[Martin de Mavignon] Pas de tripes, pas de gloire

Couronne est la capitale du Royaume, où siège le dirigeant actuel de la Bretonnie : Louen Cœur de Lion. Elle est située au Nord du Royaume et est le lieu de sacre et de résidence des Rois. Couronne est une gigantesque cité-chateau, bâtie sur d'antiques ruines naines. C'est une grande ville thermale et une grande place de marché pour tous le produits agricoles de la vallée fertile du Sannez et c'est aussi une puissante forteresse.

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[MJ] Le Grand Duc
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[Martin de Mavignon] Pas de tripes, pas de gloire

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Rédigé par Johannes La Flèche, Assistant MJ




Précédemment...

Le soleil vient de se lever sur la grande cité et capitale de Bretonnie: Couronne. A l'intérieur d'une des dizaines d'auberges qui constellaient la ville, dans une simple chambre ne payant pas de mine, Martin de Mavignon finit de se préparer et de ranger son équipement.
Il faut dire qu'il en avait fait du chemin, depuis son expédition dans ces cryptes du Pays Perdu. Voulant rentrer dans son pays natal, il était d'abord retourné à Marienbourg, prenant ainsi un bateau depuis le plus grand port du Vieux Monde, direction L'Anguille : le plus grand port de Bretonnie. Toutefois, le chevalier vétéran ne s'attarda pas en ces lieux et commença à emprunter la route vers le sud. Même si ultimement, sa destination finale était connue de lui seul, le sieur de Mavignon avait jugé bon de faire étape dans la cité abritant la cour du Roy.

Mais si Martin était né et avait grandit dans le pays, le fait de passer beaucoup de temps à l'étranger lui avait fait un peu perdre de vue les habitudes caractéristiques de la nation de Gilles le Breton. En effet, dés l'approche de la capitale, on pouvait constater que, contrairement au bourgades et métropoles impériales, les villes de Bretonnie n'avaient tout simplement pas de faubourgs. Seuls d'immenses champs de blé, d'orge et d'avoine entouraient les imposants murs de Couronne. Nobles comme manants préférant s'abriter derrière la sécurité des murailles, quitte à s'entasser et vivre les uns sur les autres. Par conséquent, ce qui était pourtant la capitale du pays avait plus un air de gigantesque château, contenant une ville ramassée sur elle-même et ne pouvant s'agrandir, tout simplement par manque de volonté.
Ainsi, la veille, quand le gentilhomme gasconnais était passé par les portes pour pénétrer dans la cité, il avait pût remarquer que chaque point d'entrée était un véritable donjon à lui seul: la porte étant constituée d'une double herse et d'un double corps de garde arborant de nombreuses meurtrières, certaines étant verticales et très étroites, d'autres étant horizontales mais plus larges. Le tout étant flanqué de quatre grandes tours, au murs desquelles flottaient fièrement au vent les bannières représentant les armoiries du Roy. Au sommet de chaque donjon se trouvait une large plateforme sur laquelle trônait un trébuchet. Une chose était sûre: on ne lésinait clairement pas sur les fortifications et les défenses ici!

Une fois bel et bien entré dans la ville, Martin de Mavignon put également constater que les citadins de Couronne avaient....conservés des habitudes bien campagnardes.
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C'est ainsi que les réflexes du chevalier, pourtant aguerris, furent mis à rude épreuve. Car en effet, progresser dans les rues de Couronne, ce n'était pas la même chose qu'arpenter les allées et avenues des cités impériales. Tout en évoluant au milieu d'une foule hétéroclite, bruyante et plutôt dense, il trébucha plusieurs fois sur des poules qui crapahutaient librement dans les rues; il manqua même de se faire renverser par un porc qui courait dans sa direction, afin de rejoindre ses congénères se vautrant dans une flaque de boue au coin de la rue, sous l'œil du roturier qui les gardait, assis sur une bûche. Le tout au beau milieu de maisons faites de bois, de torchis et aux toits en chaume. Le sieur de Mavignon se redressa pour éviter de tomber au sol, uniquement pour sentir de l'herbe sur ses cheveux: il avait touché une botte de foin. Il se retourna et remarqua alors que tout un groupe de paysans portait des bottes, des ballots de foin et de blé, sur leur dos ou leur tête, ils s'en allaient les vendre au marché hebdomadaire.
Un peu plus tard, le chevalier dut même s'écarter in extremis sur le côté pour éviter de se faire piétiner par tout un troupeau de chevaux évoluant en pleine rue; ces derniers étant guidés par leur éleveur, lui aussi à cheval, qui tantôt leur sifflait dessus, tantôt les fouettait avec une longue lanière en cuir, afin de les rabattre pour qu'ils n'encombrent pas trop la circulation. Et dire que lui, Martin de Mavignon: représentant d'une ancienne et noble famille de Gasconnie, était obligé de marcher à pied dans tout ça....
Toutefois ces petits moments d'agitation s'estompèrent, Martin s'accoutumant petit à petit à son environnement. Il continua de progresser vers le centre-ville, où les masures en bois et en terre sèche cédaient désormais la place à des maisons, voire des hôtels particuliers faits en pierre, en marbre et aux toits d'ardoise, les rues étaient désormais aussi pavées et de plus en plus entretenues au fur et à mesure que l'on se rapprochait de la place centrale et du palais royal. C'est dans cette zone là que le gentilhomme gasconnais trouva une auberge tout à fait respectable et loua une chambrée pour la nuit. Ainsi se passa sa première journée à Couronne.

Et en ce deuxième jour qui commence à peine, le chevalier vétéran compte bien faire montre de sa bravoure et de ses précédentes péripéties afin de se faire adouber, et devenir ainsi un chevalier accompli, un chevalier du royaume. En cela, se rendre au palais royal pourrait être une bonne idée, certes, Martin n'étant même pas officiellement chevalier adoubé, les chances d'obtenir une audience avec le Roy Louen Cœur de Lion étaient infimes pour ne pas dire inexistantes. Mais le palais est également le lieu de rendez-vous des ducs et autres aristocrates de haut rang, venant rendre des comptes à leur suzerain tous les ans....
Toutefois, il ne faut pas également oublier que Couronne abrite de nombreuses échoppes et boutiques en tout genre. Si Martin compte s'acheter de l'équipement, que ce soit des armes, des armures, ou encore d'autre matériels, il est certainement au bon endroit. Mais qui sait, peut-être que passer dans la capitale n'est qu'une étape pour notre sieur de Mavignon. Il est possible de quitter la ville dés aujourd'hui pour continuer d'éventuelles pérégrinations vers le sud, voire aller jusque dans sa Gasconnie natale....qui sait ce que le chevalier peut bien avoir comme projet en tête....
Dans tous les cas, ses intentions ne tarderaient pas à se concrétiser. [
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Martin de Mavignon
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Enfin, il était de retour. Le bon air de sa contrée natale lui avait tant manqué, cela n'avait aucune différence avec la puanteur exacerbée des villes impériales. Les champs de blés, d'orges à pertes de vue, était une vision qui avait faillit tirer une petite larmichette au chevalier errant qu'il était, et au contraire lui avait tiré un large sourire. Car oui, il était enfin là, foulant à nouveau le sol de son fier et puissant pays, contrée des meilleurs chevaliers du Monde connu.

Combien de temps était-il parti ? Plus d'une année, cela était certains, voir même deux. Il avait passé tout ce temps dans l'Empire, à vagabonder, à se cogner contre des malandrins, à tuer des bêtes, à arrêter des criminels, à trouver un vieil et maudit artefact...ainsi qu'à faire de fortes connaissances et emmagasiner une expérience qui lui serait forte précieuse. Mais il était temps de revenir, il ne pouvait rester éternellement chevalier errant. Car s'il avait mûri et gagné en expérience durant sa longue pérégrination, son apparence elle n'avait guère changée : toujours les cheveux longs, une légère moustache et des vêtements et équipement usés, bien que toujours fonctionnel.

Son épée manquait de tranchant, d'autant qu'elle avait maintenant plus servi depuis cette fois, contre le chevalier macabre et les bandits dans ces cryptes oubliées, son bouclier lui portait de nombreuses marques, témoignant des combats qu'il avait mené, et s'il tenait bon, un bon coup de réparation serait la bienvenue. Quant à ses vêtements, il faisait clair que c'était plus du rafistolage qu'autre chose. Il s'en sentait presque honteux, que de donner pareille vision, mais il était un chevalier errant, seul, vivant de lui-même, en quête pour faire honneur à la Dame, à sa famille et à son ancêtre, fondateur de la maisonnée de Mavignon, Martin le Brave, dont il portait l'héroïque nom.

Voilà qu'il était maintenant au centre de la Bretonnie : Couronne, la plus grande et majestueuse ville de toute la contrée, abritant la cour du Roy et à l'histoire emplie de héros et de légendes, dont l'Empire ne pouvait se vanter. Car le retour au pays était aussi un retour aux sources, sources qu'avait naturellement perdu en parti notre bon chevalier, à force de vivre dans la forêt, sur la route, et de côtoyer les villages et villes impériales, bien différentes, quoique pas sur tous les points.

D'autant qu'il était en plus à cheval. Sa fidèle monture avait disparue après son retour des cryptes maudites, sans doutes le pensait-on mort et donc sa monture libre, et il avait du faire tout le trajet jusqu'à Couronne à pieds, ce qui ne le gênait guère. Cela ne pouvait être que la volonté de la Dame, que de le mettre à l'épreuve et lui faire acte d'exercice quotidien ! Qu'à cela ne tienne ! Martin avait prit la mer, puis avait marché, marché et encore marché jusqu'à Couronne.

Maintenant il était là, dans cette petite chambre, à se reposer, perdu dans ses pensées, son équipement posé à même le sol. Une nouvelle journée commençait, et Martin avait déjà établit la suite de son plan. Car il n'était pas venu à Couronne juste pour voir la ville, même si cette dernière était impressionnante et emplie de vie. Non, il était également là car il était temps qu'il parachève sa quête de chevalier errant, et soit adoubé en bonne et due forme, qu'à même de devenir un vrai chevalier du Royaume de Bretonnie !

Mais pour cela, il fallait deux choses : soit trouver une quête et l'accomplir, et ainsi obtenir terres et titre de chevalier, soit se faire adoubé directement par un noble de plus haut titre, comme un Duc, ou honneur ultime, par le Roy lui-même. Mais la dernière était option était inenvisageable pour le jeune chevalier errant qu'était Martin : sa maisonnée était toute petite, sans prétention, lui-même n'était qu'un simple chevalier errant parmi tant d'autres, et surtout vu son aspect actuel, cela aurait été bien irrespectueux !

De ce fait, Martin avait prévu la chose suivante : de partir en guerre. En guerre au nom d'un grand seigneur, au sein de son Ost, afin de défendre la Bretonnie, contre quelconque menace. Après tout, ses premiers faits d'armes véritables avaient été sur le champ de bataille, aux côtés de son père, contre les peaux-vertes. C'était l'endroit de tout les dangers, mais aussi de toutes les gloires, de toutes les bravoures. C'est ce qu'il voulait, et il était certain qu'il serait à même que d'être adoubé en s'illustrant au combat.

Et s'il n'avait nul moyen que d'obtenir satisfaction dans sa recherche, alors il repartirait vagabonder dans les terres bretonniennes, à la recherche d'une quête, si tel était la volonté de la Dame. Mais ça, il n'y était pas encore, donc valait mieux "ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué" comme disait son camarade de route et ami Catuvolcos.

Ainsi, pour cette seconde journée, Martin avait-il prévu un programme simple mais efficace : faire des emplettes, notamment une armure digne de ce nom et une nouvelle monture, puis se rendre au château du Roy, non pour le voir, mais bien pour espérer croiser un quelconque noble de rang supérieur, et espérer rejoindre une Ost qui serait en formation, et en besoin d'épées supplémentaires.

La matinée commençant bien, après le repas inclut dans le prix de l'auberge qu'avait payé le chevalier errant avec ses économies accumulées en voyage, Martin prit son équipement et commença à s'aventurer dans les rues de la capitale bretonnienne, à la recherche de boutiques qui pourraient répondre à ses besoins, et surtout à son budget, nullement celui d'un prince, mais pas non plus celui d'un vulgaire gueux.
Martin de Mavignon, Chevalier Errant Bretonnien
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*Malus par le port d'armure

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[MJ] Le Grand Duc
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Rédigé par Johannes La Flèche, Assistant MJ





C'est ainsi que Martin de Mavignon repartit de plus belle dans les rues de Couronne. Au fil des panneaux d'indication, ses pas le menèrent sur la grande place du marché. L'endroit était couvert par les nombreuses toiles et bâches des étals et des comptoirs, les lieux grouillaient également de monde: les gens se pressant de faire leurs emplettes avant midi et le déjeûner. Evoluant dans tout cela, notre gentilhomme gasconnais cherchait du regard une armurerie afin de se procurer une protection digne de ce nom. "Protection" trop longtemps assumée par son bouclier ammoché et sa tenue basique de chevalier errant désormais usagée.
Il finit par trouver un étal faisant également office de forge. Du côté gauche se trouvait tout le matériel nécéssaire pour la forge d'armure: une enclume sur laquelle se trouvaient des tenailles, un petit fourneau à soufflerie, un bac en bois contenant de l'eau froide....Tandis que du côté droit se trouvait l'étal à proprement parler, avec diverses pièces d'armure exposées soit sur des mannequins rudimentaires en bois, soit directement exposées sur le comptoir. Alors que le chevalier se dirigeait vers le stand, il put voir que le forgeron qui gérait normalement son commerce était en train de se disputer avec un nain. Finalement la confrontation cessa à l'instant ou Martin allait arriver, il put voir le Dawi quitter les lieux tout en grommelant quelque chose dans sa barbe; l'artisant humain quant à lui était retourné à sa forge, maugréant:

"C'est ça ouais, même dans ses rêves les plus fous qu'il ouvrira pas son atelier à côté d'chez moi. Putain d'nabots, pas foutus d'rester chez eux, sous leurs montagnes. Non. Faut qu'i' viennent fout' la merde ici et voler mon trava....

Il interromput soudainement sa phrase quand, jetant un coup d'oeil par-dessus son épaule, il s'aperçut de la présence du sieur de Mavignon.

"Oh. 'Scusez moi-messire, j'vous avais pas vu. Dit-il tout en se rapprochant du comptoir, finissant par poser ses mains dessus. Que puis-je faire pour vous aujourd'hui?"

Après que le chevalier vétéran lui ait énnoncé ses intentions, l'artisan haussa les sourcils.

"Ben ça alors, z'allez devenir chevalier du royaume! Eh ben....En tout cas z'êtes au bon endroit. J'ai sûrement l'armure qu'i' vous faut!" Prononça-t'il tout en levant l'index de sa main droite vers le haut.

Il se retourna pour aller vers les mannequins sur lesquels se trouvaient des pièces d'armures, arrivé devant l'un d'entre eux, il retourna sa tête en direction de Martin, le jaugeant brièvement du regard, puis se reconcentra sur les armures. Le forgeron finit par "déshabiller" un des mannequins, lui retirant un camail, un gilet en cuir bouilli et des jambières faites en maille. Pliant le tout pour revenir le poser sur le comptoir.

"Voilà, si avec ça z'êtes pas un vrai chevalier, moi j'suis pas un vrai forgeron! Ca vous fera quatorze écus d'or."

Et c'est ainsi que Martin de Mavignon paya l'artisan et retourna dans le marché, vêtu de sa nouvelle armure. Désormais il cherchait un endroit où se procurer une monture digne de lui. Cependant il ne le trouva pas de suite et dut se résoudre à s'éloigner un peu de la place. Bien lui en prit. Car le gentilhomme gasconnais finit par tomber sur un petit enclos situé à l'un des angles du marché, bien évidemment des chevaux se trouvaient dans cet enclos, nourris par deux paysans leur apportant des ballots de foin et des seaux d'eau fraîche régulièrement. Martin s'approcha alors pour aborder l'éleveur qui gardait ces chevaux, mais trés vite il se rendit compte que le prix pour obtenir ne serait-ce qu'un poney était trop cher pour lui. Finalement, devant le refus de l'éleveur pour négocier un prix, le sieur de Mavignon lâcha prise et s'en alla de la place du marché afin de se diriger vers le palais royal.
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Alors que le chevalier était en train d'arriver au palais royal, il put constater qu'une large place pavée se tenait devant l'édifice. Au centre des lieux trônait une statue en marbre représentant Gilles le Breton en tant que premier Roy de Bretonnie, dans une posture fière et martiale, une couronne ceignant sa chevelure et son front, la statue tenant également une épée orientée vers le bas avec ses deux main au niveau de la garde, la pointe de l'arme touchant le socle.
Martin put également remarquer que l'endroit était beaucoup moins fréquenté que le reste de la capitale. Ici, il n'y avait quasiment que des aristocrates, qu'ils soient à pied ou à cheval, accompagnés par leurs dames ou leurs valets, en armure avec un tabard portant leurs amoiries ou tout simplement en portant vêtements et parrures sophistiquées.
Soudain, un son de cloche attira l'attention du sieur de Mavignon. Sur une petite estrade en bois, devant la statue de Gilles le Breton, se tenait un crieur public s'apprêtant à annoncer quelque chose à tous. Il devait certainement venir du palais royal au vu de son accoutrement.


Image


"OYEZ OYEZ! SUJETS DU ROY!....Ahem....Sa Majesté Louen Coeur de Lion a déclaré que les chevaliers vertueux et vaillants sont indispensables à la protection de notre beau royaume contre les forces du Mal! Par conséquent, son Altesse proclame par cet édit cité céans l'avènement d'une série de duels, de joutes et de tournois, où la bravoure et le talent de tous seront mis à l'épreuve, afin de perfectionner les talens martiaux de notre noblesse! Ceux qui feront montre d'un honneur et d'une combativité remarquable seront justement récompensés! Pour tout les braves qui sont intéréssés par un tel évènement, les inscriptions se font au Champ de Lisse qui se trouve à droite du palais et de cette place!

Pour le Roy, la Bretonnie et la Dame!"


Après avoir fait son office, le crieur public descendit de son estrade, tandis que Martin continua à se diriger vers le palais royal. Mais au moment où il commence à gravir les marches qui mènent au donjon, il se rend compte qu'il y a deux personnes: un couple de paysans plus précisément, qui font un peu tâche dans le paysage, vêtus qu'ils sont de leurs habits en lin, crasseux et rapiécés au possible. La femme semble pleurer tandis que son mari essaye en vain de la consoler. Est-ce que notre chevalier gasconnais s'arrêterait pour s'enquérir de leur état? Ou bien resterait-il concentré sur son objectif original? Aprés tout, ce ne sont que des manants, n'est-ce pas?
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Martin de Mavignon
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Re: [Martin de Mavignon] Pas de tripes, pas de gloire

Message par Martin de Mavignon »

Il aura fallut à notre bon chevalier une très bonne partie de ses réserves d'argent économisées du long de son voyage en dehors de Bretonnie afin d'acquérir enfin une armure, mais voilà, la chose était faite, il était bien temps à y penser ! Si son bouclier, portant fièrement les armoiries reconnaissables entre mille de sa famille, lui avait bien sauvé la mise tout au long de nombreux affrontements, il n'en serait pas toujours le cas, et de toute manière, quel vrai chevalier du Royaume se battait sans armure ? Autant être un paysan sans faux ou fourche, cela revenait au même !

Le forgeron qu'il trouva lui sembla honnête, tout comme son travail, accessible à sa bourse, qu'il vida en très grande partie afin d'acquérir un ensemble complet, pour être enfin bien équipé et prêt. Des vêtements plus "nobles" et neufs, une retape de son bouclier, aiguisage de son épée ainsi qu'une nouvelle monture allaient devoir attendre. Mais Martin avait fait son choix, et il n'allait pas le regretter, même si sa bourse bien vidée se faisait sentir à chaque pas. Au moins cela aurait le don d'attirer moins le regard des voleurs, la surveillance de sa bourse en terre urbaine étant devenue une habitude pour le chevalier errant qu'était Martin, après plus d'une année à écumer l'Empire. Ah ! A y penser, heureusement qu'il avait un temps croiser le chemin du marin Surcouf, sans quoi, cela aurait bien fait une éternité qu'il n'est point parler sa langue natale, la belle langue de Bretonnie, que sa mère lui avait bien enseigné, à lire et écrire, tandis que son père l'entraînait aux armes avec son frère aîné.

Et c'est ainsi qu'équipé de sa nouvelle armure qui lui allait aux bonnes mesures -heureusement !-, que le chevalier se présenta enfin au palais royal. Ce dernier était...royal, c'était le cas de le dire. Sans doutes l'une des plus belles bâtisses qu'il avait eut à voir de sa vie, la fierté de la Bretonnie, l'héritage de Gilles le Breton dont une statue trônait fièrement sur une place pavée située devant le palais. D'ailleurs, un crieur public eut le hasard de se trouver là peu après que Martin fut arrivé, et de faire une annonce qui attira grandement la curiosité et esgourdes de notre bon chevalier : Duels, joutes, tournois, par le Roy, pour toute la chevalerie bretonnienne ! Quelle chance était-ce que là ? Un signe de la Dame, sans aucun doutes ! Martin n'avait jamais participé à un seul tournoi ou joute de sa vie, et cela était pourtant un incontournable de la chevalerie, une des plus belles preuves que de montrer à tous et à la Dame ses compétences de chevalier, son honneur, et ses capacités martiales et vertus.

Et le tout organisé par le Roy ? Diantre ! Que cela s'annonçait excitant, rien qu'à y penser ! Mais Martin pourrait-il y participer ? Après tout, il était encore un chevalier errant, devant faire ses preuves auprès de la Dame et de ses pairs, et surtout de toute petite noblesse, les Mavignon étant une fière mais très humble maisonnée de Gasconnie, comme noyée dans la masse. Mais peut-être était ce aussi là que l'occasion de se prouver et se montrer aux yeux de tous, s'il pouvait participer ! Et s'il parvenait à faire étal de belle prouesses, même s'il venait à perdre, il pourrait s'attirer le regard d'un seigneur, et peut-être acquérir une quête ou -comme il le souhaites- entrer aux ordres dudit seigneur et se battre pour lui, en espérant être adoubé !

Dans tout les cas, revigoré par cette annonce, le sourire aux lèvres, c'est ainsi que le chevalier errant se présenta au palais, entouré de nobles bien plus riches, prestigieux et bien habillés que lui, dans l'espérance que de croiser un seigneur qu'il pourrait aborder pour accomplir sa volonté. Et si le cas échéant il ne trouvait rien, il lui restait de toute manière les duels, tournois et joutes annoncées par le Roy, et qui seraient là une belle grande occasion ! Perdu dans ses pensées, avançant lentement, le chevalier errant ne remarqua pas le couple de paysans quand il passa non loin d'eux, poursuivant sa route.
Martin de Mavignon, Chevalier Errant Bretonnien
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*Malus par le port d'armure

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Martin de Mavignon] Pas de tripes, pas de gloire

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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On raconte que le donjon du Roy est bâtit sur les anciennes fondations d'un palais elfique. Quand Martin de Mavignon finit de gravir les marches pour entrer en cet endroit, il pouvait clairement affirmer que ce n'était pas une rumeur ou une légende, mais bien un fait.
Se situant désormais sur le perron de ce grand monument, le sieur gasconnais put regarder pendant quelques secondes la grande double-porte d'entrée, cette dernière étant composée de bois de chêne impeccablement laqué et de dorures situées au niveau des charnières, des paumelles et du châssis; les yeux du chevalier auraient trés bien pû s'attarder sur la penture représentant des motifs à l'esthétique plutôt elfique, mais il fut interpellé par un groupe de chevaliers portant une armure de plaques complète et armés d'une hallebarde. Ces nobles qui faisaient partie de la garde royale lui demandèrent de décliner son identité ainsi que les raisons de sa venue dans cet endroit. Aprés s'être expliqué et avoir montré patte blanche aux gardes, deux d'entre eux se détachèrent du groupe pour aller dans le palais, les autres restant aux côtés du chevalier aux cheveux roux.
Au bout de quelques instants, les deux gardes finirent par revenir. Entre eux, sous leur escorte, se trouvait un homme plutôt grand, portant des chaussures noires dotées d'une boucle au centre, des collants blancs en soie étant visibles sur ses jambes avant qu'un pentacourt bouffant et teinté en jaune ne les masque à partir des genoux. Une large bande d'étoffe bleue lui ceinturant la taille, on ne pouvait pas tout de suite remarquer son chemisier rouge porté en-dessous d'un doublet également de couleur vermeille et possédant des broderies dorées au niveau des manches, du col et des boutonnières; la présence d'un jabot n'éclipsait pourtant pas celle d'une chaîne en argent, elle aussi portée autour du cou et qui arborait une médaille sur laquelle étaient gravées une fleur de lys trônant au-dessus d'un calice représentant sûrement le Graal. Pourtant tout ces vêtements raffinés et élégants contrastaient avec la figure du personnage; un visage anguleux et un menton prononcé encadraient une bouche constamment pincée, un nez fin et des yeux d'un vert perçant, le tout couvert par des cheveux grisonnants et tirés en arrière pour pouvoir former une queue de cheval.
Une fois arrivé face à Martin, il fit une révérence tout à fait protocolaire envers ce dernier:

"Bonjour. Monsieur de Mavignon, c'est cela? Je suis Jean de Salis-Longchamp: Grand Chambellan de Sa Majesté le Roy. Veuillez me suivre dans le palais, afin que je puisse m'occuper de votre demande en bonne et due forme."

Ainsi, le gentilhomme gasconnais pénétra dans le donjon royal de Couronne, en compagnie du grand chambellan et toujours flanqué par deux gardes. Le chevalier vétéran put trés vite constater qu'il marchait sur un large et trés long tapis rouge aux bords dorés, recouvrant une bonne partie du sol du grand couloir dans lequel il progressait. Au fur et à mesure qu'il marchait, Martin remarqua également les colonnes disposées à intervalle régulière, faites en lapis-lazuli et à la forme torsadée, qui soutennaient le plafond des lieux. A leurs bases en marbre se trouvaient représentées soit des têtes de lion taillées et mises en relief, soit de complexes et élégants motifs en forme de rosace gravés directement dans le marbre. Sur les murs faits en pierre taillée, étaient également dressées à intervalle régulière des bannières représentant un lion de style médiéval et affiché de profil sur un fond bleu marine. A la vue de ce décor et comme cité plus haut, même un nain ayant une immense mauvaise foi admettrait qu'en termes d'architecture et de décorum, les humains ont terminé ce que les elfes avaient commencés.

"N'ayez crainte monsieur de Mavignon. Je peux vous assurer que nous vous trouverons une mission dans les plus brefs delais." déclara le grand chambellan tout en marchant.

En effet, contrairement à ce que l'on pourrait penser, le palais royal était doté d'une administration suffisement développée pour traiter en même temps les cas de simples chevaliers à l'image de Martin, mais aussi ceux des Grands du royaume, qui viennent rendre des comptes au Roy ou ont des doléances particulières à exprimer. La majeure partie de l'effort des fonctionnaires royaux restant tout de même dédiée à ces puissants et influents ducs, comtes ou barons, leurs cas étant quand même plus longs et complexes à traiter, ce sont eux qui peuvent demander une audience directe avec le Roy. Quant aux dizaines, voire centaines de chevaliers errant ou désoeuvrés qui arrivent chaque jour à Couronne, on leur confiait souvent des missions ou des instructions de manière rapide, voire expéditive. Les problèmes ou les situations nécéssitant force et bravoure pour être résolues ne manquant pas à l'échelle du royaume.
C'est alors que le petit groupe atteint une croisée comprenant d'autres allées et couloirs. Le grand chambellan pointe alors le couloir gauche du doigt, désignant une arcade menant à une entrée dans une salle:

"La salle qui se situe là-bas et celle où l'on enmène les requérants comme vous. Je vous invite à y patienter, le temps que l'on vous convoque pour une audience." Après avoir prononcé ces mots, il tourna les talons et retrourna à ses occupations précédentes. Les deux gardes quant à eux retournant se mettre en faction devant le palais.

Lorsqu'il eut emprunté l'arcade puis pénétré dans la salle d'attente, le chevalier gasconnais constata deux choses: premièrement, le fait que le décorum de cette pièce était quasiment similaire au couloir qu'il venait d'emprunter, des bancs en pierre et possédant quelques coussins ayant toutefois été ajoutés afin de s'asseoir pour attendre; et deuxièmement, une dizaine de personnes se trouvaient également ici à attendre. Certainement des nobles de haut rang à en juger de par leurs vêtements et leur attitude maniérée. Certains d'entre eux ne calculèrent pas Martin et continuèrent de discuter comme si de rien n'était, d'autres par contre l'ont remarqué son arrivée. Toujours est-il que du coup, notre gentilhomme aux cheveux roux avait en face de lui des personnes vers qui aller, mais aussi un banc inoccupé sur lequel s'asseoir et patienter tout simplement. [/spoiler]
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Re: [Martin de Mavignon] Pas de tripes, pas de gloire

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Le palais royal était d'une splendeur à toute épreuve. Cela était parfaitement indéniable, et notre bon chevalier errant était grandement impressionné par la majesté des lieux, qu'il avait la chance incroyable de parcourir, grâce à la bénédiction de la Dame. En comparaison, la demeure ancestrale des De Mavignon faisait clairement pâle figure, mais après tout, les deux n'étaient aucunement comparables, l'une étant le siège du Roy en personne et ce depuis des siècles, tandis que l'autre était une simple et modeste bâtisse appartenant à une toute petite famille seigneuriale. Il fallait l'admettre, Martin ne se sentait pas vraiment à sa place en ces lieux, emplis de nobles de bien plus haut statut que lui, bien plus riches, bien mieux habillés, et ayant tous déjà fait leurs preuves pas les armes. Lui n'était encore qu'un simple chevalier errant, parmi des centaines d'autres qui arpentaient toute la Bretonnie et le Vieux Monde, en quête de gloire pour certains, mais tous pour faire leurs preuves et honorer la Dame et la Bretonnie.

C'est avec un calme mal maîtrisé que le chevalier errant fît la rencontre du grand chambellan du Royaume, une personnalité très importante pour sûr, qui le prit en charge, d'une manière qui laissait facilement voir qu'il avait l'habitude de voir des âmes comme Martin, venir au palais royal afin de quémander une quête, ou du moins une occasion de faire ses preuves et de devenir véritablement un pair du Royaume, un chevalier véritable, à même que de posséder des terres, ou de partir en quête du Graal.

Et c'est ainsi dans un silence impérieux que Martin prit place dans la salle des requérants, s'asseyant sur le banc à disposition, le regard arpentant les lieux et personnes s'y trouvant, profitant de la beauté d'un tel lieu, qu'il ne verrait pas souvent, voir-même sûrement qu'une fois dans sa vie. Les autres personnes présentes lui semblait de bien trop haut rang par rapport à lui pour qu'il ose ne serait-ce que trop les regarder. Après tout, il n'était qu'un simple et humble chevalier errant, au cœur même du Royaume, de la Bretonnie.

Et le jeune gasconnais était impatient de voir ce que le chambellan, et donc la Dame, lui réservait. Mais quoi que ce soit, la série de tournois et combats annoncés un peu plus tôt continuait de trotter dans sa tête, là serait sans doutes une belle occasion que de tenter de briller, ou du mieux de parfaire ses compétences et faire enfin pour la première fois une joute, véritable institution de la Bretonnie ! Mais chaque chose en son temps.

Pour l'heure, il attendait, silencieusement.
Martin de Mavignon, Chevalier Errant Bretonnien
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*Malus par le port d'armure

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"Pour la Dame, CHARGEEEEEEEZ !!"

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Martin de Mavignon] Pas de tripes, pas de gloire

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Rédigé par Johannes La Flèche, Assistant MJ





Ne souhaitant pas se faire remarquer plus que nécéssaire, le sieur de Mavignon se contenta de s'asseoir sur un des bancs disposés dans la salle d'attente. Patientant tout simplement, attendant qu'on le convoque. Les nobles qui l'avaient vu entrer portèrent leur regards sur lui pendant un court instant, mais l'attidude quelque peu intimidée, voire gênée de Martin, leur firent comprendre qu'il ne cherchait pas vraiment à aller vers eux. Au bout de quelques secondes, ils s'en retournèrent à leurs discutions, qu'elles soient mondaines ou sur des sujets importants traitant de la politique à choisir pour le royaume dans les années à venir. Ainsi, notre gentilhomme gasconnais put entendre des bribes de conversations concernant le pays entier; de la situation tendue dans la Marche de Couronne, à la frontière avec le Pays Perdu, aux récents évènements s'étant déroulés dans le duché de Quenelles, en passant par des nouvelles du Lyonesse et du Cordon Sanitaire. S'il prêtait vraiment l'oreille, Martin pourrait aussi entendre des discutions concernant des sujets bien moins importants, comme comment trouver un bijoux qui plaira à une dame ou encore comment porter les dernières capes en fourrure à la mode.
Au bout de quelques minutes, une nouvelle personne fit son apparition à l'entrée de la salle, hormis ses cheveux blonds coupés au bol, on pouvait le remarquer au fait qu'il portait un tabard lui arrivant jusqu'au genoux, représentant les armoiries du Roy:

"On demande Monsieur de Mavignon pour une requête auprés du Grand Chambellan. Si le concerné veut bien se manifester, je l'invite à me suivre."

Ni une ni deux, Martin se leva et se présenta au valet pour qu'il l'accompagne. Quittant la salle, repassant sous les arcades qui y mènent, le duo bifurqua à la croisée des couloirs pour emprunter un autre itinéraire. Aprés quelques instants à marcher de nouveau au milieu des colonnades et des bannières, Martin de Mavignon finit par être conduit sous une arche de pierre blanche située sur le côté droit du corridor, pénétrant ainsi dans une nouvelle pièce, le valet quant à lui restant sur le seuil. Le chevalier vétéran pouvait alors observer un grand bureau en forme d'arc-de-cercle et à la largeur épaisse sur lequel étaient posées plusieurs piles de feuilles, certaines débordant de notes griffonnées, d'autres étant plus soigneusement organisées, des dates et divers chiffres pouvant figurer à côté de certains textes. Au milieu de toute cette paperasse, assis au centre du bureau, se trouvait un scribe portant des lunettes, une bonnet de feutre mou penchant sur sa tête et ayant le dos quelque peu courbé, écrivant sans relâche sur de nouvelles feuilles à l'aide d'une plume d'oie qu'il trempait régulièrement dans un encrier. Au fond de la salle, le dos tourné à notre preux chevalier, flanqué par deux candelabres éclairant la pièce, le grand chambellan regardait une grande carte en peau de bête tannée sur laquelle était représentée toute la Bretonnie. En entendant le bruit de pas émit par Martin en entrant, il se retourna pour le saluer brièvement d'un hochement de tête:

"Eh bien, vous revoilà monsieur? Comme promis je ne vais point tarder à vous attribuer une mission, il refit face à la carte, parcourant la peau de bête du bout de son doigt, parlant désormais lentement, autant pour lui-même que pour les autres. Il ne me reste juste qu'à voir l'endroit où vous saurez vous rendre utile pour le Roy et la Dame. Son doigt s'arrêta subitement au niveau de la forêt de Châlons. Scribe, si je me souviens bien, nous avons déjà envoyé des chevaliers en Bastogne. N'est-ce pas?"

"-C'est exact monseigneur, répondit rapidement le concerné, continuant de gratter le papier. Les requérants sont partis il y a quelques jours."

"-Hhmmm....bien.... Son doigt se reporta alors au niveau des Montagnes Grises. Et qu'en est-il des Soeurs Pâles et du Duché de Monfort?"

A ces mots pour une fois, le scribe se figea, arrêtant du même coup son écriture. Il commença alors à éplucher une des piles de papier qui se trouvait à côté de lui, pour finir par en retirer une feuille et la relire rapidement.

"-Moui, c'est bien ce que je pensais, il tourna alors sa tête pour regarder le grand chambellan. Il y a deux semaines nous avons reçu une missive du duc Folcart, ce dernier dit qu'il maîtrise la situation et fait déjà appel à des auxiliaires bretonniens et étrangers. En plus de mobiliser ses vassaux bien sûr." Cette phrase prononcée, il retourna à sa tâche.

"-Eh bien eh bien, il semblerait que la terre de Saint-Gilles le Breton se porte bien en ce jour. Prononça de manière un peu ironique le grand chambellan. Il regarda par-dessus son épaule en direction de Martin. Désolé pour l'attente supplémentaire que je vous inflige. Mais n'ayez crainte monsieur de Mavignon, nous finirons bien par vous trouver quelque chose. Il retourna à l'étude de sa carte. Toutefois, au bout de plusieurs secondes, son doigt finit par se poser sur la forêt d'Arden, fronçant alors légèrement ses sourcils. Scribe, il me semble que nous n'ayons pas entendus beaucoup parler de l'Artenois ces derniers temps."

De nouveau, en entendant ces paroles, l'intéressé arrêta son travail. Comme si les propos du grand chambellan avaient percuté son esprit.

"-Oui....ce que vous dites est juste, monseigneur."

"-Dites-moi, depuis combien de temps n'a-t-on pas reçu de message de leur part?."

"-Eh bien....ça doit faire.... Ne pouvant pas prononcer une réponse exacte, le scribe arrêta d'écrire, se leva de sa chaise et commença à éplucher les différentes piles de feuilles présentes sur le bureau. Relisant en diagonale quelques unes d'entre elles. En fait....pour tout vous dire monseigneur, je ne trouve aucune trace qui fait mention de ce duché. Et pourtant la Dame sait que les plus anciennes archives posées ici datent du début de la Tempête du Chaos....Mais bon, pas de nouvelles, bonnes nouvelles comme dit le dicton."

Le grand chambellan se retourna, faisant face à son scribe et au chevalier aux cheveux bruns. Le visage un peu assombri

"-Des bonnes nouvelles venant de la forêt d'Arden....C'est cela oui. Dit-il sur un ton sarcastique. Cet endroit à toujours été une épine dans le pied de nôtre royaume, une source de problèmes que l'on n'a jamais pu vraiment éradiquer. De plus, la tendance qu'ont les gens du cru à rester entre eux, dans ces bois sombres, ne me rassure guère. Il tourna son regard vers le scribe, lui faisant un geste de la main.
Scribe, arrêtez ce que vous êtes en train de faire et commencez à rédiger une missive pour le duc Chilfroy. L'heure est venue pour lui de rendre des comptes à la Cour sur la situation de son fief. Alors que le scribe commençait à rédiger la convocation, le grand chambellan se tourna vers notre chevalier aux cheveux bruns. Et puisque le duc ne vient pas à la Cour, c'est vous qui irez en Artenois lui porter cette convocation. Ce sera votre mission, au nom du Roy et de la Bretonnie. Un instant il allait retourner à sa carte, mais il finit par se reporter un fois de plus vers Martin, l'examinant brièvement du regard. Mais dites-moi, je vous vois armuré de manière décente, mais je ne vous ai pas vu sur votre monture à l'entrée du palais. Vous en possédez une, non?"

Aprés que le gentilhomme gasconnais lui confia qu'il n'avait pas de cheval, le grand chambellan parut momentanément étonné. Mais il ne tarde pas à se reprendre:

"-Eh bien, cela n'est pas grave. En sortant de cette salle, dites au valet qui vous à accompagné ici de vous conduire aux écuries. Nous avons beaucoup de chevaux, il y en a forcément un qui vous siera. Dites que vous venez de la part de Jean de Salis-Longchamp pour accomplir une mission au nom du Roy, le palefrenier vous trouvera rapidement une monture. Le tout vous est grâcieusement donné, vous servez la Bretonnie aprés tout. Je ne peux que vous inviter à partir le plus tôt possible, seule la Dame sait se qui se trame en ce duché cerné par ces sombres forêts.

Puisse t'elle vous guider sur le droit chemin, chevalier. Adieu."


C'est sur ces paroles que le grand chambellan alla auprés du scribe qui avait terminé d'écrire son message. Il prit alors la missive et la plia pour la faire rentrer dans une lettre et sceller le tout avec son cachet, préalablement trempé dans de la cire.
Une fois en possession de la convocation royale, le chevalier suivit les recommandations adressées plus tôt et fut conduit aux grandes écuries royales. Là le palefrenier finit par lui trouver une monture robuste, dure à la tâche, idéale pour le voyage que Martin s'apprêtait à effectuer: un poney.

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Cependant une ombre vint s'ajouter au tableau, dans le boxe du cheval, à chaque fois que Martin voulait s'approcher de sa monture pour lui carresser le naseau ou l'encolure par exemple, cette dernière piaffait nerveusement et essayait même de se cabrer si le palefrenier ne la tenait pas trop fort. Ce ne fut qu'au bout de plusieurs minutes que le chevalier gasconnais réussi enfin à poser le pied à l'étrier pour lui monter dessus. Et même à ce stade là, il pouvait constater le manque de bonne volonté du poney. Quand Martin voulait aller tout droit, le cheval trottinait tout en zigzaguant, quant il voulait aller au galop il fallait presque claquer les rênes sur la peau du poney pour qu'il aille à la vitesse souhaitée.

"J'peux que vous souhaiter bonne chance avec ce bestiau m'ssire. Pour sûr qu'il est pas méchant, mais faudra du temps et des efforts pour qu'i' s'adapte à vous."


Tels furent les derniers mots du palefrenier alors qu'il laissait partir le vétéran au cheveux bruns sur sa nouvelle monture. Et c'est ainsi que Martin revint sur la grande place devant le palais royal, cette fois-ci munit d'un poney. Maintenant qu'allait-il faire? Peut-être qu'il voulait passer encore un peu de temps ici, à Couronne, pour se procurer une dernière chose ou se renseigner, se préparer pour le voyage vers Château-Artenois, qui allait déjà être un petit périple à lui seul. Mais il n'était que midi actuellement, par conséquent le gasconnais pouvait dés maintenant partir de la capitale et chevaucher les routes de Bretonnie pour délivrer la missive royale au Duc Chilfroy....Si tant est qu'il comptait respecter les ordres du grand chambellan....
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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