Martin [MJ Assistant]
Rose, quand à elle, prenait du bon temps. Cette courtisane l'amusait. Elle l'intéressait. Voulait la savourer, comme on savourait l'un de ces bonbons savoureux et qui, à un moment, éclataient, libérant moult saveurs délicieuses sur votre palais, mais dont il fallait prendre le temps pour les sucer jusqu'au cœur, au risque sinon d'hâter le plaisir et de ne point pouvoir en profiter pleinement. Lucy était cette sucrerie, qu'il fallait entamer lentement. Tout le reste n'était qu'une question de mesure, dans l'intensité des plaisirs procurés et reçus. Même si Rose était intriguée par le fait que sa "partenaire" semble plus prendre son pieds qu'elle même, alors qu'elle faisait de son mieux pour se retenir.... Tant pis. Il fallait passer à la vitesse supérieure.
Délaissant le genoux de la courtisane, elle se releva pour fixer de ses yeux, face à face, légèrement en surplomb de Lucy alors contre le mur, les globes oculaires de celle ci, qui se perdit alors quelques instants dans la contemplation de l'océan de ténèbres teintées de rose qu'est les yeux.... de Rose. Et alors que le plaisir et la douleur qui agitaient son corps ressortaient de ses pores, que l'incarnation du désir, la maîtresse des saveurs mâchouillait tendrement de sa pince le pieds de Lucy, que son front se posa contre celui de la courtisane, que son index remontait le ventre de la vampirette jusqu'à sa gorge... Elle s'arrêta. Elle s'arrêta ! Elle osa s'arrêter la garce ! La trainée ! L'hérétique ! Comment osait elle cesser sans qu'elle le lui ait ordonnée !? Elle était sa chose, elle se devait de lui obéir au mot : Au doigt et à l’œil ! Elle....
Lucy.....
Qu'est ce qu'elle attendait !? Qu'elle continue ! Qu'elle poursuivre sa tâche, misérable esclave de sa volonté qu'elle était ! Jamais elle ne.....
Lucy, répéta-t-elle, le Prince est quelqu'un de bien... Il peut t'aider.... Aujourd'hui comme pour demain....
Mais qu'est ce qu'elle racontait cette cruche !? Ne voyait elle pas qu'elle souffrait de son désir !? D'attentions !? C'était trop demander que d'être aimée !? Violentée !? Foutue bonne à rien ! Serres ! Presses ! Embrasses ! Fais quelque chose mais ne t'arrêta pas en plein milieu de quelque chose !
Bouillonnant intérieurement, Lucy essaya d'embrasser les lèvres de sa tortionnaire, mais celle ci les lui refusait, toujours un peu plus, à son grand désespoir, alors que cette chaleur, cette énergie en elle ne demandait qu'à être canalisée, usée, transformée.... Tout ! Elle ferait tout pour retrouver ses caresses ! Son étreinte !
Le regard triste, peiné de Rose, devant l'entêtement égoïste de Lucy, cette attente d'une réponse, creva son petit cœur éteint depuis quelques jours... Elle ne voulait pas lui faire de la peine !
Sa réponse, languissante, fut néanmoins suffisante pour combler de joie son amante. Elle demandait si le "Prince", ce grand patron des arts et des lettres décrit par Rose, pouvait l'aider à maîtriser ses pouvoirs ? Bien entendu qu'il pouvait.
Bien sûr chaton. Et pour plein d'autres choses....
Redoublant d'attentions, elle lui prodigua un traitement allant au-delà de ce qui avait été fait précédemment. Jouant avec l'angoisse et les désirs qui ravageaient intérieurement Lucy, elle prit son temps pour déboutonner le manteau de la courtisane. Trop de temps à son goût, cette dernière préférant forcer l'ouverture de celui ci par un violent coup de main. La voie était ouverte. La mutante desserra alors les atours restant de Lucy, exposant à l'air ses parties. De là, toujours en pressant lentement mais sûrement, un peu plus le pieds de la jeune non morte, elle l'embrassa juste au-dessus de l'entrejambe avant de remonter par étapes, quand elle même utilisait sa main libre pour retirer sa robe, ou au moins la desserrer pour exposer son buste, aidée des mains nerveuses et gestes brusques de sa partenaire sur-excitée.
Remontant jusqu'aux lobes, elle joua également avec ceux ci de sa main libre, sa langue et ses dents, arrachant davantage le mince filet de raison que celle ci avait pu conserver. La vampire se perdait, diluée dans un océan de plaisirs intenses, ballotée par les vents de la folie et les vagues de l'extase, cette extase rampante, mais qui ne cessait de lui échapper. Toujours là, jamais loin, mais qui échappait à son emprise, la faute revenant à cette incompétente partenaire qui n'arrêtait pas de faire des pauses pour lui faire perdre son temps, à répondre à d'autres questions. Elle lui aurait bien arrachée la lange pour l'empêcher de lui parler durant son plaisir.... Mais elle savait si bien l'utiliser ! C'eut été pêcher !!!
Ce trésor... Elle devait absolument le garder intact, le chérir. LA chérir. Et c'est ce qu'elle fit, les réponses venant automatiquement, et ainsi reprenant les plaisirs.
Grignotant ses lobes d'oreilles, mordant son nez, embrassant enfin pleinement sa bouche, à toutes dents, caressant ses hanches, ses côtes, ses seins, son genou se frottant contre son entrejambe, parfois ses ongles et doigts, sans jamais une fois cesser de presser de plus en plus fort son pieds, quitte à la faire saigner, le broyer... Lui faire du mal et du plaisir..... Si jamais le septième ciel existait en ce bas monde, alors Lucy y était.
Et elle aurait certainement souhaitée y rester. Rose savait indéniablement comment s'y prendre pour donner, faire ressentir du plaisir. Ce n'était sans doute pas sa première fois non plus. Mais oh ! Lucy en avait elle seulement quoique ce soit à faire, que de ces pensées fugaces venant polluer son plaisir ? Certainement pas. Seul comptait l'instant présent. Mais celui ci n'était hélas pas étendable à l'infini. Rose avait ses limites. Très larges, certes, assez pour durer toute une heure, mais tout de même. Sa vigueur n'était pas éternelle. Encore moins avec une aimante comme Lucy. Cette dernière, au cours de leurs longs ébats, l'avait à plusieurs fois enserrée, provoquant des bleus sous la peau de Rose, alors en sueur. Lucy devait se rendre à l'évidence : la mutante n'était plus en mesure de lui redonner du plaisir... Pour l'instant. Alors qu'elle même était toute fraiche et pimpante. C'est en faisant cette introspection qu'elle remarqua que les douleurs au pieds étaient enfin terminées. Oh, il était toujours aussi sensible. Mais le fait de monter au rideau semblait avoir stoppé ses petits jeux à sa porteuse.
C'était donc une Lucy en forme, qui aidait une Rose fatiguée, exténuée, à se relever. Une Rose au sol, mais victorieuse au vu de tout ce qu'elle avait obtenue de Lucy, et acquise comme informations sur cette nouvelle amie. Certainement une nouvelle dans leur grande confrérie. Une honte néanmoins, qu'elle ne puisse rester en ville.... Il était temps d'aller voir le magus. Mais celui ci avait attendu une heure. Il pourrait attendre encore une autre.
Lucy était venue pour un bain et des soins aux pieds à la base ? Les soins avaient été effectués. Restait donc le bain. Bain dont semblait plus avoir besoin Rose que la courtisane, du fait de sa condition de non-morte. Condition hautement problématique quand on voulait faire copain-copain avec le chaos. Et dont elle avait soufflée mot durant quelques ébats. Ainsi que nombre d'autres choses.
C'était gênant.
On risquait d'en profiter pour prendre avantage d'elle.
Les bains avaient intérêts à être corrects. Sinon la journée risquait d'être sacrément gâchée. On était encore le matin après tout. Enfin plutôt quelque part vers dix ou onze heure.
Rhabillées, Rose enlaça une dernière fois Lucy pour l'embrasser longuement et langoureusement, puis lui fit comprendre qu'il était temps d'aller prendre un bain. Elles étaient trempées. Enfin elle du moins. Puis c'était une bonne chose que de lui montrer les nombreux avantages du lieu. Après tout, plus elle verrait l'endroit, plus elle aurait envie d'y revenir pour en profiter. Et donc de rester dans les bonnes grâces des personnes en charge. Et de bien les traiter.
Jet ini : 11. Réussite sur le fil.
Les balustrades étaient un peu plus encombrées qu'à l'aller, mais la navigation sur celles ci restait correcte. On ne se bousculait pas plus que ça. Au passage, la jeune vampire eut tout le loisir d'observer de nouveaux locaux. Tous aussi étranges les uns que les autres. Néanmoins il y a en avait qui semblaient "normaux", même si leur tête était dissimulée derrière des gazes mauves, comme ce type avec un tablier de peinture. Et avec une broche en forme de bougie ? Étrange. Mais moins étrange que de constater la présence d'autres déguisements, plus étrange ceux ci. Par exemple, à un moment, elles avaient croisées une espèce de chien, se tenant sur ses deux pattes arrières, disposant d'un crâne comme cache sexe et ayant des cornes, tout en se déplaçant normalement dans la "foule". C'était vraiment une rencontre du troisième type. Et à part un regard mauvais de la part du cabot lorsqu'elle le fixa trop longuement, fichue sans cornes qu'elle était, celui ci continua son chemin. Il était bien dressé. Ou alors était-ce le fait qu'il avait été "escorté" par quelques quatre musculeuses personnes, semblables à ceux à l'entrée ?
A un moment, Rose fit tourner Lucy dans un tunnel creusé dans la roche, où elles n'y voyaient goutte. Une main sur l'épaule de la vampire, elle rassura celle ci, lui assurant que c'était normal de ne rien y voir. L'éclairage du lieu était trop cher pour pas grand chose. Puis l'endroit où elles devaient se rendre était en face. On pouvait voir une sorte de lumière au bout du tunnel. Mais bon. Comme c'était la "première fois" de la jeune femme, elle l'invita à poser sa main sur son épaule tandis qu'elles évolueraient dans la relative obscurité, butant parfois sur quelques personnes allant en sens inverse.
Ce furent quelques cinq-dix minutes à ce rythme là, puis elles parvinrent à destination. Des bruits d'eau coulante et de gens parlant, discutant ou hurlant se firent entendre. Puis la lumière pleine, où l'on y voyait clair.
A cette heure de la journée, les thermes étaient relativement vides, quelques particuliers comme Lucy et Rose s'y retrouvant à l'occasion. Les présents se pressaient dans les bains pour laver leurs corps de la crasse et s'aérer l'esprit avant de rejoindre leurs amis ou collègues pour reprendre le travail. Ou juste prendre du bon temps avec quelques passants à portée de main, désireux de se faire plaisir. Comme certaines personnes qui, sans vergogne ni gêne aucune, se procuraient mutuellement du plaisir dans quelques bassin peu profond, sans choquer aucunement quiconque. Tant qu'on hurlait ni ne gémissait trop fort, laissant les autres profiter de quelque repos bienvenu.... Eh oui. Il y existait aussi des ascètes chez les locaux.
L'endroit était étonnamment pensé pour un lieu de vie de mutants. Peut être avaient ils récupérés celui ci ? Ou bien une inspiration divine avait aidée à sa conception ? A moins que leur groupe plutôt nombreux et étendu ne compte des ingénieurs de talent parmi eux ? Ou bien tout simplement le fruit d'influences étrangères, chose tout à fait possible au vu de la population de Marienburg et les innombrables cohortes de métèques qui venaient battre son pavé. En tout cas le lieu était bien pensé. Déjà il y avait des paniers d'osier où l'on pouvait déposer ses vêtements et effets, le tout sous la surveillance d'un.... individu muté. Doté de plusieurs yeux. Plusieurs comme.... Beaucoup. Il avait la tête au travail.
Éventuellement, on pouvait lui acheter du vin, si on était prêt à payer pour cela. Certains le faisaient. Après tout, pourquoi se priver de quelques douceurs si on en avait les moyens ? Après il était tout à fait interdit de manger dans les bains eux-même. Curieuse règle que celle ci, au point même d'avoir été inscrite sur des plaques de marbres, trônant au-dessus de certains bassins. Mais bon. Après tout. Pourquoi pas ? "A Remas, fait comme les remassiens".
On entrait dans les thermes en passant sous une arche de pierre blanche, finement taillée, dans laquelle se trouvaient incrustées de touches de rouge, rose et bleu. Dans quelques niches se trouvaient également des statues ou des bustes de créatures inconnues ou de personnes mortes depuis des lustres. Cinq mètres plus loin on débouchait sur un espace large, où quelques indigènes s’exerçaient, pratiquant divers sports. Courses, saut, combat, ou tout simplement musculation à l'aide d'objets diverses placés là. Cette "cour" était bordée de salles diverses, mis dissimulées derrière de fines colonnes de ce que Lucy devinait être du marbre. Ainsi, sur sa gauche se trouvait un bain surélevé, froid, où peu de personnes se trouvaient. L'eau glaciale réveillait les esprits alourdis par le labeur et aiguisait les pensées. De là, on pouvait se rendre dans une petite salle voutée, fortement chauffée, d'où sortaient moult volutes de fumées. Un endroit parfait pour se laver la peau en profondeur, et ainsi chasser pour de bon l'odeur des égouts qui vous collait à la peau. Sans parler des fresques murales ou mosaïques, représentant divers scènes, imprégnées de croyances religieuses, ou de discrets symboles aux dieux...
Sur sa droite, Lucy pouvait rejoindre des bains beaucoup moins exotiques, plus proches que ce qu'elle pouvait trouver dans les auberges de ceux de la surface. Il y avait ainsi un grand bain tiède, où déjà se trouvaient plus de personnes, et qui permettait d'accéder dans une autre salle où cette fois ci l'eau n'était plus tiède mais carrément chaude, voir brûlante, selon votre sensibilité. La première salle était également plus grande que la seconde, pour la raison que l'on y trouvait des barquettes de marbres où il y avait moyen de s'allonger et s'y faire masser par les mains, ou quelques excroissances du préposé du moment, d'experts, ou bien sinon de de spécialistes - rarissimes - de la chose.
Rose expliqua sommairement à Lucy que la plupart du système de chauffage utilisait à la fois la chaleur produite par les égouts, sans pour autant communiquer l'odeur de ceux ci, et certains combustibles spéciaux, acquis par divers canaux. Après, loin d'être spécialiste, elle n'en savait guère plus. Et puis pourquoi s'en soucier quand on pouvait en profiter ? Quand à l'eau, pas la peine de s'en faire, ils détournaient une partie de l'aqueduc de la ville, ou tiraient dans des rivières souterraines. Attraper des maladies de peau était donc très peu probable, même s'il y avait eu cette fois ci, il y a très très longtemps, où on lui avait dit que des salopards s'étaient amusés à intoxiquer la source en eau de la ville... Le Prince soit loué, les garces de Shallya s'étaient chargées de remédier au problème, mais pas avant que de nombreux indigènes ne meurent....
Mais avant que Lucy n'aille s'amuser à sauter partout, Rose la retint fermement par le bras, l'obligeant à aller d'une part déposer ses vêtements dans la consigne, obtenant en échange une serviette - oui, car figurez vous que certaines personnes ressentent le besoin de se déplacer avec ces morceaux de tissus ceints autour des hanches ou de la poitrine - puis de pousser cette gamine récalcitrante dans un coin de la salle, où l'on trouvait des seaux d'eau. Là, Rose força Lucy à s'asseoir sur un seau, tandis qu'elle versait de l'eau tiède sur la tête de la courtisane avant de frotter le dos de celle ci à l'aide d'une éponge... Puis de passer au reste du corps.
Une fois Lucy nettoyée à l'éponge et à ce savon mêlé de sable - par le sang, elle avait par moments l'impression qu'on lui arrachait la peau ! - il fut temps de passe à sa face. Se mettant face à elle, elle lui prodigua exactement les mêmes attentions, non sans toutefois en profiter pour se rincer l’œil. Après tout, la salle où elles étaient n'était que partiellement éclairée, alors qu'ici elles pouvaient y voir clair. Et Rose prenant clairement son pieds. Une fois Lucy proprement nettoyée, elle lui versa un autre seau sur la tête pour la rincer entièrement, avant de s'assoir et lui tourner le dos.
Délaissant sa serviette, ce fut à Lucy de lui prodiguer ces mêmes attentions.