[Surcouf] Avarie commune

Marienburg est le plus grand de tous les ports du Vieux Monde. Située à l’embouchure du fleuve, la ville est un énorme centre de commerce. Le Reik est ici un fleuve énorme, mesurant plus d’un kilomètre et demi d’une berge à l’autre. Marienburg est une cité indépendante (sans lien avec l’Empire), située au sein des Wastelands. c’est aussi le centre de l’activité religieuse du Culte de Manaan, le Dieu de la Mer.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Surcouf] Avarie commune

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Pourbus trinqua avec plaisir avec Surcouf, et à son toast, il répondit par une phrase en classique :

« Dilige amicos. »

Il sirota son vin du bout des lèvres, et seulement par petites gorgées — voilà un bien pauvre marin, qui ne dégommait pas son godet d’une traite.
Aux propos de Surcouf, il eut d’abord un hochement de tête, puis une mine amusée.

« Oh, pas nécessairement, détrompez-vous. En fait, c’est même un peu comme les marins. La plupart des officiers de marine du Vieux Monde ont étudié dans des écoles de navigation, ont acheté une commission à l’amirauté grâce à leurs parents, et servent diligemment comme cadets puis enseigne sous l’égide de vrais lieutenants qui les forment. Et puis, à côté de ces gens bien maniérés, il y a des personnes comme vous, plus… Dans le réel.
La magie c’est un peu pareil. Beaucoup des magiciens qui ont une licence, qui peuvent servir sur les navires, ont été cloîtrés et ont reçu un enseignement carré et strict pendant des années au sein de collèges fermés — mais il y a aussi quantité de magiciens qui se sont découvert sur le tard, ou qui ont appris loin de toute institution. Ils n’en sont pas forcément moins doués. Juste plus… Irrévérencieux. »

Il fit une pause, et but un petit coup.

« Il y a plusieurs théories sur la magie — c’est un sujet d’étude qui mélange la science et la philosophie, aussi, si vous parlez à un magicien comme moi, ils adoreront vous perdre en explications compliquées sans jamais trop se mouiller. Aussi, ne prenez pas trop au pied de la lettre ce que je vais vous dire ; je sais que les marins aiment qu’on dise les choses clairement, même si ce n’est pas vrai, c’est plus simple quand on est perdu dans le royaume d’un Manaan complètement imprévisible.
Il semblerait que tous les êtres humains, tous, à d’extrêmement rares exceptions, soient liés inconsciemment aux vents de magie. C’est pas vraiment des vents, mais c’est plus simple à expliquer si vous l’imaginez ainsi ; il y a des forces, autour de nous, qui sont invisibles, mais qui pourtant ont un effet sur la faune, la flore, l’atmosphère, les corps, et même les émotions… »


Et là-dessus, il se mit à jouer avec sa pâtisserie : il attrapa une des fraises entourée de crème pour la surélever.

« Tenez — vous voyez les fruits ? Vous savez à peu près comment ils poussent — il faut de la terre, de l’eau, du soleil… Mais comment, concrètement, la plante reçoit l’information de créer le fruit ? Pourquoi est-ce qu’il faut que des abeilles et d’autres insectes butinent autour pour leur permettre d’éclore ? Il y a toute une synergie assez incroyable de facteurs pour cette chose aussi simple qu’une petite fraise.
Nous, les magiciens, nous pouvons simplement percevoir le décor du monde ; nous voyons les fils du marionnettiste. Je sais que la nuit, il y a un vent gris et froid qui tapisse le monde, et je sais que tous les animaux, jusqu’à la plus petite puce, ont une aura ambrée qu’ils laissent dans leur sillage…
Vous, capitaine Surcouf, avez une sensibilité magique sans vous en rendre compte. C’est… Parfois, la sensation que vous êtes suivi alors que vous marchez dans la rue. Votre instinct entraîné, qui devine il-ne-sait-trop comment dans quel sens le vent va tourner. C’est la chair de poule, quand une femme que vous aimez vous caresse le bras.
Le mage apprend simplement à d’abord percevoir ces vents, avec un sens supérieur à celui de la vue, ou de l’odorat ou de l’ouïe — et surtout, il apprend à jouer avec, à les attirer à lui, à les déplacer à l’aide de chants, afin de pouvoir mobiliser et déchaîner les forces de la nature.
Pour certaines personnes, ce don est inné. Mais même avec un don inné, il faut apprendre à se maîtriser et à manipuler avec bon escient ces vents. Ils sont aussi puissants que dangereux. Pour nous, et surtout pour les gens autour de nous. »

Il planta sa fraise, et l’avala tout d’un coup.

« Enfin, je vous dis tout ça, la scolarité au Baron Henryk ça consistait surtout à faire des farces avec de la magie. Il faut pas trop en vouloir aux étudiants, ils peuvent pas s’empêcher de faire des conneries. »

Il regarda par-dessus son épaule. Puis, une sorte d’énigmatique sourire se dessina sur son visage ; un sourire carrément espiègle.

« Je ne devrais pas le dire, car c’est interdit par ma licence de magie, mais…
Vous savez que si je vous fais tirer un jeu de carte, je peux immédiatement savoir laquelle vous avez pris ?
Ne jouez jamais aux cartes avec moi. »

Et il fit un petit clin d’œil au capitaine.

-3 pistoles d’argent. Il ne te reste que 4 sous de cuivre comme argent liquide personnel.


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Dan Surcouf
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Re: [Surcouf] Avarie commune

Message par Dan Surcouf »

Surcouf hocha la tête, continuant à siroter son vin.
-J'en prend note. Tâchez de ne pas trop plumer mon équipage, monsieur Pourbus.
Il marqua une pause.
-Et du coup, qu'est-ce qui vous a poussé vous dans ce monde? Obligations familiales, découvertes d'un talent inné, le goût de l'aventure?
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Re: [Surcouf] Avarie commune

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Pourbus sourit à l’ordre de Surcouf. Et suite à sa question, le magicien eut un simple haussement d’épaules précédant sa réponse.

« Je viens d’une famille de simple libraires. Moyenne bourgeoisie, je n’ai pas eu à me plaindre durant mon enfance. On a découvert que j’avais un don sur le tard — contrairement à beaucoup de mes camarades, je n’ai pas montré que j’étais un mage de façon spectaculaire et terrifiante, et je n’ai pas été chassé de chez moi par des lyncheurs. Un magicien a simplement découvert que j’avais une certaine prescience alors que nous discutions, il m’a fait passer des épreuves… Il a proposé alors à mes parents de m’offrir cette éducation atypique, par une bourse. J’avais dix-huit ans.
C’est une vie qui me convient bien. Je suis bien payé. Et oui, on me promet de l’aventure.
Et puis, vous savez, manipuler de la magie, c’est… Plaisant. Terriblement plaisant. Comme rien d’autre au monde ne peut être plaisant, en fait. Aucune drogue n’atteint ce plaisir. »


Il eut un hochement de tête, avant de sourire en coin.

« J’ai de la chance de faire mes études à Marienburg. Ce genre de discours que je vous tiens, il n’aurait pas la même approbation dans les terres d’Empire — là-bas les magiciens doivent être discrets.
Même si bon, tout n’est pas rose à Marienburg non plus. Les Chevaliers de la Pureté ont des oreilles un peu partout, paraît-il… »

Dan avait entendu parler de cette organisation. Si dans l’Empire, les chasseurs de sorcières étaient des militants officiels, formés par le culte de Sigmar ou des institutions légales, dans la Marienburg très tolérante, c’était un escadron clandestin qui s’était donné le droit de pourchasser mutants et thaumaturges. Les Chevaliers de la Pureté étaient un groupe d’auto-justiciers, qui avaient juré de faire du mal à toutes les personnes qui étaient, de près ou de loin, liés aux puissantes de la déchéance. Quitte à parfois s’attaquer à des gens innocents, comme les prêtresses de Shallya qui acceptaient de soigner des mutants.
Aux yeux de certains, ils n’étaient qu’une bande de fanatiques méritant la prison. Mais aux yeux de beaucoup plus d’habitants de Marienburg, ils étaient de braves gens qui faisaient ce que le Directoire n’osait pas faire : Agir contre le Mal, où qu’il soit.

« J’ai déjà eu affaire à eux, vous savez. Ils ne m’ont pas fait de mal, parce qu’ils savent que je suis un employé de son excellence van de Kuypers. C’est fou comment simplement dire son nom peut nous sauver d’un trépas. Mais il sait faire payer sa protection, le grand Jaan.
Je ne l’ai jamais rencontré, Kuypers. Jamais en personne. Vous non plus je suppose. Et pourtant il décide de nos destinées, à nous deux… Nous devons signifier si peu à ses yeux.
Je me demande comment un homme devient la personne la plus riche de la Terre entière. Dire qu’il n’était même pas censé hériter de sa maison marchande. »
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Dan Surcouf
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Re: [Surcouf] Avarie commune

Message par Dan Surcouf »

Surcouf haussa les épaules.
-Les noms sont des choses puissantes... mais comme votre magie, leur mauvais emploi reste possible. Dans le milieu où je travaille, la discrétion est un élément primordial. Il faut réellement réfléchir avant de lâcher un nom comme celui de notre employeur.
Il attrapa la bouteille et se resservit un verre.
-Imaginez que le très honorable et honnête Jaan van de Kuyper se retrouve publiquement associé à des personnages vraiment trop douteux. Beaucoup pourraient s'en servir contre lui. C'est d'ailleurs pour ça qu'il a une armée de prête-nom à travers le vieux continent, et qu'aucun de nous deux ne le rencontrera sans doute jamais.
Il porta le vin à ses lèvres.
-Bien sûr, cela arrive de temps en temps pour un homme comme lui. Rien qui ne soit insurmontable, mais c'est un désagrément dont il se serait bien passé. On ne devient pas l'homme le plus riche du monde en étant gentil. Et comme vous l'avez si bien dit, nous ne somme que ses pions. Des pions particulièrement sacrifiables.
Il reposa le verre.
-Ainsi, quelqu'un qui s'amuserait à agiter trop ouvertement un tel nom pourrait s'attirer beaucoup d'ennui. Il pourrait servir de sinistre message, adressé à notre employeur, ou bien d'exemple, pour nous autre.
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Re: [Surcouf] Avarie commune

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Le magicien sembla considérer un moment les paroles de Surcouf. Il bomba les lèvres, regarda une quelconque fresque accrochée au restaurant, et puis, au final, il tiqua des lèvres.

« Kuypers doit beaucoup à son talent. Mais dire qu’il n’aurait jamais eu tout ça sans une histoire tragique… »

Surcouf n’avait peut-être pas l’air de voir de quoi il parlait, alors, le mage hocha de la tête.

« Vous ne connaissez pas l’histoire ? Elle est connue de tout le monde à Marienburg, mais personne n’ose trop en parler, on pense que ça attire le malheur, et vous savez comme les gens sont superstitieux…
Et les marins, surtout. »


Oui, sur ce point, il avait raison. Il y avait tellement de règles bêtes à bord, pour ne pas attirer le Mauvais Œil. Manaan n’avait pas réellement une religion, juste un tas de croyances et de coutumes partagées dans tous les ports du monde. Dont celle de ne pas parler de la mort de quelqu’un, si elle était entachée de quelque chose de révoltant…

« Jaan avait un grand frère, Bertold van de Kuypers. Brave homme, diplômé de l’académie du baron Henryk en un tas de choses, officier de marine émérite, il aurait fait un excellent chef pour sa maison…
…Mais un soir, durant un dîner de famille, il a été pris d’un accès de folie — apparemment c’était déjà le cas depuis longtemps, mais ça a explosé publiquement en une nuit. Bertold a fermé à clé la porte de la salle à manger, et il a… Utilisé un couteau, pour tuer ses parents, sa sœur, son épouse, et même ses propres enfants.
Il… Il leur a ouvert la poitrine, et a dévoré leurs cœurs. »


Le magicien eut l’air soudain assez ému. Les mots semblaient sortir difficilement de sa bouche.

« Jaan n’a été épargné que parce qu’il n’était pas présent — il était en retard. Les valets de la maison sont finalement parvenus à démolir la porte de la salle à manger, et ils ont vu ce que Bertold était en train de faire à ses propres enfants…
Ils se sont jetés sur lui et l’ont maîtrisé. Bertold est passé devant un tribunal — il n’a échappé à la peine de mort que parce qu’il a plaidé coupable. Maintenant, cette sale engeance vit enfermée à Rijker, dans l’aile sécurisée. »

En réalité, Surcouf connaissait très bien cette histoire : difficile de passer un an à Rijker sans en entendre parler. Si la prison était un enfer, il y avait bien une aile spéciale, encore plus sécurisée qu’un pénitencier haute-sécurité. Qu’est-ce qu’on enfermait dedans ? À en croire des rumeurs, des corps possédés par des démons et des vampires. Plus probablement, des gens comme Bertold, l’homme qui avait tué ses propres enfants. Surcouf était d’ailleurs persuadé que c’était leurs yeux, et non leurs cœurs, qu’il s’était mis à béqueter.

« Je n’imagine pas l’horreur que ça a dû être pour Jaan. À mes yeux, il n’y a qu’une seule explication, pour une barbarie aussi ignoble : le Chaos, l’horreur indicible, celle qui crée les monstres en tout genre.
Jaan est devenu l’homme le plus riche du monde après ce traumatisme. Peut-être que c’est un moyen pour lui d’oublier les horreurs dont il a été témoin. Se ruer dans le travail, pour s’oublier. Il y a des manières plus saines, je suppose. »


Finalement, Pourbus avait terminé son dessert. Il attrapa son verre, et acheva également le bon alcool qui avait été payé par Surcouf.

« Hé bien ! On piaille bien, mais toutes les bonnes choses ont une fin.
Je vais passer quelque temps à mettre mes affaires en ordre, en attendant le départ. Il faut bien que je profite un peu de cette ville, au cas où je ne la revois jamais. »

Un fatalisme sorti de nulle part, et prononcé avec le sourire : Oui, cet inverti semi-femme était bien un vrai marin, derrière ses beaux costumes et sa toilette.



Les jours suivants furent beaucoup plus calmes ; le temps que la Dame Blanche achève enfin ses réparations, le futur équipage pouvait profiter de sa vie à Marienburg. La plus grande cité du Vieux Monde ne manquait vraiment pas de choses pour lesquelles s’occuper : Les courses de voiliers, les matchs de balle à la nage, les cercles de jeu, le parc naturel et ses animaux exotiques, les musées, les cabarets et café-théâtres… Cette cité bougeait, et dans chaque quartier de cette fourmilière immense où on parlait toutes les langues de la Terre entière, il n’y avait qu’un seul sentiment impossible à éprouver, et c’était l’ennui.

Les marins s’amusent d’autant plus qu’ils savent que Marienburg est un départ et une destination. Il y a des gens, dans cette ville, qui y habitent à l’année — mais ils ne vivent que parce que des hommes comme Surcouf et d’autres s’embarquent pour le large, et vont tout risquer, de l’humble pêcheur qui affronte les tourbillons de la rade, jusqu’à l’explorateur qui tentera sa chance jusqu’au lointain Cathay ; la Mer des Griffes est cruelle, et la mort attend chacun d’eux. Une mort d’autant plus horrible, que Mórr le Veilleur n’obtiendra pas les corps et les âmes des noyés ; personne, en fait, ne meurt en mer. On est perdu, en mer. C’est pire encore.



La date fatidique arrivait finalement : le grand départ. On était le 13 Sommerzeit, une semaine depuis que Surcouf avait serré la main du Mulot en acceptant de partir pour le Nordland récupérer du cognac. On était encore un Festag, et c’est pour ça que le départ ne pourrait pas avoir lieu aujourd’hui ; ce jour appartient à Manaan, et il fallait lui rendre hommage. Mais demain, pour le premier jour de la semaine, les voiles de la Dame Blanche seraient levées, et alors, il ne resterait plus qu’à faire son travail.

Surcouf avait donné rendez-vous à Darri près des docks — il fallait qu’ils peaufinent les derniers détails avant le grand départ. Le Bordelais trouva le Norse près des quais du Suiddock, là où des dizaines de navires étaient en train de mouiller. Les deux hommes se serrèrent franchement l’avant-bras, avant de se cogner l’épaule contre l’épaule, et sans plus de politesse, Darri mit tout de suite les pieds dans le plat :

« Zéro désertion dans l’équipage. On a gardé les noms de tout le monde, et ils seront tous là demain matin.
De toute façon, le mulot cassera les genoux aux fuyards, et ça sera tant mieux. »


La Dame Blanche n’était pas loin d’ici. Elle n’était pas vraiment flambante neuve, mais elle était calfatée, et avait un bel aspect de navire prêt à braver la mer.

« Le culte de Manaan va vouloir bénir le navire. Évidemment, ils vont réclamer du pognon — comme d’habitude. Le service de base, c’est pas moins d’un guilder la bénédiction ; on peut payer plus pour quelque chose de plus grandiose encore, si tu te sens superstitieux.
On peut aussi verser jusqu’à dix guilders aux serviteurs du Trident, pour qu’ils consultent les étoiles et tentent de savoir quel temps on aura ; ça peut être pratique aussi, d’avoir leur opinion sur le sens des vents. »


Si Surcouf croyait à la prédiction divine. Étant donné qu’il venait de Bordeleaux, il savait comment tous les gens de son duché étaient de véritables dévots du Trident, et prêts à tout pour obtenir son soutien.

« J’hésitais aussi à organiser une soirée pour l’équipage, pour bien souder tout le monde et se souhaiter bonne chance. On a recruté des gens sympas, mais de tellement d’horizons différents… Peut-être ça serait un moyen d’éviter des troubles à bord.
Si ça t’intéresse, et si t’as un budget en tête pour chaque convive, je peux voir ce qu’on peut faire de sympa. Ou pas du tout. »


Alors qu’ils discutaient, Surcouf ne put s’empêcher de noter quelque chose dans le costume de son compagnon :
À sa ceinture, il avait quelque chose qu’il n’avait pas avant — un pistolet de marine, bien en évidence. Ça avait dû coûter cher.

- 4 Guilders d’or, filés au mage comme prime d’embauche.

Jet d’intelligence de Surcouf : 5, réussite
Jet de perception : 6, réussite


Tu as minimum 100 Guilders d’or à dépenser pour remplir ta cale pendant la semaine — on fera les achats de cargaison sur discord, ça sera plus simple, alors n’oublie pas devenir me demander.
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Dan Surcouf
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Re: [Surcouf] Avarie commune

Message par Dan Surcouf »

Surcouf n'étais pas certain que se réfugier dans la construction d'une fortune personnelle soit un comportement très sain pour quelqu'un de traumatisé. Pour lui, ça sentait surtout le bon gros fourbe sans cœur, celui-ci remplacé par une pierre suite au massacre de sa famille. Il garda toutefois ses conclusions pour lui même et pris congé de Pourbus.

Quelques jours plus tard, la Dame-Blanche était finalement prête, ou presque. Il ne restait que de menus détails, comme sa bénédiction par les prêtres de Manaan, remplir la cale et souder l'équipage.

-Pour la bénédiction, on va lâcher trois guilders.
Surcouf n'avait pas spécialement envie de dépenser trop d'argent là dedans, mais il n'avait pas non plus envie de froisser le maître des océans en jouant les radins. Trois, c'était un bon nombre. Comme les trois dents du trident du dieu des mers. Quand aux vents, il avait un bon mage à son service, donc l'avis des prêtres risquait de s'en retrouver assez faussé.
-J'aime bien ton idée de soirée, mais je veux un truc simple, pas une grosse beuverie qui va claquer le budget. Deux ou trois verres ou chopes, quatre grand maximum, un petit repas sympatoche. On se fait plaisir, mais sans excès.
Il lui tapota l'épaule.
-Je te délègue l'organisation et la gestion de l'événement. Pense juste à me soumettre le résultat final qu'on soit sur la même longueur d'onde et zou.
Après tout, Darri était son lieutenant, il pouvait bien un peu lui déléguer ce genre de tâche.
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Re: [Surcouf] Avarie commune

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

« Trois guilders — un prêtre bénira le bateau et l’équipage pour ce prix-là. On pourrait faire plus, mais déjà les gars seront rassurés, et ça, c’est le plus important. »

Le Norse s’avachit contre une rambarde, et se percha à moitié au-dessus de l’eau du canal.

« On peut faire une soirée pénarde au Perchoir du Pélican, c’est un bon coin. Trois pistoles par tête, et une seule pour les deux mousses — ça nous fait bien deux guilders la soirée, pas mal comme cadeau d’entrée, et c’est toujours sympathique. Hé, on pourrait même inviter le Mulot, tiens ! Il est un habitué de ce rade, quand bien même il fait genre qu’il préfère les resto’ chics du Goudberg ! »

Il ricana un peu, tout en tirant sur son manteau pour se foutre une pipe au bec.

« J’ai vu que t’avais rempli la cale — à grand-peine ! On a encore tellement de place sur la Dame Blanche, ça fait vide.
Peut-être pas une mauvaise idée, d’ailleurs ; au Nordland, ils produisent du bois et du minerai, ça rempli vite la cargaison. Vu qu’on est partis pour faire un tout petit trajet, on risque de revenir avec pas mal de matières premières pour engrosser la Dame. J’espère juste qu’on arrivera à tirer un beau profit avec tout ça. Entre les gages pour l’équipage et les intérêts que Kuilboer va manger sur nous, ça va être difficile de se dégager une marge… »

Il alluma sa pipe, et tira dessus. Alors, il leva un doigt, et prit soudain une voix plus basse.

« Maintenant, il reste une ultime question très simple, et pourtant très importante…
Quand on va quitter la baie de Marienburg, et faire le trajet jusqu’à la mer des griffes…
On prend le côté est, ou le côté ouest ? »

C’était la question que tous les Marienbourgeois quittant Marienburg se devaient de répondre. Si la grande cité était le carrefour du commerce mondial, on oubliait trop souvent que Marius Fenrir avait fondé sa ville volée aux Endales sur un tas d’îles rocailleuses et inhospitalières, et les travaux publics n’avaient pas forcément rendu les voyages plus sûrs…

Longer la côte est de la baie, c’était prendre le chemin le plus sûr — celui bien dégagé, éclairé par le gigantesque phare de Fort Solace. Mais c’était aussi accepter de prendre un chemin lent, très patrouilleur, et embouteillé ; c’était suivre une artère commerciale pleine de galions et de navires de pêche en tout temps. C’était le choix calme.

Longer la côte ouest, en revanche, c’était contourner le trafic et suivre un courant bien plus vif, et des vents qui soufflaient bien dans les voiles — et c’était s’aventurer dans un côté du Jutonesryk qui n’était pas plein de péageurs et de navires officiels. Un bon marin pouvait gagner un, voire deux jours complets de navigation. Mais il acceptait de passer à travers des bourbiers escarpés, où son navire pouvait s’échouer. Surtout, la côte ouest du Jutonesrky était parcourue de repaires à contrebandiers, comme l’horrible ville de Broekwater. La question de Darri n’était pas innocente ; il demandait à Surcouf s’il souhaitait aller rencontrer les ruraux violents et arriérés qui capturaient de la marchandise coulée du bateau, là où les deux compères avaient déjà fait beaucoup d’affaires.
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Dan Surcouf
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Re: [Surcouf] Avarie commune

Message par Dan Surcouf »

Surcouf secoua la tête. Ils avaient la Manaanpoort entière pour eux. Pourquoi se contenter d'une côte? Surtout quand on avait un navire plus que taillé pour la haute mer.
-Je ne tiens pas à envoyer la Dame sur de foutus rochers ou sa cargaison chez les naufrageurs. On essaye de s'éloigner au maximum du trafic, mais on va pas de foutre dans les rochers. En plus, avec notre mage, y a moyen de gagner du temps sur l'itinéraire officiel.
Sans compter que dans le contexte actuel, il fallait parier que les voies de communications étaient surveillées, voir attaquées. Et il doutait que le vieux ait eut le temps ou l'envie d'aviser tous les corsaires bretonniens qui écumaient ces eaux de sa présence et de sa mission. Il ne tenait pas spécialement à se faire coincer pendant une attaque pirate parce qu'Emilio, le gros tiléen, ne pouvait pas virer son putain de gallion hors du chemin.
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Re: [Surcouf] Avarie commune

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Au tout petit matin du 14 Sommerzeit, le Suiddock était bizarrement calme. Calme n’était vraiment pas l’adjectif habituel pour parler de cet arrondissement de Marienburg, il était peu convenable pour toute la ville d’ailleurs ; mais on était alors à cette heure morte et morne, qui servait de passerelle entre deux mondes — quatre heures du matin. Contrairement au cliché et aux dictons, minuit n’est pas du tout l’heure finale ; c’est quatre heures. C’est le parfait instant où le monde de la nuit, celui des fêtards et des gens de mauvaise vie, commence enfin à s’assagir et à trouver un court sommeil — mais ce n’est pas encore le moment où les honnêtes personnes sont sorties de leurs lits pour commencer à déjeuner et se préparer au dur labeur imposé à toute l’Humanité.
Quatre heures est l’heure des moines qui sont réveillés pour se forcer à conduire un office nocturne. C’est l’heure des boulangers qui doivent penser à allumer leur four. Et aujourd’hui, c’était l’heure de marins qui venaient de terminer leurs ultimes bamboches avant le départ.


Devant un navire à la coque flambant neuve, des corps légèrement titubants, aux chemises débraillées, aux yeux entourés de cernes, voûtés sous le poids de sacs jetés sur leurs dos, grelottants de froid, parfumés au rhum et empestant le tabac froid, s’alignaient côtes-à-côtes devant le ponton. Ils sortaient tous d’une soirée au Perchoir du Pelican, où ils avaient pu hurler des chansons bonnes à se rendre aphones, et dansé jusqu’à presque provoqué un accident ; l’alcool resserrait les liens mieux que toute autre expérience. Mais l’heure venait maintenant du décuvage et de la gueule de bois, et voilà qu’ils attendaient que le monde cesse de trop tourner en se passant entre eux une pipe de tabac allumée par l’un d’entre eux. Même les deux mousses, des gosses dans un monde d’adulte, apprenaient à tirer sur le bout, quitte à être pris d’atroces quintes de toux quand les cendres se mirent à brûler leurs poumons.

Et voilà qu’ils attendaient, dans une parodie de ligne militaire fort peu disciplinée. Quelques fois, l’un d’eux s’éloignait pour aller pisser dans le Rijk au-dessus d’un coin — la faute à trop de bière — avant de revenir reprendre sa place devant la Dame Blanche. L’atmosphère toute entière prit une lueur bleutée, tandis qu’on devinait que Söll faisait le tour du globe pour revenir guetter de l’autre côté de la planète ; pas tout de suite, néanmoins.

Ils attendaient tous quelqu’un. Même Kuilboer était ici. Le trader habitué aux salons et aux restaurants chics semblait bien avoir sa place dans ce tripot, la cravate dénouée et les cheveux en bataille ; il était en train de partager silencieusement de la gomme à chiquer avec un bonhomme à sa droite. Pourbus était de loin le plus frais, car le magicien n’avait quasiment pas bu : il était juste dans son coin, avec un petit sourire, une caissette sous le bras et une sacoche autour du cou.

Et enfin il se montra. Un grand homme, se protégeant du froid et du vent sous un long blouson imperméable brunâtre ; il avait l’apparence rustre et simple d’un marin, excepté qu’il avait à sa tête un étrange chapeau, à sa main une crosse en bois taillée en forme de trident, et sur ses bras qui paraissaient sous ses manches, d’étranges tatouages en formes de tentacules — un homme grand et marchant d’un pas assuré, mais qui avait le visage ridé et grisonnant. Un homme qui faisait sévère, âgé, mais âgé de façon vénérable. Un prêtre de Manaan.

Il se plaça devant les marins, les dépassa sans dire un mot, et s’approcha de la Dame Blanche. Alors, deux marins levèrent une planche de bois, la jetèrent, et ainsi, sans ralentir, sans même chercher son équilibre, le clerc s’avança et passa sur le pont du navire le plus naturellement du monde, comme quelqu’un qui avait fait ainsi toute sa vie — et probablement, qu’il avait fait ça toute sa vie.


Un instant, la Dame Blanche se transforma en temple ; son pont était sa nef, et la proue son autel. Les fidèles, d’origines et de fois fort différentes, étaient aujourd’hui unis sous un seul saint patron — celui qui surveille tous les océans de cette planète. Le prêtre de Manaan escalada la proue, se tourna, et d’une voix sèche et forte, il ordonna :

« Où est le capitaine ? »

Dan Surcouf s’avança. Le prêtre observa l’homme en face de lui, avec une mine de colère, puis de dégoût. Il observa alors l’équipage, et pesta :

« Des femmes à bord. Des femmes et des Norses. Sois heureux au moins de ne pas avoir une femme Norse dans ton équipage, capitaine, autrement ta coquille de noix s’effondrera à la première foudre.
Tu as toute autorité sur ces personnes, à partir de maintenant. Tu es leur berger, leur meneur, et tu intercéderas auprès de Manaan pour les sauver, eux, ta cargaison, et toi-même.
J’ose espérer que tu es à la hauteur de cette tâche. »


Il tira de sa ceinture une flasque et l’ouvrit. Dan Surcouf pencha sa tête, et l’officiant en déversant le contenu sur sa nuque — c’était de l’eau salée.

« Je te bénis avec un peu d’eau du royaume de notre Dieu — tu t’aventures sur la mer, et la mer pourrait bien t’appeler à toi. Vogue avec le cœur lourd, et la peur au ventre — ou tu boiras cette eau jusqu’à la lie. »

Le prêtre s’approcha de la proue. Alors, tous les marins posèrent un genou à terre sur la coque, tandis que le prêtre entonnait son sermon avec une grande voix tonitruante :

« Père des mers, je parle au nom de pèlerins qui viennent braver tes vagues ;
Surveille-les dans leur sommeil,
Et fait que leurs hamacs restent bien attachés.
Sois aimable pendant qu’ils rêvassent,
Qu’aucune drisse ou balancine ne s’effondre avant leur tour de garde.
Fait souffler le vent vers la bonne voie,
Et pas trop près des reliefs où tu veux les voir s’échouer.
Sois clément avec leurs pauvres corps,
Même s’ils blasphèment, jurent et provoquent,
Protège-les du Kraken et du Requin,
Et du Typhon et du Scorbut.
Ramène-les-nous vers la belle terre de Rhya,
Où les fruits sont cueillis tendrement et où les femmes lavent le linge.
Et si tu ne désires pas que nous puissions un jour revoir leurs visages au port,
Alors au moins, garde bien leurs corps quand ils passeront par-dessus bord.
 »

Un par un, les matelots arrivèrent devant le prêtre, qui offrit à chacun de l’eau salée sur la nuque, et une grosse claque sur la tête, et chacun embrassa le trident en bois du cultiste. Les deux femmes de l’équipage eurent droit à de gros yeux écarquillés et particulièrement méchants du bon père — Hylke fut d’ailleurs celle qui passa en dernier, et parut la plus mal à l’aise de cette étrange cérémonie. Mais elle s’y plia malgré tout sans broncher. C’était tant mieux — il y avait peu de créature plus superstitieuse qu’un prêtre de Manaan.

Et une fois ces simples bénédictions terminées, le prêtre empocha l’argent de Dan Surcouf dans sa bourse, et s’en alla sans demander plus. C’était enfin terminé, et l’heure fatidique était arrivée : celle de partir, en route vers le Nordland.



Kuilboer remit à Surcouf le manifeste du navire, lui fit signer quelques papiers d’autorisation, puis il tendit sa main pour serrer celle du capitaine.

« Ramenez-moi mon cognac, Surcouf, et je ferai de vous quelqu’un à Marienburg. Je n’oublie jamais un service. »

Et alors le mulot put s’en aller, non sans saluer Darri au passage qui revenait d’une cabine où il était allé chercher quelque chose.

Le Norse alla chercher un des mousses, qu’il siffla. Le gamin, le petit Lowie, alla devant le second du navire pour se planter à ses pieds.

« Oué, m’sieur ? »

Darri dévoila ce qu’il était parti chercher : sous un linge, il y avait une étoffe, blanche et dorée, bien soigneusement pliée en triangle parfaitement soigneux.

« Tu peux monter jusqu’au mât, garçon ?
– Oué m’sieur.
– Est-ce que t’as les mains propres ? Fais-les voir. »

Le gosse tendit ses paumes.

« Bien. Prépare-toi, parce que tu vas avoir un honneur immense :
Tu vas porter les couleurs de la République des Jutones. Et si tu leur manques de respect, le stathouder va tous nous condamner aux galères à cause de toi. »


Le gamin ravala sa salive, tandis que Darri lui passa le triangle d’étoffe — le drapeau de Marienburg et du pays autour, le pavillon du navire qui prouvait à qui le voulait que les matelots de ce navire étaient sous la protection de la plus riche, de la plus moderne, de la plus illustre nation de marins qu’il y avait dans tout le monde entier — jusqu’aux côtes d’Ulthuan, jusqu’aux terres mystérieuses et lointaines de Cathay ou de Lustrie. Tout ça sur les épaules d’un petit gosse, qui se rua vers le mât principal pour aller l’escalader et les déployer.

Alors, Darri alla voir son capitaine, et lui tapa dans le dos.

« La barre est tienne, Surcouf.
Allons se faire du fric. »

Et c’est la fin de ce premier RP ;

— Tu gagnes 174 XP pour tes posts.
— Tu remportes 1 PdC de Manaan pour ton respect envers le Dieu des marins
— Tu remportes 3 PdC de Haendryk, Dieu des marchands, pour ta rapacité et ton avarice hors du commun
— Tu as l’amitié du Secret du Roy, les services secrets de Bretonnie, qui se demandent ce que tu vas bien pouvoir observer dans le Nordland.

Tu es autorisé à aller dépenser des compétences et des stats dans la chapelle.

La suite du RP… Bientôt
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