- "Parfait, parfait, chevalier Arthur. Le Fief de Beaumont, voici une excellent idée. Mais si nous nous y arrêtons, nous ne feront qu'une courte halte pour le réapprovisionnement.", lui dit le marchand.
Arthur se contenta de hocher la tête en direction de son nouveau maître. Il aurai plus tard l'occasion de lui énumérer tous les avantages du fief de son père. Point de passage important entre le Nord et le Sud, ainsi que pour les voyageurs en provenance de Bordeleaux, l'auberge de Beaumont était toujours pleine d'aventuriers désœuvrés, de mercenaires en quête d'aventure et de gloire, d'anciens soldats démobilisés, regrettant leur solde.
- "A vrai dire, je souhaite apparaitre devant votre père avec mon rang de droit. Je le rencontrerait volontiers lorsque je serai Baron." , enchaîna le bourgeois. Ainsi, c'est là le but de cette quête. Arthur sourit intérieurement. Quoi de plus preux et glorieux qu'une quête noble ? L'écuyer Bretonnien écouta attentivement la suite, depuis le perron, sans libérer les montures. Ainsi, il devrait défendre les flancs de Sieur de Quenelle. Il devrait également être attentif à toute agitation ou tout attroupement sur la route, ainsi que sur les couverts alentours. Quant à ce tenir droit sur sa monture, Arthur adoptait cette posture avec un automatisme fidèle.
- "Bien, reposons nous. Oklan et Arthur prenez les sièges du salon. Asthiay et Geoffroy dans ma chambre, j'ai suffisamment de place pour vous deux." , conclut Guillaume.
Arthur répondit rapidement, avant que le bourgeois ne monte se reposer.
- "Je dois garder les montures, afin que personne ne puisse nuire à vos intérêts. Je vais également préparer les paquetages avec les provisions et les fournitures. Reposez vous bien, sire."
Sur ces mots, l'écuyer Bretonnien redescendit les marches du perron. Il fit son travail consciencieusement pendant plus d'une heure. Ainsi, il partagea avec équité les provisions et les couvertures, dans chacune des sacoches accrochées aux selles. Il prépara les caisses de vin emballées, pour les charger sur l'âne le matin venu, mais ne toucha pas au coffre de Sieur de Quenelle, lui laissant le loisir d'en faire ce qu'il lui plait.
Il se contenta ensuite de desseller une des montures et de se servir de la selle comme oreiller. Il déplia sa couverture pour ne pas dormir à même le sol, et en déplia une seconde sur lui pour le protéger du froid. Il accrocha les rennes des quatre chevaux au pommeau de la selle-oreiller, et se laissa aller dans les bras de Morphée, malgrès tout attentif, et ne dormant que d'un oeil, la garde de Mélanie toujours à portée de main.