[Gweria] Léthargie

Athel Loren est la plus ancienne des forêts du Vieux Monde. Ses arbres les plus vieux sont les jeunes pousses ayant germé à partir des graines semées par les serviteurs des Anciens en personne. C’est un lieu mystique qui s’étend sur une surface immense, mais nul ne sait si ce sont les Anciens ou l’influence du Chaos qui a éveillé ses arbres et leur a donné une âme. Toujours est-il qu’à l’aube des temps, ils ont commencé à raisonner d’une façon surnaturelle, et ont appris des sentiments tels que la haine et la colère. La forêt a peu à peu pris conscience d’elle-même et des autres races qui grouillaient comme des insectes à la surface du monde. Et les intentions de ces dernières ont éveillé sa rancœur…

Des menhirs gravés de runes elfiques marquent les limites de ce domaine végétal. Au-delà s’élèvent des arbres gigantesques dont les branches frissonnent et se tordent lentement, comme pour échapper à la barrière magique que forment ces pierres gardiennes. Les racines rampent et griffent les pierres couvertes de mousse, au milieu d’une brume persistante qui recouvre les clairières et les cavités du sol. Un tel labyrinthe de troncs et de branches suffit à rebuter l’esprit le plus décidé, car il abrite des yeux épieurs, des mouvements furtifs à peine entr’aperçus et des bruits inquiétants. La tranquillité surnaturelle des clairières tapissées de feuilles mortes et la brise silencieuse soufflant sur les sentiers ne voilent aucunement le sentiment d’être observé et mesuré à chaque pas que l’on y fait.

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[Gweria] Léthargie

Message par [MJ] Le Gob' »

Danse des ombres
Acte I : Léthargie

ImageLa saison hivernale était traditionnellement une saison particulière pour les elfes d’Athel Loren. En effet, durant cette partie de l’année, la forêt était à la fois plus démunie et plus impitoyable ; un exemple en était que les esprits des bois qui ne cédaient pas à la léthargie saisonnière se comportaient de façon nettement plus cruelle et agressive durant cette période. En raison de leur lien privilégié avec la forêt, les elfes résidant en Athel Loren voyaient aussi leur propre personnalité changer, affectée par cette évolution de l’intonation, de l’humeur de la sylve.


Mais alors même que les premières neiges font leur chemin à travers les frondaisons d’Athel Loren, il est certains Asrai dont le comportement n’évolue que peu, insensible au passage des saisons. Parmi ceux-ci, les clans de danseurs de guerre sont bien connus pour conserver leur entrain et leur taletn en matière de représentations et spectacles. Bien que ces elfes ne soient pas dépourvus d’âme, leur existence est vouée toute entière à Loec, une divinité moqueuse, mystérieuse, cynique, se riant du cycle des saisons.


On dit souvent des danseurs de guerre qu’ils perçoivent le monde différemment des autres Asrai, et c’est probablement en partie vrai, car ces individus ne vivent que pour poursuivre le dessein de leur divinité, tout en célébrant par leurs danses et leurs chants le monde dans lequel ils évoluent. A leur façon, eux aussi sont l’âme des Asrai, gardiens de terribles secocrets, et dépositaire de l’histoire d’Athel Loren, qu’il leur revient de narrer au cours des spectacles qu’ils proposent parfois à leurs semblables.
Cela fait maintenant un an que Gweria a rejoint la petite troupe d’Herion, le vénérable danseur de guerre qui, chose inouïe, l’accueillit un jour au sein de son clan, lui permettant de poursuivre le dessein du Dieu Moqueur dans la voie de ses plus fidèles serviteurs. Au fil des mois, Gweria avait pu apprendre à connaître un peu mieux chaque membre de la petite troupe. Il ne s’agissait bien évidemment pas du clan dans son entier, qui ne se produisait que rarement sur scène, préférant comme beaucoup opérer en petites « troupes » à travers Athel Loren, des groupes de danseurs qui pouvaient compter d’une poignée à une quinzaine d’elfes.

Ce jour faisait suite à plusieurs chute de neige, et Athel Loren arborait ses plus belles couleurs hivernales sous le pas léger de la troupe menée par Herion. Cette dernière comptait quatre membres, en tenant compte de Gweria, parfois cinq, lorsque Celedil, le fils d’Herion, les rejoignait.

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Herion
Celedil
Caelis
Æthril
L'un des doyens du Clan, et meneur de la troupe. En dépit de son grand âge, cet elfe n'a pas perdu de son entrain ni de sa vigueur, et a déjà aidé plusieurs générations de danseurs à trouver la voie du Dieu Moqueur.
Fils d'Herion, cet elfe d'âge mûr est un artiste exceptionnel, réputé même au-delà du Clan. Souvent en désaccord avec son père quant à la voie tracée par Loec, il incarne tout le cynisme du Dieu Trompeur, et fait généralement bande à part, ne rejoignant le groupe qu'en de rares occasions.
Faisant partie des plus jeunes elfes de la troupe, Caelis est âgé d'un peu plus d'un siècle, ce qui se retrouve dans son tempérament joueur, enjoué, et taquin. Maniant une courte lance d'une main, et une épée de l'autre, il est toujours à l'affût d'un moyen d'impressionner ses aînés.
Éternel rival de Caelis, Æthril fait lui aussi partie des plus jeunes de la petite troupe, et sa danse implique l'usage coordonné de ses deux épées. Son tempérament impétueux est le fidèle reflet de la fougue de Caelis, et tous deux ne manquent jamais une occasion de se lancer dans une joute, physique ou verbale.
En ce matin brumeux, Herion, qui menait la petite troupe à vive allure à travers bois, interrompit leur progression, son regard nébuleux perdu dans le lointain, comme souvent, fixant quelque chose que d’autres ne pouvaient voir. Sa voix sourde s’éleva, emprunte d’une douce fermeté, à l’intention de ses jeunes compagnons et élèves, imposant sans difficulté le silence et forçant l’attention.
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« Les bois me murmurent que Celedil nous cherche.

Nous allons l’attendre ici. »

Il n'avait plus tôt fini sa phrase que s’élevait la voix de Caelis, proposant avec entrain une activité pour passer le temps :
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« Il fait assez froid, et je m’ennuie déjà.

Entraînons-nous ! Pourquoi ne pas rejouer une pièce, la Première Grande Chasse, tous les trois ?

Je joue le Roi de la Forêt ! »
Une telle proposition appelait inévitablement contestation de la part d’Æthril.
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« Sûrement pas ! Je refuse de te laisser jouer le rôle central une fois de plus ! »
Gweria pouvait déjà prévoir la suite de l’altercation : tous deux commenceraient à vanter leur talent respectif, avant de décider de régler la question par un duel. Résulterait de leur joute une confusion encore plus importante, chacun contestant généralement la victoire de son vis-à-vis.

Puisqu’il leur fallait patienter ici, elle aussi devait trouver de quoi s’occuper, et les possibilités ne manquaient pas : interrompre le jeu des garçons, engager une conversation avec le vénérable Herion, explorer les environs…
Un gobelin inspiré a écrit :Pour toute réclamation ou problème, traversez la forêt et rendez-vous à la Caverne aux Champignons. Mais prenez garde aux vapeurs de bonnet-de-fou...
A l'entrée de la grotte se tient le gobelin : ses vêtements sont crasseux, et ses yeux vitreux. Plusieurs champignons d'une taille impressionnante pendent en grappes à sa ceinture. Dans l'une de ses mains, il tient une feuille d'arbre roulée en cylindre, dont l'extrémité fumante dégage les même fumerolles que celles qui planent lourdement au-dessus de sa tête. Il tire une bouffée de son étrange et longue cigarette, expire ensuite tranquillement par le nez, tout en dévisageant son interlocuteur d'un air rêveur. Puis, il prend la parole, d'une voix cassée, grave et enrouée, comme s'il avait quelque chose de très important à vous chuchoter :


Image
"Pourquoi cet air si sérieux ?
Écoute-moi bien, voyageur égaré.
Il y a quelque chose dont je voudrai te parler.
En tout temps, en tout lieu, tu dois bien être conscient que :

Image

En cas de non-respect de ces quelques règles,
Tu serais confronté à cet étrange animal,
Qui du forum régit le Bien et le Mal :
Le Modo, en vérité, créature fort espiègle."

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Un gobelin douteux a écrit :

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Re: [Gweria] Léthargie

Message par Gweria Gwath »

Il s’agissait donc du 144ième hiver que je subissais. A vrai dire, subir n’est pas un mot adapté. Je dirais plutôt qu’il s’agissait donc du 144ième hiver que je parcourais. Cela faisait quelques temps déjà que nous nous baladions dans la forêt. Je ne saurais trop dire dans quelle région d’Athel Loren nous étions, et pour tous vous dire, je m’en fiche royalement. Depuis quelques semaines, nous errons sans but, du moins sans qu’Herion ne nous en donne un seul. Et bien entendu, ça n’a pas loupé, les deux boute-en-train de la bande, Caelis et Æthril, ne firent que se réprimander et se chercher des noises.

Au début, c’était gentil, il se battaient pour savoir qui ferait à manger le soir, qui irait chercher le repas suivant, ce genre de choses. Comme ils n’arrivent jamais à se mettre d’accord, ils se lançaient des défis, comme des jeux de charade ou des jeux d’adresse, et le gagnant choisissait qui fait quoi.
Le problème avec ces deux elfes, c’est qu’ils ne sont jamais d’accord, même quand il s’agit de savoir qui des deux a gagné. Même si au début, il était facile de trancher pour eux. Maintenant il fallait jouer d’adresse et de ruse pour que les deux ne finisse par se lancer un duel.

Toujours est-il qu’aujourd’hui est une nouvelle journée, et Herion allait peut-être nous indiquer la marche à suivre, ou non. A mon réveil, la forêt était complètement sous la neige, comme hier d’ailleurs.
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Nous nous mettons alors en route, avec délicatesse et efficacité, comme toujours. Herion marche en tête, suivit par Caelis et enfin par Æthril. Je ferme la marche, et me force à garder le rythme. En effet, la nature est si belle, avec toute cette verdure gelée, que je m’en trouve ralentie ! Les branches dénudées des arbres semblent faites de cristal tellement elles sont prises par le givre. Et je ne vous parle pas des fleurs ! Le gel les a stoppées nettes dans leur progression, ce qui permet de voir des choses magnifiques, comme cette fleur en train d’éclore.
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Vous comprenez donc pourquoi je devais accélérer le pas, ce qui ne m’empêche nullement d’observer un tant soit peu l’environnement qui m’entoure. Aujourd’hui, nous marchons dans une forêt faites d’arbres assez grand et plutôt filiformes. Il y a également quelques arbres biscornus et presque morts, comme des oliviers desséchés, et, alors que la région n’est pas du tout rocailleuse, on trouve de nombreuses fougères et buissons à baies à moitié ensevelis sous la neige.

C’est alors qu’Herion s’arrête et nous dis :
« Les bois me murmurent que Celedil nous cherche.
Nous allons l’attendre ici. »
Tout de suite, j’essaie de percevoir le murmure des bois, mais rien n’y fait, je n’arrive toujours pas à entendre la forêt de la même manière qu’Herion. Je retenterais ma chance la prochaine fois. A peine le souffle du dernier mot d’Herion s’éteignait-il dans un nuage de vapeur aux formes rocambolesques que les deux compères se lancèrent dans leur activité favorite : le chamaillage. En effet, Caelis propose :
« Il fait assez froid, et je m’ennuie déjà.
Entraînons-nous ! Pourquoi ne pas rejouer une pièce, la Première Grande Chasse, tous les trois ?
Je joue le Roi de la Forêt ! »
Alors qu’Æthril lui répond :
« Sûrement pas ! Je refuse de te laisser jouer le rôle central une fois de plus ! »
Et voilà, c’était reparti ! Les deux énergumènes allaient s’empoigner d’une manière plus ou moins douce, et ça finirait en duel, comme toujours. Comme je m’ennuie également un petit peu, je leur propose :

« Oh non, pas encore ! Nous l’avons déjà jouée trois fois la semaine dernière, et à chaque fois c’était un de vous deux qui avait le rôle d’Orion ! »
Je ne voulais surtout pas ressasser cette pièce dans le rôle des paysans qui avaient subis la chasse d’Orion pour la première, et certainement pas la dernière fois ! Que je déteste jouer un rôle qui meure ! On y attache de l’importance, or là n’est pas l’important ! Ce qui est intéressant c’est de voir la puissance et la sauvagerie du grand Roi, pas les peurs et les tremblements d’un paysan abruti qui serait de toute manière mort quoiqu’il arrive. Je me décide donc à prendre les choses en main, en jouant le jeu de mes deux compagnons :
« Bien, je vous propose quelque chose, cette fois-ci, c’est moi qui jouerais Orion. Je sais que vous allez vouloir reprendre le meilleur rôle, je vous connais. C’est pourquoi je vous lance un défi ! Je vais prendre deux baies que je vais poser en haut de cet arbre-là. (je désigne le plus grand arbre visible. Il est placé à une dizaine de mètres de nous, et il fait une quinzaine de mètres de haut). Un par un, vous ferez la course, et je compterai le temps que vous mettez. Celui qui fera le meilleur temps pourra tenter de me poser une devinette afin de prendre le rôle du Roi. Celui qui fera le moins bon sera forcément le paysan. Et si je réponds juste à la devinette, ce sera moi, le Roi ! »


J'espère de tout cœur que Celedil arrive avant la fin du défi, car cette pièce je la connais par cœur et je ne vois pas la raison qui me pousserait à la refaire devant d'autres personnes la connaissant. A vrai dire, s'il se trouve que nous arrivions au moment d'attaquer la pièce, je les ignorerais et n'y participerais pas.

« Et en plus, vu votre adresse à tous les deux, y a bien des chances que Celedil arrive avant même que le premier de vous deux ne soit monté dans l'arbre ! »

Voilà pour mon premier post :) J'espère que ça te convient ! Je m'arrête ici si jamais tu veux faire des jets de dés, sachant que pour la suite directe, dès que le défi est lancé, je m'attaque à la grimpette de l'arbre, avec les deux baies dans la main.
Modifié en dernier par [MJ] Le Gob' le 26 janv. 2017, 12:46, modifié 1 fois.
Raison : +6 xp (total 11). Wikifié.
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Re: [Gweria] Léthargie

Message par [MJ] Le Gob' »

Les deux larrons avaient bien entendu sauté sur l’occasion que leur proposait Gweria de se mesurer l’un à l’autre, ne percevant pas le stratagème de l’elfe, qui cherchait évidemment avant tout à canaliser leur énergie débordante. L’un comme l’autre acceptèrent de se plier aux règles du concours exposé par Gweria, et Æthril ouvrit le bal, grimpant avec habileté à l’arbre désigné par notre héroïne, se catapultant d’appui en appui, réutilisant plusieurs des prises employées par Gweria lors de sa propre ascension. Le danseur de guerre parvint donc avec une relative aisance à atteindre la baie qui lui servait d’objectif, ramenant fièrement son trophée à Gweria. Toutefois, lorsque fut venu le tour de Caelis de grimper à l’arbre, la discorde rattrapa le petit groupe, Æthril commençant à se plaindre du fait que son rival profitait d’un repérage préalable des meilleures prises pour en tirer un avantage indu qui allait lui faire gagner la course. Qui plus est, Caelis se servit de sa lance courte afin d’atteindre la baie plus tôt, achevant de faire bondir Æthril sur place. Le ton monta donc de nouveau entre les deux turbulents elfes, et trop rapidement pour que Gweria ne puisse désamorcer la dispute.

Alors que la tempête d’invectives prenait de l’ampleur, l’attention de Gweria fut captée par la silhouette isolée d’Herion, en position accroupie, immobile, au milieu du bosquet. Le vénérable danseur de guerre avait les yeux fermés, et semblait tendre l’oreille, pilier de sérénité au milieu de la tourmente et de l’agitation alentours. Soudain, la voix du vieil elfe s’éleva, ses paupières demeurant closes.

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« Tu t’es bien assagi.

Depuis combien de temps es-tu ici ? »
Le commentaire n’était pas adressé à Gweria, mais à un elfe à la chevelure blonde et aux tatouages cyan, qui patientait silencieusement sur une branche non loin. Depuis combien de temps était-il ici, la question pouvait se poser, dans la mesure où Gweria elle-même ne l’avait pas vu arriver, en dépit de sa proximité. L’inconnu devait se trouver à quelques mètres à peine de notre héroïne, comme cette-dernière put en juger lorsque celui qui ne pouvait être que Celedil répondit, d’une voix grave, au ton sec mais aux accents d’ironie.
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« Ne me sermonne pas, vieil homme.

Loec me parle désormais. »
Cette dernière remarque causa l’apparition d’un étonnement amusé sur le visage du vénérable danseur de guerre, qui répondit d’une voix chantante.
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« C’est toi qui le dit.

Pourquoi es-tu ici ? »
La réponse ne se fit pas attendre, toute aussi énigmatique.
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« Athel Loren souffre. Loec veut que je te demande de l’aide.

Je dois trouver la source de la corruption, et le Moqueur souhaite que quelqu'un m'accompagne. »
Lunatique, Herion fixa un moment un objet dans le lointain que lui seul devait percevoir, avant de porter un regard bienveillant à Gweria, ainsi qu'aux deux danseurs de guerre se chamaillant non loin. Il répondit dès lors d'un ton paisible :
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« Loec souhaite également que je veille sur les nouvelles générations. »
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"Pourquoi cet air si sérieux ?
Écoute-moi bien, voyageur égaré.
Il y a quelque chose dont je voudrai te parler.
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Re: [Gweria] Léthargie

Message par Gweria Gwath »

Vu que Caelis et Æthril sont d’accord pour participer à mon défi, je me mets en route pour installer tout ceci.

Je récupère alors deux baies, non trois baies, dont une que j’enfourne directement dans ma bouche, et pars en direction du grand arbre. L’escalade est aisée, je prends mon temps pour grimper en souplesse et avec grâce, ce qui n’est pas un exercice évident quand on tient deux baies dans une main !

Je parviens enfin à la cime, et au moment même où ma tête dépasse la limite haute de la forêt, une grande bourrasque me souffle violemment au visage ! Il s’agit d’un inébranlable vent d’hiver qui descend des montagnes en continu et qui vient refroidir la Bretonnie, épargnant la forêt qui est bien mieux protégée par les arbres.

Cette bourrasque réveille mes sens légèrement endormis, et j’en profite pour descendre de l’arbre à vive allure, évitant les branches les plus touffues pour garder un maximum de visibilité dans ma descente. J’arrive alors à environ deux mètres du sol et finis ma chute contrôlée par un saut sur la neige, enchaînant alors avec une roulade.

« J’espère vous en avoir mis plein les yeux les garçons ! C’est à vous de jouer maintenant ! »


Je sors alors mon épée de son fourreau, et j’ajoute :

« Pour savoir qui commence, je vais jeter cette épée dans les airs de la manière la plus aléatoire possible, et je vous rassure, elle est équilibrée ! Si la poignée tombe dans la neige avant la pointe, c’est Caelis qui commence, sinon ça sera Æthril ! »


Je lance alors l’épée dans les airs, et celle-ci tombe la poignée en premier.

« Aucun doute possible, c’est au tour de Caelis ! Vas-y, prépare-toi. Quand tu es prêt, démarre et je commence à compter. »


Caelis s’élança, copiant certaines des prises que j’ai utilisées, arrivant avec un temps très correct en haut de l’arbre, bien qu’ayant quelques difficultés sur le dernier tronçon, où les branches sont plus fines et donc plus cassantes.

Il revient avec le sourire, arborant sa baie qu’il croque à pleines dents, et c’est au tour d’Æthril de s’élancer.
Celui-ci semble moins en difficulté que son comparse, grâce à un bon repérage des meilleures prises du fait de nos deux passages précédents à Caelis et moi-même. Caelis commence d’ailleurs à grogner contre cet avantage, puis se met d’un coup à hurler lorsqu’Æthril, évitant la difficulté du dernier tronçon, saisit sa lance pour faire tomber sa baie, la récupère dans ses mains, et entame sa descente.

Voyant ça, je me rends bien compte que c’est perdu d’avance, il me sera impossible de départager les deux, ni même d’essayer de les calmer. Allons bon, laissons-les à leurs chamailleries et passons à autre chose.


Je m’approche alors d’Herion, qui est accroupi, au milieu du bosquet, les yeux fermés. Rien autour ne semble permettre de deviner la prochaine arrivée de Celedil. Alors que j’arrive silencieusement au niveau d’Herion, celui-ci énonce à haute voix :

« Tu t’es bien assagi. Depuis combien de temps es-tu ici ? »


Je m’apprêtais à répondre quand une voix grave sortit des fourrés, celle de Celedil :

« Ne me sermonne pas, vieil homme. Loec me parle désormais. »


Celedil ! Mais que fait-il ici, aussi soudainement ? Il semblait installé là, dans ces fourrés, depuis des heures. Les deux elfes continuent à converser, et je remarque que leur ton est grave, et qu’il y a une source de corruption quelque part, certainement dans la forêt. Celedil demande de l’aide, tandis qu’Herion rétorque que sa mission est de veiller sur les jeunes générations, c’est-à-dire nous.
Après une intense réflexion, je demande :

« Si vous n’êtes tous deux d’accord, pourquoi ne pas nous demander notre avis ? Présentez-nous la situation et nous vous dirons ce que nous en pensons. Enfin, moi je vous le dirais, pour les deux autres, va falloir attendre un peu avant qu’ils soient attentifs. »
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Re: [Gweria] Léthargie

Message par [MJ] Le Gob' »

L’intervention de Gweria ne resta pas longtemps sans réponse, les deux elfes se retournant vers elle. Herion affichait toujours le même visage rêveur, distant mais bienveillant, donnant l’impression de sonder les tréfonds de l’âme de la danseuse de guerre. Le doyen de la troupe avait toujours été ainsi, mais cet air distrait cachait en réalité une sollicitude de tous les instants, car peu de choses échappaient au regard attentif de leur mentor. Celedil, quant à lui, jaugea longuement Gweria du regard, comme s’il la voyait pour la première fois. A vrai dire, l’étrange danseur de guerre était quasiment un inconnu pour Gweria, quand bien même ils s’étaient croisés plusieurs fois auparavant. Celedil aimait faire bande à part, et s’il lui était arrivé de cheminer pendant un temps avec la petite troupe, de telles situations restaient rares, et éphémères. De sorte que Gweria ne savait rien de cet elfe, si ce n’est qu’il était probablement d’un siècle ou deux plus âgé qu’elle-même, et qu’il avait été, lui aussi, un disciple du vieil Herion.

Celedil, donc, la dévisageait, semblant peiner à se souvenir de son prénom. Il fut néanmoins le premier à lui adresser la parole, sous le regard neutre de son ancien mentor.

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« Gweria.

Tu vois ? Loec n’oublie rien. »
Cette dernière partie de son allocution était visiblement une pique adressée à Herion, qui ne réagit pas, son regard impavide fixé à celui de Gweria, attentif à ses réactions. Ce fut le mystérieux Celedil qui reprit, s’adressant cette fois bien à elle, une expression grave figée sur son visage à demi couvert de tatouages rituels.

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« Une ombre s’étend sur la forêt, dont les racines insidieuses inquiètent Loec.

Je dois me rendre au sud, car c’est de là que provient la corruption.

Un voile est tombé sur les bois de Cythral, ou du moins c’est ce que mon âme en perçoit. »

Une pause fut observée, Celedil attendant toutefois manifestement une réponse de la part de Gweria. Il n’avait pourtant pas posé de question explicite. Ce fut Herion qui intervint, prenant la parole d’une voix douce, mais ferme, clarifiant la situation :
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« Celedil dit parler pour Loec en réclamant un compagnon de route.

Tu n’es pas obligée de te dévouer pour cette tâche, Gweria. C’est probablement un bien dangereux périple, et… »
Le vénérable danseur de guerre fut coupé par son ancien disciple, qui l’interrompit, s’adressant à Gweria, une lueur énigmatique dans le regard.
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« Ne l’entends-tu pas ? »
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"Pourquoi cet air si sérieux ?
Écoute-moi bien, voyageur égaré.
Il y a quelque chose dont je voudrai te parler.
En tout temps, en tout lieu, tu dois bien être conscient que :

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En cas de non-respect de ces quelques règles,
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Re: [Gweria] Léthargie

Message par Gweria Gwath »

Je tendis l’oreille au moment même où Celedil finissait sa phrase. Mais non, rien, rien que le bruissement du vent dans les feuilles, et les chamailleries des deux elfes derrière moi.
Que diable puis-je faire ? Il m’importe peu de la direction de mon chemin pour les prochains jours, et la compagnie d’Herion m’est grandement agréable, seulement les dires de Celedil appellent à moi une envie et une soif d’aventure qui ne s’était que rarement présentée à moi.

Je restais indécise, il me fallait réfléchir. Me tournant alors vers les deux comparses qui guerroient toujours, je les interpelle :

« Hé vous deux, posez vos lances et venez nous rejoindre ! Celedil est parmi nous et nous invite à le rejoindre dans une de ses pérégrinations. Alors cessez tout de suite vos enfantillages et venez je vous en prie, que nous puissions discuter. »


N’espérant pas de leur part une obéissance docile et immédiate, je me retourne alors vers Celedil et Herion. Ce dernier m’observe attentivement et semble sonder mes moindres gestes, ma moindre pensée. C’est grisant de se rendre compte de la force du vieil elfe à chaque fois qu’il m’observe, car je sais qu’il lit en moi comme dans un livre ouvert, car il est habitué à lire la forêt, le vent, les animaux.

Me tournant alors vers Celedil, je lui demande :
« Raconte-moi plus en détails ce qu’il se passe, cela peut m’intéresser, surtout si ça me permets de m’éloigner de ces deux-là. Je ne connais pas cette région de la forêt et je suis curieuse de voir ce qu’on peut y trouver. Cependant, et même si vérifier ce que j’ai entendu dans les chants sur cette sombre région me tente grandement, Herion ne semble pas décidé à se joindre à ta cause, et je suppose donc qu’il a mieux à faire.

Je veux donc bien t’accompagner Celedil, mais pour finaliser mon choix, j’aimerai que tu me donnes les détails de ce qu’il se passe là-bas, et de ce que tu attends de moi.
J’apprécierai également que tu laisses parler Herion, il semblait avoir quelque chose d’intéressant à dire. »
Je tourne alors légèrement mon visage vers Herion, lui souriant amicalement et avec respect. Je ne le quitte pas des yeux, essayant de percevoir quelque chose dans son attitude qui me permettrait d’en savoir plus sur son avis sur la question.
Gweria Gwath,
Profil: For 8 | End 7 | Hab 12 | Cha 9 | Int 8 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 10 | NA 1 | PV 50/50
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... eria_gwath
Le son de Fyr Darric : https://www.youtube.com/watch?v=CiSeoX_4nzU

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