Elfe. Elle haussa un sourcil méprisant qui répondait parfaitement au ton hautain de l'homme.
" Cette armure, et ces dagues seront tes outils. Tu t'en servira pour moi. Et tu devra apprendre à t'en servir d'ici notre arriver à Quenelles. Geoffroy t'entrainera tout les soirs. "
Astiay caressa du regard le fil des armes. Elle devait admettre que le marchand n'était pas radin. La qualité des lames était indéniable. Si la perspective de s'entraîner avec le frère de son interlocuteur n'était pas pour lui plaire, elle était consciente qu'au stade où elle en était, elle n'avait plus tellement le choix.
" Ainsi Asthay, je vais encore faire l'erreur de te faire confiance." déclara le marchand dans un soupir.
Les menottes s'ouvrirent enfin, libérant ses poignets. Elle s'étira avec une ostensible volupté.
" Merci bien. Il était temps que je prenne pleinement mon statue d'associée, non ? Et qui dit que c'est une erreur... ? "
Ignorant son remerciement, le marchand reprit :
"Ma mort, ne t'apporterait ni plaisir, ni gloire. Je compte t'offrir mes cibles ... tes victimes bientôt. Si tu fait preuve d'un peu de patience ..."
- Je n'ai aucune envie de vous tuer. Je n'en ai aucune raison, après tout. Et comme vous le dîtes, aucune avantage. Croyez-vous vraiment me faire un cadeau en m'offrant des vies à détruire ? Croyez-vous que la mort est la seule chose qui m'intéresse ? "
Elle haussa les épaules. Après tout qu'importait ce qu'il pensait d'elle. Pour le moment elle était en vie, elle s'en contentait. Le marchand l'ignora encore une fois royalement et d'un ton atone :
"... et aussi Geoffroy est un garde assez violent ... Ne lui donne pas de raisons d'aller à ses extrémités, car je ne veut pas voir la couleur de ta cervelle ou de tes tripes.
- J'avoue que je n'y tiens pas non plus. "
Elle décocha un sourire d'une amabilité moqueuse à l'ancien soldat. Puis, lassée de ses propres railleries, elle se renversa dans le fauteuil, se taisant, laissant ses yeux parler pour elle et graver dans sa mémoire chaque détail de la scène.
Astiay observa ainsi le premier chevalier entrer avec un sourire ironique. Tans de mots pour exprimer finalement des choses si réduite... et Guillaume, fier comme un paon... L'avenir promettait bien des rires... Mais cela n'empêchait pas qu'elle soit intriguée par le "grand" projet de l'homme et qu'elle écoute de toutes ses oreilles.