès de ses camarades de voyage. Ensuite, il chercha des informations sur les fameux Hommes gris, espérant en apprendre plus que des récits contradictoires. Et là encore, il ne trouvait rien de concluant. Démoralisé, il espérait au moins trouver quelques pistes sur Maldred, dont il n’arrivait toujours pas à se souvenir quoi que ce soit. Et cette fois si, il trouva enfin ce qu’il voulait. Maldred était le dernier duc du Moussillon, et était tristement célèbre pour l’affaire du Faux Graal, une sombre histoire de Bretonnie où le duc maléfique avait essayé d’usurper le trône en usant de mensonges et de sorcellerie. Bien qu’il fût découvert et vaincu, de nombreuses familles nobles s’étaient rangés à ses côtés durant le conflit et certains avait même réussit à échapper à leur jugement. Que des fidèles de ce dément puissent encore exister était intolérables ! Mais nul à en douter que telle la vermine, ils se tapissaient dans l’ombre en attendant sagement leur heure pour renverser le royaume.

*Alors qu’il pensait en avoir terminé, le jeune chevalier tomba par hasard sur un livre des plus intéressant : une chronique relatant l’histoire du château d’Hane. Poussé par sa curiosité, il lut le livre sans en espérer grand-chose. Le document fit référence à l'histoire du château et remonta sur pas loin de dix siècles, avec des mentions remontant à la fondation même de la Bretonnie. Concernant l'affaire du Faux Graal, plusieurs longs passages y sont consacrés, que ce soit au niveau des intrigues de l'époque ou des batailles. Le maître d'Hane a, durant chacun de ses événements, obéit aux liens vassaliques en levant son ost pour porter assistance à son suzerain. Il est mentionné que pendant la crise, le maître d'Hane de l’époque avait reçu le droit de porter la fleur de lys sur son blason. Mais quelque chose n’allait pas avec ce récit. En soit, il n'y avait rien de bien particulier dans ces écrits, les exploits de la noblesse étant toujours soigneusement retranscrit pour en garder les traces. Or, ces temps-là furent si troublés qu’il n’y eût pas un, mais deux Roy. Le perfide duc du Moussillon avait, pendant un temps, réussit à usurper le trône, avant que le grand Gaston le Preux réussit à déjouer ses machinations. Quand l’idée germa dans la tête du jeune bretonnien, son sang ne fit qu’un tour. Il avait beau retourner la chronique dans tous les sens, il ne trouva rien qui pouvait répondre à ses doutes. Son teint devient blême quand une question se répercuta dans son crâne : s’il y avait eu deux Roy à l’époque, qui fut le maître du seigneur d’Hane ? Dans ce cas, est-ce que la distinction d’Aucassin lui avait été accordé car sa famille avait combattu le chevalier maléfique, ou parce qu’il avait rejoint ?

Gastien reprit ses esprits au moment où le livre heurta le sol. Dans la confusion, il avait à peine remarqué que la chronique lui avait glissé des mains. En hâte, il attrapa le livre, le reposa sur l’armoire et quitta les lieux d’un pas pressé. Maintenant qu’il n’était plus sûr de rien, il devait parler à Avelyne au plus vite. Si ça se trouvait, il se trouvait dans la gueule du loup depuis le début. Il se pouvait que chacune de ses actions fût épiée dans l’ombre. Il était même probable que sa soi-disant aventure n’était qu’en réalité un piège fatal. Si cette femme savait des choses sur cette histoire, il devait vite le savoir, au risque de disparaître sans laisser de traces. Errant dans le couloir, le chevalier tomba sur un domestique quelconque, et lui ordonna de retrouver Avelyne ainsi que de lui trouver une salle libre pour discuter seuls. Quand celui-ci lui demanda de quoi il voulait lui parler, le noble répondit simplement qu’elle devait répondre de ses actes, tout en posant un regard sévère sur le pauvre serf. Son teint virant au blanc, le serviteur dit comprendre la situation et lui demandât de le suivre.

Le chevalier arriva dans une pièce plutôt banale. Une table centrale, cernée de plusieurs tabourets, quelques plans de travail pour la cuisine ainsi qu’une grande cheminée au fond avec à l’intérieur une marmite pleine. Cela devait être une salle réservée au domestique pour éviter de déranger les nobles durant leur repas. Le serviteur ayant accompagné Gastien s’absenta une bonne dizaine de minute. Et quand la porte s’ouvrit de nouveau, c’était Avelyne qui s’y trouvait. Sa tenue avait peu changé, mais son regard était plus fuyant qu’à leur première discussion. Refermant la porte avec précaution, elle s’inclina quand le noble se tenait devant elle :

Messire de Vagne, en quoi une humble musicienne peut vous aider ?

Avelyne, je pense que tu sais pourquoi tu es là. Je ne pouvais pas laisser impuni ce qui c’était passer la nuit dernière.

Méfiante, la servante ne quittait plus le chevalier du regard et s’éloigna de lui lentement :

Je... Je ne vois pas de quoi vous...

N’essaye pas de nier. Tu crois qu’une simple gueuse peut se permettre d’agir ainsi envers un chevalier ? S'il ne s’était rien passé, je n'aurais rien fait. Mais bafouer mon honneur en osant lever la main sur moi est intolérable !


Pendant son discours frénétique, Gastien n’arrêta pas de marcher à grands pas dans la pièce, comme pour évacuer sa colère montante. Néanmoins, il s’arrêta près d’une chaise et la saisit avec une main :

C’est dommage, car tu as un minois qui n’est pas déplaisant au regard. Mais il faut savoir punir le chien quand il mord la main de son maître. Si Aucassin ne s’en charge pas, je m’en occuperai moi-même !

Et un instant, le bastognois prit le meuble à deux mains et le lança à l’autre bout de la pièce en hurlant :

Connais ta place misérable !!!

Le tabouret se fracassa dans la cheminée, renversant la broche tenant la marmite alors que son contenu s'éparpillait sur le sol. Plusieurs minutes passèrent, entre le chevalier qui fixait la servante alors que celle-ci, apeurée, s’était collée au mur suite à la violence du noble. Subitement, Gastien laissa échapper un soupir avant d’ajouter :

Je pense que cela devrait suffire pour persuader les oreilles indiscrètes. J’espère que ma petite prestation ne vous a pas trop effrayée.

Avelyne ne se détendit pas pour autant, visiblement confuse que son agresseur lui parlât ainsi. Baissant d'un ton, le chevalier continua :

Vous pensiez qu’un simple avertissement suffirait à me faire peur ? Je traque un nécromancien depuis plusieurs semaines, j’ai combattu vaillamment ses pantins et perdu de preux compagnons sur le chemin. J’ai fait serment de toujours combattre le mal, et ce n’est pas maintenant que je vais fuir en sachant que des traîtres se cachent dans ce château même.

J’ai fait des recherches de mon côté et j’ai trop peu d’informations pour savoir précisément qui est notre ennemi. Je ne peux faire confiance quand la personne qui m’a prévenu du danger, c’est-à-dire vous. Et n’essayer pas de nier, je sais que vous n’êtes pas une paysanne du coin. Si nous travaillons ensemble, je pourrai vous apporter ma force et nous réussiront à vaincre le mal qui se terre ici. Dans ce cas, dites moi ce que vous savez sur le château d’Hane.

Jet d'intelligence pour la chronique, sur 9+1 (histoire) +4 (bibliothèque bien fournie pour ça), 2 éléments fournis en MP)
Gastien de Vagne, voie du chevalier bretonnien
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- arme à deux main : 24+1D10 dégâts ; 12 parade
Épée de naissance de Gasconnie : - arme à une main : 16+1D8 dégâts ; 12 parade ; précise
- arme à deux main : 24+1D10 dégâts ; 14 parade ; précise et percutante
Brigandine : 12 protection au torse et bras ; -2 INI, ATT et PRD

Compétence :
-Coup précis (1) (B)
-Coup puissant (B)
-Étiquette (B)
-Alphabétisation (E)
-Coriace (B)
-Monte (A)
-Histoire (E)
-Parade (A)
Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_gastien_de_vagne
Aventure actuel : viewtopic.php?f=113&t=7203

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[MJ] Bugman
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[Gastien de Vagne] Des promesses à tenir...

Message par [MJ] Bugman »

Les lourdes semelles claquaient sur le parquet de bois brut qui grinçait et gémissait. Des éclats de voix jaillissaient de derrière la porte de chêne, bien que trop étouffés pour être distinctement compris. Quelque chose se brisa avec un bruit sourd, violent. Le valet ne savait pas ce qu’avait fait la jeune femme pour énerver à ce point chevalier mais si il avait bien tiré une chose de ses quelques années ici, c’était bien de ne jamais se mêler de ce qu’un sang noble jugeait comme approprié pour une injure, le plus souvent perçue que réelle, venant de la part d’un membre de la maisonnée, ou plus généralement de tout être en dessous de lui. Il déglutit péniblement en souvenir de la fois où il avait fait tomber la selle préférée du maître, celle ornée de fils argentés, dans la boue de l’écurie. Il avait gardé les marques du martinet pendant deux mois. Le jeune homme frissonna et se dirigea rapidement vers le dortoir où dormait la vieille cuisinière, pressentant que la jeune blonde aurait bien besoin de quelques simples.

Dans la salle proprement dite, le silence retomba partiellement, immobile si l’on exceptait le souffle un peu rauque du noble revêtu de maille et les légers tremblements d’une jeune femme qui venait de voir un tabouret percuter l’âtre avec assez de force pour que des éclats en jaillissent un peu partout. À vrai dire, quelques-unes de ces aiguilles de bois s’étaient même fichés dans la coiffe de la bretonnienne. La scène avait été soudaine, incompréhensible à ses yeux et elle hésitait visiblement entre essayer de fuir, de lutter futilement pour sa vie armée d’une seule dague face à un chevalier en armes ou bien à se résigner sur son sort, accepter l’injustice manifeste et encaisser les coups, les injures et les reproches de celui qu’elle avait visiblement vainement tenté de sauver de ce lieu qu’elle considérait comme maléfique.

Avelyne tressaillit lorsqu’il soupira en passant ses mains gantelées de fer dans ses cheveux et recula instinctivement contre le mur lorsqu’il commença à parler, le temps que son cœur calme la chamade à laquelle il battait et que sa main se décrispe du manche de sa dague, visiblement dissimulée dans les replis de sa robe. La voix grave parlait doucement, presque un murmure, mais avec une inflexion tranchante et un ton dur. Envolé la langue lente et pâteuse de la nuit précédente, envolé l’esprit embrumé par l’alcool. C’était un chevalier bardé de fer, l’épée ceinte au côté, la toisant de toute sa taille encore accentuée par sa minceur. Le crépitement des flammes fut la seule réponse qu’il obtint pendant quelques secondes. Les flammes se reflétaient dans ses yeux mais n’éclairaient que la moitié de son visage, en en soulignant les angles aigus et plongeant l’autre partie dans l’ombre.

-« Je, enfin vous... »

La jeune femme inspira profondément, reprenant un peu plus constance mais quand elle reprit la parole, le rythme était encore un peu trop rapide pour paraître tout à fait calme et elle tremblait toujours autant :

« Ventre-Dame, vous ne pouviez pas vous en empêcher, n’est-ce pas ? Coquebert chevaleresque, vous voulez donc mourir à ce point ?! J’essaye de vous sauver en vous envoyant au loin, siffla Avelyne au bord des cris ou des larmes. Par le Graal, pourquoi êtes vous aussi stupidement courageux vous autre bastognois. Passant la main sur son visage, elle continua : Est-ce que vous avez la moindre idée de ce que ça fait de se faire convoquer par un homme à qui vous avez ordonné de ne plus chercher à vous voir ? Et que cet errant que vous vous êtes risquée à sauver vous hurle soudain dessus et fracasse le mobilier autour de vous ? J’aurai du vous planter hier, ça vous aurait refroidi les élans chevaleresques. Ça fait des mois que je suis enfermée ici, à jouer de la musique pour ces chiens. La nuit, les ombres bougent, certains des domestiques disparaissent, ce château est tenu par un monstre fidèle aux siens. Les serviteurs, les ménestrels, nous sommes tous prisonniers, condamnés à nous taire si nous voulons survivre. Vous êtes le premier crétin pétri d’honneur qui pense que c’est une bonne idée de revenir me voir au lieu de partir le plus loin possible. Vous êtes heureux maintenant ? Ou vous voulez qu’on vous prépare un cheval pour charger vers votre mort ? »

D’un geste brusque, elle replaça sa coiffe qui commençait à se détacher et fit quelques pas rageurs dans la salle, les poings serrés, blancs aux jointures, avant de se placer droite comme un I face au chevalier :

« Frappe-moi… Ne me regarde pas comme ça, tu viens de fracasser le mobilier, prétendument pour me remettre à ma place. Tu tends peut être à l’oublier mais moi je ne sors pas du château aujourd’hui alors fais ce que tu es sensé faire pour une fois. »

Gastien la regarda quelques instants, luttant quelques peu pour trouver le moyen d’adoucir les conséquences découlant de son plan. Il songea à retirer son gantelet, voire à ne pas la frapper tout simplement. Détournant les yeux, il leva sa main couverte de maille et d’acier. Le bastognois se reprit et planta son regard dans le sien.

-« Pardonnez-moi »

La gifle partit, percutant en claquement sec et cliquetant le visage de la jeune femme, la projetant sur le sol. Sans autre forme de procès, il se retourna et reprit son rôle, insultant cette traînée désignée, assurant à qui pouvait l’entendre qu’elle avait intégré définitivement quelle était sa place. Il sortit en claquant puissamment la porte, faisant trembler les gonds et le valet qui approchait en portant un petit sac. Si le chevalier avait jeté un regard en arrière, il aurait pu voir Avelyne se remettant péniblement sur ses genoux écorchés par le sol, tentant vainement d’épancher le sang qui coulait de sa lèvre fendue, de son nez et griffures qu’avait laissé l’acier sur sa joue. Mais il ne le fit pas.

Les préparatifs au départ s’achevaient doucement dans la cour du château de Hane. Zod sortait des écuries, dodelinant de part et d’autre, se léchant les lèvres en observant les fontes emplies de nourriture et les chevaux les portant. Gefrelar s’impatientait sur un hongre solidement bâti, houspillant les quatre hommes-d’armes qui devaient les accompagner. Au dernier moment, Sigurant se joignit à la petite équipée, baissant les yeux sur les taches rouges maculant le gantelet de Gastien, mais il ne fit nulle remarque.

La chevauchée fut silencieuse dans l’ensemble, ne s’arrêtant qu’occasionnellement lorsqu’une des bêtes s’embourbait et qu’il fallait, ou du moins que l’un des hommes-d’armes devait, en ôter les sangsues qui se gorgeaient à même le pauvre animal. Sous le coup de vêpres, le peu de lumière que l’astre solaire réussissait péniblement à faire parvenir décrut progressivement. En quelques minutes, la brume avala le paysage, difficilement repoussée de quelques empans. Le camp fut promptement monté sur une petite butte de terre émergeant triomphalement du marais pour attendre le lendemain. La nuit était bien avancée lorsque le soldat de garde hurla. Le temps que le bastognois se lève, il avait disparu, une simple ornière pointant vers l’eau saumâtre...
Réactions de Gastien prises en mp

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Gastien de Vagne
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Re: [Gastien de Vagne] Des promesses à tenir...

Message par Gastien de Vagne »

Bien que le malentendu fût dissipé, Gastien avait la désagréable sensation de réécouter le discours de la veille. Un chevalier étranger voulant aider une dame grâce à un plan farfelu, qui lui rétorqua que celui-ci était stupide et dangereux... D'apparence, on en était assez proche. Toutefois, le fond du discours était légèrement différent. Son sermon était moins assuré que celui de la nuit dernière. Un chevalier en armure complète, qu’on avait préalablement frappé et insulté quand il était soûl et qui revenait vous voir pour exiger réparation, ce n’était pas ce qu’il y avait de plus rassurant. Même si tout cela était une mise en scène, Avelyne en tremblait encore, la main crispée sur sa dague. Difficile pour le jeune errant de rester de marbre face à pareil spectacle. Alors qu’elle fit les mille pas dans la pièce, il se justifia tant bien que mal de son comportement quelque peu brutal :

J’avais peu de temps pour élaborer un plan. Et puisque vous dédaigniez accepter mon aide, il fallait bien que je trouve une solution. Vous ne pensiez pas que j’allais gentiment partir, alors que vous m'annonciez qu’un grand mal se cachait en ces lieux ? Je suis un chevalier bretonnien, par la Dame ! Pas un vaurien qui s’amuse à brandir sa lame ou fuir les conflits quand ça lui arrange. Vous aurez beau me dissuader ou me menacer, j’accomplirais mon devoir, même si cela doit me conduire au jardin.

Bien qu'il était agacé d'être autant critiqué, la supposée servante lui révéla des informations des plus qu'inquiétantes. La noblesse des lieux semblait réaliser de mystérieux méfaits dans l’ombre, alors que plusieurs serviteurs disparaissent sans laisser de traces. Impossible de dire s’ils ont été éliminés, car ils avaient vu quelques choses qu’il ne fallait pas, ou bien si ces conspirateurs avaient besoin de sujet vivant pour un quelconque rituel impie. Certains employés auraient pu donner des informations vitales pour faire avancer l’enquête, mais il est probable qu’aucun d’entre eux n’avoue, de peur de disparaître à leur tour. Après avoir eu la confirmation d’Avelyne qu’elle n’avait pas d’autre allié dans le château, il valait donc mieux ne pas ébruiter l’affaire, au risque de se faire dénoncer par le premier venu. De plus, elle mentionna qu’un ignoble personnage dirigeait ce complot. Naïvement, il demande si elle avait une idée de qui il pouvait s’agir, espérant avoir une idée de la cible à abattre. Elle le regarda comme s’il s’agissait du dernier des idiots pendant un moment, puis lui annonça finalement qu’il s’agissait du terrible Malbaude. S’attendant enfin que le chevalier fasse marcher les quelques neurones qu’il avait, elle ne put qu’être consternée par le regard interrogé du bastonnois en face de lui.

Gastien avait bien entendu ce nom quelque part, mais cela ne lui revenait pas. Il avait un vague souvenir d’un chevalier qui se revendiquait Duc du Moussillon, mais cela était impossible. Après l’Affaire du Faux Graal, aucun duc n’avait été nommé pour remplacer Maldred. Il devait simplement s’agir d’un chevalier à la moralité corrompue et bien trop narcissique pour son propre bien. Cependant Avelyne lui affirma qu’il était bien plus dangereux que cela. Selon elle, c’était un ancien guerrier de la Dame qui s’était détourné de sa voie à la suite de sa quête du Graal. De plus, il arriva à convaincre bon nombre de chevaliers, non pas par la force, mais par son charisme maléfique qui lui accorda des partisans au sein même de ce château. Ce traître recevait fréquemment des messages d’après la servante, indiquant son importance envers la cause du faux duc. La question était de savoir qui les recevait. Le seigneur Aucassin est le suspect le plus direct. Les indices de la veille le désignent clairement, mais elles n'étaient pas assez concrètes pour pouvoir affirmer quoi que ce soit. Il est tout aussi probable qu’un de ses courtisans réceptionne les lettres tout en profitant de la faveur du maître des lieux. L’un des pires des scénarios possibles serait que le commanditaire soit un mage noir, vampire ou autre être impie qui dirige le château depuis les ombres. Cette idée fit frissonner le chevalier, car même lui doutait du dénouement de cette histoire s’il devait faire face à pareille créature.

Alors que Gastien était plongé dans une réflexion digne d’un des bovins de son pays, son interlocutrice perdit patience et se posta devant lui, tout en lui suggérant de manière plutôt directe de la frapper avant de partir. Cette demande plus que soudaine lui fit sortir de sa torpeur alors qu’il lui répondit :

Vous… Vous plaisantez, j'espère ? Vous pensez que j'ai fait tout ce cirque pour ensuite blesser ma seule alliée ici !? Même si je vous reproche ce qui s'est passé la nuit dernière, je n'ai nullement l'attention de me venger. Avez-vous la moindre idée de ce que vous me demandez !? Étant donné votre être délicat, vous pourriez vous effondrer si je ne fais guère attention. Et…


Mais il voyait bien qu'elle avait pris sa décision et ses arguments étaient justes. Après ce qu'il venait de faire, il serait étrange de revoir l'auteur des faits indemne, alors que le chevalier c'était défoulé contre le mobilier. Trop de clémence de sa part et sa couverture pourrait tout simple voler en éclats, les mettant tous les deux en danger. Et bien que le chevalier se sentait prêt à affronter tous les dangers, il ne voulait pas que cela retombe sur elle. Alors que les mots lui manquèrent et qu'elle insista pour en finir au plus vite, il décida de prendre son courage à deux mains, leva lentement sa main alors qu'il s'excusa pour ce qu'il allait commettre, puis la gifla.

Plusieurs idées lui traversèrent l'esprit à ce moment là. Il aurait pu éviter ce dénouement s'il avait mieux prévu la suite des événements. Il aurait pu trouver d'autres informations par lui-même, au lieu d'impliquer quelqu'un d'autres dans cette histoire. Et dans l'immédiat, il aurait pu aussi ôter son gantelet avant de la frapper. Mais à cela, il se disait qu'il devait la blesser le plus que possible, pour éviter qu'elle ne souffre plus tard à cause de lui. Est-ce que ce raisonnement plus que douteux le réconforta dans son action ? Pas vraiment, non. Alors que le corps de la servante tomba lourdement au sol, il reprit immédiatement son rôle et décida de la toiser de haut tout en ajoutant :

Voilà ce qui arrive quand on se croit plus important que ce que l'on ait. Une autre humiliation de ce genre, et je n'hésiterais pas à te punir comme il se doit. Remercie ton maître que j'ai un peu de considération pour ses manants. Tant que tu n'auras pas compris ta place, reste au sol et apprends de tes erreurs, cul-terreux !

Et dans un mouvement théâtral, il se dirigea vers la porte puis la claqua violemment après son passage. Gastien n'avait même pas la force pour se retourner et voir les conséquences de ses actes. Dans sa tourmente, il ne fit pas attention aux serviteurs qui se précipitèrent vers la salle où se trouvait la pauvre serve blessée. Quand ils se mirent sur le chemin du chevalier, ils se collèrent au mur et arrêtèrent presque de respirer quand il passa, de peur de contrarier un homme déjà bien colérique. Cependant, ce n'était pas envers Avelyne qu'il était furieux, ni envers le traître du château qui complotait contre la Bretonnie. Il était surtout furieux contre lui-même. Alors qu'il se trouva seul dans un couloir en pierre, il s'arrêta un instant, complétement immobile, et ne put retenir un sermon de colère avant de frapper le mur qui se trouvait à sa droite.

Preux chevalier, mon œil ! Ce qu'il venait de faire était contraire au code de la chevalerie et il avait honte d'avoir agi ainsi à la suite de sa négligence. Bien évidemment, il savait que ce genre de pratique était plus que courant dans la haute-société bretonnienne. Si personne n'était là pour y assister, ce n'était pas une infraction au code. Certains de ses confrères allant même jusqu'à dire qu'une vulgaire roturière ne correspondait pas aux "dames" que devait protéger à tout prix la chevalerie. Pourtant, même s'ils leur sont inférieurs, les chevaliers devaient protéger le peuple et lui permettre de vivre en paix. Il n'avait aucune idée de si sa famille était du genre à agir de la sorte, mais il préféra ne pas y penser. De toute manière depuis sa désertion de Biron, il ne pensait pas que la Dame le considère encore comme un de ses servants. Il avait abandonné les siens, fuit le combat, et maintenant, il s'attaque à ce qu'il avait juré de protéger. Il ne méritait pas de porter le titre de chevalier. Dans ce moment de désespoir, il remarqua que son gantelet était tâché du sang de la blonde demoiselle, et il comprit une chose.

Ce qui est fait est fait. Il ne pouvait pas revenir en arrière, ses parents ne reviendront pas à la vie et il n'effacera pas les erreurs du passé. Il avait commis des actes impardonnables et il n'était même pas sûr de pouvoir retourner chez lui et reprendre son fief. Néanmoins, cela lui importait peu. Un chevalier ne partait pas en quête pour des titres ou des terres, mais pour répandre la lumière de la justice et combattre le mal dans le moindre recoin de la Bretonnie. Il devait continuer et défaire la menace avant que d'autres vies innocentes ne soient perdues. Reprenant son chemin, il arriva enfin dans la cour du château, où le groupe l'attendait, prêt pour le voyage. Gefrelar ordonna aux hommes d'armes qui les accompagneront de terminer les préparatifs au plus vite, alors que les pauvres avaient bien du mal à convaincre l'imposant Zod de ne pas "goûter au préalable" les bêtes de somme. Quant à Sigurant, il termina les préparations de son côté. Quand il s'approcha de son ami errant, remarqua les taches de sang sur son gantelet, qu'il essaya de dissimuler au regard des autres. Mais il ne fit aucun commentaire, se doutant de la raison et ne préféra pas en ajouter. Gastien, lui ne se justifia pas et se contenta juste de vérifier son matériel pour le voyage, ainsi que son étalon soit paré pour la traversée. Et ainsi, la petite expédition punitive partit en direction de la cascade en quête du nécromant.

Le voyage fut assez monotone. Tout le monde était sur leur garde, prêt à se défendre contre une des créatures terrifiantes des marais. Les rares pauses que le groupe s'accorda furent pour débarrasser les sangsues qui dévoraient les pattes de leurs destriers. L'équidé de Bastogne n'était pas en reste, paniquant à chaque fois qu'il s'enfonçait un peu plus dans la vase à chaque pas. Malgré cela, le destrier alezan dénommé Findel avait su s'adapter aux rudes conditions du Moussillon alors qu'il n'en est même pas originaire. À l'origine, Gastien avait insisté pour partir avec un véritable destrier de guerre, complétement bardé et paré au combat. Mais son père lui rappela très vite qu'il n'allait pas trouver de bandit ou peau-vertes dans chaque bosquet du duché. Il lui fallait surtout une monture capable d'endurer de longs voyages épuisants, chose qu'une monture de guerre ne pouvait pas. Il décida donc de jeter son dévolu sur ce cheval, destiné au voyage entre fiefs. Il s'attacha très vite à lui, et le nomma même en rapport à un personnage de l'une des histoires de son père. Dans sa jeunesse, il avait rencontré un curieux voyageur elfe, ayant quitté son foyer par-delà les mers pour explorer le vieux monde. Selon lui, il était "fasciné de voir comment les éphémères arrivent à perdurer dans le temps, malgré leurs flagrants défauts". Malgré son caractère très hautain, il avait exploré bon nombre de lieus avec le temps, et l'errant espéra que ce nom puisse donner à sa monture la chance de voyager autant que cet elfe.

Après une longue journée de trajet, il fut décidé de préparer le camp sur une butte surélevée par rapport au marécage, alors que le Soleil laissait lentement sa place à une de ses consœurs et que les ombres avançaient en harmonie avec les brumes des marais. Les tours de garde furent rapidement attribués et chacun trouva un coin pour pouvoir se reposer. Autant profiter du peu de calme que les dieux leur accordaient avant qu'une quelconque créature ne les attaque cette nuit, car personne n'était convaincu qu'ils n'auraient aucun visiteur. En ce qui concernait le Bironnois, il ne demanda pas son reste et se contenta juste de faire comme tout le monde. Il serait dangereux de subir les effets de la fatigue pendant un combat nocturne. De plus, il était toujours aussi peu confiant quand il voyait la nuit approcher, espérant au fond de lui qu'il pourrait se réveiller au petit matin sans encombre. Malheureusement, Ranald en avait décidé autrement…

La compagnie se réveilla en sursaut, à la suite d'un cri d'effroi non loin d'eux. Le temps que tout le monde puisse sortir, arme en main, le silence était retombé sur le petit campement bretonnien. Il s'avéra que c'était le paysan qui montait la garde qui avait poussé le cri, ses dernières traces étant un sillon qui menait vers les eaux des marais. Immédiatement, Gastien sortit une des torches de sa besace, dégaina sa lame tout en se dirigeant vers les dernières traces de l'homme d'armes :

Hâtons-nous ! Nous devons retrouver le malheureux avant que la créature ne le dévore !

Cependant, il constata que personne ne souhaitait réellement le suivre. Zod n'était pas encore bien réveillé, donc il ne comprenait pas encore la situation, mais les miliciens semblaient hésiter à suivre l'étranger à la poursuite de leur compagnon disparu. Quant aux chevaliers, ceux-ci étaient rengainèrent leur lame avant de repartir vers leur tente pour finir leur nuit :

Mais… Où diable est passé votre hargne et ferveur ? Un homme a été enlevé par une créature et nous avons la possibilité de la sauver d'une fin atroce. Mais vous hésitez à lui porter secours !?

C'est que m'ssire… On a un soucis là… Fait encore bien noir et on y voit que dalle…


Jacen à raison m'ssire. Sans vous manquer d'respect, vous êtes pas du coin. Vous savez pas les saloperies qui s'baladent ici.

J'aimais bien Odo, mais j'ai pas envie d'le rejoindre dans la panse d'la bestiole. Suis sûr qu'c'est déjà trop tard pour lui… Il aurait fait pareil pour nous.

Gastien se tourna vers ses camarades nobles, en espérant recevoir un quelconque soutien de leur part. Mais il put lire dans leur regard qu'ils étaient du même avis et ne comptait pas agir pour le pauvre serf. Cette fois-ci, c'était la fois de trop pour le jeune chevalier. Il s'en voulait déjà de ce qu'il avait fait la veille à Avelyne, il était donc hors de question qu'il abandonne un roturier à son cruel sort :

Oh, je vois bien le souci. Vous êtes terrifiés par ce qu'il se cache en ces lieux. Honnêtement, moi aussi j'ai peur de ce qu'il pourrait se trouver là-bas, mais je ne peux pas accepter l'idée de simplement tourner le dos alors qu'un innocent se fait massacrer quelques parts dans ce marais boueux. Et même si je ne peux pas le sauver, je voudrais au moins donner une tombe décente pour ce malheureux, cela doit bien avoir une signification pour vous. De plus, si nous laissons cette bête impunément se repaître de votre camarade, qu'est ce qui nous dit qu'elle ne repassera pas la prochaine nuit pour faire la même chose ? Si nous n'agissons pas maintenant, elle pourra massacrer notre troupe à petit feu jusqu'à ce qu'il ne reste de nous que des cadavres dans la vase !

Bien au-delà de ça, je suis un chevalier de la Dame, j'ai fait le serment de défendre le peuple bretonnien face au mal sous toutes ces formes. Même si je dois mettre ma vie en jeu, je ne faillirais pas ! Et si nous y allons tous ensemble, rien ne nous arrêteras, j'en suis convaincu. Alors je vais dire une chose, aux courageux fils de Bretonnie, aux nobles guerriers de la Dame, et même à l'honorable… croyant… de la gueule : suivez-moi pour que l'on puisse pourfendre cette abomination ensemble ! Si vous ne me suivez pas, alors j'irais seul sauver ce malheureux.
Gastien de Vagne, voie du chevalier bretonnien
Profil: For 9 | End 8 | Hab 8 | Cha 8 | Int 9 | Ini 8 (6) | Att 11 (9) | Par 9 (7) | Tir 8 | Foi 0 | Mag 0 | NA 1 | PV 65/65
Même si tu es terrorisé devant l’ennemi, prouve lui qu'il combat un guerrier et non un lâche.
Épée bâtarde :- arme à une main : 16+1D8 dégâts ; 11 parade
- arme à deux main : 24+1D10 dégâts ; 12 parade
Épée de naissance de Gasconnie : - arme à une main : 16+1D8 dégâts ; 12 parade ; précise
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[Gastien de Vagne] Des promesses à tenir...

Message par [MJ] Bugman »

Les philosophes tiléens avaient longtemps débattu de la nature du courage, était-ce l’absence de peur, sorte de témérité modérée ? La preuve de la bénédiction des dieux guidant les actes des mortels ? La volonté de faire ce qui était juste malgré sa peur ? Ces questions n’avaient cours en Bretonnie. Chevalier errant mais humain malgré tout, Gastien de Vagne admit sa peur devant ses compagnons de voyage. Devant ses frères nobles et devant de simples miliciens. Il l’admit devant eux et la balaya d’un revers de sa main gantelée d’acier.

Il était un chevalier de la Dame, protecteur de la Bretonnie et de ses habitants et que ce soit sous le soleil de midi ou au cœur de la nuit, il ne serait pas dit qu’il faillirait à son serment par lâcheté. Même les moussillonnais méritaient protection et les raisons secrètes de Gastien, inconnues aux autres, ne valaient que peu de chose. Seul les actes comptaient.

Il y eut un silence et le jeune chevalier se prépara à accomplir seul son devoir, scellant sa monture et réveillant son ogre qui lui servait de gueux personnel tant qu’il aurait les moyens de le payer. Au bout de quelques secondes il fut rejoint par Sigurant qui maugréa quelque chose à propos de se trouver sur les terres d’Aucassin et de la pauvreté de son hospitalité et de son honneur si en tant que parent de l’hôte il laissait mourir l’invité de son cousin, manifestement vexé d’avoir été ainsi rappelé à ses devoirs de chevalier et d’avoir songé à sacrifier l’homme d’arme pour se concentrer à abattre le nécromant. La réaction de Gefrelar fut animé par moins d’histoire et par plus de pragmatisme concernant les chances de survie en groupe :

-« Prenez vos armes les gueux, nous partons avec eux et ensuite nous nous occuperons du mage noir. »

Le camp fut laissé tel quel sur place, la célérité prenant pas sur tout autre considération, les voleurs et autres bandits n’étant pas les ennemis les plus à redouter dans le duché perdu. La réaction fut suffisamment rapide pour que la piste laissée par l’agresseur soit encore fraîche. Fraîche et relativement courte, aisée à suivre même dans l’obscurité péniblement traversée par les torches. Ce fut le cheval de Sigurant qui butta sur le manche du fauchard d’Odo, feu Odo considérant que sa main y était encore attachée, déchiquetée au niveau du poignet. Encore quelques enjambées équines et les eaux saumâtres du marais plongèrent brusquement, arrivant aux jarrets des chevaux et à mi-cuisse des hommes d’armes. C’est là, à demi-immergée dans l’eau saumâtre qu’ils virent la créature, ignoble de serpent d’une trentaine de pieds, l’estomac distendu de son pauvre repas. Les remous dans l’eau suffirent à l’éveiller et la bête se redressa, révélant un gueule circulaire garnie de plusieurs douzaines de dents acérées sur plusieurs rangées. La voix de Gefrelar masqua mal son trouble :

-« C’est une draco-sangsue ! »

Les réactions furent variées au sein de la petite équipée, les hommes d’armes devinrent plus blanc que la robe de la Dame, Sigurant commença légèrement à trembler et serra trop fort le manche de son épée, Gefrelar se ressaisit bien vite en serrant les dents pendant que Zod restait égal à lui même, son cerveau primaire ne considérant sans doute pas la créature comme un prédateur ou du moins pas plus élevé dans la chaîne alimentaire que lui. Gastien, lui, réagit à l’opposé des hommes d’armes, son regard s’illumina, son dos se redressa et il put sentir une joie féroce monter en lui. Une bête mauvaise face à des chevaliers, l’essence même des chansons de geste et de la chevalerie, l’essence même de la Bretonnie.

Brandissant l’épée de naissance au dessus de sa tête pour rallier à lui ses camarades, pour les pousser à abandonner leurs peurs. Un voile rouge tomba devant ses yeux alors que le monstre se jetait sur Jacen, enfonçant ses crocs sales et jaunis dans la chair de l’homme d’arme. L’instant d’après il se vit en train de frapper la bête tandis que la tête du malheureux roturier volait sans vie dans les airs.

Lorsque Gastien reprit enfin ses esprit, il était debout dans l’eau sale du marais, couvert de sang devant le cadavre du monstre, l’épée de naissance étonnamment légère entre ses mains mais la poitrine douloureuse, face au visage effaré des deux hommes d’armes survivants.
Jet de Charisme de Gastien avec un beau bonus de deux en raison du discours : 9, ça passe

Jet de connaissance pour identifier la créature, Gefrelar (+4), Sigurant (pas de bonus) et Gastien (+1 via la compétence histoire) : 15 (réussite de justesse), 15 (échec), 18 (échec).

Jets de peur :
Hommes d’armes : 14, 18 et 13, tous atteint par la peur
Gastien : 1, c’est tellement bretonnien qu’il obtiendra un bonus de 1 face à la bête
Gefrelar : 8, ça passe aussi
Sigurant : 17, même avec ses compétences, ça rate
Zod obtient une réussite automatique en raison de sa taille

Réaction prise en mp : Petit ralliement avant de charger épée de naissance au clair
Jet secret : 20
Pas de ralliement donc ^^

Par pure flemme de recopier les jets, en voici les résumés (si il n’y a pas de mention de jets de défense, c’est parce qu’ils ont tous raté), la draco-sangsue choisit une cible de manière aléatoire et s’acharne dessus :
Tour 1 :
La bête ôte la moitié de sa vie à Homme d’Armes 2 (le dénommé Jacen tiens)
Gefrelar rate
Sigurant touche de justesse et ôte 26pvs à la draco-sangsue
Gastien touche avec l’épée et ôte 30 pvs à la draco-sangsue
HA 1 rate
HA 2 touche et ôte 25pvs
HA 3 rate
Zod touche et ôte 36pvs
La draco-sangsue rate
La draco-sangsue finit de boulotter Jacen

Tour 2 :
La draco-sangsue touche Gastien. Du fait de l’épée il n’a droit à aucune défense. Gastien perd 21 pvs (merci l’armure quand même)
Gefrelar rate (encore)
Sigurant rate
Gastien rate
HA1 rate
HA 3 rate
Zod touche et lui ôte 40pvs en plus.

La draco-sangsue totalisant la somme astronomique de trois pvs, elle va s’enfuir : 20 Ah
Attaque d’opportunité de Gastien : 1, soit. Gastien ôte 96pvs à la créature, l’amenant à -93, nombre respectable pour du overkill.

Tu peux continuer jusqu’au repaire de l’ennemi si tu le souhaite ^^

Petit bonus vis à vis de l’épée tu découvres ceci sur elle : « Épée de naissance maudite : d’une façon ou d’une autre la magie impie a maudit cette lame lorsque son précédent propriétaire est mort. Aujourd’hui, elle plonge son porteur dans une folie guerrière au mépris de sa propre survie »

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Gastien de Vagne
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Re: [Gastien de Vagne] Des promesses à tenir...

Message par Gastien de Vagne »

Les chevaliers bretonniens étaient les plus valeureux guerriers de leur pays. Ils se devaient donc d’être droit et preux en toute circonstance. Pourtant, Gastien venant de montrer qu’il était semblable aux pauvres gueux que bon nombre de ses confrères méprisaient. Bien qu’étant bardé d’acier et de conviction, même lui ne pouvait chasser la peur naissante dans son esprit. Partir affronter un mal inconnu, au milieu de marais sinistre, n’était rien de rassurant. Or, personne ne lui en aurait voulu de laisser Odo à son triste sort. Des centaines de paysans devaient bien mourir tous les jours en Bretonnie, particulièrement dans le duché maudit. Le groupe aurait repris leur quête comme si de rien n’était, sans prendre de risque et sans même éprouver le moindre regret à agir ainsi. Mais le jeune chevalier ne pouvait s’y résoudre. Ce n’était qu’un simple milicien, certes. Peut-être même qu’il était déjà trop tard pour le sauver. Mais il était hors de question de lui tourner le dos par lâcheté. Il s'était promis de ne plus fuir le danger, et ce n’était pas la couardise de ses alliés qui allait le dissuader.

Malheureusement, la réaction de ses camarades était des plus décevantes. Les trois serfs, stupéfait par la franchise du noble chevalier, se tournèrent vers les autres chevaliers pour savoir ce qu'ils devaient faire, eux-mêmes doutant de la marche à suivre. N’attendant pas leurs réponses, Gastien barda sa monture pour le combat qui allait suivre. Il indiqua à Zod de se préparer lui aussi. L’ogre était obligé de suivre son employeur, même s'il resta stoïque à l’idée de faire face à un danger qu’il ne connaissait pas. Fort heureusement pour le duo, ils ne seront pas seuls. Alors qu’il se dirigeait vers son destrier, Sigurant rejoignit le chevalier de Vagne, en admettant à mi-voix :

Et bien, je suis surpris de voir que vous êtes tout aussi loquace en étant sobre. Si vous décidez de pourchasser la bête, je ne peux que vous suivre. Et il n’est point nécessaire de me rappeler notre serment. De toute évidence, je serais un bien piètre hôte si je laissais périr l’invité de mon cousin sur ses propres terres.

Gefrelar suivit le pas de l'errant, motivé non pas par honneur, mais par décision tactique. Diviser le groupe pour affronter un mal inconnu était la meilleure façon de perdre des combattants inutilement. D'un ordre sec, il rappela à l'ordre les miliciens, et tout le groupe parti en chasse de l'effroyable créature des marais.

Le camp fut laissé comme tel, car il fallait agir au plus vite pour rattraper la créature. Celle-ci ayant laissé des sillons visibles de son passage, elle était facile à traquer. Le groupe tomba alors sur un indice bien sinistre. L'équidé de Sigurant cogna dans le fauchard d'Odo, la main du malheureux empoignant encore le manche de l'arme. Son sort semblait déjà décidé, pourtant le groupe continua d'avancer. Gastien avait aussi promis de retrouver la dépouille de l'homme et de l'enterrer comme il se devait. Fort heureusement, l'auteur du méfait fut vite retrouvé. Une immonde bête serpentine d'une bonne dizaine de mètre, somnolait non loin dans les eaux troubles du marécage. Bien que repue par sa dernière proie, elle fut vite alertée par la présence d'intrus sur son territoire et tourna sa gueule menaçante vers eux.

Les hommes d'armes ainsi que Sigurant furent frappés d'effroi face à ce que Gefrelar désignait comme une draco-sangsue. Cependant, Gastien ne fut pas aussi apeuré que ses camarades. Au contraire, il fut pris d'une étrange sensation d'euphorie. Enfin, un redoutable monstre à occire et des preux chevaliers pour l'affronter, comme dans les récits de son enfance. C'était pour ce genre de combat qu'il avait entamé le chemin de l'errant. Le genre à être chanté plus tard comme légende qui inspirera la future chevalerie. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe de déception face à la bête. Intérieurement, il se disait que ce monstre n'était pas assez impressionnant pour faire un récit de qualité. Et même s'il se réservait le droit à quelques retouches "artistiques", il n'arrivait pas à se faire à l'idée de devoir combattre pareille mocheté.

Pourtant, dans les histoires de son enfance, ils y étaient souvent question de créature cauchemardesque, si terrifiante que le simple fait de mentionner leur nom pouvait tétaniser le plus brave des hommes. Or cette draco-sangsue n'arrivait pas à susciter le même effroi que ces bêtes de légendes. Aucun chevalier digne de ce nom ne voudrait se vanter d'avoir combattu cette chose, même si c'était le seul fait d'armes qu'il avait accomplie de sa vie. Le seule mérite que pouvait avoir cette chose, c'était d'avoir été assez menaçante pour qu'on lui donner un nom proche de celui des dragons. Nom sûrement attribué par quelques paysans un peu trop peureux. L'ogre du groupe semblait du même avis que son employeur, son instinct bestial ne désignant pas la bête comme plus dangereuse que lui. Face à pareille monstruosité, le chevalier de Vagne clama haut et fort :

N’ayez crainte, camarades ! Cette chose n'est rien d'autre qu'une ignoble bête décérébrée !

Brandissant l'épée de naissance au-dessus de lui, comme signe de ralliement, il clama haut et fort :

Au nom de la Dame, pourfendons cette horreur !

Mais au moment de dégainer sa lame, la vue du chevalier exalté fut subitement teintée de rouge. Alors qu'il tentait de motiver ses camarades, son attention fut rapidement captivé par la draco-sangsue. Sa respiration se fit plus bruyante et sa mâchoire se crispa alors qu'il jeta un regard enragé envers la bête. Sa déception enfantine se mua en haine brûlante et son enthousiasme guerrier fit place à une brusque soif de sang. Il tira d'un coup sec sur les rênes de Findel et se lança à l'attaque, sans même vérifier si ses compagnons le suivirent dans sa charge furieuse.

La suite du combat lui paraissait floue. Bien qu'il puisse encore mouvoir son corps à sa guise et que cet étrange voile rouge ne l'empêchât pas de distinguer sa cible, toutes ses pensées étaient perdus dans un flot interrompu et confus de colère. Ce qui pourrait arriver après le combat ne l'intéressait pas, car tout ce que ce chevalier souhaitait était la mise à mort de sa proie. Et alors que le malheureux Jacen perdit la vie face au monstre, décapité par un coup de mâchoire bien placé, celle-ci se jeta sur le bastognois pour lui faire subir le même sort. Mais l'assaut douloureux de la bête ne le fit pas reculer, bien au contraire. Il se battit comme un beau diable, parant et renvoyant les coups avec autant de hargne que la créature elle-même. Avec une violente frappe de l'ogre, elle comprit qu'elle avait perdu l'avantage et préféra sauver sa peau plutôt que de protéger son territoire. Mais Gastien ne s'arrêtera pas là. Refusant de voir la bête fuir, il hurla à plein poumon et sauta brutalement de sa monture pour se jeter sur le monstre. La bête n'eut pas le temps de répliquer que lame du guerrier vient perforer son crâne. Son corps se raidit sous le coup, et elle tomba raide morte quand l'épée fut retirée de son crâne d'un coup sec.
Un silence de mort s'ensuivit à la suite de ce coup décisif. La fureur qui habitait le regard du bironnois s'éteignit progressivement et il retrouva lentement la raison. Épuisé et désorienté, il ne comprit qu'au bout de plusieurs secondes qu'il était à moitié immergé dans le marécage, avec la carcasse du monstre à ses pieds. Horrifié, il recula précipitamment, si bien qu'il aurait trébuché dans l'eau si Zod ne l'avait pas rattrapé au dernier moment. Remis sur pied, il vit que tous les regards étaient posés sur lui, tantôt stupéfait ou effrayés par la subite preuve de violence du chevalier étranger. Entre la douleur de ses blessures et le combat qui se rejouait en boucle dans sa tête, Gastien avait l'esprit trop confus pour décider de la marche à suivre dans l'immédiat. Il observa d'abord les alentours pour avoir une idée plus claire de la situation. Les lueurs des torches permirent au bastognois de retrouver la tête du malheureux Jacen, gisant non loin de son corps et le visage pétrifié d'horreur à l'instant de sa mort. S'il fallait encore compter Odo, qui reposait encore dans le ventre de la draco-sangsue, ce combat fut bien coûteux pour une simple bête sauvage. Serait-ce une des créatures du nécromant, qu'il aurait envoyé pour mettre en déroute l'expédition punitive ? Dans ce cas, est-ce que ses intentions ont été découvertes à Hane ? Alors que ses angoisses ressortaient petit à petit, l'ogre toussota derrière lui et lui demanda :

Euh… Maint'nant qu'la bête est morte, on fait quoi boss ?


Hein ? Ah oui…

Bien qu'il restait encore des questions sans réponse, il n'était pas encore temps de s'y attarder. D'un mouvement fluide et adroit, il rengaina sa lame, l'épée de naissance lui paraissant bien plus légère que la normale, et proclama :

Une fois de plus, justice fut rétabli sur les terres de la Dame, par ces dévoués défendeurs. Il est malheureux que nous n'ayons pas pu sauver notre compagnon, en plus de perdre un des nôtres durant l’affrontement. Mais il faut se dire que leur sacrifice nous aura permis de réduire au silence pareil créature. Et puis nous n’avons pas le loisir de laisser la joie et la tristesse nous accabler. Le vil sorcier que nous traquons n’est plus très loin. Nous devons nous reposer pour nous préparer aux futures épreuves qui nous attendent. Mais nous n’avons pas encore fini ici.

Il se tourna alors vers les deux hommes d’armes :

Vous deux. Une fois au camp, trouvez un pan de terre assez meuble pour leur creuser une tombe. Le combat est terminé, mais il faut encore les enterrer. Zod, vient ici.

Le mercenaire haussa un sourcil devant la demande du chevalier, ne voyant pas ce que son employeur pourrait lui demander de plus après cette victoire. Face à l’imposante carcasse de la draco-sangsue, il lui demanda :

Euh… z’êtes sûr ? Sait pôa si les p’tits gens peuvent bouffer ça. Même moi c’truc m’donne pas envie. Quoique… Ma m’as dit qu’les sangsues ça passe bien en ragoût. Si j’sors ma plus grosse marmite, ça peut s’tenter…


Quoi !? Mais… Par les crocs de Smearghus, pourquoi je voudrais manger pareille abomination !? Je veux juste que tu les portes jusqu’à la tombe.

Ne s’expliquant pas plus, le chevalier ramassa le fauchon d'un des combattants mort et d'un geste vif, il planta la lame dans le ventre de la bête pour libérer le corps d’Odo, ainsi qu’une épouvantable odeur à cause des fluides du monstre. Heureusement pour lui, Gastien s'était habitué à ce genre d'émanation puante en assistant aux "rituels" de Zod. Même s’il avait dû reculer d’un bon pas, la main plaquée contre la bouche et faisant son possible pour ne pas régurgiter le peu de rations qu’il avait mangé. La réaction des autres fut du même acabit, les chevaliers comme les paysans n'étant pas spécialement ravi de s'acquitter de la promesse du bastognois. l'ogre eut un éclair d’illumination en voyant le corps prédigéré, sans être dérangé par l'odeur :

Oh… C’est vrai qu’vous faites ça par chez vous. Moi, j'comprends pôa trop, surtout qu'Ma disait qu'fallait pas j'tter la bouffe. Mais bon, elle disait aussi "Au pays des moustaches, fait comme les moustachus". Ou un truc du genre… Sais plus trop...

Ne souhaitant pas commenter ses remarques, le groupe décida d'abandonner la carcasse du monstre et de retourner à leur campement. Zod se contentait de traîner les corps par leur jambe. Bien que le jeune chevalier voulait qu'il traite les corps avec un minimum de respect, il fallait admettre que l'eau du marais permettait de dissiper les odeurs nauséabondes du défunt. De retour au camp, les serfs prirent quelques outils pour creuser une tombe sommaire pour y jeter les corps. Aucassin et Gefrelar repartirent se coucher, et conseillèrent au jeune chevalier d'en faire de même. Quand à Zod, il se laissa lourdement tomber près d’une souche morte, décidant de prendre le prochain tour de garde. Gastien c'était installé près du feu pour panser ses blessures. Ne connaissant pas grand-chose au premier-soin, il se contenta de nettoyer les plaies et de les bander pour éviter une infection. Une fois ceci fait, il lui restait encore une chose à vérifier.

Quand Zod ne lui prêtait plus attention, plus occupé à combattre la fatigue que surveiller les alentours, le jeune chevalier ressorti l’épée de naissance. Dans son fourreau de cuir sobrement décoré, elle semblait n’être qu’une lame parmi tant d’autres. Mais Gastien savait qu’elle n’était pas normale. La colère qu’il avait ressentie durant la traque n’était pas due à la draco-sangsue. Même sous le coup de l’émotion, un chevalier doit savoir maîtriser ses émotions pour garder un peu de dignité au combat. Et au moment de dégainer l’épée, il fut submergé par une rage qui lui était inconnu. Et même s’il se souvenait du combat, les détails étaient encore troubles dans son esprit, comme s’ils provenaient d’un souvenir lointain. Cette lame était dangereuse, c’était sûr, mais ne rien savoir d’elle l’était encore plus. À en juger par le funeste destin de son précédent porteur, l’arme a sûrement été maudite à ce moment-là. Pouvoir occulte du nécromant ou malédiction du chevalier à sa mort ? Rien n’était sûr. Mais il pouvait au moins s’assurer d’une chose. Attrapant la poigne de l’épée, non sans hésiter quelques instants, il la dégaina.

À première vue, rien de particulier ne se produisit. Gastien en profita alors pour examiner l’épée. Même sans être connaisseur, il voyait qu’il s’agissait d’une arme remarquable et finement ouvragée. Les épées de Gasconnie étaient connues pour être d’excellentes factures, l’arme étant confiée aux chevaliers dès leurs plus jeunes âges et elle leur servira tout au long de leur vie. Mais subitement, le voile rouge réapparut et troubla sa vision, alors que ses pensées étaient de nouveaux submergées par la colère. Sans adversaire sur qui porter sa haine, elle fit aussitôt ressortir des souvenirs douloureux pour le jeune bretonnien. En un bref instant, le chevalier revit la mort de sa famille, réentendit les cris de douleur d’Erec, et même se remémora l’horrible rêve qu’il avait eu la même nuit. Tous ses événements lui rappelèrent à quel point il était impuissant et qu’il avait beaucoup perdu depuis le début de sa quête. Mais avant de succomber aux désespoir et la rage, Gastien arriva à rassembler ses esprits et rengaina prestement la lame.

Troublé, le chevalier haletant virevolta en panique pour voir si personne ne l’avait vu faire. Fort heureusement, ses compagnons étaient tous assoupis ou occupés à la tâche pour s'interroger sur le comportement du bastognois. Calmant progressivement sa respiration, il scruta de nouveau l'arme dans ses mains. Son expérience insensée lui avait au moins confirmé une chose, c'était bien en dégainant l'épée de naissance qu'il acquit cette rage guerrière. Et même si l'absence de peur en plein combat pouvait être un atout, ne pas pouvoir la contrôler était finalement une épée à double tranchant. Sans parler des éventuelles marques laissées par une arme maudite sur son esprit. Gastien prit alors sa décision. Il farfouilla dans le campement jusqu'à trouver une corde inutilisée, puis y attacha l'épée au fourreau pour l'empêcher d'être dégainé. Dès à présent, et jusqu'au voyage jusqu'en Gasconnie, il devait s'interdire d'utiliser cette lame en combat, les risques de l'utiliser étant trop grands. De plus, mieux valait sécuriser la lame pour éviter qu'un petit malin ne la brandisse et se retrouver maudit à son tour. Malgré cela, le chevalier devait toujours l'avoir à portée, dans les cas les plus désespérés. Même une victoire amère pouvait être plus favorable à une fin atroce. Espérons juste qu'il ne doit pas en arriver là. Sur ses pensées peu rassurantes, il décida de finalement se reposer pour récupérer de cette nuit éprouvante.

Au lendemain, tout le monde se préparait à poursuivre le voyage. Les chevaliers attelaient leurs destriers alors que les hommes d'armes remballaient le campement, ne laissant rien, à part le foyer du feu de camp. Alors que les derniers sacs de toiles étaient préparés, Gastien se tenait devant la petite butte de terre où étaient enterrés les Odo et Jacen. Même si le travail fut fait à la hâte et au beau milieu de la nuit, des morceaux de bois fut plantés en guise de stèles funéraires rudimentaires. Le chevalier resta planter là sans un mot, fixant la tombe de ses anciens compagnons de route. On pourrait penser qu'il réalisa à ce moment la dangerosité de sa quête, ou bien encore qu'il s'amusât à voir pareille décoration pour de simples gueux. Pourtant, ce qu'il cherchait par-dessus tout était des mots. Des paroles à prononcer pour ces bretonniens tombés au combat. Même si ses compagnons lui avaient dit qu'une tombe était déjà beaucoup en ces lieux, il ne pouvait se résoudre à partir sans rien dire. Il ne les connaissait pas particulièrement, ni n'était vraiment attaché à eux, mais Gastien était persuadé qu'une quelconque prière, aussi sommaire soit-elle, pouvait apaiser l'esprit des défunts. Mais il n'avait aucune idée de comment procéder, déjà qu'il ne connaissait rien sur les rites funéraires des chevaliers bretonniens. À court d'idée, il planta sa propre épée dans le sol et pria :

Morr, gardien du royaume de l'au-delà, entend la requête du simple mortel que je suis. Guide ces deux âmes égarées jusqu'à ton domaine et accorde-leur le repos éternel qu'ils méritent. Que ta bénédiction repousse les infâmes créatures qui souhaitent les corrompre pour leurs sombres dessins. Puisses-tu les guider, jusqu'au jour où ce sera mon tour d'être guidé par ta main.

Après son sermon improvisé, il vérifia que tout son équipement était fin prêt, et le groupe se dirigea vers les chutes, pour faire face à l'ultime épreuve de leur voyage.
Gastien de Vagne, voie du chevalier bretonnien
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Même si tu es terrorisé devant l’ennemi, prouve lui qu'il combat un guerrier et non un lâche.
Épée bâtarde :- arme à une main : 16+1D8 dégâts ; 11 parade
- arme à deux main : 24+1D10 dégâts ; 12 parade
Épée de naissance de Gasconnie : - arme à une main : 16+1D8 dégâts ; 12 parade ; précise
- arme à deux main : 24+1D10 dégâts ; 14 parade ; précise et percutante
Brigandine : 12 protection au torse et bras ; -2 INI, ATT et PRD

Compétence :
-Coup précis (1) (B)
-Coup puissant (B)
-Étiquette (B)
-Alphabétisation (E)
-Coriace (B)
-Monte (A)
-Histoire (E)
-Parade (A)
Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_gastien_de_vagne
Aventure actuel : viewtopic.php?f=113&t=7203

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[MJ] Bugman
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[Gastien de Vagne] Des promesses à tenir...

Message par [MJ] Bugman »

La fort peu gaie compagnie retourna à son camp, luttant pied à pied contre l’eau boueuse, l’odeur infecte pour enfin s’effondrer dans des sacs de couchage une fois ces derniers secoués pour en chasser les insectes et les sangsues. Tout ça pour que Gastien puisse enfin se concentrer sur l’étrange épée de naissance. Sa malédiction ne faisait désormais plus l’ombre d’un doute, du moins son existence à défaut de sa nature. Repassant les yeux et la main sur les inscriptions, relisant le message écrit en langue bretonnienne, il pouvait sentir pulser une rage sourde, étouffée par la volonté du chevalier, ne s’amenuisant qu’occasionnellement pour laisser poindre un sentiment de chagrin mâtiné de regrets lancinants. Une voix dans l’âme de l’acier, une rage dans le fil de la lame ainsi qu’une pointe de tristesse, telles étaient les traces pour l’instant présentes dans l’artefact après une première inspection.

Le sieur de Vagne prit sur lui de se charger des préparatifs de l’après bataille. Tâche normalement dévolue aux auxiliaires et autres intendant, il s’occupa de leur dernier repos, du moins la partie sacrale, Zod héritant du droit de creuser la terre détrempée pour y placer ce qu’il restait des deux pauvres hères. À Morr furent voués un Jacen en deux morceaux suivis du bras de feu Odo et de son corps déjà rongés par les acides gastriques du monstre. Pour seul bilan, deux homme-d’armes morts mais l’élimination d’un des grands prédateurs du Moussillon et un noble fait d’arme si il en était. Seulement, c’était deux soldats de moins pour un monstre qui n’était pas l’objet de leur quête et seul le temps pourra déterminer si ce sacrifice était utile ou bien celui de trop.

Mais la mort avait son temps et les vivants le leur. La chevauchée devait reprendre, avancer vers l’ennemi sans fléchir, sans lui laisser le temps de fuir, pour étouffer dans l’œuf la menace sans qu’elle ne puisse grandir. L’essence de la chevalerie, protéger les plus faible, annihiler les forces du mal pour enfin jouir de la paix et de ses fruits. Heureusement pour eux, nul autre incident ne vint émailler le trajet, si l’on exceptait la chasse aux parasites qui tentaient sans cesse de sucer le sang des chevaux et de leurs cavaliers, ou bien le léger détour pour éviter un champs de roses. Et toujours, loin au dessus d’eux, tournait un oiseau de proie, se fendant occasionnellement d’un piqué pour chasser corneilles et buses. Enfin, la fameuse chute.

Vision enchanteresse dans ces terres désolées, l’eau semblait claire, glougloutant gaiement le long d’une colline coupée en deux par quelque phénomène géologique, pour alimenter un petit ruisseau qui, bien loin d’une rivière ou d’un fleuve, en un saut de cheval elle pouvait être franchi. Chose plus étonnante encore, l’herbe verte et les quelques fleurs saillant ça et là semblaient saines et leurs couleurs éclatante étaient à l’aune de l’air maladif présent partout ailleurs dans le duché perdu. Toutefois, le bruissements des arbres ne pouvait pas cacher le grincement d’os jaunis par le temps, ni l’entrechoquement d’armes rouillées par les éléments. L’ennemi était là et il était en nombre...
Je garde la scène volontairement peu détaillée pour qu'on l'adapte en mp si tu as des questions ^^

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Gastien de Vagne
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Re: [Gastien de Vagne] Des promesses à tenir...

Message par Gastien de Vagne »

Fort heureusement pour le groupe, aucun autre malheur ne survint après le combat face à la draco-sangsue. Le seul événement quelque peu singulier avant leur arrivé fut la découverte d'un vaste champ de rose rouge écarlate au beau milieu des marais. Il fut néanmoins décidé de contourner le champ, car tout Moussillonnais connaissait la dangerosité de ces lieux aux airs innocents. Et à l'arrivée des chutes, le décor était quelque peu décalé par rapport à ses occupants. Un lieu aussi féérique semblait déjà improbable dans tel partie du Moussillon, alors en ajoutant un mage noir qui séjournait non loin, cela rendait la vitalité de ce lieu extraordinaire. Cependant, il n'était pas l'heure d'admirer le paysage mais de trouver une stratégie de bataille face à l'ennemi. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que la tâche semblait bien ardue pour les preux bretonniens.

Hormis le fait qu'il connaissait la position du nécromant, il n'avait aucune autre information sur lui. Impossible de dire le nombre et la nature de ses pantins mort-vivant, s'il avait réussi à mettre des pièges dans la grotte ou bien encore s'il avait prévu une issue de secours pour fuir de plus belle si la situation se corsait. Et même si la sagesse de Gefrelar semblait grande et avait déjà été d'une grande aide pour le Bastognois, il ne connaissait pas assez le terrain pour confirmer les propos du jeune chevalier. Celui-ci avait beau envisagés plusieurs plans dans sa tête, agir maintenant serait prendre un trop grand risque. Bien qu'il envisageât de rebrousser chemin, il balaya très vite cette idée de son esprit. Il était hors de question de repartir maintenant, après tout ce chemin parcouru. Et ce n'était pas seulement par fierté personnelle ou par honneur chevaleresque. Le temps qu'il revienne avec des forces plus conséquentes, le nécromancien aura certainement fait plus de victimes, ou bien encore élaboré un plan malicieux pour s'attaquer à plus d'innocents. Il devait agir et anéantir ce mal avant qu'il ne devînt plus dangereux encore. C'est alors qu'une idée lui passa par la tête.

Gastien se dirigea vers le seul homme d'armes encore debout dans la troupe, et il lui ordonna de monter à un arbre. Confus par pareille demande, le chevalier lui expliqua qu'il serait trop dangereux de foncer à l'aveugle dans la tanière du mage noir, et que quelqu'un devait d'abord repérer les lieux pour qu'il puisse réfléchir au plan à suivre. Quant au pourquoi il avait jeté son dévolu sur le paysan, il disait agir de manière pragmatique. Le dénommé Jaquob était le moins lourdement équipé du groupe, il sera donc plus facile pour lui de monter sans se briser le cou. À contre-cœur, il a néanmoins obéi et se lança dans son ascension sylvestre.

Le serf arriva à monter sans trop de problèmes, et les informations qu'ils donnèrent furent capitales pour le jeune de Vagne. Une fois redescendu, il affirma avoir vu les forces ennemies patrouiller autour de l'entrée, une douzaine de squelettes et moitié moins de zombies dans un sillon creusé à même le sol à force de marcher dans la boue. Les squelettes pouvaient représenter une menace avec leurs équipements, cependant les patrouilles étaient assez disparates les unes dès autre, ce qui pouvait envisager une réaction assez lente de l'ennemi en cas d'attaque. Toutefois, ce qui s'ensuivit fut d'autant plus surprenant et inattendu. Selon lui, la faune locale semble florissante et il affirma que la météo serait agréable pour les heures à venir. Cela commençait à faire beaucoup de faits étranges pour être ignorés. De plus, s'ajoutant aux écureuils, blaireaux et rapace du coin, il confirma avoir aperçu des silhouettes humaines dans des buissons à l'opposé du groupe. La nouvelle déconcerta Gastien, se demandant quel pourrait être cet autre groupe dont parlait Jaquob. L'idée qu'il s'agissait d'autre mort-vivant paraissait peu plausible, impossible qu'elles agissent avec autant de discrétion alors qu'un nécromancien vivait à côté. Mais s'il s'agissait d'être humain, que faisait-il ici ? Bandits, aventuriers, mercenaires… Toutes ses idées lui semblaient envisageables et pourtant si improbables. Incapable de le dire, le chevalier demanda alors à ses autres compagnons leur avis.

Si Gefrelar semblait lui aussi ne pas avoir une idée de la nature précise du groupe, Sigurant révéla une information permettant peut-être de les identifier. Il y a longtemps, celui-ci avait appris que cette grotte abritait un oratoire sacré, capable de purifier l'endroit de la maladie environnante de la région. Il n'était juste plus capable de dire s'il s'agissait d'un autel de la Dame, de Rhya ou de Shallya. Il affirma aussi autre chose. Il était sûr que cet autre groupe ne pouvait pas être des bandits de grand chemin, tout simplement car ils étaient absents de la région à cause du manque de richesse à piller. Cela s'avéra être le déclic pour le chevalier. Bien qu'étant incertain de la raison d'être de ce groupe, il envisageait une raison plus spirituelle à cela. Ses connaissances envers les dieux, autre que la Dame, lui fit défaut, il n'avait qu'une vague idée d'à qui pourrait être dédié cet autel. Malgré cela, il voyait en ce groupe une opportunité pour agir. Il fallait néanmoins rester sur ses gardes, car une bonne nouvelle pouvait aisément cacher un désastre à venir. Mais au vu des circonstances, il n'avait pas vraiment le choix. Il rassembla donc tous ses compagnons et exposa son plan :

Camarades, après avoir considéré chaque information à notre disposition, je pense avoir un plan. Ou du moins, la marche à suivre face à ce mage noir. Si nous décidions de charger sans réfléchir, cela serait tout simplement du suicide. Il est beaucoup trop risqué de s'attaquer à un ennemi qui a l'avantage du lieu et du nombre sans en savoir ses forces exactes. Cependant, grâce à Jaquob, nous avons peut-être des alliés insoupçonnés ici même. De l'autre côté de cette chute se trouve un autre groupe d'humain comme nous. Et au vu de la nature sacrée des lieux, il y est fort à parié qu'il s'agit d'un groupe de croyant voulant reprendre leur oratoire aux griffes de cet infâme mage. Je pense donc qu'il faudrait entrer en contact avec eux pour pouvoir repousser à deux ce démon et stopper ses atrocités une bonne fois pour toutes.

Cependant, je peux concevoir que l'idée que je me fais de ce groupe est peut-être un peu trop optimiste et que s'il décide de nous attaquer à ce moment précis, nous serons au plus vulnérable. C'est pourquoi je préfère y aller seul, pour pouvoir leur faire comprendre de la bienveillance de nos intentions et que si cela devait mal finir, je serais le seul à subir leurs répercutions. Je veux juste que vous sachiez que si parait chose devait finir ainsi, n'ayez aucun remord à me laisser ici et à rebrousser chemin si la tâche vous semble insurmontable. Je ne souhaiterais pas que cette expédition passe d'une mésaventure à un désastre complet.
Gastien de Vagne, voie du chevalier bretonnien
Profil: For 9 | End 8 | Hab 8 | Cha 8 | Int 9 | Ini 8 (6) | Att 11 (9) | Par 9 (7) | Tir 8 | Foi 0 | Mag 0 | NA 1 | PV 65/65
Même si tu es terrorisé devant l’ennemi, prouve lui qu'il combat un guerrier et non un lâche.
Épée bâtarde :- arme à une main : 16+1D8 dégâts ; 11 parade
- arme à deux main : 24+1D10 dégâts ; 12 parade
Épée de naissance de Gasconnie : - arme à une main : 16+1D8 dégâts ; 12 parade ; précise
- arme à deux main : 24+1D10 dégâts ; 14 parade ; précise et percutante
Brigandine : 12 protection au torse et bras ; -2 INI, ATT et PRD

Compétence :
-Coup précis (1) (B)
-Coup puissant (B)
-Étiquette (B)
-Alphabétisation (E)
-Coriace (B)
-Monte (A)
-Histoire (E)
-Parade (A)
Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_gastien_de_vagne
Aventure actuel : viewtopic.php?f=113&t=7203

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