Marienburg est le plus grand de tous les ports du Vieux Monde. Située à l’embouchure du fleuve, la ville est un énorme centre de commerce. Le Reik est ici un fleuve énorme, mesurant plus d’un kilomètre et demi d’une berge à l’autre. Marienburg est une cité indépendante (sans lien avec l’Empire), située au sein des Wastelands. c’est aussi le centre de l’activité religieuse du Culte de Manaan, le Dieu de la Mer.
Île de Rijker, cour du bloc A
Jahrdrung, le tournant de l’année, 362 jours avant libération.
malus de -1 à tous les tests impliquant de forcer sur tes jambes (FOR, END, HAB, ATT, etc.)
Josselin renifla puis secoua la tête :
- Nein, mein Freund*.Il souriait en coin. Il avait subitement retrouvé des couleurs.Les « disparus » c'est pas des pauvres bougres comme toi et moi, c'est des gens de la haute qu'on fout à Rijker pour les écarter un temps, ou définitivement, de Marienburg et des affaires des syndicats ou des magouilles des pontes. Parait qu'ils ont un étage à eux quelque part où ils sont traités comme des princes pendant qu'on moisi à l'ombre...
Peu de chance donc, si Jo' disait vrai bien entendu, que ce Floris fut avec eux dans la cour de promenade. En tout cas, Surcouf ne voyait rien, ni de près, ni de loin qui ressemblât à la description sommaire que son commanditaire lui avait fournie.* : en Reikspiel dans le texte.
Les Péjis sont là comme des marionnettes qui, dans l'atmosphère brûlante de leur Erpé,
oublient qu'elles n'ont que l'illusion de la liberté...
Surcouf hocha la tête. Il allait falloir donc gravir lentement les échelons de la prison. Il avait un cap à présent. La route serait toutefois longue et ardue... mais si les disparus étaient des bourgeois et nobliaux, auxquels on réservait moult traitement de faveur, il doutait que le service de tout ce petit monde soit assuré par les gardiens. Non. Il savait comment ça fonctionnait dans ce genre d'endroit. Jouer les larbins, c'était bon pour ceux qui venaient d'en bas.
Il se gratta le menton. -Mmmm, si on arrivait à trouver un travail au service des disparus, on pourrait certainement améliorer notre ordinaire. Il regarda Josselin. -Tisser aussi des relations avec des gens assez influents... peut-être même sortir d'ici plus tôt.
Île de Rijker, cour du bloc A
Jahrdrung, le tournant de l’année, 362 jours avant libération.
malus de -1 à tous les tests impliquant de forcer sur tes jambes (FOR, END, HAB, ATT, etc.)
- T'as une idée pour y arriver ? Tu crois que ton copain Ruben et la bande de Buitelaar savent faire ça ?
Test sous INT (12) : 15 (échec)
Cette dernière question était peut-être plus rhétorique qu'autre chose tant il était évident pour Surcouf que l'organisation de tels « services » se faisait en de plus hautes sphères et que, si puissant que Buitelaar se voulait entre les quatre murs de la prison, il n'avait pas assez d'influence pour aspirer à frayer avec les huiles fussent-elles détenues à Rijker. A mesure que cette heure de liberté supplémentaire s'écoulait, de plus en plus de questions faisaient leur apparition et trouver une réponse à chacune d'elle s'avèrerait sûrement ardu. Alors qu'il réfléchissait à tout ça, Jo' signala le retour du frère Martinus.
- Hey, Surcouf, v'là le cureton qui r'vient.
En effet, Martinus avait déjà traversé la moitié de la cour et arborait un large sourire en s'approchant des deux compères toujours adossés au mur.
- Bonne nouvelle, mes amis, l'Honorable Ludwig de Beq m'a donné son accord pour ouvrir une classe de lecture. N'est-ce pas une excellente chose ? Il est, comme moi, persuadé que la réhabilitation des prisonniers par l'apprentissage de la lecture ne peut que profiter à tout le monde. Je ne suis pas dupe ; je sais très bien que c'est évidemment dans un but éminemment politique qu'il agit en notre sens. Sans doute, voit-il dans ce projet un moyen de faire rejaillir sur lui tout le crédit de son éventuelle réussite alors que j'y vois l'opportunité de vous offrir une vie meilleure à votre libération.
Bref, il y a encore quelques menus détails à régler mais nous pourrons bientôt disposer d'une heure hebdomadaire pour vous apprendre les rudiments du Classique.
Alors que le frère Martinus, enthousiaste, faisait le compte-rendu de son entrevue avec le gouverneur de l'île, les gardes et le prisonnier qui les avait accompagnés reparurent à leur tour dans la cour de promenade. L'homme, contrairement à ce que Surcouf et Josselin avait imaginé, n'avait non seulement pas disparu mais semblait avoir encore toutes ses dents et ne portaient aucune marque visible d'un quelconque mauvais traitement.
Les Péjis sont là comme des marionnettes qui, dans l'atmosphère brûlante de leur Erpé,
oublient qu'elles n'ont que l'illusion de la liberté...
Surcouf se gratta le menton. Ruben était du menu fretin et Buitelaar, ce n'était pas le genre de type que les nobles aimaient voir traîner prêt d'eux. Son expérience avec Bergsen était un assez bon exemple de cela. Peut-être y avait-il un lien, une connexion, des relations, mais ils doutait de trouver quelque chose d'assez solide pour ça. La meilleure chose à faire restait de jouer les bons garçons et passer par la voie "légale". -Peut-être, mais ça me semble peu probable. Sans compter qu'avec ce genre de type, on paye trois fois sa dette. Si il avait apprit quelque chose de Bergsen et Favière, c'était bien ça. Il n'était pas spécialement enjoué à l'idée d'agrandir sa collection, surtout si il devait rester coincé avec pendant un an.
Il se redressa lorsque le cureton apparu. La nouvelle fut extrêmement satisfaisante. Politique ou réelle générosité, le capitaine du Rouge-Gorge s'en moquait un peu, à vrai dire. La finalité était la même. Et pour être honnête, le plus étonnant était que le prêtre affiche aussi ouvertement ses opinions sur les motivations de son patron. -C'est formidable! J'ai hâte de pouvoir commencer, mon père. Dans un certain sens, tout semblait se goupiller assez bien. Un prisonnier instruit, qui cherchait à se réhabiliter au terme d'une peine légère, c'était typiquement le genre de profil qu'on devait rechercher pour le service du quartier des "disparus".
Au terme de la conversation, il prit congé de Martinus, le remerciant chaleureusement au passage. Il chercha alors des yeux l'homme qui avait été emmené par les gardes, espérant pouvoir lui parler avant la fin de la balade.
Île de Rijker, cour du bloc A
Jahrdrung, le tournant de l’année, 362 jours avant libération.
malus de -1 à tous les tests impliquant de forcer sur tes jambes (FOR, END, HAB, ATT, etc.)
Le gars en question était en train de tailler le bout de gras avec une demi-douzaine d'autres aux mines patibulaires. A bien y regarder, de tous les prisonniers présents dans la cour de promenade, ils étaient sûrement ceux vers lesquels on avait le moins envie de se tourner pour discuter. Dans les rues de Marienburg, Surcouf ne se serait jamais risqué à les interrompre ou ne fusse que les approcher mais là, à Rijker, les choses étaient différentes : ils étaient tous dans le même bateau et il n'y avait peut-être pas de quoi s'inquiéter. Peut-être pas...
Un des acolytes donna un coup de menton en direction du contrebandier et le gaillard fit volte-face. Lorsqu'il vit Surcouf, un large sourire s'étira sur ses lèvres, découvrant une dentition carnassière, et son visage s'éclaira. L'homme était un colosse, un buste épais comme le tronc d'un chêne, des bras de docker, des tatouages, des cicatrices et l’œil pétillant d'un vice malsain. Sa voix rocailleuse et grinçante commença :
- Ah... Quand on parle du loup...
Que voulait-il dire ?
Les Péjis sont là comme des marionnettes qui, dans l'atmosphère brûlante de leur Erpé,
oublient qu'elles n'ont que l'illusion de la liberté...
Surcouf arqua un sourcil. Il le connaissait. C'était mauvais. Très mauvais. Le capitaine du rouge-gorge était loin d'avoir une grosse réputation et celle-ci était loin d'être bonne. Il n'y avait que trois sources possibles en ce qui le concernait: Favière, Ebenhart et l'autre compère des trois petits cochons. Le premier et le dernier voulaient sa peau, le deuxième n'était pas du genre à avoir beaucoup de connaissance dans la pègre. En d'autre terme, si il calculait bien, il lui restait probablement moins d'une minute avant qu'un surin improvisé ne se loge entre ses côtes. -Je vois que vous me connaissez... mais je n'ai pas ce plaisir. Vous êtes? Il avait légèrement fléchit ses genoux, écarté ses jambes et relevé ses mains au niveau de sa boucle de ceinture. Prêt à se défendre contre une première attaque pour se tailler rapidement derrière. Si sa blessure ne faisait pas des siennes.
Île de Rijker, cour du bloc A
Jahrdrung, le tournant de l’année, 362 jours avant libération.
malus de -1 à tous les tests impliquant de forcer sur tes jambes (FOR, END, HAB, ATT, etc.)
Esquive sous HAB (11) - malus (1) = 10
Résultat du D20 : 13 (échec)
Test sous END (9)
Résultat D20 : 14 (échec)
- Non, on s'connait pas... mais tu vas apprendre à m'connaître.
Tout cela paraissait maintenant si évident que l'on pouvait se demander pourquoi Surcouf ne l'avait pas vu arriver plus tôt... Avec la vivacité d'un prédateur fondant sur sa proie, le colosse envoya son poing dans l'estomac du marin. Sa blessure encore fraîche à la jambe l'handicapa dans son esquive mais le coup était parti si vite que même en temps normal, il n'aurait pu s'y soustraire. Heureusement, l'homme n'avait rien de dangereux et potentiellement plus mortel que ses pognes pour en découdre. Le souffle coupé, Surcouf tomba à genoux. Il entendait les rires gras et la clameur enragée des prisonniers face à ce divertissement inattendu. Rapidement, un cercle se forma au centre duquel se trouvait le contrebandier et son opposant. Une semelle appuya sur le dos de Surcouf et le fit basculer en avant. Il roula sur le pavé. On l'encourageait à se relever pour se défendre. Au milieu de ce tumulte, se perdait la voix de Josselin tentant de se frayer un chemin pour porter assistance à son compagnon de cellule. Pourquoi les gardes n'intervenaient-ils pas ?
A sa fenêtre, Arhennius Voigt observait la scène, goguenard.
Les Péjis sont là comme des marionnettes qui, dans l'atmosphère brûlante de leur Erpé,
oublient qu'elles n'ont que l'illusion de la liberté...
Surcouf grogna et se releva, se demandant bien pourquoi il avait le droit à tout ce remu ménage. La foule l'avait encerclé et avec sa patte folle, c'était pas une bonne idée de tenter de forcer le passage parmi eux. Il n'y avait donc plus qu'une solution.
Il releva ses poings, prêt pour le deuxième round. Cette fois, il serait prêt. Il attendrait la prochaine attaque pour tenter un contre. -Avec une présentation comme ça, je suppose que tu viens du nord... je critique pas, chacun ses coutumes, mais, par chez moi, on préfère se payer à boire. Côté garde, ça ne bronchait pas. En même temps, il fallait pas espérer grand chose d'autre. Regarder des pégus moisir en cellule ou tourner en rond dans la cour, ça devait être aussi intéressant que regarder le bon roi Louen se curer le tarin. Au final, ça leur ferait une petite distraction qu'ils laisseraient courir, jusqu'à ce qu'un des deux finisse par terre et ne bouge plus. -Et avec tout ça, j'ai toujours pas ton p'tit nom.
