[Thornaël] Changeforme

[Thornaël Sombrecime]

Soudain, ma vue se couvre d'un voile écarlate, alors qu'autour de moi les ronces se mettent à brûler. Des petites lumières se mettent à apparaître et à se rassembler autour de moi, sans pour autant avoir la moindre interaction avec moi. Mais elle sont là. Tout comme les flammes, bien qu'elles finissent rapidement par disparaître, ne pouvant se propager sur les graviers. Une fois tous ces événements plus que perturbants finis, et mon incapacité à utiliser la magie avant quelques temps bien présente dans mon esprit, je me remet en route, essuyant d'un revers de manche les traces de sang sur mon visage, laissant des marques brunâtres des yeux au menton. Je dois vraiment être affreux...

A première vue, et après une courte réflexion, je décide de me diriger vers la tour. Je ne pense pas que quelqu'un puisse être suffisamment idiot pour laisser les clés permettant d'ouvrir un portail magique cachée en pleine nature, surtout en Athel Loren où celle ci évolue assez vite. Il semble donc logique que les précédents occupants de ce village ai rangé ce précieux bien dans la tour. Je monte donc les quelques marches jusqu'à la porte, avec la ferme intention de la passer. Quitte à la défoncer dans le cas où elle aurait été verrouillée, en m'étant précédemment assuré qu'aucune magie ne la protège.

[[MJ] Loec]

Test de conscience de la magie :

Obtenu -> 2 (réussi).

Thornaël ne détecte aucun piège à l'entrée de la tour. La porte n'est pas non plus verrouillé et il l'ouvre sans mal d'une simple poussée. L'intérieur est sombre et poussiéreux et chacun de ses pas laisse une trace profonde dans le sol recouvert d'une crasse de plusieurs siècles. La salle dans laquelle il se trouve est vide hormis un unique escalier en colimaçon qui monte voluptueusement vers le sommet de la tour. Il n'a pas le choix. Avec prudence il entame la pénible ascension, les lumières surnaturelles du à son précédent fiasco ayant au moins le mérite d'éclairer à peu près correctement les marches. Il lui faut plusieurs minutes pour atteindre le haut du bâtiment. Thornaël est en sueur. Cependant, une dernière porte se dresse devant lui. Après l'avoir ouverte sans plus de mal que la précédente, il entre dans une pièce ovale baignée de lumière. En effet, les murs ont été remplacés par des vitres et le soleil rayonne sans résistance dans la totalité de l'endroit ce qui lui donne un aspect mystique. Au centre de la pièce, un piédestal de verre supporte un curieux petit objet cylindrique déposé sous cloche.

Il ne faut pas longtemps à Thornaël pour comprendre qu'il se trouve en face d'une des clés du portail.

Test de conscience de la magie :

Obtenu -> 10 (réussi)

Une courte inspection lui apprend que si l'objet a été piégé un jour, les artifices mis en place ne sont plus effectifs. Soulevant délicatement la protection translucide, il récupère la clé.

Pour tout avouer, il ne sait pas très bien ce qu'il est en train de faire. La signification et la destination du portail lui sont inconnus et il est tombé sur la première clé par pur coup de chance. Fouiller tous les bâtiments peut s'avérer relativement long et il commence à avoir faim. Peut-être serait-il temps d'élaborer une vraie stratégie ?

[Thornaël Sombrecime]

Aucun piège. Tant mieux, pour une fois, le lieu ne m'est pas hostile., je vais pouvoir chercher une solution, l'esprit tranquille. Ma vie n'est pas en danger, mon corps ne porte aucune séquelle de ma noyade qui pourrait me mettre en péril. La porte ouverte, je me retrouve face à un escalier de pierre qui s'enfonce dans les ténèbres du plafond. Le courant d'air soulève un nuage de poussière qui me fait éternuer. Des murs de pierre, de la poussière, obscurité . Tout ici est oppressant pour un elfe habitué aux grands espaces et au doux couvert des arbres laissant passer la lumière du soleil. Je m'y engage quand même, mes pieds nus frémissants au contact de la pierre froide et grumeleuse. Parfois, un insecte s'enfuit devant mes doigts de pieds, une petite touche orangée dans mon esprit. Mais vite, une présence aethyrique masque ses quelques âmes animales. Derrière la dernière porte que je passe, une pièce ovale. C'est limite si je ne remarque pas les rais de lumière qui pénètrent dans la pièce tant la présence du cylindre occulte le reste de mes sens. Une fois de plus, aucune protections... Je m'empare de l'objet avant de m'allonger au milieu de la pièce, bras écartés, le corps baigné de soleil. Il est temps de se reposer... La nuit porte conseil dit on.

Au réveil, le soleil a disparu des verrières. L'obscurité règne de nouveau. Je ressens mes pupilles se dilater alors que mes yeux s'adaptent à l'absence de lumière? Contre mon torse, à coté de mon pendentif, repose la clé.

Alors je me relève, prenant mon temps pour m'étirer, appréciant ce petit rituel comme je ne l'ai pas fait depuis bien longtemps. Je glisse la clé dans ma poche, et me remet en route, poussant la porte et dévalant les escaliers le plus vite possible. Dehors, je respire l'air frais chargé d'humidité de la nuit. Je me dirige vers le portail foulant de mes pieds nus l'herbe mouillée. J’insère la clé dans la première serrure, concentrant tous mon esprit sur mon troisième œil, guettant la moindre perturbation.

[[MJ] Loec]

Test de conscience de la magie :

Obtenu -> 12 (réussite)

Thornaël arrive à peine à le sentir, mais le phénomène existe bel et bien; Doucement, le portail palpite d'une douce énergie arcanique. Sans ses compétences de mage, le jeune elfe n'aurait rien distingué à l’œil nu mais sa sensibilité aux vents de magie lui permet de les sentir s’enrouler paresseusement autour de l'armature de pierre. Sans grande surprise, il ne se produit rien de plus. Il lui faut sans aucun doute la deuxième clé pour permettre l'ouverture total du passage. Mais l'endroit où celle-ci se trouve est une autre paire de manches. Même en supposant que le temps passé ne l'ait tout simplement pas caché au yeux des mortels pour l'éternité, il lui faudrait beaucoup trop longtemps pour fouiller toutes les ruines.
Peut-être que les paroles de l'elfe qui l'avait sauvé serait d'une quelconque utilité ?

[Thornaël Sombrecime]

Le changement est subtil mais perceptible. Maintenant que je sais que ce portail marche, que je suis sur que ces clés me sont utiles, il faut que je trouve les autres. Je n'oublie pas d'enlever la clé du portail et de la prendre avec moi, je ne sais pas ce qui rode en ces cavernes, je n'ai pas envie que mon ticket de sortie me soit volé.
Tout en marchant au bord du lac, massant mes pieds sur le gravier de la grève, j'essaye de rendre ma réflexion utile. Creusant ma mémoire, je fini par me remémorer les paroles de l'apparition.

Le lieu est là, l'énigme aussi. Trouve nos noms, cherche leur sens. Alors ma sœur t’amèneras au pas suivant.

Une sœur, des cheveux d'un blanc immaculé, tout correspond. Et si je ne me trompe pas, je me suis vraiment perdu loin au cœur des montagnes. Si je ne me trompe pas, l'elfe qui m'a sauvée n'est autre que l'une des deux sœurs du crépuscules. Naestra, qui symbolise le calme et la sérénité d'Athel Loren.

Ma quête est elle vraiment si importante que même les Soeurs du Crépuscule m'aident ?

Ainsi donc, Arahan est censée m'amener à destination. Mais de quelle énigme, et de quels sens parlait elle ?

Des sœurs du Crépuscule, je ne connait que les histoires que l'on raconte aux enfants : celle d'une jeune enfant qui s'est perdue en suivant des follets, et qui réapparu des années après, mais qui n'était plus une, mais deux. Deux elfes, l'une aux cheveux de jais, l'autre aux cheveux blancs comme la neige des sommets, toutes les deux montant un immense dragon des forêts. Ce pourrait il que ce dragon soit le Seigneur des Bêtes ?

Cependant, un problème subsiste. En quoi connaître leurs noms peut m'aider à trouver les clés ?

Je continue de marcher le long de l'eau, espérant qu'en suivant la route de la réflexion, je tournerais au bon moment.

[[MJ] Loec]

Les minutes s'écoulent pendant que Thornaël longe la plage. Par moment, le sable fin est percé d'amas rocheux aux lames aiguës qui transpercent agressivement le sol comme s'ils étaient vivants. Cependant, aucun bruit, ni aucun souffle ne vient briser le silence de l'instant et seul le bruissement de ses pas perturbent le calme qui réside dans cette cavité au milieu de nul part. Les réflexions du jeune mage ne semblent pas dénuées de sens car en effet, c'est bien la première des sœurs du crépuscule qui lui est venue en aide. L'arrivée en scène du couple mythique est un évènement majeur. Sans nul doute, Athel Loren s'apprête à recevoir une menace à laquelle elle ne saurait faire face sans toute l'aide possible.

Mais pour l'instant, son problème est tout autre. Comment trouver la seconde clé qui lui ouvrira le portail ? Si Naestra est la bonté et la lumière, est-ce qu'Arahan est l'obscurité ?
Il n'a pas le temps d'y répondre, car ses yeux se posent sur un reflet à la surface du lac. A plusieurs mètres de lui, une lueur violette semble venir des tréfonds de l'eau. L'effet est presque imperceptible, mais ses yeux d'elfes ne le trompent pas, il y a quelque chose caché sous la surface ! Cependant, le doux remous des vagues et le manque de lumière rend très difficile à estimer la profondeur du lac. Quoique soit cette chose, elle pourrait aussi bien être à quelques coudées de lui qu'à plusieurs dizaines de mètres sous l'eau...

[Thornaël Sombrecime]

La lueur au fond du lac est sans aucun doute celle de l'autre clé, ou de tout autre artefact magique. Cependant, je n'ai pas envie de me noyer une seconde fois. Connaissant l’ingéniosité elfique, je me doute que mes ancêtres ont réfléchi à un moyen d'accéder à la relique sans en mourir. Et le seul endroit où je pense pouvoir trouver un accès au fond du lac sont les ruines. Et si il y a bien un endroit facile à défendre, c'est sans doute ce grand bâtiment -ou du moins ce qu'il en reste.

Je pars en trottinant vers ces bâtiments, l'espoir au corps. Je suppose que la clé n'est pas apparue au milieu du lac, il doit rester des traces aetheriques de cet artefact. Ouvrant donc mon sixième sens, je part à la recherche de ces empreintes magiques. Comme un lynx sur la piste d'un lapin, je m'en remets à mes autres sens pour trouver un indice, même infime du passage de l'objet.

[[MJ] Loec]

Test de conscience de la magie :

Obtenu -> 12 (réussite).

Thornaël reste immobile quelques instants afin de cerner le caractère des vents magiques qui l'entourent. Malgré quelques fluctuations sans importance, ceux-ci restent réguliers et n'indique rien qui puisse sortir de l'ordinaire.
En l'absence d'autres indices, il se dirige donc prudemment vers le plus gros bâtiment des ruines.

Vu de près, le bâtiment est assez imposant. D'architecture typiquement elfique, bien qu’un peu démodé, il s'élève sur cinq mètres de haut environs. Le toit est défoncé à plusieurs endroits et les rares parties encore intactes manques de s'effondrer d'un moment à l'autre sous l'effet de leur propre poids. Cela a au moins l'avantage de faire rentrer la lumière à l'intérieur mais il faudra faire très attention en progressant dans les décombres. Thornaël rentre donc par l'entrée, une haute porte de métal à double battants qui a été défoncée.

L'intérieur est moins faste que ce que l'on aurait pu imaginer. Quelques tables de pierre disposées de manière totalement désordonnée recueillent plusieurs centimètres de poussière accumulés au fil des siècles. Des morceaux de chaises de bois blanc les accompagnent de ci et de là. A n'en pas douter, personne n'est venu ici depuis une éternité... une très longue éternité.

Une courte inspection des lieux permet à Thornaël de repérer une porte en bois au bout de la pièce. Sobre mais délicate, le temps n'a pu effacer entièrement les gravures dont elle est ornée. En se rapprochant, Thornaël se rend compte que cela représente une sorte de fresque où des elfes semblent combattre une armée de démons. Intrigué, le jeune mage décide d'ouvrir la prote après s'être assuré qu'elle n'était pas piégée. Réticente au début, celle-ci finit par céder en grinçant et en crachant de nombreuses échardes aiguisées.

Devant Thornaël, un long tunnel obscur descend dans les profondeurs de la terre.

Thornaël lance Flammèche :

Obtenu -> 2 (réussite) +1 PM.

Prenant son courage à deux mains, le jeune elfe entreprend de s'enfoncer dans la voie qu'il a choisi, éclairé par la faible flammèche qu'il vient de créer. Les minutes passent, il marche mécaniquement sans réellement faire attention à ce qui l'entoure, mais il s'arrête lorsqu'il se rend compte de l'endroit où il se trouve. En effet, l'environnement a totalement changé. Les murs de pierre qui rythmaient le début du chemin ont désormais fait place à des parois de verre lisse qui reflètent le faible éclat de sa torche improvisé. Mais le plus impressionnant est qu'il se trouve maintenant dans un tunnel sous l'eau ! A travers les vitres, le noir aqueux des profondeurs du lac rend l'ambiance inquiétante. Il s'apprête à faire demi-tour lorsqu'il se rend compte de la lumière violacée qui provient du bout du tunnel. Quelques pas de plus et il arrive à son objectif.

Il est maintenant dans une pièce presque identique à celle où il a trouvé la première clé. Comme l'on pouvait s'y attendre, la lumière violette provient d'une seconde clé située au milieu de la pièce. A travers les murs de verre et l'opacité de l'abîme du lac, elle rayonne timidement, comme si elle attendait depuis des siècles qu'on vienne la chercher.

Test de conscience de la magie :

Obtenu -> 14 (échec).

Malgré ses compétences et la fatigue n'aidant pas, Thornaël n'arrive pas à déterminer s'il y a un danger. Cependant, la dernière clé n'étant pas piégée, il décide de se risquer à prendre la deuxième sans précautions, laquelle sort effectivement de son socle sans problème. Un sentiment d'accomplissement rempli le jeune mage tandis que la clé qu'il sert dans son poing droit perd peu à peu de sa luminosité si étrange.

Rapidement remonté à la surface, il se presse vers le portail et enfonce la seconde clé dans l'emplacement prévu à cet effet.

De nouveau, les vents de magie se soulèvent, encore plus violemment cette fois-ci. Bientôt, l'air entre les piliers du portail se troublent et une ouverture vers un autre endroit déchire le voile de la réalité.
L'évènement est assez impressionnant et laisse Thornaël pantois. Il n'a pas le temps de se ressaisir qu'une voix sortie de nul part s'adresse à lui :

"Tu as résolu le dilemme de la lumière et de l'obscurité, mais pour passer, une seconde énigme tu dois trouver :

Depuis les temps immémoriaux, j'existe en ce monde,
Parfois joyeuse, parfois triste, parfois en colère, parfois calme,
J'héberge la vie, mais offre volontiers la mort,
C'est en été que j’acquiers ma pleine puissance, à l'ombre de mes arbres millénaires,
Mais en hiver ma volonté fane et s’endort jusqu'au retour du printemps,
Qui suis-je ?"

[Thornaël Sombrecime]

En arrivant devant la salle envahie d'une lumière violacée, mon cœur tambourine de soulagement. Enfin une étape de ma quête où ma vie n'est pas constamment misent en danger. Pas la moindre bestiole voulant me dévorer, pas le moindre piège cherchant à me consumer.

Mettant enfin la main sur cette deuxième clé, je vérifie quand même rapidement qu'aucune protection magique n'est été posée sur cette pièce. En tant que mage, si je devait piéger une pièce, je laisserai y rentrer la personne, réfléchissant mon piège pour qu'elle ne puisse pas en sortir, avant de venir relever ma proie et la mettre à mort. Mes sens ne révèle cependant rien, mais quand même me reste ce doute que ce soit la fatigue qui les brouille.

Prenant mon courage -ainsi que la clé- à deux mains, je m'engage de nouveau dans le couloir. Rien ne se passe. Soulagement, une fois de plus.

Le temps de remonter à la surface, le soleil est haut dans le ciel, réchauffant l'atmosphère hivernale. Sans perdre une seconde, je cours vers le portail, engageant la clé dans la serrure laissée libre.

Une fois encore, les vents de magie s'agitent en un kaléidoscope coloré. Mais cette fois ci la pression est plus forte, les formes plus folles et indéfinissables alors que l'air entre les piliers se met à trembler et à miroiter, le voile du réel se déchirant.

C'est alors qu'une voix inconnue et sans source définie retenti. Encore une de ces énigmes à la c*n... Les immortels doivent vraiment s'ennuyer pour trouver à s'amuser avec ça.


"Tu as résolu le dilemme de la lumière et de l'obscurité, mais pour passer, une seconde énigme tu dois trouver :

Depuis les temps immémoriaux, j'existe en ce monde,
Parfois joyeuse, parfois triste, parfois en colère, parfois calme,
J'héberge la vie, mais offre volontiers la mort,
C'est en été que j’acquiers ma pleine puissance, à l'ombre de mes arbres millénaires,
Mais en hiver ma volonté fane et s’endort jusqu'au retour du printemps,
Qui suis-je ?"

Je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire en dessinant intérieurement les glyphes servant à l'invocation des Griffes de Rage.

Une fois celle ci formée, je m'engage au travers du portail, avec en tête les souvenirs de mon dernier voyage en pays éthéré.

Drycha, vieille garce, me voici !

[[MJ] Loec]

Derrière son passage, Thornaël entend le portail arcanique se refermer en chuintant. Un peu sonné par la brutale transition, il met quelques secondes avant de détailler le lieu dans lequel il vient d'arriver. Il se trouve désormais au fond d'un immense cratère à ciel ouvert. La taille de la faille est vraiment impressionnante; Plusieurs kilomètres de diamètre, soit plusieurs centaines de fois la taille de son village natal. Mais le plus étonnant est la dense végétation qui recouvre le fond du cratère : des arbres, des buissons et des fleurs de toutes sortes parsèment le paysage. Ce paysage luxuriant contraste avec l'hiver qui est sensé sévir au dehors.

Le portail se situe sur un petite colline herbeuse qui surplombe le reste. De ce poste d'observation, Thornaël a l'impression qu'un Athel Loren miniature s'étend sous ses pieds. Mais contrairement à ce dernier, le cratère paraît étrangement calme. Plus encore, le silence est total comme si rien de vivant ne se trouvait à des lieux à la ronde. De plus, cette végétation en pleine montagne et le plafond à ciel ouvert n'est pas sans lui rappeler la précédente grotte dont il vient. La théorie que des dizaines, voir même des centaines de grottes semblables soient réparties à travers toutes les montagnes grises germe dans son esprit. Sont-elles naturelles ? Est-ce en rapport avec les ruines qu'il a fouillé précédemment ? De nombreuses questions l'assaillent mais il sait qu'il ne pourra obtenir aucune réponse. Il se reconcentre donc sur l'objectif principal de sa venue, même s'il l'avait peut-être oublié en chemin, trouver son âme sœur animale.

En temps qu'apprenti mage un premier réflexe lui vient, celui de sonder les vents de magie.

Test de Conscience de la magie :

Obtenu -> 4 (réussite).

Une première impression lui saute aux yeux : la présence écrasante de Ghur et de Ghyran. En effet, le vent de la bête et celui de la vie s'entremêlent étroitement en ce lieu, saturant presque l'air de leur présence et chassant tout autre vent comme s'il était indésirable. Le pouvoir primordiale de la nature est si fort que Thornaël s'étonne de ne pas s'en être rendu compte plus tôt.
En se concentrant un peu plus, le jeune elfe se rend compte d'un étrange nœud de pouvoir au fond de la vallée. Intrigué, il porte l'attention de son sixième sens vers cette singularité mais sa tentative se fait violemment repousser ! En effet, un souffle chaud de magie percute sa perception et inonde ses autres sens. Surpris par cette agression inattendue d'une puissance extraordinaire, il se laisse envahir par la vague pouvoir au point d'en suffoquer physiquement et mentalement.

Un millième de seconde qui lui semble une éternité passe avant que le phénomène ne se calme, le laissant sans souffle et transpirant. Que s'est-il donc passé ? Il l'ignore mais il a clairement été rejeté délibérément des vents de magie ce qui veut dire qu'il n'est pas le seul mage ici. Ou en tout cas, il n'est pas le seul être pouvant utiliser la magie...
La nouvelle est inquiétante, car il ne reste qu'un simple apprenti et il ne pourrait pas faire face en cas de duel magique. Pourtant, pour une raison inconnue il se sent excité, presque impatient. Par précaution, il attend quelques minutes, mais rien de nouveau ne se passe. Faisant fis des précautions, il décide d'aller voir par lui même ce nœud dans l'écheveau des vents. Il entame donc la descente de la colline avant de s'enfoncer à travers les arbres.

Il lui faut une petite heure de marche pour arriver enfin. Il se trouve dans une modeste clairière à peine plus dégagée que le reste de la forêt. Rien de suspect à première vue, cependant, en s'y penchant un peu plus, il remarque que l'air se trouble par certains endroits, comme si un voile invisible était étendu en l'air. Il n'a pas le temps de s'en approcher qu'une voix s'élève dans son dos.

"Tu braves l'énigme du portail sans donner de réponse et tu oses te tenir sans offrande devant Ceithin-Har ?"

C'est la même voix que celle l'énigme, mais qui est-elle ? Lentement Thornaël se retourne pour apercevoir une jeune elfe en tout point semblable à celle qui l'a soigné après ses émotions dans les galeries. Mais si les traits du visage sont les mêmes, son expression n'a rien de bon ou de gentil car seule une froide détermination crispe les joues et les sourcils de la nouvelle venue. De plus, contrairement à son homologue, la couleur de ses cheveux est d'un noir jais qui luit sauvagement, comme un avertissement donné à ceux qui voudrait la défier.
Dans ses mains, un arc bandé encoche une flèche à l'empenne noire et qui pointe vers le cœur de Thornaël.