[Niklaus Hanshel] Je maintiendrai

Marienburg est le plus grand de tous les ports du Vieux Monde. Située à l’embouchure du fleuve, la ville est un énorme centre de commerce. Le Reik est ici un fleuve énorme, mesurant plus d’un kilomètre et demi d’une berge à l’autre. Marienburg est une cité indépendante (sans lien avec l’Empire), située au sein des Wastelands. c’est aussi le centre de l’activité religieuse du Culte de Manaan, le Dieu de la Mer.

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[MJ] Le Grand Duc
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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


À entendre le choix de débat de son fils, Hannes eut un petit sourire amusé.

« Avez-vous des enfants, frère Melchior ?
– Non, maître. »

À en croire ses fossettes qui venaient d’apparaître, c’était exactement la réponse qu’il attendait.

« Vous voulez donc débattre sur comment éduquer un enfant, alors que vous n’en avez pas vous-mêmes ?
– C’est un sujet qui a fait l’objet de nombreux traités. Les philosophes s’interrogent sur l’éducation et l’instruction depuis la nuit des temps.
– Beaucoup trop de personnes ont des opinions sur des sujets auxquels ils ne connaissent rien ; Et moins ils s’y connaissent, plus ils ont d’opinions. »

Son sourire disparut pour reprendre son air sévère aux lèvres pincées bien habituel.

« Mais très bien, allons-y, c’est un exercice de rhétorique. Je suis le professeur, le sujet est choisi. Frère Melchior, vous défendrez… La liberté de l’enfant, et Niklaus, tu défendras au contraire la nécessité d’avoir une autorité absolue sur lui.
Je vous écoute. »


Le temps que les deux disputeurs réfléchissent à leurs arguments, les deux servantes revenaient avec le plat de résistance : C’était un gros cabillaud entouré d’artichauts cuits et d’une compotée de courgettes confites. En même temps, elles posaient sur la table une nouvelle coupe de vin plus-ou-moins coupé avec de l’eau – Agnès n’avait le droit qu’à un fond là où le verre de Hannes était bien plus rougeâtre.

« Très bien, maître Niklaus.
Le grand mensonge du patriarcat est l’idée qu’il y a un échange équitable entre le fils et le père. Dans les sociétés traditionnelles – nous avons des textes datant de l’Empire de Tylos et de ses États-successeurs – cet échange allait très loin, puisque le fils n’avait aucune personnalité juridique, là où le père avait un droit de vie et de mort sur lui. En fait, dans l’Empire de Tylos, il y avait même un usage traditionnel à la naissance d’un enfant : La mère posait l’enfant sur la terre, devant le père, et il revenait à lui de le soulever dans ses bras, afin de le reconnaître, ou bien de le laisser à terre, s’il refusait. C’est ainsi que l’on commettait des infanticides, par exposition, en laissant les nouveaux-nés à la nature.
La figure du père est donc proprement terrifiante. Il détient le pouvoir et le patrimoine, et la société attend beaucoup de lui car il porte la responsabilité de la maison. Et ceci se traduit beaucoup avec les autres institutions qui se sont superposées à la famille – c’est pour cela que dans l’Empire on appelle un prêtre de Sigmar mon père, ou que le Roi Louen de Bretonnie aime jouer avec sa figure de père de la nation, en envoyant des portraits de lui avec son épouse et sa descendance aux bonnes villes de son pays. En voyant Louen en père de famille, il fait écraser son autorité sur ses sujets.
La nature de l’échange est que le bon père a un devoir envers son fils : Il a le devoir de nourrir la famille, de la protéger. En échange, et seulement en échange, lui doit-on le devoir du bon fils : C’est-à-dire respecter et obéir. C’est-à-dire bien se comporter pour ne pas craindre le courroux paternel.
L’ennui d’un tel système est qu’il est en fait vicié par sa propre nature. Il est taillé pour aider le fort, non le faible, et protéger le père, et non le fils. C’est pour cela que la justice est aussi clémente envers les parents qui frappent ou molestent leurs enfants – il a fallu à Marienburg tant de travail de la part du culte de Shallya pour agir dans l’assistance aux femmes battues, pour faire reconnaître devant un tribunal des séparations de corps, et encore aujourd’hui rien n’est acquis. Je pense que c’est un ennui qui en fait se généralise à la société toute entière, aux religions mêmes : La puissance de l’autorité, l’autorité paternelle avant toutes les autres, est en fait un grave danger au corps social. C’est la porte ouverte à toutes les dérives. La puissance du père n’existe en fait que pour écraser les enfants.
L’éducation d’un homme, de toute façon, ne se limite pas au foyer, loin de là – la plupart des grandes leçons de la vie, on les apprend nous-mêmes. Et la pédagogie des grandes écoles de philosophes antiques n’étaient pas tournées vers la force d’un maître ayant un droit de vie ou de mort. On apprend plus facilement à quelqu’un qui est volontaire qu’à quelqu’un à qui on impose un enseignement.
Qu’en pensez-vous ? »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Niklaus Hänshel
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Visiblement la proposition sied à Père dont les lèvres s'étirent quelque peu dans un léger sourire, ne serait-ce pas déjà la deuxième fois depuis le début de notre conversation ? Nous aurait-on changé l'homme dans la nuit afin de le remplacer par une malfaçon ? Toute fois point d'emportement, ce maigre sillage sur son visage est signe de malice, nulle question de joie ici.

Les règles sont donc établies, non sans l'habituelle petite pique de mon géniteur. Frère Melchior accepte, j'en fais de même d'un hochement de tête et tels des duellistes s'apprêtant à croiser le fer nous nous plongeons dans quelques échauffements intellectuels.

Défendre le point de vu du vieux quelle blague, bien que si je n'étais pas né avec une terrible mauvaise foi je pourrai presque m'autoriser à penser qu'il n'a pas tous les tords.

Le Frère se lance à l'assaut, déroule son argumentaire de quelques bottes, fait l'exposer d'un point de vu bien moderne que j'écoute non sans quelques regards aux personnes présentes. Quels plaisir de lire les expressions de chacun petites formes de trahison corporelle pour deviner les pensées cachées qu'on n'ose avouer en public.

"Je pense que ce cabillaud est un délice, je vous le recommande."

Sourire, je m'essuie le coin des lèvres, repose ma serviette et m'apprête à rétorquer.

"Pourquoi le patriarcat est-il le modèle sociétale sur lequel nous nous sommes appuyés pour évoluer ?

Car nous sommes des animaux Frère Melchior, nous répondons à un ordre naturel établi par quelque chose qui nous dépasse où le mâle domine. Et il domine de par sa faculté à protéger sa famille, son clan, sa tribu, son royaume et oui, par la force si il le faut. Grands ou petits, l'homme est LA figure d'autorité sur sa meute. Avez-vous pu observer dans la nature le cas contraire ? La réponse est non.

Nous sommes pas soumis à un mensonge.
Vous parlez d'infanticides en évoquant Tylos, je vois là une reconnaissance du fort sur le faible, est-ce ce dernier qui préservera l'espèce ou celui qui dès sa naissance à braver la nature ?
Vous évoquez le Roi Louen mais n'est-il pas le plus grand Seigneur depuis Gilles le breton ? Bien entendu qu'il est le Père d'un royaume et qu'il veille sur sa "famille" non sans quelques sacrifices, pourrait-il en être autrement ? Je mets au défi quiconque de diriger sans autorité et qui la détient ?

A partir de cette acceptation de la figure d'autorité que le Père représente, effectivement il a un certain nombre de devoirs envers sa famille que vous avez évoqué mais aussi un désir instinctif, la reproduction de l'espèce et de sa lignée.
Le Patriarche a vécu, il a l'expérience, il a apprit, il sait alors il se reproduit et ainsi enseigne, inculque à sa descendance afin qu'avec elle puisse son sang continuer à vivre.

L'enfant est rêveur par nature, normal il découvre un monde qu'il ne connaît pas mais si nous appliquons votre pédagogie des grandes choses de la vie, l'apprentissage par lui même, il marchera au bout du ponton , tombera et se noiera, pas de seconde chance dans cette leçon.
Non, le Patriarcat donne un cadre, une structure, une ligne de conduite par sa sagesse avec rudesse certes mais afin que l'enfant devienne fort, que le sang soit fort, que le nom soit fort."


"Étais-ce là ce que tu voulais 'entendre dire Père ? Que tu avais raison. Que quelques claques m'ont pas tué, que ces années en mer m'en rendu plus à même de prendre un jour ta suite."

Mes doigts s'empare du verre qui entre temps c'est rempli d'un merveilleux rouge carmin, des effluves de tanin assez puissantes s'en échappent, le genre de vin corsé qui a nettement ma préférence à ceux plus "ronds" en bouche.

"Alors ce cabillaud Frère Melchior ?"
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Hannes écouta distraitement les paroles de l’un puis de l’autre des disputeurs. En fait, plus que de se concentrer sur leur débat, il s’était approché d’Agnès et lui avait chuchoté à voix basse quelque chose, ce à quoi sa fille répondit en hochant la tête ou en haussant les épaules. Le patriarche prit sa serviette pour l’étendre sur ses jambes, et commença à soigneusement tailler dans le cabillaud.
Il n’ouvrit la bouche que lorsque son fils posait une question sur le goût de la poiscaille. La bouche en cœur, il se contenta de piailler avec dédain :

« Il faut faire attention aux appels à la nature. Les naturalistes trouvent toujours des points de vue contraires à ceux que notre espèce partage.
– Tout à fait. Nous avons par exemple des rapports de voyageurs de l’Inja, qui nous parlent des lions qui autrefois peuplaient le Vieux Monde ; Eh bien, chez les lions, ce sont les femelles qui chassent, et non les mâles qui-
– Oui oui, on commence à amener la dispute sur ce terrain-là, et ça se termine avec des parties qui débattent des pucerons ou des baleines. C’est tout bonnement fatigant, c’est un terrain sur lequel je ne vous conseille pas d’aller, au risque de vous perdre en conjectures. »

Melchior haussa les épaules.

« Très bien. Ignorons cet argument alors.
Maître Niklaus, je vous reproche de tenir un raisonnement de toute manière fallacieux sans avoir besoin d’en appeler à la nature ; Vous justifiez l’existence d’une autorité parce que l’autorité existe, mais dans ce cas-là c’est un cercle qui se nourrit de lui-même. De plus, je vois que vous mélangez sans aucun souci deux concepts politiques fort différents, l’autorité et le pouvoir. »


Niklaus ricana dans sa barbe.

« Oh non, Frère Melchior va nous faire le couplet sur la politique Tiléenne…
– À entendre le cynisme de votre père je comprends que vous n’avez pas eu beaucoup l’occasion d’en lire. C’est une lacune fort regrettable, si le sujet vous intéresse je peux vous recommander quelques ouvrages.
Mais je vais me contenter de répondre simplement au discours que vous tenez : Ce n’est pas parce qu’un système se reproduit de lui-même qu’il en tire foncièrement une légitimité, ou, pour être plus exact, la légitimité est fantasmée et ne se perpétue que par la violence et la coercition. Vous en êtes un plutôt bon exemple d’ailleurs, maître Niklaus : Ce qui fait de vous un patriarche n’est absolument pas les qualités dont vous disposez. Ce n’est ni votre expérience, ni votre vécu, ni votre force. C’est tout simplement que vous êtes né du bon sexe, dans une bonne famille, sous la force d’un père qui souhaite consciemment que vous preniez la suite, comme son père avant lui, votre grand-père, en a fait de même.
Croyez-vous qu’il vous serait plus aisé de défendre un tel système si vous étiez né pauvre ? Ou femme ? Ou si vous étiez le quatrième né ? Il y a en fait quantité de gens dans ce monde qui méritent bien plus une place élevée que la vôtre.
Il faut que vous compreniez, maître Niklaus, je suis un prêtre de Véréna, un homme de la Déesse – pour moi, le savoir est une richesse qui ne se reproduit pas, mais qui s’agrandit toujours plus. Les figures que nous vénérons nous inspirent à nous dépasser, nous tentons d’éviter d’avoir des théories indépassables qu’on ne peut jamais remettre en cause. C’est une insulte à la science elle-même. »


Hannes semblait très critique du discours du Melchior, à en juger par sa grimace. Mais il se contenta de se taire.
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"Certes Père ...."

La remarque de ce dernier suivi de l'assentiment du Frère me laisse de marbre, mon regard croise celui de ma soeur intrigué plus par les messes basses des membres de ma famille que par l'évocation d'un animal dont je n'ai même jamais entendu parler.

"Enfin il faut quand même que vous me citiez un animal inconnu que l'on trouve dans une nation qu'il l'est presque tout autant pour remettre en cause l'ordre établi par la nature par une exception, qui dit-on en général confirme la règle. Quoiqu'il en soit je pense que l'ignorer dans ce débat est dommageable, le fondement et l'évolution de nos comportements sociaux en découle et donc le sujet même dont nous dissertons. Mais faisons l'impasse sur Mère nature ...."


Bouchée de ce cabillaud qui fond dans mon palais pour en diffuser tous les arômes.

"Vous admettrez également qu'il est difficile d'évoqué l'un sans l'autre. L'autorité est le pouvoir de commander, l'un légitime l'autre. Là encore nous allons pas digresser, des philosophes l'on fait avant nous mais oui je vous accorde que ce sont deux aspects différents que j'utilise ici pour étayer mon argumentaire."

"Prêtre de Véréna .... Ha bin voilà nous y sommes."

"Je suis né dans la bonne famille ? Du bon sexe ? A la bonne place ?"

Je me tamponne le coin de mes lèvres, souri légèrement avant de reprendre.

"A votre avis Frère Melchior une fois que Père ne sera plus des nôtres sur qui va retomber tous les devoirs qui incombent à un fils aîné ?
Qui va devoir nourrir les siens ? Qui va devoir les maintenir en bonne santé ? Qui va devoir veiller à ce qu'il ne manque de rien ?

Sur qui repose la pression sociale, l'homme ou la femme ? De qui attend t-on qu'il nous défende contre les dangers le bien né ou le pauvre ?
Qui doit démontrer sa virilité quotidiennement afin de s'imposer ?
Vous croyez que je préférai pas apprendre d'un instrument sans me soucier du lendemain que plutôt me coltiner les séances du parlement pour espérer un jour être à la hauteur des attentes qui m'ont échu de par ma naissance.

C'est facile de regarder le pré du voisin en pensant que l'herbe est plus verte mais c'est faux, elle est juste différente.
A chaque nouveau né ses problèmes mais la vie n'épargne personne.

Donc oui le Patriarcat n'est pas parfait mais il est établi par nature, l'homme fort domine et ce n'est pas forcément ni par plaisir, ni par envie, de par ses devoirs que nous avons évoqué."
Niklaus Hänshel, Politicien
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Frère Melchior parut bien peu impressionné par le discours de Niklaus. Il se contenta d’agiter la tête de gauche à droite alors qu’il commençait sa diatribe.

« Maître Niklaus, vous n’avez pas besoin de vous faire passer pour une victime. Marienburg n’est pas un Royaume, le droit d’aînesse n’est pas sacro-saint ; Si vous êtes tant gêné par l’idée d’hériter, vous pouvez tout à fait le dire à votre père et faire en sorte que les responsabilités familiales soient transmises à quelqu’un d’autre. Mais vous ne le ferez pas. Vous ne le ferez pas parce que vous n’êtes pas à plaindre.
S’il y a une quelconque pression exercée par la société, c’est sur ceux qui ne peuvent ester, ceux qui ne sont pas propriétaires, ceux qui n’ont pas de biens. »


Hannes tapota la table. Une phrase de son fils l’avait fait réagir au quart de tour, sans doute plus encore que les idées du prêtre de Véréna.

« Qu’est-ce que tu entends par te coltiner les séances du parlement ?
– Maître Hannes, c’est simplement une dispute rhétorique. Je suis certain que votre fils-
– Non attendez frère, une pause, avant que vous ne partiez plus loin.
Fils, Marienburg est une République, sans doute la plus perfectionnée du Vieux-Monde – Nous sommes parvenus à nous débarrasser des chaînes de l’aristocratie que connaissent l’Empire et la Bretonnie sans pour autant sombrer sous la coupe de démagogues comme on le fait dans le Sud. Ta responsabilité de député est un immense honneur, et un service que tu rends à chacun des habitants que tu représentes. Cela me déçoit grandement que tu ressentes que ta charge de député te force à te coltiner les séances de la Maison du Peuple. Ce n’est pas ainsi que je t’ai élevé.
Je suis du reste, très d’accord avec le fond de ta pensée, mais la forme m’empêche de t’accorder du crédit. Tu ne peux pas simplement jeter des questions rhétoriques comme si elles ne pouvaient pas être contredites – cela te donne un air condescendant qui te rend très désagréable. Il faut aussi que tu fasses attention aux idées que tu lances – peut-être n’as-tu rien voulu dire en utilisant le mot coltiner, mais c’est précisément sur ce genre de petit mot que l’on va t’attaquer et te reprendre, comme je viens de faire. »


Il fit un signe à l’une des deux servantes pour que l’on remplisse à nouveau son verre.

« Lors de ta campagne, tu seras opposé à des hommes qui reprendront le même argumentaire que Frère Melchior. On va te dire que tu es le fils de quelqu’un, que tu es riche. On va grandement te reprocher le fait de traiter ton arrondissement comme un simple fief que l’on te transmet. Que vas-tu répondre à ces accusations ? Que tu es viril ? Tu vas dire que tu as une tâche plus difficile qu’un menuisier qui s’arrache les mains pour nourrir sa famille ? Fait très attention – les gens qui vont voter pour toi doivent te prendre pour quelqu’un de sérieux et éduqué, mais ils doivent aussi penser que tu comprends leurs peines et les injustices qu’ils subissent, et en même temps, il ne faut pas en faire trop, car ils te prendraient pour un hypocrite. C’est un équilibre très dur à trouver. »

Il leva sa coupe pour reprendre un peu de vin. Melchior lui refusa poliment quand on lui proposa de se resservir en alcool – il est vrai qu’il avait pour l’instant le gosier plutôt sec.

« Vous admettrez tout de même, maître Niklaus, qu’il est tout de même osé d’entendre un homme riche et puissant prétendre qu’il vit une existence plus difficile qu’une femme pauvre. Est-ce que vous le croyez réellement ou bien vous vous dites juste cela pour mieux dormir la nuit ? C’est une question qui me rend réellement curieux, j’aimerais bien votre avis honnête. »
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Message par Niklaus Hänshel »

« Allons… allons… je ne suis pas une victime et vous avez raison je n’échangerai pas mal place mais admettez qu’il existe belle et bien une pression sociale hors plus nous nous élevons plus l’attente est importante et c’est normal. Si demain, en admettant que je sois élu, mes administrés se plaignent ils en auront le droit et j’aurai le devoir de trouver une solution à leurs problèmes. Encore une fois, ne voyez pas là une comparaison du riche contre le pauvre, de la femme contre l’homme juste une réalité qui si elle n’est dans celles qui occupe votre esprit reste néanmoins existante. »

Mon regard croise celui de Père qui paraît contrarier par un mot malvenu, le vieux n’est jamais totalement satisfait au moins certaines choses ont le mérite de ne jamais changer.

« Désolé Père, vous avez raison tout comme Frère Melchior. Ceci reste dans le cadre d’un jeu verbal mais il est vrai que je dois choisir mes mots avec soin en vue du futur. Je voulais juste souligner, et ce dans le cadre de cette discussion bien précise qu’il serait plus plaisant de me laisser aller à quelques pratiques artistiques plutôt qu’à une séance ennuyeuse de travail. Père … Agnès … j’espère que vous comprenez que je défends là juste « un » point de vu.

Bien entendu que je suis honoré de servir Marienburg et ceux qui vivent en ses murs, j’ai pris pleinement conscience des attentes et des responsabilités qui sont miennes, soyez sans crainte et j’espère que vous pardonnerez cet écart de vocabulaire qui est censé s’adapter en fonction de l’auditoire comme vous nous le faite remarquer.

A chaque jour sa leçon. »


Nos verres se remplissent fort à propos, de nouveau mes lèvres trempent dans le liquide carmin alors que le professeur de ma chère sœur semble quelque peu intrigué par les propos tenus précédemment.


« Du lard ou du cochon, tu aimerais savoir ? »



« Un avis honnête ? Je souffre parfois de quelques troubles du sommeil. »


Dis-je avec un léger sourire.

« Tout ce que j’ai dit n’est pas forcément l’idée que je me fais du monde si c’est ce que vous souhaitez savoir. Mais comme je viens de le mentionner je suis honoré d’être qui je suis, de pouvoir servir non seulement ma famille mais également ceux qui me feront confiance afin de défendre leurs intérêts, Frère Melchior et j’en ai pas honte. Nous avons la chance de vivre dans une société où les gens peuvent non seulement s’exprimer mais être entendus, hommes comme femmes depuis 2511. Le système n’est pas encore parfait, de nombreux points peuvent être améliorés mais avec du temps et de l’effort je crois que nous pourrons prétendre à une société plus juste.

Je vous remercie pour ce moment, ce genre d’exercice est vraiment exaltant et j’espère pouvoir le partager de nouveau en votre compagnie si cela vous sied. »


Encore une fois j’hésite à demander l’avis d’Agnès après tout elle est plus que concerner par le sujet, comment voit-elle la chose ? J’en ai bien une idée mais je crains que Père n’ai guère envie de l’entendre, un regard en sa direction avant de revenir sur celui qui trône.

« Père ? Agnès ? Un mot de conclusion, peut-être. »
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Frère Melchior fit un hochement de tête.

« Je suis un homme assez occupé, et l’argent de votre père me force surtout à me concentrer sur l’éducation de votre sœur ; Mais si vous souhaitez discuter, je donne toujours des cours au Collège Baron Henryk cette année – Vous pouvez venir y assister si vous souhaitez, je garde toujours les portes de ma classe grandes ouvertes, c’est le genre de choses qu’on peut se permettre lorsqu’on a une chaire d’université. »





Avec l’hiver, le soleil commençait à se coucher plus tôt que d’ordinaire. C’était l’heure où les ouvriers du Rijkspoort rentraient chez eux, après avoir passé la journée entière à se bloquer le dos et s’écorcher les mains à soulever des charpentes et tirer des cordages, dressant les grands ponts de navires qui iraient faire la richesse flamboyante de la plus grande cité du Vieux Monde. Après avoir occupé son après-midi comme il le souhaitait, Niklaus remontait dans le sombre bureau de son père, comme ce matin, où il le trouvait à observer les rues parcourues de petits lampadaires-à-feu qui servaient à les illuminer pour le confort et la sécurité des riverains. Il y avait un autre homme assis, qui bondit de sa chaise pour aller serrer la main de Niklaus : L’assistant parlementaire Tobias Verhagen.
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C’était un homme chétif, petit, plutôt laid, avec un menton fuyant et une verrue sur une joue, des cheveux mi-longs plutôt gras, un aspect médiocre qui tranchait avec ses vêtements sombres de plutôt bonne qualité. Il avait un ton nasillard plutôt désagréable à l’oreille, qui n’améliorait pas sa physionomie, et pourtant, il était malgré tous ces défauts agréable et souriant. Il serra bien fermement la patte de Niklaus avec ses doigts osseux, puis se mit à parler à toute vitesse :

« Ah, maître Niklaus ! Pardonnez-moi de ne pas avoir été présent lors de la dernière séance parlementaire, j’étais occupé dans le quartier, à continuer de travailler pour assurer votre réélection. Il ne devrait pas y avoir trop de surprises, mais l’excès de confiance n’est jamais une bonne chose.
Je discutais avec votre père des retours de la séance. En effet, ce n’est pas parce que je n’étais pas présent que je ne me tiens pas informé de tout ce qui se passe lors des débats ! »


En ayant dit ceci avec un grand sourire, Hannes Hänshel foudroya son fils du regard. Mais il choisit de ne rien dire de plus. Ses yeux devaient déjà en dire beaucoup sur ses opinions.
Tobias marqua une pause avant de reprendre de plus belle.

« J’ai la liste définitive des candidats qui seront opposés à vous. Nous allons en discuter durant cette soirée. Ensuite ce sera à nous-même de déposer une motion, nous aurons tout le temps de choisir qui seront vos colistiers.
Mais je vous l’ai dis, ce quartier n’a jamais été difficile à conquérir, le bilan est bon, il faut y aller en étant confiant même si, en effet, ce n’est pas pour autant qu’il faille prendre ce scrutin comme une simple formalité. »


Hannes se retourna pour leur faire face, puis fit simplement un geste de la main pour qu’ils s’asseyent.

Alors qu’ils discutaient, on frappa à nouveau à la porte et Hannes donna l’autorisation d’entrer. Alexander était là. Beaucoup plus frais que lorsque Niklaus l’avait trouvé dans sa cellule, il est vrai : Il avait eu le temps de dormir pour décuver, de prendre un bain et de se changer. À présent, avec ses joues rasées et ses cheveux gominés en arrière, il avait un aspect de beau jeune homme bien présentable devant une famille de bourgeois. Il vint s’installer à côté de Niklaus avec un petit sourire à l’attention de son grand-frère ; S’il avait été très froid au départ, il semblait plus agréable que d’ordinaire.
Les trois hommes purent donc discuter à voix basse de petites banalités, tandis que Hannes marchait un petit peu de gauche à droite, debout. Ce ne fut qu’au bout d’un quart d’heure que l’on frappa à nouveau, Hannes ordonna qu’on entre. Alors, à nouveau, un invité surgit à l’intérieur en saluant tout le monde.
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Le vieux Dirck Ketel, courtier de la compagnie. Crâne dégarni, cheveux blancs au-dessus des oreilles, vêtements simples et cintrés à la mode austère du Jutonesryk, il avait malgré ses rides et ses petits yeux fatigués un air beaucoup plus énergique que la plupart des hommes dépassant la soixantaine comme lui. En l’occurrence, il semblait grelotter un peu de froid, son nez rougit par l’air frais du dehors, un gros manteau encore sur les épaules qu’il retirait tout juste, tandis qu’il portait sous son bras droit une grande sacoche de cuir plutôt élégante, qui lui était liée au poignet par une menotte.

« Maître Hannes ! Pardonnez-moi du retard, il y avait une sacrée queue à la banque. Maître Niklaus, Maître Alexander, ravi de vous revoir. Verhagen.
– Ketel.
– Votre heu, votre femme n’est pas présente ? »

Il parlait à toute vitesse, essoufflé, en même temps qu’il posait la sacoche sur la table pour retirer le bracelet de fer qui l’ancrait à sa personne.

« Non. Elle est chez son frère avec ma fille.
– Ah…
– Mais cette réunion peut très bien se faire sans elle.
– Il y a heu, une raison en particulier ? »

Hannes foudroyait le pauvre Dirck Ketel du regard. Comme si le fait qu’on lui pose cette question était déjà insultant en soi.

« Mon beau-frère est malade.
– Oh. Vous ne nous l’aviez pas dit, père, intervint Alexander.
– Il n’a rien de grave ; Juste une crève, ça arrive à n’importe quel homme. C’est simplement votre mère qui est inquiète pour rien.
– Si j’avais su, je me serais aussi rendu au chevet d’oncle…
– Et c’est pour ça que je ne le vous l’ai pas dit.
Assez perdu de temps, nous avons énormément à discuter ce soir. Maître Ketel, commencez je vous prie. »


Dirck sortit des liasses de papiers soigneusement empilées devant lui. Il s’éclaircit alors la gorge.

« Très bien. Messieurs.
L’objet de cette réunion sera de trois volets différents. Tout d’abord, il nous faut parler de la santé financière de la compagnie et nos choix stratégiques pour le prochain trimestre. Ensuite, nous aborderons la question de la réélection à la députation de maître Niklaus. Puis, maître Hannes avait exprimé l’envie de parler de… L’avenir matrimonial de certains de ses enfants. »


Alexander leva un sourcil interrogateur à Niklaus.

« La saison commerciale se termine. Si les bateaux continuent de circuler pendant l’hiver, ils sont en berne, notamment parce que les voies terrestres sont rarement aussi praticables. Nous pouvons donc déjà dresser un tableau des résultats de la compagnie cette année.
Et ce n’est, pour tout dire, pas très glorieux… Nous nous sommes sérieusement appauvris, la faute à de mauvais placements. Nous avons dû céder la plupart de nos parts dans d’autres vaisseaux au cours de la dernière décennie, et le fleuron de la compagnie est toujours à quai tant que nous ne parvenons pas à payer les frais de réparation. Le devis que j’ai obtenu auprès de l’Union de l’Arsenal est équivoque : Pour cinq mois de travaux sur la Fiancée de Manaan, il nous faudra payer une somme totale de vingt mille couronnes, et c’est s’il n’y a pas de retard, or, il y en a toujours…
Nous avons assez d’argent pour débuter les travaux, mais il faudra continuellement verser de l’argent frais à l’Arsenal à chaque mois qui passe. Or, nous risquons d’avoir vite un problème de liquidités : Nous avons assez d’argent pour les salaires et les taxes de ce mois-ci, mais nous serons en faillite dans soixante-six jours au mois prochain.
Il va donc nous falloir décider de ce que nous allons faire pour avoir assez d’argent frais pour tenir tout cet hiver. »


Dirck Ketel fit une pause, le temps que tout le monde appréhende bien la situation.

« Nous disposons toujours de stock : Nous avons du sel et du drap de très bonne qualité dans nos entrepôts. Ce sont des choses qui se vendent facilement à travers le Vieux Monde. Mais il est risqué de prendre la route maritime en hiver, et je pense qu’il serait plus prudent d’attendre le printemps pour envoyer nos navires.
Nous avons une barge fluviale, qui peut remonter le Reik : Cela nous offre des perspectives d’achat dans l’Empire, mais il faudra prendre en compte le coût des péages et savoir quelle ressource viser pour écouler sur le marché, ce qui, pour moi, est actuellement hasardeux.
Autrement, il faut que nous observions d’autres possibilités. Il nous faut de l’argent à court terme. Je vois plusieurs solutions pour.
La première, évidente, est de contracter un nouvel emprunt. Nous n’avons pas encore dépassé nos capacités de remboursement : Notre premier poste de dépense, c’est l’immense loyer que nous coûte la Fiancée de Manaan, pas nos intérêts. Il y a plusieurs banques auprès desquelles nous pouvons contracter. Ou bien nous retournons auprès de nos créanciers actuels, ou bien nous démarchons de nouvelles personnes pour nous donner de l’argent. L’avantage de renouveler chez un emprunteur qui nous connaît, c’est que nous n’avons pas de nouvelles garanties à fournir – mais il ne nous fera probablement pas un taux très généreux. En revanche, si nous allons voir un nouveau banquier, il peut certes nous donner des avantages, mais il exigera des hypothèques pour couvrir ses arrières.
L’autre solution, c’est aussi de céder des actifs dont nous disposons. Nous pouvons vendre des parts de la Fiancée de Manaan à des investisseurs privés. Non seulement cela nous ferait des liquidités, mais en plus, nous partagerions les loyers et le coût de la réparation avec eux ; Bien sûr, en contrepartie, les bénéfices de nos futures missions commerciales leur reviendraient à la hauteur de leur investissement.
Aussi, la compagnie dispose de terres dans le pays, des salines. Les salines c’est toujours très rentable, en toutes circonstances, la terre c’est bien d’investir dedans. Je pense que nous pouvons ou vendre, ou hypothéquer pour une ligne de crédit. Nous en tirions un bon prix. »


Hannes prit un air bien grave à l’exposé de son courtier. Mais c’est Alexander qui réagit :

« Y a vraiment des gens prêts à payer pour un rafiot pourri ?
– Oui. Il y a de nombreux acteurs à Marienburg qui sont très intéressés par le risque. Les familles den Euwe et van Haagen au premier plan.
– Bah tiens ! On est un investissement à risque aux yeux de Marienburg maintenant ? »

Si l’état déplorable de la compagnie fit bien rire Alexander, il suffit que Hannes le refroidisse avec des éclairs dans ses yeux pour que son sourire mesquin se dissipe.
Le patriarche des Hänshel se recroquevilla dans son fauteuil et gronda :

« Je n’ai jamais hypothéqué les salines. C’est une dot très généreuse que j’aie obtenue des Ottenmeier en prenant leur fille comme épouse. La compagnie a connu des années fastes, et des années terribles, et à chaque fois, les salines nous ont servi à rebondir. En toutes circonstances. Le sel du pays des Jutones est de très bonne qualité et est une valeur sûre et certaine.
– Eh bien… Je ne serais pas aussi catégorique que vous, maître. Je pense que le sel de Marienburg risque, dans les quinze prochaines années, à ne pas être aussi important pour constituer des fortunes que ce que vous et votre père ont toujours connu.
– Explicitez.
– C’est très simple : Le gouvernement Ræmerswijk – qui est en fait le gouvernement Kuypers, ne nous mentons pas – investit massivement pour Marienburg. C’est leur projet, renforcer la puissance du gouvernement et des commissions, la doter de nouvelles missions de plus en plus importantes. Or, ces fonctionnaires, ces travaux, ils coûtent énormément d’argent. Pourtant, alors même qu’ils dépensent de plus en plus, la cité n’a toujours pas augmenté les impôts.
Donc, il y a un souci. En fait, ce qui est en train de se passer, c’est que c’est van de Kuypers qui paye tout, et qui avance l’argent à la ville. Or, vous savez ce qui se passe dans cette cité lorsqu’un homme très riche fait un évergétisme beaucoup trop généreux…

– On l’accuse de tyrannie, reprit doctement Hannes.
– Si nous étions en Tilée, on penserait que Kuypers cherche à devenir le Prince de la ville en l’achetant. Il finirait avec une couronne sur la tête, ou empoisonné à un banquet, selon la manière dont sa chance tourne. À Marienburg, personne n’aime les princes, et les gâteaux sont faits pour être partagés. Kuypers peut avancer l’argent, mais il ne peut pas payer tout seul une police et des travaux publics.
Donc, au bout d’un moment, Kuypers va devoir rembourser la note s’il ne veut pas avoir des ennuis avec la justice. Or, Marienburg est riche par le commerce. Nous ne produisons en fait que deux choses localement de très bonne qualité : Le drap, et le sel. Historiquement, les gabelles du sel et le droit de scellerie du drap sont plutôt basses par rapport à ce qui se fait dans d’autres cités du Vieux Monde. Kuypers devra sacrifier l’un ou l’autre, mais dans les deux cas, toute augmentation provoquera des heurts et de la misère.
Or, je pense que les Marienbourgeois sont plus prêts à sacrifier le sel, qui ne profite qu’aux campagnards et aux grosses fortunes immobilières, comme la nôtre, plutôt que le drap : Les employés du drap sont partout en ville, on préfère provoquer des émeutes en rase campagne qu’au sein même des murailles. Vous comprenez donc mon intuition ? »


Peut-être que Niklaus pouvait penser que le discours du courtier était plein de bon sens.
Mais ce n’était pas du tout l’avis de son père.

« Non. Non, je ne vais pas faire des plans sur dix ans. Kuypers ne sera peut-être même plus là dans deux années de mandat.
Nous ne céderons rien sur les salines, point final. »

Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Niklaus Hanshel] Je maintiendrai

Message par Niklaus Hänshel »

Le déjeuner pris donc fin sur une discussion plus légère bien qu'avec Père on n'atteignait que très rarement la décontraction qu'une salle d'auberge pouvait offrir. Frère Melchior parti je pu bénéficier d'un peu de temps avant la "session" prévue en soirée, aurai-je l'opportunité de rejoindre Gerard au chat noir ? Rien de moins sûr. Ces quelques heures de liberté furent l'occasion de partager un moment avec Agnès, bien que notre Père montrait quelques préférences à ses filles et leurs accordaient plus de latitudes, ce n'est pas pour autant qu'elles rayonnaient de bonheur. J'étais en pleine campagne électorale au sein de ma propre famille, il me fallait absolument gagner des voix auprès de ma fratrie, retrouver toute leur confiance, les souder autour de ma personne, chaque pion.... euh.... membre aurait son importance dans un futur pas si lointain.

Nous passâmes donc une partie de l'après-midi ensemble, je m’enquis dans un premier temps de son avis sur la discussion durant le déjeuner avant de peu à peu m'aventurer sur un terrain plus personnel. Son goût pour la musique, ses souhaits, voir ses états d'âmes du moment sans jamais trop insisté je ne pouvais pas passer d'un grand frère assez peu présent à un confident en une seule fois bien qu'Agnès avait depuis longtemps gagnée ma préférence derrière Evelyne. Si sa santé fragile ne lui laissait guère le plaisir de sortir durant les rigueurs hivernale ce fut pour ma part un moment fort agréable durant lequel elle m'apprit la raison de l'absence de Mère en visite chez son frère visiblement souffrant. Gerard qui souhaitait me voir, Alexander qui m'avait appris la dispute entre mon cousin et son Père, maintenant cette information, que pouvait-il bien se passer ? Le chose m'interrogea un temps avant que je ne la range dans un coin de mon esprit afin de clore sur des sujets plus frivoles.

Les heures s'écoulèrent, la nuit tomba bien vite avec elle la chute des températures. A l'extérieur les gens se pressèrent de regagner leur foyer afin de profiter d'un peu de chaleur, on alluma quelques éclairages qui conféraient une douce lumière rendant les espaces chaleureux, les volets furent clos pour se protéger des frimas et une bonne odeur de soupe commença à flotter dans l'air en provenance de la cuisine annonçant la fin d'après-midi. Après avoir passer le peu de temps qui me restait à étudier les derniers chiffres de notre entreprise avant la réunion qui devait avoir lieu je me rendis dans le bureau de Père, le saint des saints à la porte duquel je toqua avant d'entrer.

"Tobias, bonsoir."

La main tendue je sers celle de l'homme qui me fait face, mon assistant parlementaire, rire. Non je le rappelle juste au cas où, rien ne m'appartiens ici alors tout comme le reste cet individu est dévoué à ... papa. Si il est plutôt agréable en terme de caractère, dieu que sa voix est horripilante, cause d'autant d'agacement que le crissement d'une craie sur un tableau noir.

"Vos lumières m'ont fait défaut Tobias. De plus vous avez manqué une séance fort intéressante durant laquelle nous avons vécu quelques scènes fort rares mais comme à votre habitude vous étiez entièrement dévoué à notre cause et je vous en remercie. Commet vous portez-vous ?"


Dis-je en m'installant à l'invitation de Père visiblement fumasse, conséquence du rapport de son employé.
"Je sais ... je sais .... pourtant si vous saviez comme ce moment m'a procuré satisfaction et jubilation."
Je me remémore ce sentiment, un véritable délice que je veux encore goûter jusqu'à ce que chaque fibre de mon être puisse s'en enivrer.

"Cette liste réserve t-elle quelques surprises ?
Si il ne s'est jamais avéré compliqué en effet de conquérir ses habitants je crains que cette année la chose soit plus difficile, nous allons avoir du travail et je m'appuierai sur vos conseils pour mener nos objectifs à bien.

De ce que j'ai pu lire, voir ou encore entendre nous perdons que trop d'argent dans la corruption, un véritable fléau qui gangrène les coiffes noires et autres fonctionnaires, pourrions-nous envisager là un axe de travail ? D'une la population pourrait bien qu'avec difficulté retrouver confiance en sa police et l'argent perdu serait utiliser à bon escient.

Notamment sur le deuxième axe que j'envisage, l'accès au soin. Il faut que nos gens puissent se soigner, un apothicaire et un chirurgien-barbier n'est pas satisfaisant. Ne pourrions-nous pas nous rapprocher des Shalléennes qui sont en difficulté il me semble, elles aussi. Elles n'ont que peu de moyens par la ville, je pense que cela mérite d'être soumis à réflexion. D'autant que la population verrait d'un bon oeil l'installation d'une office religieuse. Je me trompe ? "


La discussion fut interrompue par l'arrivée de mon frère qui avait retrouvé un peu de sa superbe et je fus plutôt satisfait de voir qu'il paraissait beaucoup plus avenant à mon encontre que ce matin.

"Mais est-ce là une odeur de savon que je perçois ?"

Dis-je taquin.

"Attention tu pourrais prendre goût à te pomponner. Bon comment ça va ? Je voulais partager un moment avec toi dans l'après-midi mais j'ai préféré te laisser te reposer. Nous parlions de la réélection ... "

Un moment s'écoule durant lequel nous échangeons nos opinions dans un climat serein, serait-ce là le début de notre rapprochement. Quoiqu'il en soit le dernier acteur de cet acte entre en piste, Dirck Ketel le courtier. A eux deux, ces hommes représentent sept cents guilders de dépenses, je me demande à quel point ce salaire est justifié, il me faudra en parler à Père quand l'occasion se présentera.

Le pauvre sexagénaire osa soulever l'absence de Mère, remarque commentée par tout à chacun à laquelle je me mêle.

"Je dois justement voir Gerard ce soir, il me paraissait quelque peu ... chagrin."

Simple phrase qui sous entend que je serai fort satisfait de pouvoir bénéficier de ma soirée.

De toute façon l'affaire est rapidement close, nous nous mettons à écouter un compte rendu détailler de nos finances et en conclusion ce n'est pas brillant... brillant... voir même inquiétant. Nous manquons cruellement de trésorerie, les fonds dont nous disposons à l'heure actuelle ne nous laisse qu'un laps de temps très court. Les frais fixes sont bien trop nombreux pour nos rentrées d'argent, impossible de continuer ainsi et comme cela ne suffisait pas selon l'analyse pertinente de Ketel le sel qui a toujours assuré la pérennité de notre famille risque fort d'être de devenir une ressource secondaire.

Dieu que le tableau est sinistre.

"Ce navire a beaucoup de potentiel."
Dis-je à mon frère en léger désaccord avec sa remarque.

"Le problème étant le gouffre financier qu'il représente. Il paraît évident que nous devons au maximum rentabiliser nos trois embarcations et la remise en état la "Fiancée de Manan" devient une priorité malgré le coût que cela représente."

La suggestion de vendre les salines fait naître une bien lourde tension dans la pièce, si je ne suis pas forcément en faveur de l'idée il faut cependant bien l'envisager bien qu'aucune autre option ne me paraisse sans problèmes ultérieurs.

"Ne devons réfléchir à la proposition Père. Plus tard si tu le souhaites et avec Mère bien entendu mais si l'analyse de Dirck est juste peut être est-il venu le temps de ... nous en séparer. Un nouvel emprunt serait la cause d'intérêt toujours plus important et si nous cédons des parts du navire je crains que nous nous en mordions les doigts dans le futur.

C'est un lien affectif que nous entretenons avec les salines, la terre qu'elles représentent et ses hommes mais pouvons-nous nous le permettre ? Je pose la question avec grand déplaisir.

Je peux toute fois tâter le terrain demain soir, je t'ai mentionné mon invitation."


Si je suis peu explicite c'est tout simplement que je ne souhaite pour le moment ébruiter l'invitation du Directeur mais je sais que mon celui qui me fait face comprendra et l'évoquera si il le juge nécessaire.

"Je propose que nous prenions un très petit délai de réflexion si cela convient."

D'autant que je suis sacrément curieux concernant cette fameuse annonce d'avenir matrimonial, que nous mijotes-tu bordel !?!
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Re: [Niklaus Hanshel] Je maintiendrai

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Hannes foudroya son fils du regard.

La phrase pouvait être paraître anodine : Hannes adorait foudroyer les gens du regard. Il faisait cet espèce de regard noir, les lèvres bien pincées, avec un très léger plissement d’yeux. Il aimait le faire pour faire soupeser son autorité sans avoir besoin de hausser le ton, ou de faire remarquer à voix haute l’obéissance qu’il souhaite qu’on lui montre.
Mais cette fois-ci, Niklaus pouvait tout à fait sentir que son père était plus terrifiant que jamais. Au lieu de froncer les sourcils, il les arqua. Et lorsqu’il ouvrit la bouche, sa voix dérailla légèrement.

« Est-ce que tu… Est en train de suggérer de vendre nos salines au directeur van den Nijmenk ? »

Dirck Ketel regarda Niklaus, puis Hannes. Il pencha ses lèvres à droite, se donnant donc un visage particulièrement abruti.

« Heu… Il y a un souci en particulier avec le directeur van den Nijmenk ? »

Hannes reporta toute son ire vers Ketel. Le pauvre courtier sursauta. Pour une raison qu’il ne comprenait pas, il venait de mettre en rogne son employeur.
Aussi, il se rattrapa en parlant à toute vitesse :

« Je ne suggérais pas en tout cas de vendre la totalité des salines ; Et en fait, plus que les vendre, nous pourrions simplement les hypothéquer en échange d’un crédit.
Pour l’heure, le sel est une valeur sûre et montante. Ça part très très cher en bourse. Rien qu’en cédant un tiers des salines, nous pourrions obtenir entre quarante et quarante-cinq mille guilders. De quoi assumer la totalité des réparations du navire, même avec des retards dans le devis.

– Tant que ça ? Demanda Alexander, surprit de la somme.
– Cela représente dix bonnes années de récolte.
– Dix ans ! Vous dites ce chiffre comme si ce n’était rien ! Non. J’ai dis ce que je devais dire, et je le répète : On ne cédera pas les salines. C’est hors de question. Cessez immédiatement de parler de cette idée, Ketel. Niklaus je t’interdis de dire un autre mot dessus ! »

Il avait haussé le ton. Il était rare que sa voix soit véritablement sonore. Même le pauvre Verhagen, qui n’avait pourtant rien à se reprocher, se fit plus petit sur son siège.

« Eh bien… Eh bien dans ce cas, il faut tout de même que nous trouvions des financements, nous n’avons pas tellement le choix…
Il y a les banques, et les familles de directeurs. On peut faire un crédit, ou céder des parts sur la Fiancée de Manaan, comme je l’ai indiqué. On peut aussi vendre en urgence la production que nous avons directement sur le marché – Mais alors il faudra régler les taxes, et nous n’aurons pas un bon prix. Du drap et du sel il y a ça partout à Marienburg, l’intérêt c’est de pouvoir le vendre dans une autre ville, pas ici. En cédant les cinq cents verges de drap dont nous disposons, nous pourrions en tirer… Peut-être trois mille cinq cents guilders. Ça nous permet pas de régler un exercice mensuel. Et nous n’aurions plus d’autres fonds pour acheter à nouveau de la production.
Rien qu’en les embarquant sur une barge pour aller vendre ce drap à Altdorf, à Kemperbad ou à Nuln, son prix serait multiplié. Mais alors il faudrait payer les taxes de chaque écluse.

– C’est votre travail de nous dire où il y a de bonnes affaires, Ketel.
– Si on le vend à Pfeildorf, se reprit Ketel à toute vitesse, on en tirerait six à six mille cinq cents guilders, en comprenant le coût des octrois. Ça nous remplit un mois. »

Hannes tapota sur son bureau.

« C’est presque de la petite monnaie. Nous avons des frais beaucoup trop conséquents.
Qu’est-ce que vous en pensez, vous deux ? »
demanda-t-il en faisant un signe de tête vers ses deux fils.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Niklaus Hanshel] Je maintiendrai

Message par Niklaus Hänshel »

"Je .... "

Ma bouche s'ouvre souhaitant émettre une opinion mais la colère de Père presque palpable m'empêche pour un temps de prononcer le moindre son si ce n'est un raclement de gorge afin de chasser la boule qui se forme dans cette dernière. Un seul regard de sa part à clouer chacun à sa chaise, dois-je le défier ici et maintenant ?

Quarante milles guilders pour un tiers des salines, le somme avancée est bien plus importante que celle estimée lors d'un rapide calcul auquel je m'étais livré peu avant. Difficile de ne pas voir là une aubaine qui nous permettrait de desserrer le lien qui se trouve autour de notre cou. La crainte passée je me lève, les mains croisées dans le dos, mes pas m'amènent devant un tableau que j'ai toujours beaucoup apprécié, un navire en pleine tempête qui au creux des vagues affronte les éléments déchaînés.

"Ketel à combien s'élève la totalité des taxes si nous convoyons les marchandises dans l'une des grandes villes Impériales que vous avez cité ?"

Mon poing se serre, quelle tête de mule !
Si je comprends son attachement, son entêtement risque de nous coûter bien plus que ces maudites salines.

"Nous ne pouvons nous contenter de quelques pièces qui ne feraient que retarder une échéance qui semble programmer. A choisir je préfère ne pas vendre au rabais nos maigres marchandises mais il nous faut cependant vivre les prochains mois et avec un crédit de plus nous creusons notre propre tombe.

Quand est-il de la "Zusje" ? Malgré l'hiver et son usure ne pouvons-nous pas lui trouver une utilité ? Nous pourrions très certainement trouver à convoyer quelques marchandises en cabotage, nous éviterions ainsi les risques de la pleine mer en cette saison. Et d'ailleurs à combien sont chiffrées les réparations à effectuer ?

Et peut être que l'on pourrait aussi solliciter un report de nos échéances sur certains crédits ? Après tout nous avons toujours payé en temps et en heure nos échéances et jouissons d'une certaine respectabilité."


Toujours face au tableau je m'en détourne afin de faire face aux hommes présents, nous n'avons que peu de choix mais impossible que cet hiver brise mes rêves, impossible que nous ne trouvions de solutions, du sais-je employer des moyens quelque peu discutable.
Niklaus Hänshel, Politicien
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Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_niklaus_haenshel

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