[RP groupé] Les Dragonniers

sont une région de collines calcaires situées à l’extrême nord des Montagnes Grises. Ces collines désolées, séparées des montagnes par le fleuve Oisel, sont habitées par des bergers Bretonniens, et les châteaux y sont peu nombreux. Les ancêtres des Bretonniens inspirés par les contacts qu’ils avaient avec les elfes et les nains, y ont érigé d’immenses tumulus funéraires pour leurs chefs. Ces tombeaux, aujourd’hui en ruines, sont devenus des repaires de monstres et de spectres. Cette région attire de nombreux Paladins ainsi que de nombreux nains chercheurs de trésors.

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Amerkan
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Re: [RP groupé] Les Dragonniers

Message par Amerkan »

La commande "spéciale" de notre ami Amerkan fut prise avec curiosité et moquerie. L’hygiène ne semblait pas être l'ami du peuple nain bien au contraire. Malgré cela il était sûr de son acquisition. Et au pire cela ferait un excellent coffre de fortune si jamais il devait transporter quelque chose d'intéressant. Faisant fi des railleries de ces camarades de voyage, il installa son matériel dans les quartiers de l'équipage. On n'avait pas trouvé utile de lui donner une chambre à l'écart des autres nains. Non pas que le petit peuple lui déplaise, mais comme expliqué plus haut, l'hygiène n'était pas leur fort et Amerkan s'étonna que les quartiers d'équipages aux relents de souffre et de bière n'est pas encore explosé aux contacts des bougies qui éclairaient vainement la pièce.

Son coin installé, il rejoignit ensuite le reste de l'équipage pour la dernière soirée. Les ombres des navires projetée par la lune semblaient imiter les dragons pour leur faire craindre le pire. Il n'aperçu pas sa camarade elfe dans les parages et fit donc connaissance avec quelques uns des nains assis autour de lui. Amerkan préféra peser chaque chope et éviter autant ce peu la bière des nains. Breuvage qui était excellent selon la rumeur, mais que seuls les êtres des montagnes pouvaient encaisser. Glissant de diplomates excuses:
"Désolé je ne voudrais pas que l'humain que je suis vous retire ne serait-ce qu'une goutte de votre bière, ô combien réputée. De plus je ne pense pas pouvoir en profiter autant que vous mes amis." Il évita ainsi les problèmes liés à l'alcool. Comme ce nain arrivé dans la journée qui sans doute sous l'effet de l'alcool avait causé une rixe au sein du camp. Il avait été maitrisé par ses camarades selon les dires, mais quand l'apprenti ingénieur voulu en savoir plus, les nains évitaient la question ou se contentaient de ne pas trop s'approcher de ce drôle de nain à la crête orangée. Il questionnerais peut-être le principal intéressé durant le voyage, sa curiosité l'emportant sur la prudence.

La fête finie chacun rentra dans ses quartiers. Contant de disposer de longues jambes, Amerkan enjamba les nains déjà assoupis ou qui tentait de trouver le sommeil, et s'installa péniblement sur sa couche. Il pensa sommairement à l'elfe, qui non seulement devrait partager son sommeil avec des nains et leurs odeurs, mais aussi avec des hommes en tant que tels. Peut-être sa culture ne posait pas de telles barrières entre les sexes ? Tant de questions qu'ils se posaient alors que son corps cherchait sommeil.
Bonne chance à elle en tout cas. Demain c'est le grand départ, prions pour que le dragon soit boiteux et myope.
Il ne put s'empêcher de pouffer en pendant à l'idée d'un dragon portant canne et verres de vues, tentant vainement de les faire tenir sur son museau. Il sombra alors dans un profond sommeil dans lequel les odeurs de ses camarades de chambrés lui causèrent des cauchemars de souffre et de chaudière mal nettoyée.
Amerkan Butoda
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Martin
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Re: [RP groupé] Les Dragonniers

Message par Martin »

Le duc semblait avoir des projets pour reconstruire ses terres et renforcer la puissance de ce qui avait été autrefois Hargendorf, afin de pouvoir remplir ses devoirs de gardien plus efficacement. Des projets assez ambitieux d'ailleurs. Bien que la tempête du chaos ait surtout touchée l'Ostland, le Nordland avait été relativement été épargné, au moins dans une certaine mesure. Beaucoup avaient fuis leurs terres et villages, pour une illusoire sécurité dans le Sud.

Beaucoup des réfugiés étaient morts dans les forêts, dans les bourgs des cités du Sud, et de la lame de bandits et d'hommes bêtes quand ce n'était pas de la famine et des maladies.

Résultat, bien que quatre années se soient écoulées depuis, le Nordland avait encore de nombreuses terres laissées en friche, lentement rongées par les mauvaises herbes et de pâturages à l'abandon. Combien de hameaux et villages désertés ? Combien de ports vidés ? Quid du tissu urbain et rural complètement désorganisé ? Sans parler des artisans qui, partis, ne revenaient pas.

Ainsi Borric avait décidé, plutôt que d'attendre en vain le retour des réfugiés malgré le calme et la paix revenus, d'être plus direct. Il avait fournit à Martin et Arutha une liste des besoins du duché en population. Tant d'artisans, tant de fermiers, de paysans, charretiers forgerons et autres étaient nécessaires. Avec quelques hommes d'armes, un barde et un chariot de vivres, ils avaient été envoyés plus au Sud pour informer nobles et roturiers que des terres au Nordland n'attendaient que d'être caressées par les araires, des masures habitées et des forges ranimées. Il ferait froid, les débuts seraient difficiles, mais les trois premières années fiscales, ils en seraient exemptés, et mieux encore, les nouveaux arrivants auraient des conditions d'installation très avantageuses. Ni serfs ou métayers, ces nouveaux venus seraient des hommes libres, pouvant garder pour eux ce qu'ils produisaient pour leur famille, et les deux tiers du reste, l'autre partie servant d'impôt au duc.

Descendants vers Middenheim où ils eurent un succès tout relatif, ils continuèrent leur route vers le Reik. A Carroburg, il y eut bien plus de volontaires trouvés, qui acceptèrent un voyage risqué vers Hargendorf si escortés. Ils vivaient dans des taudis sales, mais des terres à eux valaient largement les risques du trajet.
Ainsi Martin et Arutha se séparèrent en grande partie de leur escorte et du chariot de vivres, pour continuer vers l'aval où, leur avait on dit, nombre d'artisans avaient cherchés refuge à Marienburg, mais survivaient dans la plus grande indignité.
Après quelques jours de voyage, ils purent constater à quel point cela était vrai.

Le peuple qu'ils trouvèrent errant dans les faubourgs de la ville vivait dans le plus grand dénuement possible. Cette misère était révoltante. Comment l'extrême pauvreté pouvait elle ainsi côtoyer l'extrême richesse sans qu'aucun ne s'en émeuve !? Ces marienbourgeois n'avaient ils donc aucun honneur ? Aucune commisération envers ces pauvres hères ? Ne formaient ils pourtant pas un même peuple ? Et il ne fallait même pas parler des plantations où travaillaient dizaines voir centaines d'esclaves.... Alors certes, se gaussaient de la "productivité" de leur "main d’œuvre" les planteurs, certes ils utilisaient des méthodes de production qui semblaient révolutionnaires, fournissaient aux malheureux des outils plus que modernes - faux, charrues et autres - mais il n'en demeurait pas moins que nombre crevaient à la tâche, par manque de soins, de repos ou même de nourriture. Oui, le progrès en matière d'agriculture dont se vantaient les grands propriétaires terriens du Westerland était réel, mais il semblait que la misère, tant sociale qu'économique engendrée ait été occultée par les bénéfices retirés par ces horribles exploitations.
Dégoûté par ce spectacle répugnant de la nature humaine, bourgeoise diraient certains, le jeune chasseur demanda au fils du duc s'il pouvait prendre son congé, pour s'éloigner de cette hideuse et crapuleuse "cité" qu'était Marienbourg, au moins pour un temps. Après tout, il n'était pas vraiment utile en ces lieux et gênerait sans doute le Von Austrog dans ses contacts avec la noblesse locale. Sans compter que la saison n'était pas bonne pour envoyer des colons, les travaux des champs étant impossibles en plein hiver. Puis Arutha avait prévu de rester un temps dans cette infâme ville, pendant deux mois au moins, le temps de trouver un navire qui accepterait de prendre de nombreux passagers - les volontaires trouvés - pour le Nordland, ainsi que les vivres et quelque matériel agricole. Avec les fonds qu'on leur avait octroyés, cela n'allait sans doute pas être un trop gros problème. Et Arutha était assez malin pour ne pas se faire rouler dans la farine par les requins de la ville-marais. En plus des avertissements de leur père. "Chaque cité est une catin; elle vous charme, vous prend dans son lit, vous vide de votre bourse durant ce que vous pensez être le meilleur moment de votre existence, puis fauché, elle vous jette dehors sans crier gare", leur avait il dit. Et il fallait reconnaître que Marienburg était une sale putain sacrément moche, ne méritant certainement pas l'argent qu'elle exigeait de vous pour tout et n'importe quoi.

Le jour même, donc, où Martin cherchait quelque occupation, n'importe laquelle pourvu qu'elle l'éloigne de cette sale cité, un nain apprenant son statut de chasseur, lui avait proposé par ailleurs d'intégrer une caravane où ses talents pourraient être de quelques secours, bien qu'on ne lui ait pas précisé dans quoi il allait s'embarquer. Quelques sortes d'oiseaux lui avait on dit au plus. Non, ça, ça allait attendre qu'il ait touché en partie sa solde et qu'il se trouve en Bretonnie, trop tard pour se rétracter. Le petit peuple pouvait bien se montrer honorable, ça ne les empêchait pas de se jouer de vous quand ça les arrangeait sans pour autant vous mentir. Une leçon que Martin se souviendrait.
Les proies ? Pas grand choses. De gros piafs en réalité... Écailleux. Crachant du feu à l'occasion. Des lézards volants. En effet. Ou plus communément appelés vouivres par le commun qui n'avait pas passé la moitié de sa vie dans des livres et bibliothèques remplies de poussières cancérigènes. Une chasse donc. Et il n'avait pas encore rencontré l'équipe... Quelle sacrée équipe en effet....

Mais avant cela le voyage. Ils voyagèrent à l’œil en tant que gardes de caravanes pour la Bretonnie jusqu'à Deslfeuve, où ils retrouveraient les autres chasseurs dans quelques jours, le nain sachant que ceux ci prévoyaient d'y faire un passage. Sauf que le trajet était stressant, les montagnes étant une grande première pour Martin, qui, jusque là, n'avait eu que des falaises en vue. Sans parler des difficultés à respirer en altitude, son sang n'étant pas habitué à l'air de montagne plus pauvre en oxygène. Plusieurs fois il eut des malaises lors du passage des cols de la trouée de Gisoreux. Un souvenir douloureux. C'était effrayant de courir un instant, puis d'être allongé au sol et ne pouvoir bouger son corps pendant de longues minutes sans comprendre ce qui se passait.

Nouveauté également que la vue de la Bretonnie, et la misère infâme dans laquelle vivaient la majorité des serfs sous le jougs des tyrans locaux.... C'était pitié que de voir ces pauvres hères s'essouffler à passer l'araire à la main pour remuer la terre ingrate et acide des monts. Pourquoi donc ces grands versants herbeux n'étaient ils pas donnés à du bétail ? Ces vastes terrains qui auraient fait rêver les éleveurs du Nordland conviendraient certainement mieux à l'élevage que l'agriculture... Mais que faisait le seigneur local !? Pourquoi n'avait il pas pris des mesures pour atténuer la souffrance de ses gens ? Il avait bien vu, au cours des semaines passées, que toute la noblesse impériale n'avait pas le même soucis pour ses serviteurs que les Von Austrog, mais au moins cherchait elle à gagner plus d'argent de ses terres et faisait exploiter celles ci de la manière la plus optimale, et ce faisant, incidemment, améliorait un peu les conditions de vie de la masse paysanne. Un paysan malade est un paysan peu productif. Ils l'avaient compris. Mais en Bretonnie ? La noblesse locale semblait ignorer le dénuement dans lequel vivaient les gens. Les paysans étaient traités comme du bétail. Parfois même pire ! Etaient ils donc si différents, ces "hauts seigneurs", des saligauds de bourgeois cruels et inhumains de Marienburg ? Ou pouvait très sérieusement se poser la question...
Enfin... Au moins les locaux de Desfleuve semblaient moins miséreux que ceux qu'il avait croisé plus tôt dans les plantations de Marienburg ou dans les communautés en altitude. Peut être avait il été trop hâtif dans son jugement et vu uniquement le pire du pays ?

Quoiqu'il en soit, cela faisait quelques jours qu'ils étaient arrivés à Desfleuve, et le nain avait commencé à lui en dire un peu plus sur dans quoi il s'était engagé, puis Martin ne cessait de le maudire pour l'avoir engagé dans cette galère....
Sans parler de la langue locale qu'il ne comprenait qu'avec d'extrêmes difficultés. Une fois il était rentré dans un chevalier qui l'avait aussitôt enguirlandé dans son sabir incompréhensible et, malgré ses excuses, s'était mis à le bastonner puis à vouloir l'occire sur place quand le jeune chasseur avait commencé à répondre à ses coups. Il n'avait fallut que l'action du nain pour lui faire éviter le couperet. Autant dire que c'était désormais le grand amour entre Martin et les chevaliers qu'il croisait. Était ce cela que l'on appelait "le choc culturel" ?

M'enfin. Au moins la cuisine était elle décente, même si le seigneur du coin les avait invité à sa table à un moment, pour leur faire manger des trucs pas très sigmarites... Cuisses de grenouilles ? Escargots ? Oui, c'était comestible, bon même, mais on réservait ce genre d'expédients pour les disettes. Les récoltes étaient elles donc si mauvaises et leur hôte si pauvre ?

Mais voilà qu'au troisième jour, le nain qui l'avait traîné dans cette aventure vint le chercher à l'auberge où il essayait d'échanger avec un natif sur les différentes méthodes pour tirer à l'arc. Le groupe de chasseurs attendus par le nain était arrivé. On s'équipa en vitesse, prit ses affaires puis rejoignit... Quoi ? 4.... gros machins. Il n'y avait pas vraiment de mot pour décrire ces espèces de chariots mais... C'était vraiment quelque chose de peu particulier. Et gros. Et grand. Et certainement aussi lourd que ça en avait l'air. Dans quoi s'était il embarqué au juste ? Ah oui. Une chasse aux lézards volants. Dans des chariots à bœufs. Le truc était il d'espérer rassasier les proies avec les montures pour qu'elles se laissent tuer ? Parce que si c'était le cas, le jeune chasseur avait bien deux trois mots à dire à celui en charge de tout ça. Était ce lui d'ailleurs, qui était en train de se disputer au loin avec le nain qui l'avait amené dans cette expédition à tout semblant foireuse ? Il semblait en tout cas puisqu'on le pointait du doigt, qu'on venait le chercher et... Qu'on le traînait presque de force face à une table où l'on voulait lui faire signer un papier.

Papier qu'il essaya de lire mais... Martin ne savait pas lire. Il connaissait juste les lettres, lointain souvenir de son éducation par le prêtre de Véréna. Et il n'avait pas vraiment été un élève studieux. Alors il se mis à les prononcer une à une pour deviner les mots mais ça énervait encore plus le patron qui semblait vouloir lui coller des baffes. Et Martin était pas vraiment le genre de personne à se laisser faire pour si peu.

J'ai pas envie de me faire morfler comme un bleu. Votre... coreligionnaire ici présent, dit il en pointant le nain qui l'avait emmené sur place pour se faire remplacer par le jeune chasseur, m'a déjà bien roulé dans la farine, alors signer un truc dont je sais pas ce qui est écrit dessus, vous pouvez vous faire saler. Mais on peut toujours faire une promesse orale si ça vous tient. Accord ?

Oui. L'humain répondait à ce nain qui était assez énervé. Et ça ne semblait pas une bonne idée. Mais hors de question de se faire pigeonner une seconde fois. Quand à prendre des coups, il avait bien l'intention d'en rendre. Il avait bien une ou deux surprises en réserve...
Gamin, un jour ou l'autre tes plans foireux feront de nous des morues salées. Et tu sais quoi ? Je regretterais même pas car je me serais sans doute amusé comme un fou avant d'y passer.
35 — « Quand la langue fourchue et l’œil de chouette se rencontrent, Morrslieb sourit. »
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[MJ] The Puppet Master
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Re: [RP groupé] Les Dragonniers

Message par [MJ] The Puppet Master »

Au nord du château de Desfleuves.
Printemps, mois de Pflugzeit, le tournant des labours.
Ciel couvert, temps humide, températures voisines de 12°C.
Au matin, les recrues furent éveillées sans ménagement par le brouhaha des derniers préparatifs plus que par les premières lueurs de l'aube et il leur fallut s'activer également pour que tout soit prêt. Amerkan, Martin et Dwaidu étaient des Dragonniers, désormais, et se devaient de suivre les commandements qui leur étaient donnés.
Rapidement, tout fut bouclé et, une fois les fourmis et Gaston attelés, les navires se mirent en route à travers les collines.
En tête de cortège, Dririn et les chevaucheurs ouvraient la marche et s'assuraient de la praticabilité des chemins empruntés. Malgré la force et la célérité des insectes géants qui tiraient les bateaux, l'avancée était souvent lente de par la lourdeur et le gabarit des embarcations montées sur roues et nombreuses furent les occasions où les Nains durent œuvrer à élaguer ou même à abattre quelques arbres pour aménager un passage suffisant.
Sur le pont du chariot de commandement, Béoric le naïf et son fils, Béoric le jeune, observaient tour à tour les environs à l'aide d'une longue vue et jetaient des regards intenses sur les cartes disposées devant eux. A leurs côtés, Aldreg « Pied-d'acier » Morekson faisait office de second et transmettait les ordres sur la route à suivre et les manœuvres à effectuer.
Amerkan avait été affecté auprès de Urbrom et Sedum pour leur servir plus ou moins de manœuvre. Ainsi, lorsqu'ils avaient besoin d'une chose ou d'une autre, ils ne se privaient pas pour faire cavaler le jeune ingénieur. Les deux Nains œuvraient à la fiabilité des balistes que Béoric voulait, désormais, infaillibles.

Martin avait été mis au défi de réussir à grimper jusqu'à la nacelle pour prouver ses qualités de force, d'habileté et d'endurance...
Test sous (FOR+END+HAB)/3 = 9 (arrondi) >> 2 (réussite)
Bonus permanent de +2 pour chaque ascension jusqu'à la nacelle.
... et il avait finalement fait taire les critiques à son égard et les sourires moqueurs qui l'avaient accompagné lors des premiers mètres avaient bien vite disparus à mesure qu'il s'était élevé le long des filins. Essoufflé mais le cœur empli de fierté, le jeune chasseur pouvait observer les environs depuis son poste, à vingt mètres au-dessus de tout le monde, et alerter en cas d'apparition d'un dragon ; chose qu'il espérait autant qu'il redoutait. L'endroit ayant été étudié pour accueillir un Nain, Martin s'y trouvait très à l'étroit et ne pouvait faire mieux que de rester assis ou à genou. Peu importait, il avait démontré qu'il saurait être utile dans la caravane. Maintenant, il ne lui restait plus qu'à s'accoutumer aux perpétuels balancements de la nacelle... ou vomir ses tripes par-dessus bord.

Dwaidu, quant à lui, était prudemment évité par les Nains qui ne lui adressaient la parole que lors des échanges « obligatoires » nécessaires au bon déroulement des activités de la caravane. Seul, Béoric restait parfois à discuter un peu avec lui.


- Y s'habitueront... Sont pas méchants mais t'as rien fait pour t'montrer sous ton meilleur jour, pas vrai ? Faut qu'tu laisses le temps.

Personne n'avait aperçu l'Elfe depuis la veille et les railleries sur la couardise de ces oreilles pointues allaient bon train pour le plus grand bonheur des Nains.
Les Péjis sont là comme des marionnettes qui, dans l'atmosphère brûlante de leur Erpé,
oublient qu'elles n'ont que l'illusion de la liberté...

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Dwaidu
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Re: [RP groupé] Les Dragonniers

Message par Dwaidu »

Enfin ! Les chariots se mettaient en branle, destination l'aventure et si possible la plus prestigieuse et la dernière de Dwaidu le tueur. Mais notre jeune nain suicidaire ne montrait aucun enthousiasme et restait la plupart du temps isolé dans les quartiers de l'équipage à broyer du noir dans une profonde mélancolie que partageait souvent ses semblables. Voir autant de ses congénères s'activer à droite et à gauche lui rappelait ce à quoi il avait renoncé pour toujours, une camaraderie dont il était exclu et les encouragements de Béoric n'arrangeaient rien. Reclus dans sa cachette, Dwaidu n'avait même pas remarqué l'arrivé d'un nouveau dragonnier, humain, et encore moins ses exploits digne d'un gymnaste de haut niveau. Il n'en avait d'ailleurs pas grand chose à faire et ne se laisserait pas si facilement impressionner par un humain avant d'avoir vu ses exploits au combat.

Malgré son mauvais caractère du moment, le jeune tueur n'en restait pas moins un nain costaud avec deux solides haches et il arrivait de temps en temps qu'on fasse appel à lui pour aider à déblayer le terrain. Enfin on ne faisait pas directement appel à lui, disons que quand la caravane se stoppait un peu trop longtemps à son goût et qu'il entendait gueuler des ordres dehors pour ouvrir le passage, Dwaidu sortait de son antre pour faire avancer les choses. Ses haches s'abattaient avec rage sur les troncs d'arbre au milieu de la piste comme s'il s'agissait du crâne d'un dragon, ou bien faisait-il rouler de grosses pierres sur le bord de la route en y mettant toute sa force. Cela l'aidait à évacuer sa rage et à la canaliser vers autre chose que ses camarades afin de respecter sa parole donnée à Béoric.

C'est d'ailleurs en ces seules occasions qu'il croisait le chef de la troupe qui ne manquait jamais de lui adresser une parole ou deux. La plupart du temps Dwaidu se contentait de bougonner dans sa barbe. Les tueurs avaient normalement l'habitude de prendre de la distance vis-à-vis de leurs congénères et les relations avec leur propre peuple étaient limitées au maximum. Mais généralement ce sont eux qui s'exilaient de leurs demeures et il ne lui plaisait que moyennement de se voir ainsi mis à l'écart par les autres nains, d'autant plus qu'il se considérait toujours comme la victime de l'histoire et ne comprenait pas que sa réaction pouvait paraître disproportionnée.

Même les repas proposés par le cuistot ne suffisaient pas à le faire sortir de son isolement boudeur. Dwaidu était entré dans l'une de ses périodes de jeûne drastique. Comme ses semblables, le tueur qui n'avait encore tué aucun monstre ne savait pas faire dans la demi-mesure et son isolement était quasi total.
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Re: [RP groupé] Les Dragonniers

Message par Martin »

La nuit dans le dortoir avait été infernale. Les odeurs de pieds, de sueur, la poussière, la crasse... Et le bruit de ce putain de vent qui entrait et sortait de cette boite de métal percée de toutes parts qu'était ce chariot ! Pas étonnant qu'au petit matin, après avoir aussi mal dormi, il ait une tête de déterré de l'avant veille. Heureusement rapidement réveillé par l'infâme mixture qui tenait lieu de tambouille matinale pour les nains. Ce truc, dont il était certain que des machins puants, limite pourris, et des choses encore vivantes se baladaient dedans, lui retourna le ventre comme pas possible au point qu'il avait l'impression d'avoir une colique.

Mais pas de temps pour ça, on l'envoyait crapahuter dans la charpente du monstre, jouer les montes en l'air dans quelques cordages tzeentchiens sous le vent, le tout en se foutant ouvertement de son teint blême et sa démarche légèrement chaloupée. Et quand il vit dans quoi on voulait l'envoyer.... Rhya soit louée, il eut le temps d'aller vomir par dessus le "bastingage", mesure salutaire pour la suite, puis d'entreposer dans un coin son arc, ses flèches et ses bottes, qui risquaient plus de le gêner pour grimper et se maintenir en l'air, qu'autre chose. Ce qui servit à rajouter des moqueries sur son compte de la part des nabots qui ne cachaient même plus le fait qu'ils se foutaient de lui. L'incontinent, le barbouillé, le buveur de lait, procrastinateur.... Il se voyait accorder tous les noms.

Heureusement, il avait encore assez d'adresse, malgré le poison du matin, pour se hisser sans trop de problèmes jusqu'à la nacelle, en un temps record qui plus est, faisant taire pour de bon les nains qui se trouvèrent alors soudainement d'autres tâches plus importantes à effectuer, et d'autres malheureux à affliger de grossiers quolibets.

Tout en faisant attention à ne pas trop se pencher ou à toujours avoir au moins une main sur le "parapet" minuscule où il était perché, histoire de pouvoir se rattraper au cas où, Martin jeta fréquemment, accroupi qu'il était au poste d'observation, un œil en bas pour regarder comment s'en sortait "l'équipage" et les nouveaux venus dans son genre.

Tant qu'ils étaient en vue du château du potentat local - ou de la potentesse ? L'indigène en charge de la seigneurie avait vraiment un air efféminé lorsqu'on la regardait à deux fois, mais qui était il pour juger ? - il ne devait pas y avoir trop de problèmes à être moins attentif à d'éventuels brigands assez fous pour s'attaquer à leur équipée, ou un incroyable coup de chance qui les ferait tomber directement sur leur proie. Un bref coup d’œil de temps en temps vers l'horizon, le plafond nuageux, à l'Est, l'Ouest, le Sud et le Nord, puis la route au loin, et il retournait à l'observation, pendant 5 minutes, du "pont", tout en se forçant continuellement à ravaler le fond d'estomac qui 'avait et qui ne cessait de remonter en bouche - toujours aussi dégueu à l'aller. Il fallait vraiment qu'il se trouve quelques comparses - et pas des nains s'il vous plaît, ceux ci étant certes d'excellents brasseurs, mais de bien médiocres cuisiniers - pour se charger de la victuaille du soir et du matin. D'ailleurs il lui semblait avoir vu un elfe parmi eux - ou une elfe ? - Comment ceux ci cuisinaient ils ? La seule fois où il avait mangé avec les représentants de cette race, il s'était agit de fruits. Et que mangeaient ils au quotidien ? Peut être pourrait il demander à cette personne, lorsque l'occasion se présenterait, si elle connaissait quelques herbes aromatisées ? Bien entendu, le chasseur connaissait déjà la menthe, le thym, et d'autres produits, mais peut être y avait il un moyen d'élargir son répertoire ? En plus la flore locale semblait varier de celle du Nordland.

En attendant, il pouvait certainement faire mieux - ou en tout cas moins pire - en tant que cuisinier que l'actuel maître queue. N'avait il pas lui même vécu en compagnie d'un prêtre pour qui - jusqu'à ce que son pupille se mette lui même à cuisinier, ou qu'il aille à la taverne de Schlaghügel lorsque le village existait encore - le blé bouilli avec des morceaux de gibier frais constituait le summum de la cuisine humaine ?

Des oignons grillés, pour accompagner du gibier bouilli, ou coupé en fine tranches et accompagné de blé cuit.... Ou bien une soupe aux poireaux, d'oignons et au fromage, avec des morceaux de pain dur frottés à l'ail....
Ou alors du poisson au four, avec une sauce à la crème et aux câpres, à supposer qu'il soit possible de mettre la main sur ces produits...
Puis il y avait aussi cette étrange recette avec des marmottes.... Sans compter des spécialités culinaires des différents membres de l'expédition. Certains, au vu de leur teint, semblaient provenir de la partie la plus septentrionale de l'Empire, voir même de par delà les montagnes, de ce pays chaud.... Estalia ? Tilea ? La géographie était une chose très vague et lointaine pour lui, n'ayant retenu que les connaissances les plus élémentaires sur les provinces du Nord de l'Empire et quelques autres petites choses.
Gamin, un jour ou l'autre tes plans foireux feront de nous des morues salées. Et tu sais quoi ? Je regretterais même pas car je me serais sans doute amusé comme un fou avant d'y passer.
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Re: [RP groupé] Les Dragonniers

Message par Amerkan »

Le sol tremblait constamment et l'odeur était suffocante, comme s'il travaillait dans une poudrerie, notre jeune ingénieur mis un bout de tissu mouillé sur le visage afin de rendre la respiration possible. Bien que le confort soit vétuste, voir inexistant, Amerkan profita depuis longtemps d'un sommeil réparateur bien mérité. En effet entouré de nains, il se sentait plus en sécurité que dans une des nombreuses tavernes et auberges qu'il avait croisé depuis qu'il avait quitté sa terre natale. Combien d'aventure avait-il vécu à cause de ses nids à vauriens ? Enlèvement et embuscade avait été un tel quotidien chaque nuit que sa chambre devenait une véritable forteresse. Pistolet à silex chargé sous l'oreiller, épée sur le côté du matelas. Parfois une cordelette reliée à la porte activait un petit carillon.
Mais ici point de piège ou de précaution. Un voleur pourrait certes passer sans bruit, couvert par les ronflements du petit peuple, mais aucun nain ne laisse rentrer chez lui une personne qu'il n'a pas invité. C'est donc le coeur léger qu'Amerkan dormi jusqu'au petit matin. Là il dut servir de "commis" et de petite main aux deux maîtres ingénieur de la caravane, Urbrom et Sedum. Il courait pour rapporter chaque outils dont il avait besoin, notant au passage chaque rôle et chaque problèmes dont les nains discutait autour de leurs balistes. Amerkan fit de son mieux et ne dérangea pas les maîtres, mieux valait observer en silence que de les déranger dans leur travail. Peut-être l'occasion de se rendre utile arriverait plus tôt que prévu, même s'il estimait qu'un tel évènement serait la conséquence d'un autre avec quatre pattes, une paire d'aile, et une tête soufflant la mort.
Durant ses trajets, il nota l'absence de l'elfe qu'il n'avait plus vu depuis qu'il avait nourri l'attelage de leur curieux moyen de locomotion. On disait leur nature discrète. En tout cas moins discrète que cet étrange nain à crête à moitié nu, et moins odorante que ce rôdeur vagabond qui avait mis de son émotion partout sur le pont. Mais après quelques pirouette digne d'un saltimbanque il s'était hissé en haut du mat pour observer les alentours. Amerkan prenait alors bien garde à ne pas passer dessous, de peur qu'une remontée ne finisse sa descente sur son crâne.
A force de courir partout, Amerkan fut rapidement en sueur et béni son idée pour le tonneau. Si la caravane faisait une halte pour une nuit, il en profiterait pour se décrasser tranquillement. Les mains sales ne font jamais de bons travaux, et les écrous glissent facilement sous la table dans ses moments là. Cette phrase, il l'avait modifié par rapport à une vieille locution qu'il avait entendu. Mais il s'agissait alors d'épées plutôt que d'écrous.
Pensant à cela, Amerkan se remémora son pays natal. Le vent chaud amené par la mer lui manquait. Ces régions froides du nord était morbide, et la neige était la pire traitresse de cet environnement. Heureusement qu'elle ne revenait qu'une fois par an. La nourriture aussi était médiocre, surtout cuisiné par des nains, dont le seul intérêt dans leur pitance était la quantité et non la saveur. Peut-être s'il trouvait quelques légumes et un peu d'huile il pourrait faire quelque chose. Il regarderait si de l'huile de baleine pourrait faire l'affaire, il y avait de forte chance pour qu'on en utilise pour graisser les mécanismes et essieux de la caravane. Cependant pour les légumes et la viande potentielle, un collet pourrait faire l'affaire mais il n'aurait jamais le temps d'attraper un lapin leur itinéraire. Et pour les légumes, à moins de disposer d'un herbier, Amerkan pourrait s'intoxiquer sur le premier champignon venu sans le savoir. Maintenant qu'il y pensait, Aldreg avait parlé de miel pour nourrir ses "copines" peut-être pourrait-il lui en demander en échange de partager sa cuisine. Un petit peu de miel sur un lièvre ou quelques carottes relèverait grandement le goût...
A force de penser à manger, sa faim grandit, et il se tapa le ventre de la main pour calmer son estomac. Peut-être le baroudeur du nid de pie savait-il reconnaître les plantes et tubercules qui traînaient dans le coin. Il lui demanderait à l'occasion. Pour Aldreg et son miel, il lui demanderait s'il aurait besoin de quelque chose en particulier; rendre service lui permettrait de bien se faire voir au sein de la troupe.
Le jour passera donc sans encombre et un nouveau crépuscule s’écoulera le long de l'horizon.
Amerkan Butoda
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Re: [RP groupé] Les Dragonniers

Message par [MJ] The Puppet Master »

Au nord du château de Desfleuves.
Printemps, mois de Pflugzeit, le tournant des labours.
Altitude : 945 mètres.
Brouillard, temps humide, températures voisines de 2°C.
Trois jours que les Dragonniers avaient quitté leur campement ; trois jours au bout desquels ils s'aventuraient maintenant hors des sentiers battus, à bord de leurs monstrueux navires roulants. Il n'y avait toujours aucun signe de la présence d'un dragon mais les vigies restaient attentives et les chevaucheurs aux aguets. On sentait bien que l'ambiance n'était plus aussi désinvolte que dans les premiers temps. La situation et le danger qui l'accompagnait imposaient aux Dragonniers une vigilance de tous les instants. Béoric insistait, chaque fois qu'il décelait une once de négligence dans les rangs, sur le fait qu'il ne voulait avoir à déplorer aucune perte sur cette chasse, fusse-t-elle plus risquée que la plupart de celles qu'ils avaient eu à mener jusqu'ici. Dans l'ombre du vieux Nain, était constamment son fils, Béoric le jeune, dont on devinait aisément qu'il rongeait son frein et avait hâte d'en découdre avec la bête qu'ils étaient venus traquer. Le rôle de futur chef de file des Dragonniers lui était dévolu depuis longtemps de par sa naissance mais son père, bien que moins présent dans les chasses, rechignait encore à lui laisser les coudées franches à la tête du projet de toute une vie. Alors, pour l'heure, Béoric le jeune devait se contenter de mener les attaques et de prendre tous les risques.

A mesure que la caravane des Dragonniers s'élevait au-delà des collines pour commencer à s'aventurer sur les pentes de plus en plus accidentées qui devaient les mener jusqu'à la tanière de leur proie, la température se rafraîchissait et le temps changeait rapidement du tout au tout. Il faisait sensiblement plus frais, aujourd'hui, mais les Nains habitués aux frimas des Montagnes du Bord du Monde ne semblaient pas s'en soucier. Seuls les deux illusionnistes, Martin et Amerkan sentaient l'extrémité de leurs membres s'engourdir avec le froid. Les mains souffraient autant que les pieds mais, au moins, on pouvait souffler au creux de ses paumes pour les réchauffer ; les orteils par contre... Heureusement, il y avait assez à faire et les deux humains pouvaient aisément trouver de quoi se réchauffer, pendant que les enchanteurs restaient bien au chaud dans leurs appartements. Seules les corvée de vigie de Martin accentuait la morsure du froid quand il se retrouvait seul la haut, ballotté par la bise montagnarde. Le jeune chasseur parvenait désormais à retenir ses tripes mais le confort était inexistant dans la nacelle tout juste assez grande pour accueillir un Nain. Toutefois, une fois le bizutage passé, il n'avait pas eu à y retourner trop souvent. En effet, les tours de garde étaient répartis entre les Dragonniers restants, les chevaucheurs en étaient exemptés, de même que les ingénieurs, sorciers et autres têtes pensantes de la petite communauté. Ainsi, mis à part Dwaidu à qui personne n'avait osé demandé de faire l'ascension, ceux qui n'avaient aucune compétence particulière à exercer par ailleurs se relayaient du lever du jour à la tombée de la nuit, chacun de leur passage dans la nacelle durant à peine une heure.

De son côté, Amerkan s'était montré un apprenti, et surtout un manœuvre, attentif et discipliné. Il avait même eut droit, lui semblait-il, à un sourire et un signe de tête amical de la part de Urbrom. A moins que ce ne fût son désir d'être déjà accepté comme un pair par les deux ingénieurs nains qui avait édulcoré une vérité plus terre à terre : une grimace et un tic nerveux. Lorsqu'il n'y avait rien à faire à l'extérieur, Sedum et Urbrom restaient dans leur atelier à élaborer des plans et à discuter en Khazalid. De temps à autre, ils jetaient un coup d'œil au jeune homme mais ne semblaient pas s'y intéresser plus que ça. Pour lui, contrairement à Martin, la route vers la reconnaissance n'était pas achevée.

Dwaidu avait continué de ruminer dans son coin et plus personne n'avait cherché à savoir où avait bien pu passer Yazelsinae.

Le brouillard qui s'éternisait autour des navires inquiétait beaucoup Béoric qui répugnait à faire avancer son équipage dans cette purée de pois. La visibilité était mauvaise au point que la nacelle de vigie avait été descendue et rangée car totalement inutile dans cette situation. Ainsi, malgré les bouderies de leur meneur, les Dragonniers évoluaient depuis le matin dans voir à plus de dix pieds* devant eux ; il y eut même des moments où l'on ne se distinguait pas d'un bâtiment à l'autre alors même qu'ils se suivaient de près.
* : 1 mètre = 3,28 pieds Lorsque, en milieu de journée, des écharpes de brume commencèrent à se disperser pour finalement disparaître, la caravane se trouvait au faîte d'une crête herbeuse surplombant une petite vallée encaissée entre les hauts sommets toujours enneigés. Le vent y soufflait en rafales bruyantes et amenait avec lui le froid dont il se chargeait en passant entre les pics gelés. Depuis leur position, tous les Dragonniers avaient les yeux fixés sur une poignée d'habitations serrées les unes contre les autres entre une forêt de sapins et la rive d'un lac de montagne. Ils étaient encore trop loin pour savoir si les lieux étaient occupés ou s'il ne s'agissait ni plus, ni moins que de cabanes abandonnées depuis des lustres.

- Des volontaires pour aller jeter un œil ? appela Béoric depuis le promontoire du navire amiral.

Il y eut un mouvement parmi les Dragonniers et plusieurs chevaucheurs s'avancèrent sur leurs fourmis.


- On enverra que deux fourmis, les gars ! Thralgran et Dririn : vous irez. Les autres restent pour nous escorter jusque là-bas. Me faut quatre courtards de plus pour partir avec, histoire qu'ils soyent pas seuls si ça tourne au vinaigre.

Evidemment, les volontaires ne manquaient jamais chez les Nains ; ce n'était pas le genre de la maison de se débiner. Tous se proposèrent donc pour faire partie des éclaireurs mais Béoric avait fait son choix.

Tiens, on va envoyer les jeunes : Dwaidu, le chasseur et l'ingénieur, c'est vous qu'allez vous y coller ; Dokird, t'iras aussi. On s'ra derrière vous et on vous aura rejoint vite fait, alors pas de risque, compris ?
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Re: [RP groupé] Les Dragonniers

Message par Dwaidu »

La monotonie du voyage était une douce mélodie qui le berçait de plus en plus profondément dans la mélancolie et l'isolement. Il avait déjà connu ça et bien trop souvent à son goût, des voyages interminables et surtout paisibles qui ne semblaient pas le rapprocher de son combat final. Naturellement, le voyage n'était paisible que pour Dwaidu qui boudait dans son dortoir tandis que les autres s'activaient physiquement ou intellectuellement pour que le convoi avance dans la bonne direction. On ne lui avait même pas proposé de prendre son tour de garde en haut de la vigie pour venir casser la routine. De toute façon il aurait dit non, hors de question qu'il se trouve là haut si le dragon se pointe et qu'il ne puisse pas charger en premier.

Mais, en ce troisième jour de voyage un premier événement vint casser le train-train des dragonniers. Alors que le convoi était à l'arrêt depuis un petit moment déjà et que les chefs se demandaient ce que pouvait bien être ce petit tas de maisons. Dwaidu en eut vite marre de ne plus sentir le ballottement de sa prison de bois et alla voir ce qui se passait. En ouvrant la porte, la lumière était presque aveuglante pour lui qui passait ses journées enfermé dans la pénombre. En revanche le vent qui soufflait fort et glacé le revivifia en un instant, lui qui avait l'habitude du climat montagnard.

D'un pas décidé, le chasseur s'avança vers l'attroupement formé par ses camarades au moment où Béoric désignait les deux chevaucheurs de fourmis pour aller voir ce qu'il se tramait par là bas. Avec son air maussade et son mauvais caractère, Dwaidu s'avança aussitôt pour protester qu'il y allait aussi mais avant même de se plaindre, Béoric annonça qu'il lui fallait quatre autres volontaires. C'est pourquoi le jeune tueur fut l'un des premiers à crier qu'il était volontaire.


- J'en suis !


Puis il se planta sur ses appuis et croisa les bras sur sa poitrine qu'il gonflait fièrement comme pour montrer qu'il ne céderait rien tandis que ses compagnons se bousculaient derrière pour se proposer également. Son charisme n'était sûrement pas encore assez imposant pour qu'il ait pu imposer sa candidature par sa simple posture mais en tout cas son nom fut le premier cité par le chef de la bande, et c'est tout ce qui comptait. A son grand désarroi en revanche, alors qu'il avait été annoncé que quatre courtards allaient accompagner les chevaucheurs, deux humains furent désignés pour faire parti de la troupe d'éclaireurs. S'il n'était pas déjà en train de tirer la tronche depuis des jours, son visage aurait peut être marqué sa désapprobation, mais là il avait juste l'air d'être encore et toujours de mauvais poil. Heureusement il aurait un autre de ses congénères avec lui même si ce dernier ne partageait peut être pas son enthousiasme de se retrouver dans l'équipe d'un tueur mal luné. Dwaidu n'avait rien de particulier contre les humains, mais les nains préféraient toujours la compagnie des autres nains.

Le tueur dégaina ses deux haches de guerre, qu'il posa lourdement sur ses épaules et les croisant derrière sa nuque. Ainsi prêt à faire face à une éventuelle attaque, puisque c'était là le but de sa présence dans l'escorte, il lança un dernier regard au taulier.


- T'inquiète pas, on f'ra c'qu'il faut. Allez, perdons pas d'temps.

Puis, joignant le geste à la parole, le tueur tourna les talons et avança en direction des habitations sans attendre de savoir si les autres volontaires étaient prêts à le suivre. De toute façon, les chevaucheurs n'auraient aucun mal à le dépasser sur la route et les hommes avaient des plus grandes jambes pour combler la distance et le rejoindre. Bien que son impatience à se lancer à l'aventure était palpable, Dwaidu n'en restait pas moins un nain bien sur ses gardes et à l'affût du danger.
Dwaidu, Voie des Tueurs
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Re: [RP groupé] Les Dragonniers

Message par [MJ] The Puppet Master »

Au nord du château de Desfleuves.
Printemps, mois de Pflugzeit, le tournant des labours.
Altitude : 889 mètres.
Brouillard, temps humide, températures voisines de 2°C.
Dwaidu n'avait pas attendu mais les deux humains semblèrent hésiter un instant avant de lui emboîter le pas. Pourquoi avaient-ils été désignés pour cette « mission » ? N'ayant ni la réponse, ni le temps de la trouver et ne sachant pas s'ils avaient l'opportunité de refuser alors que tous les autres Dragonniers - que des nains, il est vrai - se pressaient pour en être, et après avoir échangé un rapide regard, Martin et Amerkan firent leur premier pas en direction de cette vallée mystérieuse. Thralgran, qui avait déjà hissé Dokird, le quatrième larron, à ses côtés, manœuvra sa fourmi géante jusqu'à Dwaidu et, d'un signe de tête, lui indiqua qu'il pouvait monter lui aussi s'il le voulait. Dririn, bien moins enthousiaste mais pris par l'initiative de son compère chevaucheur ne se sentit pas de passer à côté des deux humains en feignant de ne pas les voir. Alors, à son tour, il les invita à grimper sur sa fourmi.
Une fois dans la vallée, il fallait encore, à la petite troupe, traverser la forêt de conifères avant d'atteindre les habitations auprès du lac. L'endroit était sombre. Les troncs étaient hauts et serrés, les frondaisons fournies en plus d'être surplombées par un toit de brume qui peinait toujours à se lever malgré la mi-journée passée depuis longtemps. L'ambiance était pesante. On n'aurait pas su dire pourquoi mais une sourde angoisse avait saisi les éclaireurs envoyés par Béoric. Il émanait, de cette forêt lugubre, quelque chose d'impalpable et pourtant capable de glacer le sang. Les fourmis agitaient leurs antennes dans tous les sens et faisaient claquer leurs mandibules. Une lueur fugace semblait avoir pris place dans leurs gros yeux pourtant habituellement si inexpressifs.

- Qu'est-ce qu'elles ont à s'agiter comme ça ? ronchonna Dokird visiblement mal à son aise à en juger par la manière dont il s'accrochait fermement à Thralgran.
- J'sais pas... mais ça sent pas bon, tout ça ! rétorqua le chevaucheur qui tirait sur les rênes pour garder le contrôle de son animal, en fronçant les sourcils, l'air grave.

Les fourmis menaçaient de s'emballer à chaque instant et, bientôt, les compagnons comprirent d'où venait leur trouble. Entre deux troncs dépourvus de branches jusqu'à trente pieds du sol, un rideau blanc flottait dans l'air immobile, empêchant toute avancée. Des centaines de fils de soie aussi épais qu'une brindille étaient tendus en une immense arantèle, prête à cueillir les imprudents qui viendraient s'y prendre.


- Bordel ! C'est quand même pas une...
- Si, on dirait bien, et celle qui a pondu ça doit être énorme...

On entendit Dririn déglutir son inquiétude à l'idée de rencontrer l'araignée à l'origine de la toile qui s'étirait devant eux.

- J'ai jamais aimé ces bestioles...

Ce fut à ce moment que Dwaidu, Martin et Amerkan prirent conscience que ce n'était pas la seule toile du genre dans les environs. En effet, la quasi totalité des hautes branches de cette forêt de pins sylvestres était couverte de voiles blancs épais et cotonneux. Il y en avait tellement que l'on aurait pu croire à un toit installé en lieu et place des hautes frondaisons d'épines. Difficile de croire qu'une seule araignée, fut-elle géante, ait pu tisser autant de toiles jusqu'à en couvrir totalement la forêt au point d'en occulter le ciel. Et pourtant... Pourtant, un mouvement attira l'attention des éclaireurs juste à temps pour apercevoir une masse sombre fondre sur eux. Elle était si massive que lorsqu'elle fut au-dessus d'eux la lumière disparut brutalement puis il y eut un choc violent, des craquements de branches, des cris, le bruit des mandibules d'une fourmi et les crissements stridents d'une bête en panique.
Tests sous END :
Amerkan (8) >> 9 (échec)
Dwaidu (10) >> 6 (réussite)
Martin (8) >> 4 (réussite)
Les trois bizuts furent projetés avant d'avoir réellement compris ce qu'était cette masse sombre et comment elle avait pu surgir ainsi sans qu'aucun n'eut pu s'en rendre compte avant qu'elle ne passât à l'attaque. Dwaidu et Martin roulèrent sur le tapis d'aiguilles sèches. Levant les yeux en direction de la cohue qui continuait à quelques pas seulement de l'endroit où ils avaient atterri, ils se trouvèrent nez à nez avec la plus grosse araignée qu'il leur fut donné de voir. Une bête monstrueuse surpassant par sa taille et sa férocité tout ce qu'ils connaissaient de Gaston, le scarabée qui tirait « l’usine ». L'horrible animal tenait entre ses puissants pédipalpes une fourmi qui, dans une telle posture, semblait bien inoffensive et presque ridicule malgré ses sept pieds de long ! Les chélicères de l'araignée géante entrèrent alors en action et se plantèrent violemment dans l'abdomen de l'insecte qui cessa immédiatement de s'agiter ; l'efficacité de la morsure plus que le venin qu'elle inocula alors ayant eu raison de la résistance farouche de la fourmi. On aurait pu s'en tirer à bon compte et laisser l'arachnide à son festin si le malheureux Dririn n'était pas resté coincé sur le dos de sa monture, les jambes entravées par les sangles de sa selle. Le malheureux, ballotté en tout sens par les mouvements de tête du monstre apprêtant sa proie d'un manteau de soie pour la succion morbide qui allait suivre, hurlait son désarroi et réclamait, à corps et à cri, que l'on le délivrât avant qu'il ne fut trop tard. Dokird tenait sa hache fermement mais ne savait visiblement pas comment donner l'assaut face à un tel adversaire. Thralgran se démenait pour empêcher sa fourmi, prise de panique, de foncer dans une des nombreuses toiles qui parsemaient les environs et Amerkan, plus durement secoué que ses compagnons, se remettait à peine sur pieds.
L'instant était critique...
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Re: [RP groupé] Les Dragonniers

Message par Martin »

Heureusement les versants des montagnes n'étaient pas aussi désolés que la "cuisine" qu'on leur servait. Il y avait plein de genre de "castors des montagnes" qu'il apercevait par moment lors de ses tours de vigies. Ces tribus d'animaux étranges, petits et velus, feraient peut être de bons casse croute s'il pouvait mettre la main sur quelques uns d'entre eux....

Quand à l'elfe, sa disparition le rendit quelque peu inquiet, aussi posa-t-il quelques questions à son sujet lorsqu'il en avait le temps. Où l'avait on vue la dernière fois ? Par qui ? Et ses effets personnels ? Ils étaient devenus quoi ?

Mais ce qui inquiétait le plus Martin, ça n'était pas les brumes, mais les fourmis. Leur donner un corps était une parfaite manière de faire disparaître un encombrant cadavre sans soucis.....

Puis d'où venaient ces créatures ? De l’au-delà des la Norsca ? Une fois, encore tout jeune, Martin avait pris une pèle, des bottes et un sceau d'eau avant de creuser au dessus d'une fourmilière pour voir ce qu'il y avait dedans.

Il y avait donc vu beaucoup de ces petits insectes très énervés se ruer vers lui, mais aussi une très grosse fourmis, grande comme un demi pouce d'enfant, complètement immobile qui le regardait bizarrement. Puis ça avait commencé à piquer de partout et même aux yeux. Alors il s'était vidé le seau sur la tête et les picotements avaient cessés.

Un sermon sévère comme jamais plus tard, et il avait appris que ces insectes minuscules étaient de véritables machines à tuer. Il aurait suffit que quelques unes entrent dans son corps en passant par l'anus ou les oreilles, et il était foutu. Pour illustrer son propos, son tuteur l'emmena voir plus tard, en la saison, une fourmilière. Ils étaient accompagnés d'un prêtre de Taal qui les mena à celle ci. Des nuées de petites choses noires et ailées en sortaient, mais des oiseaux tournoyaient autour. Et ce qui arrivait au audacieux qui se posaient carrément sur le nid et y restaient trop longtemps.... Ils se faisaient bouffer tout cru, et il n'en restait rien, pas même les os. L'acide des bestioles, leurs mandibule"s, leur nombre et leur volonté implacable.... Il fallait s'en méfier au plus haut point. Mais certaines avaient un bon goût, sucrées qu'elles étaient. Par contre d'autres pouvaient vous empoisonner. Dans le doute, ne mangez que les noires qui sont en dehors du nid.

C'était là les pensées qui revenaient hanter Martin, alors que l'on demandait des volontaires pour la "reconnaissance" vers le village.

"Reconnaissance.... Ils plaisantent ou quoi ? On voit bien que même d'ici y'a un truc qui cloche. Déjà les locaux devraient être aux champs ou aux pâturages. Puis envoyer autant de monde ? A fourmi ? Trois personnes ça suffit amplement. Et à pieds s'il vous plaît."

Le jeune chasseur aurait bien voulu faire connaître le fond de sa pensé aux nains, et la... bêtise, de leur entreprise, mais ces courtauds étaient ses aînés. Alors ils ne firent même pas attention à lui, ni à ses propos, ni même ne considérèrent sa proposition de partir en avant du groupe explorer un peu les sous bois.

Mal leur en prit comme le montra la suite.

Une grosse bestiole toute velues venait vers eux, écartant les arbres sur son passage à toute vitesse. Martin l'avait vue venir du coin de l'oeil, et savait ce que c'était, même si la partie cartésienne de son esprit se refusait à admettre que pareille monstruosité existait pour de vrai. Et pourtant. Et pourtant.... Des fourmis géantes, alors pourquoi pas des araignées immenses comme deux maisons ?

"Oh putain.... Taal, je sais bien que je suis pas le plus grand dévot du vieux monde, mais ça.... Tu aurais pu m'envoyer des loups affamés ou un ours malade, j'aurais compris, mais ça.... Promis, de retour au pays, je passerais un moment devant ton autel à nettoyer celui ci. Quand à toi, Ranald, espèce de salaud, je sais qu'on est pas amis tous les deux, mais au nom de tous les gamins que j'ai laissés s'en tirer avec une tape sur la tête quand je les ais pris avec leur collet.... Tu m'en dois une. Voir même deux ! Alors ne vient pas me jouer un tour sur ce coup !"

La peur au ventre devant cette créature velue et immense, le jeune chasseur couru néanmoins vers la bête, armé de son teeeeerrible couteau de chasse, pour entreprendre non pas d'empaler l'araignée dessus, mais de couper les sangles qui retenaient le malheureux chevaucheur. Restait à savoir si le dieu moqueur viendrait ou non mettre son doigt sur la situation.....
Modifié en dernier par Martin le 15 juil. 2019, 15:37, modifié 1 fois.
Gamin, un jour ou l'autre tes plans foireux feront de nous des morues salées. Et tu sais quoi ? Je regretterais même pas car je me serais sans doute amusé comme un fou avant d'y passer.
35 — « Quand la langue fourchue et l’œil de chouette se rencontrent, Morrslieb sourit. »
Martin, Voie de la chasse
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Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_martin
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