[Melkair] 58 jours pour tuer

Couronne est la capitale du Royaume, où siège le dirigeant actuel de la Bretonnie : Louen Cœur de Lion. Elle est située au Nord du Royaume et est le lieu de sacre et de résidence des Rois. Couronne est une gigantesque cité-chateau, bâtie sur d'antiques ruines naines. C'est une grande ville thermale et une grande place de marché pour tous le produits agricoles de la vallée fertile du Sannez et c'est aussi une puissante forteresse.

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Melkair] 58 jours pour tuer

Message par [MJ] Kriegsherr »

Malkier était loin d’être un imbécile, sans quoi il n’aurait d’ailleurs pas survécu longtemps dans la société druchiie. Il planifia son action contre Urion Sadicslice à l’avance, en préparant le terrain au long terme. Ce type même de comportement était très elfe noir, et on le trouvait chez à peu près n’importe qui en Naggaroth (ou du moins chez tout ceux qui étaient un minimum subtils).
Test de CHA de Malkier sur l’ombre : résultat CaChé.
Kelithian ne répondit pas à son camarade. Visiblement, il ignorait tout de ce qui se tramait autour de Sadicslice, mais au moins savait-il qu’il se tramait quelque chose. Comme toujours, cet elfe médiocre se contentait de subir passivement, en choisissant généralement le moment venu la réaction la plus opportune pour lui à court terme. C’était le type même de sbire sans opinion sur rien, moyen en tout et cherchant uniquement à maximiser ses gains en réagissant, sans lui-même être assez audacieux pour élaborer un plan, pour agir au lieu de simplement réagir. Cependant, ce type de caractère avait un avantage dans la société elfe noire : il n’était pas dangereux en soi pour personne, mais facilement manipulable, et sans aucune morale. Cette flexibilité était à coup sûr un atout, car tout le monde se fichait plus ou moins de lui, et comme sa place n’étant pas convoitée, il pouvait dormir sur ses deux oreilles. D’un autre côté, on ne pouvait jamais se fier totalement à lui, car il pouvait retourner à tout moment sa veste s’il l’estimait plus judicieux.

Quoi qu’il en fût, Malkier ne put deviner si oui ou non il l’avait convaincu par son argumentation. Il le saurait le moment venu. En attendant, le solitaire dût mettre le feu aux maisons. Mais il ne le fit pas sans réfléchir, là non plus. Au contraire, il agit avec finesse. L’expression qu’il put lire sur le visage de Sadicslice tandis qu’il s’affairait était assez cocasse. Elle passa de l’interrogation à la compréhension, après une dizaine de secondes de réflexion. Quant à Kelithian et Cuthand, leurs réactions furent moins caricaturales et plus discrètes. Le visage du premier resta un masque neutre. Peut-être ne comprenait-il pas, ou alors cachait-il ses pensées. Vanshia, elle, eut un imperceptible sourire pendant une fraction de secondes : elle appréciait la manœuvre de Malkier. Urion la brute ne put se retenir de se vanter auprès des deux autres, quand il eut compris :


-Ah, parfait, il a compris mon plan. Comme ça, nul ne pourra se douter que c’est nous qui avons commis ce massacre, ils croiront à une maladie et à une purification par le feu.

Puis le groupuscule rentra au campement, où il arriva en fin d’après-midi. On les informa que Winterbolt et son groupe étaient déjà rentrés, quelques dizaines de minutes plus tôt. Peu après, le chef vint les accueillir, ou plutôt, leur parler d’une voix forte :

-Alors ! Je vois que vous avez ramené beaucoup de prisonniers rapidement. Peut-être même trop de prisonniers pour que ce rapt ait pu passer inaperçu. Et quelqu’un pourrait-il m’expliquer pour quelle raison une colonne importante de fumée monte de la direction où je vous ai envoyé ? Les ordres n’étaient-ils pas assez clairs : la priorité absolue est de ne pas se faire remarquer. Allez, débriefez, dites-moi tout. Et je vous préviens : si vous essayez de me mentir ou de me cacher quelque chose, je le saurais et le punirais très sévèrement.

En théorie, bien qu’il s’adressât à tout le groupe, c’était d’Urion Sadicslice qu’on attendait une réponse, puisque Vanshia et Kelithian semblaient ne pas vouloir prendre la parole. Mais rien n’empêchait Malkier de répondre avant s’il le souhaitait, car Winterbolt avait posé une question à tous, pas seulement à Urion.
+1 xp pour l'idée de la peste.
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Malkier l'Ombre Solitaire
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Re: [Melkair] 58 jours pour tuer

Message par Malkier l'Ombre Solitaire »

Il y a certains moment dans une vie où l'on se retrouve devant un choix décisif. Que l'on aille dans une direction ou l'autre, tout serait changé à jamais. Malkier se retrouvait devant un tel choix, mais heureusement, contrairement à de nombreuses autres fois, il avait eu le temps de le voir venir. Lors du chemin du retour, il avait réfléchi à toutes les possibilités, et préparé une solution pour chacune d'elle.

Dans le pire des cas, il devrait fuir, mais se serait uniquement en dernier recours, car ses chances de s'échapper seraient quasiment nul. Et puis, cela signerait la fin de la mission qu'on lui avait assignée. S'il rentrait ainsi, nul doute qu'on ne l'accueillerait pas à bras ouverts, lui l'élément perturbateur. Il faut dire que certaines de ses pensées perturbaient les Asurs bien pensant. C'était une des raisons pour laquelle il se retrouvait ici en tant qu'espion. Du moins c'était ce qu'il supposait, personne ne le lui avait jamais dit en face.

Tout cela le conduisait à avoir une certaine tension. Un observateur attentif aurait pu la détecter, et malheureusement pour lui, les elfes noirs étaient généralement ce genre d'observateur. Dans leur société, c'était essentiel si l'on voulait voir arriver le poignard qui nous visait le dos. Tentant de cacher cela, il se donna l'air le plus assuré possible, tout en cherchant quelle serait le meilleur moyen de fuir si jamais les choses tournaient mal.

Lorsque Winterbolt termina sa phrase, sans laisser la moindre chance à Urion de répondre, il prit la parole, parlant d'une voix calme et posée, récitant le petit discours qu'il avait préparé à l'avance. Ce n'était en effet pas quelque chose que l'on pouvait improviser.


La peste régnait dans ce village, et il a été purifié par le feu. Du moins, c'est ce que les humains croiront.

Il fit une pause extrêmement courte, pour ne pas laisser à Urion le temps de prendre une initiative. La première étape de son discours n'était pas la plus cruciale, mais nécessaire. En effet, la préoccupation première de Winterbolt était la mission, et tant qu'il ne serait pas rassuré, lui parler d'autre chose ne servait à rien. Maintenant, il était probable que celui-ci soit dans de meilleures dispositions pour l'écouter, ce qui lui donnerait un avantage certain.

Cependant, il n'était pas prévu que nous nous en prenions au village, il y a eu un regrettable incident. L'un d'entre nous a été vu.

Alors, l'espace d'un instant très rapide, ses pupilles se dirigèrent vers Urion avant de revenir sur Winterbolt. Le but était juste d'implanter l'idée que la personne en question était Urion, et Malkier avait essayé de s'arranger pour que seul Winterbolt s'en rendre compte, mais rien ne garantissait qu'il avait réussi.

Il n'allait surement pas porter une accusation directe, c'était trop risqué. En effet, Malkier ne pouvait en aucun cas être sûr que ses deux autres compagnons le soutiendraient, il préferrait donc ne pas accuser Urion directement, et mettre tout le monde dans une situation de tension. En effet, sa phrase laissait entendre qu'il y avait qu'un coupable, mais que chacun d'entre eux pouvaient l'être. Ainsi, il voulait que chacun tente de se concentrer sur le fait de sauver sa propre peau. Le but était obtenir une réaction instinctive, guidée par les suggestions qu'il avait faites. C'était pour cela que prendre la parole en premier était essentiel, car indirectement, cela rendait beaucoup plus improbable le fait qu'il soit coupable. Pourquoi tout risquer et aborder le sujet si lui-même avait fait l'erreur ? Il comptait sûr ça pour qu'Urion ne tente pas de l'accuser et se détourne de lui.

La réaction qu'il attendait le plus était celle de Cuthand, si elle suivait, il ferait de même, et Kelithian se joindrait surement à eux. Si elle ne faisait rien, il y avait deux solutions. Soit Cuthand l'accusait lui, le considérant comme une menace, soit elle ne faisait rien. Dans ce cas-là, tout reposerait sur ce que dirait Urion. Malkier avait tout fait pour laisser celui-ci la latitude d'accuser quelqu'un, sachant qu'instinctivement, il irait vers la personne la moins à même de se défendre, et dans ce cas-là, c'était Kelithian.
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 07 déc. 2013, 13:02, modifié 1 fois.
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• Vision Nocturne niveau 1
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• Déplacement silencieux Rural niveau 1
• Chance niveau 1
• Esquive niveau 1
• Alphabétisation niveau 1
• Coup précis niveau 1
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Forme de la cicatrice sur le front de Malkier. C'est ce que perçoivent la plupart des elfes noirs. D'autres races ou personnes peuvent percevoir autre chose :

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Il porte son cimeterre dans son dos, son arbalète de poing à sa ceinture, et sur sa main gauche, on peut voir une mèche de cheveux qu'il a attaché comme un bracelet.
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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Melkair] 58 jours pour tuer

Message par [MJ] Kriegsherr »

Winterbolt était sur les nerfs, son contrôle de lui-même était donc moins vigilant que d’ordinaire. Ainsi, tout le monde pu voir qu’il était très surpris qu’Urion Sadicslice ne prenne pas la parole le premier, comme il l’aurait dû, en tant que chef du quadrinôme. Ce dernier, comme à son habitude, ne cherchait en général pas à dissimuler ses émotions, et sa fureur était visible sur son visage. Mais il ne pouvait rien dire ni rien faire devant Tulian Winterbolt. Il avait beau être très fort, même pour un ombre, Tulian n’était pas devenu chef pour rien, et était un combattant encore plus redoutable.
Chacun écouta donc attentivement le compte-rendu de Malkier le solitaire. Les réactions à son petit discours furent variées. Sadicslice était rouge de colère, tandis que Vanshia et Kelithian restaient de marbre, attendant ce qu’allait dire leur chef. L’air à moitié soulagé, à moitié contrarié, Winterbolt prit la parole :


-C’est mieux que rien, je présume… Mais si l’un d’entre vous, des ombres druchiies expérimentées, s’est fait voir par un simple animal à moitié aveugle comme le sont ces humains, alors que vous êtes censés être discrets pour des elfes, cela ne présage rien de bon pour la suite. Une telle incompétence est une faute grave…
Maintenant, restez ici pendant que je m’occupe des prisonniers. Le temps est trop précieux : la mission passe avant tout. Lakrhan, prends une patrouille et surveille les, assure-toi qu’ils ne bougent pas ni ne parlent entre eux. Et si l’un d’eux meurt ou est blessé tue les tous.


-Oui, seigneur.


Ainsi commença une attente de quelques heures pour l’équipe de Sadicslice, sous l’étroite surveillance des elfes de Winterbolt. Celui-ci interrogea d’abord tous les prisonniers avant de s’occuper des indisciplinés. Une fois tous les groupes rentrés et tous les prisonniers interrogés, il était près de minuit. Le chef des autarii fit convoquer un à un les quatre elfes. Le premier à être convoqué était Malkier. Quant il pénétra la grande tente noire et opaque, il s’aperçut que l’on avait tendu des murs en toile pour figurer plusieurs pièces. La pièce centrale était une sorte de bureau où la section qui était restée avait eu le temps de construire une table de bois et une chaise sur laquelle était assis Tulian. Les invités, eux, restaient debout. En l’occurrence, le solitaire était seul face à Winterbolt.

-Je n’aime pas qu’on me prenne pour un idiot, solitaire. J’ai presque cinq cent ans et j’ai tout de suite vu que tu me mentais. Heureusement, il se trouve que je vais tirer avantage de ton mensonge. Pour ne pas éveiller les soupçons, je ne couperai donc pas ta langue de serpent. Mais cela est mon premier et dernier avertissement : encore une faute, un mensonge envers moi ou un échec, et c’est la mort. Tu vas devoir être un modèle d’obéissance à mes ordres et à l’esprit de mes ordres, sinon…
A, une dernière chose : je t’interdis de divulguer quelque information que ce soit sur ce que je viens de te dire, compris ? Tu ne dois même pas avoir l’air content ou contrarié, ni même mentir à ce sujet ou accepter de l’aborder, de l’évoquer ou d’en parler de quelque manière que ce soit. C’est très simple : si ne serait-ce qu’une bribe ou une tendance de cette conversation s’ébruite, je t’en tiendrais responsable et tu sais ce qui t’arriveras. Compris ?


Evidemment, la question n’attendait pas de réponse de la part de Malkier, et ce dernier fut congédié sans avoir pu prononcer la moindre parole, et il put aller manger et se reposer, tandis que Vanshia, puis Kelithian et enfin Urion étaient convoqués chacun à leur tour.

Jour 3 :

A leur réveil, le lendemain à l’aube, l’ensemble des deux sections affectées aux recherches furent convoquées par Winterbolt. Malkier retrouva les membres de son équipe, mais aucun d’eux ne parla de ce qui s’était passé la veille au soir. Sûrement avaient-ils reçus les mêmes ordres de confidentialité que lui.

-Aujourd’hui, du fait du nombre important de prisonniers que nous avons ramenés, il faudra que ceux de ma section restent ici pour les garder. Moi-même, je vais m’occuper de leur tirer tout ce qu’ils savent. Pendant ce temps, l’autre section ira en reconnaissance afin de corriger et confirmer mes cartes, qui se sont révélées très approximatives jusqu’à maintenant.

Tulian confia à son lieutenant Lakrhan une copie des cartes dont il disposait, afin que ce dernier puisse les annoter et les corriger. Ce dernier et ses hommes partirent ensuite pour leur mission d’exploration. La totalité de la section de Winterbolt s’occupa uniquement à garder les prisonniers pendant cette journée. En effet, avec un nombre de prisonniers dépassant la centaine, il valait mieux avoir des gardes nombreux autour de l’enclos où ils étaient parqués, et c’est pourquoi Winterbolt s’assura qu’il y avait toujours au moins une bonne trentaine de surveillants vigilants pendant qu’il interrogeait les prisonniers un à un. Vers le milieu de la journée, une adolescente de quatorze ans qui n’avait encore été interrogée, s’avança vers les gardiens, l’air terrifié. Comme par hasard, elle choisit Malkier pour adresser sa supplique :

-S’il vous plaît, monsieur, nous avons faim et soif. Pitié, donnez nous à manger et à boire. Je vous en supplie…

La jeune fille tremblait de tous ses membres, mais elle ne pleurait pas. D’une petite voix, elle osa même rajouter, plantant ses yeux dans ceux de l’espion :

-Maman dit que ce n’est rien, que vous allez nous libérer bientôt et qu’on pourra rentrer chez nous. Mais moi, je crois plutôt que vous allez tous nous tuer…

Un tel réalisme dans la bouche d’une mineure était assez frappant, mais on prétendait que, certains sentaient quand leur heure était venue. Peut-être était-ce son cas. Qu’allait faire Malkier, sachant que, si lui-même avait droit à manger et à boire, aucune eau ni nourriture n’avait été apportée aux prisonniers. Le solitaire, bien qu’isolé, n’était pas seul. Non loin de lui, Sadicslice le regardait en coin, guettant sa réaction.
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Malkier l'Ombre Solitaire
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Re: [Melkair] 58 jours pour tuer

Message par Malkier l'Ombre Solitaire »

Lorsqu'aucun de ses deux comparses ne répondit, Malkier se tendit, mais rien ne le prépara à ce qu'il se passa ensuite. Winterbolt ne demanda aucune précision, ni de posa de questions, du moins pas à eux. C'était décidément bien étrange, mais il était vrai qu'interroger les prisonniers était le meilleure façon d'avoir la vérité dans ces circonstances, surtout si l'on connaissait les Druchiis. Bien sûr, Malkier n'avait jamais pensé qu'on en arriverait là pour ça, et surtout de cette façon. Il avait dans le pire des cas, concocté une histoire pouvant coller à ce que raconterait les prisonniers, mais elle serait bien inutile maintenant. En effet, l'étrange réaction de Winterbolt ne pouvait signifier qu'une chose, son mensonge était découvert.

Devait-il pour autant s'enfuir ? Non, car celui-ci n'avait rien laissé paraître devant les autres, et Malkier ne pensait pas que c'était uniquement pour attendre d'avoir une quelconque confirmation par les prisonniers, il y avait autre chose. Il attendit donc bien sagement, essayant d'examiner la réaction des autres. Il s'était fait au moins un ennemi déclaré aujourd'hui, il devrait faire plus attention à ses arrières que d'habitude désormais.

Lorsqu'il fut convoqué par Winterbolt, il eut la confirmation de ses suppositions et même plus. Ainsi, il allait utiliser son mensonge pour garder tout le monde en ligne. Malkier n'aurait pas pu espérer mieux, car c'est ce qu'il désirait avant tout. Tout de même, Winterbolt aurait du en profiter pour se débarrasser d'Urion. Si quelqu'un devait faire échouer la mission, se serait lui. Quelqu'un d'aussi intelligent que lui savait surement que pour une telle mission, un tel elfe était un poids mort avant tout. En tout cas, Malkier ne pouvait s'empêcher d'applaudir silencieusement l'ingéniosité de son chef, il n'aurait pas fait mieux. C'était d'ailleurs la première fois que Winterbolt se révélait ainsi sous ce jour devant Malkier, mais c'était probablement car jusque là, il n'avait rien fait pour s'attirer son courroux.

Cependant, il ne pouvait pas vraiment considérer que tout lui souriait, loin de là. En effet, maintenant Winterbolt avait toute son attention sur lui, et au moindre dérapage, Malkier le paierait cher, il faudrait qu'il marche très précautionneusement dorénavant. Il s’acquitta donc de son devoir de surveillance avec un zèle irréprochable, ses deux armes à porté de main, son outre d'eau accrochée dans son dos, à coté de son cimeterre, pour ne pas gêner ses mouvements. Inutile de dire qu'il détestait chaque seconde de ce devoir, et ne pouvait s'empêcher d’échafauder des plans dans sa tête, sur la façon dont il pourrait faire s'échapper les esclaves. Malheureusement, cela resterait une fantaisie qu'il ne pourrait pas réaliser. Décidément, il était une véritable contradiction vivante, à entretenir ainsi le système qu'il voulait détruire.

Il fut tiré de ses pensées par l'arrivée d'une adolescente, dont il arrêta la progression en pointant son cimeterre vers sa gorge. Pourquoi s'adressait-elle à lui ? Sentait-elle sa répugnance ? Il était étrange comme parfois, les esclaves pouvaient être sensible à ces choses-là. Le discours de la jeune fille résonna en lui comme le cri d'un animal blessé. L'entendre lui rappelait les hurlements plaintifs d'un loup, il y a bien longtemps, et le touchèrent au coeur. Il abaissa légèrement son cimeterre, et de son autre main, saisi son outre d'eau, et fit un geste comme pour la lui donner, mais au dernier moment, l'amena à sa propre bouche et but goulûment, regardant la jeune fille d'un air se voulant sarcastique. Il fit ensuite un geste de son cimeterre pour lui ordonner de retourner d'où elle venait, tout en ajoutant.


Ou tu n'auras plus de langue.

Malkier aurait pu difficilement plus se haïr pour ce qu'il venait de faire.
Je ne parle pas en elfique bien sûr.
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 07 déc. 2013, 13:03, modifié 1 fois.
Raison : +4 xps
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Re: [Melkair] 58 jours pour tuer

Message par [MJ] Kriegsherr »

La jeune fille faillit pleurer devant la réaction de Malkier. Celui-ci avait décidé de la narguer. La tête basse et la mort dans l’âme, elle finit par se retirer, bredouille. Le reste de la journée se passa dans une ambiance similaire. Pendant tout ce temps, nul parmi les elfes ne s’occupa des prisonniers. A la fin de la journée, leur nombre avait d’ailleurs été drastiquement réduit. Pas moins de cinquante-huit prisonniers sur cent avaient été interrogés personnellement par Tulian Winterbolt. Ce nombre pouvait paraître faible, mais, sur une journée de dix heures, il correspondait à presque six prisonniers par heure, ce qui était déjà très important, surtout quand on recherchait un interrogatoire de qualité. L’objectif n’était pas de tuer ou de faire souffrir, mais bien d’obtenir des informations fiables, ce qui était plus complexe, car passer seulement par la simple torture aurait pu pousser les gens à dire n’importe quoi pour faire cesser la douleur. Il avait donc fallu toute son expertise en la matière pour fiabiliser au maximum les informations. Qui plus était, Winterbolt ne souhaitait pas que quiconque d’autre que lui ne se charge de la tâche, ni ne l’aide ou même ne l’y assiste. Lui seul savait quelles questions poser pour accomplir sa mission, que lui seul connaissait. C’était assurément un atout pour garantir sa survie et son autorité sur le groupe, et il ne comptait pas s’en priver simplement pour accélérer les choses. Sur les 58 bretonniens interrogés, seuls 35 étaient ressortis vivants de la tente du chef, qui avait ordonné de les enfermer dans un endroit séparé et hors de vue des autres prisonniers. Il ajouta que leurs gardes devaient à tout prix les empêcher de communiquer entre eux. Tulian ajouta à destination des gardiens qu’il leur était aussi formellement interdit de couper des langues ou d’abîmer de quelque manière que ce soit les esclaves, sous peine de très sévère sanction, cela afin d’éviter que des brutes sans cervelle n’empêchent ou ne nuisent à un complément d’interrogatoire futur.

La nuit suivante se passa comme la journée, à ceci près que Winterbolt se reposait et n’interrogeait plus. Des rondes assurèrent que les humains soient constamment gardés. Vers minuit (0H00), alors que Malkier était au repos dans un abri depuis deux heures déjà (22H00) en attendant son tour de garde trois heures plus tard (3H00 du matin), il fut réveillé par le bruit de combats venant de l’enclos des esclaves qui n’avaient pas encore étés interrogés. La clameur réveilla la totalité du campement druchii qui s’arma en hâte et se précipita vers le lieu de l’affrontement. Quand ils y arrivèrent, les gardes les rassurèrent. Une trentaine d’entre les esclaves avaient tenté de fuir par une sortie en force. Mais ils avaient ouvert le feu sur le groupe et fait vingt-deux morts. Les cinq humains rebelles restant avaient été maîtrisés, et étaient maintenus en joue, attachés. Quand aux quinze qui n’avaient pas participés à la tentative, ils étaient eux aussi étroitement surveillés.

Chose étrange chez les elfes noirs, Winterbolt fut plus désappointé par la perte de vingt-deux bretonniens qu’il n’avait pas pu interroger que par la révolte en elle-même. En fait, il passa même un savon aux gardes en leur reprochant leur brutalité excessive. Il fut calmé par son second qui lui rappela que l’essentiel était qu’aucun esclave n’avait fui. Toujours furieux, Tulian ordonna que tous les esclaves sans exceptions soient ligotés solidement, et attachés entre eux. Il remplaça aussi tous les gardes en faction, et ordonna que les nouveaux gardes (dont Malkier et ses compagnons, évidemment) surveillent de très près les esclaves. Il ajouta qu’il ne voulait plus d’incident de ce genre à l’avenir.


Jour 4 :
Test d’END : 17. Raté.
Après avoir passé une grande partie de la nuit mouvementée à garder les prisonniers, Malkier le solitaire était très fatigué : il n’avait eu au final que deux petites heures de sommeil. Avec le soleil ne vint pas le repos. Winterbolt réunit une nouvelle fois ces elfes, auxquels il exprima son mécontentement quand aux évènements qui s’étaient produits cette nuit-là. Puis il leur exposa le programme de la journée. En gros, celui-ci était exactement semblable à celui de la journée précédente. Malgré la baisse substantielle du nombre de prisonniers à garder, il ne changea pas le nombre des gardiens, pour éviter toute nouvelle déconvenue.
La journée se déroula donc exactement comme la précédente, à ceci-près que les esclaves (que l’on avait détachés à l’aube), n’essayèrent pas de demander de la nourriture ou de l’eau à leurs tortionnaires. Résignés à leur sort, ils souffraient leur martyr en silence. Néanmoins, sans eau ni vivres depuis près de deux jours, la situation pour eux devenait difficilement soutenable. Il faudrait au moins leur apporter de quoi boire, sans quoi certains ne tiendraient pas.

Vers le milieu de la journée, à sa pause déjeuner, Winterbolt donna d’ailleurs des ordres en ce sens aux gardiens : apporter de l’eau et de la nourriture aux esclaves. Urion Sadicslice et le solitaire furent chargés d’apporter l’eau. On leur prêta à cet effet une grande marmite. Puis ils se dirigèrent vers le ruisseau qui coulait un peu plus loin dans la forêt, à une cinquantaine de mètres de la clairière où ils avaient monté le campement. Arrivés là-bas, et avec un air de haine sadique, Urion se tourna vers son compagnon : ils étaient seuls.


-Je comprendrai jamais cet imbécile de Winterbolt. Ne pas tuer des esclaves qui tentent de fuir, ne pas les torturer, et maintenant leur donner à boire et à manger ? Il y a des jours où je me demande si ce faible à l’âme d’un druchii ou d’une de ces chiures d’asurs. Quand à toi, pauvre idiot, pourquoi as-tu menti ? Il aurait mieux fallu faire comme si de rien n’était. Tu es plus bête qu’un insecte, ton excuse était mauvaise et aurait pu nous couter cher ! Heureusement pour nous que Tulian était trop faible pour punir. Mais il le regrettera un jour, car son heure viendra, et ce jour là, tous ramperont à mes pieds.

Visiblement, Urion n’avait aucune gêne à dire ce qu’il pensait de ses semblables lorsqu’il était seul ou accompagné d’un seul homme. La brute faisait une nouvelle fois montre de sa stupidité, en avouant indirectement qu’il croyait que Malkier avait menti à Winterbolt pour leur trouver une excuse, et non par calcul contre lui comme c’était pourtant le cas. Sûr de sa supériorité sur Malkier en combat singulier, il n’avait pas hésité une seconde à l’insulter dans ses paroles, pas plus qu’il n’avait hésité à insulter Tulian. La seule voix de Malkier pour dénoncer de tels propos n’aurait de toute manière aucune valeur, et il le savait.
Au lieu de puiser directement dans l’eau vive et claire du ruisseau, l’imposant elfe noir désigna du doigt une petite mare d’eau de pluie stagnante, dans un trou une dizaine de mètres en contrebas.


-Bon, maintenant, on va quand même pas leur donner de l’eau potable, à ces vers de terre. Tu as vu comme ils sont minables et bons à rien ? Leur tentative d’évasion, tout comme leur suppliques, était d’un pitoyable… Quand je vois une telle faiblesse, je me dis qu’il est juste que nous les traitions comme ils le méritent, c’est-à-dire comme des animaux puants et débiles. Leur donner la même eau que nous serait trop bon pour eux. Allons plutôt puiser dans ce trou, là-bas. Je sais que quelques uns des nôtres s’y soulagent parfois. D’ailleurs, moi-même, j’ai une petite envie…

Et Sadicslice éclata de rire en se dirigeant vers le trou. Une fois arrivé là-bas, il se soulagea effectivement dans l’eau, et l’on voyait qu’il ne mentait pas : non seulement lui, mais un grand nombre d’elfes noirs avaient dû faire leur besoins à cet endroit, à en juger par la puanteur ambiante. Remplir le récipient de cette eau souillée d’excréments d’urine, qui de plus stagnait là depuis la dernière pluie (donc avant même leur arrivée sur les lieux) serait une terrible torture pour les esclaves humains, qui avaient tellement soif qu’ils seraient probablement forcés d’y boire malgré tout. Mais Malkier pouvait-il faire quelque chose pour remplir la marmite avec de l’eau pure du ruisseau, quand son supérieur cruel était contre ? Allait-il au contraire céder aux volontés de Sadicslice ? Pouvait-il seulement s’y opposer ?
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Malkier l'Ombre Solitaire
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Re: [Melkair] 58 jours pour tuer

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Une telle stupidité était impressionnante, mais comment avait-il pu survivre aussi longtemps dans le mondes des elfes noirs ? Malkier se massa les tempes, la bêtise de son comparse le fatiguait. Déjà qu'il n'avait pas beaucoup dormi, dès qu'il le pourrait, il faudrait qu'il prenne du repos. Le manque de sommeil était le meilleur ennemi de l'efficacité.

D'ailleurs, alors que d'habitude il aurait répondu presque au tac au tac, il préféra réserver sa réponse à Urion, pour ne pas dire n'importe quoi. Il finit cependant par parler, la voix légèrement étouffée par son foulard.


Les prisonniers lui auraient appris la vérité tôt ou tard. Et puis, je voulais montrer sa faiblesse à tous, je savais qu'il ne pourrait pas nous punir. Maintenant, je suis sûr que la moitié de nos compagnons pensent comme toi à son sujet.

Bien sûr, Malkier était loin d'avoir ainsi tout planifié, et ce qu'il disait n'était qu'un tissu de mensonges pour embobiner Urion. Cependant, il n'y avait pas que cela, car les meilleurs mensonges ont toujours un fond de vérité.

Vint alors le moment où le Druchii désigna l'eau stagnante du doigt. Malkier se retint de justesse de lever le ciel, mais il n'arrêtait donc jamais ? C'était pire qu'un gosse. L'ombre dut prendre une grande inspiration pour se calmer. Il n'était pas aussi impatient d'habitude, ou en tout cas, il arrivait mieux à le cacher. Il fallait vraiment qu'il dorme, ou sinon, il massacrerait vivant Urion, avant de lui faire avaler la pisse qu'il tenait tant à faire boire aux autres. D'ailleurs, c'était stupide comme raisonnement. S'il tuait Urion, comment lui faire boire la pisse après ? Décidément, il manquait vraiment de sommeil.

Mais à quoi il pensait ? Plutôt que de chercher un moyen d'empêcher Urion de tuer les esclaves à petit feu, et ainsi saboter la mission d'une importance capitale sur le clan, il rêvait éveillé. Il devait se concentrer, comment détourner Urion de sa cible ? Il fallait lui donner un os plus gros à ronger que ces petites humiliations.


Moi, je préférerais là donner à Winterbolt.

Il s'approcha ensuite d'Urion en train de se soulager, et fit de même, avant de continuer d'une voix douce.

Et puis, il ne faut pas oublier que les esclaves sont d'une absolue nécessité à notre mission, qui est de récupérer...

Malkier eut un instant d'hésitation, que même un crétin comme Urion saurait interpréter, quoi que, avec lui, plus rien ne l'étonnerait.

... un certain objet.

Ayant finit de se soulager à peu près en même temps que son stupide compagnon, il remit ses bats en place. Bien sûr, il ne savait pas ce qu'ils devaient récupérer, mais avait néanmoins des suppositions. L'une d'entre elle le conduisait à penser que c'était un objet ou des ruines quelconques ayant une grande importance pour une raison inconnue.

Je pense donc qu'il serait préférable de les garder en bonne santé, du moins jusqu'à ce que l'on n'ait plus besoin d'eux.

Il fit alors un sourire sadique, qui vint naturellement en pensant à Urion s'abreuvant de sa propre pisse.

Après, nous pourrons nous faire plaisir.

Il continua ensuite d'un ton plus posé.

Et puis, être la personne ayant trouvé ce que l'on cherche pourrait mettre en très bonne position pour prendre la tête du clan, et supplanter Winterbolt.
Asuryan juge les immortels, moi les mortels.
Malkier, l'Ombre Solitaire, Voie des Ombres.

Profil: For 9 | End 9 | Hab 10 | Cha 8 | Int 8 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 11 | NA 1 | PV 55/55

Compétences :
• Accuité Visuel niveau 1
• Vision Nocturne niveau 1
• Ambidextrie niveau 1
• Déplacement silencieux Rural niveau 1
• Chance niveau 1
• Esquive niveau 1
• Alphabétisation niveau 1
• Coup précis niveau 1
• Préparation de Poisons niveau 1

Forme de la cicatrice sur le front de Malkier. C'est ce que perçoivent la plupart des elfes noirs. D'autres races ou personnes peuvent percevoir autre chose :

Image

Il porte son cimeterre dans son dos, son arbalète de poing à sa ceinture, et sur sa main gauche, on peut voir une mèche de cheveux qu'il a attaché comme un bracelet.
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... he_malkier

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Melkair] 58 jours pour tuer

Message par [MJ] Kriegsherr »

L’argumentation du solitaire était comme d’habitude subtile. Peut-être cela venait-il du fait qu’il doive constamment jouer un double jeu pour tromper tout le monde, et remplir des objectifs antagonistes. Pour servir au mieux les hauts-elfes en mémoire de feu son aimée, il devait s’élever dans la hiérarchie elfe noire. Et pour s’élever chez les druchii, la violence et la cruauté étaient nécessaires. Quoi qu’il en fût, jusqu’à présent, Malkier s’en était plutôt bien tiré : nul ne le soupçonnait d’être un espion. Certes, beaucoup le haïssaient ou voulaient le voir mort, mais c’était très courant chez les elfes noirs, même et surtout chez les plus puissants. Au point qu’à Naggaroth, la puissance d’un elfe pouvait assez précisément se mesurer au nombre de gens qui souhaitaient sa mort.

En l’espèce, le solitaire avait visiblement pour but d’éviter le plus de souffrances possible aux prisonniers qu’il avait lui-même contribué à capturer. Et pour parvenir à ses fins, il devait empêcher Urion Sadicslice de se livrer à son activité favorite : torturer des gens pour son plaisir. Cette tâche pouvait paraître compliquée, voire impossible de prime abord. Mais pour le fin espion qu’était Malkier, cela paraissait possible, faisable. Au moins allait-il tenter quelque chose. Il manipula donc son camarade avec une grande subtilité, dosant savamment ses dires pour maximiser ses chances. Et force était de constater que les pauvres humains, même s’ils l’ignoraient, pouvaient bien remercier Malkier d’être aussi efficace. Cependant, même le plus habile des manipulateurs n’aurait pas été certain de pouvoir détourner Urion de son but, quand celui-ci était aussi grossier et sadique qu’il l’était en l’occurrence…

Test de CHA sans malus car très bonne argumentation (adaptée parfaitement à ton interlocuteur) : 1. Réussite critique.
L’art de l’insinuation et de la persuasion était maîtrisé par l’espion. Dissuader son compagnon par des arguments trop sophistiqués, trop techniques ou basés sur des sentiments n’aurait servi à rien. C’eut même été l’échec assuré. Aussi Malkier ne choisit-il pas cet angle d’attaque. Au contraire, il préféra la seule argumentation qui avait de réelles chances d’aboutir : canaliser et détourner l’agressivité et l’attention de son camarade sur une autre cible. Peu intelligent comme il l’était, Sadicslice aurait du mal à garder à l’esprit sa première idée, si on lui en mettait une autre dans la tête, l’air de rien. Surtout si cette idée insufflée à son insu allait dans le même sens que ses pulsions actuelles.

En faisant référence à Winterbolt, le solitaire remplissait le double objectif de fragiliser le chef du groupe, tout en donnant de faux espoirs à Urion et en le détournant de ce qu’il voulait faire. L’imbécile but avec un air de convoitise non dissimulé les paroles de son subalterne sur l’objet qu’ils recherchaient et sur le pouvoir qu’il conférerait à celui qui le trouverait le premier. Un pouvoir qu’il estimait à portée de sa main, s’imaginant déjà revenir en tant que maître incontesté du groupe, tyrannisant tous ses inférieurs. Bref, il avait marché droit dans la direction des habiles suggestions de Malkier. Habiles, parce qu’il avait su adapter son discours à la personnalité et aux faiblesses de son interlocuteur. On aurait en effet put trouver une argumentation mieux construite, plus logique, plus cohérente, plus rationnelle, et dans un meilleur style. Mais chercher trop loin, solliciter la réflexion et la raison chez un elfe comme Sadicslice n’aurait pas marché.

D’ailleurs, la brute oublia son projet d’abreuver les esclaves d’eau riche en urinium et oligo-excréments*. Il serait même plus exact de dire qu’elle en oublia même d’abreuver les esclaves tout court, et commença à rentrer en omettant de rapporter les récipients. Ainsi, Malkier put les remplir d’eau du ruisseau, pure, pendant qu’Urion lui disait avec un air de curiosité et de convoitise très mal dissimulé, profitant du fait qu’ils soient isolés dans la forêt pour oser braver l’autorité de leur chef :


-Oui, bien sûr, tu as raison, solitaire. Mais… Dis-moi, à propos de cet objet… Tu en saurais plus ? Est-ce que Winterbolt t’a dit quelque chose à ce sujet quand tu étais seul avec lui sous sa tente ? En tout cas, si tu as des idées sur comment trouver cet objet, tu sais que tu peux me faire confiance. Plus qu’à cet imbécile de Tulian, en tout cas, car je suis sûr qu’il t’a menacé... Et puis, si lui ou un des elfes qui lui sont fidèles trouvent cet objet, nous n’en tirerons que peu de bénéfices, n’est-ce pas ? Alors que si on le trouve et que tu me le donnes, et bien, je le ramènerai moi-même, et c’est donc moi qui serait riche et puissant au-delà de tous mes rêves… Heu… Et toi aussi, par ricochet, bien sûr, car je récompense toujours ceux qui m’aident. Penses-y, et si tu as des idées ou des informations complémentaires, sache que je suis là pour t’écouter.

Cette tentative était bien grossière de la part d’Urion. On voyait sans peine qu’il haïssait réellement Winterbolt et désirait ardemment le pouvoir, la gloire et la richesse pour lui. Mais pour lui seul, car quand il avait parlé de récompenser ses adjuvants, ses yeux et sont sourires étaient froids. Et puis, surtout, il n’était jamais du genre à partager : il se servait des gens pour monter dans la hiérarchie, et quand il n’avait plus besoin d’eux et avait atteint son but, les ignorait dans le meilleur des cas, ou les supprimait en général.


*
HRP : Oui, désolé pour la référence, j’ai pas pu résister d’ailleurs, il faut t’imaginer qu’il voulait leur donner de l’eau de la couleur du sketch, ce sont eux qui m’ont inspiré.
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 493#p70493

Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 764#p70764

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